n° 20449 | Fiche technique | 60851 caractères | 60851Temps de lecture estimé : 35 mn | 28/08/21 |
Résumé: Si les voies du Seigneur sont impénétrables, les fantasmes que son homme met en scène pour raffermir sa foi sont complètement tordus. | ||||
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Auteur : Olaf Envoi mini-message |
Je préfère le dire d’emblée, j’aime Dieu. Plus précisément, j’aime l’idée d’un dieu au-dessus de moi, qui « […] voit la conduite de tous, il a les regards sur les pas de chacun (Job 34, 21). »
Dans un genre plus moderne, la notion de ceiling cat⁽¹⁾ qui contemple ce que je fais depuis un trou dans le plafond rejoint tout à fait ma perception de Dieu dans ma vie. Avec pour corollaire la notion de basement cat, qui complète ma théologie profane en tant qu’entité diabolique me poussant au péché depuis les fondements sombres de ma personnalité.
Cela dit, je suis loin d’être bigote. J’ai d’ailleurs de très belles fesses et des seins voluptueux, offerts régulièrement aux dévotions de mon mari : « Réjouis-toi avec la femme de ta jeunesse […]. Que ses seins te comblent en tout temps. Sois constamment charmé par son amour (Proverbes (5, 18 – 19) ».
C’est pendant mon catéchisme que j’ai découvert le potentiel érotique du regard de Dieu sur ses fidèles. Car c’est un livre d’une intensité érotique indéniable. Et une source inestimable de modèles sexuels raffinés.
Seul bémol à ma découverte de la sensualité liturgique, j’ai été élevée dans la confession réformée ou protestante. Or la religion protestante est austère et son iconographie laisse peu de place au développement de fantasmes. Pas de culte des saints ou des saintes, peu de statues dénudées dans les églises, pas de transe ni moins encore d’épectase. La vérité est dans la Bible, toute la Bible, rien que la Bible.
Pour apaiser mes tourments adolescents, je suis donc devenue une lectrice assidue du Livre sacré, et j’ai appris à prolonger mes lectures par des méditations d’un genre un peu particulier. Ma première fois fut dans ce sens symptomatique de mon avidité à plaire à l’Éternel, mais pas qu’à lui.
Au cours d’un week-end pour jeunes paroissiens, j’avais repéré la présence d’un très beau jeune homme, malheureusement arrivé parmi nous sans le minimum de foi et de culture religieuse nécessaires à une participation active à ce genre de retraite.
Je le sentais mal à l’aise, isolé, incapable de s’adresser à l’une d’entre nous, tant semblaient lui manquer les mots et les comportements indispensables à une approche amicale, voire plus.
Je me fis donc une joie de le prendre par la main, et de le guider de réunion en groupes de partage dès le samedi matin. Après la soirée de prières du samedi soir, il osa me proposer une promenade dans le parc. J’avoue qu’à ce moment, la douceur de sa voix, la chaleur de ses mains, la pureté de ses paroles me firent perdre toute méfiance.
Plus nous marchions côte à côte en discutant de ce qui nous avait été enseigné pendant la journée, plus je percevais sa volonté de partager lui aussi ce qu’il ressentait de la grâce de Dieu. Le respect de ma féminité et de ma foi dont il fit preuve au moment d’avouer l’émotion que je provoquais en lui me fit baisser la garde.
N’est-ce pas aussi une preuve d’amour fraternel que de s’unir à un homme avide d’apprendre les préceptes divins, fut-ce en dehors des rites du mariage ? La découverte de nos corps, qui sont à l’exacte image du Seigneur, n’est-elle pas une étape sur l’approfondissement de la foi ?
Je compris plus tard que je m’étais laissée aveugler par des pulsions adolescentes et avais confondu amour fraternel et désir charnel. Sur le moment néanmoins, naïve et inexpérimentée, j’acceptai de m’offrir à lui, à condition que cela soit dans le coin le plus sombre et le plus reculé du parc, là où il ne pourrait pas contempler ma nudité, ni moi la sienne.
Étroitement enlacés sur un lit de mousse, nous nous caressâmes longuement, délicatement, amoureusement. Puis il me demanda de retirer ma culotte, puis la sienne, en gage de consentement. Le pénis gonflé que ma main effleura pendant ce geste provoqua une bouffée de désir dans mon ventre. Je sentis l’humidité dont parlent les femmes expérimentées envahir mon trésor d’amour.
Roulant sur le dos, je l’attirai sur moi et guidai son membre dur et frémissant entre mes cuisses, jusqu’au bord de mon intimité. Il se montra d’une douceur exquise pendant l’acte d’amour, me pénétrant lentement tout en m’embrassant et en prononçant des paroles rassurantes. Je m’ouvris alors entièrement à lui, comme une femme s’offre à son époux.
Je garde encore dans le secret de mon ventre le souvenir des intenses et délicieuses sensations que me procura son phallus, une fois passée la douleur de la première fois. Même si aujourd’hui je peux aimer des pénétrations plus fougueuses de la part de mon époux, l’intensité de cette première fois me fit réaliser à quel état de félicité accèdent les serviteurs et les servantes de Dieu, lorsqu’il leur ouvre les portes du paradis.
Mon jeune amant, mon Premier, eut l’élégance de se retirer avant de répandre sa semence en moi. L’intense chaleur que je sentis entre mes mains et les secousses de son ventre contre le mien augmentèrent encore mon bonheur et mon amour pour lui. Une bouffée de plaisir m’envahit au moment où il éjacula, m’entraînant avec lui dans un partage érotique incomparable.
Certes, nous avions commis le péché de chair. Mais notre amour était si beau et si pur que je ne doutai pas une seconde d’avoir converti par cette offrande de mon corps un jeune homme que toute autre réaction de ma part eut pu détourner du droit chemin.
Cette première fois et les sensations qu’elle avait éveillées augmentèrent encore mon assiduité auto-érotique et enrichirent mes méditations. Je serais néanmoins restée sur ma soif de découvertes si, après quelques errances qui n’ont en rien égalé ma première fois, je n’avais pas rencontré celui qui devint mon époux.
De confession catholique et tout autant fasciné par les personnages bibliques et leurs tribulations sexuelles que moi, il m’a apporté la culture religieuse et surtout le grain de folie qui me manquait. Il me connaît dans le secret de mon âme et le plus profond de mon vagin, il respecte mon besoin de méditation érotique régulière qu’il enrichit par ses inépuisables connaissances des Écritures.
