n° 20425 | Fiche technique | 61928 caractères | 61928Temps de lecture estimé : 35 mn | 14/08/21 |
Résumé: Quadra temporairement solitaire, Caroline est taraudée par un fantasme. Aura-t-elle le cran de l’assouvir ? | ||||
Critères: h fh fplusag extracon fsoumise revede voir exhib noculotte fmast hmast fellation -coupfoudr -extraconj | ||||
Auteur : Claude Pessac (Boulimiques de scénari express à la Dorcel, oubliez-moi !) Envoi mini-message |
Caroline se figea un instant avant d’éclater de rire « Sacré Bryan ! ».
oooOOOooo
Caroline connaît Bryan depuis des lustres. La première fois qu’il avait débarqué à la maison, c’était peu après l’entrée en 6e de Sven. Son fils lui avait parlé des brimades que subissait ce nouveau camarade et comment, lui, le plus grand de la classe, avait réagi et pris le petit sous son aile. La jeune maman avait été fière de la réaction de Sven et lui avait proposé d’inviter le gamin à la maison. C’est vrai qu’il était petit Bryan, plutôt malingre, voire chétif. Mais elle avait vite compris qu’il avait une sacrée force de caractère.
Dans le duo inséparable qu’ils avaient vite formé, c’était bel et bien Bryan qui menait la danse. Et ma foi, Caroline ne pouvait que s’en réjouir : studieux et déjà terriblement responsable, le gamin obligeait Sven à terminer les devoirs avant qu’ils ne jouent ensemble à la Play ou au ballon dans la cour. Plutôt doué, il aidait son ami avec une belle pédagogie quand le grand séchait en maths.
Vers 13 ans, Bryan avait démarré sa croissance ; on pourrait même dire qu’il l’avait speedée : le petit bonhomme chétif avait grandi de manière spectaculaire, prenant aussi des épaules et une jolie musculature. À 15 ans, Bryan mesurait déjà 1,96 mètre et avait dépassé son pote. Pourtant, Sven avait poussé lui aussi. Héritier des origines de son père, ce grand blond aux yeux clairs est plutôt baraqué, mais pas aussi impressionnant toutefois que son alter ego.
On peut réellement parler d’alter ego : ces deux jeunes gens sont unis comme les doigts de la main. Leur indéfectible amitié semble pouvoir résister à tout, rien ni personne ne peut l’entraver. Ainsi, il y a quelques semaines, alors qu’un recruteur d’une équipe fameuse du championnat Jeep Elite avait approché Bryan, celui-ci avait refusé de passer pro si son super pote n’était pas lui aussi engagé. La négociation avait échoué, mais la messe n’était pas dite pour autant. Le recruteur était revenu avec le staff de son équipe et le jeu complice et efficace du duo avait semble-t-il séduit. Donc… wait and see !
Il faut dire que sur le terrain de basket, ces deux joueurs mènent la danse. Toujours au service du collectif, leur paire est un atout décisif pour le club. À eux deux, ils engrangent l’énorme majorité des points marqués (avec un petit avantage pour Bryan) : une moue, un signe de tête, un simple regard de l’un indique à l’autre la tactique à suivre. Tactique payante dans 90 % des cas. L’Américain et le Viking sont redoutés des adversaires qui les marquent à la culotte.
C’est l’entraîneur du club qui les a surnommés ainsi : Sven, pour son allure de guerrier barbare et ses origines nordiques héritées de son père, Bryan, évidement, à cause de sa couleur de peau.
Caroline a suivi un nombre incalculable de matchs depuis toutes ces années. Si, longtemps, elle n’avait d’yeux que pour son fils, depuis un an ou deux, ses regards se portent principalement sur « l’Américain » ! Avec ses faux airs de Michael B. Jordan, Bryan est un athlète magnifique à la musculature bien dessinée (mais sans exagération). Ce grand black élancé et vif possède aussi un charisme étonnant : même immobile sur le terrain, il émane de lui une force et une détermination redoutable. De plus, Bryan est terriblement sexy : les pom-pom girls et autres groupies font régulièrement le siège de sa personne.
Caroline aussi a succombé au charme ravageur du basketteur et ressent des pulsions irrépressibles, qui la hantent régulièrement dès qu’elle l’approche. Et même quand il n’est pas là…
Bryan la trouble, au point d’être obligée parfois de s’éloigner de lui lorsqu’il est présent chez eux. Elle craint en effet que son émotion ne soit par trop visible, que ces seins durcis et son teint empourpré ne manifestent trop clairement le désir qui l’échauffe. Elle s’invente alors une tâche urgente, effectue un repli stratégique vers sa cuisine où elle tente de se calmer. Tente, car ce n’est pas simple de ne pas imaginer ces mains noires à paumes claires survoler ses tétons érigés, effleurer sur ventre soyeux, s’insinuer dans le delta de ses cuisses. Sans parler d’un certain guignolot qu’elle rêverait de flatter à petits coups de langue gourmande avant que ce monstre ne vienne ravager ses replis intimes. Caroline épluche alors des légumes, se saisit d’un chiffon pour faire briller les meubles ou lave un peu de vaisselle, histoire d’occuper ses mains qui, sinon, fileraient directement vers son sexe trempé.
Cette attraction n’est en rien une passion amoureuse, mais une formidable, une irrésistible attraction sexuelle. Animale ! Pas de sentiments, juste une envie de sexe, de folies inavouables, d’une expérience différente. Caroline n’est pas une midinette, une groupie enamourée. À 38 ans, elle est une femme épanouie et très attirante. Cette petite blonde d’un mètre soixante-cinq arbore ses bonnets C avec fierté, sait se montrer aguicheuse et attire les regards. Elle est aussi une femme de tête, déterminée et plutôt autoritaire. Cheffe d’une agence immobilière, elle est respectée et même vaguement crainte par ses collaborateurs. Alors non, il n’est pas question une seconde pour elle de s’embarquer dans une bluette à l’eau de rose, de tout plaquer pour un jeunot de dix-huit ans de moins qu’elle. Mais baiser, s’envoyer en l’air, faire quelques folies avec ce grand black, oui, elle en rêve ! Mais elle refoule ce désir au rang de fantasme. Elle n’est pas prête à prendre le moindre risque pour une partie de jambes en l’air, pas prête à courir le risque de briser son ménage et surtout consciente des conséquences d’une telle incartade sur l’amitié qui unit son fils à l’objet de ses rêves indécents. Non, elle ne peut pas prendre ce risque !
