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08/09/21
Résumé:  Alors là, c’est la tuile… J’le crois pas, j’suis en cloque ! Ce satané test ne prête pas vraiment à confusion.
Critères:  fh fhh extracon copains exhib confession délire humour -occasion
Auteur : L'artiste  (Écrire pour s’évader, s’amuser et rêver)      Envoi mini-message
Grosse(sse) surprise





– Introduction –




Alors là, c’est la tuile… J’le crois pas, j’suis en cloque ! Ce satané test ne prête pas vraiment à confusion.


Bon, Éric n’aurait rien contre, nos situations respectives nous le permettent et Thomas – notre fils de cinq ans – ne cesse de nous bassiner pour avoir un frangin ou une frangine.

Le hic, c’est qu’Éric risque fort d’être surpris. À moins de nous trouver quelques ancêtres africains, la couleur de peau du futur bout d’chou pourrait fort bien l’étonner !


Ne vous méprenez pas, j’aime mon mari et ne suis pas de nature infidèle. OK, l’on ne m’a pas forcée, je n’ai pas non plus été ensorcelée, et pourtant, il est vrai que je doute concernant l’identité du père du bambin à venir… donc oui, je le reconnais, j’ai fauté !



Antoine est un beau mec trapu à la peau noir-ébène. Nous nous connaissons depuis notre plus tendre enfance. D’abord voisins, nous passions le plus clair de notre temps libre ensemble, puis nous fréquentâmes les mêmes écoles, souvent dans les mêmes classes, et ce jusqu’au bac. Nous étions tous deux comme les cinq doigts de la main, telles les bretelles de mon soutif, des frères siamois, des inséparables !

Notre connivence ne signifiait pas pour autant que nous fricotions de temps à autre. Une forte complicité nous unissait, c’est vrai, cependant, il n’avait jamais été question de sexe entre nous auparavant. Je n’insinue pas que cela ne me traversa jamais l’esprit, le sien, je n’en sais rien, je ne m’en étais malgré tout jamais aperçue…


Je rencontrai Éric à la fac. Il ne me laissait pas indifférente, mais rama pourtant un moment ! Plutôt mignon, sympa, marrant et intelligent, il ne ménagea pas ses efforts pour me mettre dans son lit, mais n’étant pas une fille facile, je le fis galérer un peu avant de lui octroyer le droit de tâter la marchandise. Puis tout alla très vite, les soirées se changèrent progressivement en nuits, les journées en semaine, et voilà maintenant huit ans que nous formons un couple idyllique.


Si nos chemins, à Antoine et à moi, se séparèrent un temps, nous ne nous perdîmes pas de vue pour autant. Bien au contraire… un pote reste un pote ! En fait, nous habitons désormais tous deux le même village en périphérie de Perpignan, lui bosse à la Fnac et je tiens une petite boutique de lingerie fine dans le centre-ville. Comme nos horaires correspondent, pour des raisons tout autant économiques qu’écologiques nous pratiquons souvent le covoiturage.




– Le faux pas –


Le matin de la bévue, Éric était déjà parti accompagner Thom à l’école, et moi, j’étais grave en retard ! La sonnette retentit tandis que seule une serviette habillait ma tête et qu’une brosse à dents récurait mes molaires. Cela faisait bien longtemps qu’Antoine n’avait plus à attendre mon approbation pour entrer, j’entendis donc la porte de la maison s’ouvrir, puis se refermer.



Jetant prestement le linge emprisonnant ma chevelure sur le radiateur, j’entrepris de me maquiller. Il était hors de question d’aller taffer avec une tête pareille… mais comment voulez-vous vous passer du gloss lorsque la glace est recouverte de buée ? J’enfilai donc à la hâte un p’tit tanga en dentelle ainsi que le seul chemisier disponible sur place, aucun de ces deux vêtements ne dissimulait grand-chose de mon anatomie, je sortis pourtant fringuée de la sorte pour rejoindre le miroir trônant dans le couloir.



Hum, mouais, c’est vrai que nous étions copains comme cochons, mais quand même, de là à m’afficher à moitié nue, j’y allais effectivement peut-être un peu fort.