Ensemble, nous nous conformons donc avec bonheur, régulièrement et intensément au précepte de Saint Paul : « Mari et femme doivent satisfaire les besoins sexuels l’un de l’autre (Corinthiens 7, 3) », tout comme à la vision du couple selon la Genèse : « Dieu les bénit et leur dit : soyez féconds, multipliez-vous, remplissez la terre et soumettez-la (1, 28) ».
Par-dessus tout, le Cantique des Cantiques sert de fondement à notre sexualité de couple : « Tu es un jardin clos, ma sœur, ma fiancée, une fontaine close, une source scellée. […] Éveille-toi, (vent du) nord ! Viens, (vent du) sud ! Souffle sur mon jardin, et que ses aromates s’en exhalent ! Que mon bien-aimé entre dans son jardin, et qu’il mange de ses fruits exquis ! (4, 10 –16) ».
Deux enfants et quelques années plus tard, je suis non seulement toujours aussi amoureuse de mon homme, mais il me le rend bien, de toute la vigueur de son sexe fougueux, endurant et agréablement juteux. Il sait aussi apaiser mes doutes théologiques. Car ma foi ne m’évite pas les tentations. Bien au contraire, tant la découverte de certains textes bibliques peut stimuler mon imagination fertile.
Nous avons souvent de longues discussions au sein de notre couple à ce sujet, en particulier sur la notion d’impudicité. Ce mot (du grec porneia) englobe différentes relations sexuelles illicites, dont le nombre et la nature varient d’une religion à une autre. Mais dont l’évocation enrichit surtout mes méditations érotiques. Comment ne pas céder à la tentation de mettre en pratique ce que Tamar, Lilith ou même Salomé ont vécu avant moi ?
Mon époux et moi nous sommes finalement entendus sur le respect de quelques principes fondamentaux : « Toutefois, pour éviter l’impudicité, que chacun ait sa femme, et que chaque femme ait son mari (Corinthiens 7,2) », « Fuyez l’impudicité. Quelque autre péché qu’un homme commette, ce péché est hors du corps ; mais celui qui se livre à l’impudicité pèche contre son propre corps (Corinthiens 6, 18) ».
Quant à l’idée que « Tout ce qui n’est pas le fruit d’une conviction est péché (Romains 14, 23) », elle nous a amenés à tirer la conclusion inverse que rien de ce qui est le fruit d’une conviction n’est péché et que tout péché confessé au sein du couple sera pardonné.
Je rends donc grâce au Seigneur pour tant de félicités, et bénis le jour de mes quarante ans, que mon époux a choisi pour me faire progresser sur mon chemin de vie. Je sentais bien qu’il préparait quelque chose de particulier à cette occasion. Femme de peu de foi, j’étais loin d’imaginer jusqu’où il allait me guider.
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Le matin de mon anniversaire, je trouve un mot de sa main sur la table où il avait préparé le petit-déjeuner avant d’aller au travail : « Aucune tentation ne vous est survenue qui n’ait été humaine, et Dieu, qui est fidèle, ne permettra pas que vous soyez tentés au-delà de vos forces : mais avec la tentation il préparera aussi le moyen d’en sortir, afin que vous puissiez la supporter (Corinthiens 10, 13). »
Ainsi mon homme a-t-il décidé de me soumettre à la tentation, tout en me donnant – j’espère de sa main –, les moyens soit de la surmonter, soit d’y succomber avec sa bénédiction.
Il me demande par texto au cours de la matinée de préparer des affaires pour une escapade d’un week-end avec lui. Il prévoit une sorte de pèlerinage aux frontières des tentations qui menacent tout couple. Connaissant son imagination érotique débordante, et sa manière d’honorer mon temple dont il a eu l’exclusivité jusqu’à ce jour, je sens déjà des fourmillements dans mon ventre et d’agréables tensions entre les pointes de mes seins et mon clitoris. Je sais aussi quels vêtements et quels accessoires je dois prendre avec moi pour aller jusqu’au bout de ces tentations.
Vers midi, un nouveau texto m’indique qu’il m’attend dans une petite chapelle dans une forêt non loin de chez nous. Il cite un verset biblique évoquant le péché auquel il entend me soumettre. C’est l’histoire d’Onan : « Alors Juda dit à Onan : va vers la femme de ton frère, prends-la, comme beau-frère, et suscite une postérité à ton frère. Onan, sachant que cette postérité ne serait pas à lui, se souillait à terre lorsqu’il allait vers la femme de son frère, afin de ne pas donner de postérité à son frère (Genèse 38, 7 – 9). »
J’imagine qu’il attend que je le provoque et use de mes charmes pour l’inciter à renoncer au plaisir solitaire qui indispose notre Seigneur. Je choisis d’incarner un fantasme que j’ai depuis longtemps et dont je l’imagine friand. Je me déshabille donc complètement et m’allonge sur l’autel, les jambes écartées.
À l’heure prévue, rien ne se passe. Je suis seule dans la chapelle, et rien dans les environs ne laisse supposer une présence humaine.
Se pourrait-il que mon homme attende une tentation plus forte de ma part, pour tester sa volonté de résistance ?
Je descends de l’autel et, avec mon soutien-gorge et ma petite culotte, commence à nettoyer le sol de la chapelle, comme une servante zélée.
C’est alors qu’il surgit d’une petite chaire, à laquelle je n’avais pas accordé grande attention. Nu lui aussi, raide bandé, il descend marche après marche, précédé de toute la splendeur de son érection. Une vague de désir monte en moi. Il est si beau, si viril, si excité.
Je tourne ma croupe dans sa direction et écarte mes cuisses et mes fesses autant que je peux. Je le vois contempler ma vulve luisante avec intérêt, mais je ne trouve pas dans son regard ce grain de folie érotique qu’il a parfois juste avant de me pénétrer. Il est vrai que nous nous unissons plus souvent dans la position du missionnaire qu’en levrette.
Je glisse alors ma main entre mes cuisses et commence à me caresser en laissant échapper de ma gorge un soupir de désir, qui ne laisse aucun doute sur l’impatience que j’ai d’être honorée sauvagement.
Il s’approche de moi, s’assied tout près de mes fesses et lentement introduit deux doigts dans mon vagin. J’accélère mes mouvements sur mon clitoris, en gémissant de plus belle. Les vibrations de ses doigts contre ma vulve provoquent d’agréables contractions dans mon bas-ventre. La position obscène que j’ai prise m’excite de manière inattendue.
