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Temps de lecture estimé : 20 mn
03/09/21
Résumé:  Un jeune prêtre défroqué à Paris pendant la guerre franco-prussienne.
Critères:  #historique #rencontre #personnages hsoumis fdomine exhib
Auteur : Tiberius  (Amateur d’histoire et de littérature)

Série : L'enfant du siècle

Chapitre 01
L'enfant du siècle

« Je t’estime autant que je t’aime. Je sais que c’est une vieille rouerie des amours vulgaires qu’il faut cacher la moitié de ce que l’on éprouve. Je pense précisément le contraire, et je le fais comme je le pense. L’amour est une puissance, il ne peut rien craindre ; l’amour est une loyauté, il ne doit rien cacher. »


Victor Hugo, « Lettre à Léonie Biard » (1847).





Décembre 1870. L’empereur Napoléon III a été défait à Sedan. Paris est assiégé par les forces prussiennes depuis septembre. La République est proclamée. Armand Huet, jeune séminariste défroqué et en rupture de ban avec sa famille, âgé de 25 ans, originaire du département des Basses-Alpes, arrive à Paris à la recherche d’une nouvelle vie. Telle est son histoire.




**********




Quai des Grands-Augustins. Sous le soleil hivernal, je contemple Notre-Dame, les pieds transis de froid dans la neige. Une fois encore, je compte l’argent qui me reste en poche. 9 francs 50. De quoi passer trois nuits d’hôtel en se contentant d’un seul repas par jour. Que peut faire dans cette grande ville pour gagner sa vie un ancien séminariste provincial dont le seul bagage est la théologie, alors qu’il ne croit plus en Dieu, le latin, alors que la Sorbonne regorge de spécialistes de la langue de Virgile ?


J’étais désespéré. Comment allais-je survivre ? Devrais-je me plier à la tradition familiale, qui exige que chaque fils cadet se consacre au service de l’Église, et renoncer ainsi à connaître l’amour ? Et comment trouver du travail et un toit dans la capitale assiégée et affamée d’une nation vaincue ? Non, je trouverai bien une solution, me disais-je.


Je retournai lentement vers le quartier des Halles, où j’avais trouvé une chambre dans un hôtel à bon marché. La faim me taraudait le ventre, je n’avais déjeuné que d’une maigre soupe dans une gargote à midi. La capitale me plaisait, c’était une ville splendide et fascinante. Mais comment y survivre ? Je hélai un vendeur à la criée et lui achetai Le Petit Journal, autant pour me tenir au courant des nouvelles de la guerre que pour parcourir les petites annonces, afin de dénicher un emploi, aussi modeste fût-il.


Je m’assis dans un café et commandai un bock de bière avec un jambon beurre pour lire le journal.


La une comportait des rapports sur la situation militaire, un rapport du général Trochu, le feuilleton littéraire habituel, que je parcourus d’un œil distrait. J’allai à la page des petites annonces. Il y avait diverses annonces sur des travaux de couture à domicile, des propositions de vente et d’achat d’objets divers… Je commençai à désespérer lorsque je tombai sur l’annonce suivante : « Artiste peintre cherche modèle masculin. S’adresser au bureau du journal ».


Le siège du journal se situait rue de La Fayette, je n’avais aucune idée de l’endroit, connaissant très mal la géographie de la ville. Je demandai au garçon : « Ben, c’est dans le Xe ! », me répondit-il avec cet accent rocailleux si caractéristique des Parisiens et avec cette morgue insolente dont je m’étais déjà rendu compte que les garçons de café étaient coutumiers dans la capitale.


C’était un samedi. Il était donc trop tard pour se rendre au journal. Le lendemain, je me renseignai, puis repérai les lieux. Je m’y rendis lundi en fin de matinée. Le concierge m’accueillit d’un air maussade et me fit attendre dans une salle dont la fenêtre donnait sur cette grande rue rectiligne des quartiers haussmanniens de Paris. Pour tout mobilier, il y avait quelques chaises dépareillées, un petit guéridon sur lequel trônait un cendrier rempli à ras bord. Le papier peint qui ornait les murs, de couleur bordeaux, était fatigué et vieilli.


