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n° 20490Fiche technique60440 caractères60440
Temps de lecture estimé : 35 mn
19/09/21
Résumé:  Elle commerce de son corps en posant pour des catalogues de vente par correspondance.
Critères:  fh inconnu amour voir caresses fellation cunnilingu pénétratio portrait -couple
Auteur : Roy Suffer  (Vieil épicurien)            Envoi mini-message
Une femme modèle





Sophie m’alpague sitôt la belle Angélique partie.



En rentrant chez moi, je repense tout de même à cette Angélique. Vraiment une belle femme avec tout ce qu’il faut où il faut, et surtout des yeux magnifiques, envoûtants. À la fois bleus et gris, ils donnent l’impression d’une photo d’éclipse du soleil, des gerbes argentées jaillissant autour de la pupille noire sur un fond bleu foncé. Remarquables. Des images mémorisées de cette fille émaillent ma soirée jusqu’à trouver le sommeil.


La dure réalité quotidienne a tôt fait de faire disparaître Angélique de mes préoccupations, jusqu’au jour où mon portable tinte, m’annonçant un message :



Tiens donc. Que me veut-elle, celle-là ? Encore une manœuvre de cette coquine de Sophie ? En tout cas, c’est plutôt délicat de faire un texto avant d’appeler. Je m’apprêtais à quitter le bureau, je réponds être disponible dans une demi-heure, le temps de rentrer et de me mettre à l’aise.



Mon cœur se met à battre un peu plus fort à cette perspective, les images de la soirée chez Sophie et Marc me reviennent en mémoire. Dîner avec une jolie femme n’est jamais désagréable. Je tente le sobre et élégant, chemisette et costume de lin vert amande. Bingo, elle porte une robe fourreau verte avec une petite veste noire en forme. Bon sang, elle est encore plus belle que dans ma mémoire. Et ces yeux… fascinants ! Le resto n’est pas mal non plus. On nous installe dans un angle d’une grande salle offrant des îlots multiples séparés par des aquariums où gambadent des homards. Apéritif, elle prend une coupe, je demande un whisky, on m’apporte une carte. C’est assez rare, c’est bien. Je commande mon préféré en précisant sans glace.



Il revient avec une coupe remplie de glaçons avec un petit verre de whisky planté au centre. Super ! Rafraîchi sans être dilué. Quant au plateau de fruits de mer, somptueux, tant en quantité qu’en qualité. Je félicite mon hôtesse, histoire de rompre la glace de notre mutuelle intimidation. Après les huîtres et un premier verre de Montagny qu’elle m’a laissé choisir, la conversation s’engage. Elle se livre un peu, me contant son passé de gymnaste, les entraînements, les compétitions, les coupes, jusqu’à ce terrible accident. Ses parents la ramenaient d’une compétition, elle se reposait sur la banquette arrière et n’a pas vu arriver le chauffard alcoolisé qui les a percutés. La voiture est partie en toupie et a fini sa course enroulée autour d’un platane. Bilan deux morts et ses chevilles brisées. Douze opérations, six mois en fauteuil roulant et autant de rééducation.


Orpheline à dix-neuf ans avec juste un bac en poche, un projet de vie détruit. Pour rester dans le domaine sportif, une fois ses capacités partiellement recouvrées, elle a fait STAPS et obtenu son CAP de prof d’EPS à vingt-trois ans. C’est comme ça qu’elle s’est retrouvée dans un collège du Nord où elle a été recrutée par un père d’élève photographe. Depuis, elle partage sa vie entre les corons et le Nivernais où elle a fait rénover la maison familiale, achetant dans le même temps un petit appartement près de Roubaix, ce serait toujours le loyer en moins si elle devait réintégrer l’Éducation nationale.


Le restaurant pas trop bruyant et la distance entre les tables permettent les échanges de confidences. Sa voix douce et profonde est une caresse pour mes trompes d’eustache. Je lui narre aussi mon parcours, le master en sciences de l’éducation, le boulot de formateur puis la décision d’ouvrir mon propre cabinet, mais aussi mes déboires conjugaux ayant, par manque d’expérience, confondu ce qui est beau à l’extérieur avec l’intérieur d’une personne. En guise de conclusion, je lui déclare sentencieusement :



Pour digérer le demi-homard avec une mayonnaise maison parfaite, elle a pris un sorbet poire arrosé de Williamine et moi un colonel. Je la regarde aller jusqu’au comptoir pour régler l’addition, sûrement salée, et je ne suis pas le seul. Des têtes se tournent, des bouches restent béantes. Quelle silhouette d’hyperféminité ! Poitrine, hanches, fessier, démarche féline, tout y est, surtout ces yeux fascinants. Nous décidons de faire quelques pas avant de remonter dans nos voitures respectives, une promenade digestive en quelque sorte. Elle me demande de se pendre à mon bras, prétextant être un peu ivre, j’accepte avec grand plaisir. Je la remercie chaleureusement pour cet excellent dîner et sa délicieuse compagnie.