Elle n’a toutefois pas l’effet escompté sur lui. Au contraire, après m’avoir longuement matée et doigtée, il se relève, prend la culotte que j’utilisais pour nettoyer le sol et la porte à ses narines. Alors je le sens décoller. Sa queue prend encore plus d’ampleur, frémit, laisse échapper des gouttes translucides. Penché en avant, une main sur le bord de l’autel, l’autre sur son sexe érigé, il commence à se branler.
À chaque fois que sa main remonte le long de son membre, je vois ses hanches avancer et pousser sa queue plus profondément entre ses doigts, à la recherche d’un surcroît de plaisir. Délaissant ma féminité, il préfère donc baiser sa main à défaut de mon cul.
Le résultat ne se fait pas attendre. Quelques coups de reins plus tard, il lâche un premier jet au pied de l’autel. Se tournant enfin vers moi, il continue de libérer d’abondantes giclées de sperme, sur mon dos et dans la raie de mes fesses.
Frustrée, j’accélère la cadence de ma masturbation et finit par atteindre l’orgasme. J‘arrive ainsi à provoquer une jouissance, coupable et incomplète, tant tout mon corps est en manque de ses caresses.
Le temps que je reprenne pied dans la réalité, il a remis ses habits cachés derrière un renfoncement du mur de la chapelle. Sans un mot, comme s’il voulait faire peser sur mes épaules tout le poids de mon insignifiance, il quitte les lieux, me laissant à genoux devant l’autel, cuisses écartées, vulve luisante, les sens en feu et l’esprit en compote.
Au moment de m’habiller à mon tour, je réalise qu’il a emporté mes sous-vêtements. L’intention est claire, il ne me laisse qu’une jupe courte et un petit haut pour couvrir ma nudité. Au point où j’en suis, je n’ai déjà plus de raison de résister.
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Un nouveau texto ne me laisse pas le temps d’hésiter. Je dois me rendre dans un ermitage, taillé dans la roche au fond d’une vallée à une heure de marche du dernier chemin carrossable. Le verset est assez explicite : « Je ne punirai pas vos filles parce qu’elles se prostituent ni vos belles-filles parce qu’elles sont adultères, car eux-mêmes vont à l’écart avec des prostituées, et sacrifient avec des femmes débauchées. Le peuple insensé court à sa perte (Osée 4, 14). »
J’avoue ne pas être prête à tout et n’importe quoi. Sans un minimum de sécurité, j’hésite à me rendre dans un lieu aussi isolé. Je lui demande des précisions : « Seras-tu là ? Me protégeras-tu de l’infamie ? ». Sa réponse laconique fait monter une sourde angoisse en moi : « Livre des Juges 19, 22 – 25. »
Il s’agit d’une scène particulièrement violente de l’Ancien Testament, où des hommes exigent qu’on leur livre un étranger qui s’est réfugié dans la maison d’un ancien de la tribu. Leur intention de le lyncher est évidente, mais les règles de l’hospitalité sont intangibles.
« Pendant qu’ils étaient à se réjouir, voici que les hommes de la ville, gens pervers, entourèrent la maison, frappèrent à la porte, et dirent au vieillard, maître de la maison : fais sortir l’homme qui est entré chez toi, pour que nous le connaissions. Le maître de la maison, se présentant à eux, leur dit : «Non, mes frères, ne faites pas le mal, je vous prie ; puisque cet homme est entré dans ma maison, ne commettez pas cette infamie. Voici, j’ai une fille vierge, et cet homme a une concubine ; je vous les amènerai dehors ; vous les déshonorerez, et vous leur ferez ce qu’il vous plaira. Mais ne commettez pas sur cet homme une action aussi infâme. Ces gens ne voulurent point l’écouter». Alors l’homme prit sa concubine, et la leur amena dehors. Ils la connurent, et ils abusèrent d’elle toute la nuit jusqu’au matin ; puis ils la renvoyèrent au lever de l’aurore. »
N’est-il pas temps de faire cesser cette initiation à la pureté de l’âme par des péchés de plus en plus capitaux ? Pourtant j’aime mon époux et je lui fais entièrement confiance. Il est beaucoup plus avancé sur son chemin de vie que moi et son âme est pure.
Je lui réponds donc : « Mon Père, s’il est possible, que cette coupe s’éloigne de moi ! Toutefois, non pas ce que je veux, mais ce que tu veux (Matthieu 26, 39). »
Je ne reçois plus aucun signe de lui et décide de me mettre en route malgré mes craintes. Sur mon chemin, je dépasse quelques hommes jeunes et vieux, qui semblent se rendre au même ermitage que moi. C’est assez étrange, car le lieu est mal connu de qui ne pratique pas les exercices de foi ou la randonnée dans des endroits isolés, propres à une longue méditation.
Arrivée à l’édifice, je retrouve mon époux qui me prend dans ses bras et m’offre le baiser-de-paix. Son calme, son autorité naturelle m’apaisent. Je suis prête à agir comme il lui semblera juste.
Prenant ma main entre les siennes, il me mène dans une pièce taillée dans la molasse, au centre de laquelle se trouve un confessionnal en bois de construction primitive, mais traditionnelle. Une loge se trouve au centre du mobilier liturgique pour l’officiant, alors que deux compartiments situés de chaque côté de la loge sont prévus pour les pénitents.
Mon époux précise enfin ce qu’il attend de moi : « […] Offrons sans cesse à Dieu un sacrifice de louange, c’est-à-dire le fruit de lèvres qui confessent son nom. Et n’oubliez pas la bienfaisance et la libéralité, car c’est à de tels sacrifices que Dieu prend plaisir (Hébreux 13, 15 – 16). »
Puis, d’un geste impérieux, il me fait m’agenouiller dans la loge. Il parachève mon humiliation en laissant la porte de la loge ouverte derrière moi, offrant mon intimité nue aux regards de ceux qui vont entrer dans ce lieu.
Les deux premiers prennent déjà place dans les compartiments latéraux. Après quelques stimulations obscènes, ils font passer leur membre turgescent par un espace situé en bas de la grille qui me sépare d’eux.
Je prends celui de gauche dans une main, et lui donne plus de vigueur avant de le faire glisser entre mes lèvres. Je flatte de l’autre main la verge plus imposante de mon voisin de droite pendant que le premier se régale des secousses de ma langue contre son gland apparemment particulièrement sensible.
Prenant les termes de bienfaisance et de libéralité à la lettre, je m’applique à exciter longuement les deux sexes, en veillant à alterner caresses et fellations à un rythme assez soutenu pour les affoler et faire monter leur plaisir jusqu’à l’insupportable.
