n° 20350 | Fiche technique | 13689 caractères | 13689Temps de lecture estimé : 8 mn | 07/07/21 |
Résumé: Ne pas confondre : l’auteur est celui qui écrit une histoire. Le narrateur est celui qui la raconte. Le personnage est celui qui la vit. | ||||
Critères: fh parking hotel fsoumise cérébral revede caresses cunnilingu -occasion | ||||
Auteur : Kannouteki Envoi mini-message |
Épisode précédent | Série : Thérapie par le mâle Chapitre 02 / 05 | Épisode suivant |
Résumé de l’épisode précédent :
Du commencement avec une envie délirante scénarisée, à part attirer les moineaux et les pigeons, elle cherche…
Comme si le temps s’était arrêté ou suspendu dans une éternité écoulée, appuyés tous deux contre la portière de ma voiture, il a toujours ses lèvres délicatement posées dans le creux de mon cou… Ce pli si sensible qui me donne des frissons le long de la colonne vertébrale en cambrant mon dos à lui malgré moi.
Il me maintient ainsi sur le fil du rasoir du désir comme si je pouvais repousser ses avances malgré toutes les pensées contradictoires qui m’assaillent. Ai-je vraiment envie de le repousser d’ailleurs ?
Je ne sais plus où j’en suis entre besoin, envie, désir, manque, absence, convoitise, dépit, frustration, haine, sentiment, privation, colère, peur, manque, nécessité : au secours la liste est trop longue !
Tout se mélange, je suis perdue dans des méandres existentiels suite à une situation que j’ai provoquée et dont je n’assume plus rien.
Inutile de se leurrer… et cette fichue pandémie n’arrange rien. J’en suis consciente, voilà pourquoi j’ai voulu répondre à une envie, à cette envie si particulière. Non pas une envie, mais un désir scénarisé… J’ai besoin aussi de tendresse, de contact comme beaucoup, j’ai un besoin viscéral, comme une dernière chance, de ressentir et me sentir en vie.
Mon corps ne me répond plus, j’ondule des hanches, j’ai besoin de le sentir contre moi, sa chaleur, ses mains sur moi, en moi, son sexe, tout… m’appellent ! Connexion avec mes sens, mon corps dans une réalité possible.
Mais aussi un duel entre la pensée paralysante, moralisatrice et ce corps qui veut n’en faire qu’à sa tête de son côté, je me suis réveillée, abasourdie, après le déni et cette fichue mémoire traumatique retrouvée, dans un sursaut de survie.
C’est évident au point d’avoir fait ma propre thérapie par le mâle à moi ou comment soigner le mal par le mal pour me faire du bien : la seule solution trouvée face à ce mal-être, face à ce mur érigé, pour me reconnecter aux sens perdus dans le non-sens.
« Mais quelle conne, je suis maso en plus d’être plusieurs dans ma tête ! »
Un scénario sur mes besoins de tendresse, de contacts, de souffles sur ma peau, de regards complices échangés bien au-delà des mots… une communion, une osmose des sens et des pensées en même temps.
Les maux sont toujours compliqués à expliquer, à assumer, à accepter et surtout à y mettre bon ordre. Tout se passe dans mon cerveau entre les peurs, les craintes, mes rêves, mes envies, du fait que mon sexe et ma libido sont connectés à ce cervelet capricieux dans un trio machiavélique où chacun veut sortir vainqueur.
Vivre ! Cette pensée moralisante d’un côté, issue d’un passé trop lourd à traîner dans le silence depuis si longtemps, ce maudit cerveau de l’autre qui crie sa peur viscérale de vivre et cette libido libérée qui me pousse en avant dans cette quête du plaisir à explorer, je me bagarre avec moi-même depuis tellement longtemps en cherchant une issue convenable.
Mon sexe me trahissant manifeste son envie, je mouille, je frémis. À deux contre un, je ne peux plus lutter, la majorité l’emporte.
Nobody is perfect. (Personne n’est parfait) [Film « Certains l’aiment chaud » – 1959]
Nos doigts s’entrelacent comme une ardente promesse. Mon cerveau frémit, s’emballe, la pensée – que dis-je – les pensées fusent dans tous les sens. Un feu intérieur s’allume. C’est comme si j’avais un besoin vital soudain de parler à quelqu’un, et dans l’impulsion du moment, ma bouche s’y met :
Je n’y crois pas, j’ai osé lui dire cela comme çà ?
Je ne me reconnais plus dans cette audace.
