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Temps de lecture estimé : 87 mn
25/10/21
Résumé:  L’abus d’alcool est dangereux pour la santé... Mais à petite dose et en bonne compagnie, il peut ouvrir des portes que l’on n’aurait jamais osé imaginer.
Critères:  f fh hplusag vacances piscine forêt essayage cinéma collection cérébral revede voir exhib noculotte lingerie attache bondage délire -rencontre
Auteur : Someone Else  (L’abus d’alcool est dangereux pour la santé !)            Envoi mini-message
Single malt, dix-huit ans d'âge




Prologue


Mardi, c’était mon anniversaire, et j’étais seul. Seul, mais pas triste : d’abord, parce que ma chère Agnès, que son boulot d’infirmière en Nouvelle-Zélande occupe visiblement un peu plus qu’à temps plein, s’est fendue de son coup de fil mensuel et que pour une fois, elle n’a pas oublié cette date fatidique. Ensuite, parce que je sais que samedi, tous mes potes seront là et que, comme les années précédentes, cela va être une sacrée fête, d’autant que cela fait un bail que plus personne ne repart sans avoir passé la nuit à la maison. Oh, je les connais assez pour savoir que, quoi qu’il arrive, aucun d’eux ne finira la soirée raide bourré, mais de là à pouvoir reprendre sereinement le volant…


Et puis surtout, il y a eu ce coup de fil à dix-huit heures pétantes – retenez ce détail, cela peut avoir une importance – de cette chère Éloïse, m’annonçant qu’elle viendrait me rendre visite aux alentours de vingt heures. Charmante surprise, d’autant que cela fait plusieurs années que l’essentiel de nos discussions ne se faisait plus que par téléphone.


À l’heure pile, elle était là, un paquet cadeau à la main.



Comment vous dire ? Il fut un temps reculé où Éloïse fut bel et bien ma nièce, à l’époque où celui qui s’appelait mon beau-frère – le frère d’Agnès – avait épousé la mère de la donzelle. Oh, cette union n’a même pas duré deux ans, mais même une fois le divorce prononcé, celle qui était donc devenue dans les faits mon ex-nièce a continué de fréquenter régulièrement la maison, histoire de piquer une tête dans notre piscine à chaque fois qu’elle en avait l’occasion… Mais sans jamais cesser de me considérer, au moins verbalement, comme son oncle.


Soyons clairs : au début, j’avais trouvé ça touchant… Puis au fur et à mesure qu’elle vieillissait, cela devenait un peu gênant, mais aujourd’hui, alors qu’elle a amplement dépassé les trente ans, j’avoue que cela a un petit côté comique qui nous amuse tous les deux.


J’ai ouvert le paquet, il s’agissait d’une bouteille d’un somptueux single malt dix-huit ans d’âge, une pure merveille qu’elle avait dû payer une fortune en la faisant venir d’une de ces îles aussi superbes que désolées et dont le nord de l’Écosse a le secret.



Et là, sans véritable raison, nous nous sommes mis à échanger nos souvenirs… Très vite, et sans que ce ne soit à cause de l’alcool – se biturer avec un tel nectar serait un crime –, nous nous sommes mis à broder sur ce qui s’était réellement passé et, dans un premier temps d’une manière assez soft, sur ce que nous aurions aimé qu’il se passe entre nous.


C’est ainsi qu’au fil de la soirée, j’ai découvert que, des années auparavant, elle avait remarqué le trouble qu’elle provoquait en moi… Certes, ce n’était qu’une adolescente au tout début, mais bien entendu, elle s’est peu à peu transformée en jeune femme dont les courbes ne pouvaient laisser personne indifférent.

Et dans ma tête, j’aime autant vous dire que c’était un joyeux bordel : d’un côté, j’avais le citron en ébullition de la voir se balader dans des bikinis qui devenaient au fil du temps de plus en plus petits et/ou translucides, mais d’un autre côté, je m’interdisais ne serait-ce que d’avoir des pensées salaces envers elle ! Et oui, dans mon esprit bancal, et quand bien même elle était devenue majeure entre-temps, elle était encore un peu ma nièce ! Par contre, le locataire de mon froc, lui, ne se posait pas de questions et j’avais toutes les peines du monde pour qu’Éloïse ne remarque pas les formidables triques qui déformaient régulièrement mon pantalon…


Au fil du temps, j’ai fini par me rendre à l’évidence : jusqu’à preuve du contraire, fantasmer sur une jeune fille n’est pas un crime… Alors, partant de l’idée que rien de tout cela ne serait jamais réel et que de toute façon elle n’en saurait jamais rien, je me suis mis à échafauder des mises en scène plus ou moins avouables dont elle était l’actrice principale tout en sachant, encore une fois, que tout cela resterait à tout jamais virtuel.


En vérité, cette révélation n’a été pour moi qu’une demi-surprise… Mais j’avoue que ma mâchoire a été à deux doigts de se décrocher quand elle m’a avoué que pendant que je me faisais des plans avec elle, elle en faisait de même avec moi ! Alors, là, puisque les portes de l’usine à fantasmes venaient de s’ouvrir, nous nous sommes mis à tout nous raconter, à mélanger de nouveau ce qui s’était réellement passé et tout ce qui n’a jamais eu lieu ailleurs que dans nos esprits peut-être un peu dérangés…


Dans ces récits, où se situe la limite entre le virtuel et le réel ? Nous ne sommes que deux à véritablement le savoir ! Sachez simplement que c’est avec son accord que j’ai écrit ces lignes…



Comme le texte est assez long et n’est en fait qu’une suite d’anecdotes relativement indépendantes les unes des autres, il va être possible de les lire en plusieurs fois grâce aux chapitres mis en place par l’équipe de correction que je remercie par la même occasion.



Prologue

Au commencement…

Une petite robe verte

Retour dans mon grenier

La madone du camping

Le manteau

Héroïne de manga (ou presque)

Le cachemire du Pérou

Un autre retour dans mon grenier

Symphonie pour porte-jarretelles

La vénus en fourrure

Se faire son cinéma

L’appel des sommets

La petite chaîne en or

Poker menteur

Balade à moto

Le moulin de mon cœur (ou presque)

Trique tantrique

Une promenade cheveux au vent

L’appel de la forêt

Épilogue : Retour au temps présent




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Au commencement…


C’était… Il y a longtemps, trop longtemps. J’avais quel âge ? C’est peut-être mieux de ne pas le savoir, cela pourrait choquer les bien-pensants qui s’imaginent qu’à l’inverse d’un produit périssable, le désir charnel doit impérativement attendre la date légale.


Tout ce que je peux dire, c’est que ma mère et son conjoint d’alors avaient loué une villa dans le Sud pour les vacances où Michel et sa chère Agnès – qui ne s’était pas encore mis en tête d’aller faire sa carrière d’infirmière à l’autre bout du monde pour des raisons que j’ignore encore aujourd’hui – étaient venus les rejoindre.


Pour moi, ces vacances n’étaient pas loin d’être le paradis : j’avais sympathisé avec les gamins des voisins et nous passions toutes nos soirées et une bonne partie de la nuit – généralement jusque six heures du mat’ – dans une boîte de nuit locale d’où, on s’en doute, quelques levers pas très matinaux. Qu’importe : ensuite, c’était trempette, bronzage, repas et, et c’est là que cela coince un peu, sieste pour les adultes. Sauf que moi, même en m’étant couchée aux aurores, je ne parvenais jamais à fermer l’œil pendant ce qui était accessoirement les deux heures les plus chaudes de la journée. Bref, en un mot comme en cent, je me faisais un peu chier… D’autant que la fine équipe des potes n’était pas disponible, même si je me souviens plus à quoi elle était occupée.


La villa que nous occupions était en fait un ancien corps de ferme dont une bonne partie avait été plus ou moins laissée à l’abandon, et que, faute de mieux, je m’étais mise à explorer. Dans l’une des granges, certes poussiéreuses, mais finalement en bon état, j’avais découvert un escalier qui menait dans un grenier qui avait sans doute à une époque servi à sécher le linge comme en témoignait les deux pignons à claire-voie, mais surtout l’enfilade de fils dont certains étaient tombés au sol.


Au fond du grenier en question où, grâce sans doute au courant d’air qu’il y régnait, la température était finalement beaucoup plus supportable que l’on aurait pu le penser, j’avais été intriguée par un vieux fauteuil de cuir qui faisait face à ce qui ressemblait au dos d’une bibliothèque. Prenant garde de ne pas passer au travers du plancher – qui par la suite s’est avéré être en parfait état – j’avais fini par découvrir une invraisemblable collection de revues érotiques ou des milliers de filles plus jolies les unes que les autres dévoilaient leurs charmes dans tous les lieux possibles et toutes les positions imaginables. Pas de doute, j’étais tombée sur l’antre d’un célibataire qui venait sans doute régulièrement s’astiquer le mandrin devant ces ravissantes créatures.


Je sais ce que vous vous dites : en général, la gent féminine n’a pas de mots assez durs pour qualifier ces « salopes » bien mieux roulées qu’elles et qui osent poser plus ou moins nues dans ces magazines… Mais moi, tout au contraire et à ma grande surprise, je m’imaginais plutôt être l’une d’elles. Non, franchement, je me voyais bien dans ce garage en train de trifouiller le moteur d’une vieille Corvette, tout juste vêtue d’une salopette beaucoup trop grande pour moi et laissant apparaître ma petite poitrine et une bonne partie de mes fesses… Je me serais bien vue, là, bottes mexicaines aux pieds et Stenson sur la tête, assise au fond de ce vieux pick-up, les jambes largement écartées avec le soleil comme seul vêtement. Ou encore, j’aurais bien aimé jouer le rôle de cette naïade qui paresse nue au fond d’une barque en bord de Loire, le bikini roulé en boule à ses côtés.


Et là, vous vous dites que je me touchais ? Vous m’imaginez, là, la culotte sur les chevilles, le majeur sur le bouton magique et deux doigts enfoncés bien profondément où vous savez ? Et bien, vous avez tort… Non, à l’époque, j’étais toute seule aux prises avec mon imagination et cela me suffisait amplement.


Enfin, disons que j’ai divagué seule avec moi-même pendant pas mal de temps – plusieurs jours en tout cas – jusqu’à ce que quelques bruits suspects finissent par parvenir à mes oreilles. Après quelques recherches, je finis par comprendre : la maison que nous louions était accolée à une autre et ce fameux grenier courrait sans séparation tout du long de ce bâtiment en forme de T. Et là, dans un recoin, je finis par découvrir deux lattes du plancher disjointes situées juste au-dessus du paddock des gens d’à côté.


Il s’agissait d’un jeune couple, la fille n’était d’ailleurs pas beaucoup plus vieille que moi, et autant le dire franchement, ils faisaient l’amour. Enfin, avec le recul, je crois plutôt pouvoir dire que baiser serait un terme plus approprié !


Invariablement, ils arrivaient en courant et, essoufflés, se jetaient sur le lit. Invariablement, la demoiselle n’avait pas de culotte sous sa robe légère et c’était sans doute tant mieux tant le garçon semblait pressé de planter le bâton… Invariablement et toujours dans le même ordre, ils multipliaient les positions – en levrette, à cheval, en missionnaire et j’en passe –, mais cela se terminait toujours dans la même posture : lui derrière elle dans la position de la cuillère, elle les jambes largement écartées comme si elle avait voulu me faire profiter du panorama de la queue de son mec pilonnant sa case trésor, jusqu’à que l’irrémédiable se produise. Là, il se retirait précipitamment et déchargeait une quantité industrielle de foutre sur le ventre de sa partenaire qui, sans doute pour faire bonne mesure, s’empressait de récolter cette semence du bout de ses doigts et de les sucer comme s’il s’agissait d’un divin nectar.


Se doutaient-ils de ma présence ? Je ne le pense pas… Au travers d’une fenêtre poussiéreuse, et par pur hasard, j’avais surpris la fille bronzant seins nus sur sa pelouse, et elle s’était empressée de s’enrouler dans sa serviette… Si je ne peux me prononcer sur son mec, je peux au moins assurer qu’elle, au moins, n’était pas exhibitionniste.


Par contre, je l’avoue, j’aimais beaucoup les regarder se livrer à leurs ébats… Cela me faisait-il mouiller ? En fait, pas beaucoup plus que de mater les filles des magazines : mon plaisir à moi, encore une fois, était ailleurs.


Une idée en chassant une autre, je me mis en quête d’une autre lame de plancher qui aurait eu la bonne idée de me montrer ce qui se passait dans la chambre où Agnès et Michel faisaient la sieste. Et, sans aucun doute, ils la faisaient… Mais pas que.


Certes, il s’agissait toujours de se livrer au simulacre de la reproduction, mais cela n’avait rien à voir avec ce qui se passait à quelques mètres de là : ici, pas de précipitation, mais tout au contraire beaucoup de tendresse, une foule de baisers échangés, et des caresses à n’en plus finir… C’était carrément un autre monde ! Bien avant de finir sur le sol, la culotte de dentelle était caressée, titillée, humée… C’est bien simple, lorsqu’elle disparaissait enfin, je me demande à quel point je n’en éprouvais pas une encore plus grande satisfaction que sa propriétaire ! Ils allaient finalement passer aux choses sérieuses !


Mais il faut croire qu’entre eux, il n’y avait jamais rien de pressant… Bien souvent, j’assistais à une formidable séance de broute-minou qui se traduisait bien vite sur une longue série de gémissements qui duraient de longues minutes avant de déboucher sur une interminable plainte. Si, de temps à autre, elle s’empalait sur lui et que commençait alors une formidable chevauchée qui ne se terminerait que lorsqu’elle serait venue à bout de la résistance de son partenaire, elle le prenait bien plus souvent en bouche, et alors là…


Ma position n’était pas vraiment idéale pour savoir véritablement ce qui se tramait là-dessous, mais cela ne se terminait que lorsque les reins de Michel se révulsaient tandis qu’un grognement assez évocateur remplissait l’espace. Et à chaque fois, elle ne pouvait s’empêcher d’en faire des tonnes en lui montrant, bouche grande ouverte, que la cargaison était toujours là avant de l’engloutir avec un sourire qui en disait long. Puis, elle lui faisait constater que sa bouche était vide avant de se blottir tout ce qu’il y a de plus classiquement dans ses bras, et qu’ils sombrent tous deux dans les bras de Morphée dont ils ne sortiraient qu’aux environs de quinze ou seize heures où, cette fois, nous avions rendez-vous dans la piscine.


Je sais désormais qu’à l’époque, Michel ne s’est jamais douté de quoi que ce soit. N’empêche, leurs cavalcades m’ont donné beaucoup d’idées que j’ai pu appliquer par la suite.




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Une petite robe verte


C’était le même été, juste quelques semaines plus tard. Les papiers du divorce de ma mère avaient pris du retard et c’est pour ça qu’elle m’avait expédié chez Michel pour ne pas m’avoir dans ses pattes. Agnès, en ce qui la concerne, s’en foutait un peu : pour elle, seul n’a jamais compté que son taf d’infirmière, quitte à ce que celui-ci lui vampirise totalement l’ensemble de son existence et de sa vie personnelle.


La veille, j’étais allée au marché où une fille faisait la retape derrière son étal et vantait à qui voulait l’entendre que les culottes qu’elle vendait étaient totalement invisibles sous les vêtements. À vrai dire, je ne me serais sans doute pas attardée dessus si leur prix n’avait pas été dérisoire… Et c’est bien plus par curiosité que par réel besoin que j’en avais acheté quelques-unes que je m’étais empressée d’essayer en rentrant.