Derrière nous, de nouveaux arrivants profitent du spectacle. J’entends leurs commentaires salaces et les bruits des vêtements qu’ils retirent pour se mettre à l’aise. J’imagine sans peine le va-et-vient de leurs mains sur leur tige, leurs visages rougis par le désir, la sueur qui coule sous leurs aisselles, l’odeur de leurs corps excités et leurs volontés tendues vers le plaisir ultime. J’avoue que malgré ma position de soumission la situation me trouble profondément. Moi pécheresse, sacrifiée à leurs désirs virils, je vais monter une à une les marches de la rédemption à chaque éjaculation.
L’homme de gauche montre des signes d’impatience. Sa queue répond de plus en plus intensément à mes caresses buccales. Il est temps de le libérer de son trop-plein séminal. Auparavant, je gratifie l’homme de droite d’une gorge profonde qui le surprend agréablement. Il y répond avec toutefois assez de retenue pour ne pas provoquer de haut-le-cœur.
Je retourne alors vers le mandrin de gauche, et l’achève de plusieurs coups de langue sur le méat. Le gars râle, pousse son bas-ventre contre la grille du confessionnal et lâche sa première giclée. Ne souhaitant pas le laisser m’inonder l’arrière-gorge, je dirige sa bite vers le côté et finis de le faire jouir à la main.
Il se retire au moment où l’homme de droite commence à s’impatienter. J’aime le goût et la rigidité de son membre et décide de le laisser se lâcher dans ma bouche. Il comprend immédiatement et pousse son large sexe entre mes lèvres. Lui aussi ne tarde pas à se vider. Son sperme abondant coule hors de ma bouche, souillant au passage mon haut et ma jupe que je retire dès qu’il est bien détendu.
Les hommes derrière nous s’activent plus fougueusement en découvrant ma croupe et ma chute de reins. Cela n’a plus aucune importance pour moi. Au contraire, si mon époux l’exige, c’est que cela fait partie de mon éducation et facilitera le pardon de mes péchés. Je fais mienne l’inscription à l’entrée des enfers selon Dante : « Vous qui entrez ici, abandonnez toute espérance ».
C’est dans cet état d’esprit et cette anesthésie des sens que je me suis agenouillée en pénétrant dans la loge du confessionnal et que je me prépare maintenant à accueillir deux nouveaux pénitents. La taille encore modeste de leur sexe laisse présumer de leur jeune âge. Un reste de respect pour la femme qui va les satisfaire semble encore inhiber le mépris qu’ils vont manifester en souillant sa bouche et son corps.
Presque par provocation, je leur refuse ma bouche et les soulage à la main. Les deux simultanément, exactement de la même manière. Celui de droite craque après quelques allers-retours et inonde mes seins et mon cou de son sperme chaud. L’autre ne résiste pas aux grognements de volupté de son copain et crache un jus épais en une dizaine de secousses. L’odeur des sécrétions séminales mélangées remplit le confessionnal et commence à me faire mouiller.
Deux nouveaux candidats se présentent maintenant, plus âgés à en croire leur anatomie déjà bien développée. Suis-je en position de varier les plaisirs en leur prodiguant quelque chose de différent, ou dois-je me contenter de les soulager du poids de leurs péchés, et que Dieu reconnaisse les siens ?
De plus en plus excitée par le rôle trouble que m’octroie cet exercice d’humilité, je décide de varier les plaisirs et d’alterner frustration et volupté. Sans doute habitués aux copulations rapides, voire aux éjaculations précoces, je les amène tous deux au bord de l’orgasme par une vive et intense prise en main.
Dès la montée des premiers spasmes, je lâche leur instrument viril et murmure une prière de contrition. Les entendre marmonner leur frustration m’amuse. Lorsqu’ils ont assez débandé, je les reprends en main, les fait remonter la pente du plaisir, puis ajoute quelques coups de langue juste avant le débordement.
À nouveau, je les relâche juste à la limite de l’éjaculation. Cette fois, ils m’insultent, sans toutefois aller trop loin dès lors que ma prière a repris de plus belle. Ils attendent même respectueusement l’Amen de conclusion. La liste de mes péchés étant longue, je me dois de les faire patienter tout autant.
Finalement, je les reprends entre mes doigts, et, avec une vigueur à laquelle ils ne s’attendent pas, je vais jusqu’à la limite de la douleur pour les soulager.
Dire qu’ils jouissent serait exagéré. Je leur offre néanmoins assez de plaisir pour provoquer un épanchement minimal. Vu les circonstances, ils devaient s’attendre à un feu d’artifice. Ils ressortent du confessionnal avec à peine un petit flambeau pour réchauffer leur prostate.
Ma position à genoux devient de plus en plus inconfortable. J’expédie donc les gâteries des deux pèlerins suivants sans grande compassion. Les cris de plaisir de celui à ma droite m’excitent. J’ai l’impression d’entendre mon homme jouir lorsque je lui offre ma gorge en gage de mon désir et de mon amour. Je n’ai toutefois pas reconnu son membre adoré parmi ceux que j’ai pris entre mes lèvres jusqu’à maintenant. Je renonce donc à m’offrir un plaisir rapide, qui serait coupable en son absence.
Après le départ des deux hommes, le silence règne dans le lieu. Je me relève et me retrouve seule dans la grotte. Depuis quand mon époux m’a-t-il laissée seule avec ces hommes ? D’où sont-ils d’ailleurs venus ? Comment les a-t-il contactés ? Je ne le saurai jamais. Et, comparé à ce que je découvre en quittant les lieux, cela n’a plus grande importance.
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L’ermitage est composé de plusieurs pièces, toutes creusées dans la molasse. C’est une œuvre qui a occupé de saints hommes pendant des siècles. Ils ont commencé par creuser les espaces dédiés au service de Dieu et à la prière. Puis ils ont ajouté un minimum de confort, de manière à pouvoir y demeurer été comme hiver. En contrebas, une rivière sépare le lieu sacré de la berge où viennent parfois se baigner les villageois des environs.
À ce que je sais, un escalier très en pente relie le haut de la falaise à la rivière. Il servait de sortie de secours lorsque les ermites étaient menacés. La folie des hommes n’a pas de limite, même pas face à la bonté et la foi d’hommes et de femmes qui dédient leur vie à Dieu.
Encore trempée par les nombreux épanchements séminaux, je commence par chercher l’entrée de cet escalier, avec l’intention d’aller me baigner dans la rivière et me laver des souillures impies.