Après quelques minutes d’attente, un homme d’une cinquantaine d’années à la moustache fournie vint me voir et s’enquit de la raison de ma visite.



Je lui montrai l’exemplaire que j’avais acheté.



J’étais au désespoir. C’était ma seule chance de pouvoir trouver une activité et de gagner un peu d’argent.



Et l’employé du journal sortit de la salle d’attente, me laissant seul avec mon désespoir. Qu’allais-je faire si on ne me fournissait pas l’adresse du peintre ? Et si on me la fournissait et que celui-ci ne soit plus intéressé ? Mon moral était au plus bas.


Il revint au bout d’un quart d’heure et me tendit un papier.



Je sortis dans la rue. L’air était glacial. Je regardai l’adresse. « 68 rue Saint-Jacques 2e étage Paris Ve ». Je me rendis à l’adresse indiquée, j’avais déjà visité ce quartier, attiré par la Sorbonne. J’étais épuisé de faim et de fatigue, n’ayant rien avalé depuis la veille à midi. Tout le quartier respirait l’opulence et la richesse, la puissance que confère l’argent. Cela offrait un singulier contraste avec ma situation. Je m’arrêtai devant la porte de l’immeuble, interdit et désemparé. Je n’osais me présenter au concierge. Je fis le pied de grue pendant quelques minutes.


Soudain, une jeune fille apparut, vêtue d’un manteau élimé et d’une écharpe et portant un lourd sac à la main droite. C’était visiblement l’employée domestique d’un des habitants de l’immeuble.



Elle recula, surprise et légèrement apeurée.



Je fus surpris qu’il s’agisse d’une femme.



Et elle rentra dans l’immeuble. Elle reparut quelques instants plus tard.



Je montai l’escalier sur les pas de la domestique. Elle ouvrit la porte de l’un des appartements.



J’entrai dans le vestibule, puis la domestique m’accompagna jusqu’à un grand salon dont les vastes fenêtres donnaient sur la rue. Une jeune femme brune était assise sur une chaise, en train de fumer une cigarette. Elle était vêtue d’une élégante robe verte en velours qui lui arrivait aux chevilles. Sa taille était délicatement soulignée par une fine ceinture dorée. Je me sentais très mal d’avoir jeûné, j’avais les jambes faibles. Je fis un effort pour dissimuler mon malaise. Elle se leva et me tendit la main.



Puis je m’effondrai. Mes jambes me lâchèrent et je tombai évanoui.



Je me réveillai avec cette odeur âcre dans les narines. Je fus surpris d’avoir ma tête reposant sur les genoux de cette femme mystérieuse et séduisante.



Elle se leva. Je me redressai et m’assis en tailleur, puis elle me tendit la main pour m’aider à me lever.



Je m’appuyai contre elle et je franchis la porte menant du salon à la salle à manger en titubant légèrement. Je m’effondrai plus que je ne m’assis sur la chaise la plus proche. Marthe vint m’apporter une assiette remplie de deux grosses tranches de rôti de bœuf et de petites pommes de terre, le tout agrémenté de ce qui semblait être une salade au raifort. Elle me demanda si je souhaitais du vin et je répondis par l’affirmative.



Je commençai à engloutir mon repas devant le regard quelque peu narquois de cette jeune femme, qui ne me quittait pas des yeux tout en dégustant à petites gorgées son verre de vin blanc. Lorsque j’eus fini, elle me demanda si je souhaitais un café et ordonna à Marthe de m’en apporter un.



Je bus mon café brûlant, alors qu’elle me regardait, le menton posé sur ses mains entrecroisées. J’étais vaguement ému, c’était un moment de rare intimité, son regard semblait me scruter, me transpercer, dévoiler mon âme. Le temps semblait comme suspendu. Lorsque je finis mon café, elle se leva sans rien dire et quitta la pièce. Elle revint quelques instants plus tard avec un cahier de croquis et un fusain.



Je fus abasourdi.



Je la regardai plus attentivement, réfléchissant intensément. Et soudain, un éclair de conscience.