Nous marchons silencieusement jusqu’au bord de la rivière, des lumières scintillent dans l’eau calme, je regarde son profil à la dérobée.



Nous revenons au parking encore plus lentement, le refus muet de se quitter peut-être. Nos bagnoles sont les dernières, elle se tourne vers moi, elle me regarde, je la regarde. J’ouvre mes bras pour une bise de circonstance, elle y plonge et pose sa tête sur mon épaule, contre mon menton. Slow immobile et sans musique, mes bras se referment autour de sa taille fine, ses seins vrillent ma poitrine. Soudain, elle lève la tête :



Sur ce, elle fonce jusqu’à sa voiture sans se retourner et démarre presque sur les chapeaux de roues. Je reste là pantois, complètement tourneboulé. Piège hypothétique de la séduction. Est-elle un espoir de bonheur ou une promesse de nouvelles souffrances ? « Reste prudent, mon vieux Jérôme, prudent et circonspect. Mais… ‘Je n’ai qu’une seule envie, me laisser tenter, la victime est si belle et le crime est si gai’ comme dit la chanson », pensé-je in petto. Victime, victime, ce pourrait bien être moi au bout du compte. Peu importe, laissons l’effet se faire.


Cette fine mouche de Sophie bourdonne au carreau, et surtout au téléphone. Elle devine qu’il se passe quelque chose entre Angélique et moi, puisqu’elle lui a refilé mon téléphone. Mais elle ne sait rien et ne contrôle rien et ça, ça l’agace. Du coup, elle m’invite à un apéro dînatoire le samedi suivant, Angélique aussi, j’imagine. À moins que ce ne soit pour me passer à la question comme au temps de l’inquisition.


Angélique est bien là, superbe comme d’habitude dans une jupe courte noire très moulante et un chemisier de soie bleu comme ses yeux. Marc lui fait la bise et la fait tourner pour mieux l’admirer.



Ça part fort. On sent bien que Sophie est très agacée. Nous prenons place chacun à un bout du salon, sans s’ignorer, mais sans copiner. Loisir pour moi d’admirer les jambes superbes, charnues et musclées, d’Angélique qui ne me prive pas de croisements et décroisements. Ça y est, j’ai la trique. Première fois aussi forte pour cette femme que je considérais jusque-là inaccessible. Je me recentre sur mon copain Marc, et nous entamons une discussion boulot-politico-sportive, ça calme. Les femmes papotent de leur côté jusqu’à ce que, n’y tenant plus, Sophie lance très fort :



Merci, de rien, du coup je fais un peu la tronche et j’accompagne Marc en cuisine chercher de nouveaux plateaux de ce qui nous servira de dîner. Au retour, Angélique est au supplice. Elle a baissé sa jupe et relevé son chemisier pour montrer à Sophie sa plaque de chocolat retrouvée et le point précis qu’elle a massé. Elle porte un string, indispensable sous une jupe aussi serrée, et nous avons une vue incroyable sur son somptueux postérieur. Marc en est bouche bée, moi aussi je l’avoue. Le temps qu’elle se tortille pour remonter l’étroit fourreau noir, j’ai le temps de photographier mentalement les galbes et la musculature des cuisses et des fesses, le galbe parfait des hanches. L’érection me reprend. Si Sophie est agacée, je sens Angélique excédée. Les conversations glissent sur d’autres sujets, mais dès les petits fours de dessert avalés, la belle modèle se lève et déclare son souhait de partir, toujours pour se préparer à faire la route le lendemain. C’est à Sophie de faire grise mine, d’autant que j’emboîte le pas de sa copine.


Dans l’allée vers la rue, elle me glisse discrètement :



Je suis ses feux arrière jusqu’à un petit pavillon assez coquet dans un quartier résidentiel calme.



L’endroit est sympathique, décoré de plantes vertes avec un petit salon de jardin, une table et deux fauteuils. Elle ouvre grand l’une des baies et, sans reflets parasites, j’aperçois des rangs de légumes.



