n° 20371 | Fiche technique | 37910 caractères | 37910Temps de lecture estimé : 21 mn | 17/07/21 |
Résumé: Peut-on sauver sa vie sans perdre son âme ? | ||||
Critères: fh ffh hagé inconnu grossexe piscine collection portrait délire humour -humour | ||||
Auteur : Jimmychou Envoi mini-message |
Parfois la fiction dépasse la réalité.
Toute ressemblance avec des personnes existantes serait donc fortuite.
Juin 1968. Franck Ühler a fêté ses dix-huit ans en mai. Loin du tumulte des barricades, vautré sur son lit dans la dépendance de la maison familiale, il prépare à sa manière le baccalauréat en écoutant Ten Years After tout en aspirant une profonde bouffée du trois feuilles qu’il a confectionné avec sa barrette de double zéro. À ses côtés, Roselyne, nue comme au premier jour, repue de plaisir après les étreintes psychédéliques partagées avec Franck, attend patiemment que son amant lui tende le cône.
Perdu dans ses réflexions béates, le jeune homme ne se fait guère de souci pour l’examen à venir : les événements qui ont embrasé la capitale lui permettront de triompher sans gloire puisque l’obtention du bac ne sera qu’une formalité.
Concernant sa vie d’après (le lycée), Franck a déjà quelques certitudes. Il sait ainsi qu’il n’a guère envie de se lancer dans des études à l’issue incertaine. Il ne souhaite pas non plus, à l’instar de certains camarades, passer un de ces concours que le pays propose chaque année aux bacheliers désireux de bénéficier de la sécurité d’emploi dans une administration ou une entreprise publique plus ou moins bienveillante. Avant de se soucier de son avenir, le jeune homme a tout simplement décidé qu’il profiterait d’une partie du pécule légué par sa grand-tante pour s’envoler pour New York et suivre une des routes empruntées par le célèbre Jack Kerouac.
Fin du voyage. Retour à Thann. Exempté du service militaire lors du conseil de révision, Franck multiplie les petits boulots dans les entreprises de la région. Viré d’une importante société locale spécialisée dans la revente d’électroménager après avoir sauté quelques clientes et baisé à plusieurs reprises la femme du patron, il se dit que s’il souhaite garder sa liberté chérie, il ne lui reste plus qu’à monter sa propre boîte. Et c’est bien dans le domaine où il sera le plus à même d’exploiter ses dispositions naturelles qu’il créera son activité.
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Voilà plus de quarante-cinq ans que Franck, alias le Druide, a fait le choix d’une vie professionnelle dédiée à l’érotisme.
Lorsque sa grand-tante décéda, faisant de lui son unique légataire, Franck préleva une petite portion de cet héritage inattendu pour s’offrir peu après un périple de hippie. Mais en garçon prévoyant, il mit de côté la part principale avec l’espoir de s’en servir lorsqu’il aurait découvert sa voie.
Ce qui advint lorsque le jeune homme décida de fonder sa maison d’édition et de créer un magazine pour adultes.
Pour offrir du contenu à ses lecteurs, il fit d’abord appel à des pseudojournalistes payés à la pige pour produire des articles traitant de sujets de sexualité aussi divers qu’improbables. Bien entendu, les papiers fournis étaient dénués de tout fondement sérieux, mais ils permettaient d’apporter une caution éditoriale au mensuel de cul fondé par Franck. Celui-ci eut aussi l’idée d’insérer dans sa revue des nouvelles érotiques au scénario minimaliste truffées de scènes de cul aussi exaltantes qu’un coït ordinaire dans un Ehpad sunnite. Ces récits étaient rédigés par d’obscurs écrivaillons qui se contentaient pour tout salaire d’un cône de tabac garni de quelques graines de Ganja vosgien au taux de THC anecdotique. Les clichés noir et blanc de jeunes beautés dévêtues, tirés par l’éditeur lui-même au club photo municipal (les clichés comme les beautés), permettaient à moindre coût d’augmenter la pagination d’un torchon dont le papier n’aurait même pas pu servir à nettoyer le cul d’un notaire constipé.
