n° 20387 | Fiche technique | 16678 caractères | 16678Temps de lecture estimé : 10 mn | 25/07/21 |
Résumé: Venez vous allonger sur ma plage, un texte léger et chaud à la fois, à siroter à l’heure de la sieste. | ||||
Critères: f fh fbi extraoffre inconnu vacances plage voyage telnet humour -internet | ||||
Auteur : DreamyLiz (Divagations de vacances , bulles qui flottent au vent) |
Bon, ben voilà !
Après six heures de route sous une chaleur écrasante, Liza posa ses valises en soufflant dans le petit studio de sa sœur, en Espagne à Peniscola (tout un programme ce nom… bref).
Elle avait bien gagné sa bière fraîche, merci à sa sœur Thérèse (deux qui la tiennent) d’avoir pensé à laisser deux canettes perlées de froid au frigo : un délice ! Elle ne prit même pas le temps de la verser dans un verre.
Et maintenant, hop, une bonne douche !
En passant devant le miroir, un rapide coup d’œil sur son corps dénudé lui confirma que, pour une prof d’anglais fraîchement séparée de 28 ans, elle était canon : une longue chevelure brune, pas très grande, yeux verts, une peau douce et claire qui n’attendait que la morsure du soleil… Et une étincelle malicieuse dans le regard qui excitait hommes ou femmes, sans frontière absurde à son désir.
Car elle était ainsi, Liza… mordant la vie et en jouissant sans frein.
D’ailleurs, son ex, Gilles « le taciturne », avait eu du mal avec cette énergie débordante, triste pour lui…
Sous la douche, les mains de Liza glissaient sur ses courbes, amicales, parfois un peu trop insistantes sur ses seins pleins et ronds, ses fesses fermes, son minou échevelé… Elle soupira d’aise, elle aimait son corps.
Sortant de la douche, tout auréolée du parfum sucré du monoï, Liza se mit à tripoter nerveusement son téléphone : allait-elle franchir le pas ?
Sa copine délurée – Nath – lui avait conseillé, pour rayer définitivement Gilles « le Gris » de sa vie, de s’inscrire sur « Lovemetinder », un site qui ne promettait pas le grand amour, mais plutôt un genre de grand fast-food du sexe.
Bon, euh, alors que faut-il… ? Hein, photo de profil obligatoire ?
Merde avec mes yeux rougis, mes cheveux trempés, mes six heures de bagnole dans les pattes, je suis pas au top là, se dit-elle en pensant déjà à laisser tomber.
Une autre bière plus tard, le courage étant revenu, elle mit une robe bleue décolletée et fit un selfie cadré sur sa jolie poitrine, un cliché un peu flou, un peu fou, comme elle se sentait en ce moment.
Elle créa son compte, avec un minimum d’infos, car elle avait un peu la trouille quand même.
Puis elle attendit sur son balcon dans la tiédeur du soir espagnol, vêtue juste de sa robe légère et laissant une brise coquine caresser sa nudité.
Un quart d’heure plus tard, elle en était déjà à plus de 100 likes, alors elle se mit sans tarder à la tâche ingrate de faire glisser à droite ou à gauche les profils : toi, oui ; toi, non ; toi, oui oui oui ; toi, vraiment pas ; et ainsi de suite…
Soudain, un profil retint son attention : Uve (c’est quoi ce nom ???), beau mec latino, petite barbe naissante, l’air pas tibulaire, mais presque, et très fier de sa grooosse… voiture.
Un parfait abrutit, sourit-elle, mais ça doit être bon de se taper un gars con comme une brique…
Alors elle commença à badiner gentiment avec Uve : « Hola guapa ! Tu as deux belles cartes de visite, mmm (allusion subtile à ses seins) ! Tu aimes les bad boys ? »
Sans décodeur, elle lut : « je vais te démonter façon porno et fumer ma clope devant un match en te laissant insatisfaite et meurtrie dans ta chair ». Tant de bêtise machiste la refroidit, elle le congédia poliment. Next ?
