n° 20553 | Fiche technique | 78188 caractères | 78188 13222 Temps de lecture estimé : 53 mn |
28/10/21 |
Résumé: L’ami du petit-déjeuner. | ||||
Critères: #humour #fantastique fh ffh fffh fplusag couleurs frousses rousseurs voisins poilu(e)s fépilée coiffure magasin noculotte strip caresses entreseins fellation cunnilingu 69 préservati pénétratio fsodo | ||||
Auteur : Radagast Envoi mini-message |
Chaque famille abrite souvent un vieil oncle atrabilaire ou une grand-tante grincheuse. Mais on y trouve aussi des personnages hors-norme, des olibrius dotés d’un grain de folie. Attention, quand je dis folie, je ne parle pas de cas psychiatrique. Non, je pense à un personnage farfelu, qui ne se plie pas aux conventions sociales ou morales de ladite famille. Un provocateur qui choque les bien-pensants, ceux qui feignent de s’offusquer et qui rêvent de faire en douce ce que l’autre fait ouvertement. Ces personnages tranchent d’autant plus que la famille est cul serré, limite cul cousu.
Dans ma tribu, mon oncle Lucien, le frère de mon père, tenait ce rôle de trouble-fête. Une espèce de grand escogriffe pétant le feu. Quand il lui arrivait de venir dans les réunions de famille, les femmes récitaient toute une série de prières, d’actions de grâce avant son arrivée pour se protéger du malin. Tout juste si elles ne balançaient pas de l’eau bénite dans chaque pièce et laissaient quelques gousses d’ail traîner innocemment.
Il faut dire que tonton Lulu a toujours été bel homme et contait fleurette à tout ce qui portait jupon, de dix-huit à soixante-dix-huit ans, mariée ou non. Il adorait choquer les grenouilles de bénitier en leur faisant des compliments à double sens.
Attention, tonton restait toujours courtois et élégant. Si une femme lui disait non, il se le tenait pour dit. Entreprenant, jamais lourdaud.
C’est dire si sa présence dans ces grands-messes familiales semait le souk dans les chaumières. Il y venait d’ailleurs souvent accompagné d’une nouvelle dulcinée, toujours plus jeune que lui, toujours court vêtue et fortement nichonnée, toujours en adoration devant son Lucien. Les mâles reluquaient la donzelle en douce, au grand dam des épouses. Le grand-père avait beau réciter le bénédicité, il n’en plongeait pas moins le regard dans le décolleté des conquêtes du fils maudit.
Il faut dire que nous sommes issus d’une famille très nombreuse, religion oblige. Comme disait Tonton, chez les Duvel-Mercier on ne fait pas l’amour, on ne baise pas, on procrée. Mes grands-parents eurent six enfants, qui eux même pondirent cinq, six ou même sept rejetons. Sauf tonton le barge – malgré sa vie de patachon il n’eut jamais de descendance – ni tonton Joseph, le curé… quoique, pour lui des doutes subsistent.
Nous en arrivons actuellement à la cinquième génération de Duvel-Mercier, et même que la sixième serait en route !
La vie de toute ma famille se déroule rythmée par la prière, les messes, les actions de grâce et les cérémonies religieuses en tous genres. Enterrements, mariages, baptêmes, communions et autres réjouissances, toujours à l’église, tout est bon pour se retrouver et prier un bon coup. Un petit Pater Noster pour se mettre en train et la journée peut commencer !
Les Duvel-Mercier doivent aussi avoir des abonnements et des prix de groupe pour tous les sites de pèlerinage connus – Lablachère, Lisieux, Lourdes, Compostelle, Fatima… et j’en passe. Ils connaissent la géographie par l’intermédiaire des lieux de cultes.
Mon tonton, lui, pèlerinait plutôt vers Cognac, Auch, l’île de Skye, Las Vegas, le Crazy Horse ou encore Roanne ou Lyon. Il y célébrait la bonne chère, le bon vin, le jeu et les femmes. Sa devise était : La vie n’est qu’un long chemin vers le tombeau, alors autant profiter de tout avant d’y être dedans.
La vie ascétique en attendant un hypothétique paradis, très peu pour lui. C’est pourquoi son existence s’arrêta subitement à l’âge de soixante-deux ans. Son palpitant a déclaré forfait, mais il n’a pas souffert. Mort brutale déclara le toubib. Trop de bonnes chères et chairs, de jeux et d’émotions fortes. Il se trouvait en fort galante compagnie lors de son trépas. On ne peut mourir en de plus douces circonstances, sauf pour la poulette coincée sous lui qui se vit offrir un soutien psychologique.
Dernier pied de nez à ses frères et sœurs, il voulut des obsèques religieuses. Mais à ses conditions : point de psaumes ni de litanies, simplement des chansons de Brassens, de Soldat Louis et grand friand des films d’Émir Kusturica, il souhaita une fanfare tzigane.
Entendre Le gorille, L’auvergnat ou encore Du rhum, des femmes tout le long de la cérémonie me mit du baume au cœur. Je l’aimais bien mon tonton. Et la fanfare tzigane lors de sa mise au tombeau rendait encore plus marrantes les figures de constipés des autres grenouilles de bénitier.
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Je ne sais pourquoi, mais tonton Lucien m’avait à la bonne. Certainement parce que je suis un peu le vilain petit canard, à son image. Plus porté sur les filles et les fiestas que sur la prière, celui qui file un mauvais coton selon tonton le curé. Mais depuis bien longtemps, je préfère m’agenouiller devant un triangle velu que sur un prie-Dieu, quelle que soit la divinité… à part Bacchus ou Aphrodite. Quoique pour ma part, je ne sacrifie pas au démon du jeu. Je ne puis posséder toutes les qualités.
Ses « addictions » au jeu, sa propension à lever le coude et à courir la gueuse, comme dit ma mère, lui ont aussi valu la réputation de toujours tirer le diable par la queue, qu’il ne savait pas mettre de l’argent de côté.
Ce à quoi il répondait : À quoi ça sert d’être le plus riche du cimetière ?
Quelle n’est donc pas ma surprise de recevoir un courrier de Maître Aligôt, notaire de son état.
Maître A. Aligôt, Notaire
à
Monsieur Philippe Duvel-Mercier.
Monsieur,
Pourrions-nous convenir d’une date et heure de rencontre pour discuter des dernières volontés de votre oncle, monsieur Lucien Duvel-Mercier, qui a fait de vous son unique légataire.
Veuillez agréer, blabla, blabla.
V’là autre chose. Héritier du tonton ! Pourtant, si j’en crois les ragots familiaux, le Lulu ne possédait plus une thune, le cul constellé de dettes, les huissiers faisant le siège devant sa porte et hurlant à la mort Rendez-nous nos sous !
Si c’est pour hériter d’emmerdes, je préfère abandonner cette succession, même s’il m’en coûte. J’aimerais toutefois bien récupérer quelques souvenirs de ce vieux brigand.
Rendez-vous pris, je me présente à l’étude de Maître Aligôt.
Moi qui m’imaginais les notaires comme des vieux bonshommes austères et ventripotents j’en suis pour mes frais.
Une courte jupe rouge dévoile des cuisses de randonneuse, un chemisier blanc avec deux boutons ouverts qui laissent entrevoir de belles perspectives garnies de dentelle blanche, ses cheveux roux relevés en chignon dégagent son cou gracile. Petite, de jolies rondeurs attirent aussi le regard sur le côté pile. Un dauphin et une étoile tatoués sur son poignet complètent le tableau.
Les joues potelées et roses constellées de taches de rousseur, les lèvres sensuelles et souriantes, les yeux aussi roux que ses cheveux. Quel âge peut-elle avoir, maximum trente ans, cette notaire, ou notairesse… avec les féminismes je ne sais plus. Si elle me propose de passer à l’acte notarié ou non, je n’y verrai aucun inconvénient.