Après ces premiers pas dans l’édition papier vint la grande époque du Minitel. Le vrai business profitable qui permit au Druide de se constituer une petite fortune aux frais d’entreprises, dont les employés oisifs passaient leur temps à vanter à des femmes imaginaires des attributs tout aussi imaginaires en se connectant sur de juteuses messageries par lesquelles transitaient des échanges qui portaient en eux les prémices du langage SMS.
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Le Druide se souvient de cette époque bénie lorsque Hugh Fenner, le magnat de la presse érotique, impressionné par le succès du petit frenchie, l’invita à séjourner deux semaines dans son manoir californien où vivaient à l’année d’accortes jeunes femmes aux attributs certes plantureux, mais néanmoins 100 % naturels.
Et pendant son séjour, Franck avait su se montrer à la hauteur de sa réputation de french lover honorant à plusieurs reprises les fameuses Funnies que Hugh hébergeait en nombre dans sa luxueuse résidence.
Il est vrai que Franck ne s’était pas lancé dans le business du sexe par hasard. Il possédait dans ce domaine certaines prédispositions naturelles. Et la plus remarquable était un membre viril dont le volume n’avait rien à envier à celui des acteurs spécialisés les plus réputés. Au dit membre s’ajoutait une endurance qui avait valu à son détenteur une célébrité non usurpée dans les clubs libertins implantés des deux côtés du Rhin.
Plus tard, le flair du Druide dans tout ce qui touche de près ou de loin au sexe lui permit de faire partie des pionniers qui surent prendre le virage de l’Internet. Et il créa au tournant du millénaire un site d’histoires érotiques qui rencontra un succès d’estime non négligeable.
Franck eut néanmoins le tort de ne pas croire à sa créature et il ne prit pas la peine de la développer se contentant d’entretenir à minima cette nouvelle et vaine danseuse tout en se persuadant que son empire télématique lui permettrait de vivre à l’abri du besoin jusqu’à la fin de ses jours.
L’avènement du haut débit marqua le début de la chute pour les affaires de Franck. Refusant malgré les sollicitations répétées d’adjoindre des services payants à son site d’histoires érotiques, il se fit peu à peu déborder par quelques entrepreneurs dynamiques et ambitieux qui se lancèrent à leur tour dans le développement de sites inspirés du sien en évitant d’en reproduire les défauts les plus flagrants. Mais surtout, ces jeunots surent trouver les financements nécessaires auprès des marchands de plaisir toujours désireux d’élargir le cercle de leur chalandise.
Franck fêtera son soixante-dixième anniversaire dans quelques semaines et il a depuis bien longtemps adopté un mode de vie raisonné, éloigné du tumulte et des excès de toutes sortes. Flexitarien avant l’heure, il base son alimentation sur la consommation d’herbes et de plantes variées avec un apport limité de viande hormis bien sûr les chattes qu’il déguste ou fourre sans modération avec un entrain non feint.
Car, en effet, l’accumulation des ans semble n’avoir aucune influence sur la vigueur du gourdin du Druide et il ne se passe pas de jours sans que cet infatigable étalon procure du plaisir à une ou plusieurs femmes de conditions et d’âges divers.
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Six heures trente du matin. Dans sa demeure perdue dans la forêt vosgienne, le Druide fait face au soleil levant. Sous la protection de son temple personnel posé à une extrémité de sa terrasse, l’homme vêtu de son sarouel et de ses sandales en cuir de yack est installé dans la position du Lotus sur le paillasson en poils de porc-épic qui lui tient lieu de trône. Ses épais dreadlocks poivre et sel traînent sur le sol. Son corps noueux tanné par le soleil laisse deviner ses abdominaux sculptés sous la peau qu’aucune graisse ne vient ramollir.
Franck Ühler met fin à sa méditation. Il se lève et retourne à sa vaste chambre pour se laver et revêtir son uniforme de travailleur. Ornella, sa dernière conquête, dort profondément, éreintée par l’étalon qui l’a comblée de plaisir au début de la nuit.
C’est en visitant Strasbourg que la pulpeuse trentenaire italienne au tempérament de braise a croisé le Druide alors qu’il effectuait un bref déplacement à la capitale alsacienne, et comme beaucoup d’autres avant elle, elle n’a pas pu résister bien longtemps au regard plein de promesses voluptueuses du désormais septuagénaire. Le soir même, elle partageait la couche de Franck qui lui révéla sa nature de femme fontaine en lui procurant les orgasmes les plus intenses de son existence. Et elle n’a guère hésité à accepter l’invitation consécutive du propriétaire à séjourner quelque temps chez lui.
