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n° 20401Fiche technique29150 caractères29150
Temps de lecture estimé : 17 mn
31/07/21
Résumé:  En suggestif sans détails croustillants, texte soft. La rééducation au bonheur, une fois adultes, de deux poupées autrefois cassées.
Critères:  cérébral nopéné portrait
Auteur : Kannouteki      Envoi mini-message
Le verbe aimer





Juste un peu avant la pandémie, j’ai repris le cabinet et la clientèle du vieux docteur Anglet, deux rues derrière la mairie en bordure du village, après trois années en tandem tous les deux pour me familiariser. Je me suis donc installé dans ce village au pied des Pyrénées, entre les Comminges et la Bigorre, comme vétérinaire de campagne.


C’est une ancienne maison, ou plutôt une vieille bergerie – de type bigourdan – restaurée dans les règles de l’art, avec en rez-de-chaussée la salle de consultation et un coin « attente » dans l’entrée. Sur l’arrière, mon bureau et un coin cuisine donnent sur un jardinet. Ça me suffit amplement. L’accès à mon appartement à l’étage se fait par un escalier extérieur en pierre qui donne directement sur un balcon filant à l’arrière. Ainsi, chaque matin je peux admirer toute la chaîne pyrénéenne d’est en ouest, quand le temps le permet, une tasse de café à la main, le Pic du Midi en face de moi. Selon l’épaisseur de la brume matinale ou de la couverture nuageuse, je peux deviner la météo de la journée depuis mon promontoire.


En contrebas, j’aperçois la vallée des Baronnies. On ne voit pas le moulin perdu dans le paysage, mais à la ligne des arbres je devine le cours d’eau qui serpente. Au loin, dans des champs escarpés, des vaches broutent aux tintements de leurs cloches. Sur ma droite, le château de Mauvezin, avec son donjon crénelé, émerge de la verdure surplombant autant la vallée, le village et les alentours.


Sans être un enfant du pays, je connais très bien la région et son histoire ; nous y venions régulièrement autrefois, ma sœur et moi, avec nos grands-parents lors des vacances.

C’est donc tout naturellement, après l’obtention de mon diplôme finalisant mes études à l’école vétérinaire de Toulouse, que je me suis installé dans ce havre de paix.


Le début a été un peu chaotique, malgré les différents stages que j’avais effectués auprès de l’ancien vétérinaire. La méfiance, toute naturelle, de la population locale envers un nouveau citadin n’est pas une légende : j’ai eu droit à des questionnaires détournés et en règle pour connaître ma situation familiale, notamment :



Malgré les insistances de certaines villageoises curieuses, je m’en suis toujours sorti par une pirouette en occultant la réponse et restant le plus évasif possible : je n’allais pas leur dire de but en blanc, de peur de perdre ma clientèle, que je suis à voile et à vapeur (oui, je suis bisexuel actif) ; que bien qu’étant attiré par certains types d’hommes, je n’ai qu’une seule et unique femme dans ma vie, et que je n’aurai qu’elle dans mon cœur : ma sœur Marie.


Je n’arrive toujours pas à déterminer clairement les sentiments qui m’agitent, à son égard, entre tendresse, complicité, ami et confident, il y a nos baisers, nos gestes plus intimes que la normale qui parfois nous échappent.

D’ailleurs, en fin d’après-midi, ma sœur Marie m’a téléphoné en pleurs pour m’annoncer :



Ce n’est pas la première fois qu’elle essaie de quitter son bourrin de mari. Depuis le début, j’ai envie de lui casser la gueule ; je ne le sens pas. Elle ne se plaint pas, ne m’en parle jamais directement, mais je sais qu’elle n’est pas heureuse, qu’il la brutalise et maintenant qu’ils ont un bébé, mon petit neveu – je l’adore, ce gosse ; j’aurais aimé en avoir un à moi – la situation a empiré.


Je ne suis pas aveugle : j’ai bien vu ses bleus maquillés, camouflés, ses yeux trop rougis avec un regard fuyant, entre lassitude et désespoir. Je l’ai même menacé, ce gros beauf : s’il touchait encore ma sœur, je lui éclaterais sa sale gueule de queutard dégénéré.