Un profil très classe, photos de couple sexy en noir et blanc : aaah ? Voyons ça : « Ouverts, Mia et Angel, 29 et 33 ans, cherchons femme discrète et sensuelle. »
Les photos montrent des corps tentants, des regards sans détour… elle surtout, une beauté blonde… Lui, un peu flippant…
OK, je like, ils sont en plus à moins de 10 km. On verra bien.
Le profil suivant, un mec avec un… masque à gaz ? Alors, lui, il a un souci, ça dégage direct.
Un profil très beau, très artistique, Marco, 26 ans, un hippie qui peint des volutes sur son corps, façon aborigène, et qui joue de la guitare (olé). OK, je like.
Une femme, Kim, asiatique, dont le tatouage de liane couvrant son corps me fascine. OK, je like aussi.
Bon, ça fait déjà pas mal pour une première, je tombe de fati…
Pas le temps de dormir, Liza, ta boîte mail explose littéralement !
Dans l’ordre : le couple Angel et Mia propose une petite virée dans une crique isolée demain, que Liza accepte ; l’artiste veut prendre un verre ce soir, Liza lui fixe rendez-vous dans un bar à cocktail fréquenté ; seule Kim reste muette (sûrement la réserve polie des Asiatiques, se dit Liza dans une fulgurance un brin raciste).
En lisant leurs messages câlins, en goûtant déjà la suite, une moiteur familière s’insinua entre ses cuisses.
Elle porta ensuite ses doigts à sa bouche, appréciant la saveur océane qui lui rappelait ses amantes… Elle avait une furieuse envie de baiser, vraiment. Tout son corps hurlait, affamé.
Pressée, elle enfila un mini tanga blanc, de jolies sandales et sortit en attrapant au vol son téléphone, sa robe bleue flottant derrière elle.
Arrivée au Mykonos, le fameux bar, déception : Marco, l’artiste bariolé des photos, paraît bien normal et banal sous les néons bleus. Il lui sourit béatement sur un pouf à l’écart du comptoir, tapotant le pouf à côté de lui.
Qu’importe la première impression, Liza est allée trop loin pour reculer. Elle s’assoit et écoute en souriant les babillages incessants de son compagnon d’un soir, très égocentrique, très angoissé, un vrai artiste quoi. Blablabla, moi je, moi je… etc.
Elle lorgne discrètement son entrejambe, essayant de jauger mentalement l’engin : difficile à voir avec cet immonde sarouel marron qu’il porte (il doit penser que ça fait cool). Ils sirotent un mojito bien glacé. Puis deux, trois… le rhum réchauffe et désinhibe.
Soudain au milieu de cette diarrhée verbale, elle n’y tient plus : posant une main délicate, mais ferme sur son sexe, elle le caresse lentement tout en plantant ses yeux verts dans ceux soudain agrandis du bavard. Bon point pour lui : il se tait, et son sexe répond instantanément en durcissant et tendant le sarouel telle une tente, Liza note d’ailleurs avec satisfaction que la taille de l’engin est fort honnête.
Mmmm ! Imaginer cette belle queue en elle la ravit, mais l’endroit est trop public, il faut réfléchir vite.
L’appartement ? Non. Il connaîtrait son adresse, on ne sait jamais.
Un hôtel ? Le gars a l’air fauché et il ne manquerait plus qu’elle paye la chambre !
La plage, toute proche, sombre et déserte, leur tend les bras. Perspective séduisante.
Ah ! Le bain de minuit et la petite baise pour se réchauffer !
Des souvenirs de sable dans la raie et dans la chatte, très désagréables, vinrent réfréner cet enthousiasme. Déjà fait, pas génial en réalité. Faut aimer l’effet papier de verre…
Alors quoi ? Vite, sinon Marco allait jouir dans son sarouel.
Liza eut l’illumination : le local du club de surf « entre dos aguas » ! La clé en était toujours planquée sous une grosse pierre, elle le savait car, une année, un moniteur de surf… bref revenons à Marco.
