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n° 20604Fiche technique17735 caractères17735
Temps de lecture estimé : 11 mn
28/11/21
Résumé:  On peut s’attendre à tout quand une femme est d’humeur joueuse.
Critères:  fh couple amour hsoumis fdomine caresses pénétratio exercice délire body-painting
Auteur : Mlle Fanchette  (Plume de myosotis)            Envoi mini-message
La toile brésilienne






Jetant un œil à la fenêtre, comme prévenu par instinct, je la vois sortir de son atelier pour traverser la cour. À sa démarche, je devine la paix qu’elle a retrouvée à grands coups de rouleaux et de pinceaux. Elle était si tendue, si oppressée, proche de l’asphyxie quand elle est partie rejoindre la grange où elle a son capharnaüm de toiles et de couleurs. Je l’ai sentie mal, petit hérisson hérissé toutes griffes dehors. Si, comme j’ai failli le faire, je l’avais prise dans mes bras à ce moment-là, aucun doute qu’elle aurait mordu ! Elle avait trop lourd d’émotions, sans le vouloir, je l’aurais étouffée… Il m’a fallu bien des années pour le comprendre, mais la voilà maintenant de retour, sa combinaison entrouverte sur sa peau de lait que j’imagine comme souvent tachée de couleurs improbables, un air serein sur le visage, des mèches folles pour auréole. Que j’aime la voir revenir ainsi tranquille et radieuse, légère !


Quand elle entre dans la cuisine, je lui tends un grand verre d’eau qu’elle boit d’un trait, offrant à mon regard indiscret une vue superbe sur sa gorge de nacre que ne dissimule aucun t-shirt ou soutien-gorge sous la blouse. Liberté chérie, disait le poète.

Elle redresse bientôt la tête dans un soupir d’aise et me sourit de toutes ses dents, une lueur espiègle dans les yeux. Une étincelle me parcourt tout entier, je connais ce regard. Qu’a-t-elle derrière la tête ? Peut-être cherche-t-elle encore… La connaissant, il n’est pas impossible qu’elle attende la perche qui lui permettra de m’inventer un tour à sa manière. Oh non, ne me plaignez pas ! J’ai trop confiance en elle, nous sommes complices depuis trop longtemps pour qu’il ne me tarde pas de découvrir son jeu.

Elle reste un instant silencieuse. C’est à moi d’ouvrir le bal même si c’est elle qui mènera la danse. Malgré moi, je sens mes lèvres s’étirer et l’excitation parcourir mes veines. J’avoue, sans cacher mon sourire :



Elle me regarde en haussant les sourcils, perplexe, tandis que je poursuis :



Elle plisse les yeux et je devine qu’une idée prend forme sous ses anglaises brunes.



L’acuité de son regard posé sur moi me donne des frissons et j’avale ma salive par réflexe, tandis qu’une chaleur délectable commence à m’envahir.



Elle me laisse le temps de mesurer ce qu’elle me propose avant de se lever, impérieuse :



Sans une hésitation, j’obéis, partagé entre excitation et curiosité. Que va-t-elle encore inventer ? Que va-t-elle faire de moi ?

Alors que j’étends la vieille couverture, elle disparaît pour revenir bientôt avec une grosse mallette de maquillage qu’elle ouvre sur la table basse. Elle m’observe avec attention pendant que je fais passer sweet et t-shirt par-dessus ma tête. Conscient de son regard, je ralentis l’allure pour dégrafer mon jean et je le laisse volontairement glisser avec lenteur sur mes jambes, comme elle aime parfois le faire pour moi.


Un imperceptible sourire plane sur ses lèvres alors qu’elle me tourne autour, telle une chatte évaluant un mets de choix. Elle s’approche et, d’un doigt léger, elle m’étudie avec attention, trace l’ébauche invisible de ce qu’elle veut faire. J’inspire profondément sous la caresse qui diffuse en moi une douce chaleur et exacerbe mes sens. L’odeur du bois qui brûle derrière moi avec quelques écorces d’orange, les crépitements du feu, nos respirations, le moelleux de la couverture sous mes pieds, ses effleurements que je guette comme un loup affamé.