Bon sang, il a recommencé ! J’ai envie de le démonter pour qu’il ne la touche plus.


En attendant, j’ai préparé leur chambre et je les guette donc, inquiet, angoissé un peu avec cette colère qui monte. Je fume cigarette sur cigarette tandis que des souvenirs flash affluent, de ceux qui me dérangent quand je suis en état de stress comme ça.


Autrefois enfants, en tant qu’aîné, je n’ai pu la protéger, nous protéger d’un monstre scélérat et profanateur. Le passé remonte en vagues vomissantes de dégoût. Je me sentais – je me sens toujours – coupable à double titre. Ma sexualité en a été chamboulée dans un paradoxe culpabilisant où mon propre corps m’a trahi mécaniquement tandis que ma sœur s’enlisait dans la noirceur.

Nous n’y pouvions rien. Nous avons essayé de le dire, chacun à notre façon, mais personne ne nous a crus ou entendus. Déni de merde dans une société aveugle et sourde où notre parole s’est murée dans le silence face à l’ignorance crade des adultes complices des turpitudes abominables de l’un des leurs.


Incompris, nous avons grandi entre un démon extérieur nuisible et l’hostilité de parents obnubilés par le travail : un père colérique et violent incapable de gérer ou retenir ses coups, prenant ses propres enfants pour de vulgaires sacs de punching-ball et une mère neutre, inexistante, soumise.

Tu parles de modèle de parents de merde ! C’était couru d’avance…

J’aurais donné n’importe quoi pour qu’ils disparaissent de nos vies.


Cette situation a resserré nos liens frère-sœur, soudant ainsi ensemble nos âmes, nos cœurs d’enfants et nos corps à l’âge adulte ; chacun cherchant en l’autre l’appui, le soutien, l’affection et la tendresse comme pour puiser la force d’affronter l’inhumanité dénaturée partout autour de nous, même au sein d’une famille qui depuis longtemps en a perdu le titre. Toute notre vie, nous nous sommes apporté du réconfort comme nous pouvions pour avancer, continuer tous les deux à vivre : la rééducation au bonheur de deux poupées autrefois cassées dans le plaisir incestueux.


De rage, comme pour rejeter au loin ces souvenirs obsessionnels, en secouant la tête je jette nerveusement ma clope pour l’écrabouiller au sol.

Putain, ça me pollue encore, ces histoires du passé !

Marie et mon neveu ne doivent plus être très loin, maintenant.

Des phares. Ah, les voilà !



Je la presse tendrement contre moi, sa tête contre ma poitrine en l’enserrant, tels deux naufragés de la vie. Nos corps, nos ventres s’épousent à nouveau dans ses retrouvailles.



Dans la chambre, au-dessus du lit pliant de fortune, attendris tous les deux de voir ce petit ange endormi, nos regards se croisent, se parlent. Je lui tends la main qu’elle prend en me suivant au salon.


Notre rituel enfantin de communion revient aussitôt. On ne gomme pas les vieux réflexes de défense comme ça. Calé dans mon grand fauteuil, Marie me rejoint, assise de face à califourchon au-dessus de mes cuisses en m’entourant le cou de ses bras. Front contre front, une connexion d’yeux dans les yeux pour une accalmie dans la tempête, nous nous posons.



Je tempère :



Toute cette conversation se fait dans un tendre murmure entrecoupé de baisers chastes, mais appuyés et néanmoins très charnels. Notre cher rituel si rassurant et tendre : c’était le seul moyen que nous ayons trouvé jadis, sans oser jamais aller plus loin que ces caresses de peau, de fibres d’âme, certes apaisantes, mais déjà sensuelles, sous des baisers échangés. Notre parole arrivait ainsi à se libérer dans cet état quasi mystique, hypnotique pour nous, appelant les confidences libératrices, amenant le calme après les tempêtes.


On ne change pas le passé.


J’avoue que de mon côté, la position de ma sœur, assise sur mes cuisses, collée contre mon torse, commence à me poser souci : ça s’agite un peu dans mon caleçon. Un peu ? Que dis-je, c’est la samba en bas ! À moins que ce ne soit mon pantalon qui rétrécit devant l’amplitude ascendante de mon sexe.