Au passage près d’une sorte de porte en bois, j’entends des cris étouffés et des gémissements, semblables à ceux que j’ai provoqués chez les hommes que j‘ai confessés tout à l’heure. Y aurait-il un deuxième lieu de débauche ? Une autre pécheresse à qui permettre le salut de son âme par voie génitale ?
Je pousse la porte pour en avoir le cœur net. Tout en me demandant dans un bref moment de doute si mon mari ne sert pas de guide à d’autres femmes que moi…
Ce que je découvre dépasse tout ce que je pouvais imaginer. Un confessionnal se trouve effectivement aussi au centre de la pièce, éclairée par des torches. Il est plus rudimentaire que le mien. Un homme nu est agenouillé dans la loge centrale, les mains attachées dans son dos. Sous lui, un autre homme est allongé, nu, raide bandé, le membre du confesseur dans sa bouche. De l’autre côté de la paroi, dans l’unique compartiment à disposition des pécheurs, un troisième homme se caresse, sans doute en guise de préparation à la fellation que le soumis va lui prodiguer.
Le pire ne se trouve toutefois pas là, mais derrière le soumis qui occupe la place centrale. C’est en effet mon époux adoré, l’homme de ma vie, qui est en train de sodomiser l’homme à genoux avec une fougue dont j’ai rarement pu profiter moi-même. C’est de lui que viennent les cris de plaisir, alors que les gémissements sortent de la bouche du soumis, maintenant remplie par le sexe volumineux de l’homme qui se masturbe en lui à travers un orifice de la paroi de bois.
Je comprends maintenant pourquoi mon époux n’a pas profité de moi dans l’autre confessionnal. Il voulait garder sa semence pour des mecs prêts à avouer leurs fautes, leurs très grandes fautes, d’une manière qu’il préfère visiblement.
Des sentiments violents et très divers montent en moi. D’abord, une intense excitation. Objectivement, les corps de ces hommes sont beaux, et la proximité de leur jouissance me trouble profondément.
Ensuite, je me demande quel rôle joue mon homme. Est-il le jouisseur bisexuel que les apparences semblent me faire découvrir, qui abuse de son pouvoir de guide pour organiser des orgies païennes ? Ou est-il vraiment adepte du pire péché qu’envisagent les Écritures : « Tu ne coucheras point avec un homme comme on couche avec une femme. C’est une abomination (Lévitique 18 : 22). » ?
Certes les exemples célèbres ne manquent pas dans la Bible, à commencer par le grand roi David : « David avait achevé de parler à Saül. Et dès lors l’âme de Jonathan fut attachée à l’âme de David, et Jonathan l’aima comme son âme. […] Jonathan fit alliance avec David, parce qu’il l’aimait comme son âme. Il ôta le manteau qu’il portait, pour le donner à David ; et il lui donna ses vêtements, même son épée, son arc et sa ceinture (Samuel 18, 1 – 4). » Ce n’est toutefois pas une raison suffisante pour agir comme lui, bien au contraire.
Et quand bien même, pourquoi, grand Dieu, pourquoi ? Manque-t-il à ce point de plaisir à mon contact ? Ou suis-je à ce point méprisable qu’il ne trouve plus de satisfaction entre mes cuisses, ou mes fesses que je ne lui ai jamais refusées ?
« C’est pourquoi Dieu les a livrés à des passions infâmes : car leurs femmes ont changé l’usage naturel en celui qui est contre nature ; et de même les hommes, abandonnant l’usage naturel de la femme, se sont enflammés dans leurs désirs les uns pour les autres, commettant homme avec homme des choses infâmes, et recevant en eux-mêmes le salaire que méritait leur égarement (Romains 1, 26 – 27). » Comment imaginer qu’il souhaitait d’autres gâteries de ma part. Un mot, un seul mot de sa bouche et je lui aurais tout donné des plaisirs que mon corps peut offrir.
En plein désarroi, pendant que ces douloureuses pensées tournent dans ma tête, je vois mon époux accélérer la cadence de sa copulation, pénétrer à chaque fois plus profondément son partenaire, alors que les deux autres hommes s’activent de leur côté à la recherche d’un soulagement ultime.
Tournant son visage vers moi, mon homme donne finalement un dernier coup de reins et se met à jouir longuement entre les fesses de l’homme attaché entre ses mains. Il pousse la perversité à me décrire les sensations folles que cet orgasme lui procure. Les autres hommes ne sont pas en reste. Tous les quatre profèrent une longue liste d’insanités, qui sont pour moi autant d’abominations.
Je tremble en les entendant, je ne comprends plus rien, je me sens frôlée par les flammes de l’enfer, toutes forces de résistance perdues.
Lorsque tout est accompli, ou presque, mon mari détache le confesseur soumis et l’aide à se relever, tout en l’embrassant sur la bouche et en excitant ses tétons. Puis il se penche sur l’homme couché dans le confessionnal et prend son sexe encore dressé entre ses lèvres. De quelques coups de langue, il le fait éjaculer dans sa bouche.
Agissant comme si je n’existais pas, les hommes toujours nus se caressent, s’embrassent, se félicitent pendant de longues minutes, comme le font les membres d’une congrégation après les cérémonies pieuses. Ils finissent par se rhabiller et quittent le lieu sans un mot ni un regard pour moi.
Seul reste mon homme, qui se dresse maintenant face à moi, beau comme un ange. Il plonge son regard perçant dans le mien. Je ne résiste pas, et tombe à genoux.
Je veux croire que la prière pourra me redonner les forces et l’entendement qui me manquent pour comprendre, et surtout pour accepter. Pourquoi y a-t-il autant de ronces sur le chemin de la pureté ? Pourquoi mon homme, mon guide, ne m’épargne-t-il aucune souffrance ?
Il se contente de citer à nouveau le Livre : « Mais, voyant que le vent était fort, il eut peur ; et, comme il commençait à enfoncer, il s’écria : «Seigneur, sauve-moi !» Aussitôt Jésus étendit la main, le saisit, et lui dit : «Homme de peu de foi, pourquoi as-tu douté ?» Et ils montèrent dans la barque, et le vent cessa (Matthieu 14, 30 – 32). »
Il sait à quel point je doute. Il sait aussi à quel point ce que je viens de vivre représente des raisons suffisantes de douter. Mon initiation est-elle si peu assez avancée qu’il juge encore inutile de me donner les réponses à mes questions ? Dois-je continuer longtemps à chercher par moi-même ? Quoi qu’il m’en coûte ? Le moment ne serait-il pas venu d’étendre la main et de me saisir avec compassion ?