Je restai coi. Souvenirs d’enfance. Les Fallières venant passer l’été dans notre manoir familial à Noyers-sur-Jabron. Monsieur de Fallières et mon père enfermés dans son bureau pour parler politique et actions en bourse, investissements, madame de Fallières et ma mère devisant sur l’éducation des enfants dans le strict respect des traditions. Et cette lumineuse amitié, alors que j’avais à peine dix ans avec leur fille Geneviève, les balades en forêt, son sourire éclatant à chaque fois que je lui faisais découvrir la flore sauvage, les plantes et leurs noms, les paysages, la montagne. Deux étés éclatants où une amitié était née, s’était épanouie sous le soleil. Et le souvenir d’un baiser timide sur la joue et de sa main serrée dans la mienne. Et ensuite, rien. Le sentiment d’un manque. Les années qui passent. Le pensionnat à Aix-en-Provence. Le séminaire. La perspective d’une vie morne et d’un état ecclésiastique imposé par la tradition familiale.


Geneviève avait fini son portrait. Elle me le montra. Elle avait reproduit à la perfection mes traits fatigués par les privations de ces dernières semaines.



Je la regardai et restai en silence quelques instants.



Je gardai le silence. Des nus ? On m’avait parlé avec mépris au séminaire de la dépravation et de la décadence des mœurs qui régnaient dans les milieux artistiques parisiens. Cela était-il donc vrai ?



Elle se leva et prit un sac à main posé sur un guéridon. Elle en sortit un billet de cinquante francs, qu’elle me tendit.



Je ne pouvais que l’accepter. Je pris le billet et la regardai.



Je me levai. Elle m’embrassa sur la joue.



Je sortis dans la rue froide et me dirigeai à pied vers les Halles. J’étais trop abasourdi pour prendre conscience que j’avais désormais suffisamment d’argent en poche pour payer un fiacre.




**********




Ce soir-là, je m’offris un somptueux dîner dans un restaurant du quartier des Halles et j’allai me coucher tôt, à la fois soulagé et honteux de dépendre de Geneviève pour ma subsistance. Je voulais être indépendant et pouvoir me débrouiller seul, dépendre d’une femme me déplaisait au plus haut point, même si je n’avais pas le choix.


Le lendemain, je me présentai chez Geneviève à l’heure convenue. Je m’étais soigneusement rasé et j’avais revêtu mon meilleur costume, quand bien même il était légèrement élimé. Geneviève m’accueillit dans son salon et me proposa un café après avoir déposé un léger baiser sur la joue.



Nous devisâmes de choses et d’autres, elle me raconta sa vie bohème à Paris alors qu’elle étudiait aux Beaux-Arts, je l’entretins pour ma part de mes années d’étude au séminaire.



Je rougis. Je n’avais jamais imaginé faire ce genre de choses, me dénuder devant quelqu’un, de surcroît une jeune femme qui était mon amie d’enfance.



Elle me prit par la main et me fit lever de mon fauteuil.



Je restais interloqué. Geneviève nue devant un peintre ? Je n’osais imaginer la situation et ressentis comme une pointe de jalousie. « Idiot ! », me dis-je en mon for intérieur. Cela faisait des années que nous ne nous étions pas vus, depuis notre enfance en réalité.


Nous traversâmes le couloir principal de cet immense appartement bourgeois pour en arriver à l’arrière. J’entrai dans une grande pièce éclairée par la fenêtre qui donnait sur la cour intérieure de l’immeuble. Comme dans beaucoup d’immeubles parisiens, l’arrière donnait sur des petites cours soigneusement entretenues où les habitants cultivaient des parterres fleuris. Je jetai un coup d’œil à l’atelier. Il y avait divers tableaux, quelques-uns montrant des scènes de la vie quotidienne à Paris, d’autres des paysages de campagne, dont un de montagne qui évoquait une réminiscence de mon pays natal. Je m’y attardai.