En tout cas, elle brise les conventions, pas étonnant que tonton ait fait appel à elle.
Bref, tout à mon observation, je dois ressembler au blaireau moyen.
Elle est donc fifille de notaire.
Elle me dédie un petit sourire mutin.
Elle me fait signer un nombre incalculable de documents, fait des photocopies de mes cartes d’identité, passeport, livret d’état civil, mon IBAN, tout juste s’il ne lui faut pas mon carnet de santé. Puis elle me donne les clefs de l’appartement. J’apprends en signant ces divers papiers qu’elle se prénomme Agathe.
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Maître Aligôt avait raison, le quartier est agréable, calme. À part un restaurant, un coiffeur et une boutique de sous-vêtements féminins, sur la place Adèle Taplane on ne trouve que des immeubles d’habitation. De beaux bâtiments en pierre claire de trois à cinq étages, aux balcons égayés par des jardinières fleuries baignant dans le doux soleil matinal.
La notaire m’a donné le code de la porte d’entrée, je dois me mettre en relation avec la copropriété, car ce code change chaque mois. Y résident, outre feu mon tonton, huit autres locataires, si j’en crois les noms inscrits aux côtés des sonnettes.
Je pénètre un petit hall bien éclairé, puis emprunte – à taux modéré – un large escalier en bois massif, patiné par les ans.
Il y a deux appartements par palier. Alors que je déverrouille celui du premier étage gauche, une accorte jeune femme sort de l’autre porte. Blonde, un jean moule divinement ses fesses rebondies et un t-shirt blanc fait la même opération sur sa poitrine tout aussi remarquable.
Elle m’adresse un grand sourire :
Elle me réchauffe de son joli sourire, me fait un petit coucou de la main et descend l’escalier en remuant le popotin. Jolie, très jolie même, mais quelle tchatche ! Elle m’a débité sa dernière phrase sans reprendre haleine.
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L’oncle invitait sa famille au restaurant, jamais chez lui. Personne ne connaissait son pied-à-terre en France, aussi je découvre son repaire, son havre de tranquillité. Meublé avec goût, des photos de paysages décorent les murs, certainement des endroits qu’il a visités, Grand Canyon, fjords norvégiens, mont Fuji et Venise.
S’y trouvent quelques peintures aussi. Dans une grande armoire, je découvre sa caverne d’Ali Baba. Lucien ramenait de chacun de ses voyages un souvenir. Un stetson des États-Unis, une chapka de Russie, un kilt d’Écosse, une muleta d’Espagne et ainsi de suite. Ça, je vais le garder, pas question que je me sépare d’un pan de sa vie.
Sur les meubles des bibelots et des photos de lui avec quelques-unes de ses conquêtes, une de toute la famille réunie et plusieurs de moi.
Je passe de pièce en pièce. D’abord un bureau et un ordinateur. Puis deux chambres dont une déborde de revues de toutes sortes, de vieux journaux bons à mettre à la poubelle. Des guides touristiques périmés et mensuels de sciences, de médecine ou de charme, des invitations à des tournois de poker, bref tout un fatras indescriptible. Je me rends compte aussi que Lucien achetait beaucoup de choses sur internet, la moitié de ces papiers sont des factures de produits divers achetés sur la toile. S’y trouvent aussi des notices en anglais, allemand…
Je suis en congés, je ne dois commencer mon travail que dans un mois, pourquoi pas loger ici en attendant, en profiter pour ranger, jeter toutes ces vieilleries ?
Je descends à la cave où une agréable surprise m’attend. La réserve de boissons de ce vieux coquin ! Des Bourgogne, Côtes-du-rhône, des Sauternes, des Châteaux de Lancyre, du Lacrima Christie, des whiskies de tous âges et toutes provenances, des cognacs et armagnacs, vins d’Alsace et Champagne… de quoi donner le tournis à tout sommelier. À en croire les étiquettes, ce n’est pas de la piquette. Les vins précieusement rangés dans un meuble, gardés à température ambiante, avec thermostat et alarme. À vue de nez, il doit y avoir trois cents bouteilles.
C’est décidé, je reste, nettoie, et dans quelques mois je verrais si je vends… ou pas.
Je m’offre un repas au resto du coin, où j’apprends qu’ils livrent à domicile, pour des clients triés sur le volet. Lucien faisait partie de ces clients… ça ne m’étonne pas !
oOo
Vêtu d’un vieux jean rapiécé et d’un t-shirt troué, je m’attaque à la chambre d’amis.
Je ne pensais pas que des journaux puissent peser aussi lourd. Heureusement qu’un container à papier est à disposition dans le local à poubelle, en bas, sans ascenseur, bien évidemment.
À midi, je ne sens plus mes genoux ni mon dos. J’ai aussi un mal de crâne pas piqué des hannetons alors que je n’en suis qu’à la moitié du boulot.
J’ai aussi découvert un truc marrant, une trentaine de cartons, style carton de déménagement, plein de boîtes de Ricoré munies de leurs couvercles, mais vides.
Il n’avait pas le wifi à tous les étages le tonton ? Comment nomme-t-on un collectionneur de ce genre de choses, un syllogomaniaque, je crois. Je réglerai ça plus tard, les containers à emballages débordent et ne sont pas près d’être vidés pour cause de grève. Pour l’instant, j’ai autre chose à faire, ça ne presse pas. Il me reste assez de paperasses à jeter.
Je téléphone au restaurant pour qu’il me livre un repas, et pendant ce temps je cherche une boîte de paracétamol ou d’aspirine. Je découvre dans l’armoire de sa chambre des sachets de poudre… qui me flanquent la trouille, m’imaginant de suite le pire, cocaïne et autres cochonneries du même genre.
Il avait rangé ses différents sachets dans des boîtes intitulées Çarapétamol , ou encore Mâlobide et Rododo, deux autres nommés Chidur et Chimou, ça me rassure, je reconnais bien là l’esprit farceur du tonton.
Je trouve aussi des huiles essentielles.
Je savais le Lulu adepte des médecines douces, parallèles ou perpendiculaires, il se méfiait des toubibs classiques et achetait ses médicaments sur des sites spécialisés et en grosse quantité.
J’avale trois sachets d’un coup Çarapétamol. Je sais, ce n’est guère prudent, mais j’ai vraiment très mal, et je fais confiance au tonton qui doit me protéger de là-haut.
Je déjeune sur le pouce et décide de m’allonger quelques minutes, le temps que l’antidouleur fasse effet.
En fait, je pique un roupillon de derrière les fagots. Je me réveille vaseux à seize heures. Je n’ai plus mal au crâne, mais je me trimballe une trique monumentale, un engin qui se sent à l’étroit dans mon froc. Tellement à l’étroit que le Nestor me fait mal, qu’il a des envies d’évasion, tout juste s’il ne crie pas « Liberté » en faisant un trou dans le tissu.
Bon, je suis plutôt porté sur la chose, je ne rechigne jamais à rendre hommage à une dame qui me le demande gentiment. Mais je ne chope jamais le mandrin de l’air du temps. Surtout un engin pareil. Je ne le vois pas encore, mais je le sens. Jamais je n’ai chopé une gaule aussi rigide.
J’ôte ma ceinture et me débraguette pour lui laisser un peu d’air. Avec un peu d’appréhension, je baisse mon caleçon. C’est tout juste s’il ne bondit pas comme un diablotin de farces et attrapes.
J’ai peur, il me fait peur. C’est un comble d’avoir peur de son sexe, mais il semble animé d’une vie propre. Il n’est pas plus gros, ni plus long, mais… différent.