Sa présence tout près de moi m’apaise peu à peu. J’arrive à faire de l’ordre dans mes pensées, et à retrouver un minimum de volonté. Assez pour accepter ce qu’il va me demander. J’espère pour la dernière étape.
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Après s’être habillé, il me tend un billet qu’il sort de sa poche. Je dois me rendre dans la chambre 666 d’un grand hôtel situé à une vingtaine de kilomètres de là et y apporter des gâteaux à la personne que j’y rencontrerai. C’est elle qui me donnera les indications nécessaires à la poursuite de mon pèlerinage.
Le verset est tiré du Livre de Samuel (13, 1 – 22). C’est celui qui relate la destinée de Tamar. J’avoue qu’il m’inquiète. Selon les Écritures, la jeune femme avait été attirée dans sa chambre par le demi-frère de son époux décédé en se faisant passer pour malade. Il l’avait alors violée. Puis, contrairement à la coutume qui l’aurait autorisé à épouser la veuve de son demi-frère et ainsi laver l’opprobre, il la rejeta après en avoir abusé, la condamnant à la prostitution ou la mort.
Je prie le Ciel pour ne pas être soumise à une telle abomination. Malgré ce que je viens de vivre, je fais encore assez confiance en la sagesse de mon homme, et espère au plus profond de mon cœur qu’il saura m’amener aussi loin dans le péché qu’il le pensera juste, mais sans me marquer irréversiblement.
J’arrive vers 22 heures à l’hôtel après avoir trouvé une boulangerie encore ouverte dans une station-service. La réceptionniste ne me prête aucun intérêt. Elle est sans doute informée de mon arrivée. La chambre dans laquelle je pénètre est plongée dans l’obscurité. J’avance d’un pas mal assuré jusqu’au milieu de la pièce. À ce moment, quelqu’un prend le paquet avec les gâteaux que je tenais dans mes mains, pendant que deux autres mains s’emparent de ma taille.
Une voix masculine, qui n’est pas celle de mon mari, commence à me poser des questions, qui correspondent à ce que je devrais avouer en confession :
Cette dernière question semble être le point de bascule de cet examen de conscience. Et pas à mon avantage. Je réalise qu’en termes stricts, la liste de nos péchés est longue.
Pourtant, ce que nous avons fait n’a rien d’exceptionnel au sein d’un couple amoureux, même profondément respectueux de la loi de Dieu. L’inquisiteur ne semble pas de cet avis.
Sans me laisser le temps de réagir, deux mains me déshabillent sans ménagement. Puis je suis soulevée de terre par des bras puissants et jetée sur le lit. Finalement, deux personnes m’attachent sur les montants du lit, bras et jambes écartées.
Longtemps, rien ne se passe, je ne perçois que le mouvement indistinct de corps autour de moi. Au moins deux personnes, peut-être trois, sans doute en train de se déshabiller.
Maintenant, une main se pose sur mon ventre et me caresse. Suivie d’une autre, sur mes jambes. Pendant qu’elles tournent sur ma peau, en évitant soigneusement tout contact avec des zones sensibles de mon anatomie, deux autres mains se glissent entre mes cuisses largement ouvertes. Après avoir joué avec mes lèvres intimes, des doigts écartent ma vulve pour permettre à un objet froid et dur de commencer à me pénétrer. La sensation est fulgurante, à la fois paniquante, car je ne sais jusqu’où ils ou elles sont capables d’enfoncer le gode punitif, à la fois envoûtante, car l’objet écarte agréablement l’entrée de mon vagin tant qu’il est manipulé avec retenue.
Après quelques poussées, le gode est laissé à mi-chemin de sa longueur dans mon intimité. Incapable de savoir ce qui m’attend encore, je redoute qu’il devienne un instrument de torture. Je me crispe et tente de serrer mes cuisses. Peine perdue.
D’autant plus que mon attention est maintenant détournée par des caresses ciblées sur les bouts de mes seins. Des salves de caresses en vérité, qui me procurent un vif plaisir au début, puis annulent ce plaisir par leur répétition, pour finir à la limite du douloureux tant la stimulation n’en finit plus d’exciter mes tétons.
Lorsque les premiers signes d’anesthésie se font sentir, le bourreau pince douloureusement les deux mamelons en même temps. Tout mon corps se rebiffe sous la violence de l’assaut. J’arrive juste à retenir un cri de douleur. J’ai accepté cette punition divine et je suis prête à en supporter les conséquences, mais je n’augmenterai pas par mes larmes le plaisir de ceux qui en sont l’instrument.
Avant que mes pointes se remettent du douloureux traitement, quelqu’un a repris la stimulation par le gode. Il entre plus facilement qu’avant, signe que malgré ma peur et ma douleur, je dois mouiller.
Commence alors une longue montée du phallus froid dans mon ventre. Infiniment lente, ce que j’adorerais entre les mains de mon mari, mais vu les circonstances, me fait craindre le pire sadisme. Il ou elle prend tout son temps pour me fouiller. Impossible de savoir quand l’envahissement va s’arrêter. Déjà le fond de mon vagin est poussé par la large tête du gode. Et la montée ne cesse toujours pas.
La sensation est affolante, je suis empalée sur un instrument habituellement prévu pour le plaisir, alors que manipulé de la sorte, il devient l’amère punition pour mes péchés.
Je crispe les muscles de mon ventre et de mon périnée au maximum, tente de toutes mes forces d’expulser le corps étranger. Je sens que d’une seconde à l’autre je ne pourrai plus supporter la tension dans mes entrailles. J’essaie de me tordre dans tous les sens. Peine perdue, la main maintient fermement le gode en moi, juste à la limite du supportable.
Finalement, avant que je craque et renonce à résister, la pression retombe. Aussi lentement qu’il avait été introduit, le gode est retiré, millimètre après millimètre. Le soulagement est de courte durée, car les caresses recommencent sur mes seins, et sur les pointes devenues particulièrement sensibles.
Par ces gestes qui m’exciteraient dans des jeux amoureux au sein de mon couple, les bourreaux veulent justement me priver de toute sensation voluptueuse. Les attouchements mécaniques, l’instrument qui n’a plus rien d’érotique, le manque cruel de tendresse et de désir des tortionnaires sont autant de moyens d’extirper tout plaisir de mon corps. Ce que celles et ceux qui me traitent ainsi confirment par une nouvelle torsion des pointes de mes seins.