Alors Caroline refoule ses pulsions, Caroline est raisonnable. Caroline est sage.
Enfin presque. Elle ne peut s’interdire de laisser vagabonder son imagination le soir, dans son lit. Un lit pour elle seule depuis quasiment quatre mois et pour trois semaines encore : Gérôme, son mari, ingénieur dans une multinationale du BTP, supervise un chantier pharaonique à Doha. Certes, il rentre trois à quatre jours par mois, essentiellement pour se reposer du stress. Pour elle, leurs étreintes, un peu routinières, un peu trop formatées, ne calment guère le volcan qui bouillonne entre ses cuisses. Alors tous ces soirs où elle se retrouve seule, Caroline rêve, fantasme et laisse toute liberté à ses mains affamées de parcourir la carte du tendre. La fière directrice devient nymphette impudique, gamine licencieuse se tortillant sous les caresses virtuelles de son fier amant. Elle a même ressorti du fond de l’armoire l’énorme gode noir offert par son mari quelques années plus tôt. Noir ! Il avait bien choisi, le pauvre Gérôme.
Réaliste, dans ses couleurs au moins plus que dans sa longueur présomptueuse, le joujou accompagne vaillamment la jeune femme dans ses délires brûlants et lui apporte parfois (pas toujours hélas), une sérénité apaisante, bien que vaguement honteuse. Et surtout très temporaire !
La solitude de Caroline s’est alourdie depuis jeudi matin. Lorsqu’elle a emmené Gérôme à l’aéroport pour son énième retour vers le Qatar, dans la voiture étaient également présents Sven et sa petite amie qui eux s’envolaient pour douze jours au Kenya. Le chemin du retour avait été pénible pour elle qui avait encaissé un sacré coup de blues. Elle ne s’était jamais sentie aussi seule et redoutait les jours à venir. La semaine, son planning chargé à l’agence lui occuperait les idées, mais le soir… Et les deux week-ends à venir ?
Morose, Caroline avait tournicoté dans la maison, s’affairant à des tâches inutiles jusqu’à ce qu’un visiteur inattendu ne débarque à la maison : Bryan, le beau Bryan venu récupérer un livre prêté à Sven. Tiens donc ! Caroline pensa immédiatement à un stratagème monté par son fils pour lui offrir un peu de compagnie. S’il savait le pauvre chéri ! La jeter ainsi dans la gueule du loup !
Le bouquin aisément déniché dans le joyeux bordel de la chambre de son fils, Caroline invita son visiteur à boire un verre. Dans la discussion, Bryan s’enquit des projets de son hôtesse pour les jours à venir. Dans un premier temps, Caroline lui fit une réponse évasive, mais un éclair lui traversa l’esprit :
Immédiatement, Bryan avait proposé son aide, et sans perdre de temps, avait pris les choses en main… et que je te mesure la pièce, que je te calcule le nombre de rouleaux de papiers peints nécessaires, que je furète dans le garage pour faire l’inventaire des outils disponibles, et que je te dresse la liste de tout ce qu’il faut acheter…
Prise à son propre jeu, un peu étourdie par la tournure des événements, Caroline réussit néanmoins à bredouiller un rendez-vous :
Carou est le petit nom par lequel il la nomme depuis ses douze ans, depuis qu’elle lui a dit un jour, « Arrête avec tes Madame, appelle-moi Caroline ».
Comme elle l’avait regardé d’un air surpris et interrogateur, il avait expliqué :
Eh bien, ce jeudi soir, Carou est un peu à l’ouest. Heureuse, bien entendu, de l’aide qu’il va lui apporter, mais surtout de sa présence près d’elle dès le lendemain et peut-être même tout le week-end. Excitée aussi, rêvant à mille folies possibles. Et dubitative. Et effrayée : dans la promiscuité prolongée des travaux en duo, saura-t-elle garder ses distances, calmer ses sens et ne pas exposer l’irrésistible attirance qui la ronge ?
Et surtout, Caroline est bien embêtée : « non, mais quelle idée ? Des travaux ! Alors que tu as deux mains gauches, ma fille ! »
oooOOOooo
Ce vendredi soir, les choses allaient bon train. Le grand tapis persan avait été exporté vers le couloir, les meubles poussés (par Bryan surtout) et protégés par Caroline, le lessivage du plafond avançait bien. La maîtresse de maison avait bien tenté de s’atteler à la tâche, mais même juchée sur un escabeau deux marches, son épaule avait très vite donné des signes de fatigue, séquelles d’un accident de vélo « Saint-Marc, donnez-moi de la force pour ne pas être ridiculement inefficace ! ». Bryan, vu sa haute taille, avait lui juste à tendre le bras pour atteindre le plafond plutôt bas dans cette charmante maison du XVIe siècle.
« À vos ordres, chef », avait pensé l’intéressée, toute contente d’être reléguée au rang d’arpète. D’autant que cela lui permettait de reluquer à son aise le vaillant lessiveur qui avait quitté son t-shirt et œuvrait désormais torse nu et en short. Spectacle hypnotique que son torse musclé perlé de sueur…
Bryan avait lâché son éponge, s’était planté face à elle, bien campé sur ses jambes et les poings sur les hanches :
Caroline s’était figée un instant avant d’éclater de rire « Sacré Bryan ! Voilà qu’il fait dans l’autodérision maintenant ! ».