Le lendemain matin, cela m’avait donné une idée, d’autant que j’étais retombée par hasard sur une petite robe verte toute simple, mais que l’on m’avait offerte alors que je n’avais que treize ou quatorze ans. Certes, j’étais menue, je le suis toujours aujourd’hui d’ailleurs et j’en suis heureuse, mais j’avais quand même pris un peu d’ampleur depuis le jour où je l’avais enfilée la première fois… Quant à aujourd’hui, je n’en parle même pas.


À l’origine, cette robe quasiment sans manches et au décolleté plutôt sage était courte et assez moulante : là, elle l’était bien entendu encore un peu plus et, bien entendu, elle n’allait pas se rallonger ! Qu’à cela ne tienne, la culotte magique en dessous, j’étais redescendue de ma chambre où j’avais croisé Michel penché sur sa planche à dessin. Il avait juste émis un petit sifflement.



La vérité, c’est que ce n’était surtout pas comme si c’était mon intention ! À l’époque, les hommes savaient s’y prendre pour vous faire savoir que vous étiez à leur goût sans pour autant être lourds ou vulgaires comme ils le sont aujourd’hui, et par-dessus tout, aucune femme n’oubliait que ce désagrément n’est réservé qu’à celles qui sont regardables… Et puis, en cette fin d’été et à deux pas de la mer, je ne risquais pas trop de faire tache tant les jolies filles semblaient s’être entendues pour multiplier les petites robes légères sur des maillots de bain affriolants.


Cette petite balade en centre-ville aurait pu être semblable à toutes les autres si un détail a priori totalement insignifiant n’allait pas foutre un joyeux bordel : sauvagement agressée par une terrible envie de pipi, je m’étais précipitée aux toilettes où l’ongle de mon pouce était passé au travers de la fine étoffe… Soudainement, je venais de comprendre pourquoi ces culottes étaient vendues pour des queues de cerises !


Il n’y avait pas à tergir ni à verser, l’équation était assez simple : tu n’as pas de téléphone – à l’époque, cela n’existait que dans les films de SF – tu es à presque deux kilomètres de chez Michel, ta robe t’arrive grosso modo à dix centimètres en dessous du frifri et ce qui te permettait de te balader à peu près l’esprit tranquille ressemble désormais à un minuscule chiffon qu’il ne te reste plus qu’à mettre à la poubelle ! En clair, le seul choix dont tu disposes est de retraverser la moitié de la ville avec la foufoune qui se la joue plein air, le tout en espérant que personne ne remarque rien.


Dans ce genre de situation, la dernière chose à faire est précisément de tenir sa robe à chaque instant comme si l’on avait une peur panique de la voir remonter, de préférence en étant rouge comme un camion de pompiers et en lançant des regards affolés dans tous les sens. Non, dans ces cas-là, et comme disait si bien Coluche, il faut faire mine que rien, marcher normalement en ayant l’air détendue quitte à jeter régulièrement un coup d’œil à son reflet dans les vitrines, et à périodiquement tout remettre en place sans précipitation pour que le poteau rose – pardon, le pot aux roses – ne soit pas subitement divulgué.


Ce jour-là, j’eus une révélation : après quelques minutes pendant lesquelles j’étais totalement tétanisée, je me surpris à marcher dans la rue quasiment le cœur léger ! Non, cela ne me faisait pas peur, au contraire, cela m’amusait… Bon, il n’était pas pour autant question de montrer mon pôle Sud à tous ceux que je croisais parce que ça, par contre, je sais que cela ne m’aurait pas plu du tout ! Sans compter les réactions des spectateurs et surtout des spectatrices qui sont généralement les plus promptes à traiter de « salope » la fille qui a le malheur d’être simplement un peu moins coincée qu’elles.


Arrivée chez Michel, la logique aurait voulu que je remonte dans ma chambre et que je me ré-emballe la zézette dans un peu de tissu, mais, à le voir ainsi occupé, une autre idée me traversa l’esprit : rester comme ça comme si de rien n’était, juste pour savoir s’il allait se rendre compte de quelque chose et guetter sa réaction… Réaction qui ne vint jamais.


Par contre, il avait décidément été dit quelque part que rien ne se passerait comme je l’avais prévu ! Vers dix-neuf heures, il me proposa un MacDo que bien évidemment j’acceptais, et ce n’est qu’une fois assise dans son coupé, et à l’occasion d’un dos d’âne, qu’il me revint à l’esprit qu’il me manquait un petit accessoire… Non, mais franchement, quelle conne !


Alors que dire ? Que faire ? Comment s’y prendre ? Je dus me rendre à l’évidence, ma seule option était précisément de ne rien faire du tout et laisser les choses venir telles qu’elles l’auraient décidé. Après tout, personne n’avait rien remarqué dans la rue tout à l’heure, Michel non plus d’ailleurs, il n’y avait aucune raison que cela ne change.


Mais, contrairement à aujourd’hui où l’on va tranquillement commander à la borne et où l’on attend à table que l’on vienne vous servir, il fallait faire la queue et attendre patiemment son tour avant que la caissière n’enregistre votre commande… Bon, après, cela allait relativement vite, il faut le reconnaître. Mais ce jour-là, le fast-food était blindé ! C’est alors que je crus voir apparaître un petit sourire narquois sur le visage de Michel… Sourire qui ne s’effaça pas tout le temps où nous faisions la queue, qui dura près d’une demi-heure, au beau milieu d’une bonne centaine de personnes, essentiellement des personnes revenant de la plage par ailleurs.


J’étais sur le point de croquer dans mon sandwich quand Michel se pencha à mon oreille.



En dehors de quelques mères de famille plus ou moins dodues et de leurs gamines, la plupart des clientes étaient de jeunes femmes qui avaient elles aussi enfilé une robe légère sur leur maillot de bain, ce qui n’était pas sans faire le bonheur de quelques mâles qui n’en finissaient pas de baver jusqu’au le sol.



Il avait insisté lourdement sur le « non plus » tout en me regardant dans les yeux. Je manquais de m’étrangler.



Il éclata alors de rire avant de se pencher à mon oreille.



Il fallait bien me rendre à l’évidence : malgré toutes mes précautions, j’avais bel et bien été grillée.



Ce qui aurait pu se passer après ? Eh bien, en fait, j’avoue ne jamais avoir eu le temps d’y réfléchir…




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Retour dans mon grenier


Oui, je sais, pour tout ce qui est chronologie, ce n’est pas gagné… Mais il faudra faire avec, j’ai dû oublier d’indexer mes souvenirs.


C’était donc à l’époque où je passais une partie de mes après-midis à lorgner au travers du plancher les exploits des autres, en espérant un jour les réaliser moi-même. Certes, en sortant en boîte quasiment tous les soirs, je me faisais souvent draguer. Se pourrait-il qu’en ces temps reculés, j’eusse administré quelques fellations à quelques garçons plus mignons et plus sympathiques que d’autres ? Il se semblerait bien que ce soit possible… Mais pour ce qui était de passer à du plus sérieux, ce n’était pas la même musique.


En effet, j’avais pas mal discuté avec quelques copines plus âgées qui m’avaient averti que les garçons, surtout quand ils ont le même âge que celui que j’avais à l’époque, avaient une fâcheuse tendance à tirer plus vite que le fusil et, bien plus grave encore, la sale habitude de te laisser en plan une fois leurs couilles vides. Et puis, quand bien même j’aurais réussi à faire comprendre à un type rencontré deux heures plus tôt que j’étais d’accord pour une séance de radada, mais à condition que cela se passe dans un lit et qu’il me promette de me faire grimper aux rideaux, y serait-il parvenu ? J’en doutais et l’expérience m’a depuis bien souvent montré que j’avais rudement bien fait de me méfier.


Alors, toute seule dans mon grenier, je m’inventais des scénarios et celui qui revenait le plus souvent était qu’un voyeur se cachait là-bas, dans la pénombre, et passait son temps à me reluquer. Bien entendu, il n’y avait personne, mais qu’importe : pour moi, cela faisait l’affaire.


Pendant toutes ces vacances-là, j’avais toujours porté la même robe, l’exact opposé de la verte dont je viens de vous parler : il s’agissait d’une robe paysanne à carreaux que je nouais via une ceinture à la taille et qui m’arrivait un peu au-dessus du genou. Avantage, les deux pans étaient croisés et ne laissaient rien paraître, même s’il suffisait de serrer le cordon un peu plus ou un peu moins, pour passer instantanément d’un décolleté sage à un nettement plus plongeant tandis que le bas avait subitement une propension à voler au vent plus que de raison. Avec le recul, je me dis qu’elle n’a jamais rien révélé d’autre que mes jambes et que c’est dans ma tête que tout se passait.


Mon arme secrète à moi – enfin, celle qui me faisait passablement délirer – c’était une petite culotte en coton écru que j’avais en plusieurs exemplaires. Oh, pas un de ces minuscules triangles de dentelle qui, non contents de ne rien cacher, s’enfouissent entre vos lèvres à la vitesse de la lumière et dont l’arrière a très vite fait de vous scier le fondement… Non, tout au contraire, quelque chose de confortable et dont la seule excentricité était que les deux parties étaient simplement jointes par des cordons noués sur les hanches. Quelque chose de sage, en fait…


Enfin, quand je dis sage, cela aurait pu être le cas si j’avais pris un 38 plutôt qu’un 36… C’est bien simple, lorsque je l’enfilais, je n’avais pas trop de mal à y mettre l’intégralité de mes fesses tandis que les poils de mon pubis restaient sagement cachés derrière la fine étoffe. Par contre, si j’avais la bonne idée de marcher un peu vite, de monter en voiture ou un bête escalier, ou d’une manière générale, de cesser d’y penser, je pouvais être certaine qu’une bonne partie de mon anatomie allait se retrouver à l’air libre. Cela aurait pu être désagréable, mais, comme cela se passait sous ma robe et loin des regards curieux, cela m’amusait… Régulièrement, l’avant descendait jusqu’à la limite de mon sourire vertical en laissant apparaître la quasi-totalité de ma toison ou, à l’inverse, je retrouvais l’arrière de cette culotte au beau milieu de mon popotin.


Agaçant ? Oui, sans doute, cela aurait pu l’être… Mais pour moi, c’était l’accessoire quasiment indispensable lors de mes rêveries là-haut, dans mon grenier. Je desserrais le cordon de ma robe pour qu’elle puisse s’ouvrir jusqu’à l’aine, et même bien plus selon l’humeur du moment. J’aurais pu l’ouvrir complètement pour laisser apparaître mes seins, mais je n’y tenais pas : dans mon trip, le voyeur ne devait pas se douter que j’étais parfaitement au courant de sa présence et qu’en vérité, c’est moi qui jouais avec lui et non l’inverse.


Alors, cette culotte, je la montais, je la descendais… Les deux jambes posées sur les rebords du fauteuil et le coquillage parfaitement offert à la vue de cet observateur imaginaire, je la glissais sur le côté pour qu’il puisse jouir de la vue de son sillon intime, je tirais dessus jusqu’à ce qu’elle rentre entre mes lèvres, et puis je recommençais…


En général, au bout d’un certain temps, je ne la retirais pas tout à fait, prenant bien soin de la laisser pendouiller à ma cheville, et là, j’ouvrais et je refermais les cuisses, je faisais mine de cacher ma chatte avec mes mains avant, tout au contraire, de ré-ouvrir les jambes pour la laisser réapparaître dans la plus parfaite impudeur…


Je mouillais ? Oui, bien sûr, quelle question ! Je me touchais ? Oui, cela allait de soi, de l’eau avait coulé sous les ponts depuis mes premières visites… Je jouais donc avec ma toison soyeuse, tirait sur cette douce fourrure pour mieux écarter mes lèvres avant de caresser de nouveau ce fin duvet… Mon clito ? Oui, bien sûr, de temps à autre je l’effleurais, l’agaçais, le titillais… Tout comme l’orée de mon sexe où je prenais un malin plaisir à n’introduire qu’une seule phalange, mais sans jamais aller plus loin.


En fait et pour dire la vérité, j’aurais pu tout à fait m’occuper de moi-même jusqu’à m’envoyer sur orbite, mais je n’y tenais pas. Pourquoi… d’autant que personne n’en aurait jamais rien su ? Bonne question ! En tout cas, si je ne le faisais pas, ce n’était pas à cause du poids des interdits ou je ne sais quoi, non, je n’avais pas envie, c’est tout. J’aimais me donner du plaisir, mais, sans trop que je sache pourquoi, me faire jouir ne faisait pas partie du programme.


Par la suite, j’ai un peu pimenté le jeu : la culotte, je la laissais accrochée à un clou juste sur le montant de la porte, à plusieurs mètres de moi, juste pour le fun. En fait, je m’imaginais que si d’aventure quelqu’un montait subitement l’escalier, et étant donné que j’étais confortablement installée à l’autre bout de cet immense espace, jamais je n’aurais le temps d’aller jusqu’à elle, et encore moins de la ré-enfiler avant que la personne en question n’apparaisse sur le seuil où, par ailleurs, il était impossible de rater l’objet du délit…


Dans la réalité, et vous vous en doutez, jamais personne ne monta… Mais dans ma tête, c’était un autre monde ! Mon admirateur secret finissait par ne plus tenir et là, il surgissait de la pénombre, son énorme chibre à la main… Qui était-ce ? En fait, je n’en sais rien, il ressemblait plutôt à l’un de ces beaux gosses à la musculature imposante et au cul d’acier qui peuplaient d’autres magazines trouvés dans la soupente. Le lascar qui fréquentait ces lieux naviguait-il à la voile et à la vapeur ? Cela restera pour toujours une énigme… Mais une chose est certaine, dans mon délire, mon gars, là, malgré ses longs cheveux bouclés et son visage d’ange, il n’était pas homo ! Il m’attrapait par la taille et, sans un mot, me posait sur un vieux meuble poussiéreux avant de m’embrocher séance tenante. Ses yeux d’un bleu d’azur planté dans les miens, je m’émerveillais d’une telle force et d’une telle beauté tandis qu’il me pilonnait comme un dément… Je le sentais grossir en moi encore et encore jusqu’à ce qu’il ne parvienne plus à se retenir et qu’un flot de lave envahisse mes entrailles.


Par la suite, je poussais le bouchon un peu plus loin et ce fut carrément la robe je j’accrochais à ce clou et, à partir de cet instant, je passais toutes ces premières parties d’après-midi intégralement nue avec comme seul spectateur mon chimérique compagnon. J’essayais de reproduire les poses des filles des revues, m’imaginait les photographes et les techniciens s’efforçant de rester le plus professionnels possible alors que d’invraisemblables triques déformaient leurs pantalons…


Dans mon esprit, de jeunes et beaux gosses esseulés s’astiquaient sur ma plastique sans faille – bizarrement, quand tu te fais ce genre de plan, tu ne penses pas au gros Robert, routier de son état, qui se pogne tranquillement dans son camion en attendant de pouvoir reprendre la route – et j’étais au paradis. Avec le recul, je me dis que c’est con, mais vous n’avez pas idée du nombre de bons moments que j’ai passés – ou que j’aurais pu passer – dans cette soupente.




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La madone du camping


Cette fois, autant essayer de vous la faire court : j’avais été invité à un congrès d’architectes où il est toujours bon de se faire connaître d’éventuels prospects. Problème : le congrès en question avait lieu en même temps que je ne sais plus quel concert et il n’y avait plus aucune chambre de disponible, ou alors à des kilomètres de là… Je m’étais donc rabattu sur un mobile home dans un camping cinq étoiles avec la ferme intention de faire ensuite durer le plaisir une semaine, histoire de bien décompresser avant de repartir au turbin.