L’esprit encore vaseux, je me rends compte que quelqu’un sonne à la porte, ce qui a dû provoquer mon réveil. Merde je ne peux pas ouvrir dans cette tenue, car maintenant qu’Il est à l’air libre, impossible de Le remettre en place.
Je peux encore moins ouvrir dans cette tenue, je me précipite dans la chambre pour récupérer un machin qui ne me fasse pas passer pour un satyre. Je ne peux ouvrir l’air de rien, la bite à l’air, surtout une bite pareille.
Un pantalon ? Impossible, Il ne voudra jamais rentrer ! Je n’ai pas de sortie de bain, donc il me faut me rabattre sur de l’étrange, du pas commun, du hors-norme. J’ouvre l’armoire aux souvenirs du tonton et cherche mon bonheur.
La muleta ? Non ! Quoique, avec la banderille que je trimballe…
Booom, Booom !
Le stetson ou la chapka non plus… Le Kilt ! Bon sang, mais c’est bien sûr !
Elle se fige, la bouche ouverte, à l’instant où j’ouvre la porte, j’ai réussi à lui couper le sifflet.
Je vois à son attitude qu’elle se demande si je ne suis pas un tantinet barge.
Elle a débité cette phrase de nouveau d’une seule traite, sans respirer, chapeau. À son ton, j’ai une petite idée des autres menus services que devait lui rendre le tonton.
Arrivés dans sa cuisine, en effet ça sent la crue du siècle. L’eau coule à gros bouillons et inonde une bonne partie de la pièce. Je repère vite l’origine du geyser.
Je coupe l’arrivée d’eau au compteur et, assis sous l’évier, remets en place un joint de tuyau défectueux.
Ce que je n’avais pas anticipé, c’est que, assis ainsi, même avec un vêtement ample, il y a des choses qui n’échappent pas au regard aguerri d’une connaisseuse. Le kilt pourtant lourd ressemble à un chapiteau du cirque Bouglione dressé sur son grand mât.
Elle s’agenouille entre mes jambes et entoure mon sexe de ses doigts.
Puis elle s’arrête de parler pour emboucher mon glaive. Je viens peut-être de trouver la solution pour la faire taire. En tout cas, ses lèvres douces sur ma colonne Vendôme me font du bien. Même si elles ne détendent pas la bête, elles l’apaisent. Galant homme, je me dois de lui présenter des excuses.
Elle est vêtue d’une courte jupe noire et d’un chemisier rouge. Je glisse ma dextre sous la jupette et arrive vite à la limite des bas autofixants. Sa peau est douce et chaude, elle tressaille sous la caresse, surtout lorsque mes doigts atteignent la petite culotte, qui me semble bien humide. J’écarte le tissu et jette un œil. Ô divine vision, ô la jolie mangrove que voilà.
Étant donné la profession de la demoiselle et la mode actuelle, je la voyais bien épilée du minou. Je me trompais, elle a le ravin du plaisir tout emmitouflé d’une douce toison châtain clair, très fournie. Il semble que cette pelisse remonte très haut sur le ventre, déborde sur les cuisses, loin du ticket de métro, ce serait plutôt la forêt tropicale, car il y fait très chaud.
Il ne me faut guère de temps pour lui ôter jupe et petite culotte et me retrouver le nez collé à son bijou rose et sombre.
Gonflé de désir, il n’attend que ma bouche. Je ne suis point homme à laisser une femme s’escrimer seule. Un gloussement et un frétillement du fessier me signalent que mes initiatives plaisent à l’intéressée.
Je déplie du bout de la langue ses nymphes sensibles et visite d’un doigt curieux son antre en ébullition. Elle frémit, sa jolie entaille s’ouvre et se referme au gré de ses humeurs coquines, libérant d’abondantes humeurs intimes.
Pendant ce temps, en femme habile, il ne lui faut guère de temps pour me faire larguer la cargaison, de sa bouche pulpeuse elle en happe une certaine portion, mais le restant se retrouve sur ses joues, dans ses cheveux et les casseroles rangées sous l’évier.
J’émerge du coaltar et demande d’une voix mal assurée : Qu’est-ce qu’est pas croyab ?
Je regarde et vois Nestor dressé fièrement, prêt à affronter toutes les chattes de la création.
D’accord, je peux remettre le couvert souvent, mais il me faut un certain temps pour récupérer toutes mes capacités. Là, que nenni, il se tient presque à la verticale, impudique et majestueux. Prêt à un second round de suite.
Sandrine se dresse, agressive, elle me tend la main pour me relever et m’entraîne vers ce que je suppose être sa chambre. En chemin, elle termine son effeuillage et le mien.
Allongé sur le lit, je l’admire alors qu’elle s’escrime sur un emballage de préservatif, me le glisse sur le dard et annonce la couleur :
Elle abaisse le bassin et fait pénétrer la Chose dans sa grotte rose.
Entièrement plantée dessus, elle tortille du bassin, tantôt dans le sens des aiguilles d’une montre, tantôt dans le sens inverse, puis de haut en bas et de bas en haut. Le spectacle est sublime. Concentrée sur son ouvrage elle ferme les yeux, passe un petit bout de langue entre ses lèvres et respire fort.
De voir mon missile entrer et sortir de son joli silo me rend encore plus rigide… et malicieux. Je presse de mon pouce son bourgeon tendu tandis que je fais subir le même supplice à ses tétons, ce qui la fait gémir de plus belle.
Elle éclate soudain de rire et s’écroule sur moi et reste ainsi presque une minute, agitée de tremblements. Elle m’embrasse, me dit que c’était merveilleux, mais se fige soudain.
Elle se « désemboîte » et observe atterrée mon axe infernal, toujours aussi inébranlable, si je puis m’exprimer ainsi. Pourtant il semble que j’ai donné de ma personne, le condom farci en est la preuve.
Elle me place un nouvel imperméable, me tourne le dos et se plante derechef sur mon chibre infernal.
Et de recommencer ses exercices d’acrobaties. Le spectacle, différent, ne me déplaît pas pour autant. De voir son joli fessier s’agiter sous mes yeux m’inspire. Je glisse un doigt dans la raie de son cul, ce qui la surprend et lui fait perdre sa concentration. Elle part dans un grand éclat de rire, tremble de tous ses membres et s’effondre sur moi.
Elle s’interrompt, fronce les sourcils et me chuchote : Il est encore là !
Effectivement, Il se dresse imperturbable, monolithique, minéral au bas de mon abdomen. Toujours aussi impressionnant.
Je lui place les fesses au bord du lit, lui écarte les jambes et me positionne entre elles. Une caresse à sa douce toison et je m’installe en son sein, l’agrippe aux hanches et la bouquine tranquillement, comme un bon père de famille.
Très vite elle veut plus d’action, faut dire que mon pic la travaille dans des recoins inexplorés.
Nos ventres claquent l’un contre l’autre, nos ahanements résonnent dans la pièce, puis elle éclate de nouveau de rire en enserrant mes hanches de ses jambes potelées.
Malgré tous nos efforts, je reste imperturbable, je campe sur mes positions.
Elle se met à genoux, creuse les reins et écarte les cuisses. Je constate alors que son ubac est aussi velu que son adret. Tout en lui lissant la fourrure je lui pratique la levrette en délire, ce qui la fait rire une nouvelle fois sans résoudre mon problème.
Je lubrifie sa mortaise, j’en fais autant de mon tenon infernal, elle soupire lorsque je lui enfile un, puis deux doigts dans le détroit des Dardanelles.
Elle retient sa respiration quand j’y pose le museau du furet et m’introduit dans sa salle des coffres. Je me tiens d’une main à sa hanche, tandis que de l’autre je guide Prosper vers la Terre Promise.