Quelques instants plus tard, il avait requis son aide :
Trop heureuse, Caroline s’était exécutée avec empressement. Avec une de ces nouvelles serviettes éponges très fines, mais néanmoins très absorbantes, elle avait épongé le bras, mais aussi les épaules, puis le torse où perlait une fine sueur. Le nez à quelques centimètres de cette poitrine totalement imberbe, elle s’était trouvée subjuguée par la fine musculature du jeune homme, et les mouvements de sa main, d’abord rapides, s’étaient ralentis, arrondis. Il faisait chaud, c’est vrai, dans la pièce, mais pour Carou, la température avait grimpé en flèche. Sentir les muscles rouler sous ses doigts à travers la fine serviette tenait du ravissement autant que du supplice. Elle entendait la voix de la raison qui la sommait de cesser ces gestes par trop lascifs, mais cette voix était largement assourdie par celle d’un diablotin lubrique qui la poussait à continuer, à descendre vers le ventre barré par de magnifiques tablettes de chocolat.
Quasi hypnotisée, elle n’avait même pas remarqué que Bryan avait arrêté son travail, qu’il avait rejeté la tête en arrière et fermé les yeux. Immobile, il dégustait les arpèges de doigts légers qui pianotaient sur son ventre, appréciait les caresses circulaires. Caroline était aux anges, ou peut-être plus sûrement aux portes de l’enfer, un enfer délicieux dont les feux infernaux n’étaient pourtant en rien comparables à l’incendie qui désormais ravageait le delta de ses cuisses. « Je vous demande de vous arrêter » criait son ange gardien, mais ce triste rabat-joie ne pouvait plus parer les enivrantes piques assassines que le démon décochait en rafales au creux de son sexe incendié.
Lorsque la main de Caroline était encore descendue vers le bas-ventre, frisant et repoussant même légèrement l’élastique du short, Bryan s’était brusquement reculé et avait couru s’affaler sur un des fauteuils du salon.
D’une voix un peu caverneuse ou pour le moins éraillée, le jeune homme avait lâché :
Qu’il l’appelle Caroline prouvait qu’il était terriblement troublé et la jeune femme réalisa la situation. Sortant de son rêve éveillé, elle bredouilla à son tour :
Elle avait vu Bryan presque recroquevillé sur le drap blanc couvrant le fauteuil, ses deux mains accrochées à ses genoux serrés, les coudes plantés sur ses cuisses. Le buste penché vers l’avant, le jeune homme tentait effectivement de masquer l’insolente preuve des effets du traitement qu’il venait de subir. Caroline avait filé dare-dare dans sa cuisine, s’était passé de l’eau froide sur le visage pour éteindre le feu de ses joues. Ses mains avaient filé vers son entrejambe, pressant, à s’en faire mal, son sexe irradié. Manœuvre illusoire, vaine tentative visant à contraindre les lèvres épanouies de sa chatte à se contracter sagement.
Bryan avait remercié d’un mouvement de tête le verre de jus de fruits que lui tendait Caroline, mais ne l’avait pas pris ; toujours tassé dans le fauteuil, il paraissait terriblement mal à l’aise.
Rendez-vous fut pris pour un petit-déjeuner à huit heures trente et Bryan fila sans demander son reste.
oooOOOooo
« Putain, quelle bombe ! Non, mais alo, je le crois pas ! AloooO ! C’est pas possible une gonze pareille ! »
Allongé sur son lit, Bryan cogite. Ce n’est pas peu dire qu’il est tourneboulé… En colère, presque. Pas contre elle, du tout… contre lui-même !
« Mais quel con je suis ! Pourquoi j'me suis barré ? Pourquoi j'ne l’ai pas laissé continuer ? Pour qu’elle ne voie pas que je bandais comme un taureau ? Et alors ? Elle aurait fait quoi ? »
Bryan lui aussi a ses anges et ses démons. N’étant pas certain de l’existence d’un Saint Bryan, il s’est choisi lui-même son protecteur. En l’occurrence, le plus capé, le plus célèbre, le général en chef de l’armée céleste, l’Archange Gabriel. L’Ange Annonciateur qui, là, prédit une catastrophe et adjure le jeune homme d’oublier ses délires insensés. Mais comment Bryan pourrait-il effacer de sa mémoire la scène de ce soir alors que son sexe superbement dressé manifeste de façon éclatante son désir envahissant ?
« Non mais oh, gars, qu’est-ce que tu imagines ? Tu crois vraiment que Carou aurait continué si tu ne t’étais pas reculé ? Que ses doigts seraient passés sous l’élastique de ton short pour s’emparer de ton pipeau ? Et que la belle t’aurait taillé une flûte ? ».
Dans sa main, la flûte en question pointe vers les cieux ! « Flûte » n’est certes pas le mot véritablement adapté pour définir cet engin. Non qu’il soit immensément long : rien à voir avec les gourdins démesurés légendairement attribués aux africains. La teub se situe dans la taille moyenne… européenne. Par contre, côté circonférence, on est plus proche du Jésus de Morteau que de la saucisse de Toulouse. C’est de la gaule de compète, pour la pêche au gros.
Ce qui n’empêche pas son propriétaire de faire un complexe à son endroit : sa bite dévie assez nettement sur la gauche en fin de course et cette imperfection le tarabuste depuis toujours.