Sur la pointe des pieds, légèrement cambrée et un brin penchée en avant pour m’accouder à la commode supportant la glace, j’entrepris innocemment d’embellir mon regard sous l’effet de quelques coups de pinceau. Je sentis très vite deux mains se poser sur mes hanches. Me retournant, agacée et indignée, je fis front à mon pseudo-agresseur qui usait pourtant de fort douces méthodes pour me déconcentrer.



Bon, le ton employé, ponctué de discrets soupirs, ne dut pas vraiment s’avérer convaincant et trahit assurément le « continue » réclamé par mon corps. Ma phrase à peine arrivée à son terme qu’instinctivement Antoine m’embrassa en m’empoignant chaudement les fesses.


S’en suivit forcément une joute passionnée, ardente et incontrôlable. Je lui arrachai sa chemise dans le couloir, ses chaussettes et son pantalon connurent le même sort en abordant le salon, puis son slip ne résista pas à l’assaut du canapé qui accueillit nos ébats. Il m’étreignit chaudement, je le baisai sauvagement. Nos neurones dégringolèrent sous nos ceintures et ne laissèrent aucune place au moindre soupçon de cohérence ou de réflexion sur l’énormissime erreur que nous commettions. Notre amitié complice se changea donc en un instant et de façon absolument pas préméditée en un désir animal ardent tout aussi incontrôlable qu’irresponsable.


Une fois mon apollon apaisé, ses cellules grises refonctionnèrent à peu près normalement et il me dit timidement :



Nous arrivâmes bien entendu en retard au boulot ce jour-là. Il me déposa devant ma boutique et fila rejoindre la sienne.

Ce « faux pas » devait d’un commun accord le rester et ne rien changer en notre amitié… C’était bien sûr sans compter la présence actuelle du polichinelle dans le tiroir.



Bon, voilà où j’en suis… Il me sera difficile de cacher ma grossesse bien longtemps ; attendre la naissance n’est pas envisageable ; avorter en douce n’est pas vraiment dans mes valeurs et ne serait pas franchement honnête vis-à-vis du futur père, quel qu’il soit… De plus, même si je ne suis enceinte que de deux mois, je l’aime déjà, ce bambin ! Alors que faire ? Il me faudrait vraiment trouver LA solution, celle qui ne froissera personne. Je me donne encore une semaine pour cogiter…


Quelques jours s’écoulent à ruminer mon acte. Inutile de tergiverser cinquante ans, notre fils étant chez ses grands-parents pour les vacances, je propose à Éric d’inviter Antoine le lendemain pour dîner. Je ne sais pas trop si c’est une bonne idée de les réunir pour leur annoncer une telle nouvelle, mais ça aura au moins le mérite de ne pas avoir à réitérer l’opération.




– La confrontation –


« Ding dong »



La voix de mon Jules accueillant son Judas résonne quelques instants plus tard :



Today, j’ai placé les p’tits plats dans les grands avant d’y mettre les pieds en annonçant ma grossesse surprise à mes deux hommes.

J’angoisse un max. Je cuisine asiatique afin que les deux futurs lauréats potentiels n’aient pas accès à des lames trop tranchantes, même si les baguettes, bien maniées, pourraient aussi se révéler de redoutables armes.


Bon, dans un premier temps, je vais leur servir l’apéro. Ce dernier est accueilli chaleureusement et l’ambiance est détendue… ça ne durera peut-être pas, bien que l’alcool pourrait s’avérer devenir un allié de choix. Éric débouche le saké en souriant tandis qu’Antoine avale sa première chips de crevettes. Moi, je file à la cuisine préparer le reste du repas. En quittant la pièce, je me retourne pour observer mes deux hommes trinquer cordialement et un nœud se forme dans ma gorge… Je les aime tous deux énormément, différemment bien entendu, mais tout aussi fort l’un que l’autre.

De plus, ils sont potes… Pas juste des connaissances, non, de vrais potes ! Et voilà comment dix minutes de plaisir compulsif et irréfléchi risquent de tout envoyer valser. Putain, ça fait chier !


Ils discutent au salon, Éric pouffe de rire… Antoine amuse la galerie et doit lui avoir servi une blague dont il a le secret.

Le riz est cuit, les nems sont roulés, je les plonge dans l’huile de friture. Mes préparations enfin terminées, je récupère un plateau sur lequel j’empile trois bols, les baguettes ainsi que le menu du jour. Ça cause de plus en plus fort au salon, ils ont l’air de bien se marrer, le saké semble faire son petit effet.