Je la laisse se faire à l’idée, puis je commence à la bourriner, lui attrape les seins tandis qu’elle s’amignonne le bourgeon. Un éclat de son rire frais clôt cette passe d’armes.
Mais je n’ai guère envie de m’esclaffer, car mon bâton de Maréchal est toujours aussi rigide. Aussi, sur ses propres suggestions recommençons-nous la même opération, avec toujours autant de plaisir pour elle. Pour moi aussi, mais mon plaisir est gâché par la rigidité marmoréenne de mon obélisque.
Pourtant j’ai donné de ma personne, les traces blanchâtres qui maculent sa toison en sont la preuve, mais rien n’y fait.
En effet, sa mignonne chatounette a les babines gonflées et rouges, sans parler de son oignon qui réclame merci.
Effectivement, elle marche comme Clint Eastwood dans Pour quelques dollars de plus. J’ai envie de lui offrir un cornet de glace, pas pour manger, mais pour se climatiser la salle des fêtes.
C’est ainsi que nous nous retrouvons sur le palier, tous deux en jupes et sans culotte, avec la démarche de manchots empereurs.
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Nous croisons sur le palier deux jeunes femmes, deux brunes d’une trentaine d’années, le visage délicat et vêtues avec recherche. L’une d’un pantalon et chemisier en coton blanc d’Égypte – je connais, ma maman ne porte que ça – et l’autre une longue robe vaporeuse rose et rouge.
L’une porte les cheveux libres et longs, l’autre un chignon. Si l’une est légèrement plus grande, elles possèdent toutes deux des silhouettes bien appétissantes.
Elles ont un accent qui sent les cigales, le romarin et les pins pignons.
M’est avis que Lulu connaissait intimement ces deux beautés.
Sans attendre mon approbation, elle soulève le kilt. Les yeux des deux autres s’écarquillent et brillent de mille étoiles.
Toujours ma quique à l’air, Sandrine fait les présentations.
Pour prouver ses dires, elle soulève sa jupe et exhibe son champ de bataille velu dévasté.
D’abord hésitante, Blandine opine du chef avec détermination.
Elles n’hésitent pas une seconde et me suivent, tandis que Sandrine descend l’escalier en poussant de petits gémissements à chaque marche.
Quelques minutes plus tard, un type au regard halluciné livre les repas à deux beautés en string et soutien-gorge et se fait payer par un type torse nu et en kilt.
Tout en grignotant, elles enlèvent mon kilt.
Passée par des mains délicates, l’eau fraîche me fait du bien, sans pour autant en affaiblir la rigidité. En femmes déterminées, elles se débarrassent sans gêne de leurs derniers atours. La plus grande a la poitrine haute et menue, l’autre plus orgueilleuse. Mais les deux me plaisent autant l’une que l’autre, avec leurs tétons et aréoles sombres et bien érigés. Les soins qu’elles vont me prodiguer les mettent déjà dans tous leurs états.
Si Sandrine la coiffeuse possède une toison exubérante, Blandine et Béatrice pratiquent l’épilation intégrale. Deux monts de Vénus lisses m’observent avec envie. La grande, timide, a les lèvres de son bel abricot fermées, abricot dodu à peine fendu d’une ligne plus sombre.
Blandine, tout aussi lisse, a les petites lèvres aventureuses, qui sortent et s’étalent impudiques, un petit capuchon abritant Sa Majesté Clitou 1er les surplombe. Un gros anneau d’or orne la lèvre droite. Je frémis à l’idée de percer une de ces si sensibles parties du corps.
Ces deux monts sacrés, roses plus sombres sur peau claire, n’attendent que la caresse.
Pendant que l’une m’embouche, je caresse les seins et le Jardin d’Éden de l’autre. Elles m’apprennent ainsi qu’elles sont cousines et s’en sortent plutôt bien dans leur commerce. Lucien était un client assidu, paraît-il.
Béatrice arrive à ses fins, perçoit le fruit de son travail dans la bouche, mais s’étonne de se retrouver face au même phallus très impudicus en pleine possession de ses moyens !
Elle met du cœur à l’ouvrage, faisant tourner sa langue autour du monstre, l’avalant presque en entier ou ne suçotant que le bout, une main à la base et l’autre manipulant mes joyeuses avec dextérité. Je repars une nouvelle fois vers les étoiles, me déversant entre des mains délicates…
Pour un résultat toujours aussi rigide.
Le joyeux babil de mes deux aides-soignantes me fait rire et me fait relativiser mon souci, il y a quand même pire à travers le monde.
Béatrice termine dans un bel orgasme, je lui ai repeint la salle de jeu, sans que je ne me départisse de ma rigueur. Blandine s’y colle aussitôt, pour le même résultat. J’éprouve du plaisir, là n’est pas la question, mais cela peut-il être considéré comme un handicap. Je m’imagine déjà demandant une pension d’invalidité !
Après les avoir prises en levrette, en missionnaire, après avoir fait la brouette furieuse et la chèvre au bord du précipice, après avoir passé de la crème sur leurs petits minous pour éviter des irritations, après en avoir fait autant sur mon manche de pioche pour éviter la surchauffe et la desquamation, après une petite pause boissons fraîches, après leur avoir visité la grotte de Lascaux et la grotte Chauvet plusieurs fois, après quatre heures de corps à corps furieux, IL montre des signes de lassitude, se ramollit et finit par s’allonger sur ma cuisse.
Nous faisons un check tous les trois, je les embrasse sur toutes les lèvres. J’invente même le clito melba, une cuillerée de glace à la fraise ou à la framboise dans la bouche, je lèche et réfrigère leurs muqueuses malmenées. Ce ne sont que soupirs, gloussements et gémissements de plaisir.
Elles se rhabillent tant bien que mal et regagnent leur appartement en clopinant.
Allongé sur le lit, je m’endors en songeant qu’il m’aura fallu l’aide de trois intrépides jeunes femmes pour me sortir de l’embarras… trois saintes femmes et presque huit heures de lutte acharnée !
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Je me réveille le lendemain matin, à l’aube, vers quatorze heures, vaseux. Purée, je viens de faire une fois et demie le tour de l’horloge !
Le sexe au repos me fait un peu mal, il est irrité, je n’ose penser aux malheureux minous de mes sauveteuses ! Il faudra que je les invite toutes les trois au restaurant, c’est la moindre des choses.
Je me lave et me passe un peu de crème apaisante sur le dard et je réfléchis tout l’après-midi sur ces étranges évènements.
Qu’ai-je pu faire pour me retrouver dans cet état ? Je n’ai guère envie de revivre la même expérience.
La bouffe, impossible, j’ai mangé au restau et s’il y avait une intoxication alimentaire de ce genre ça se saurait… il y aurait la queue – si j’ose dire – devant ma cantine préférée.
L’eau, pareil. Pas encore entendu parler d’une eau miraculeuse dans le patelin.
Je me repasse mon emploi du temps. Notaire, repas, dodo, nettoyage de la chambre, repas… merde, le mal de tête et le sachet de poudre… le çarapétamol.
Je vais dans la chambre et examine la boîte, il reste une centaine de ces sachets. Un de mes potes, qui exerce la profession de préparateur en pharmacie habite la ville voisine. Un petit coup de fil pour savoir si je peux lui rendre visite et me voilà parti avec en poche un sachet de çarapétamol.
Je lui explique brièvement mon nouveau statut d’héritier, la visite de l’appartement et la découverte de sachets étranges, je m’inquiète, me demandant si le tonton ne fourguait pas des substances hallucinogènes.
Je ne peux m’empêcher de songer à mes trois dévouées voisines. Dans la foulée, je les invite au restaurant.