Elle n’a pas été énoncée à voix haute, mais la règle est simple : je n’ai pas le droit de bouger sans son ordre… Un défi que je me fais une joie de relever.


Elle s’écarte finalement, sort le gros pot de peinture blanche qu’elle utilise quand elle mime, et s’en tartine généreusement les mains avant de les poser sur moi. Méthodiquement, elle me masse des chevilles au cou pour enduire ma peau mate de la pâte un peu grasse qui glisse sous ses doigts. Elle n’épargne que ma toison pubienne et mes mains. Pour une fois, je bénis mes racines brésiliennes qui font que, si je n’ai pas de barbe sérieuse, je n’ai pas non plus le torse velu. Elle peut profiter pleinement de ma peau glabre, et moi, de ses caresses… Une tension croissante s’épanouit en moi, mais comment résister lorsqu’elle semble partout, lorsqu’elle me prend à pleines paumes avec énergie ?

Je reste debout, immobile sous cette délicieuse torture. Posant souvent pour elle, je sais qu’il va me falloir être patient, mais ce n’est pas pour rien si elle m’appelle son jaguar…


Elle s’écarte et me contourne longuement, évaluant, corrigeant sa base. Apparemment satisfaite, elle a un léger hochement de tête avant de ranger son pot pour s’essuyer les mains. Le visage concentré, elle m’observe en choisissant ses poudres et ses couleurs. Je sais que, peu à peu, je disparais tandis qu’elle projette ce qu’elle a l’intention de créer. Elle m’étudie comme elle étudie ses toiles, hésitant un peu avant de lancer le premier vrai coup de pinceau. Privé de son contact, je me sens seul, déséquilibré, comme orphelin après l’avoir sentie partout. Le temps se suspend… et après une inspiration, elle se met à l’ouvrage.

Elle esquisse une fresque dont je ne peux rien deviner, sinon en suivant les sensations qui courent sur ma peau, tantôt à droite, tantôt à gauche. Légères griffures du crayon gras, estompe énergique du bout du doigt, chatouilles et picotements des pinceaux, fraîcheur humide de l’eye-liner… autant d’appels à ressentir qui aiguillonnent mon désir et me tournent la tête, sans que j’en capte le sens.


Je respire profondément en la contemplant quand je le peux, le cœur battant. Je suis frappé par le regard aigu qu’elle pose sur moi. D’ordinaire, il est destiné à ses toiles, jamais je ne l’avais vu braqué ainsi sur moi. C’est une sensation assez étrange, nouvelle. Le sang pulse dans mes veines, tandis qu’elle me tourne autour, me faisant mettre les deux mains sur la tête pour travailler le haut du corps.


La fermeture éclair de sa combinaison a glissé de quelques crans, de nouvelles mèches se sont sauvées de son chignon, elle a de nouvelles traces de peinture : un trait blanc sur le front, de la poudre bleue sur la joue et sur la poitrine. Elle travaille un crayon noir entre les dents, un vert sur l’oreille, un pinceau planté dans les cheveux, deux godets de poudre entre les doigts de la main gauche et elle peint de la droite avec un autre pinceau… Comment fait-elle pour s’y retrouver ? Il ne manque que ses rouleaux ! Je suis aux premières loges pour ne manquer aucun de ces détails qui n’appartiennent qu’à elle lorsqu’elle est dans son monde. Et elle ? A-t-elle conscience de mon regard ? Me voit-elle encore ? Je ne sais pas…


Elle est focalisée sur ce qu’elle fait de moi, se mordillant la lèvre en fronçant le sourcil quand un tracé lui résiste, dardant une langue rose au coin de sa bouche quand elle s’applique particulièrement. Elle s’accroupit et se lève sans arrêt en me contournant, me drapant de son imagination tandis que la mienne fait gonfler ma virilité. Se rend-elle compte du supplice de Tantale auquel je suis soumis ?


La voilà à genoux devant moi, à peaufiner les détails de mes jambes en remontant doucement, son souffle caressant bientôt ma verge sensible et privée de toute attention. Elle m’adresse un regard amusé et un sourire avant de m’offrir une unique caresse, comme si c’était un chaton à cajoler.