Logiquement, j’aurais dû y aller seul… Mais cela, c’était sans compter la venue d’Éloïse qui, les yeux pleins de larmes et complètement dévastée, m’avait avoué qu’elle venait de se faire larguer par son copain du moment, un certain Chris. Dès lors, que faire ? La laisser se noyer dans son chagrin ou essayer de lui changer les idées en l’emmenant avec moi ? Vous avez sans doute déjà une idée de la réponse…


Pendant les trois premiers jours, je ne la croise quasiment pas, et pour cause : je bosse, moi, môssieur ! Cependant, je parviens quand même à lui glisser dans le creux de l’oreille que tant qu’à se balader en maillot de bain du matin au soir et du soir au matin, il serait plus pertinent de s’enrouler dans un grand foulard plutôt que dans une serviette de bain qui, de toute façon, ne sert strictement à rien puisque la température est telle que tu sèches en trois minutes top chrono.


Bref, le colloque est fini, il ne me reste qu’à classer mes papiers et je pourrais, moi aussi, aller sereinement profiter d’un repos bien mérité. Le terrain de boules m’attire encore plus que le plan d’eau, c’est dire ! Je jette un œil à la fenêtre, mais n’y aurait-il pas quelque chose qui cloche ?


Enroulée dans son foulard, Éloïse vient de partir rejoindre Anaïs, une copine rencontrée le jour de son arrivée… Rien d’anormal, direz-vous, à un petit détail près : aux dernières nouvelles, elle n’a eu le temps dans l’urgence du départ que d’emporter un seul maillot de bain, et celui-ci est tout simplement en train de sécher sur la corde à linge. La porte de sa chambre est ouverte, tout comme sa valise d’ailleurs, et je jurerais qu’elle n’a rien défait, à commencer par son petit stock de culottes toujours parfaitement rangé… Ce qui veut tout simplement dire qu’à moins qu’elle se soit fait prêter un autre bikini, elle est tout bonnement à poil sous ce fameux foulard et espérons qu’en dehors de moi, personne ne puisse s’en douter !


Rappelons qu’à cette étape de l’histoire, Éloïse est déjà majeure et vaccinée et qu’elle peut donc bien disposer de son corps comme elle l’entend, d’autant qu’il n’y a que très peu de chances qu’elle ou moi croisions une tête connue dans cet immense camping à plus de quatre cents kilomètres de chez moi. Par contre, je lui en parlerai à l’occasion, je ne tiens pas à la voir revenir entre deux flics pour trouble à l’ordre public ou exhibitionnisme ! Je la connais suffisamment pour savoir que, quoiqu’il arrive, elle ne s’offusquera pas de ma remarque.


Midi : son horloge gastronomique a parlé, la revoilà. Tandis que nous mettons la table et après avoir mentionné qu’elle est ravissante dans cette tenue, j’aborde la question fatidique… Mais en guise de réponse, je n’ai droit qu’à un sourire, à un simple nœud qu’elle défait et à un foulard qui tombe sur le sol… Et là, sans se soucier que notre terrasse est quand même passablement ouverte aux quatre vents, elle prend tout son temps pour me laisser reluquer sa petite poitrine, son ventre plat, sa petite touffe brune coupée très ras, et ses compas interminables.



Bien qu’un peu gonflée, sa réponse se tient : elle s’est juré de se venger de ce connard de Chris… Ce dernier sera cocu à son tour avant la fin de la semaine, elle se l’est promis ! Et elle profite de l’aubaine et de ce que personne ne la connaît pour maximiser ses chances de rencontrer celui qui lui permettra de réaliser sa promesse.



Pendant deux ou trois jours, je regarde, amusé, déambuler la demoiselle. Je ne peux m’empêcher de me dire qu’il faut vraiment que ses godelureaux n’aient pas les yeux en face des trous pour ne pas remarquer qu’il y a anguille sous roche !


Il n’est pas encore six heures du matin lorsqu’un fracas me réveille : un coup d’œil par la fenêtre de la piaule pour découvrir qu’Éloïse et sa copine sont en train d’essayer de sortir le matériel de pêche du cabanon… Manque de chance, ceux qui sont passés avant nous avaient une conception assez personnelle du rangement, et c’est pourquoi elles sont en train d’essayer de réunir tout le matos et de démêler les lignes à quatre pattes dans l’herbe. Un quart d’heure et un bon paquet de noms d’oiseaux plus tard, elles ont disparu, il est donc temps de me rendormir.


Bien installé dans mon transat et plongé dans un excellent bouquin, ma matinée s’écoule… Ce sont des éclats de rire que je connais bien qui me font relever les yeux : les deux filles sont de retour et, à en juger le grand vide qu’il règne dans leur bourriche, ce n’est sans doute pas le résultat de leur pêche qui leur donne le sourire.



Connaissant Éloïse, je me demande si tout cela n’a pas un rapport avec le fait qu’elles portent toutes deux une jupette à volants achetée la veille au libre-service du camping… Comme un certain maillot de bain est toujours en train de sécher, j’ai une petite idée de ce qui se cache – ou pas, d’ailleurs – là-dessous… Quant à Anaïs, les deux minuscules bandes de dentelle blanche qui dépassent de la ceinture de sa jupette, juste au niveau des hanches, me laissent à penser qu’elles ne sont pas reliées à une culotte de grand-mère.


Dès lors, je vois bien le plan : elles se sont pointées, se sont assises dans l’herbe pour essayer de remettre tout ce matos en fonction et, sans doute agacées, elles ont dû oublier qu’elles étaient toutes deux très court vêtues et que les gars des alentours n’avaient pas forcément les yeux dans leur poche… À partir de cet instant, je veux bien parier que pour les pêcheurs qui étaient à côté d’elles, les truites, brochets et autres gardons sont subitement passés au second plan.


Le lendemain, c’est le 14 juillet et, sans surprise, les filles veulent aller au bal, il n’y a rien de plus normal que de vouloir vivre sa vie… Heu, je m’égare. Cependant, compte tenu de ce qui s’est passé la veille, je prends Éloïse à part.



Elle éclate de rire.



Bon, encore une fois, elle est majeure, vaccinée et tout le bazar, je ne vous fais pas de dessin. Moi, je reste tranquillement le nez dans les étoiles en attendant le feu d’artifice, et celui-ci vient de se finir lorsque mon portable vibre. Sans surprise, c’est un message d’Éloïse qui me dit de ne pas m’inquiéter et qu’elle rentrera très tard. S’est-elle trouvé un partenaire ? Entre nous, c’est tout le mal que je lui souhaite.


Deux heures du matin, c’est cette fois le cliquetis caractéristique de mon ordinateur portable qui me sort du cirage. Bien qu’à moitié dans le pâté, j’ouvre le mail qui m’a été envoyé, mais, 56k obligent, les pièces jointes mettent trois plombes à s’ouvrir. Ma mâchoire manque alors de se décrocher : Éloïse m’a habitué à m’en faire des sévères, mais celle-ci n’est vraiment pas piquée des vers.


Nue comme un ver et le sourire jusqu’aux oreilles, elle est en compagnie d’un garçon et, de toute évidence, il est en train de lui visiter l’entresol. La première photo pourrait laisser un doute sur la réalité de cette pénétration ? La seconde se charge de le dissiper en offrant un gros plan sur une queue de belle taille profondément fichée dans sa cour des miracles. S’ensuivent d’autres clichés où elle s’en prend visiblement des longueurs dans la position de la levrette, un autre où elle est à quatre pattes en train de pomper ce gros chibre, et un dernier gros plan sur sa salle des fêtes dégoulinante de foutre.


Mais pourquoi m’envoie-t-elle tout cela ? Jusqu’à preuve du contraire, sa vie sexuelle ne me regarde pas ! Mais, à y regarder de plus près, il y a dû y avoir une fausse manœuvre dans la mesure où le fichier a été envoyé à deux destinataires, ma pomme et un certain Chris, qui va sûrement être ravi de le recevoir… En tout cas, cela confirme l’impression qui est la mienne depuis longtemps : Éloïse est une fille charmante, mais il vaut mieux éviter de trop la prendre pour une bille…

Et ce dernier point, lui, il est à cent pour cent vrai et ne doit strictement rien à mon imagination.




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Le manteau


Je vais vous faire une confidence : j’aime faire l’amour… Mais en vérité, ce que j’aime par-dessus tout, c’est varier les plaisirs. Tirer un coup chez soi… Pas de problème ! Mais alors sur le lit, sur la descente de lit, sur le sol, dans le couloir, dans le fauteuil du bureau, sur la table de cuisine, dans l’escalier, dans le grenier, à la cave, dans la buanderie, sur l’établi de l’atelier, dans le garage, dans la voiture dans le garage, mais aussi dans le couloir, sur le perron, dans la pelouse, dans la véranda, sur la terrasse, dans le cabanon du jardin… Mais ce qui me fait triper au-delà de tout le reste, c’est de prendre des risques. J’ai lu quelque part que celle qui ne s’était jamais fait surprendre sur un capot de voiture, la jupe relevée et la culotte sur l’essuie-glace alors que le gars a encore la teube à la main et le froc sur les chaussettes ne sait pas ce que vivre veut dire… Et je partage cet avis. Cependant, j’aimerais y mettre un bémol : lorsque ce genre de plan se produit, cela vous donne une formidable occasion de vous marrer… Mais uniquement après, lorsque tout est fini. Parce qu’à titre personnel, baiser en public, non merci… Il y a une différence entre prendre des risques et s’exhiber, je dirais même que cela n’a rien à voir.


Pourquoi est-ce que je vous raconte ça ? Parce que cet hiver-là, j’ai un copain… Une sorte de sexfriend avant l’heure, dont le seul défaut, en dehors de ne pas être très disponible pour cause d’études de haute volée, est de ne pas avoir beaucoup d’imagination.


Oui, je l’avoue, j’aimerais tellement que Michel soit à mes côtés… Alors, pour me donner le change à moi-même, je profite de ce que la mode est aux longs manteaux façon doudoune qui ressemblent à ceux que les Canadiens portent sur leurs tenues de soirée quand la température devient carrément polaire.


Le mien, bien entendu, n’a rien à voir… En tant qu’étudiante toujours un peu fauchée, je l’ai acheté pour à peine une quinzaine d’euros et c’est sans doute pour cela qu’il n’est en réalité pas très chaud. Qu’importe, il ne gèle jamais à moins vingt dans nos contrées, et puis surtout, cela me permet de le mettre quand je pars à la fac même quand le temps est simplement maussade.


Et dessous, direz-vous ? Et bien, en général, et étant donné que je ne vais pas arrondir mes fins de mois à l’horizontale avec un vieux cochon, je porte un bête jean et un pull… Je vous rappelle que c’est en amphi que je me rends et je n’en suis pas encore à avoir besoin d’aller arpenter le trottoir pour assurer mes fins de mois.


Par contre, de temps en temps, je me pique un délire pour moi toute seule… J’enfile une paire de bas autofixants, mon manteau par-dessus et, sans aucun autre vêtement en dehors de mes chaussures, je m’en vais me balader dans la rue. De temps à autre, j’entre dans un magasin où j’achète une babiole quelconque… En vérité, l’essentiel est ailleurs : il est dans le regard de tous ces types qui n’imaginent pas une seule seconde que je suis quasiment nue à dix centimètres d’eux.


Mais en vérité, il y a encore plus fort… L’imaginaire masculin est ainsi fait qu’une telle tenue déclenche quasiment à coup sûr quelques sifflets plus ou moins admiratifs. Et encore, qu’est-ce que ce seraient s’ils se doutaient de quelque chose ! Dans ces cas-là et en fonction de mon état d’esprit du moment, ils ont droit, au choix, à une superbe indifférence ou à un majeur tendu bien haut. De toute façon, je m’en moque : les cours d’autodéfense que je suis régulièrement m’ont plusieurs fois sauvé la mise… Le meilleur étant que, ces fois-là, j’étais habillée de façon plus que classique. Mais revenons à nos moutons.


Lorsque je me balade comme ça, dans la rue, j’aimerais tant que Michel soit là avec moi… Il serait le seul dans la confidence, il me demanderait sans doute de m’asseoir sur des marches dans un endroit qui semble très exposé, mais qui, en réalité, ne le serait pas vraiment, il en profiterait pour apprécier le point de vue sur ma sainte chapelle libre ouverte à tous les vents, il me dirait à quel point je suis belle et peut-être même à quel point je le fais bander…


Et puis, là-bas, il profiterait d’une porte d’immeuble mal fermée pour me demander d’ôter ce fameux manteau, et au beau milieu du hall, alors que je ne suis vêtue que de mes bas, je défilerais pour lui tout en craignant à chaque instant que quelqu’un ne déboule de l’escalier ou que les portes de l’ascenseur ne s’ouvrent…


Il sourirait de mon trouble, me demanderait de me rhabiller, et nous ressortirions du bâtiment où le froid me ressaisirait, faisant durcir encore un peu plus la pointe de mes seins et frigorifiant mon entrejambe pourtant brûlant comme l’enfer…


Alors, je profiterais de la moindre porte de garage restée ouverte pour l’attraper par la main, et là, profitant de ma tenue, il me prendrait comme ça, directement sur le mur, sans la moindre préparation… Je m’efforcerais de retenir mon cri de triomphe lorsque sa queue franchirait la porte de mon jardin secret et je serrerais les dents plus fort encore lorsqu’il se déverserait en moi… Mais tout cela, ce n’est valable que dans ma tête : faute d’avoir Michel avec moi, j’en suis simplement resté à l’expérience de me promener nue sous mon manteau en me disant que, finalement, ce n’est déjà pas si mal.




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Héroïne de manga (ou presque)


Vendredi soir : la météo est exécrable, le financement du dernier contrat que j’aurais dû signer s’est avéré foireux jusqu’au trognon. Il fait nuit… Fin de journée de merde, succédant à une semaine de merde ? Et ben non, pas tout à fait, puisque Éloïse vient de rentrer de la fac.


En fait, elle revient quasiment tous les week-ends, sauf quand elle est invitée à une soirée ou qu’elle en organise une elle-même. Et encore, dans ces cas-là, il est bien rare qu’elle ne passe pas le dimanche à la maison.


Elle entre, pose son sac, me fait la bise, nous échangeons quelques banalités.



En fait, la Conciergerie est un centre commercial comme il en existe des centaines d’autres en France… Mais à cette heure tardive, et compte tenu du temps dégueulasse, le moins que l’on puisse dire est qu’il n’y a pas foule. Elle m’attrape par le bras.



Ce que j’en pense ? Comment dire ? Il s’agit de la parfaite tenue d’étudiante d’inspiration japonaise, avec la courte jupe écossaise à carreaux bleus et verts, le chemisier blanc et la cravate assortie.



Comme toute bonne étudiante qui se respecte, Éloïse est éternellement en galère de thunes, et ce n’est pas ces cent francs à peine qui me mettront sur la paille.



Elle s’accroche à mon bras comme une gamine devant un magasin de jouets.



J’en reste sur le cul… Certes, depuis le lointain épisode de la robe au MacDo, je ne m’étonne plus de rien, mais tout de même.



Je souris, une idée vient de me traverser l’esprit.



Elle rosit de plaisir… Dans sa tête, j’ai le sentiment de savoir ce qu’il s’y passe : d’un côté, elle n’en attendait pas tant, mais, en même temps, le risque de se faire griller par la vendeuse est loin d’être négligeable ! Et, comme cela a déjà été dit plusieurs fois ici, il y a une sacrée différence entre prendre des risques et aimer se faire prendre.