Je la regardai dans les yeux, puis lui souris d’un air timide, sans rien dire. J’étais ému de ce détail. On voyait une montagne au loin, puis une rivière, avec à côté une petite ferme. Il s’agissait sans nul doute du Jabron, la vallée dans laquelle j’avais grandi. Je me tournai ensuite vers un autre tableau, cette fois un nu féminin, dans lequel une jeune femme brune semblait sortir du bain, se tenant les cheveux de la main droite. Le mouvement du corps semblait mettre en valeur ses seins altiers. Sa tête légèrement penchée sur le côté et son regard franc et droit ajoutaient une délicate note de sensualité à l’ensemble.



Je m’approchai du tableau et je contemplai le visage de la jeune fille.



Elle sortit son carnet de croquis et approcha un tabouret de la fenêtre.



Elle sortit de l’atelier. Je me déshabillai entièrement puis je m’accoudai à la fenêtre, ainsi qu’elle me l’avait demandé. Je tremblais de tous mes membres, sur le coup de l’émotion ; je ressentais une grande honte à l’idée de me montrer nu devant Geneviève. J’entendis la porte s’ouvrir. Mes tremblements redoublèrent de violence alors que j’entendais ses pas dans l’atelier, s’approchant du tabouret qu’elle avait disposé à quelques mètres de la fenêtre. Alors que j’entendais craquer le tabouret sur lequel elle s’asseyait, je sentis à ma grande honte que mon sexe était en érection. Je n’avais qu’une crainte, c’est qu’elle s’approche de moi et me voie dans cet état.


J’entendais le frottement du fusain sur sa feuille de croquis.



Je ne répondis rien, j’étais trop ému et mal à l’aise.



Nous devisâmes ensuite sur la guerre et la situation politique. Je lui exposai mes craintes d’une défaite humiliante pour la France, Geneviève se montra néanmoins satisfaite de la chute de l’Empire et de l’avènement de la République. Je m’en étonnai quelque peu puisque nos familles respectives étaient très conservatrices et n’avaient pas été étrangères, sous la deuxième République, à l’avènement de Napoléon III et au succès du coup d’État de décembre 1851. Cependant, eu égard à son caractère étonnamment indépendant, ses sympathies républicaines n’étaient en définitive pas si surprenantes que cela. Moi-même, avec le dégoût que m’inspiraient de plus en plus et le séminaire, et la carrière ecclésiastique et l’hypocrisie de l’Église en général, je me surpris à épouser la cause républicaine, à l’instar de Geneviève.



Je ris. Avec cette conversation politique, elle m’avait quasiment fait oublier que j’étais nu devant elle et que j’offrais constamment mes fesses à son regard. En même temps, mon érection s’était estompée très progressivement. Geneviève me proposa de faire une pause et d’aller prendre un verre dans le salon avant que le déjeuner ne soit servi, ce à quoi j’acquiesçai.



J’attendis qu’elle fermât la porte de l’atelier, puis je me retournai et enfilai la robe de chambre de soie noire que Geneviève avait laissée à ma disposition. Lorsque j’arrivai dans le salon, Marthe était en train de servir deux grands verres de Chablis sur la table basse qu’il y avait devant deux imposants fauteuils de style Louis-Philippe.



Nous trinquâmes et nous continuâmes notre conversation sur la politique tout en dégustant ce vin exquis. J’en venais à oublier ma gêne d’avoir été nu devant Geneviève. Je lui avouai que je commençais à partager ses sympathies républicaines et que je honnissais le régime de Badinguet. Elle se leva et se dirigea vers sa bibliothèque installée contre un des murs du salon.



Je les pris. L’un s’intitulait « Les luttes de classes en France » et l’autre « Le 18 brumaire de Louis-Napoléon Bonaparte », tous deux d’un certain Karl Marx, dont je n’avais jamais entendu parler. Je le dis à Geneviève.



Je restai interloqué par cette tirade et ne sus que répondre.



C’est à ce moment que vint Marthe pour nous annoncer que le déjeuner était servi. Nous passâmes dans la salle à manger. Marthe avait préparé une sole meunière avec de petits légumes en accompagnement, avec un autre verre de blanc. Un vrai délice.



Je rougis. Elle rit.