On fume, on picole, on re-fume, on re-picole. On est bien. Il est une heure du matin, on s’en moque, c’est déjà dimanche. Alors elle m’emmène visiter l’étage, coup d’œil rapide sur sa chambre, claire et fraîche, sur la salle de bains, grande et bien équipée, la petite salle de musculation pour cette athlète et la grande pièce servant de dressing, avec effectivement une douzaine de portants alignés et un mur entier d’étagères. Tout est plein.



Toujours cette même difficulté à nous séparer. Je rentre encore une fois tourneboulé par cette femme qui, en plus d’être remarquablement belle et intelligente, fait son jardin. Incroyable. La semaine s’écoule effectivement très vite et je passe la prendre chez elle, une voiture c’est mieux que deux, pour l’emmener au restaurant chinois. Ce n’est pas mal, au détail près que nos vêtements sentent un peu le graillon en sortant. Il faut attendre une quinzaine avant de nous revoir pour la soirée au restaurant traditionnel-gastronomique. Nous sommes un peu déçus malgré le prix plutôt astronomique. C’est une cuisine assez compliquée et lourde, trop de goûts mélangés, trop de sauces, trop en quantité également. L’excès en tout finit par nuire, on sent un chef à la recherche d’une étoile et qui en fait trop, à notre goût. Entre temps, au cours de mes pérégrinations dans les entreprises, on m’a vivement conseillé deux autres adresses que nous testerons le mois suivant. J’espère que ce sera mieux, car une déception n’incite pas à passer une bonne soirée. D’un côté, nous avions hâte de nous changer et de prendre une douche, de l’autre celle d’avaler deux « Digervit » pour espérer dormir.


Le premier est un japonais, une table chaude. En soi, c’est déjà un spectacle. Les mets légers et colorés sont cuisinés devant vous sur une plaque d’acier sans presque de matière grasse, ça vole, ça saute, ça flambe, ça atterrit par miracle dans votre assiette et c’est prodigieusement bon. Angélique est absolument ravie, moi aussi. Avec les fruits de mer, c’est à retenir, même s’il faut faire une trentaine de kilomètres. C’est elle qui conduit et je lui fais découvrir mon appartement, plus modeste que sa villa, mais avec tout de même une terrasse où nous pouvons fumer en devisant. La saison s’avance, elle va bientôt s’absenter pour un mois, préparation des catalogues automne-hiver oblige.



Nous échangeons quelques SMS, le dimanche essentiellement. C’est un peu chiant d’aller arroser tous les soirs. Au bout d’une semaine, je passe dans une jardinerie et j’en sors avec un équipement impressionnant d’arrosage goutte à goutte, tuyau poreux, asperseurs et programmateur. Je passe un week-end à installer tout ça avec des notices de style « Yquéha » ainsi que quelques sacs de paillage. Impeccable. Je n’ai plus à passer qu’une à deux fois par semaine pour récolter, tous les soirs à la nuit tombante l’installation irrigue les plantes sans excès ni déperdition d’eau. Les plantes ont l’air d’aimer ça, la production est généreuse. J’en mange, mais j’en fais aussi des sachets placés dans son congélateur. Le reste du temps, je galère sur les dossiers de financement à déposer avant la fin de juillet, pour mon cabinet et de nombreuses entreprises. Les aides publiques sont accessibles au prix de dossiers compliqués, répondant à la fois aux exigences de l’État, de la Région et de l’Europe. Un pensum.


Enfin, le dimanche tant attendu est là. Dès le petit déjeuner avalé, je file chez elle. Je profite du matin pour ouvrir et aérer tant qu’il fait presque frais, puis je me lance dans l’arrachage de ces sournois pieds d’herbes qui poussent dès que j’ai le dos tourné. Quelques bonnes poignées de gros sel dans les allées pour finir de les éradiquer. Je déjeune d’une carotte rincée et de deux tomates puis un coup de tondeuse sur la petite pelouse devant la maison. Tout me semble nickel, il faut encore faire « la bascule » des volets, fermer ceux qui passent au soleil et ouvrir ceux à l’ombre. La maison me paraît être fraîche et sentir bon. Il ne me reste plus qu’à me changer et ouvrir grand le portail. À dix-sept heures trente, des pneus font crisser le gravier de l’allée. Angélique sort de voiture, encore plus belle que dans ma mémoire, en short et débardeur, luisante de sueur.