Là, sur l’empilement des long-boards, elle se mit nue et se pencha pour offrir à son amant d’un soir son ravissant derrière, son minou ruisselant se laissant deviner au-dessous. Lui, très énervé, se débarrassa enfin de ses frusques en coton bio. Nu, il était bien plus attirant. Son érection plongea en elle avec une vigueur très peu artistique. Mais Dieu que c’était bon ! Prise ainsi, avec la main de Marco empoignant ses cheveux, ses seins frottant sur les planches au rythme des coups de reins de son amant, elle se sentait pleinement soumise, et c’était son humeur du moment. Animale, brute, sauvage. L’orgasme monta rapidement.
Elle cria et il s’autorisa à jouir, les contractions de son amante délivrant enfin son sexe du pilonnage intensif.
S’ensuivit un petit moment de gêne, ils rirent pour le dissiper et se quittèrent bons amis. Fin du chapitre Marco.
Elle s’écroula dans son lit en entrant dans l’appart, épuisée, mais détendue, pas si mal ce petit hippie, en fin de compte… Un coma fiévreux l’assomma.
Le lendemain, elle ouvrit péniblement les yeux à 10 h, dans une lumière aveuglante, car elle n’avait évidemment pas baissé les volets roulants. Une odeur qui tenait de la crevette pas fraîche l’obligea à une toilette intime, hum, plus que nécessaire.
Enfin rafraîchie, elle s’installa sur son balcon en nuisette et consulta ses messages.
Le « couple très ouvert » maintenait sa proposition de rendez-vous, crique du Pebret à quelques kilomètres de là, à 14 h. Bien, bien, bien. Alléchant.
Et Kim avait enfin réagi, lui proposant de venir chez elle le soir dès 21 h, dans une villa avec piscine, afin de les rencontrer, elle et sa partenaire Julia.
Ah, d’accord, là je sais pas trop, Kim me plaît beaucoup, mais si l’autre est une camionneuse baraquée, j’hésite.
Des clichés tout droit sortis du film « gazon maudit » l’envahirent. Bon, au diable les préjugés, Liza accepta de les rejoindre, au pire la partenaire regarderait !
Elle dévora un brunch à l’anglaise, car ça creuse tout ça, elle choisit un mini bikini rose apte à éveiller l’appétit du couple, mit aussi un short en jean usé et des baskets et chargea dans sa coccinelle des palmes un masque et une serviette.
En avant !
Arrivée sur place, l’endroit était magnifique – lagon bleu moussant d’écume contrastant avec des roches ocre – et elle dut constater que le bikini était de trop : le couple l’accueillit avec un large sourire de bienvenue, mais aucun vêtement ne cachait leurs corps splendides.
Bronzés, souples et déliés, ils étaient parfaitement assortis, mais si Mia était une beauté blonde subtilement dorée, Angel avait tout du bel hidalgo (espagnol, hein, pas maire de Paris) mat et ténébreux.
On aurait dit deux félins regardant approcher la gazelle avec gourmandise.
Liza ne se sentait plus si sûre tout d’un coup, un instinct de fuite primaire la poussait vers sa voiture. À ce moment, Mia lui prit la main avec douceur.
Angel resta en retrait, attendant son heure. Mia continua, de sa voix de sucre et de miel :
Liza se détendit, ils étaient si beaux… elle brûlait de faire l’amour avec ces deux panthères. Elle fit tomber maladroitement son short sur ses chevilles et l’envoya au loin, avec ses baskets. Les fauves eurent l’air satisfaits.
Mia défit de ses longs doigts fins les attaches fragiles du bikini rose et recula pour l’admirer, ses yeux mi-clos brillaient, exprimant son désir sans paroles inutiles.
La panthère noire Angel se glissa alors silencieusement vers elle.
Il était derrière Liza et ne pas le voir l’affola et l’excita à la fois. Deux mains brunes masculines et puissantes englobèrent ses seins, les soupesant, jouant avec leur aréole rosée qui se crispa de plaisir.
Il se serra contre elle, elle le sentit bander et l’entendit lui murmurer des paroles crues et douces à la fois.