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Réunion de crise au siège de SongeBibi.
Si, au cours de sa vie d’entrepreneur, Franck a accumulé suffisamment d’économies pour conserver son train de vie actuel jusqu’à sa mort, il reste malgré tout attaché au site qu’il a créé et dont la principale fonction, désormais, est de permettre au vieux misanthrope de ne pas basculer dans un isolement oisif.
Mais son bébé va mal et le Druide a fini par se résoudre à convoquer le Conseil d’administration extraordinaire demandé par ses trois « associés ».
Certes, leur pouvoir de décision dans la structure qui contrôle le site est tout à fait anecdotique. En revanche, celui-ci constitue leur principal gagne-pain, et c’est pourquoi l’une d’entre eux, Maryse Naugoude, lesbienne exclusive et assistante dévouée du Druide, a décidé d’alerter son boss, car la situation de Songebibi l’inquiète au point qu’elle est plus que pessimiste pour son avenir.
La quadragénaire adopte volontairement un ton alarmiste avant de lancer sa démonstration dans la petite salle de réunion attenante au cagibi où sont stockés les matériels informatiques dédiés à l’exploitation du site Songebibi.
Le visage impassible du Druide ne laisse transparaître aucune émotion. Et Maryse reprend son exposé.
Mis à part certaines nouvelles à la connotation rose et les récits que quelques retraités charismatiques de l’éducation nationale daignent nous proposer, très rares sont les histoires publiées ces derniers mois qui ont généré plus de dix notations.
Il faut se rendre à l’évidence Franck : nos lecteurs nous quittent. Ils partent rejoindre des plateformes au design moins daté et sur lesquelles ils pourront trouver les récits qu’ils recherchent. Je fais bien sûr référence à ces histoires écrites avec les pieds qui leur éviteront des surtensions neuronales, mais aussi aux textes ayant trait aux thèmes que tu refuses de voir publiés sur SongeBibi.
Maryse s’accorde une courte pause avant de poursuivre son exposé en commentant les quelques tableaux qu’elle a préparés pour étayer son argumentaire.
Puis elle rentre brusquement dans le vif :
Je n’oublie évidemment pas que tu payes sur tes deniers personnels, les salaires, les locaux et les charges d’un site qui ne génère pas un centime de chiffre d’affaires, mais même si tu n’aimes pas l’entendre, tu n’es plus un gamin et tu n’es pas non plus à l’abri d’un coup de sang d’un mari jaloux.
Imperturbable, le Druide laisse son assistante poursuivre.
Si on exclut les auteurs de la semaine qui se connectent quinze fois par jour pour découvrir les notes que personne ne leur attribue ; les honorables critiques qui viennent régulièrement effectuer leur sacerdoce en lisant tout ce que nos deux correcteurs à la motivation chancelante publient inlassablement, et les branleurs qui ne font que passer pour coller un deux à l’auteur qu’ils ont dans le nez, on cherche en vain des visiteurs dignes d’intérêt pour une entreprise commerciale.
Franck entend le discours de son employée, mais refuse néanmoins d’admettre que sa création perd chaque jour plus de sens que la veille.
C’est sympathique et peu coûteux de fournir un stage à des élèves en bac informatique, mais si c’est pour ajouter une couche sur la merde existante, c’est au mieux sans intérêt et au pire contre-productif.
Franck ferme les yeux puis effectue quelques mouvements pour maîtriser sa respiration et les réactions de son corps.
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Claquettes en plastique bleu et blanc, polo Ralph Lauren, bermuda Celio, chaîne et gourmette en or, Tonio B. descend de son puissant BMW X6, bientôt rejoint par une bombasse blonde et bronzée vêtue d’un microshort, d’un top dos nu et d’escarpins aux talons démesurés.
La jeune femme aux formes suggestives tire derrière elle une énorme valise Louis Vuitton et tient dans l’autre main un sac contenant une bouteille de véritable pastis de Marseille.
Tonio présente Cindy à son hôte qui le jauge d’un air méfiant avant de retrouver un sourire de circonstance en découvrant le physique inspirant de la jeune femme.