Une barrière s’écroule, un tsunami d’émotions prend le relais, vais-je pouvoir supporter ce flot impétueux qui me lamine ?
Apprendre quoi ? À aimer est-ce possible ? Mais pour aimer, il faut s’aimer soi avant, avoir confiance en soi. Sais-je seulement qu’est-ce qu’aimer ou être aimée ?
J’ai beaucoup de choses à apprendre sur moi d’abord.
Patience, tendresse, découverte, écoute des sens dans tous les sens à fleur de peau, dans un « peau contre peau », avec une perte de repères où j’essaye de reprendre pied.
Tout en me tournant légèrement, mes lèvres, nos lèvres se rejoignent d’un commun désir de se découvrir, se goûter dans un baiser : langueur et saveur d’un instant béni.
Machinalement, je le suis, je sens que je peux avoir confiance, sa main me guide vers un avenir délicieux.
Haha ces aires d’autoroute, elles ont tout prévu : c’est un traquenard ma parole !
Je suis victime d’un complot organisé où elles ont des chambres d’hôtel sur leurs aires, comme pour un « vini vidi vici » (je suis venue, j’ai vu, j’ai vaincu) joué sur une autoroute du sud-ouest (Vinci pour les citer) de la France !
Les circonstances me poussent donc malgré moi, je ne peux plus reculer ou fuir… acculée par mes sens, je le suis donc, sa main n’a pas lâché la mienne me dirigeant gentiment vers la porte de la chambre qui s’ouvre et là, je bloque comme dans un arrêt sur image.
« Tu ne vas pas reculer maintenant, si près du but ? »
Je n’en mène pas large, mais il suffit d’une étincelle.
On peut tout réinventer… tout est possible, même l’improbable, il suffit que je trouve le courage.
Il suffit oui, c’est facile dit comme ça, mais pas pour moi.
Pourvu qu’il ne me pose pas de questions, j’ai la gorge nouée au bord des sanglots. Comment pourrais-je lui expliquer ce mal-être indéfinissable, entre honte et culpabilité à la fois, en me maudissant, me détestant encore plus chaque jour dans un cercle infernal d’autodestruction et de quêtes absurdes ? Pourquoi suis-je comme çà ?
Surtout ne pas me poser de questions, sinon c’est le début de mon enfer, j’ai peur de m’écrouler sans pouvoir y répondre. Mon index aussitôt se pose sur sa bouche.
« Chut ! ! ! Dans quoi, je me suis encore embarquée ? »
J’ai le cœur au bord de l’explosion ou de l’implosion. Je n’arrive plus à réfléchir.
Intimidée ou pour calmer le jeu qui s’emballe dans un chaud-froid, je lui présente ma main levée à plat, pressée contre la sienne, pulpes des doigts en face à face. Un signe de conciliation, de soumission, juste un signe et nos extrémités s’effleurent et se découvrent, la chaleur se diffuse dans une caresse légère, mais déjà charnelle.
C’est fou ce que les mains peuvent être sensibles à ce point. Je m’appuie un instant contre son torse comme pour me retenir, pour prolonger et apprécier ses sensations qui montent apprivoisant mon cerveau.
Les mains moites et tremblantes, néanmoins je continue sur ma lancée et effleure son torse large à travers son tee-shirt. Son cœur bat fort aussi, je le sens palpiter sous mes doigts.
Alors une de mes mains se glisse dessous, je veux sentir sa peau frémir sous mes caresses à moins que ce ne soit la fraîcheur de ma peau sur la sienne. Au diable ce maudit tee-shirt, je l’enlève et contemple émue ce torse légèrement poilu, viril, ma main appuyée dans une tendre invitation.
Je le regarde droit dans les yeux dans une supplique muette, son regard me répond avec un émoi non dissimulé. Je vais craquer, je le sais !
Ses lèvres s’approchent, il se penche en prenant mon visage entre ses mains avec douceur. Il m’emmène dans un déluge de sensualité, de volupté inimaginable. Ses baisers en pluie me détendent, m’apaisent, me remuent jusqu’aux entrailles, me mettent à l’envers.
J’ai l’impression qu’il a compris qu’un démon intérieur me taraude, me retient dans mes ténèbres, tout en même temps, me salit de sa noirceur. Lirait-il dans mes pensées alors que, moi-même, j’ai du mal à y voir clair ?