Bien trop vite à mon goût, elle se remet à ses œuvres, pour dessiner sur mon ventre, reprenant ce va-et-vient permanent entre la proximité et la vue d’ensemble. Je crispe les doigts dans mes cheveux pour ne pas les glisser dans les siens pour guider cette bouche désirable vers le centre de mes tourments. Mais je ne me déroberai pas ! Je resterai de marbre, c’est une question d’orgueil !


Elle se redresse en déposant un baiser léger sur la tige qui se tend vers elle, puis s’active plus haut. La fermeture éclair a encore glissé un peu, jusqu’à rencontrer le foulard qui lui tient lieu de ceinture, révélant le galbe de ses seins ronds.

Elle fronce le sourcil en fixant ma propre poitrine. Qu’est-ce qui la chiffonne ? Tout à coup, son visage s’éclaire et elle attrape un linge qu’elle humidifie du bout de la langue pour enlever le maquillage d’une de mes aréoles. Je bascule la tête en arrière, le souffle coupé par le contraste de cette pression fraîche avec la chaleur du poêle qui irradie dans mon dos et surtout avec le feu qui couve en moi. Des éclairs incandescents me traversent de part en part. Elle joue avec moi, la chipie ! Mais elle aurait tort de se priver : j’aime ça et nous le savons tous les deux.


Mes yeux dérivent vers le décolleté, on ne peut plus vertigineux qui ondule juste sous mon nez. Les pans de cette satanée blouse auraient-ils l’extrême obligeance de bien vouloir s’écarter ? Hélas, non ! Je ne sais par quelle sorcellerie, ils tiennent en place, ne laissant apparaître que subrepticement leurs trésors. Mais me voilà bientôt privé du spectacle enchanteur : elle s’attaque à mon dos.


Les paupières closes, je prête davantage attention à mes autres sens. Le craquement du bois, nos souffles, le parfum si particulier des cosmétiques mêlé à celui de mon artiste de femme, toujours cette multitude de sensations qu’elle crée du bout de ses outils… J’en ai l’eau à la bouche en rêvant de tout ce que je vais lui offrir en retour.

Une fois encore, j’essaie de comprendre ce qu’elle trace, mais elle travaille en aplats qu’il est difficile de définir. J’ai repéré des motifs végétaux devant, quelques-uns d’entre eux semblent d’ailleurs prendre racine sur mes pieds, mais je peine à discerner le reste et je ne peux guère me pencher pour trouver un meilleur point de vue. Je souris en comprenant tout de même que mon aréole découverte s’est transformée en pétale d’orchidée. C’est frustrant, je n’arrive pas à discerner ce qu’il y a d’autre hormis les couleurs. Peut-être est-ce une aile d’ara bleu sur ma cuisse ?


Une tape sur les fesses me rappelle à l’ordre : j’ai bougé. Docilement, je corrige la pose et ses doigts commencent à courir sur mes épaules. Ils se retirent pourtant bientôt et j’entends le bruit caractéristique du tabouret. Elle reprend un moment, s’attaquant à mes bras. Je la sens peu à peu tourner. Alors qu’elle est à côté de moi, je rouvre un œil pour la guetter. Mais… non, je dois rêver ! Elle a sorti les bras de sa blouse…


Ô délices et merveilles !


Voilà qu’elle se perche devant moi et que je me retrouve nez à téton avec sa poitrine libre comme l’air. Tout à coup, j’ai la bouche très sèche, je manque de souffle et la tension en moi grimpe d’un cran. Presque à portée de bouche, deux poires mûres et ventrues se trémoussent au gré de ses mouvements. Non, là, ce n’est plus du jeu !

Je darde une langue câline et gourmande vers un mamelon délectable. Elle pousse un petit cri de surprise qui se mue en gémissement quand j’emprisonne le beau fruit entre mes lèvres. Les mains levées pour ne rien renverser, elle savoure mes attentions, incapable de reprendre. Je devine ses cuisses serrées l’une contre l’autre pour ne pas se plaquer contre moi. Je sens l’étoffe de sa blouse me caresser par moment. Mais, je n’ai pas bougé ! Seul mon visage s’est avancé, et encore… d’à peine quelques centimètres. Elle ne peut rien me reprocher.