Le lendemain soir, vêtu de mes plus beaux atours, chemise blanche, veste de smoking et kilt – pour les faire marrer – nous faisons un effet bœuf dans la salle.
Quelques clients me demandent si la légende est vraie, que les Écossais ne portent rien sous leur kilt, la réponse vient de Sandrine :
La soirée est réussie, nous rions et buvons un peu plus que de raison, mais nous habitons à quelques pas de là, alors pas de craintes.
Nous revenons chez nous bras dessus bras dessous en chantant quelques chansons paillardes, puis regagnons sagement nos appartements respectifs.
Le lendemain, le coup de fil de mon pote pharmacien me réveille en sursaut.
Je comprends mon comportement des jours précédents, mais ce qu’il me raconte ne me rassure qu’à moitié.
Sur ces fortes paroles, nous nous prévoyons une sortie en boîte un de ces quatre et nous quittons.
Je me pose des questions, je n’ai pas pris un, ni deux, mais trois sachets de ce truc, soit environ quinze grammes ! Quelles vont être les conséquences, vais-je faire comme le père Dupanloup, bander jusque dans mon cercueil et en soulever le couvercle avec ma queue ? Il faut songer à toutes les possibilités !
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Le lendemain, je me lève plein d’énergie, bosser un peu va me changer les idées. Il me reste quelques travaux de nettoyage à effectuer, comme jeter les boîtes de Ricoré. Sacré Tonton, Ricoré et aphrodisiaque, il m’étonnera même après sa mort.
Je commence par faire deux voyages de paperasse. Ce qui me permet de rencontrer mes trois bonnes fées, nous nous faisons la bise comme de vieux amis, prenons de nos nouvelles, à mots couverts. Comme madame Dubreuil traîne dans les parages, j’explique discrètement mes découvertes, leçarapétamol et ses effets, ce qui les fait bien rire.
Revenu chez moi, je prends une des boîtes métalliques et la secoue, geste instinctif et inutile, j’ai soulevé un carton entier et au poids je sais qu’elles sont vides.
Mais je perçois quand même un léger bruit à l’intérieur, comme s’il restait un peu de contenu. Curieux, j’ôte le couvercle, et reste comme un idiot, bouche ouverte, pendant une minute.
La boîte est pleine de billets de banque. Des Euros, pas des petites coupures, comme quand ma petite sœur glissait des billets de cinq euros dans sa tirelire.
Que nenni, là il s’agit de billets de cent euros, bien enroulés. La boîte en est pleine.
Pour le coup mes jambes ne me portent plus. Je pose mes fesses sur un tabouret et ouvre, le cœur battant une seconde boite. Pleine elle aussi… de billets de cinquante dollars, américains. Il y a la grosse bouille barbue d’Ulysse Grant dessus.
Mes mains tremblent, j’ouvre une troisième tirelire, pleine de billets anglais, des vingt Livres sterling ave la tête de la Queen Elizabeth qui se la pète. Je trouve encore des billets de deux cents euros, de cent dollars américains et même des dollars australiens et néo-zélandais dans d’autres récipients. Il doit y avoir au moins une petite centaine de grosses boîtes de Ricoré. Pleines à ras bord de biftons !
Je suis incapable d’évaluer la somme qu’il y a là-dedans, mais il y en a très beaucoup tout plein.
Et maintenant, que vais-je faire…
De tout ce pognon, là, devant moi…
Mon cerveau se met en roue libre. Trop c’est trop. Trop d’émotions en si peu de temps.
Je ne peux pas aller à la banque avec mes boîboîtes et questionner ainsi mon conseiller : Très cher, que me proposez-vous comme placement ?
Je ne pense pas que Lulu se livrait à un trafic quelconque. Ma mère disait souvent qu’il était possédé par le démon du jeu et que ce vice le perdrait. D’où sa réputation de flambeur dans la famille.
J’ai l’impression que Lulu devait jouer, mais ne perdait pas si souvent que ça, bien au contraire si j’en crois les boîtes. Poker, roulette, chemin de fer… aucune idée. Ça ne me dit pas ce que je vais pouvoir faire de ça.
Je vais dans la chambre et m’allonge. Il me faut du repos. Quelle semaine, je ferme les yeux et repense à ce qui vient de me tomber dessus.
Je réfléchis et me redresse d’un bond.
Je sais à qui je vais demander de l’aide.
Je me suis souvenu de ses paroles à ma notaire : Si vous avez besoin d’un conseil, contactez-moi. Donc, je contacte.
Je l’entends feuilleter son agenda en marmonnant.
Tout heureux, je prépare quelques petits en-cas et de quoi lui servir un apéritif, puis je vais prendre une douche et passer des vêtements corrects. Il ne me reste guère de temps pour être présentable. Dans moins d’une heure, elle sera là.
Sera-t-elle vêtue comme l’autre jour, sa jupe courte et rouge, son chemisier blanc, un chignon vaporeux dégageant sa nuque gracile…
Meeerde ! De songer à elle ainsi, j’ai Prosper qui fait des siennes, mon pantalon devient trop petit, il recommence le con !
Mon pote m’avait averti, je peux avoir des séquelles n’importe quand. Là, le fait de songer à la jolie notaire il me la rejoue style charge de la Brigade Légère. Comme disait le grand philosophe San Antonio, « le sexe de l’homme est la chose la plus légère au monde, une simple pensée suffit à le soulever. »
Elle arrive, la sonnerie retentit, je m’affole, plus je panique plus il devient raide. En désespoir de cause, j’enfile mon kilt et vais ouvrir le cœur battant et la verge tendue.
Je devrais éviter de prononcer certains mots, comme enfiler, ça me trouble encore plus. D’autant qu’elle porte bien sa jolie et courte jupe rouge, avec cette fois un top blanc bien décolleté sous une veste rouge.
Si tu savais tout, ma belle, tu serais encore plus surprise !
Tout me trouble, d’autant qu’elle semble intriguée par une certaine protubérance sous le kilt, là où devrait se tenir le sporran⁽¹⁾. Elle a l’œil, la coquine rouquine.
Je l’emmène dans la chambre d’amis et lui désigne les boîtes de café soluble.
Un peu inquiète de se retrouver en tête à tête avec un type pas très équilibré, elle se résigne, surtout désireuse de ne pas me contrarier.
Elle s’accroupit, ce qui fait remonter sa jupe sur ses cuisses, me donne une vue plongeante dans son décolleté et fait monter la pression de Dudule !
Elle ouvre la première boîte qui lui tombe sous la main et reste figée, tels ceux qui croisaient le regard de Méduse. La boîte est pleine de billets de deux cents euros. Elle la repose délicatement, comme si elle contenait de la nitroglycérine, en ouvre une autre, remplie à ras bord de Dollars US.
Fébrilement elle en ouvre trois autres à la suite, pour un même résultat.
Oubliée, la notaire distinguée.
Elle réfléchit quelques minutes, pousse un gros soupir qui lui gonfle la poitrine et me dit :
Je la vois hésiter.
Je deviens rouge, et l’Autre en profite pour se gonfler encore plus d’orgueil. Elle va m’aider pour ces boîtes à malices, je lui dois bien la vérité. Alors je me lance. J’espère que la vérité la convaincra et qu’elle ne me prendra pas pour un gros pervers mytho.
Je lui explique mon arrivée, mes travaux, mon mal de tête, le çarapétamol et ses conséquences. L’héritage du tonton ne se résume pas à un appart et des boîtes de chicorée-café miraculeuses.
Elle se marre, la vilaine, puis en se parant d’une jolie teinte rosée, désigne mon kilt et dit d’une petite voix :
À la guerre comme à la guerre, je soulève le kilt, elle porte les mains à ses joues et s’écrie Bouducong avec un accent encore plus prononcé.