Quelques instants plus tard, le rideau s’écarte légèrement et le bras d’Éloïse apparaît, une magnifique culotte de dentelle rose à la main… Je m’empresse de la fourrer dans ma poche, mais la boutiquière, elle, n’en croit pas ses yeux.



Cette fois, le rideau s’ouvre sur une bonne vingtaine de centimètres, ce qui me permet d’avoir une vue globale de l’anatomie d’Éloïse qui, bien entendu, est totalement nue. Côté face, en direct, j’ai une vue imprenable sur son adorable petit cul et les courbes graciles de ses hanches, tandis que côté pile, dans le reflet du miroir, sa petite poitrine me saute au visage tandis que le triangle brun de son sexe m’électrise… Heureusement que cela ne dure pas trop longtemps sans quoi je finirais avec le regard d’un caméléon, un œil qui regarde en bas et l’autre en haut ou l’un à droite et l’autre à gauche.


Elle ressort de la cabine en faisant virevolter sa jupe. Que dire ? Qu’elle est splendide et que tout cela lui va à ravir ? C’est une évidence, même si le tissu du chemisier blanc est si fin qu’il laisse nettement apparaître la pointe de ses seins, alors que, parallèlement, la petite cravate lui donne tout au contraire un petit côté ingénu de jeune fille sage. Quant à la jupe qui au final ne m’apparaît pas aussi courte que dans la vitrine, elle semble encore allonger les gambettes de la miss.



Là-dessus, elle fait mine de ramasser quelque chose sur le sol, ce qui a pour conséquence immédiate de me laisser entrevoir ses fesses nues… La vendeuse sourit.



Aussitôt sorti du magasin, et Éloïse rhabillée classiquement, c’est à mon tour de la prendre par le bras.



L’autre magasin est tout aussi désert que le premier, mais l’heure de fermeture approche. Lorsque je bossais pour un employeur, j’avais horreur de ces gens qui se pointaient dix minutes avant le baisser de rideau, le plus souvent pour des broutilles… L’affaire est réglée en deux temps trois mouvements : deux paires de bas autofixants noirs, l’une classique et l’autre plutôt résille, ainsi qu’une paire de chaussettes blanches qui lui arrivent au-dessus du genou. Ajouté à la tenue de pseudo-écolière, nul doute que cela va avoir un effet bœuf.



Elle se mord la lèvre inférieure, visiblement ravie.



Sans surprise, la porte de la maison est-elle à peine refermée qu’elle file dans la salle de bain. Les femmes sont toujours très longues à se préparer ? Ce n’est pas le cas d’Éloïse qui ressort à peine cinq minutes plus tard. Et là, comment dire ? Elle était belle au sortir de la cabine d’essayage ? Eh bien, là, elle est carrément à tomber !


Faute de pratique, ses talons ne sont pas très hauts et pourtant ils transfigurent une silhouette qui n’en avait pas vraiment besoin… L’association des bas et des chaussettes semble avoir raccourci la jupe qui est à deux doigts de ne pas réussir à cacher la salle des fêtes, phénomène encore amplifié par la position légèrement cambrée qui, de plus, en rajoute encore au niveau de cette petite poitrine dont les pointes sont désormais nettement visibles. Et puis, histoire de faire bonne mesure, elle y ajoute un sourire plein de sous-entendus… Surtout, ne pas perdre les pédales : est-ce le soupçon de maquillage ou le petit coup de brosse sur ses cheveux ? En tout cas, sa ressemblance avec l’une de ces créatures de rêve chères au dessinateur italien Manara est frappante.


Cerise sur le gâteau, et bien que la jupe se balade à chacun de ses pas, jamais la bordure de dentelle de ses bas n’apparaît… Elles ne doivent pas être bien loin, pourtant ! Pour moi, cela va au-delà de ce que j’avais espéré : dans ce genre de plan, j’estime qu’on a vite fait de passer du bandant au vulgaire. Elle se tourne vers moi.



J’avoue qu’elle n’a pas tort, la demoiselle… Sans compter qu’au pire, il sera toujours temps d’effacer la carte mémoire par la suite. Cependant, quitte à jouer les photographes, autant faire en sorte que cela soit fait selon mes goûts.



À partir de cet instant, c’est un véritable festival qui commence. Elle monte et descend l’escalier pour que moi, bien entendu placé en contrebas, puisse profiter de l’invraisemblable spectacle des ses jolies gambettes, de ses bas, de sa jupe qui frémit à chacun de ses pas… Son petit barbu, que je n’ai somme toute pas vu aussi souvent que ça, m’apparaît alors, en long, en large et en travers, je m’extasie de cette toison impeccablement peignée, de ces lèvres couleur de miel, du galbe de ce ravissant petit cul… C’est bien simple, en moins de dix minutes, les accus de mon appareil crient grâce, et la carte mémoire n’est pas loin de faire de même.



Deux minutes plus tard, elle s’est simplement assise dans les marches de l’escalier et, exactement comme je lui ai demandé, n’a pas trafiqué intentionnellement la pose. Non, elle n’a pas, comme on le voit trop souvent dans certaines revues – et aujourd’hui sur internet –, les compas ouverts à l’équerre et la moule offerte aux quatre vents… Mais ce n’est pas pour autant que son sillon intime agrémenté de quelques poils follets se cache à ma vue, et le contraste de ses bas noirs sur sa peau claire est absolument fabuleux.


Et c’est reparti pour une nouvelle série ! Eh bien non, en fait, puisque le carillon de la porte vient de retentir. Un coup d’œil à la fenêtre, c’est Georges, un pote avionneux… Et je ne peux raisonnablement l’envoyer bouler, il m’a dépanné trop de fois sur le terrain pour le laisser tomber. Et puis je le connais, il va lui falloir trois bricoles qu’il n’a simplement pas en stock, cela ne durera pas longtemps… Mais, par précaution, je fais discrètement signe à Éloïse de se planquer… Prudence est mère de sûreté.


Pas manqué, il est en rade de corde à piano et de guignols… Que je m’en vais de ce pas lui chercher ! En temps normal, je l’inviterais à descendre dans mon antre, mais une mauvaise chute lui rend les escaliers difficilement praticables, je le laisse donc patienter quelques instants dans le salon.


Lorsque je reviens, le gaillard n’a pas bougé d’un centimètre… Mon apprenti modèle non plus, d’ailleurs, toujours assis tout en haut de l’escalier, hors de la vue de mon camarade qui, naturellement, ne se doute de rien.


Parce que là-haut, c’est la foire ! J’avais demandé à ce qu’elle ne prenne pas de poses obscènes ? Tu parles ! La jupe sous les fesses et remontée jusqu’à la taille, les jambes largement écartées et les genoux quasiment sous la poitrine, elle m’offre une vue totalement imprenable sur son trésor et sur son abricot juteux qui, sans doute à cause de la position, est en train de bayer aux corneilles. Et, comme si cela ne suffisait pas, elle passe et repasse ses doigts entre ses lèvres, les écarte un peu, beaucoup, passionnellement, à la folie, jusqu’à me révéler carrément l’entrée de son sexe, d’y plonger un doigt ou deux avant de recommencer à se titiller ostensiblement le bouton magique, le tout dans un silence de cathédrale et me regardant dans les yeux.


Comment est-ce que je ne pète pas un câble ? Comment est-ce que je parviens à ne pas envoyer bouler Georges dont les conversations sont d’habitude plutôt intéressantes ? Comment s’y prend-il pour ne pas remarquer que j’ai tendance à répondre à côté de ses questions et que ce n’est pas lui que je regarde lorsque je lui parle ? Je n’en sais rien… Tout ce que je sais, c’est que c’est bien la première fois que je suis heureux de le voir se barrer aussi vite. Éloïse, naturellement, se marre.



Et, pour faire bonne mesure, je m’en vais de ce pas me prendre une bonne douche froide… Parce que là, elle a carrément dépassé la dose prescrite. Si elle passe à ma portée, je m’en vais te l’attraper et là, sur la table de la cuisine, lui coller ce qui sera sans doute le plus formidable coup de bite de sa vie et dont elle se souviendra longtemps. Et ça, précisément, cela n’a jamais fait partie du plan.




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Le cachemire du Pérou


Au cours d’une conversation, qu’elle soit anodine ou plus importante, il arrive que votre langue fourche et que cela donne de bonnes occasions de rire, même des années plus tard. Je ne saurais même plus comment je me suis suffisamment emmêlé les pinceaux pour confondre cachemire et alpaga, mais je sais que si par malheur j’évoque un tant soit peu le sujet, il y a de fortes chances pour que je m’en prenne pas mal dans les niflettes.


Bref, je ne vous raconte pas comment moi, l’étudiante fauchée, je m’étais retrouvée en possession d’une superbe robe en cachemire d’un superbe rouge brique. Comment vous dites ? Sexy, la robe ? En fait, même pas : col roulé et manches longues, légèrement moulante, mais sans excès, s’arrêtant une dizaine de centimètres au-dessus du genou, elle me mettait indiscutablement en valeur… Mais de là à affoler les braguettes, c’était une autre paire de manches !


Pourquoi est-ce que je vous parle de ça ? Parce que, bien entendu, il est tout à fait possible de porter ce genre de lainage classiquement avec soutif, culotte, et tout le bazar… mais qu’il est quand même sacrément tentant d’enfiler cela avec tout juste une paire de bas ! Par effronterie sexuelle ? Même pas ! Par plaisir, tout simplement ! Le contact de cette laine incroyablement douce et soyeuse sur sa peau nue est un bonheur qu’il est difficile d’imaginer sans l’avoir expérimenté soi-même. Seul petit revers de la médaille, vous vous retrouvez bien vite avec des seins qui pointent à n’en plus finir au travers de la fine étoffe et, sans doute par ricochet, avec une case trésor qui prend bien vite des allures d’Amazonie à la saison des pluies.


Pour pallier cela, j’enfilais bien souvent un perfecto de cuir noir si d’aventure je devais sortir de chez moi dans cette tenue… Hélas, cela ne s’est pas souvent reproduit : l’entretien de ce « cachemire du Pérou » est tout bonnement cauchemardesque, et malgré toutes les précautions que j’ai pu prendre, le second lavage fut le dernier.


Avec le recul, je me dis que j’aurais sacrément aimé la porter en présence de Michel et qu’il se serait sans doute fait un plaisir de me ravager mon petit Manaus personnel à la première occasion, quitte à me décorer cette précieuse robe façon Monica Lewinsky.

Mais là, comme pour le reste, cette toute dernière partie n’est restée qu’à l’état de fantasme !




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Un autre retour dans mon grenier


Quelquefois et sans raison valable, on se remémore quelques souvenirs de jeunesse et l’on se met à broder sur ce que l’on aurait pu faire si les choses s’étaient déroulées autrement.


Mon trip, là, se déroule le fameux été dont nous avons parlé plus haut et où je fréquentais assidûment ce vieux grenier poussiéreux qui avait dû être l’antre d’un célibataire probablement endurci.


Cette fois-là, j’ai enfilé mon bikini blanc, celui qui me fait un beau cul et dont la qualité principale à mes yeux est de devenir franchement translucide lorsqu’il est mouillé. En clair, pas la peine de s’imaginer grand-chose, les pointes de mes seins sont toujours à deux doigts de crever le tissu tandis que cette petite fourrure brune que je taille quasiment chaque jour se détache clairement sur le tissu blanc, pour le plus grand bonheur de ma mère qui s’amuse de voir la tronche des deux hommes ici présents et qui n’en peuvent plus de hurler à la lune. Quant à Agnès, elle, je crois bien qu’elle s’en fout un peu…


Dieu sait pourquoi, j’ai eu l’idée saugrenue, au sortir de la piscine et sans même prendre la peine de m’essuyer, de filer directement dans le fameux grenier. Et là, quelque chose m’intrigue dans le fatras de ce grenier, au point de me faufiler entre les trucs et les bazars rangés là-bas, dans la soupente… Il s’agit d’une vieille robe essentiellement en dentelle qui fut blanche dans un passé lointain, mais qui, j’en suis sûre, ne doit pas être loin d’être à ma taille et à laquelle un ou deux passages énergiques en machine rendront sa blancheur originelle. Il ne me reste plus qu’à la redescendre, et à moi le jeu des antiques transparences !


Manque de chance, je ne sais pas trop ce que j’accroche, mais voilà qu’un demi-mètre cube de cartons empilés à la va-vite me dégringole sur la couenne dans un invraisemblable nuage de poussière… Le mélange de ma peau encore mouillée et de cette poussière en question en suspension est assez explosif, mais le pire est à venir quand un autre carton rempli de verres dépareillés décide de suivre le chemin du reste, et là, au moment où j’essaie de l’intercepter avant son arrivée au sol, celui-ci se disloque, les coupes et autres flûtes éclatent dans mes mains et je me retrouve les mains en sang… Quelle conne !


Alors, que faire ? Redescendre et demander à l’un des dormeurs – c’est l’heure de la sieste – de bien vouloir jeter un œil à mes blessures…


De façon assez prévisible, le formidable raffut que je viens de faire a réveillé Michel, qui a toujours été connu pour avoir le sommeil plutôt léger. Quant aux autres, ils pioncent encore, tout simplement ! En me voyant comme ça, toujours en bikini, mais couverte de poussière et les mimines ensanglantées, il s’inquiète.



Pour avoir une meilleure vue de l’étendue des dégâts, il commence par me passer les mains sous l’eau de la douche extérieure.



Puis, après un silence :



Avec un sourire gêné, je lui montre mes mains.



Je me glisse alors sous le jet d’eau tiède et, instantanément, ce qui me semble une quantité industrielle de poussière glisse sur ma peau, s’infiltrant partout où cela est possible, à savoir dans mes bonnets de soutif et ma culotte, à tel point que de longues traînées grises sont clairement visibles au travers de l’étoffe. J’essaie de pallier cela, mais tout ce à quoi je parviens, c’est à ajouter du sang sur le tissu tout en me faisant mal aux doigts. Je jette un coup d’œil autour de moi.



Quelques instants plus tard, je me retrouve nue à quelques centimètres de Michel, qui s’efforce de ne rien laisser paraître de son trouble. Mais son calvaire ne s’arrête pas là puisqu’il se retrouve dans un premier temps obligé de me laver les cheveux – et ils étaient longs à l’époque – avant de me savonner le corps.


La suite, vous la devinez : lorsqu’il arrive à mes seins, je ne peux m’empêcher de lui demander d’insister… Oui, là, sur les pointes… Oui, il en reste encore… Frotte encore un peu… Et lui, passablement amusé, rentre dans la combine. Quand c’est à mon sexe d’être nettoyé, il hésite à se glisser entre mes lèvres – pourtant et sans en rajouter, je sens très bien que de la poussière s’y est réellement infiltrée – et là, il passe et repasse sur mes zones sensibles pour mon plus grand plaisir et, à ma demande et sous le prétexte de ne laisser aucun grain de poussière dans cette partie de mon anatomie, me fourre un doigt dans la case trésor tout en me titillant le bouton magique. Là encore, la suite est prévisible : là, nue, seule avec lui avec l’astre solaire pour seul témoin, je me prends un panard comme jamais tout en m’efforçant de ne pas crier mon plaisir…


Et le pire – ou le meilleur, c’est selon – c’est que pendant quelques jours, il va être obligé de s’occuper de moi puisque j’ai les deux mains bandées. Et quelque chose me dit que lorsqu’il sera question de m’habiller, j’ai très envie de le faire tourner en bourrique juste pour le plaisir de rester nue le plus longtemps possible à ses côtés.




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Symphonie pour porte-jarretelles


Vendredi après-midi, petite séance de réparation du matériel, la planète m’ayant encore joué des tours en remontant sans prévenir alors que j’avais le nez en l’air.