Après s’être garé à proximité du gros 4x4 BMW, Didier sort de sa Tesla modèle S. vêtu d’une tenue de trek constituée d’une matière biotranspirante révolutionnaire, que ce grand amateur de trail et de ski extrême a achetée à prix d’or chez un fournisseur australien. Chaussé de baskets haut de gamme destinées aux randonnées en terrain rocailleux, il se dirige d’une démarche souple et assurée vers le maître de céans.
Enfin, une demi-heure plus tard, mandatée par son groupe de presse, arrive Claire au volant de la voiture qu’elle a louée à la gare afin de rejoindre le repaire du Druide.
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Après une délicieuse infusion d’herbes vosgiennes concoctée avec application par la belle Ornella, le groupe se rend dans la petite salle de réunion offrant une vue imprenable sur le vénérable massif.
Tonio s’adresse à sa compagne blonde avant de suivre les autres.
Une fois installé, le marseillais est le premier à s’exprimer.
Le Druide considère le Méridional d’un œil distrait, mais il en faut plus pour perturber l’homme qui poursuit son exposé.
C’est vrai, tu as ton lot d’écrivains fidèles et brillants qui pondent des textes dignes du Goncourt en utilisant des mots qui ne sont pas référencés dans Wikipédia et des temps dont même Macron ignore l’existence, mais franchement, à part quelques retraités de l’éducation nationale et des fonctionnaires des finances sous-employés, qui les lit ces histoires ?
Tu dois t’adapter mon vieux. Ce n’est pas de ta faute, mais il faut que tu comprennes que la moitié des lecteurs d’histoires cochonnes rêvent de s’envoyer en l’air avec leur mère ou leur frangine et qu’une partie non négligeable aimerait que leur berger allemand les encule.
Tu trouves peut-être ce genre de textes inappropriés. Mais moi, ce que je veux te faire comprendre, c’est que tant que le clébard est consentant, il n’y a pas de raison de censurer l’histoire.
Franck a du mal à masquer sa réprobation après ce discours lénifiant.
C’est ensuite Didier qui prend la parole.
C’est d’ailleurs Perrine qui s’occupe du recrutement de nos correcteurs. La plupart du temps, elle s’adresse à des moniteurs de ski désœuvrés en dehors de la saison hivernale qu’elle paye exclusivement en nature. Inutile de te dire que ce n’est pas leur niveau de français son premier critère de sélection. Je dirais même que les règles d’accord du participe passé sont terra incognita pour la plupart d’entre eux.
Didier fait une petite moue de désappointement avant de reprendre le fil de son discours.
C’est pourtant pas compliqué de faire prospérer une entreprise. Il suffit de respecter les deux règles de base :
Dépenses minimales et maximisation des recettes.
La première chose à faire c’est de maîtriser les dépenses et les frais fixes.
D’abord, mon site est une entreprise familiale, contrôlé par un holding luxembourgeois. Ensuite, il est conçu pour offrir une interactivité minimale. En effet, gérer des modérateurs c’est une perte de temps, et comme tu le sais, le temps c’est de l’argent. Même les bénévoles ont un coût caché. En outre, s’ils ne sont pas assez réactifs pour supprimer un commentaire vindicatif ou haineux, tu as vite fait de te retrouver au mieux avec un site discrédité, et au pire, avec un procès au cul pour discrimination, insultes, ou n’importe quel autre motif inscrit au Code pénal.
Didier jette un coup d’œil à l’assemblée avant de poursuivre.
Exemple numéro un : proposer un abonnement premium avec quelques fonctions bidons censées faciliter et améliorer significativement l’expérience utilisateur. Évidemment, et c’est la partie la plus délicate, il faut déterminer le juste prix de ce service. Il ne doit pas coûter trop cher parce que l’internaute n’est quand même pas complètement con, mais suffisamment pour satisfaire le goût élitiste de celui qui y souscrit.
Exemple numéro deux : faire appel au sponsoring ciblé grâce à la mise en avant payante de sites de rencontres ultra-hots. Ne pas oublier de mettre des animations bien crades en haut de page renvoyant vers diverses publicités ciblées, dont celles concernant les produits censés permettre à l’internaute d’en avoir une plus grosse.
Frais minimums et recettes optimisées, telle est ma devise !