Je me dois d’avouer que je ne suis pas un athlète, pas maigrelet, mais pas musclé non plus, alors voir cet engin se dresser ainsi le fait paraître encore plus impressionnant.
Lorsque ses doigts touchent Nestor il vibre de satisfaction, elle retire sa main en poussant un petit cri et revient aussitôt en gloussant.
Elle s’en approche et pose ses lèvres sur le sommet du colosse. Je suppose que cela ne relève là aussi que de la curiosité scientifique.
Tout en disant cela, elle se dévêt, flanquant sous mes yeux ses seins rebondis aux tétons roses et sa toison flamboyante. Je ne souhaite pas rester à la traîne et me retrouve vite nu, Agathe à mes genoux en train de me scalper le grand chauve, une main sur mes burettes, l’autre à la base du goupillon.
Elle n’en a cure et me garde bien au chaud entre ses lèvres. Elle recrache le tout dans sa petite culotte et observe le résultat d’un œil incrédule. Sa Majesté reste droite et rigide dans ses bottes.
Je l’allonge sur le lit, enfouis mon nez dans sa toison bien taillée. Je me dois de la mettre dans de bonnes conditions. Elle ne sait pas ce qui l’attend.
Après l’avoir envoyée sur orbite avec le broute-minou, je lui démontre que je suis peut-être d’origine extraterrestre. Je lui fais réviser le classique missionnaire, puis les jambes sur mes épaules le collier de Vénus, sans oublier la Brouette auvergnate, Le Panda géant, La Bête du Gévaudan, elle se sent bien entendu obligée de me prodiguer une Cravate de Notaire.
En hôte attentionné je lui dispense ce qui commence à devenir une de mes spécialités, le Clito-Melba pour lui rafraîchir l’entre-deux. Elle n’ose se lancer dans De la terre à sa lune, ne voulant pas avoir les yeux plus gros que l’oignon. Mais s’inspire de mes trouvailles en me gratifiant d’une pipe melba. Un délice que je décore de chantilly maison.
Bref, après trois heures de lutte acharnée, quatre orgasmes, des nymphes rougies, gonflées et sensibles, Nestor s’incline enfin, pas très frais non plus.
Elle se marre en bâillant.
Elle se love entre mes bras en guise de réponse.
La main posée sur un nichon tout blanc, je souris aux anges qui ne doivent pas s’emmerder avec Lulu, là-haut s’il se trouve dans le même état que moi. Merci, tonton, tout compte fait, je ne vais pas le vendre ton appartement.
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⁽¹⁾Sporran : petite sacoche de cuir et de fourrure que portent les Écossais sur leur kilt et qui sert à ranger de la monnaie ou des préservatifs.
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Alors qu’elle émerge d’un sommeil profond, juste entrecoupé de rêves paradoxaux où il est question de boîtes de Ricoré, de sexe géant et de clito-melba, Agathe gémit entre mes bras, se plaint de ses jambes flageolantes, de ses courbatures et de son bas-ventre ankylosé.
Elle rejoint à petits pas son téléphone oublié sur un tas de vêtements, appelle son étude et annonce qu’elle sera en retard, un petit souci de santé, mais rien de grave. Je lui prépare un petit-déjeuner de sportive, puis lui fais couler un bain, additionné d’huile essentielle de romarin, très utile au tonus musculaire et à la douceur de la peau.
Étrangement, je ne ressens aucune fatigue, si ce n’est une certaine lourdeur au bout du nœud. Il semble que le çarapétamol me permet de récupérer assez vite.
Habillée, nourrie, baignée et chouchoutée, j’accompagne Agathe vers la porte d’entrée, pour tomber sur Sandrine, Béatrice et Blandine qui papotent joyeusement.
La tronche qu’elles tirent en voyant Agathe sortir de chez moi ! Malgré le bain et la nuit de repos, elles ne peuvent rater les cernes qui ornent les yeux de la notaire, et du coup comprendre qu’il vient de se dérouler des acrobaties non répertoriées au Festival du Cirque de Monte-Carlo.
Agathe réagit aussitôt, ne se laissant pas démonter par l’attitude agressive des trois autres.
Elle marque un silence, pour titiller leur curiosité.
Des Oh non, pas possible fusent.
Je me dis alors qu’elle en fait un peu trop, mais la coiffeuse et les deux vendeuses de sous-vêtements versent une larme, pour finir par s’embrasser toutes les quatre et étreindre la belle Agathe, qui est d’office intégrée à la congrégation. Ne tenant pas à faire jaser, je les invite à entrer chez moi prendre un café pour continuer la conversation.
C’est ainsi que je me retrouve avec quatre nounous très particulières chaque soir. Des zizis-sitters en quelque sorte.
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Quelques semaines plus tard.
Elle vient de sortir de la douche et de se passer sur le visage toute sorte de cosmétiques aux noms étranges, eyerliner, gloss, mascara. J’avoue n’y entraver que dalle, par contre le résultat me plaît. Ses magnifiques yeux ambre en sont sublimés et ses lèvres attirent les miennes.
Je paresse dans le lit en me rinçant l’œil. Elle enfile sa robe, sans rien dessous. Depuis le fameux jour de la Ricoré, elle ne porte plus de culotte, pour, paraît-il, réagir le plus rapidement possible en cas de crise.
Et elle passe assez souvent la nuit chez moi. Une nuit sur quatre en fait.
J’aime quand elle me parle avec des termes obscurs et notariaux.
Un chemisier, une veste, un dernier coup d’œil dans le miroir et elle dépose un baiser sur le bout de mon nez. Quelques secondes plus tard, la porte se referme et j’entends ses talons claquer dans l’escalier.
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Je me présente à l’étude notariale à treize heures cinquante-neuf. Elles sont déjà toutes là.
Blandine, Béatrice, Sandrine et bien entendu Agathe Aligôt. C’est tellement grand que l’on pourrait installer une discothèque dans la pièce si le lustre était remplacé par une boule à facettes.
Quatre fauteuils profonds comme des pensées de philosophes avinés font face au bureau, bureau tout en noyer grand comme un court de tennis. Une bibliothèque trône sur un des murs, une grande baie vitrée donne sur un jardin, plus loin coule une rivière. Des photos de doctes personnages accrochés qui sur un mur, qui sur une cheminée nous observent, l’air sévère. Il semblerait que les Aligôt soient notaires de père en fils, et qu’Agathe est la première femme à officier séant. Un ordinateur dernier cri doté d’un écran monumental détonne dans toute cette antique boiserie.
Elles se lèvent toutes à mon entrée et nous nous faisons la bise.
Agathe qui se creuse la tête depuis la découverte de l’argent petit-déjeuner comme elle le nomme en langage codé, a trouvé la solution suite à une discussion avec Sandrine et Béatrice.
Je vais créer, sous l’égide de Maitre Aligôt, une SIDC. Raison sociale : Société d’Investissement et de Développement Commercial P.D-M. Capital d’un million d’euros. (À la louche).
Mon premier investissement concerne Sandrine qui désire depuis longtemps s’agrandir, créer une onglerie et rénover son salon. Je vais y investir « deux boîtes » et entrer au capital à raison de cinq pour cent. Elle va repeindre, acheter du matériel récent et aménager un local adjacent en centre de soins pour ongles.
Pour trois boîtes, j’entre au capital de B.B Câlins de Satin à raison de sept pour cent. Nous achetons une habitation voisine. Blandine et Béatrice souhaitent y installer un atelier de création et de confection de sous-vêtements sur mesures. Certaines femmes ne trouvent pas forcément dans le prêt-à-porter ce qu’elles désirent, ce pour des raisons diverses et variées, elles le pourront chez Câlins satinés.
Dans la foulée, la devanture sera refaite et le magasin rénové.