**********




Cet après-midi-là, je continuai donc à poser pour Geneviève et nous fîmes la même pose toute la semaine, jusqu’à ce qu’elle eut fini son tableau. Nous observions toujours le même rituel, à savoir qu’elle s’absentait de l’atelier le temps que je me déshabille et prenne la pose. Ensuite, nous parlions de choses et d’autres. Le soir, je m’arrêtai souvent dans un café pour lire les œuvres de Marx que Geneviève m’avait prêtées tout en dégustant un bock de bière. Je découvrais tout un monde qui m’était jusqu’alors parfaitement étranger, une tournure intellectuelle qui était pour moi à la fois étrange et familière.


La semaine suivante arriva, Noël approchait à grands pas alors que la capitale était la proie de privations de plus en plus insupportables en raison du siège.


Lundi matin, j’arrivai chez Geneviève pour une nouvelle séance de pose, légèrement inquiet à l’idée qu’elle pourrait me soumettre de nouvelles exigences. Lorsque j’arrivai dans l’atelier, je constatai qu’un des fauteuils du salon y avait été déplacé et que le tabouret sur lequel Geneviève s’asseyait normalement avait été placé sous le tableau de Marthe nue.



Ainsi, mes craintes s’étaient vues confirmées. J’allais devoir poser nu devant elle, mais cette fois avec mon sexe à sa vue.



J’obtempérai et je me déshabillai lentement, sous un regard que je jugeais peut-être à tort narquois. Je restai enfin en caleçon devant elle, honteux.



Je me retournai, puis enlevai enfin mon caleçon. J’étais de nouveau en érection, comme je l’avais été à chaque début de séance pendant toute la semaine précédente. J’étais mortifié de honte et n’osais bouger. Geneviève ne disait rien, il me semblait qu’elle comprenait ma gêne et ne souhaitait pas me heurter. Au bout de quelques instants, je sentis sa main effleurer mon épaule nue.



Et soudain, je me retournai, exhibant devant mon amie d’enfance ma virilité triomphante. Je ne saurais comment décrire le sentiment qui m’habitait alors, mélange de honte et de plaisir à m’exhiber ainsi devant cette jeune femme que non seulement j’appréciais mais pour laquelle j’éprouvais un profond respect et une estime sans égale.


Geneviève baissa son regard vers mon sexe et me dit :



Je pris la pose ainsi qu’elle me l’avait demandé, mon sexe toujours en érection alors qu’elle commençait à esquisser son croquis au fusain d’une main experte et rapide. Naturellement, au bout d’une vingtaine de minutes, mon exaltation physique commença à décroître.



Elle ne me laissa pas finir ma phrase. Elle se leva et posa sa main sur ma poitrine, me caressant doucement, puis descendit lentement vers mon ventre. Ensuite, elle prit mes testicules dans le creux de sa main, les caressant de façon sensuelle, puis agrippa mon sexe et commença à l’agiter de haut en bas. Et elle me lâcha pour se rasseoir.



J’avais naturellement récupéré toute ma vigueur sous ses caresses expertes. J’avais le feu au visage, j’étais la proie d’une émotion brutale, violente. Soudain, les larmes jaillirent de mes yeux, inépuisables. Je me retenais pour ne pas éclater en sanglots.



Elle se leva et s’approcha de moi. Je tombai à genoux à ses pieds, en pleurs.



Je me levai et elle me prit dans ses bras et me serra très fort contre elle. Je sentais que mon sexe frottait contre sa robe et j’en ressentais un plaisir mêlé de gêne. Elle prit mon menton entre ses mains et plaqua sa bouche contre la mienne. Elle introduisit sa langue dans ma bouche. Jamais je n’avais ressenti une telle sensation. Enfin, pour la première fois de ma vie, je tenais une femme dans mes bras et je l’embrassais. C’était comme si toutes les pesanteurs, toutes les frustrations, toutes les souffrances de ma vie antérieure s’étaient évanouies dans un lointain passé gris et brumeux, comme par magie. Je la serrai dans mes bras en retour, et répondis, sans doute maladroitement, à ses baisers, embrasé par une passion brûlante.