Des pas dans l’escalier, Éloïse m’apparaît. Surprenant dans la mesure où elle n’aurait pas dû être là ce week-end, mais peu importe, elle sait qu’elle est toujours la bienvenue.


Elle porte ce jour-là une ample jupe bleue qui, une fois de plus, lui arrive au genou sur une paire de bas noirs. Inutile de supputer, je sais qu’elle exècre les collants au moins autant que moi. Aux pieds, une paire de baskets du genre Converse et, en haut, un petit blouson en jean sur lequel elle a enroulé un grand foulard. C’est assez logique compte tenu de la fraîcheur matinale.



Je souris. Ce n’est pas la première fois qu’Éloïse me propose d’aller faire une série de photos en extérieur, mais sa façon de me le présenter est inédite. Elle poursuit.



Le parc en question est à deux pas, et à défaut d’avoir un climat de folie, notre région offre bien souvent à cette saison et à cette heure une lumière délicieuse, idéale pour la photo. Est-ce cela qui inspire tellement Éloïse ? Je n’en sais rien, mais ce serait dommage de la décevoir.


Une porte cochère, elle s’assied sur la marche de ce qui fut sans doute à une époque l’entrée du logement du concierge et me dévoile non seulement son adorable coquillage, mais également deux jarretelles d’un rouge vif accrochées sur ses bas qu’elle porte, comme à l’habitude, très haut sur ses jambes. Moi, blasé ? Ce n’est pas demain ! Un couple passe devant l’entrée de l’immeuble, elle ne change pas pour autant de position et j’en profite pour tripler le cliché avec les deux tourtereaux en arrière-plan.


Une cabane de chantier, visiblement inoccupée, trône en pleine rue : elle se faufile derrière la bétonnière et, le sourire aux lèvres, remonte largement sa jupe au moment précis où quelques gars passent sur le trottoir d’en face. Cette fois, la ceinture de dentelle, toujours d’un rouge éclatant, surplombe le saint Graal et ajoute encore à mon trouble.


Tiens, voici l’entrée du parc… Elle s’adosse au pilier de la grille, prend la pose, je m’attends à voir apparaître de nouveau son jardin des délices, mais, au dernier moment, elle se ravise : une porte vient de s’ouvrir et deux gamins viennent d’en sortir. Elle les regarde s’éloigner, se remet en position de combat, mais cette fois, c’est un jardinier en train de bosser à une vingtaine de mètres qui l’observe véritablement avec un peu trop d’insistance.


Qu’à cela ne tienne, il y a un banc public à dix mètres de là où elle s’assied bien vite. Ce dernier est en plein milieu de l’allée ? Qu’est-ce que cela peut bien faire, à partir du moment où le préposé aux espaces verts ne peut désormais plus rien voir ? Elle en rajoute encore un peu en posant son talon sur l’accoudoir en bois, nouvelle apparition de sa chapelle ardente, nouveau flashouillage. Quant à l’homme au râteau pourtant idéalement placé en arrière-plan, il ne saura jamais ce qu’il a raté.


L’ancienne mairie disposait d’un accès à ses sous-sols via un escalier de pierre… Et les trois ouvriers qui bossent à deux mètres au-dessus d’elle ne se douteront sans doute jamais qu’elle vient de s’adosser au mur et que je viens d’immortaliser une nouvelle apparition de son tabernacle.


Dans des temps reculés, un couvent bordurait ce jardin, mais le cloître a été ouvert au public… à cette heure matinale, il est bien entendu désert. Pour Éloïse, c’est une aubaine, elle n’a pas besoin de se dépêcher pour grimper sur une grosse pierre, s’y accroupir, et de nouveau me montrer son jardin des délices. D’ailleurs, dans d’autres circonstances, s’il ne s’agissait pas d’Éloïse et pour bien que la demoiselle n’y apporte pas d’objection, je crois que j’aurais volontiers sorti mon cigare à moustaches pour lui en coller une tournée de derrière les fagots ! Et sans être présomptueux, je peux vous assurer que ce promenoir n’aurait pas souvent entendu ce genre de cantique… Mais qu’importe.


Quoi qu’il en soit, la revoilà assise, cette fois sur un banc de pierre où elle multiplie les poses de la plus sage à la plus indécente, jouant avec ses bas, avec ses jarretelles, se caressant le bouton magique, faisant mine de cacher sa bonbonnière avec sa main ou, tout au contraire, en étirant ses nymphes jusqu’à s’ouvrir comme un coquillage scintillant. L’occasion est trop belle, je m’approche d’elle jusqu’à ce que mon objectif soit à une vingtaine de centimètres de sa salle de jeu pour me lancer dans une série de gros plans à laquelle elle se livre avec délectation. Je me rends accessoirement compte que, depuis le début de nos pérégrinations qui remontent quand même à un moment, je n’ai jamais vu sa tirelire d’aussi près ! Entre ses lèvres qui se sont spontanément entrouvertes comme pour me rendre hommage, un petit filet de mouille s’écoule doucement. Je lui fais remarquer.



Elle ne me laisse pas le temps de répondre, et ça tombe bien, je ne savais précisément pas quoi dire. Elle ouvre son blouson et, toujours avec les jambes largement écartées, elle m’invite à reculer et à la prendre cette fois en pied. Vous ai-je déjà parlé de ses magnifiques petits nichons ? Non ? Sachez simplement que, comme le reste d’ailleurs, ils sont tous simplement à tomber… Puis, comme si cela ne suffisait pas, et surtout sans prendre la peine de refermer sa veste, elle se colle devant la grille où, une fois de plus, son tabernacle m’apparaît tandis qu’à une trentaine de mètres en retrait, une foule de gamins viennent de sortir en recréation. Que peuvent-ils bien voir ? Rien du tout, c’est certain, puisqu’elle leur tourne le dos… Et c’est tant mieux, je n’ose pas imaginer si l’un de ces zouaves s’était rendu compte de quelque chose.


Le festival continue : un recoin près de l’entrée, la jupe relevée bien haut au moment précis où une bonne trentaine de touristes accompagnés de leur guide se pointent… Ils me regardent en se demandant ce que je peux bien prendre en photo, ils sourient en voyant Éloïse, mais quelque chose me dit que personne n’a la moindre idée de ce qui vient de se passer ! Et comme elle a attendu l’extrême limite pour remballer son théâtre de Guignol, c’est : circulez, y’a plus rien à voir.


Direction l’autre partie du parc, de l’autre côté du boulevard. Cette fois, elle n’hésite pas une seule seconde et le cliché que nous ne sommes pas parvenus à faire tout à l’heure, au niveau du pilastre de la grille d’entrée, est enfin gravé à tous jamais. Un escadron de pompiers en train de faire leur jogging ? Elle en profite pour s’asseoir sur une souche et me dévoiler toute la cavalerie tandis qu’ils passent derrière elle. Un pécheur ? Juste un regard pour s’assurer qu’il est bien occupé à surveiller son bouchon, et hop, révélation.


Bref, ce sont désormais plus de trois cents photos qui sont désormais sur ma carte mémoire. Les meilleures, celles où elle est le plus gonflée sont sans doute celles où, à l’exception des bas, de ce fameux porte-jarretelles et de ses chaussures, elle a tout déposé sur un banc pour se rendre sur le pont qui enjambe un étang. Là, je l’ai encore une fois flashouillée en long, en large et en travers… Quelqu’un aurait-il pu nous voir ? Sans aucun doute, mais je vous dirais qu’à l’époque, nous nous en serions foutus comme de l’an quarante. Et aujourd’hui, encore un peu plus.


Dans quelle mesure cette séance photo a-t-elle réellement eu lieu ? Et entre nous, si là encore, on s’en foutait un peu ?




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La Vénus en fourrure


À titre personnel, je n’ai jamais été très friande de fourrure animale, tout en me disant que je ne vois pas tellement quelle différence il y a à ce que l’on élève des bœufs pour en faire des steaks ou des visons pour en faire des manteaux.


Quoi qu’il en soit, cette année-là, je m’étais retrouvée à faire un remplacement de concierge dans le seizième, à proximité immédiate d’une ambassade. C’était un boulot plus que peinard puisque la moitié des résidents étaient partis se faire dorer la pilule sur la Côte d’Azur ou à l’autre bout du monde, et que mon activité principale, en dehors de monter le courrier dans les étages et d’arroser les plantes, était de guetter les deux frangins du troisième qui, invariablement, me laissaient leur voiture dans l’entrée en me demandant – poliment, ce qui ne gâte rien – d’aller garer leur bagnole de luxe un peu plus loin dans la rue. Nous étions au mois d’août, autant dire que c’était loin d’être une corvée, surtout qu’à chaque fois, ils me laissaient dix sacs pour cinq minutes de boulot ! Et quand ils repartaient, c’était le même cirque dans le sens inverse, avec toujours dix sacs à la clé…


J’avais donc les clés de tous les appartements et, de temps en temps, je visitais les lieux pour le simple plaisir des yeux tout en m’attardant sur le formidable dressing de la dame du quatrième, une charmante dame de la haute, mais à qui l’altitude n’avait pas pour autant provoqué des vapeurs, au point de m’avoir dit que si d’aventure je voulais lui emprunter l’un des ses somptueux manteaux de fourrure, je n’avais qu’à me servir… L’idée était sympathique, mais, entre nous, va donc porter un manteau comme ça en plein mois d’août ! Sans compter que se trimbaler un manteau qui vaut plus cher qu’une voiture, ce n’est pas forcément de tout repos.


Comme je l’ai dit plus haut, je n’aime pas la fourrure, mais, en même temps, est-ce que ne pas en essayer un de temps en temps ouvrirait la possibilité à ces pauvres bêtes de ressusciter ? J’en doute ! Alors, lorsque les après-midis étaient calmes, et pour quelques minutes, je m’en allais enfiler zibeline, visons et autres ocelots tout en m’imaginant que j’étais une princesse ou je ne sais quoi, et qu’un prince charmant – de préférence à grosse queue, faut pas déconner non plus – m’attendait quelque part. Et comme il était hors de question que le prince charmant ne m’échappe, j’y allais de ma ritournelle d’être nue sous le manteau, et là, face à l’immense miroir, je me faisais des effets divers et variés où, selon l’humeur du moment, je jouais une fois à celle qui dévoile involontairement un bout de nichon ou de jarretelle, ou qui, au contraire, ouvre outrageusement son manteau face à une foule imaginaire pour lui dévoiler ce que personne n’ose présager.


Quelquefois, lorsque la chaleur était acceptable, je descendais les étages vêtue uniquement de l’un de ses manteaux, et après m’être assurée que personne ne pouvait me voir, j’allais ouvrir la Rolls qui stationnait dans la cour et dont les propriétaires étaient quelque part sur la Riviera italienne, et là, sur le siège passager ou sur la somptueuse banquette de cuir fauve, je me livrais à d’invraisemblables branlettes où, là encore, je me faisais des scénarios pas possibles où Michel n’était jamais très loin. L’un de ceux qui fonctionnait le mieux et qui avait le don de m’envoyer systématiquement au septième ciel était que je me balade dans la rue, bien évidement nue sous le manteau, qu’une voiture me klaxonne pour me demander combien je prenais pour une passe d’une heure ou d’une nuit, et là, j’ouvrais le manteau en grand et le conducteur découvrait alors quelque chose dans le genre un porte-jarretelles de dentelle rouge sur des bas résille noirs encadrant une toison soigneusement taillée. Bien sûr, l’homme en question s’appelait Michel, et là, selon encore une fois la rêverie du moment, il me prenait sauvagement et en pleine rue sur la banquette arrière de sa Jaguar – il n’a jamais eu de Jaguar, mais on s’en fout – ou au contraire, c’était moi qui l’emmenais dans cet appartement du quatrième où nous aurions tendrement fait l’amour sur le dessus-de-lit en peau de renard bleu.


Mais, pour que cela ait une chance de se produire en plus de tout le reste, il aurait fallu qu’à ce moment-là Michel ne se trouve pas à des centaines de kilomètres de là…




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Se faire son cinéma


Ah, le cinéma… À chaque fois ou presque que Michel et moi y allions, je me faisais un devoir d’y aller plein air – sans culotte, si vous préférez – comme si cela allait de soi, et il le savait… Mais il n’en parlait pas. Alors, comme s’il était impossible pour moi de ne pas lui apporter la preuve, je saisissais la moindre occasion de lui dévoiler mon jardin secret, qui d’ailleurs ne l’était plus vraiment vu le nombre de fois où il avait eu l’occasion de le contempler, l’examiner, l’observer… Bref, le reluquer sous toutes les coutures. Deux voitures sous un réverbère ? Je faisais mine d’avoir un petit pipi à faire pour lui montrer ce que je cachais aux autres. Un muret un peu plus haut qu’à l’habitude ? Je l’invitais à profiter de la contre-plongée. Avec le recul, je me demande d’ailleurs si cela ne me faisait pas encore plus d’effet à moi qu’à lui…


Est-ce que j’étais heureuse de faire ça ? Bien sûr… Mais ce que j’aurais aimé bien davantage, c’est par exemple choisir une séance tardive d’un film quelconque à laquelle je me serais rendue avec une jupe beaucoup plus courte qu’à l’accoutumée. Nous nous serions alors placés au dernier rang de la salle qui est bien souvent le moins éclairé, j’aurais guidé sa main à la rencontre de ma chatte qu’il aurait découverte au bord de l’inondation…


Alors, j’aurais déboutonné sa braguette, libéré son engin de sa prison de toile, et après l’avoir astiqué quelques instants sans dire un mot, je l’aurais pris dans ma bouche. Et cela aurait été totalement délicieux… Les autres spectateurs n’en auraient rien su, et quand bien, même je n’en aurais rien eu à faire.


Par-dessus tout, j’aurais aimé voir son visage dans la pénombre au moment où il venait de comprendre qu’il était tombé dans un traquenard et que cette fois-ci, il lui serait impossible de dégager en touche sans rameuter toute l’assistance… J’aurais attendu un moment un peu mouvementé du film, l’un de ces moments où cela canarde dans tous les sens ou, au contraire, quand le suspense est à son comble, et là, j’aurais sauté sur ses genoux et me serais empalé sur sa queue, le tout sans quitter le film des yeux. Aurait-il pu rester silencieux ? J’en doute, je sais que je suis très étroite et que ma chatte serre comme un étau.


Là, sans un mot, sans un baiser, sans même un regard, je me serais mise à aller et venir sur sa queue tout en m’assurant que sa main continue de me titiller le tirlipimpon magique. Combien de temps cela aurait duré ? Je n’en sais rien… Mais je suis quasiment sûre que j’aurais sacrément dû me mordre les lèvres pour ne pas hurler lorsqu’il se serait répandu en moi. Aurais-je pensé en aval à prendre quelques mouchoirs en papier pour éponger les dégâts ? Je ne pense pas… Là encore, j’aurais tellement voulu voir sa tête lorsque nous serions sortis de la salle tandis que sa semence ne cesserait de couler le long de mes bas…




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L’appel des sommets


Le groupement étudiant de l’université où je faisais mes études avait le don de flairer les bons coups à des kilomètres… C’est ainsi que j’ai eu l’occasion plusieurs fois de partir au ski avec toute une équipe de joyeux drilles pour une somme absolument dérisoire.


Une année, nous étions même partis l’été… Avec bien entendu, pas mal de balades et de randonnées à pied dans des paysages à couper le souffle. C’est au cours de l’une d’entre elles que nous avions été surpris par un orage : ce n’est pas une légende, le temps en montagne est imprévisible et un beau ciel bleu peut se transformer en une météo exécrable en quelques minutes.