Après quelques minutes, ils ou elles décident de changer de registre. Le gode est vivement retiré, un homme monte sur moi et présente un sexe presque aussi volumineux à l’entrée de mon vagin. Après s’être allongé un peu plus confortablement sur moi, il me pénètre de toute la longueur de son membre. Un membre d’une taille inattendue, en aucun cas celui de mon mari.
Alors, quelque chose d’invraisemblable se produit en moi. Au moment où tout bascule dans mon ventre et dans ma tête, où je perds progressivement la notion du temps, de l’espace, du bien et du mal, un verset biblique s’impose à moi : « Ne savez-vous pas que votre corps est le temple du Saint-Esprit qui est en vous, que vous avez reçu de Dieu, et que vous ne vous appartenez point à vous-mêmes ? (Corinthiens 6, 19) ».
Lorsqu’elle traverse mon esprit, cette phrase à l’étrange pouvoir de m’apaiser et me permet comme par enchantement d’accepter ce qui m’est imposé. Toutes proportions gardées, comme le vivent sans doute certains martyrs de la foi, je ressens ce qui m’est infligé d’une tout autre manière. Comme si plus rien ne me pouvait m’atteindre, me faire souffrir.
Je me vois, je nous vois avec précision dans cette chambre, en train de vivre un acte de chair que je n’accepte que pour me faire pardonner mes péchés. Je suis pleinement consciente de ce que je tolère, mais ce qu’ils font de mon corps ne me concerne plus vraiment. Et tout devient soudain plus supportable.
La boule d’angoisse qui oppressait ma poitrine se liquéfie d’un coup. Je sens sur moi le poids d’un inconnu, mais c’est à mon homme que je suis soumise dans un intense jeu amoureux. Et quoi qu’il arrive encore, je suis prête à aller aussi loin qu’il le désirera. Rien ne me fera les implorer de m’épargner. « Mon amour, prends-moi comme bon te semble, j’abandonne mon corps à tes désirs, je t’appartiens au-delà de toute limite charnelle ! »
Alors plutôt que de résister et me débattre, je m’ouvre à ce qui m’arrive. L’intrusion du phallus dans mon vagin devient agréable, la dilatation de mes chairs devient voluptueuse, les morsures sur les pointes de mes seins deviennent jouissives.
À la place d’un cri d’effroi en réponse à la pénétration, une prière impie s’échappe de mes lèvres. Je ne retiens plus rien, des vagues de chaleur montent en moi, irradient sur ma peau, m’amènent au bord de l’orgasme. Douleur et plaisir se confondent et me transportent dans un état second.
Une nouvelle poussée de l’homme qui transperce mon intimité ouvre une digue dont je n’imaginais même pas l’existence. Je me mets à jouir comme une démente, en lâchant des jets d’un liquide visqueux et odorant. Je râle, je tangue, je ne suis plus moi-même, mais un corps orgasmique en orbite autour de la chambre, secouée voluptueusement par les perversités que mon mec a imaginées pour me faire souffrir.
Au-delà de ça, c’est aussi à un stade de clairvoyance avancé que j’accède par la force de la bite qui me fait jouir comme jamais mon homme n’est arrivé à le faire.
Contrairement à ce qu’il espérait, à ce qu’il a organisé et manipulé depuis des années avec ces versets bibliques à la con et tout le charabia liturgique qui allait avec, je lui échappe. Pire, je me libère et redeviens moi-même, comme j’étais avant lui.
Plus rien ne peut m’atteindre, je suis attachée, écartelée et baisée par un inconnu, mais cette tentative de me soumettre m’a libérée et me rend beaucoup plus forte que mes tourmenteurs, que mon homme, ou que n’importe qui cherchant à m’imposer sa loi, fut-elle divine.
Ce changement profond ne leur échappe pas. Ils n’éprouvent plus aucun plaisir à leurs jeux pervers et sadiques.
Surpris par ma réaction qui inverse soudain les rôles, le mec se retire de mon vagin en jurant. Frustré, il lance le gode à travers la pièce en blasphémant, avant d’ordonner à son acolyte de lâcher mes seins et de s’enfuir avec lui.
J’entends à son effroi qu’il réalise enfin l’abomination à laquelle il s’est prêté et se met à craindre les foudres divines.
La lumière venant du couloir par l’entrebâillement de la porte me permet de distinguer la présence d’un homme assis dans un fauteuil au pied du lit. Mon homme.
Il a suivi toute la scène et se régalait en silence, tout en mangeant les gâteaux qu’il m’avait fait apporter. Sa main sur son sexe pointant hors de son pantalon ne laisse aucun doute sur le plaisir que cela lui a procuré.
Merci, mon Dieu, pour ton pardon et la force que tu me donnes de reprendre ma vie en mains.
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Il se rend compte au ton de ma voix qu’il ne m’échappera plus avant que j’aie vidé mon sac. Il enfourne sa bite mi-molle dans son pantalon et s’exécute.
Une fois détachée, j’allume la lumière pour pouvoir le regarder bien dans les yeux, et le voir se décomposer. Sans lui laisser remarquer que malgré les circonstances glauquissimes, en d’autres circonstances son petit rallye biblique aurait pu me plaire, s’il en avait été l’acteur principal.
Ce qu’il m’a fait vivre m’a secouée, bousculée, désorientée, et je n’imagine plus possible d’éprouver quoi que ce soit d’autre que de la haine et du dégoût pour lui ! Mais aller à l’extrême limite de mes forces et de ma résistance intime m’a ouvert des horizons érotiques insoupçonnés.
Par ailleurs, je commence à imaginer précisément comment lui faire payer ce qu’il m’a fait subir. Et à coup de versets bibliques tout aussi libidineux que les siens. J’en ai quelques-uns en réserve à sa disposition.
Alors enfin il comprend sa douleur et craque. Je suis incapable de savoir si sa contrition est sincère ou feinte. D’ailleurs, je m’en fous. Toujours est-il qu’il tombe à genoux devant moi et implore mon pardon. Enfin, celui de Dieu, par mon entremise.
Dormir est toutefois un bien grand mot, tant les émotions passées provoquent un insupportable remue-ménage dans ma tête et dans mon ventre.
Je prends une longue douche pour me laver de tout ce qui m’a été imposé et profite des heures qui suivent pour me reconnecter avec moi-même.
Le soleil finit par se lever. Il est temps de mettre en place la suite des évènements. Pendant que j’attendais dans la chapelle, j’avais repéré une particularité de la croix que je veux mettre à profit.