Je commence par décharger sa voiture, ce sera fait. Je prends presque une suée à monter les cartons de vêtements qu’elle a rapportés. Je suis en train de remplir deux verres d’orangeade quand elle sort de la salle de bains dans un petit peignoir oriental fort seyant, très court et très peu fermé, laissant mes regards s’égarer en des zones intimes. Ça y est, je bande. Et ça ne s’arrange pas lorsqu’elle se jette à mon cou et me serre dans ses bras, j’en suis tout ébaubi.



Elle n’a pas pu ne pas sentir mon érection contre son ventre, comme je vois ses tétons tenter de percer le fin satin du peignoir. Elle a l’alibi de la douche fraîche, d’accord. Elle enfile des sandales et fonce dans le jardin.



L’auberge est une ancienne ferme ne payant guère de mine, mais il y a une belle terrasse sous de grands tilleuls, juste au bord d’un petit ruisseau qui glougloute de marche en marche. Dès la mise en bouche, c’est un petit feu d’artifice dans les papilles ; aux queues d’écrevisses sur gaspacho de petits pois frais et compotée d’ail noir, on pleure de joie ; le dos de canette au jus de truffes et échalotes confites nous file un orgasme buccal ; le fromage de chèvre au fruits du mendiant et verdurette à l’huile de noisette étonne et ravit ; et la compotée de rhubarbe au jus de fraises et sorbet menthe fraîche nous achève. On tutoie le divin ! Celui-là aussi, on le place dans le trio de tête.



J’ai filé un coup de patin qui a failli nous propulser dans le pare-brise. Heureusement qu’il n’y avait pas de voiture derrière. Je me suis garé à la première entrée de chemin ; le cœur battant la chamade.



J’ai poussé le cri du loup en levant le nez vers la lune, elle ricanait dans sa petite robe d’été dont le fond blanc reflétait les rayons pâles. Nous avions mangé la même chose et fumé la même cigarette, alors je l’ai prise dans mes bras pour un premier long baiser, hésitant au début, vorace ensuite. Le sol inégal la fit reculer jusque contre la carrosserie.



Ces dix kilomètres n’ont pas existé. Nous sommes déjà dans sa chambre, elle est déjà nue et moi aussi. Magie du désir partagé. Je n’ai pas assez de mains ni de bouches pour parcourir ce corps sculptural offert à ma gourmandise au moins une heure durant. Elle émet des soupirs, des petits gémissements, s’offre totalement à mon délire tactile. Quand ma bouche approche de son origine du monde, elle ouvre largement ses cuisses puissantes et me laisse laper son bonheur liquide comme un affamé. Rassasiée, ma bouche remonte vers son nombril, ses seins dilatés, sa bouche avide, tandis que ma verge s’enfile sans effort dans son écrin de plaisir. Là, elle me bloque de ses bras et de ses jambes repliées pour murmurer :



C’est une cérébrale, à n’en pas douter. Je reste donc immobile, bien planté au fond du ventre chaud et humide, mais mon pénis y vit sa vie et se met à palpiter de puissantes pulsations sanguines. En retour, son étui se contracte aussi, massant délicieusement mon sexe. L’un entretient l’émoi de l’autre et inversement. Et cela dure, dure, jusqu’à ce qu’elle prenne une profonde inspiration, rejette la tête en arrière. Ses ongles pénètrent la peau de mon dos, ses talons s’enfoncent dans mes fesses et une intense vibration parcourt ce corps musclé. Pas de soubresauts, pas de cris, juste une tétanie extrême et totale, comme une crampe généralisée. Il semble que ce soit un orgasme, à la fois puissant et discret. Ce que me confirme son murmure :



Une telle invite ne se refuse pas. J’entame une lente reptation sur cette peau déjà embuée, de façon à faire profiter mon gland de toute la longueur de son vagin, dans un sens puis dans l’autre. Angélique a fermé ses paupières, un léger sourire aux lèvres, exactement comme tout à l’heure au restaurant lorsqu’elle goûtait une bouchée d’un plat nouveau. Elle déguste, elle savoure les sensations. Quelques minutes plus tard, je suis dressé sur mes bras tendus et je laisse aller mon bassin au rythme endiablé de ses coups de boutoir. Nos sexes marquent le tempo d’un clapotis sonore. Angélique me tient les côtes. Elle a ouvert ses yeux étranges et me fixe en m’encourageant :



Même tétanie généralisée, mais cette fois, nous suons l’un et l’autre à grosses gouttes et elle souffle fort. Je décide de la mettre à contribution et nous fais faire un demi-tour, elle sur moi, l’invitant à prendre son plaisir à son rythme. Dieu qu’elle est belle ainsi en amazone, seins aux pointes durcies pointées droit devant, astiquant son clitoris sur mon pubis velu. Je lui tiens les mains, elle me sourit. Je lui pose les mains sur ma poitrine pour empoigner la sienne, elle ouvre la bouche en un O muet d’étonnement. Elle aspire l’air à grandes goulées, mais soudain ses bras semblent la trahir et elle s’affale sur moi. Je l’enserre et mon bassin, avec la complicité des rebonds du lit, entame une rafale de petits coups très rapides qui la propulsent vers une autre tétanie. Des râles accompagnent sa reprise de respiration, comme un coureur exténué. Elle avale sa salive avec peine et se redresse.