Toujours était-il que cette fois-ci, et malgré tout l’équipement adéquat que nous avions emporté, nous nous étions tous et toutes en quelques minutes retrouvés trempés jusqu’aux os, avec comme seule option d’abréger la balade et de rentrer à l’hébergement le plus vite possible. Là, nous nous étions déloqués autant que possible dès le hall de l’immeuble, et après une soupe chaude et une douche brûlante, direction notre petit paddock personnel où une nuit réconfortante nous avait remis d’aplomb.


Mais, cette nuit-là, et alors que j’étais seule et nue tout au fond de mon lit, je m’étais imaginé des choses…


Une randonnée en montagne avec Michel. Au début, j’ai prévu une jupe épaisse et des bas en laine sans rien dessous, mais la réalité me rattrape : va pour un froc avant tout confortable et une paire de godillots d’escalade. À défaut d’être sexy, cela me permettra de le suivre sans trop de difficulté, et surtout, de ne pas s’arrêter tous les cinquante mètres parce qu’il est en train de profiter de mon petit panorama personnel. Et puis, de toute façon, je trouverais bien un moyen de me mettre nue au soleil au cours de l’une de nos pauses, de préférence près d’un torrent où je piquerai une tête avant de ressortir quelques instants plus tard, totalement frigorifiée. Là, il me prendrait dans ses bras pour me réchauffer… Mais je m’égare.


Sans signe avant-coureur, l’orage vient d’éclater. Nous voici tous deux trempés comme des soupes à se chercher un abri en attendant que le déluge se calme. Et là, au beau milieu des trombes d’eau et à la faveur d’un éclair, un vieux chalet… habité ou non, ce sera l’endroit idéal pour poser nos sacs et faire sécher nos fringues. Et puis, avec un peu de chance il y aura du foin, nous serons tous les deux nus, et là… Non, décidément, je suis encore en train de me fourvoyer.


La construction est très ancienne, mais la porte est récente et les clés sont sous le paillasson. À la lueur de nos lampes frontales, nous cherchons une source de lumière, mais celle-ci se résume à deux lampes à pétrole, simplement déposées à droite de l’entrée. Nous avions des doutes, mais au final, elles éclairent largement assez pour avoir une vue globale sur les lieux, bien aidées en cela par l’endroit qui est grand comme un placard à balai. À gauche en entrant, une petite table, deux chaises, un gaz qui doit dater de Mathusalem, quelques victuailles non périssables dans un vieux placard branlant. Au milieu, une grande cheminée qui ne demande qu’à être allumée, et sur la droite, un grand lit recouvert de peaux de bêtes. Je ne sais pas à qui appartient ce chalet ni ce qu’il en fait, mais sa dernière utilisation est récente comme en témoignent les journaux qui servent à allumer le feu et qui datent d’à peine quinze jours.



En vérité, je suis tellement frigorifiée – même ma culotte est tout simplement à tordre – qu’avec n’importe qui, je me serais quand même mise totalement nue… Alors, avec Michel, cela va sans dire.


Quelques minutes plus tard, les flammes illuminent la pièce tandis qu’il se déshabille lui aussi. Va-t-il me rejoindre dans le lit ? Lui aussi est tétanisé par le froid… Et c’est le cœur battant que je l’accueille lorsqu’il vient se blottir dans mes bras. C’est la toute première fois que je sens son corps nu contre le mien… Il se réchauffe doucement, m’invite à me retourner, et là, passant son bras droit sous ma tête, il m’invite à son tour à me serrer tout contre lui. Et là, c’est féerique… il prend chacun de mes seins dans ses mains, colle son sexe que je devine dur comme la pierre contre mes fesses, et là, et là… Rien, nous n’irons pas plus loin.


Enfin, ça, c’est ce qui se serait probablement passé s’il avait réellement été là… Parce que dans mon trip à moi, c’est très différent : j’attends quelques minutes avant de me retourner à mon tour, j’attrape sa queue qui n’attendait que ça et là, je me penche vers lui et, en toute modestie, je lui administre la meilleure pipe de sa vie. Je le branle, je le suce, je l’aspire, je le tète, que sais-je encore… Le but ultime étant de l’amener au bord de l’éruption, mais sans dépasser le point de non-retour. J’attends alors de longues minutes histoire de calmer le jeu, et, alors que sa tempête personnelle s’apaise enfin, je profite de l’accalmie pour l’enjamber et m’empaler sur lui. Son cri de surprise se mêle à mon soupir de satisfaction.


Il proteste, essaie de se dégager, mais rien n’y fait, il est désormais à ma merci, d’autant que je dispose d’une arme secrète : ma chatte que je serre comme un étau… La première partie de mon plan est une totale réussite… autant attaquer tout de suite la seconde, celle où je commence à le chevaucher lentement pour profiter de chaque centimètre de sa queue qui coulisse dans mon fourreau brûlant. Et cela dure, dure, dure… L’expérience m’a montré que lorsqu’un homme a été brusquement arrêté sur le chemin de la jouissance, c’est quitte ou double : soit il explose dès l’instant où l’on remet le couvert, soit tout au contraire, il ne parvient plus à envoyer la purée ! Et c’est cette seconde option qui se produit, on s’en doute. Ma lente cavalcade s’éternise, je tiens encore une fois à faire durer cet instant le plus longtemps possible.


Mais lui, que je maintiens depuis tout ce temps à la limite de la zone rouge, finit par perdre patience, il me prend par les hanches, me déboîte de lui avant de me jeter sur le lit et de me ré-embrocher d’un seul trait, avant de me pilonner comme jamais. C’est bien simple, c’est tout juste si de la poussière ne tombe pas quelque peu du plafond tant cet assaut est violent et ébranle tout l’édifice ! Cette fois, il n’est plus question de gérer quoi que ce soit, et le plaisir s’empare alors de moi tandis qu’un torrent de lave envahit mon bas-ventre… Je n’en suis pourtant pas à mon premier partenaire, mais jamais je n’aurais pu imaginer que l’amour puisse être une telle source de plaisir.


Le lendemain, le ciel bleu est revenu sur la montagne. Nue et une tasse de café à la main, je m’adosse à la rambarde du balcon pour mieux profiter de ce paysage féerique où les seuls bruits qui parviennent à mes oreilles sont ceux du torrent en contrebas et des cris des oiseaux. Mais il me semble bien qu’un drôle d’oiseau vienne de surgir derrière moi… Profitant de ma tenue, il me penche en avant et, sans l’ombre d’une hésitation, il me transperce de nouveau. Quelques minutes plus tard, j’accueille son flot de semence avec un cri de bête sauvage que l’écho se charge de faire résonner dans toute la vallée.


Finalement, je vais peut-être lui proposer de rester ici une heure ou deux de plus : avec un peu de chance, il doublera la mise… Et peut-être même qu’il explorera ma petite porte.


Enfin, tout ça, c’est ce qui se serait peut-être passé si… Mais vous connaissez la suite.




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Une petite chaîne en or


Vendredi soir… J’entends des pas dans le hall de l’entrée… Je ne m’inquiète pas, Éloïse est la seule personne à qui j’ai confié ma clé. De l’endroit où je travaille et via la porte vitrée, j’ai une vue sur le couloir, mais qu’est-ce qu’elle est encore en train de fabriquer ? Elle vient de déposer son sac de cours sur le sol et, maintenant, ce sont tous ses vêtements qu’elle est en train de retirer en prenant tout juste soin de les plier avant de les déposer sur la commode de l’entrée. Elle s’accroupit, farfouille quelques instants dans son sac, et en sort quelque chose que je n’identifie pas immédiatement puis, après un dernier coup d’œil dans le miroir comme pour s’assurer que rien ne cloche, la voilà qui entre nue dans mon bureau, comme si de rien n’était.



Je ne m’attarde pas sur ses hanches fines, sur son mont de vénus admirablement bombé, sur ses petits seins aussi fermes que haut perchés, sur sa petite fourrure brune impeccablement taillée, sur ses longues jambes… Vous la connaissez déjà.



Elle me fait remarquer la minuscule chaînette dorée qui fait le tour de sa taille… Je décide de jouer le jeu.



Comme si mon trouble ne suffisait pas, elle s’assied à califourchon sur mon genou. La moiteur de son joyau transpire au travers de mon pantalon.


Elle a lu un livre censé se passer de nos jours, mais où un prince devait choisir une épouse… Notre héros aurait pu choisir une demoiselle de la noblesse ou de la haute société, mais, bien entendu, son choix s’arrête sur une simple fille du peuple, une certaine Éloïse, dont il est tombé éperdument amoureux quelques semaines plus tôt, et elle le lui rend bien. Est-ce indispensable de préciser qu’elle est magnifique ? Cela va sans dire.


Mais la loi ancestrale de la monarchie est stricte : pour que le prince puisse épouser une roturière, il faut prouver aux autres membres de la royauté ainsi qu’au peuple qu’ils sont réellement épris l’un de l’autre, et surtout que leur loyauté réciproque ne peut en aucun cas être remise en cause. Et cette jurisprudence est claire : le mariage ne pourra avoir lieu que dans six mois pendant lesquels les deux fiancés ne pourront avoir aucun contact physique pendant que la promise, elle, devra rester totalement nue et enchaînée au château tandis que tout un chacun, en dehors du prince bien entendu, pourra disposer d’elle comme il le voudra, et ce, quel que soit son rang.


J’ouvre ici une parenthèse : ce bouquin existe bel et bien même si son titre et son auteur m’échappent. Il a été publié à la louche dans les années soixante-dix, ce qui explique que la future princesse du roman n’est pas heureuse du tout du sort qu’on lui réserve, d’autant que c’est l’intégralité du château qui va lui passer dessus… Et encore, pour éviter de faire hurler les censeurs, je ne précise pas l’âge que l’héroïne a dans le roman !

Quoi qu’il en soit, des palefreniers jusqu’aux gouvernantes, du Duc de Machin qui a quatre-vingt-quinze ans ou de la Comtesse de Truc qui en a soixante-dix jusqu’aux jeunes dont je ne précise également pas l’âge pour les raisons que vous connaissez, tout ce petit monde va se faire une joie de la faire reluire, mais, bien entendu, elle va y prendre de plus en plus de plaisir, y compris quand elle aura droit à quelques sessions de cravache ou de fouet ! Que voulez-vous, le livre a été écrit à une autre époque et, comme l’on dit : autres temps, autres mœurs.


Avec un tel départ, il va sans dire que bien évidemment le prince héritera au final d’une invraisemblable écuyère de braguette à qui strictement rien ne fait peur, ce qui ne l’empêche pas d’être toujours aussi follement amoureuse de celui qui est désormais son époux. Et vous connaissez la ritournelle suivante : ils furent heureux et eurent beaucoup d’enfants… Mais la version de mon Éloïse à moi se veut un peu différente.


Dans son histoire à elle, si le prince se retrouve obligé de se plier aux us et coutumes, il n’apprécie pas du tout que sa promise se retrouve enchaînée dans un cachot comme semble le signifier l’illustration figurant dans le texte, et encore moins qu’elle soit offerte à tout un chacun sans qu’il n’ait son mot à dire.


La future princesse doit rester nue ? Elle le restera, puisque la législation l’exige. Enchaînée ? Elle le sera… Mais puisque rien ne spécifie expressément qu’elle doive être attachée quelque part, des chaînes, elle va même en porter des dizaines ! Au cou, à la taille, aux chevilles, des grosses, des fines, des lourdes, des légères, des toutes simples et des ouvragées, des qui enserrent sa poitrine et d’autres qui se faufilent entre les lèvres de sa boîte à biscuit, d’autres qui ne cessent de titiller ses bouts de seins tandis que d’autres encore lui agacent le zigouigoui… Et comme notre homme n’est pas du genre à se foutre du monde, il va exiger que ces chaînes soient toutes en or massif, un prince se doit d’avoir une attitude princière !


Au final, c’est au bas mot trente kilos de joncailles auxquelles s’ajoute tout un tas de bagues, de colliers, de bracelets et de colifichets divers qu’elle doit se trimbaler à chaque instant… Le gag étant que lorsque quelqu’un se présente pour lui en coller un petit coup dans les coursives comme la loi l’y autorise, elle répond qu’elle se plierait volontiers à l’exercice si elle le pouvait, puisqu’une bonne partie de cet attirail empêche tout accès à la cour et l’arrière-cour… Une petite pipe, à la rigueur ? Mais la plupart refusent… Et pendant ce temps, cela n’empêche pas que la loi soit respectée à la lettre.


D’autant que tout cela est parfaitement bidon : parce que si le prince n’a pas le droit de toucher sa promise avant six mois, rien ne l’empêche de l’observer… Alors, il a fait construire pour sa dulcinée une alcôve richement décorée séparée de la chambre princière par une simple baie vitrée. Et là, tous les soirs, la belle se fait un plaisir de lui montrer qu’en réalité, elle peut très bien glisser ces fameuses chaînes sur le côté et en profite pour se faire grimper aux rideaux pour leur plaisir réciproque ! Pour y parvenir, elle utilise bien entendu ses doigts, mais également une représentation parfaite, en or massif comme il se doit, du sexe du prince, incrustée de diamants. Elle se désole d’ailleurs qu’aucun ne se dessertisse jamais.



Vous vous en doutez, la vraie Éloïse, la mienne, n’a jamais porté trente kilos de chaînes, a fortiori en or, sur sa peau nue… Mais ce week-end-là, son seul vêtement a été celle qu’elle portait autour de la taille.


Par contre, lorsque nous nous sommes raconté cet épisode, Éloïse m’a précisé que si ce rêve avait été le sien, elle se serait empressée d’y ajouter un passage où la future princesse s’empale sur son godemichet et se procure du plaisir en montant et descendant dessus. Problème, si l’affaire est relativement aisée au tout début et qu’elle accède bien vite aux portes de la jouissance, l’énorme charge qu’elle trimballe l’oblige régulièrement à s’arrêter à reprendre son souffle, l’éloignant à chaque fois du point de non-retour… Et que lorsqu’elle y parvient enfin après un nombre invraisemblable de tentatives, la jouissance mêlée à la fatigue fait qu’elle tombe dans les pommes… À son réveil, elle se retrouve dans le lit du prince, et… C’est une autre histoire.




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Poker menteur


Samedi après-midi… Dehors, c’est carrément la tempête : un vent à décorner les bœufs et des tombes d’eau glaciale s’abattent sur notre belle région. Impossible de sortir. Éloïse vient me voir.



Comme à son habitude, elle ne porte qu’une robe, une paire de bas, probablement un porte-jarretelles et ses chaussures.



Surpris autant qu’intrigué, je m’entends répondre favorablement. Mais en vérité, en fait de poker, je n’en connais qu’un seul, vaguement appris à l’armée. On distribue cinq cartes en deux fois à l’ensemble des joueurs, ces derniers ont la possibilité de rejeter deux fois une, deux ou trois cartes ou de se déclarer servis. Ensuite, on lance les enchères, chacun décide de suivre, de se coucher ou de relancer jusqu’à ce que d’un commun accord, les parieurs restants abattent leurs cartes et que le gagnant rafle la mise. Comment, ce ne sont pas les bonnes règles ? C’est fort possible, mais celles-ci nous ont permis de passer des soirées de folie où se faire ratisser signifiait perdre une dizaine de francs… Ou, en données corrigées des variations saisonnières, peanuts.