Pour l’heure, le chibre flamboyant s’impatiente dans sa main. Outre la saynète de ce soir, Bryan garde à l’esprit une rencontre récente qui l’avait fort excité. Un après-midi, venant voir Sven, le basketteur était tombé sur Carou, à croupetons dans le gazon, en train de désherber la pelouse. Arrivant dans son dos, il avait apprécié les formes épanouies d’un fessier à peine masqué par un petit slip de bain qui s’était malignement recroquevillé dans la raie fessière. Carou s’était levé vivement en l’entendant et lui avait fait face en rajustant comiquement l’arrière de son maillot bleu pâle. Le rouge aux joues de s’être montré à lui fesses quasiment nues, elle avait rougi de plus belle lorsque son vis-à-vis ne s’était pas gêné de la détailler de haut en bas en souriant. Outre son slip rikiki qui dessinait clairement un mont de Vénus rebondi surplombant une raie bien marquée, Carou portait un débardeur à fines bretelles qui moulait admirablement ses seins arrogants, libres sous la fine étoffe parme. Bryan s’était trouvé conforté dans son opinion : la mère de son pote était décidément furieusement sexy.
Dans la cuisine, la conversation avait été laborieuse. D’habitude si diserte, la maîtresse de maison s’était contentée de hocher la tête aux propos de Bryan, ne répondant que par monosyllabes, mais souriant béatement ou riant un peu sottement à la moindre blagounette… une attitude qui ne lui ressemblait guère. Le jeune homme avait eu alors le sentiment de reconnaître cette ambiance étrange : ces instants excitants où, en plan drague, la fille semble boire chaque mot qui tombe de la bouche du gars qui ne sait pas encore si l’affaire est dans le sac ou s’il risque le râteau en tentant une pelle.
« Merde, ce jour-là, elle me chauffait, c’est sûr ! »
Peu après, quand il avait répondu à un coup de fil de son entraîneur, il s’était légèrement détourné.
« Putain, j’ai pas rêvé : quand j’ai jeté un vague coup d’œil vers elle, j’ai bien vu qu’elle paraissait vachement intéressée par mon short ! Et je me doute bien que ce n’était pas pour sa couleur ou la composition du tissu ! Putain, elle avait les tétons qui pointaient grave ! Et, oh sa chetron quand nos regards se sont croisés : rouge comme une tomate qu’elle a virée la garce ! Et moi pas mieux, avec en prime, mon pipeau qui se met au garde à vous ! Le con ! »
Ces souvenirs ne risquent sûrement pas de calmer son chibre ! Sur son manche raidi, sa main s’active sans qu’il en ait pleinement conscience. Réflexe !
« Putain, s’il n’y a que ça, no problemo, moi, je veux bien te faire goûter à ma Flûte enchantée ! Carrément ! »
Il se la joue macho-man le Bryan, mais c’est du flan : il pense à Sven et au risque de détruire leur amitié. Il est un peu à l’ouest Bryan, déboussolé… Et super excité !
« Oh Gaby, Gaby tu devrais pas m’laisser la nuit
J’peux pas dormir, j’fais qu’des conn’ries
Oh Gaby, Gaby »
Du coup, l’ange Gabriel a rameuté ses troupes et il fait sonner les trompettes de Jéricho : « Pauvre fou, c’est la mère de ton meilleur ami, tu ne vas pas courir le risque de briser votre amitié pour une… pour une… ». Il ne trouve pas ces mots le bel ange !
Belzébuth, lui, connaît la musique et l’arrange à sa sauce :
Tu veux qu’j’te chante la mère
Aux boobs, aux boobs, aux boobs
Très très fiers ?
Ils doivent avoir plus de moyens que les anges zélés les démons, car le Hell’s band et sa sono cinq kilowatts surpassent les trompes célestes et font basculer l’indécis : il rêve, Bryan, il se fait son cinéma, il imagine sa bouche mordillant les fabuleux tétons durcis, sa main glissée dans les cuisses de Carou, le sexe chaud et trempé inondant ses doigts, les gémissements de la belle qui se tortille sous ses caresses…
Il se branle Bryan, frénétiquement. Sa main découvre et recouvre le gland écarlate, titille la hampe du pieu, fait rouler les veines gonflées de son zguègue insolent.
De toute façon, il le sait bien, s’il veut arriver à dormir ce soir, il faut en passer par là : une bonne branlette pour calmer Pôpaul et ses sens, et après ça… dodo !
Les yeux clos, il se fabrique son film : images 3D en relief, son surround, il est emporté Bryan et il ne faut pas longtemps pour que son chibre expulse son foutre. Secoué par la mécanique libératrice, il contient comme il peut dans sa main la semence gélatineuse.
Il se léchera consciencieusement les doigts avant de sombrer dans un sommeil qui risque selon toute vraisemblance d’être émaillé de rêves brûlants.
oooOOOooo
En arrivant ce matin, Bryan avait le visage fermé, sourire forcé. J’ai supposé qu’il était encore gêné par l’intermède de la veille. Aussi, en m’asseyant sur un des tabourets hauts de la table des petits-déj, je décidais de lui présenter mes excuses.
Comme je ne réponds rien, il enchaîne :
Il sourit, marque un temps avant de reprendre :
Comme j’ouvre de grands yeux étonnés, il poursuit :
« Tu parles, Charles, que j’ai constaté ! Même aveugle, ça m’aurait sauté aux yeux ! »
J’ai viré pivoine et cherche désespérément comment abonder en son sens, mais je me retrouve gamine apeurée face au loup ! Moi, le tyran de l’agence, Madame peur de rien, j’ai les genoux qui flageolent !
Heureusement, Bryan est décidément moins timide qu’il n’y paraît et en rajoute une couche, sur le ton de la plaisanterie :
Je prends un air aussi énigmatique que gourmand :
S’en suit alors une conversation plus sérieuse. Il ne faut pas se leurrer, il est évident que nous avons les mêmes petites idées, mais nous avons aussi en commun la volonté de marquer les limites de ce qui pourrait arriver, de ce qui va inéluctablement se passer entre nous. Je comprends que Bryan est parfaitement conscient de la folie que serait une aventure entre nous et veut tout comme moi en établir les règles. Évidemment, notre conversation reste hypocritement sur un plan général, pas centrée sur notre cas ; on parle de fidélité, de tromperie, de coup de canif et nous nous employons surtout à relativiser au maximum :
De toute évidence, nous sommes sur la même longueur d’onde. Reste maintenant à enclencher le mouvement. Après cette conversation plutôt sérieuse et soi-disant hypothétique, il faut en venir à la mise en œuvre ! Il serait plus que temps, non ? Je ne tiens plus sur mon tabouret, tellement j’ai le coquillard qui me démange !