Dans la joie et la bonne humeur, nous signons les contrats liant d’un côté la société Philippe Duvel-Mercier, d’un autre côté Mesdemoiselles Béatrice Lendevain et Blandine Pouliguen, commerçantes, puis un autre me liant avec mademoiselle Sandrine Quillan, coiffeuse. Agathe Aligôt rayonne de joie elle aussi, c’est un de ses plus gros dossiers depuis la reprise de l’étude de son père.
De les voir rire, ouvrir une bouteille de champagne pour célébrer l’évènement, se congratuler et me remercier, me donnent des frissons. Une goutte de transpiration descend de mon front et longe l’aile de mon nez. Je pâlis et m’assieds. Je sens poindre une certaine tension sous l’élastique de mon slip.
De les voir heureuses me retourne les sangs et me met la tringle à l’équerre.
Sandrine se rend vite compte de mon état.
Aussitôt, toute une organisation se met en place. Sandrine descend mon pantalon et mon caleçon, Blandine et Béatrice installent les fauteuils face à la baie vitrée. Pendant ce temps, Agathe interpelle sa secrétaire :
La pauvre secrétaire, toute troublée, opine du chef. Aussitôt la porte refermée, les jupes, robes, pantalons, chemisiers et autres t-shirts volent à travers la pièce et Blandine m’embouche le tromblon. Seule Agathe reste vêtue, en attendant son assistante.
Et la même scène se reproduit comme précédemment. À part que cette fois, j’en ai quatre autour de moi, à s’extasier, me lécher, me sucer. Quatre fois je donne de ma personne, pour me retrouver dans le même état, c’est-à-dire raide comme la justice.
Agenouillées côte à côte dans les fauteuils, elles m’offrent maintenant la vision affriolante de quatre paires de fesses rondes, je me fais la remarque qu’une paire de fesses ressemble à un cœur à l’envers, c’est beau et émouvant. Les quatre petits coins de paradis, velus ou non, qui les agrémentent ne font rien pour me calmer.
Je me fais l’effet d’un carillonneur muni d’un battant en face de quatre superbes cloches prêtes à sonner. Je m’introduis successivement dans ces jolis réceptacles, tirant un son différent à chaque intromission, me découvrant une âme de compositeur. À l’alto de Blandine ou Béatrice répond le soprano de Sandrine, et le mezzo-soprano d’Agathe.
Ce ne sont que cris de plaisir à répétition, concerto pour clarinette et Viole d’amour.
Je vais de l’une à l’autre, pas de jalouses, les emmène plusieurs fois au septième ciel, tout en restant moi-même imperturbable, raide comme la justice. Heureusement que nous avions revêtu les fauteuils de serviettes, car ces damoiselles dégoulinent de la cressonnière.
Je prends l’initiative d’un temps mort, proposant un clito-melba unanimement accepté.
Boule de glace en bouche, je câline des lèvres, refroidis des pertuis malmenés et climatise les clitoris en fusion.
Comme je suis toujours tendu comme une arbalète, elles décident de passer à la vitesse supérieure en me proposant d’entrer par le soupirail. Ce que j’accepte volontiers, mais réclame un peu de lubrifiant, produit que l’on rencontre rarement dans une étude notariale. Agathe prend les choses en main si j’ose m’exprimer ainsi.
Agathe récupère l’huile à la porte légèrement entrebâillée. Aussitôt, solidarité féminine oblige, elles s’oignent réciproquement l’oignon d’huile de jojoba. Mon concombre n’échappe pas à l’assaisonnement.
Je commence par Blandine, tout en délicatesse. Mon foret a de quoi impressionner son joli joufflu, mais elle ne recule pas devant l’adversaire, qu’elle a déjà rencontré.
Grâce à la lubrification, je m’introduis sans douleur, sans oublier les caresses aux tétons et au clitoris. Ayant déposé mon offrande, je passe à Béatrice pour un second service, entrecoupé d’une petite pause toilettage entre chaque aventurière, gestes barrière obligent.
Elles observent toutes l’état de la bête, toujours aussi indomptée. Sandrine propose alors son assistance. Même traitement, même résultat.
Les regards se portent alors sur Agathe qui se fait toute petite dans son coin.
Et les autres de scander sur l’air des lampions :
Alors qu’elle se fait lubrifier la porte de service, elle nous suggère de faire une pipe-melba. Suggestion aussitôt acceptée. Un moyen pour elle de retarder l’échéance.
Les quatre paires de lèvres fraîches me fourbissent le dard, le taquinent et en absorbent quatre fois la substantifique moelle. Contre toute attente, après le dernier don de ma personne, Nestor donne des signes de fatigue et se replie au milieu de sa fourrure.
Agathe a échappé à la visite du soupirail. Je n’en suis pas mécontent, je me fais peut-être des idées, mais les types sur les photos m’observent avec sévérité. Ce doit-être la première fois qu’il se passe de telles choses dans ce bureau.
Il a fallu deux heures trente et quatre jolies zizi-sitters pour me calmer !
Lorsque nous sortons d’un pas mal assuré, Anne-Sophie la secrétaire nous observe, intriguée.
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Les mois suivants se déroulent calmement, sans rechute, mais toujours sous la surveillance de mes anges gardiens. La vie semble trouver son rythme, les travaux au salon et à la boutique de lingerie sont engagés et avancent bien. J’investis d’autres boîtes dans un magasin bio et une épicerie fine, avec de bons retours.
Mais les emmerdes me rattrapent. Je reçois un courrier de la Direction générale des Finances publiques, ministère de l’Action et des Comptes publics.
Madame M. Suresne
à
Monsieur Philippe Duvel-Mercier.
Nous vous informons que vous serez soumis à un contrôle fiscal, à partir du 1er septembre de cette année. Nous vous prions de laisser à notre disposition tous les éléments relatifs à ces investigations et susceptibles de nous aider dans notre travail.
Veuillez agréer, monsieur, l’expression de nos sentiments distingués.
Que de politesse pour m’annoncer une mauvaise nouvelle ! J’en avertis aussitôt Agathe, qui se ramène aussi sec.
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Madame Suresne est une femme d’une quarantaine d’années, d’environ un mètre soixante, une poitrine qui ne passe pas inaperçue, des hanches larges et le postérieur rebondit. Madame la contrôleuse n’est pas grosse, mais bien en chair. Il se dégage de sa silhouette une sensualité certaine. Les cheveux bruns mi-longs, les lèvres larges et pleines, les pommettes hautes, un nez busqué et une belle peau couleur café. Madame Suresne est une jolie femme, bien que contrôleuse des impôts.
J’apprends par hasard qu’elle se prénomme Mélissa et ce qui me fait penser illico à la chanson éponyme de Julien Clerc.
À part que le regard de madame Suresne ne m’incite guère à chanter. Yeux légèrement bridés, regard sombre, paupières gonflées et yeux rougis d’une femme qui, soit a peu dormi, soit beaucoup pleuré, voire même les deux.
Par contre, elle entame son contrôle bille en tête et recherche illico l’origine de mes fonds. Triste, mais professionnelle. Elle investit mon bureau situé à quelques pas de chez moi, un local que je loue, pour faire plus sérieux que ma salle à manger pour traiter des dossiers de prêts. Dans la salle à manger, ça faisait un peu Don Corléone.
Je tente de noyer le poisson pendant deux jours, mais je vois bien qu’elle soupçonne des choses louches. Je ne peux lui expliquer que mes fonds viennent de boîtes de petit-déjeuner, elle va croire que je me fous de sa tronche.
J’ai un entretien secret avec Agathe qui me montre des photos d’un type bedonnant en compagnie d’une jeune blonde élancée. Ils ne font pas que relire le code des impôts.