J’essaie de changer de position, aussitôt ma sœur, à son corps répondant, se recale, s’incruste à nouveau contre moi. Je sens ma bite qui se réjouit à son contact en versant son liquide préséminal au fond de mon caleçon.


A-t-elle conscience des émois qu'elle me provoque ? Mais je ne veux pas que notre rituel s’arrête !



En plus du rituel, nous avions aussi pris l’habitude de dormir dans les bras l’un de l’autre pour nous protéger de nos cauchemars. Je prends peut-être un risque en lui proposant de reprendre notre tendre cérémonial nocturne… L’idée m’effleure ; juste un effleurement et s’en va. Non, ne s’en va pas, mais persiste, insiste dans une autre voie, unique de celle de retrouvailles plus intimes.



Même si je voulais refuser, je ne le pourrais pas.


Après un dernier bisou sur les cheveux de son fils – la prunelle de ses yeux, notre rayon de soleil à tous deux – je lui prends la main et l’entraîne à ma suite dans mon antre en souriant tendrement. Ce soir, Marie, fatiguée de ses émotions, s’endort entre mes bras protecteurs, mon sexe affamé calé dans le creux de son sillon fessier.




* * *




Ce dimanche matin, en buvant mon café sur le balcon face à mes chères Pyrénées, je repense à notre nuit, un peu agitée pour moi, mais néanmoins sage, malgré mon idée d’aller plus loin, à mes cogitations nocturnes sur la reconstruction (encore une autre) de ma sœur. Cette fois-ci, elle semble déterminée à le quitter ; c’est une bonne chose. Je suis là, perdu dans mes pensées, quand doucement je sens son odeur avant que, de ses bras, Marie m’enserre la taille par-derrière, posant son visage sur mon dos. C’est magique !


Voulant m’éloigner un peu, je lui propose :



Je lui réponds en rigolant :



Qu’a-t-elle dit exactement ? Mots, ou maux ? Ne sachant pas lequel choisir, je préfère ne pas relever.



Je prétexte ce vêlage pour prendre un peu la fuite. Mon sexe fait encore des siennes en sa présence. Autrefois, ne pas trop comprendre ce qui nous arrivait ou ce que nous faisions était une chose, mais maintenant je préfère prendre du recul, un peu perturbé par mes envies libidineuses envers ma sœur sans trop savoir si elle va y répondre (ou pas).


C’est un beau brin de femme ; elle le serait encore plus s’il n’y avait pas ce regard vide parfois, ses absences, comme déconnectée, ses frasques, son manque de discernement et sa promptitude à confondre les sentiments avec le sexe. Je m’aperçois qu’en fait, elle est peut-être plus perturbée que je ne le suis.


Je secoue la tête.


Finalement, je m’en sors mieux avec ma sexualité ambiguë, sans genre défini. Encore cette haine qui me saute à la gueule ; pas facile, la sexualité des garçons qui se cherchent quand un prédateur croise leur chemin. Un paradoxe, un mélange de plaisirs masculins, mais mécaniques imposés par emprise, par manipulation, de quêtes de ce plaisir pour exister entre la culpabilité et la honte à gérer. Fuite en avant avec des partenaires différents, hommes, femmes, tout au long de ces années.

Mais la seule, c’est Marie. Ma petite Marie, ma chérie à moi. Je l’aime comme un homme peut aimer. C’est grave, Docteur ? Suis-je bon à enfermer pour éprouver une attirance incestueuse ?


Je secoue la tête à nouveau. Allez, veau, vache, cochon, couvée ! Je file avec mon pot à café, telle la laitière Perrette. Ça va me changer les idées qui glissent dans la morosité.


Finalement, je suis plus accaparé que prévu après ma surveillance du vêlage (Marguerite va mettre bas dans la nuit). J’ai enchaîné consultation sur consultation non-stop : tous les bovins se sont donné rendez-vous, ma parole ! Du coup, je rentre enfin alors que la soirée est bien avancée.