Nos souffles se mélangent, nos regards rivés l’un dans l’autre entre unisson et osmose d’un même diapason. Nos corps s’approchent, se rapprochent, s’accrochent étroitement comme pour ne former qu’un ou se fondre l’un dans l’autre en tanguant tels des bateaux ives de sensation. Pas facile cette gymnastique, assis tous deux en équilibre sur le bord d’un lit.
Nos mains s’affolent, avides de chaleur, de se découvrir, parcourant la peau frémissante de l’autre dans un ballet sensuel. L’alarme incendie pourrait se déclarer que nous n’entendrions rien, seuls au monde.
Délicatement, il m’accompagne dans notre bascule à l’horizontale comme s’il avait saisi l’impératif de passer en cet instant précis à une vitesse supérieure.
Aurait-il atteint le niveau de la prescience des « mentats » pour lire dans mes pensées ( « Petite référence à « Dune » de Franck Herbet ») ?
Ces baisers se font plus profonds, insistants tout en étant délicats.
À nos souffles s’ajoutent nos langues dans un ballet qui chante et enchante nos désirs, qui vénère la vie dans un itinéraire bucolique singulier pour gravir la montagne de mes seins, faire le tour du rond-point de mon nombril, s’attardant dans la vallée de mes reins pour se poser délicatement dans la prairie de mon pubis avant de pénétrer ma grotte.
J’ai toujours aimé la randonnée en pleine nature, mais une randonnée dans les préliminaires, c’est encore mieux.
Je fonds, j’exulte, je me liquéfie sur place, désinhibée dans le creux de ses bras, sous ces baisers ardents qui me brûlent les lèvres, la peau. Je meurs incendiée de l’intérieur.
Mon corps et ma libido, autrefois saccagés, se réconcilient avec l’envie, avec le désir à l’état pur, et me donne des ailes dans ses préliminaires complices qui, je voudrais, ne s’achèvent jamais dans une envie quasi animale. Question de survie ?
« L’envie d’avoir envie » (merci Johnny H.).
C’est fou comme c’est tordu, le désir et se sentir désirable.
Entre séduction et sensualité à fleur de peau, à fleur de mots, l’embrasement des sens où je me sens femme, femelle et chatte, tout à la fois entre ses bras.
Ses lèvres parcourent mes plis sensibles qu’ils parcourent au fur et à mesure de mes gémissements encourageants. De langoureux à fougueux, il sait lire le désir en voyageant au creux de mon cou, de ma poitrine, de mon dos, de mon ventre, en caresses et léchages… Je voudrais que ce moment perdure, dure… Dur, il y a un autre objet de convoitise que je sens dur comme fer contre moi, tout contre même laissant présager les nouveaux hospices charnels, quels qu’ils soient, dans une lente agonie provoquée par cette attente préliminaire.
S’il y a encore un siècle en arrière, le mythe du désir féminin ou l’excitation sexuelle chez la femme était associé à la névrose et à l’hystérie, alors aujourd’hui je suis complètement folle à lier, bonne à être enfermée entre d’autres barrières que les miennes cette fois.
Ma libido est dans mon désir de vivre et je m’ouvre à une vie embrasée par un feu intérieur allumé loin des regards des autres !
Sentant mon plaisir se faire plus fort entre mes jambes, je n’ose pourtant lui demander de me pénétrer.
Prends ton temps, dit ma petite voix. Je voudrais que ce moment, cette extase dure toujours. Je me sens bien, mon cerveau est déconnecté, mon corps réactivé, comme si j’avais pressé le bouton « réinitialisation », à moins que ce ne soit cet homme, et inconnu.
« L’appétit vient en mangeant » dit-on, je crains le pire à venir, non, même pas peur, je suis confiante, je me sens enfin en harmonie avec mon corps qui crie « apprivoise-moi ».
J’aime déjà ses mains, ses baisers, sa bouche sur moi et j’en frissonne par anticipation. Se laisser aller, lâcher prise, prendre confiance, tout cela m’arrive par vagues simultanées.
« Libérée, délivrée »… (Oui j’ai osé la faire celle-là).
Ainsi mon cerveau imaginatif et « malade » « (maladie d’amour, maladie de la jeunesse… Merci Michel S.) », en chef d’orchestre de mes désirs les plus inavoués et inavouables, m’ouvre ainsi une autre porte, celle vers une félicité annoncée :
Mon premier c’est désir,
Mon deuxième du plaisir. (Laurent Voulzy)
Vivre enfin ! Commencer à vivre ma vie avant qu’elle ne se termine.