Sans surprise, Éloïse se sépare très vite de sa robe, de ses chaussures ainsi que du reste. Quant à moi, j’y perds ma chemise, mes godasses, mes chaussettes, mon froc… Toute honte bue et au bout d’une demi-heure de jeu à peine, je dois me séparer de mon caleçon qui va rejoindre le tas de fringues qui s’étale sur le sol.


Les défis, gages ou challenges – appelez ça comme vous voudrez – sont, on s’en doute, très vite orientés. Un concombre dans la cuisine et Éloïse se voit contrainte de mimer une cravate de notaire, d’administrer une fellation de folie à ce pauvre légume qui n’a rien demandé, ou de faire mine de se le coller dans le pot à miel… Bien entendu, il n’est pas question d’aller jusqu’au bout, même si je sais qu’elle serait tout à fait capable d’accéder à ma requête.


Pour moi, c’est plus basique, elle veut voir ma queue. Ma queue de tout près, ma queue dressée, ma queue bandée, ma queue décalottée… et veut surtout que je lui dise que c’est pour elle que j’ai la trique, qu’elle me rend fou, qu’elle ne perd rien pour attendre, elle veut que je lui raconte en détail comment je m’y prendrais le jour où j’aurais enfin décidé de la fourrer… Mais au moment où elle me demande de me masturber devant elle, je refuse : ce n’est pas tellement que cela me gêne vraiment, c’est que le matériel ne redémarrera pas tout de suite et le jeu sera fini.


Elle acquiesce… Mais en me faisant promettre de lui accorder trois gages lorsque nous déciderons d’arrêter cette partie. La suite ? Tenter de la pousser dans ses derniers retranchements jusqu’à ce qu’elle refuse de relever la gageure que je lui demande. Pourquoi ? Parce que c’est très certainement ce qu’elle attend, sans quoi tout cela n’aurait pas lieu ! À quatre pattes, les seins contre le plaid, le cul en l’air et les jambes écartées ? Non seulement elle s’exécute, mais elle le fait en souriant. Me montrer sa tirelire ? Je l’ai déjà vue des dizaines de fois… Voyons voir jusqu’où elle est capable d’aller.



En vérité, ce genre de cours d’anatomie n’est pas vraiment ma tasse de thé, il est des choses comme ça qui ne gagnent pas véritablement à être observées de trop près… Sauf quand il s’agit d’une petite séance de broute-minou, bien évidemment ! Éloïse le sait, et c’est sans doute pourquoi, alors qu’elle m’aligne un superbe brelan, qu’elle me remet au défi d’aller explorer son petit intérieur, mais cette fois à la lueur d’une lampe torche. C’est moi ou je viens de me faire prendre à mon propre piège ? Le pire dans cette affaire est que le paysage réussit simultanément à ne pas particulièrement me plaire tout en me collant une trique à enfoncer des clous…


Les idées s’épuisent, il est temps d’arrêter.



Ça, c’est rien de le dire… J’en suis à me demander si j’arriverais à débander un jour.



Normalement, je devrais refuser… Mais cette fois, mon cerveau du bas est à deux doigts d’exploser. Alors tant qu’à le laisser parler et lui coller le formidable coup de bite dont elle rêve, mais que je regretterai par la suite, autant accéder à sa demande et être certain de limiter la casse.



Là encore, je ne devrais pas accepter… Mais je suis dans tel état qu’il y a une chance sur deux que je n’y parvienne pas du premier coup : c’est con à dire, lorsque la tension est trop forte, il arrive qu’on se retrouve avec la teube qui a tout d’une barre d’acier, mais incapable de décorer le moindre petit jardinet.



La suite ? J’avais peur de pas y parvenir, mais lorsqu’elle s’est allongée devant moi, les jambes juste assez écartées pour me faire deviner sa vallée des merveilles, tout est allé très vite. Et j’ai giclé, giclé, encore et encore… Lorsque la source s’est enfin tarie, tout son ventre ou presque avait pris une couleur d’un blanc crémeux, qu’elle a tranquillement essuyé avec quelques mouchoirs en papier, mais avec le sourire de celle qui vient de triompher.


Et ce jour-là, ma défaite a été complète : son corps nu contre le mien, elle a su se jouer de moi et c’est par deux fois qu’elle m’a fait rendre les armes. Il arrive parfois que l’adversaire finisse par avoir le dernier mot.




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Balade à moto


Le soir, j’aime bien rejoindre Michel à son boulot. À cette heure, il est toujours seul, les rues sont désertes, ou presque, et pour bien que la température soit clémente, c’est l’occasion pour moi de me montrer à moi-même ce dont je suis capable tout en jouant avec lui.


Bien souvent, j’enfile la robe verte dont je vous ai déjà parlé ou une autre, en vichy bleu, qui a l’avantage d’être un peu moins serrée tout en étant largement aussi courte et sexy. Là, je marche dans la rue, je m’amuse du regard des rarissimes passants tout en laissant ma robe remontrer jusqu’à l’extrême limite. Sans hâte, je me regarde dans les vitrines des magasins fermés, je guette l’instant où mon barbu va apparaître pour redescendre prestement ma robe : comme je l’ai déjà dit, jouer avec le feu ne signifie pas jouer les exhibitionnistes. Et lorsque j’arrive enfin à son taf, il m’accueille avec un grand sourire en me disant que je suis folle.


Cependant, plusieurs fois, j’ai voulu tenter le diable un peu plus encore : une jupe plissée un peu comme celle qu’il m’avait offerte quelque temps plus tôt et que vous connaissez déjà, une paire de bas top, de petits talons et en avant la musique. J’ai réussi mon coup à de nombreuses reprises jusqu’à ce jour où l’un de mes bas s’est mis à descendre alors qu’il y avait exceptionnellement un peu de circulation… Remonter discrètement une paire de collants n’est déjà pas une mince affaire, mais alors, des bas ! Et encore un peu plus lorsque l’on ne peut pas remonter sa jupe sous peine d’exposer l’ensemble de la sainte chapelle à tous les vents.


Finalement, j’ai réussi à noyer le poisson en m’asseyant sur la bordure du trottoir et en me planquant entre deux camionnettes en stationnement… Et je ne saurais jamais si les deux types qui faisaient marche arrière avec leur voiture le faisaient pour me retrouver ou si c’était une simple coïncidence. Quoi qu’il en soit, je me suis promis de ne plus jamais recommencer ce cirque… ou alors, avec le matériel accroché à une guêpière ou quelque chose comme ça.


Mais vous savez ce que l’on dit ? Il ne faut jamais rester sur un échec ! Alors, dès le lendemain, et malgré ma peur, j’ai ressorti la fameuse robe verte et j’ai ré-attaqué… et ce n’est qu’en arrivant qu’un petit détail m’est revenu à l’esprit en voyant sa moto garée devant son bureau ! Fringuée comme je l’étais, le retour risquait d’être croustillant.


En fait, on a triché, et c’est peut-être la seule fois où je me suis dégonflée : j’ai descendu la robe jusqu’à l’extrême limite, je me suis assise dessus sur la selle de la moto et mon pilote a posé ses fesses sur cette fameuse robe pour s’assurer qu’elle ne remonterait pas. N’empêche, avec le recul, je me dis que d’aventure nous étions tombés sur un contrôle de flics et qu’ils m’auraient demandé de descendre de la moto pour un contrôle de papiers, cela aurait pu être drôle… Sans compter que ces foutus papiers, je ne les avais pas, bien entendu !




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Le moulin de mon cœur (ou presque)


Ce jour-là, la météo n’est pas terrible : ciel gris et nuageux, un peu de vent, pas de pluie, mais pas beaucoup de degrés non plus, et bien plus agaçant encore, Michel est préoccupé… La construction pour laquelle il a établi les plans semble être victime de malfaçons, et c’est pourquoi, bien que nous soyons un samedi après-midi, il décide de se rendre sur place pour aller constater l’étendue des dégâts. Je me propose de l’accompagner, d’autant que ce jour-là, je me suis habillée presque sagement : ma jupe est inhabituellement longue puisqu’elle me descend aux chevilles, j’ai même mis un caraco sous mon gilet de laine… Mais ce n’est pas pour autant une raison pour perdre les bonnes habitudes comme en témoignent mon porte-jarretelles et ma jolie culotte assortie que j’ai malencontreusement oubliée dans mon tiroir. Faudra que j’essaie le poisson un jour, paraît que c’est bon pour la mémoire.


L’endroit, bien entendu, est totalement désert… Mais en voyant le vieux moulin restauré qui se trouve à quelques centaines de mètres de là, je me dis qu’il faudra revenir ici même au printemps prochain.


Michel franchit les barrières de protection et le voilà parti, plan et mètre dans une main et appareil photo dans l’autre… Je le suis, le regarde prendre ses mesures, l’aide à tenir son immense feuille qui menace de s’envoler à chaque instant, il grommelle quelques mots qu’il vaut mieux ne pas comprendre avant de mitrailler ce qui est sans doute un détail qui cloche… Je ne sais pas bien de quoi il en retourne, mais quelque chose me dit que lundi, cela risque fort de ronfler fort chez l’entrepreneur !



Ce n’est pas que je suis pressée, mais je n’ai pas trop chaud… Cela ne serait pas plus mal si ça ne s’éternisait pas.



De nouveau, je le vois mesurer dans tous les sens, comparer avec son plan, prendre des photos… Moi, de mon côté, j’ai trouvé un endroit un peu à l’abri du vent, je m’assieds sur un parpaing posé à même le sol. Il sourit… Alors, en réponse, j’ouvre les jambes et, comme vous vous en doutez, ma petite comédie française à moi apparaît et, subitement, il n’y a plus d’angle droit foireux ou de non-respect des niveaux ou des dimensions qui compte. L’appareil crépite, je varie les poses, j’ouvre ma veste pour aller trifouiller à la fois mes bouts de seins et mon caraco, histoire que celui-ci descende quelque peu et que les pointes de mes petits nibards soient à deux doigts de traverser la laine de mon gilet. C’est marrant, j’ai l’impression que plus je me déshabille, plus j’ai chaud !


Alors, je vire la veste, le gilet et tout le reste que je dépose ce qui sera bientôt un appui de fenêtre et me voilà presque nue, porte-jarretelles et bas en étendard, nichons au vent… Pendant tout ce temps, les clichés s’enchaînent, j’espère simplement qu’il ne se trompera pas lorsqu’il videra sa carte mémoire sur son ordinateur professionnel, sans quoi cela risque de donner quelques scènes assez cocasses. Cependant, la réalité me rattrape : il fait froid, il ne me reste plus qu’à remballer le matériel…


Mais Michel ne l’entend pas de cette oreille et m’enveloppe dans son grand manteau, avant de me prendre dans ses bras. Subitement, la température vient de remonter d’un paquet de degrés, j’ai chaud, il y a même une petite partie de ma personne qui vient subitement de s’enflammer… Vous avez appelé les pompiers ? Pas la peine, mon sapeur à moi est déjà sur place et sa lance d’incendie est prête à l’emploi ! N’écoutant que son courage, il plonge alors au cœur du brasier… J’en hurle de bonheur et, en deux temps, trois mouvements, le sinistre est circonscrit, noyé dans un flot de semence. Je me rhabille alors… Mais quelque chose me dit qu’il reste encore quelques braises incandescentes tout au fond de mon ventre et je compte bien sur mon sauveur pour y jeter un coup d’œil dès que nous serons rentrés, on ne sait jamais…


Un jour, peut-être, nous reviendrons à ce fameux moulin et ce qui n’est pour le moment qu’un fantasme deviendra réalité… Mais il me semble que vous connaissez le problème qui se pose.




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Trique tantrique


L’avantage d’un plan que l’on se fait tout seul dans sa tête, c’est qu’il n’a nul besoin d’être normal, moral ou même légal, et peu importe s’il est même un tantinet bancal.


Faisons simple : jamais Michel ne me passera à la casserole. Est-ce que je le veux vraiment ? En fait, j’ai un immense plaisir à le chauffer – plaisir sans doute réciproque sans lequel il m’aurait renvoyée dans mes dix-huit mètres depuis longtemps – et je me demande si nous ne serions pas finalement déçus si nous passions véritablement à l’acte.


Quoi qu’il en soit, il est là, devant moi, nu et offert, allongé sur un banc. La peau claire de son corps nu tranche sur le cuir matelassé de l’assise, mais aussi sur celui des entraves qui relient ses poignets et chevilles aux pieds de la planche. Tandis qu’une ceinture empêche son bassin de gigoter et qu’un coussin disposé sous sa tête lui assure un minimum de confort, je vérifie également que son bâillon-boule ne l’empêche pas de respirer… À partir de cet instant, en voiture Simone.


Bien évidemment, je suis nue. Là, le plus simple serait que j’empoigne son sexe jusqu’à ce qu’il pointe vers le ciel et que je m’empale dessus, mais ce n’est pas le but… Quoiqu’en vérité, les hommes qui portent plainte parce qu’une femme les a violés ne sont pas légion !


Bon… Commençons par lui enduire le corps d’huile de monoï dont le parfum délicat a toujours le don d’aiguiser mes sens. J’en mets partout, sur son torse, sur ses jambes, sur ses cuisses, mais, bien entendu, c’est avec une attention toute particulière que je m’attarde sur son service trois-pièces. Je décalotte, je redécalotte, je reprends un peu d’huile, je lui masse les bourses et lui faisant glisser les baloches entre mes doigts… Je crois que c’est à son corps défendant à en juger par ses grognements inintelligibles, mais j’obtiens bien vite ce que je voulais, un obélisque de chair tendue vers le ciel et dure comme de la pierre.


À partir de cet instant, je sais que si je lui polissais le chinois de façon assez classique, j’aurais très vite fait de lui faire envoyer la purée, mais dans ce cas, pourquoi l’avoir attaché ? Pourquoi tout ce cirque ? Je pourrais aussi recommencer ce que j’ai déjà expérimenté avec des copains : lui tenir les joyeuses dans une main tout en le maintenant décalotté à l’extrême… Là, avec la main libre, tu le branles bien sûr, mais surtout tu caresses, tu griffes gentiment le bout du gland, tu fais glisser tes doigts pleins d’huile sur le frein jusqu’à ce qu’il devienne évident que la pression est en train de monter et là, bien évidemment, tu reviens à quelque chose de plus tranquille.


Et quand, au bout d’un certain laps de temps, que toi seule maîtrises en fonction de ton envie, et que tu te décides enfin à le laisser aller jusqu’au bout, tu le vois lutter, lutter et lutter encore, pousser sur je ne sais quoi, tu l’entends grogner, souffler et gémir… Le plus terrible pour lui étant de savoir qu’il te suffirait de ralentir d’un poil la cadence pour que tous ses efforts soient réduits à néant. Mais enfin, lorsque tu décides enfin d’abréger ses souffrances, que tu sens se gonfler encore une queue qui n’a sans doute jamais été aussi dure, c’est l’apothéose ! La giclée de foutre qui surgit alors de ce membre survolté n’est pas loin de crever le plafond… Tandis que le cerveau de ta victime met plusieurs minutes avant de redevenir opérationnel.


Est-ce ce que je lui réserve ? Bien sûr que non ! À personne exceptionnelle, jouissance exceptionnelle…


J’ai remarqué avec quelques copains, dont certains m’avaient carrément donné la combine, qu’en serrant la base de la verge au moment crucial, j’arrivais à empêcher le gars d’expédier sa cargaison, ce qui l’obligeait à remettre le couvert. Dans le même état d’esprit ou presque, si tu lui serres suffisamment fort les baloches au moment du point de non-retour, il a un mal de chien à larguer les amarres, avec pour conséquence un plaisir encore plus violent qu’à l’accoutumée.