On dirait un couple. Cette idée m’amuse tandis que je file sous la douche.


Enfin attablé, je déguste cette énorme omelette de saison aux aillets/pommes de terre. Marie, assise face à moi, le visage soutenu par le creux de ses mains, m’observe.



Ses yeux se plissent de contentement tandis qu’elle arbore un sourire éclatant. Qu’elle est belle quand elle sourit comme ça !



La fin de journée s’écoule entre discussions complices, projets, jeux avec bébé Dan qui gazouille tant qu’il peut, sensible à nos attentions. Il commence à marcher à quatre pattes, notre crapaud.


Ce soir, elle ne dort pas dans mes bras, à mon grand regret, j’avoue. Je ne le lui ai pas demandé non plus, j’ai peur de la brusquer, de la décevoir.




* * *




Le lendemain, comme promis, je vais voir monsieur le maire. C’est un homme d’une bonne cinquantaine, rugueux au premier abord ; un cru du terroir roulant des « Rrr », une belle paire de bacchantes, toujours à remettre son béret en arrière en bon Bigourdan.



Hé oui, ici dans les campagnes, les rendez-vous du maire se font dans la rue ou au café, même avant la pandémie…



Elle ajoute avec un air mutin :



Je suis déconcerté par le quiproquo qui s’avère maintenant vraiment difficile à nier. Un bruit qui court, qui gonfle et se répand : c’est fichu ; trop tard. Plus tu nies, moins on te croit. Le village entier est persuadé que l’épouse du vétérinaire l’a rejoint.

Mais c’est ma sœur !

Sont fous dans ce village de Gaulois !


Et pourtant, d’un autre côté, je ne me vois pas nier ni argumenter le contraire, tellement cette idée d’être en couple, Marie et moi, me plaît de plus en plus, énormément.


Marie enchaîne en m’indiquant, de plus, que Ginette lui a proposé de garder le pitchou quand nous en aurons besoin ; « C’est génial ! », qu’elle me dit. A-t-elle compris l’ampleur et les conséquences de notre mensonge ? Nous n’avons pas menti : « Pas vu, pas pris. », me dis-je. Je suis démoniaque.


En y réfléchissant après coup, l’idée fait de plus en plus son chemin… Marie, ma sœur, ma complice, mon âme, mon cœur, devenue ma femme aux yeux de tous. Dit comme cela, c’est du délire ; éperdument honteusement délirant. Marie, ma femme… Le principe m’émoustille quelque peu. Peu ? Je bande. Je suis un pervers.


Ce soir, Marie ne dormira pas non plus dans mes bras ; je ne pourrais retenir mes ardeurs : ce sera « veuve Poignet » en pensant à ma sœur plutôt que de lui imposer ma fougue de mâle lubrique. Je suis fou.


Malgré nous, ma sœur Marie et moi nous retrouvons mari et femme aux yeux du village dans une situation ubuesque digne de Feydeau. Le théâtre à la campagne…

Cependant, ce quiproquo a permis à Marie de trouver un travail à mi-temps à la mairie. Son fils, bébé Dan, va chez sa nourrice-voisine et commence à bien marcher maintenant. Il est mignon quand il tend ses bras grassouillets en disant « Orte, ooorte… » Il sait y faire pour se faire porter, le bougre !


Notre vie s’écoule paisiblement ; nous sommes heureux. J’essaie tant bien que mal de mettre de côté mes pensées dépravées, mais tous mes rêves vont vers elle, ma sœur, malgré moi. Différents scénarios prennent forme dans ma tête de cochon dénaturé lors de mes nuits solitaires pour me laisser un goût imparfait au petit matin.


Cependant, un soir en rentrant après une mise bas longue et délicate laissant un veau orphelin, je me retrouve au salon, au coin de la cheminée qui crépite. Il fait un peu frais en ce printemps.

Je remarque la mine triste, voire renfrognée de ma douce sœur et la questionne :



Ce qu’elle fait aussitôt. Je jette son portable au sol et saute dessus comme un diable pour le réduire en miettes. Après une danse de sabbat pour exorciser nos démons autour du téléphone atomisé, je jette le tout au feu et reviens posément, tranquillement me rasseoir devant elle.