Mais d’abord, je veux savoir où il en est exactement avec sa super chearleader. Je sais par Sven qu’il y a de l’eau dans le gaz, mais je veux m’en assurer.
Bryan réagit au quart de tour :
Pas l’ombre d’un regret dans sa voix.
Je joue l’étonnée.
Je lâche une grosse respiration, fais mine de compatir :
Bryan fait la moue :
Bryan rit :
« Là, mon gars, tu me tends une perche (si je puis dire) que je vais m’empresser de saisir ! »
Cette fois, le grand échalas rigole franchement :
Reprenant son sérieux, il explique :
Putain, je suis en train de m’occuper d’elle, de faire monter la mayonnaise et elle, elle pense à son portable ! Pas vraiment concentrée sur la situation ! Là, je n’ai pas le temps de réaliser qu’elle bondit hors du lit et farfouille dans son sac. Elle finit par trouver son portable, replonge pour trouver son chargeur. Elle est debout au pied du paddock, les seins à l’air, joli tableau d’accord, mais son phone dans une main et le chargeur dans l’autre. Là, elle me demande bêtement :
Après une lourde respiration, il reprend :
Réalisant qui il a en face de lui, il se reprend vivement :
Comme je lui fais un signe d’apaisement, il continue :
Là, elle se dégage et m’annonce qu’elle veut d’abord prendre une douche. OK d’ac je pense, elle va me revenir toute fraîche et parfumée, tant mieux. Moi, je me mets en tenue, c’est-à-dire que je vire mon jeans et mon polo, je garde juste mon caleçon et je retourne à l’ordi, sachant bien qu’une fille qui se douche, ce n’est pas en trois minutes que c’est réglé. Vingt-trois minutes ! Pas dix, pas quinze, pas vingt, vingt-trois minutes quarante-sept secondes pour ressortir de la salle de bains ! Et là, la déception absolue ! Merde, elle avait plusieurs possibilités : elle aurait pu revenir direct à poil, j’aurais apprécié déjà. Mieux, elle aurait pu remettre son chemisier, déboutonné sur ses seins nus et surtout, enfiler sa petite jupe… sans rien dessous ! Elle aurait pu ! Mais non, faut croire qu’elle n’avait pas capté mon message du départ ! Non non, Mam’zelle avait préféré un tee-shirt déglingué, juste assez décolleté pour que j’aperçoive un soutien-gorge de sport, genre multi-lanières pour lequel il faut une notice de seize pages et vingt minutes d’effort pour le dégrafer, et puis surtout, surtout, un short genre barboteuse. T’as jamais vu ça : violet délavé, bouffant, horrible, un tue-l’amour définitif ! Et j’imagine qu’il devait y avoir un slip minable en dessous. Putain, j’étais au bord de l’explosion. Déçu de chez déçu ! Mais bon, on ne s’était pas vu de tout le week-end, alors je prends sur moi et j’étais prêt à lui virer ses fringues vite fait, mais voilà que Mademoiselle me refroidit définitivement en m’expliquant qu’elle n’a pas tout compris cet après-midi pendant un TD de physique et qu’il fallait d’abord que je l’aide à piger ce truc ! Moi, je voulais faire de la culture physique, mais de la physique tout court, non ! Ç’a été la goutte d’eau qui a fait déborder le vase !
J’imagine sans peine ses frustrations accumulées, c’en est presque comique !
Je vois son regard braqué sur mon entrejambe. C’est vrai que j’ai fait fort : non seulement mon shorty est super flashy, mais il est aussi et surtout hyper moulant. Bryan n’a pas besoin d’une lunette de visée pour topographier avec une précision absolue les moindres creux et reliefs de mon intimité. Si encore il était noir mon short ! Mais non, orange fluo, ça ne laisse aucun doute. Instinctivement, je serre les cuisses, mais devant son air clairement déçu, je réouvre lentement le pinceau de mes cuisses que je finis par écarter outrageusement. Mon compagnon apprécie et me décoche un éblouissant et franc sourire. Il n’y a pas que son sourire qui soit franc. Sa levée de grand mât l’est tout autant ! Je décide d’enfoncer le clou : j’ai la gorge nouée, la voix un peu voilée quand je lui parle alors.
Pour prouver mes dires, je remonte mon t-shirt à la lisière de mes seins et d’un geste, je fais sauter l’attache centrale. Les bonnets s’écartent franchement et remontent un peu, lui donnant l’occasion de découvrir les contreforts de mes monts blancs. Je reste ainsi, mon t-shirt à moitié troussé, mes seins presque à l’air. Bryan n’hésite pas longtemps et déjà ses mains se portent vers mes seins. J’ai gagné, je jubile !
Pas longtemps ! Sur la table, mon téléphone sonne et affiche « BURO ».
Bryan stoppe son geste à douze millimètres un quart du but alors que je réponds. Je vois son air dépité. C’est la dernière venue dans l’agence, une jeune très prometteuse qui a besoin du dossier sur lequel nous avons travaillé ensemble la veille et qui est resté dans mon bureau. Fermé à clef. Pas le choix, je dois aller à l’agence avant que son client ne débarque.
Je peste, j’enrage, je fulmine ! Merde, ce n’était vraiment pas le moment ! Putain, tout se ligue contre moi !
Je file dans ma chambre pour me changer, adopter une tenue plus respectable. Lorsque je repasse par le salon, mon « ouvrier » s’est mis au travail et commence à peindre le plafond. Il me lance :
Gros menteur, elle n’a rien de sexy cette jupe-là ! Trop longue, trop banale, stricte.