C’est autour de Claire de décrire la stratégie du site créé par sa société.
Nous faisons au contraire appel à des pros qui nous font des textes pas trop longs et bien formatés payés un centime du mot. On y insère quelques photos de gonzesses possédant de bonnes têtes de chiennes en chaleur.
Une fois que le lecteur a parcouru le texte, il a certes la gaule, mais il est loin d’atteindre le septième ciel. C’est alors qu’on l’amène subtilement vers un service de vidéo payant ou vers le sujet qu’on veut mettre en valeur avec des articles de fond sponsorisés par nos annonceurs.
Bien sûr, nous proposons aussi à nos lecteurs des abonnements multi supports à prix réduit leur permettant de recevoir la revue papier et d’avoir accès au contenu intégral du site.
Ce qui marche beaucoup en ce moment, c’est le cadeau surprise du mois. Moyennement une souscription mensuelle avec durée d’engagement réduite et reconduction automatique, notre client reçoit chaque mois sous pli discret un objet à connotation érotique de valeur variable. Évidemment, le vrai coût de revient du produit, transport compris, est la plupart du temps largement inférieur au montant de la mensualité payée, même si au début, pour bien ferrer le client, on lui envoie des objets moins pourris que par la suite.
Les yeux fermés, Franck écoute ses concurrents narrer la stratégie de leurs entreprises respectives tout en profitant de la fellation experte que lui prodigue Ornella agenouillée sous la table de réunion. Lorsqu’il libère enfin sa semence dans la bouche large et accueillante de sa maîtresse, Franck s’accorde quelques secondes de récupération avant de s’exprimer.
Le Druide déclare alors à l’assemblée.
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Lorsque le Druide retire son sarouel, les invités ne peuvent cacher leur sidération en découvrant la colonne de chair aux veines saillantes qui pend entre les cuisses noueuses du septuagénaire.
Cindy est particulièrement impressionnée et sa chatte soigneusement épilée devient tout humide avant même qu’elle plonge dans l’eau de la piscine.
Ornella est la première à rejoindre son amant.
Tout en pataugeant, Cindy s’approche de Maryse pour lui demander quel est le produit miracle utilisé par Franck pour que sa queue ait pris une telle ampleur.
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Alors que les convives ont pas mal abusé du riesling grand cru offert par Franck, ce dernier s’est montré raisonnable et s’est contenté d’un verre et d’un petit kirch de trente ans d’âge en fin de repas.
Le Druide se tourne alors vers la fausse blonde de Marseille.
L’intéressé rougit d’un coup alors que sa copine le regarde avec les yeux brillants et il est incapable de formuler la moindre réponse.
Considérant ce mutisme comme un acquiescement, Cindy se lève rapidement pour suivre le druide et Ornella vers la grande chambre située sous le toit de la bâtisse.
Pendant une bonne partie de la nuit, Franck s’en donne à cœur joie prenant avec fougue les deux femmes qu’il fait hurler de plaisir à tour de rôle, remplissant inlassablement leurs orifices écartelés de sa sève inépuisable. Lorsqu’il besogne Ornella étendue sur le dos, les jambes appuyées sur les épaules de l’étalon, Cindy vient s’asseoir sur le visage de l’Italienne. Celle-ci s’applique à déguster et laper les chairs et le bouton intime offerts jusqu’à ce que Cindy jouisse bruyamment la corolle largement ouverte prête à être investie par la poutre rugueuse du Druide.
Malgré la distance qui sépare son lit de la chambre du propriétaire, Tonio doit se boucher les oreilles pour ne pas entendre les gémissements chantants de Cindy qui n’a jamais pris un pied pareil.
Les aux « Putain cong, que c’est bong ! » de Cindy succèdent les « Santa madre di Dio » émis par Ornella.
N’y tenant plus, incapable de trouver le sommeil, Didier décide d’aller tenter sa chance du côté de la suite de Claire qui s’avère finalement trop heureuse de voir débarquer un mâle alors qu’elle s’apprêtait à entamer sa troisième séance de masturbation de la nuit.
Le lendemain, une énorme limousine se gare devant la caverne. Le chauffeur en descend pour ouvrir la portière à miss Emily Forstud, Associate Partner du prestigieux cabinet de Conseil My Clit’said qui peut ainsi s’extraire du véhicule.