C’est avec un léger sourire sur ses lèvres et le regard pétillant qu’elle m’annonce :



Je ne veux pas qu’ils partent tous les deux.


Son bassin se colle à mon ventre, ses seins, sa peau, son cœur vibrant, la chaleur de son corps, tout intensément à fleur de peau. Mon service trois-pièces crie famine, à l’étroit. Je vais exploser… mais je ne repousse pas le contact, je ne suis pas contre, mais tout contre. Dépravé !



Elle glousse en se tortillant, enroulant ses bras autour de mon cou.



J’ai réussi à lui donner un petit sourire. J’ai ma méthode. J’aime provoquer des images incongrues, hilarantes, absurdes et improbables dans son cerveau, comme un électrochoc. Ça marche à tous les coups.


Son corps alangui contre le mien, notre rituel devient communion et fusion à la fois. Douce torpeur loin des angoisses. Nos lèvres ne se quittent plus, nos souffles mélangés. Nos bouches s’entrouvrent. Je la sens vibrer contre moi. Je caresse son visage pour descendre de mes lèvres dans le creux de son cou ; sa peau si fine palpite. Je remonte et l’embrasse alors à pleine bouche.

Je m’emporte. Mes mains se glissent sous son pull à la recherche de sa peau si chaude, si douce, appelant mes caresses. Elle enfouit son minois dans mon cou en gémissant, se blottissant encore plus. Je sens son minou à travers mon pantalon, à moins que ce ne soit mon sexe dressé cherchant son doux contact. Peut-être un peu les deux, je ne sais lequel va à la rencontre de l’autre le premier.


Mais où tout cela va-t-il nous mener ?


J’ai beau résister contre mon envie d’elle, de mon désir pour elle, je ne sais plus où j’en suis. Si, je le sais trop bien : je lui appartiens depuis toujours ; mon cœur, mon âme, mon corps. Notre indécente posture accolée me manquait, mais qu’en est-il pour elle ? Si elle pouvait me donner un signe, juste un signe… pour me faire savoir.



Je baisse la tête vers elle. Ai-je bien entendu ?



Éperdu, je la serre encore plus contre moi. Avec un sanglot étouffé dans sa petite voix, elle relève son visage vers moi, suppliante :



C’est une perche que je lui tends, une bouteille à la mer.



Soupir… Nous y voilà !



Oui, nous y voilà : assez tergiversé ! Il est inutile de se leurrer : notre amour est au-delà des lois. Nous sommes sans Dieu, sans honte, juste deux adultes jadis blessés et salis qui ont attendu trop longtemps de pouvoir s’aimer pour retrouver la pureté volée, la liberté.


Oui, nous serons un couple anormal, immoral, débauché, dépravé même, tout autant que la vie a pu l’être envers nous autrefois. Juste le bonheur d’être à deux ! Je me sens pousser des ailes pour lui répondre :



Je lui prends la main en me levant pour ensuite la porter dans mes bras jusqu’à notre chambre, ma Marie, tandis que nos lèvres s’unissent dans un langoureux baiser. Je la dépose délicatement sur notre couche nuptiale pour m’allonger ensuite à ses côtés, sur le flanc face à elle, les yeux dans les yeux. Marie me sourit resplendissante, de cette beauté radieuse seulement émise par une femme aimée.



Cette nuit, Marie s’endormira dans mes bras, ainsi que toutes les autres nuits.

Cette nuit, elle sera ma femme pour la vie.



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Petit Dan a quatre ans maintenant. Il marche, court, galope comme un cabri. Un gosse curieux, avide d’apprendre ; il va à l’école du village. Il m’appelle « papa », et j’adore.


Marie et moi, sur notre balcon, regardons les Pyrénées émerger des brumes de l’aube naissante. C’est une belle journée qui donne envie d’aimer encore et encore.


« Et les coups de poing, les coups de vieux,

J’veux qu’on les prenne à deux… »

[Vianney]



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Note de l’auteur :

« Onii-chan » : « Grand Frère » en japonais, avec une connotation de respect et de grande affection que je n’arrive pas à trouver en français.