Aussitôt, elle s’écarte de moi, restant à quatre pattes, tendant à ma convoitise une rotondité sublime, orbe double largement écartée, vulve dilatée et orifices béants. Je ne peux me retenir de lécher avidement cette olive de chair tendre, du clitoris à l’anus, fourrant ma langue partout où elle peut pénétrer. Cette fois, j’entends un « Oooh ! » et j’imagine sa bouche arrondie comme il y a un instant. Sa cyprine est omniprésente et continue de sourdre en coulant le long de ses cuisses. Mon dard trouve son chemin sans effort, mes mains un vaste champ de préhension. Cette fois je ne pense plus qu’à mon plaisir, qu’au plaisir de baiser cette femme sublime, cadeau phénoménal que la vie me fait. Je pilonne sans égards, et c’est bien nécessaire tellement elle est humide. Parfois je m’arrête brutalement et de courtes tétanies lui creusent les reins et l’incitent à lancer ses fesses à l’assaut de mon mât. Elle aime donc ça, elle en veut encore, je lui en donne.


Mon ventre frappe ses fesses, fausse fessée qui en appellerait une vraie, mais on verra peut-être plus tard. Son cul, sa taille fine, son dos en V, son cou gracile, elle est si belle et si délicieuse que je sens le plaisir monter. Une dernière charge plus rapide et plus forte et les poignards de l’orgasme se plantent dans mes reins. Il y a des éjaculations de jouissance et puis il y a l’orgasme. Celui-ci en est un colossal et me fauche presque jusqu’à la syncope. Je m’effondre sur elle, elle s’effondre sur le lit et se raidit comme une statue de pierre, vibrant comme si on la sculptait au marteau-piqueur. Ses fesses soudain rigides m’essorent la queue comme un tube de dentifrice. Elle se vide d’air dans un grognement de bête agonisante. Nos sueurs et nos sucs mêlés, nos corps enfiévrés, mais sans vie, empilés, la petite mort nous frappe de son néant provisoire.


Il faut récupérer chacun les membres qui nous appartiennent, retrouver doucement la réalité, espérant que la vie ne sera qu’intermèdes entre de tels moments de bonheur. Angélique jette un œil distrait vers le réveil.



Au détail près que, dès qu’elle s’agita, des bruits incongrus de pets humides se firent entendre. Direction salle de bains, j’attends mon tour avant de la rejoindre à la cuisine.



Ce que nous faisons, bénéficiant soudain d’un peu de fraîcheur. Dans la véranda grande ouverte, elle vient se nicher contre moi.



Elle me caresse la queue en m’embrassant goulûment. Je pense qu’une deuxième séance est inéluctable. Elle est même bien plus proche que je ne pense, car Angélique se laisse glisser le long de ma poitrine et embouche mon sexe avec voracité. Je regrette que nous soyons presque dans l’obscurité, car les faibles rayons de la lune éclairent surtout ses yeux, tentant de lire mes réactions sur mon visage. Ce n’est pas une spécialiste de la discipline, j’ai connu mieux, mais elle y met tout son cœur. Quel délice de recevoir une fellation d’une jolie femme, ce don de plaisir sans retour car, jusqu’à preuve du contraire, la cavité buccale de la femme ne contient pas de clitoris. Je le lui dis, et ce faisant je gâche ma turlute. Car c’est une cérébrale, qui veut répondre et débattre.



Puis se redressant, elle me plaque un baiser, une main sur ma nuque, l’autre toujours sur mon sexe.



La table de la cuisine offre le plus proche support sur lequel je l’appuie pour embrocher son somptueux fessier, elle reçoit cet assaut comme une délivrance. Quelques instants plus tard, elle y est à plat dos, cuisses largement ouvertes et poitrine offerte à un pétrissage en règle. Nous terminons cette séance au lit, encastrés l’un dans l’autre quand le sommeil nous rattrape. Il n’est pas loin de midi quand nous nous réveillons, béats de nous découvrir dans le même lit, heureux de n’avoir pas rêvé. Comme la vie est belle parfois !