« Ben tiens, je l’imagine assez bien ta config idéale. Mon gars, tu ne perds rien pour attendre ! »
oooOOOooo
J’ai vraiment tout tenté pour tenir ma promesse de faire au plus vite, mais les contretemps se sont accumulés à l’agence et il est donc près de midi quand je reviens enfin. J’imagine l’impatience de mon grand chéri ! Et ne parlons même pas de la mienne. Car, à ce stade, les choses sont claires, nous avons franchi le cap et sommes d’accord tous les deux : emballez, c’est pesé. Je vais fauter, je vais me rouler dans le stupre et la fornication avec délice et enthousiasme ! Mais sans prendre de risque ! Ce sera une histoire d’humour et de sexe, point à la ligne ! Juste un petit écart ! Un seul !
Ou peut-être deux ou trois puisque nous avons quelques belles libertés devant nous…
Lorsque j’entre dans le salon, mon grand black est tout blanc ! Il a quasiment fini le plafond, mais le rouleau de peinture ne l’a pas épargné. Il a le visage et le torse constellé de petites taches de blanc satiné ! Le sourire qu’il m’adresse me chavire.
Ma jupe, je viens tout juste de la trousser au max pour exposer mes cuisses dorées. J’ai viré ma veste de tailleur, et déboutonné jusque sous mes seins mon chemisier qui découvre mon soutien-gorge couleur chair aux bonnets largement ajourés.
Et il aurait bien raison ! Même sous ma jupe en version longue, je n’aurais pas risqué de me balader chatte à l’air. Prudence, en cas de fuites. Ah non, je ne parle pas de fuites urinaires, merci ! Je suis étanche ! Mais là, présentement comme dirait Bryan avec un accent Loebien, je l’ai enlevé, mon slip, dans l’entrée de la maison. Donc…
Ce n’est pas que je me dégonfle, mais le jeu me semble bien puéril, en fait. Je préférerais un minimum de forme et de tralala et surtout, un peu moins de taches de peinture sur son visage et son torse sublime. Tant qu’à me faire un black, je préférerais qu’il soit un tout p’tit peu moins blanc !
J’attrape mon bonhomme par la main droite pour qu’il me suive, mais j’ai oublié qu’il est ambidextre : sa main gauche file aussitôt sous ma jupe.
Dans la salle de bain, quelques coups de gant de toilette rapides avant de m’employer à sécher consciencieusement la peau. Consciencieusement. Lascivement. Amoureusement. Appuyé contre le mur, arcbouté, les hanches propulsées en avant, Bryan se laisse faire sans broncher. Il apprécie le bougre, le chapiteau de son short me paraît encore plus impressionnant que la veille. Je caresse ses pectoraux, je tournicote doucement sur son torse, effleure la peau noire sans appuyer sur la serviette qui finit par tomber au sol quand j’aborde ses minuscules tétons durcis. Le contact direct de mes ongles le fait tressaillir, il grogne, gémit doucement. Je le bâillonne alors en m’emparant de ses lèvres charnues, ses belles lèvres marbrées, et nos langues se trouvent, se chamaillent, s’affrontent, se défient avant de s’abandonner. Nos souffles mêlés nous époumonent, nous nous asphyxions l’un de l’autre.
Si mes mains ont désormais glissé doucement sur son ventre et flirtent avec l’élastique du short que je descends millimètre après millimètre, mon bel amant est plus impatient : ses mains, ses mains puissantes, ont abandonné mes fesses nues pour faire coulisser le zip de ma jupe qui s’affale sur le carrelage. Mes fesses et mon sexe lui sont désormais accessibles, sans entrave aucune, et mon basketteur ne se gêne pas pour me mettre la main au panier qu’il trouve totalement inondé et brûlant. Oh mon dieu ! ses doigts, ces phalanges impatientes, maraudant entre mes fesses, frôlant ma rosette et survolant mes lèvres congestionnées sont un délice qui manque de me faire m’effondrer.
Mais je résiste, je rue même, juste assez pour me débarrasser de ces inquisiteurs impudiques.
« Doucement Bryan, ne t’affole pas, ne m’affole pas tout de suite ! Je veux ta queue d’abord, je veux découvrir ta bite, la voir, l’admirer, la toucher, la serrer dans mes doigts, la sentir vibrer sous mes caresses »
Le short dégringole, libérant enfin l’objet de mes désirs… et je ne suis pas déçue ! Certes, rien de bouleversant concernant sa taille, sa longueur du moins… mais plutôt épais, belle circonférence en fait, de quoi bien remplir ma mimine, et je crains déjà un peu pour mes mandibules (j’ai une petite bouche !).
Mais le plus beau, le plus magnifique, le plus impressionnant et, somme toute, le plus appétissant, c’est le noir profond de ce cobra macassar qui tranche si superbement avec le gland délicatement rosé et brillant de sève… Une merveille, une œuvre d’art, puissamment veinée ; un os, dur et doux à la fois sous mes doigts serrés, inflexible et soyeux ; un bâton de maréchal, insolemment dressé vers les cieux, bien qu’un peu torve en son extrémité, pointant légèrement vers la gauche : « C’est pour tirer dans les coins, me dis-je en souriant, attendrie par cette légère imperfection. »
Imperfection ? Tu parles ! Charme supplémentaire ! Ainsi donc, le dieu Apo, divinité du soleil brûlant, est fait de chairs et de sang, il est humain, avec ses qualités et des défauts.