Deux heures plus tard, mon mec sort du métro dans un accoutrement féminin, sous le regard mi-hilare, mi-réprobateur des autres usagers. Il est devenu un être hybride, ridicule, à mi-chemin entre une drag-queen pathétique et une asphalteuse détruite par les hommes et leurs vices. Marchant douloureusement dans des souliers trop étroits, il emprunte le chemin forestier qui mène à la chapelle où tout a commencé.
Je ne lui laisse pas le temps de s’asseoir pour reprendre des forces. Rapidement, je le pousse vers la croix fixée contre la paroi du chœur. Là, je l’attache, bras écartés. Puis je fais pivoter la croix sur son axe jusqu’à ce qu’il se retrouve la tête en bas. C’est de cette manière que Saint-Pierre a voulu être crucifié, ce que mon mec sait parfaitement (Actes de Pierre, texte apocryphe).
Je le sens trembler lorsque je pose mes mains sur son entrejambe. Il faut dire que je suis armée d’une solide paire de ciseaux qui laisse présager du pire vu ma colère.
Je lui réserve toutefois de meilleurs soins qu’une castration. À commencer par une partie de plaisir comme il les aime, pour autant que le sang qui lui monte à la tête ne prive pas son sexe de vigueur.
D’un coup de ciseau bien placé, je tranche les vêtements féminins dont il est affublé et dévoile son membre. Je me mets alors à lui prodiguer la plus folle fellation de toute notre vie de couple. Je le prends en bouche pour le faire bander, longuement, délicatement. Puis je le retire de ma bouche et lui inflige une série de secousses et de tapes sur le gland et le scrotum qui le font immédiatement débander.
Alors recommence la fellation, et les caresses sur ses testicules. Jusqu’à ce qu’il commence à ressentir un semblant de plaisir. Ce qui me fait interrompre immédiatement mes attouchements, pour recommencer une série de tapes, à laquelle j’ajoute quelques griffures.
Dix fois, quinze fois, je fais monter l’ascenseur sensuel, pour mieux le faire redescendre dès que le mâle entrevoit une lumière au bout du tunnel. Ses gémissements prennent de l’ampleur, il sent qu’il arrive au point où plus aucun plaisir ne pourra monter dans son ventre, malgré les plus folles manipulations.
Il sait que je vais le mener encore et encore à la limite de l’agréable, pour le frustrer plus intensément à chaque fois. Il panique, gémit, implore mon pardon, jure ses grands dieux qu’il a compris. Je reste intraitable et lui fais subir une nouvelle série d’attouchements et de succions voluptueuses, suivies de manipulations désagréables.
Lorsque je le sens aussi désemparé que moi sous les pénétrations de mon tourmenteur de la nuit passée, j’accepte enfin de lui donner le coup de grâce. L’enfonçant profondément dans ma bouche, je provoque l’éjaculation. Au point où en est sa sensibilité génitale, il n’est plus capable d’aucune secousse, d’aucune giclée. Sa prostate stimulée au-delà du raisonnable décharge une coulée de semence qui s’échappe de sa bite cramoisie.
Son jus goutte au sol dès que je le retire de ma bouche. Étrangement, malgré tout le ressentiment que j’éprouve, le goût de son sperme arrive encore à m’exciter. Je reprends donc son membre dégorgé en bouche, et me caresse à pleines mains. Un reste de pitié me fait probablement trouver du plaisir à cet onanisme, au point d’arriver à jouir, mes mains entre mes cuisses, sa bite dans ma bouche et le cœur en lambeaux sur les décombres de ma libido.
Sans un mot, je retourne la croix et laisse le sang circuler normalement dans le corps de mon mec. Je ne le détache pas pour autant, notre aventure n’est pas terminée. Je fais au contraire entrer une amie que j’ai mise dans la confidence. Tatoueuse et pierceuse, elle est prête à mettre son art à disposition pour punir de manière marquante celui qui m’a fait souffrir. Dire qu’elle est très remontée contre mon homme n’est que le prénom de ce qu’elle ressent.
La panique qu’elle lit dans les yeux du crucifié pendant qu’elle déballe ses instruments lui procure une indéniable satisfaction. Je préfère être à ma place qu’à celle de mon homme, dont le sexe pend mollement au bas de son ventre.
Ne souhaitant pas lui laisser deviner où ma copine va exercer son art, je dénude ses tétons et désinfecte tout ce qui se présente de peau nue. Alors seulement, je lui fais part de mes intentions, à nouveau par un verset biblique : « David se leva, partit avec ses gens, et tua deux cents hommes parmi les Philistins ; il apporta leurs prépuces, et en livra au roi le nombre complet, afin de devenir gendre du roi. Alors Saül lui donna pour femme Mical, sa fille. Saül vit et comprit que l’Éternel était avec David ; et Mical, sa fille, aimait David (Samuel 18, 27 – 28). »
Je n’ai toutefois pas l’intention de le tuer avant de le laisser piercer au point le plus sensible de sa virilité. Bien au contraire. Il va pouvoir participer à toutes les étapes de l’intervention. Et en jouir, si Dieu veut…
Magnanime, j’ai demandé à ma pote de se contenter d’un frenum, déjà sans doute assez douloureux. Pour compléter la confusion et la perversité du moment, je couvre les gémissements et les cris du mâle hypersensible par des chants religieux de circonstance.
Je chante ainsi à pleine voix Crying in the Chapel, Abide with me, Have mercy on me.
Comme mon récital de gospel dure plus longtemps qu’il ne lui faut pour le premier piercing, encouragée par ce qu’elle peut faire subir par l’entremise de mon mec à tous les hommes qui lui ont manqué de respect, ma copine ajoute une deuxième barre au même endroit.
De grosses larmes coulent sur les joues du soumis pendant que je le détache. Ma copine m’affirme en rangeant son matériel que la pose de ce type de bijoux est en réalité tout à fait supportable.
L’homme ne pleure donc pas de douleur. Il ne supporte simplement pas de se trouver face à sa veulerie, son sadisme et les nombreuses humiliations qu’il m’a fait subir au cours des dernières années.
Il sait qu’il m’a perdue à jamais et reste prostré à l‘endroit où, pleine d’illusions, je me suis offerte à lui il y a quelques heures.
Je me fous complètement de savoir si Dieu lui accordera une chance de rédemption. J’imagine que s’il est un mec, il va sans doute lui pardonner. Si c’est une femme, va savoir… Pour moi, en tout cas, l’aventure se termine là.
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⁽¹⁾ https://knowyourmeme.com/memes/ceiling-cat ; et https://fr.wikipedia.org/wiki/Bible_lolcat