Feu ! c’est l’heure de se jeter dans l’arène.



Le repas se déroule dans la bonne humeur. L’on parle de tout et de rien, du boulot, des vacances, des potins du village. Enfin, ils parlent… car moi, j’attends le moment propice.

La discussion entre mes deux compères devient proportionnellement au nombre de verres ingurgités de plus en plus grivoise… Évidemment, les mecs, c’est comme ça ! Hormis le taf, les loisirs et le cul, c’est parfois assez limité. Là, les échanges restent somme toute assez philosophiques : du popotin de la voisine semblant fortement apprécié l’on dérape sur de la génétique…

Je me lance, non sans appréhension.



Je poursuis mon développement :



Et là, Antoine s’étouffe avec son nem et me jette un regard circonspect… notre fameuse séance de galipettes doit certainement lui revenir en mémoire et je le soupçonne d’avoir compris. Éric quant à lui, ignorant le dérapage incontrôlé advenu deux mois auparavant est plus incrédule, j’enfonce le clou :



Puis, le silence… on pourrait entendre les mouches voler alors que mes deux hommes me dévisagent. Antoine n’a toujours pas avalé son nem qui semble lui rester en travers de la gorge ; Éric a carrément recraché le sien tandis qu’une goutte de sueur perle à son front… Le doute l’ha-bite. (mouais, je sais, elle est facile, celle-là ! )



Je n’ai pas le temps de répondre que le principal concerné s’empresse de le faire pour moi en me jetant un regard noir et interrogatif.



Sitôt mon mari ayant franchi le seuil de la porte qu’Antoine, agacé, s’indigne.



Puis il poursuit :



La promiscuité de nos deux corps n’est pas sans me rappeler de doux souvenirs, j’ai à nouveau un moment d’égarement. Un à un les boutons de mon chemisier finissent par sauter, Antoine empoigne tendrement un sein après l’avoir dégagé du soutif qui l’habillait aussi, roule un téton entre ses doigts, je frémis, et ses lèvres se posent sur les miennes. Nous échangeons un baiser langoureux, je suis bien et il ne s’en faudrait d’un rien pour que…

Heureusement, un soupçon de lucidité me permet de m’extirper in extremis de son étreinte pour finalement l’envoyer bouler :



Antoine a tout juste le temps de prendre la poudre d’escampette que mon mari fait son entrée au salon. Il n’manquait plus qu’ça ! C’n’était vraiment pas le moment de se débiner, mon annonce les concernait tous les deux. C’est alors que je me rends compte que ma tenue est encore légèrement débraillée… Avoir le chemisier grand ouvert et un sein à l’air n’est pas franchement la méthode la plus diplomatique pour dévoiler mon faux pas ainsi que ma grossesse surprise à mon Jules !



Agacé, d’un ton sec, je vide mon sac.



Éric, rouge de colère, se prend alors la tête entre les mains et se laisse tomber au sol, s’asseyant contre le mur. Peu à peu, la rage laisse place à de la détresse. Il me fait de la peine, je tente de lui expliquer la situation en adoucissant le ton.



La colère d’Éric monte crescendo, il la contient pourtant en murmurant entre ses dents une rengaine à peine audible « mais pourquoi ? » ; « mais pourquoi ? » Puis, sur le ton du reproche, il me demande :



Oups, ce n’était peut-être pas très opportun de dire ça en de telles circonstances. Éric se lève, rouge de colère, en vociférant :



L’agrippant pour le retenir alors qu’il s’apprête, furax, à prendre congé, je le supplie.



La réponse à cette question semble pourtant se situer un peu plus bas, car je sens sa main s’insinuer sournoisement sous mon jupon pour gravir délicatement mes cuisses. La caresse est douce, je le regarde intensément.



Éric paraît malgré tout troublé et légèrement apaisé. Je poursuis ma tentative de manipulation…



J’assène l’estocade tout en plaquant ma main sur son entrejambe pour flatter ses virils attributs.



Ce disant, je m’agenouille dans le but d’emboucher le calumet de la paix avant qu’Éric n’ait le temps de s’insurger…


« Toc-Toc-Toc »





– L’annonce –



Surpris, Éric se refagote à la hâte, moi, je me contente de tourner, hagarde, la tête vers l’intrus.