Tombée à genoux, je relève la tête et plante mon regard dans les yeux de Bryan. Presque tremblante, j’approche ma bouche du bâton wengé ; ma langue, timide, vient recueillir la goutte de fluide accrochée au méat du gland. Apprivoisées, mes lèvres se plaquent sur le champignon rose, le flattent, le titillent. Dans ma caverne buccale, l’animal est chaud, frémissant. Je l’enrobe de ma salive, je le suce, l’aspire, le pompe. Bryan a la gentillesse de ne pas me tenir la nuque (je déteste ça !), mais je connais les attentes des hommes. J’avale le mandrin, je pompe avec ardeur, j’affole le gland tout en caressant ses couilles bien rondes. Je pousse la bête jusqu’au fond de ma bouche : le gland repousse ma luette, butte sur l’épiglotte, mais je m’en sors sans haut-le-cœur. Et haut les cœurs, ma fille, active-toi, démène-toi, provoque le K. O., déclenche l’éruption. Je sens bien que ça ne va pas tarder, Bryan proteste, juste pour la forme : il a compris l’inévitable ! Si ma main gauche est bien accrochée à ses fesses, les doigts plantés dans la raie pour contenir ses mouvements, ma droite, elle, a filé entre mes cuisses. Deux, trois, puis quatre doigts enfournés dans la marmite touillent avec frénésie mon miellat bouillottant, dévastent la cavité, exaspèrent mes replis sensibles. Je prends garde cependant à ce que ma paume ne vienne pas frôler mon bouton, trop sensible, trop impatient pour être tant soit peu contrôlable. Je suis folle, je suis démente, forcenée, échevelée, mais si heureuse déjà ! Mon crâne de poupée de chiffons dodeline sous les assauts dont je suis seule responsable, et peu m’importe mes genoux douloureusement agressés par le carrelage, mes doigts de pieds crampés à en faire mal.
La première giclée de sperme me prend par surprise, manque de m’étouffer. Je résiste encore à la suivante avant de capituler. Reddition totale et partagée, mon pouce et mon index, abandonnant ma chatte, viennent d’appuyer sur mon détonateur. J’éclate à mon tour, j’explose en vol alors que quelques giclées de semence éclaboussent mon visage, dégringolent dans mon cou, dégoulinent vers mes seins tendus. Le plafond est ciel éblouissant, le sol s’est ouvert et nous glissons de concert dans les grands huit flamboyants de l’extase qui nous tourneboulent comme des fétus de paille.
Aux tourbillons katrinesques des spasmes orgasmiques succède peu à peu une plénitude réconfortante qui me laisse atone. Je m’affaisse doucement sur mes talons, finissant par allonger mon dos sur le carrelage dont la fraîcheur bienfaisante lénifie mes sens anesthésiés. Je gis, yeux clos, allongée sur le sol, mes mollets repliés sous mes cuisses wide open, telle une grenouille sur la paillasse d’un apprenti laborantin. Mon prince réglisse me donnera-t-il le baiser qui me transformera en princesse des mille et une nuits… de folies ?
La froidure moite d’un gant de toilette sur mon visage me tire de ma félicité. À genoux sur mon côté, mon seigneur procède avec application à ma toilette, puis déboutonne lentement mon chemisier et déclique le clip de mon soutien-gorge, ce qui en écarte les bonnets sans libérer totalement mes seins. Passant ses mains sous ma taille et mon cou, il me soulève sans effort et me porte vers la chambre. Mes derniers vêtements tombent et je suis définitivement nue lorsqu’il me dépose délicatement sur le lit. Sa délicatesse, ses gestes attentionnés, sa patience m’émeuvent, moins toutefois que son corps chaud qui se presse à mon côté. J’aime sa peau aux cent nuances de noirs, si sombre dans son cou, plus nuancée sur son torse. Accoudé contre moi, il m’offre ses lèvres, sa bouche, son souffle. Je les savoure en échange des miens et nous nous étourdissons de tendres câlineries.
Sa langue a glissé dans mon cou, s’attarde sur mon épaule, s’insinue dans mon aisselle pour me faire frissonner avant de descendre sur mes côtes. J’aime cette large langue sur ma peau, cette caresse chaude et humide qui me transporte. J’attends, j’appelle, j’espère cette baveuse montant à l’assaut de mes seins blancs. Mes tétons, amollis il y a peu encore, durcissent à la vitesse de la lumière, s’érigent insolemment, guignolots fiérots et tentateurs. Mais la langue s’ingénie à dessiner les courbes d’altimétries de mes monts éburnéens, gravissant lentement les pentes, contournant les pics turgides. Horripilante et savante progression qui exaspère mes sens et déclenche des ondes électriques jusqu’aux tréfonds de mon intimité. C’est un éclair qui me soulève à l’instant du contact, projette mon téton dans sa bouche. Les lèvres, la langue, les dents martyrisent doucement le pauvre bouchon granuleux. Mon excitation atteint désormais une tension presque douloureuse, d’autant qu’une main de mon amant est partie explorer mon ventre et agace mon nombril.
Je n’en peux plus d’attendre, je meure d’atteindre la fusion promise, la connexion ultime. Je veux sa queue, sa queue en moi ! Et tant pis si ce mandrin épais m’écartèle les chairs ! J’ouvre au plus possible le compas de mes cuisses, je roule des hanches, gémit, implore :
Mon bon prince obtempère, se coule entre mes cuisses. Planté sur ses bras, il me surplombe en souriant. Sa queue, posée sur ma chatte coulisse lentement entre les froufrous de mes lèvres déployées et trempées, monte insensiblement vers mon clito impatient. La caresse du gland sur mon bouton provoque un heureux cataclysme qui déclenche ma révolte : d’un coup de rein, j’amène la bite à l’entrée de ma moule. Bryan secoue la tête, rit presque de mon impatience. Le nœud s’enfile entre mes babines brûlantes, pénètre par petits va-et-vient successifs et conquérants le chaudron ardent. Je savoure chaque petit centimètre de la progression du monstre délicieux, ses frottements sur les aspérités de ma voûte, déclenchant des myriades de sensations indicibles, comme s’il allumait des spots minuscules pour éclairer ma caverne obscure. Il entre le bougre, facilement au demeurant ! Bien plus aisément que je ne l’avais imaginé, ou craint. Le Basilic se faufile entre mes tendres chairs et vient buter, enfin, au fond de la grotte alors que les couilles se plaquent contre mon cul. Eh oui, c’est un serpent à couilles, le plus dangereux et le plus délicieux des serpents.