À regret, je dois pourtant m’écarter, tout mon corps menace de prendre feu sous l’action du désir. Elle en profite pour m’offrir un baiser langoureux à damner un saint. Mais bien trop vite, elle s’écarte.



Avec des gestes plus vifs et nets, elle achève son œuvre avant de descendre de son perchoir pour contempler le résultat avec un sourire satisfait. Je lui rends son regard, tremblant dans l’attente. Va-t-elle s’en tenir là après un tel aperçu du paradis ?

Ses yeux pétillants trouvent finalement les miens et tout son visage rayonne. Guillerette, elle ne me regarde plus comme une toile, mais comme un complice.



Elle recommence à me tourner autour en guidant mes poses, jusqu’au moment où elle dénoue le foulard qui lui enserre la taille pour voiler mon regard. Ce faisant, elle m’effleure à peine, faisant naître des éclairs sur ma peau. J’en gronderai presque de frustration, mais à ses côtés, j’ai appris à calmer le fauve, je sais que mon heure approche.

Elle rit en me tournant autour alors que je force un peu les poses, pour, je l’espère, me mettre en valeur ou au moins faire perdurer ce rire heureux. Dans tous les cas, à la manière dont je bascule le bassin en avant, elle ne peut rien ignorer de mon désir pour elle. C’est grisant de se savoir ainsi observé, de me soumettre à son caprice, de l’imaginer plus tard, en train de regarder les photos, seule… en se caressant même, pourquoi pas ? Ses doigts qui se glissent entre ses cuisses pour trouver la clé de son plaisir. L’idée est diablement séduisante et un frisson plus violent que les précédents me traverse. J’ouvre la bouche pour demander grâce, implorer un baiser mais aucun mot n’a le temps de m’échapper. Ses lèvres chaudes me font taire et recueillent mon long gémissement de plaisir.


Roulant des épaules, je baisse enfin les bras pour les refermer sur elle. Aucune étoffe ne vient s’interposer entre nous. Oh, merveille ! Elle est déjà nue !

D’un geste vif, je me débarrasse du foulard pour me repaître du spectacle. C’est peut-être moi la toile, mais ce sont ses formes à elle qui m’affolent et m’émeuvent. Nos regards se croisent et un lent sourire canaille apparaît sur son visage :



En moi, le jaguar bondit. Je la soulève entre les bras en écrasant un baiser affamé sur cette bouche mutine. Elle enroule ses jambes souples autour de mes reins tandis que je la guide, les deux mains sur les fesses. D’un coup de hanches, elle s’empale jusqu’à la garde, m’accueillant dans son paradis palpitant de chaleur soyeuse. Un grondement m’échappe alors que de merveilleuses sensations remontent le long de ma colonne vertébrale, tel un redoutable incendie, mais la position n’est guère aisée : nos mouvements sont limités, l’équilibre, précaire et mes bras fatigués risquent de ne pas tenir la distance.

Sans une hésitation, je la renverse sur le canapé qui nous tend ses coussins secourables. Je peux enfin la dévorer tout à mon aise et elle s’offre avec enthousiasme, tendant sans fausse modestie le sel de sa peau à ma langue avide. Ma bouche assoiffée vient recueillir l’eau de ses baisers sauvages alors que son ventre me dévore un peu plus à chaque instant.



Peut-on décemment dire non à une telle requête ? J’imprime mon corps contre le sien comme si nous pouvions ne plus faire qu’un, plongeant de plus en plus vite et fort en elle. Partout où nous nous touchons, le maquillage laisse ma marque, nos mouvements brouillent la faune et la flore que nos peaux s’échangent dans un galop effréné. Elle suit la cadence sans faiblir jusqu’au bout du ciel et dans un rugissement, nous éclatons ensemble.



*******



Un moment plus tard, je suis tout contre son giron, elle me caresse en douceur pendant que j’écoute battre son cœur. Mon regard tombe sur mon bras et ce qu’il reste d’un serpent que nos ébats ont quelque peu malmené. Je lance, amusé en constatant les dégâts :



Les vibrations de son rire résonnent tout contre mon oreille et elle me répond en embrassant ma main :