Liza eut un peu honte d’être déjà trempée, espérant que ses cuisses dissimuleraient son désir.
Hélas pour sa pudeur, Mia s’agenouilla devant elle et de la pointe de sa langue, très doucement, tout en la regardant pour la rassurer, joua avec les lèvres de son sexe, évitant avec soin son clitoris douloureux.
À ce régime, Liza ne pouvait plus tenir longtemps debout. Elle tremblait, son cœur affolé, sa respiration heurtée, tout indiquait au couple qu’elle voulait aller plus loin.
C’est à ce moment précis que les deux experts stoppèrent tout net leurs caresses. Frustrée comme jamais, Liza se tortilla, se cambra vers Angel, mais il s’éloigna, impitoyable.
Les deux énigmatiques amants l’invitèrent alors à les suivre dans l’eau. « Nus avec des palmes et un masque, vraiment ? » Liza était perplexe, mais décida que le ridicule ne tue pas, alors elle fit de même. Sous l’eau des myriades de poissons argentés tournaient autour des roches et les vagues moussaient tel un Jacuzzi géant. La nature brute, intacte, fit oublier un temps à Liza sa soif de sexe.
Elle en oublia presque le but premier de cette excursion, mais soudain elle se sentit attrapée par la taille et ramenée vers la rive sans brutalité. Angel la tenait face à lui, il la dévorait des yeux sans pudeur. Mia lui caressait le dos, les fesses, l’intérieur des cuisses qu’elle fit s’ouvrir peu à peu. Angel s’allongea sur un grand matelas gonflable couvert de douces serviettes de velours. « Ces deux-là ont tout prévu ! » se dit Liza. Ce faisant, elle contemplait, médusée, le sexe d’Angel gonflé et glorieusement tendu vers le ciel.
Alors Liza s’exécuta, elle lécha puis engloutit, aspira, prit soin de couvrir ses dents de ses lèvres, offrant à l’amant une pipe des plus délicieuses. Angel résistait de toutes ses forces pour ne pas jouir, alors que Mia se lovait, câline, tout contre Liza et fouillait sa grotte secrète de ses doigts agiles, puis de sa langue avide.
Ainsi prise entre deux feux, Liza ne tarda pas à perdre totalement le contrôle, lâcha la queue d’Angel pour mieux gémir, et au moment où l’orgasme violent la dévastait, Angel l’empala sur lui, elle crut en mourir tant c’était bon.
Ils restèrent un moment tous les trois blottis hors du temps, apaisés, tout embrumés de plaisir, puis Liza se souvint que sa journée n’était pas finie : elle devait aller chez Kim.
Pour éviter l’effet crevette de la veille, douche rapide à l’appartement, puis trajet tortueux vers la belle villa isolée de Kim et Julia, sa compagne.
Mais arrivée au portail haut et étincelant, une alarme sonna dans le cerveau ivre de sexe de Liza : elle allait chez deux inconnues, n’en connaissait vaguement qu’une, et si ça n’était pas clean cette histoire ? Jetons un œil : pas de nom visible à côté du portail, ouais…
Elle fit le tour et profitant d’un trou dans la haie, s’approcha discrètement de la piscine. Elle se cacha derrière un olivier massif.
Bien lui en avait pris : flottant tel un cachalot sur son siège gonflable en plastique fluo, un verre à la main, un homme gras et luisant, rougeaud et visiblement âgé d’au moins 60 balais, tournoyait lentement dans le courant de sa piscine king-size pour riches. Il attendait sa proie, en haletant sous la chaleur. Un gorille était aux aguets près de la baie vitrée. « Putain de prédateur » fulmina Liza en battant en retraite, elle se promit de signaler à Lovemetinder le faux profil de Kim en rentrant.
Quand c’est trop beau, c’est faux, une bonne leçon pour l’avenir, nota Liza mentalement.
Mais pour l’heure, il fallait du repos et une bonne douche à Liza, car ses vacances ne faisaient que débuter…