Pendant un moment, j’ai eu un camarade de jeux qui m’a initiée au shibari… Mais, contrairement à d’autres, il a certes appris qu’on pouvait avoir énormément de plaisir à être ficelée dans tous les sens, mais que la réciproque est également vraie. Bref, je m’en vais te lui tricoter un petit chandail de chanvre qui lui tiendra les castagnettes bien serrées en prenant bien soin qu’elles ne risquent de glisser l’une contre l’autre – parce que ça, ça fait mal – et aussi ne ne pas pincer la peau dans l’un des innombrables nœuds que j’ajoute à mon œuvre… Et, pour faire bonne mesure, je termine ma petite contribution à cet art japonais en lui ligaturant la base de la verge pour rendre le recalotage impossible.


Et c’est parti pour le show ! Je ne sais pas si le stade est chaud vu que nous sommes tous seuls, mais, en attendant, entre mes doigts pleins d’huile qui n’en finissent plus de glisser et de glisser encore sur cet obélisque de chair, qui s’attardent comme de bien entendu sur le frein, ou de mon petit doigt qui fait mine d’essayer de s’introduire dans son méat, il est à la fête ! Et puis, tant qu’à faire, j’en ajoute encore une louche en me mettant nue à côté de lui, en frottant ma petite poitrine sur ses joues avant que ce ne soit son membre que je ne fasse rouler entre mes seins ou de lui coller mon antre détrempé sous le pif…


Je le vois gigoter, grommeler, souffler, essayer de se détacher, mais rien n’y fait… Une chose est certaine, il ne ferait pas bon le détacher à cet instant précis ! Cependant, une idée vient de me traverser l’esprit : si, à cette jouissance purement intellectuelle, j’y ajoutais un peu de plaisir un peu plus charnel ? L’idée est simple, je me mets à califourchon sur lui en m’assurant qu’il ne rate pas le moindre détail du spectacle, et là, je me mets à faire coulisser son membre entre mes lèvres ? Oui, je sais, dans la situation qui est la sienne, ce n’est certainement pas lui qui pourrait m’empêcher de m’empaler sur lui ! En plus, quelque chose me dit que je pourrais enchaîner panard sur panard avant qu’il ne parvienne enfin à envoyer la purée…


Mais ça, il n’en est pas question… Il glisse, glisse et glisse aux portes de mon enfer – mais si, puisque Satan l’habite (j’ai honte !) – tandis que j’écrase son gland écarlate contre mon petit organe… Le résultat ne se fait pas attendre puisqu’en deux temps et trois mouvements, me voilà expédiée sur orbite. Michel ne lutte même plus, enfin conscient qu’il ne maîtrise plus rien… Si j’étais vraiment garce, je remettrais bien le couvert une seconde fois, je sais que je n’en aurais pas pour très longtemps à aller vérifier une seconde fois si le monde est toujours aussi beau vu de là-haut.


Alors, reprenons l’opération d’astiquage ! Je vois bien dans ses yeux que, pour lui, le plaisir monte… Mais que c’est loin d’être gagné ! Ce n’est qu’au bout d’une demi-heure d’efforts de ma part qu’enfin les enfers (encore eux !) se déchaînent, et qu’une longue, très longue giclée de foutre monte vers le ciel, suivie d’une quantité d’autres qui retombent en longues traînées blanches sur son torse. Il me semble bien même que j’en aie reçu dans les cheveux ! Cependant, je m’inquiéterai de cela plus tard : pour le moment, l’urgence est de le libérer et de tracer ma route le plus vite possible… Dans quelques minutes, lorsqu’il redescendra enfin des étoiles, j’ai dans l’idée qu’il aura sans doute deux mots à me dire ! Mais peu importe, c’est demain que je reviendrais, lorsqu’il sera calmé.




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Une promenade cheveux au vent


Une fois de plus, c’est l’été et il ne fait pas encore complètement nuit noire. La température, qui a été étouffante toute la journée, s’est enfin décidée à redevenir décente. Éloïse m’attrape le bras.



Ce soir-là, Éloïse porte une très jolie robe de lin blanc, boutonnée sur le devant, ample comme elle les aime et légère comme dans un rêve. Tellement légère d’ailleurs, qu’elle s’est résolue à porter un tanga de dentelle blanche qui se voit nettement au travers de l’étoffe : c’était ça ou prendre le risque que sa petite touffe noire soit clairement visible avant même que la transpiration, inévitable dans une telle fournaise, ne vienne se mêler de l’affaire. Par contre, les deux petites poches plaquées de sa robe au niveau de sa poitrine lui permettent de se passer de soutif sans que rien ne soit trop apparent.


Capote ouverte, vitres baissées, les longs cheveux d’Éloïse volent au vent dans la douceur du soir.



Je précise pour nos amis parisiens et autres habitants des grandes villes que pour nous, la campagne est à un petit quart d’heure de voiture. Nous traversons les faubourgs, déserts à cette heure, mais le doux parfum des barbecues nous confirme que, derrière ces clôtures, il y a tout un tas de gens qui, comme nous, profitent de l’été… Et ils ont bien raison.


Les lumières de la ville à peine estompées, Éloïse demande à ce que je m’arrête sur le bas-côté. Elle ouvre la portière, descend de la voiture et là, sans même regarder autour d’elle, déboutonne sa robe qu’elle jette prestement sur la banquette arrière tandis qu’un délicat morceau de dentelle blanche vient orner mon rétroviseur intérieur. Totalement nue, elle se rassied et reclaque la portière.



Dans une autre vie, de préférence dans très longtemps, j’aimerais être réincarné en caméléon. Quel pied cela doit être de pouvoir regarder à la fois en face et sur le côté ! Parce que là, un œil sur la route et l’autre sur l’anatomie de ma passagère, ce n’est pas vraiment pratique.



Quelques minutes plus tard, je me suis garé en suivant ses consignes, c’est à dire juste à la limite du pont pour être à l’abri des arbres qui cachent la voiture des usagers de l’autoroute. Elle, pendant ce temps, se promène tranquillement au beau milieu de la chaussée tout juste éclairée par la lueur des phares des véhicules qui passent en contrebas… De temps à autre, elle se penche au-dessus de la rambarde au moment où un camion se présente, ce qui provoque coups de klaxon et appels de phares lorsque les conducteurs s’aperçoivent qu’elle est nue. Et encore, ils ne voient pas vraiment le bas !

Je l’attrape par le bras.



Les rares villages que nous traversons ne sont que faiblement éclairés, mais cela suffirait à l’éventuel promeneur pour avoir une idée assez précise de la tenue dans laquelle Éloïse se trouve… Malheureusement pour lui, notre lascar doit être en train de se faire griller des merguez avec ses potes et il ne saura jamais ce qu’il a perdu.


Je connais ce patelin, son cimetière est à quelques centaines de mètres des habitations, au milieu de nulle part. Je suis sur le point de me garer derrière la haie, loin de l’unique réverbère qui illumine le parking, mais elle me corrige.



Bien entendu, elle me montre du doigt le petit espace qui, bien que l’on puisse n’y mettre que deux ou trois voitures, est éclairé comme en plein jour.



Ce que femme veut… Vous connaissez la suite. Je souris : l’endroit est connu pour être souvent fréquenté des amoureux, ce qui signifie que je ne serais pas plus surpris que ça qu’un type qui aurait vu passer notre voiture soit en train de nous observer à la jumelle. J’en informe Éloïse, qui s’empresse d’en rajouter.



Mais, naturellement, elle ne cache rien de sa nudité et en profite pour faire des grands signes à ce potentiel observateur qui n’existe sans doute que dans nos têtes. De l’autre côté de la route, il y a une minuscule chapelle, bien évidemment fermée à cette heure, et celle-ci est bordée d’arbres. Je m’attends à la voir s’appuyer sur l’un de ces hêtres, mais, jugeant sûrement que l’effet ne sera pas celui qu’elle souhaite, elle se rabat sur le mur de l’oratoire qui fait face aux champs.


À cet endroit, la lueur de la pleine lune éclaire son corps splendide. Elle prend des poses, caresse doucement sa poitrine comme pour s’aider à mieux rêver, le regard perdu dans le lointain. Et moi, et moi, et moi… La teube comme un barreau de chaise, j’aimerais tellement pouvoir la prendre par la taille, l’embrasser, la caresser, la cajoler avant de la prendre tout court, et là, avec l’astre des nuits comme seul témoin, essayer de lui rendre tout le bonheur qu’elle me procure. Mais ça, ce n’est pas possible…





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L’appel de la forêt



Je hausse les épaules, amusé. Éloïse est folle, il me semble bien avoir déjà mentionné ce détail un paquet de fois.



Comme à son habitude, elle porte une petite robe d’été. Celle d’aujourd’hui est à fleurs, mais n’est ni très courte, ni très légère, ni très échancrée, ce qui ne l’empêche pas de lui aller à ravir. Nous choisissons une table bien à l’ombre des pins et en bordure du chemin forestier : les voitures qui y passent sont rarissimes et il s’agit pour la plupart de familles qui cherchent vraisemblablement un emplacement pour casser la croûte tout en profitant du bruissement des feuilles dans les arbres et du chant des oiseaux. Un peu comme nous, quoi.


Par contre, les randonneurs sont plus nombreux. Ils passent à quelques mètres de nous, bâton de marche à la main et sac sur le dos, nous font un petit geste de la main ou nous souhaitent bon appétit dans plusieurs langues, le tout sans s’attarder. À titre personnel, j’adore le trek, mais si c’est pour le faire au pas de course sans prendre le temps de profiter du paysage…


Le repas s’achève… La météo l’avait prévu, la température allait monter en flèche en tout début d’après-midi : c’est peut-être la raison pour laquelle les marcheurs de tout à l’heure semblaient si pressés… Avantage, la chaleur est telle que tout le monde doit tranquille digérer, les doigts de pied en éventail et bien à l’abri des frondaisons. Tout le monde, mais pas Éloïse.



En fait, je n’ai rien compris du tout… Surtout que dans le genre athlète, je me pose là ! Le coup des épaules carrées, de la stature en V et des abdos en plaques de chocolat, ce n’est pas vraiment pour moi… Cependant, comme elle a l’air d’y tenir particulièrement, je m’exécute : de toute façon, avec quasiment quarante degrés à l’ombre, personne ne s’en offusquera.


Mais où est donc passée Éloïse ? Je n’ai pas à la chercher bien longtemps puisqu’elle est tout simplement accroupie au beau milieu du chemin. Totalement nue et le sourire aux lèvres, elle est tout bonnement en train de me gratifier d’un petit pipi en pleine nature… Qu’a-t-elle fait de sa robe ? Sans surprise, celle-ci est sur le siège de la voiture.



Le petit mouchoir en papier avec lequel elle vient de s’essuyer vient d’atterrir dans les buissons. Pas de panique, la nature se chargera de le faire disparaître au premier orage, et je veux bien parier que nous n’aurons pas à attendre très longtemps avant de nous en prendre un sur le coin de la tronche. En attendant, Éloïse vient de s’engager dans un sentier forestier qui zigzague dans le sous-bois, entre les arbres et les bosquets et le tout dans un parfum d’humus. Je l’arrête.



Cet après-midi-là, et je n’ose même pas dire par bonheur, nous n’avons croisé personne. Certes, nous avons entendu des rires dans les clairières et des branches craquer derrière nous, mais, jusqu’à preuve du contraire, personne n’a surpris notre bien curieux équipage. Éloïse a même profité d’une trouée dans les arbres pour s’allonger sur la mousse et se dorer au soleil… Mais quand elle a commencé à se caresser devant moi, je l’ai supplié d’arrêter : comme je l’ai également déjà dit, à force de tirer sur la corde, et ce malgré tous mes efforts, il se pourrait bien que le cerveau du bas finisse par prendre la direction des opérations et que celui du haut perde définitivement pied.


Et ça, encore une fois, je ne le veux à aucun prix.




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Postambule : Retour au temps présent


J’ouvre les yeux… C’est le bourdonnement caractéristique de la machine à café qui m’a tiré des limbes. Mais à quelle heure me suis-je couché ? Je n’en sais strictement rien… Par contre, même si je suis encore un peu dans le pâté – comme un mec qui émerge, quoi – je n’ai nullement la bouche pâteuse ni mal à la tête : encore une fois, prendre une murge avec le divin breuvage qu’Éloïse a ramené hier soir aurait été un véritable crime contre l’humanité.


Par contre, le truc qui me dérange vraiment, c’est que je suis à poil sous les draps… Et qu’en temps normal, il faut vraiment que la température soit caniculaire pour que je renonce à porter un pyjama ou assimilé. Des pas légers dans le couloir, Éloïse m’apparaît alors, deux tasses à café fumantes à la main.



Elle me dit cela comme si de rien n’était alors qu’elle est tout simplement nue ! Et je réalise alors qu’en réalité, je l’ai sans doute vu des dizaines de fois en maillot de bain, je l’ai rêvée d’autres dizaines de fois plus ou moins dévêtue, mais dans le vrai monde, elle ne m’est jamais apparue ainsi… Et même si le temps a, elle est exactement conforme à ce que je me suis imaginé pendant des années : petits seins plutôt haut perchés, petit ventre désormais un peu plus rond, mais toujours aussi délicieux… Quant à sa chatte, elle est exactement conforme à l’image que je m’en suis toujours fait, avec cette petite toison impeccablement taillée qui ne cache rien de son délicat abricot. Quand elle me voit comme ça, les bras ballants et les yeux comme des soucoupes, elle en rajoute encore un peu en se tournant sur elle-même, histoire de me faire admirer le galbe de ses hanches et ses jolies petites fesses. Oui, tout est petit chez elle, à l’exception du grand sourire qu’est le sien lorsqu’elle s’assied auprès de moi. Je m’étonne.



Elle éclate de rire tout en me tendant mon café.



Comme j’avoue ne pas y avoir attaché d’attention, elle tapote du bout du doigt le dix-huit de la bouteille offerte la veille. Accessoirement, elle n’est entamée que d’un quart, ce qui pourrait paraître beaucoup si notre petite conversation ne s’était pas prolongée pendant des heures sans que pour autant nous n’ayons vu le temps passer. Bref, en un mot et encore une fois, ce n’est pas l’alcool qui est la cause de tout cela.



Bigre ! J’aurais juré avoir été discret, il faut croire que non.



Encore une fois, compte tenu de ce que nous nous sommes raconté la veille, je ne devrais pas être surpris. Malgré cela, je tombe des nues… J’essaie de me raccrocher aux branches.



Alors là, c’est vraiment une colle : déjà, je ne sais plus à quel moment ses études l’ont amenée à s’éloigner de moi. Ensuite, il y a eu son mariage pendant lequel elle n’est jamais passée ici qu’en coup de vent… Autant dire que cela fait un certain temps ! Mais de nouveau, son index tapote le dix-huit de la bouteille qu’elle tient toujours en main. Je souris.



D’un geste précis, elle vient de se saisir du drap qui me recouvrait jusque-là… Et comme cela fait grosso modo un quart d’heure qu’elle me colle ses petits seins sous le nez et que sa position assise en tailleur me donne une vue imprenable sur son abricot magique, autant dire que tout cela m’a collé, plus ou moins contre mon gré, une trique à enfoncer des clous. Et, sans me laisser le temps d’ouvrir la bouche, la voilà à califourchon au-dessus de moi.



Je n’ai pas le temps de répondre qu’elle s’est déjà laissé tomber sur moi et que ma queue vient de s’enfoncer dans son fourreau brûlant. Subitement, je ne suis plus pressé d’être à samedi avec les potes, une nouvelle histoire, cette fois bien réelle, est peut-être en train de commencer…