C’est donc avec un Éric désappointé et un Antoine tout penaud que je m’installe au canapé, la tension est palpable. Éric lance les hostilités :



Bon, c’est certes flatteur et pas complètement faux… mais quand même, il abuse, il me met tout sur le dos ! J’abonde pourtant dans son sens pour apaiser les tensions, si tant est qu’elles puissent l’être…



J’interviens avant qu’ils ne s’entretuent :



Tout en posant une main légère et caressante sur le haut de la cuisse de mon Jules, je rajoute innocemment :



Ma dextre, elle, se fait de plus en plus entreprenante, Éric est déboussolé et sa respiration s’accélère ; Antoine, lui, est gêné… On le serait à moins, pour ne pas faire de jaloux ma main gauche lui renvoie la pareille, il frémit à son contact, mais n’ose bouger d’un iota.



Comme toute réponse, Éric se contente d’un « humm » de satisfaction. La raideur gorgée de sang qui palpite désormais entre mes doigts ne doit certainement plus lui laisser suffisamment de raison pour lui permettre de formuler quoi que ce soit de cohérent.


Très vite, je me retrouve donc à jouer, un joystick dans chaque main, à une partie bien agréable. L’heure n’est plus aux polémiques, mon voisin de droite, la tête basculée en arrière sur le dossier du canapé respire bruyamment, alors que celui de gauche geint déjà de plaisir.


Puis tout s’enchaîne, nos fringues finissent par voler aux quatre coins de la pièce. Le stress pour l’un et les rancunes passées pour l’autre se changent rapidement en un élan d’amour insoupçonné nous inspirant des positions acrobatiques que même le Kamasutra n’avait pas envisagées. Nos trois corps se mélangent, s’enlacent, s’emboîtent et se superposent à la perfection durant plus d’un quart d’heure dans un océan de délices nous procurant frissons, bonheur, exaltation et bien-être absolu.


Une fois la passion du moment consumé et les désirs assouvis, nous nous retrouvons tous trois, nus comme des vers, entremêlés et silencieux. Le retour au calme est certes tendre et câlin, mais personne n’ose prononcer un mot. Qui aurait pu penser que la situation complexe dans laquelle nous nous trouvions évoluerait ainsi ? Aucun ne doit savoir comment réagir. Éric, la tête posée sur mon épaule, me caresse tendrement et semble avoir oublié ses rancunes passées ; Antoine, lui, est blotti contre mon sein, il paraît un peu songeur et attend certainement patiemment de connaître le sort qui lui est réservé ; quant à moi, je m’interroge… que de temps perdu !


D’une main, je caresse doucement les cheveux de mon grand black pour le rassurer et l’apaiser, tout en me tournant vers mon albinos pour l’embrasser passionnément. Puis, je romps enfin le silence :



La réponse tarde à venir, mon Jules semble hésitant. Antoine, lui, ne dit mot, mais en profite pour me déposer une bise sur le téton qui se redresse, sensible à cette marque de tendresse… Je savoure l’attention en plaquant un peu plus la tête de mon amant contre ma poitrine, lorsqu’Éric réagit enfin :



Impulsivement, peut-être un peu trop, je lui réponds en un souffle :



Éric qui aurait pu se vexer n’intervient pas, mais quelque chose semblant se réveiller plus bas me laisse supposer qu’il approuve, d’autant plus qu’à défaut de s’insurger, il m’embrasse. Antoine, reconnaissant, et certainement aussi rassuré, repart à la découverte de mon corps tellement convoité et, après tant d’années de frustration, si peu exploré… Au risque de casser l’ambiance de cette seconde mi-temps s’annonçant, je reprends la parole :



Je n’obtiens aucune réponse, si ce n’est l’écho des caresses se succédant aux baisers dont me gratifient mes deux amours. Un peu haletante, entre deux soupirs je poursuis :



Je me décide alors, non sans crainte.



Ma déclaration n’a finalement pas l’impact tant redouté, passé l’effet de surprise, nous migrons plus complices que jamais du salon à la chambre…


Faites l’amour, pas la guerre !




– Fin –




*https:/www.youtube.com/watch?v=399wKhdnifo&ab_cannel=Eddykiller7