À la demande de Maryse, le Druide va accueillir lui-même la nouvelle arrivante.
L’exécutive woman vêtue d’un tailleur Chanel, d’un chemisier Saint Laurent et d’escarpins Louboutin éclate de rire.
Le Druide se rappelle avec émotion de sa rencontre avec Frida, l’une des Funnies favorites de Hugh son hôte il y a un peu moins de quarante ans. La jeune beauté avait alors vingt-sept ans. Et elle avait quelque chose de plus que les autres filles présentes. Franck était tombé sous le charme de cette blonde élancée au corps de rêve, et il avait même déclaré à Hugh qu’il aurait aimé qu’elle soit sa guide lors de la dernière semaine de son séjour qu’il souhaitait consacrer à la visite de la Californie.
Comme Hugh donna son accord, les deux jeunes gens passèrent une semaine idyllique découvrant les sites et les paysages de Californie et du Nevada en s’envoyant en l’air aussi souvent que possible.
Franck n’a jamais oublié Janice qui est une des rares femmes à avoir su faire vibrer son cœur de solitaire endurci. C’est pourquoi, en revoyant son clone ce jour, il a du mal à masquer son trouble.
Maryse conduit l’Américaine dans la suite libre. Emily prend une douche puis se repose une petite heure avant de se changer. Lorsqu’elle rejoint le groupe dans le grand salon où un feu de bois crépite dans la grande cheminée, elle porte une chemise à carreaux largement ouverte, un foulard, une courte jupe en daim à lanières et des santiags. Elle ne porte aucun sous-vêtement et le Druide se souvient alors de la courte époque pendant laquelle Frida Carlo joua dans les westerns pornos produits par Hugh Fenner. L’homme se rappelle aussi qu’il avait refusé le contrat d’acteur que lui avait proposé le magnat pour jouer les étalons indiens dans ces mêmes productions.
Cette nuit-là, le Druide se montre à la hauteur de sa réputation laissant Tonio profiter de sa copine et Maryse de son invitée italienne pour se consacrer au plaisir d’Emily dont les « Oh my God ! » et autres « It’s so huge ! » résonnent une bonne partie de la nuit dans la vaste demeure vosgienne.
Finalement éreintée par la fougue du druide, Emily regagne sa suite où elle s’endort comme une masse. Le lendemain matin, après quelques heures de sommeil, elle attaque sa journée par dix kilomètres de jogging sur un circuit proposé par son GPS, une douche délassante, un copieux petit déjeuner et à dix heures, elle est pleinement opérationnelle pour exposer à Maryse, au Druide et à ses associés la stratégie qui va sauver Songebibi de l’oubli et lui épargner une mort rapide et douloureuse.
Le Druide n’a aucune idée de ce que peut représenter le réseau NetX, mais Maryse abonnée de la première heure est tout ouïe.
Emily continue son exposé, force slides à l’appui.
L’idée est de produire des séries racontant la vie ou une période de la vie des gens qui ont œuvré de près ou de loin dans ce domaine.
Les personnages qui ont marqué le vingtième siècle seront évidemment les premiers ciblés. Les magnats du porno comme Hugh Hefner et Larry Flynt, bien sûr, certains présidents américains sexuellement très actifs, voire obsédés, quelques tyrans sanguinaires gros consommateurs de chair plus ou moins fraîche, mais aussi, et c’est la raison qui m’a conduite à accepter l’invitation de Maryse, des personnages méconnus ou anonymes qui ont vécu des expériences extraordinaires par et pour le sexe.
Sur la base de ce projet, un des scénaristes de NetX a proposé une mini-série basée sur l’avènement du Minitel rose en France et j’ai pensé que Franck pouvait être un des personnages charismatiques centraux de cette série.
La consultante américaine s’adresse à Franck :
Le Druide a du mal à cacher son émotion et même si ses concurrents invités par Maryse se contentent de hausser les épaules avec suffisance, l’évocation de la marque NetX les impressionne plus qu’ils ne veulent bien l’admettre.
La belle Américaine arbore un magnifique sourire avant de répondre.
Le Druide regarde la jeune femme avec un air ahuri.
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Tout en roulant sur l’autoroute qui le ramène à Marseille, Tonio fait part d’une réflexion qui le taraude à Cindy.