Je me charge du déjeuner pendant qu’elle déballe ses cartons de vêtements ; carottes râpées, concombre, tomates et aromates du jardin, avec deux œufs durs et un trait d’huile d’olive. Un petit délice rafraîchissant et sain, suivi, il fallait s’en douter, d’une sieste crapuleuse sur le canapé du living. Le téléphone sonne, Angélique va répondre. Nue, un coude négligemment posé sur la console, elle est très à l’aise dans ce costume d’Ève, très à l’aise et prodigieusement belle. Ses gros seins aux larges embases d’une tenue parfaite, l’ample ovale de ses hanches, sa taille fine, ses cuisses puissantes, ses fesses pommées… Quelle merveille ! C’est Sophie qui appelle, bien sûr. Oui, elle est bien rentrée, oui, elle est fatiguée, non, elle ne pourra pas venir à un barbecue samedi parce qu’elle compte partir quelques jours en vacances. Oh ! Le gros mensonge ! Pas si sûr, car une fois la conversation terminée :



Je téléphone, on ne nous accepte qu’à partir du samedi, tout le temps pour nous préparer et faire les fous.


Après s’être émerveillée au col du Petit Saint-Bernard, sur la vue du Mont-Blanc côté italien, Angélique se cramponne à la poignée de maintien sur cette route qui n’en finit pas de monter et de tourner. Puis c’est la délivrance en atteignant la large vallée de Cogne inondée de soleil et… de touristes. Elle est enthousiaste :



Au bout de la route en effet, jusqu’à l’Auberge du Belvédère, la bien nommée, où la patronne nous accueille en m’embrassant à pleins bras. J’y suis connu et reconnu. Excellente table de cuisine familiale, propreté à manger par terre et vue extraordinaire sur le Grand Paradis et le mont Blanc depuis un balcon surplombant Cogne à couper le souffle. Angélique adore. Mise en jambes sur les chemins « à poussettes », il le faut, car on est à 1 800 mètres, puis nous passons une nuit au refuge Vittorio Sella, voir bouquetins, chamois et marmottes.


Ma compagne athlétique grimpe comme un chamois, j’ai presque du mal à la suivre. Cascade de Lillaz, puis montée escarpée au Lago di Loie, mais là, Angélique grimace. Sa cheville droite la fait souffrir. Nous redescendons par le chemin plus facile, mais plus long des fermes de Bardonney. Dès les premiers sapins rejoints, je lui dégotte un gros bâton aussi tordu que noueux. Elle peut s’y appuyer aux endroits où je ne peux pas la soutenir. Le soir, je la masse avec le baume qu’elle a apporté, elle prend des antalgiques, mais nous nous contentons de faire « les touristes » à la maison de la dentelle, spécialité locale, puis à Aoste dans les vieilles rues et les ruines romaines. Annoncer le départ par le col du Grand-Saint-Bernard et les bords du Léman semble être pour elle un soulagement.




Vingt ans plus tard…


Nous sommes de nouveau sur les sentiers « à poussettes » de Cogne. Ce lieu a tellement plu à Angélique que nous y revenons souvent. Sophie et Marc étaient nos témoins à notre mariage, et nos deux grands enfants préfèrent définitivement la mer à la montagne, ils sont en stage de voile aux Glénan. Mon épouse est toujours aussi belle qu’autrefois, ses yeux toujours aussi fascinants et elle me donne toujours autant de plaisir. L’Auberge du Belvédère a fait installer un ascenseur et une rampe d’accès, c’est bien, ça m’évite beaucoup de tracas et de fatigue.


Avec le nouveau fauteuil roulant motorisé, équipé de roues tous-terrains, je n’ai plus qu’à aider Angélique à sortir de quelques ornières ou à surpasser quelques gros cailloux. Les plaques de métal vissées dans sa cheville droite avaient bougé ici-même il y a vingt ans. Elle a serré les dents espérant ne pas repasser sur le billard, mais elle a compensé avec la jambe gauche provoquant un problème identique. L’opération devint inévitable, mais l’état de ses multiples petits os broyés n’a permis qu’une rémission d’une dizaine d’années. Il a fallu des attelles rigides la faisant marcher comme Robocop, puis les chevilles n’ont plus supporté son poids. Nous fondons tous nos espoirs dans un exosquelette que l’on nous promet depuis trois ans déjà…