Bryan reste parfaitement immobile. Lui, en tous cas. Car son bâton magique semble animé d’une énergie indépendante : je perçois et apprécie pleinement ses légères constrictions, ses petits soubresauts, son impatience contenue. Les yeux dans les yeux, nous entamons là notre fusion, dans une immobilité faussement tranquille. Faussement, car la bête s’anime, recule, s’échappe presque, gardant juste la tête dans le four. Il plonge d’un coup, se retire vivement, revient, et revient encore. Toujours… avec plus de force semble-t-il, avec plus de fougue, sans ménagement maintenant que le passage est foré. À chaque butée du monstre, mon bassin recule, mon corps tout entier ripe vers la tête de lit. Mon Dieu Bryan, tu vas me démantibuler, m’exploser. Je sens bien que l’éruption est proche : j’ai rêvé de ce cataclysme pendant des mois et là, alors qu’il est à portée de chatte, je redoute son déclenchement. La félicité de ce ramonage me comble, dans tous les sens du terme et je voudrais que ses assauts durent encore et encore.
Mais les digues cèdent une à une, me tétanisant plus intensément à chaque instant qu’au précédent. L’élastique neural se tend désespérément, le claquage sera dévastateur, je le sais !
Non, en fait, je ne sais plus rien, je n’ai plus d’esprit, plus de raison. J’ai basculé, je tombe vers l’azur, je ne suis qu’une de ces mini-balles rebondissant en tous sens, une boule de flipper qui s’éclate contre des parois invisibles de l’éther, provoquant des geysers de lumières aveuglantes. Je rue, je halète, je crie, je hurle bouche ouverte mais aucun son ne peut faire vibrer mes cordes vocales totalement paralysées. Alors que mon amant continue sa course forcenée en moi, je continue à grimper presque angoissée la pente vertigineuse sans fin du des montagnes russes du cirque céleste.
Bryan se bloque, s’arrête, stoppe ses mouvements. Je ne sais où j’en trouve la force, mais j’ouvre les yeux et le trouve extatique, les yeux exorbités, la bouche béante. Un spasme le secoue, puis un autre encore, et un feu grégeois, semble-t-il, incendie ma chatte. Ses derniers assauts finissent de me projeter presque douloureusement contre la tête de lit, où je finis le crâne de guingois. Peu importe, il est en moi, nos deux sexes en fusion totale, nos deux âmes rejointes.
Je suis heureuse, tellement heureuse, et comblée… bien au-delà de mes espérances !
oooOOOooo
La cavalcade ne s’est pas arrêtée là ce jour-là. Nous avons exploré, comme si nous les découvrions seulement, bien d’autres jeux, d’autres tendresses, d’autres débordements. Le lendemain matin, alors qu’il me rejoignait nu dans la cuisine, il m’avait débarrassée de mon peignoir en une ridicule seconde. J’avais protesté, « Non, on avait dit une seule fois ! ». Comme un gamin fautif, il avait imploré, « Juste une dernière fois ». Et j’avais cédé, comme de bien entendu ! Comment aurais-je pu résister à ce corps parfait, à ces mains si caressantes, à son sexe effrontément dressé ?
Les finitions du salon se sont éternisées tout au long de la semaine. Chaque soir, avant, pendant, après les travaux, des intermèdes sensuels (euphémisme !) s’étaient succédés : parce qu’il fallait laisser reposer la colle cinq minutes avant utilisation, parce qu’on devait laisser détremper un lé de tapisserie encollé, ou juste parce qu’il était temps pour mon esclave de souffler un peu (Hey, doucement Mait’esse ! Pause… !).
Tout était prétexte à câlineries et indignes débordements.
Je dois reconnaître que mes tenues de travail n’incitaient guère à la tempérance : jupettes ras la craquette, strings lilliputiens sous des nuisettes diaphanes ou longues chemises amples sans absolutely nothing under !
oooOOOooo
Une seule fois, avions-nous promis ! La condition sine qua non de l’aventure a donc été transgressée, bafouée à de multiples reprises, étendue, prolongée, mais irrémédiablement circonscrite d’un commun accord à la période des travaux.
Une bonne chose somme toute : une seule passe d’armes serait restée un événement exceptionnel, magique. La répétition de nos ébats a, de fait, banalisé nos jeux, les faisant tomber finalement dans une agréable routine. L’herbe est toujours plus verte dans le pré du voisin, mais en réalité…
Pour autant, je ne regrette rien ! Ou alors à peine d’avoir cocufié mon mari. Mais l’ai-je vraiment trompé ? Ne valait-il pas mieux céder à cette pulsion purement physique plutôt que la laisser monopoliser mes pensées, me ronger et affadir ma vie de couple ? Ne vaut-il pas mieux avoir des remords que des regrets ?
L’assouvissement de mon fantasme l’a annihilé, définitivement. Mais cet intermède m’a donné une nouvelle jeunesse sexuelle, réveillé des appétits gourmands, fracassé quelques ultimes timidités. La nature a horreur du vide, un fantasme chasse l’autre et j’ai quelques petites idées croustillantes en tête…
Après le retour de Sven, la folle parenthèse refermée, bien des souvenirs me sont rapidement remontés à l’esprit. Les éblouissantes étreintes de nos débuts, avec Gérôme, quelques folies singulières çà et là, comme certaines provocantes cavalcades limite exhib’ que mon fantasme Bryan avait enfouies dans un tiroir de mon cerveau. Des instants tout aussi magiques que mes récents débordements. Plus encore, car estampillés par l’indéfectible sentiment que je porte à mon mari. Sans amour, le sexe est un joyeux divertissement, avec, il touche au sublime.
J’attends mon Gérôme avec impatience. Encore deux jours ! Je lui prépare quelques surprises, il ne va pas être déçu du voyage !