Je crains le pire, les crises se calment, une dose supplémentaire risque de bouleverser mon fragile équilibre. Mais je songe à mes quatre amies, qui dépendent de moi. Elles risquent de tout perdre elles aussi. Et merde, il ne perd rien pour attendre mon cousin.
Agathe se radine en compagnie de madame la contrôleuse. Je suis allongé sur le tapis, revêtu d’un débardeur et de mon kilt fétiche. Je pousse de petits gémissements.
La notaire indique le kilt que soulève une partie de mon anatomie.
Agathe soulève alors le vêtement et dévoile l’engin.
Mélissa ouvre grands la bouche, les yeux, enfin ouvre tout ce qu’elle peut ouvrir, et bégaye :
Son regard ne quitte pas Nestor, elle se passe la langue sur les lèvres, puis tente un dernier baroud d’honneur :
C’est pas le tout, mais Prosper commence à trouver le temps long.
C’est ainsi qu’Agathe me laisse seul avec la pétroleuse des impôts. Cette dernière semble intimidée par « Sa Rigidité 1er » et ne sait que faire. Il est rare qu’un contrôle et une contrôleuse se livrent à ce genre de pratique. Pour ne point l’effaroucher, je la dévêts avec délicatesse, admirant sa poitrine et ses hanches voluptueuses. Ses tétons et aréoles sombres tendus, la situation ne laisse pas insensible. Je capture entre mes lèvres une de ses mûres tandis que mes doigts s’égarent dans sa toison dense et fournie.
Je l’allonge sur le lit et les festivités commencent par un broute-minou pour la mettre en jambes.
Il ne lui faut guère de temps pour participer et me déguster le concombre – une pensée pour les végans – puis nous nous essayons à diverses positions, sur le lit, sur une chaise face à face ou face à dos, sur la table de la salle à manger, en appui sur un mur.
Elle se désespère de venir à bout de mon érection infernale. Nous faisons une pose en inventant un nouvel entremets : le soixante-neuf Belle Hélène. Une glace poire-vanille pour moi, un sorbet au basilic pour elle, ce qui nous permet de nous refroidir le carburateur.
Nous continuons par un câlin mammaire, c’eut été péché de ne point y céder au vu des attributs de la dame.
Elle s’aventure à me proposer le chemin de traverse. Après moult précautions et lubrifications, elle me tourne le dos et m’offre, paraît-il, ce qu’elle n’a jamais voulu céder à son mari.
Mélissa possède une particularité étonnante, pour retarder le moment de l’extase, elle récite les différents articles du code des impôts. Au début, la pratique surprend, mais de l’entendre citer l’article 751 sur les droits de succession, l’article 1389 concernant le dégrèvement de la taxe foncière me met en joie, elle bégaye en ce moment un additif à l’article 1518 bis sur les propriétés non bâties. Citations entrecoupées de oh oui, cépapossible, oh non !
Lorsqu’Agathe vient aux nouvelles, quatre heures trente plus tard, elle nous trouve allongés sur le lit, Nestor vient juste de rendre les armes suite à une énième turlute.
Mélissa s’endort dans mes bras, la tête posée sur mon torse. Agathe pose sur nous un drap et me tape dans la main.
Le lendemain matin, courbaturés et endoloris des outils, nous discutons tout en prenant un copieux petit déjeuner.
Elle me quitte après un baiser très chaste sur les lèvres. Elle me laisse sa petite culotte, incapable de la supporter.
Trois jours plus tard, mes quatre anges gardiens arrivent comme des furies chez moi.
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Extrait des Échos.
« Une étrange affaire »
La semaine dernière un contrôleur général des impôts, en poste à Bercy, a été pris d’une crise de démence. Il se promenait nu dans les couloirs, affligé d’une érection impressionnante et tenait des propos que le personnel s’interdit de révéler.
Il fallut quatre agents de sécurité pour le maîtriser. Il a été conduit au centre hospitalier en service psychiatrie.
Le ministère se refuse à tout commentaire.
J’ai confié à Mélissa deux doses de çarapétamol, qu’elle a fait ingurgiter subrepticement à son mari, ignorant le fait qu’il prend du Viagra, pour assurer au lit avec sa maîtresse. Le mélange des deux substances a donné les résultats que l’on sait, provoquant hallucinations et délires. Selon les médecins, interrogés, quelques jours plus tard son état s’améliore, il ne veut plus que sodomiser le ministre. Ce qui rassure tout Bercy… sauf le ministre.
Elle a démissionné dans la foulée du Trésor public, pour fonder son cabinet de conseiller fiscal, dont je suis le premier et principal client, ainsi qu’un modeste actionnaire.
Face au juge des affaires familiales, elle montre les photos que nous lui avons fournies, elle verse une larme en évoquant le scandale qui s’est déroulé à Bercy, obtenant facilement le divorce aux dépens de son mari, gardant la maison et Choupette, le bichon maltais. On ne peut laisser la garde d’un pauvre chien à un gars qui veut sodomiser un ministre.
Surtout, comme dit Blandine, que l’on sodomise rarement un ministre, ça marche surtout dans l’autre sens !
En apprenant l’heureuse conclusion de cette affaire judiciaire, je fais une nouvelle crise qui dure près d’une demi-journée. Heureusement mes cinq « zizi-sitters » s’occupent bien de moi. Cinq, car Mélissa a rejoint mon « staff ».
Je remarque ainsi que les émotions fortes, mais agréables provoquent ce genre de troubles.
Comme le contrôle fiscal que subit en ce moment mon cousin vénéneux Léonce Duvel-Mercier. On parle aussi d’un redressement assez conséquent, pauvre cousin, trahi par une lettre anonyme, et poursuivi par la justice pour détournement de fonds. Pas bien de détourner du pognon destiné aux animaux abandonnés. Ça me donne une trique d’ours jugulée en quelques heures par mes aides-soignantes.
Ou quand le même trésor public me rembourse un trop-perçu d’impôt. Recevoir un chèque signé du ministre du Budget me met dans tous mes états.
L’inauguration du nouveau salon de coiffure et de l’atelier de couture me provoque aussi une réaction impressionnante.
Agathe en profite pour se faire inaugurer dans la foulée la face nord des Grandes Voraces et inventer pour fêter l’évènement un nouveau dessert, « Le Troufignon au Sorbet de Brimbelles ».
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Depuis quelque jours une question me taraude l’esprit : que faire du stock de çarapétamol, en faire don à la science ou le garder.
Or le hasard règle mon dilemme. Je rencontre au restaurant mon oncle Joseph, le curé. Il déjeune en compagnie d’une de ses paroissiennes, quand j’arrive entouré de ma garde rapprochée, souriante et court vêtue.
La vue de mes anges gardiens et surtout de Mélissa provoque une réaction violente chez lui. Il faut dire que chez les Duvel-Mercier, on n’est pas trop pour le brassage des ethnies, surtout si elles sont exotiques et colorées.
Le tonton en fait un malaise vagal et a à peine le temps de réciter le bénédicité qu’il tombe la tête première dans son caviar d’aubergines – entre nous, un sacrilège.
Vision tellement réjouissante qu’en résulte une crise que nous devons gérer dans une chambre de l’hôtel voisin.
Lors de cette épreuve, Agathe a la Révélation :
Pourquoi ne pas faire profiter ma famille des bienfaits de l’héritage de Tonton Lulu ? Élevé dans la foi chrétienne, je me vois bien partager (un peu) des bienfaits de la nature avec mes coincés d’oncles et de cousins. Une petite dose dans le potage, en douce et une autre dans le vin de messe ? C’est le B.A BA de la charité chrétienne.
Note pour moi-même
Faut pas oublier de faire l’acquisition d’un gros congélateur et le remplir de glaces.