n° 20662 | Fiche technique | 48561 caractères | 48561Temps de lecture estimé : 28 mn | 27/12/21 |
Résumé: Un jeune savant fou joue à « Maman, j’ai rétréci les gosses ». | ||||
Critères: fh collègues travail pénétratio délire -humour -fantastiq | ||||
Auteur : Roy Suffer (Vieil épicurien) Envoi mini-message |
Gérard Maréchal était un savant maudit, comme ces artistes qui n’ont pas réussi, ou du moins que le monde de l’art n’a pas reconnus. Lui c’était la communauté scientifique qui l’avait rejeté. Surdoué depuis l’enfance, qu’il avait passée d’école en école tant son insolence et son agitation le rendaient insupportable. Il avait obtenu le bac S à treize ans sans même s’en rendre compte, comme l’un des nombreux tests qu’on lui faisait passer, et l’université ne l’intéressa que lorsqu’il put y rencontrer quelques chercheurs réellement en pointe. Il les impressionna vite par son sens aigu des mathématiques appliquées, revisitant leurs calculs pour les simplifier par d’étonnants raccourcis qui, une fois écrits, semblaient tomber sous le sens. En quelques mois il atterrit au CERN, près de Genève, où il se frotta à la communauté scientifique européenne. Se frotter est bien le mot, c’est-à-dire que tout ne se passa pas exactement comme il l’aurait souhaité.
Pour lui, intelligence signifiait ouverture d’esprit. Or il se heurta à des savants très soucieux de propriété intellectuelle, de patriotisme également, tous bien plus vieux que lui et avec des parcours bien plus laborieux. Ils prirent donc à rebrousse-poil ce jeune prétentieux qui débarquait en voulant tout savoir y compris leurs petits secrets, et qui de plus semblait vouloir leur en remontrer. Notamment, il développait à qui voulait l’entendre que l’on ne comprendrait la matière qu’au travers des « trous noirs » et non pas en tentant de l’éclater en particules de plus en plus petites, ce qui était malgré tout le but du colossal accélérateur de particules européen. Comme en plus ces savants étaient chouchoutés par l’administration de l’organisme et les politiques de leurs pays respectifs, il n’obtint pas les financements qu’il souhaitait, pourtant dix fois inférieurs à ce qui était dépensé, pour développer sa théorie et ses travaux. Au bout de trois ans, il claqua la porte avec fracas, c’est-à-dire qu’il livra à la presse spécialisée les raisons de son départ avec la même insolence dont il avait toujours fait preuve.
Quand un type de ce calibre, déjà célèbre par son parcours atypique, fait un scandale et se retrouve, de fait, « à la rue », il existe toujours quelques vautours pour profiter de la situation. Et comme Maréchal était aussi peu méfiant qu’intelligent, il ne s’étonna même pas qu’une noria d’hommes en costumes sombres tente de l’approcher pour lui faire des propositions mirifiques. Peu importe d’où ils venaient, qui ils représentaient. Pour lui, l’essentiel était que ses compétences soient reconnues, que ses théories intéressent et qu’on lui donne les moyens de les développer. Il accepta donc la proposition qui lui semblait la meilleure et se retrouva quelques mois plus tard sur une île privée de Norvège, à la tête d’un petit centre de recherche où il avait toute liberté et tout le financement qu’il souhaitait. Certes, le climat était parfois rude, l’hiver désespérément long et sombre, mais ces détails n’avaient pour lui aucune importance. Des gens s’occupaient de tout, des repas, de l’entretien de son linge comme du somptueux appartement qu’il occupait très peu. Il pouvait passer son temps sur ses ordinateurs, dans son grand laboratoire, construisant les machines dont il avait toujours rêvé, plongé à corps perdu dans ses recherches.
Pour l’assister, il disposait d’une douzaine de techniciens de pointe, tous ingénieurs à minima ou enseignants-chercheurs issus de nombreux pays. Ils travaillaient à la mise au point des engins imaginés par Maréchal pour la plupart, seule Lily Farwell avait trouvé place d’assistante auprès du jeune savant fou. Cette Anglaise avait l’intelligence et l’esprit fantasque comme son mentor, mais disposait en plus du flegme britannique qui lui permettait de le supporter. Ils faisaient une bonne équipe et s’entendaient plutôt bien, sauf lorsqu’un de ces violents accès de colère agitait le jeune scientifique.
Ça avait été le cas la veille, lorsqu’une expérience avait échoué simplement parce que l’intensité du courant consommé par la machine avait fait tout sauter et plongé l’île dans l’obscurité. Pourtant ça y était, il tenait la preuve de la justesse de son raisonnement, il en était sûr. Tout ça raté pour quelques ampères… Sa colère avait été si violente que, dans la nuit, un hélicoptère avait apporté sur l’île un nouveau générateur plus gros et plus puissant, uniquement destiné au laboratoire de Maréchal. Au moins, s’il faisait encore tout sauter, le reste des habitants de l’île pourraient continuer à vivre. Dès dix heures du matin, les techniciens annoncèrent que le nouveau raccordement était opérationnel. Ils avaient travaillé toute la nuit pour satisfaire l’impatience du bouillant scientifique. Toute l’équipe était au garde-à-vous, attentive au moindre mouvement de ses sourcils. C’est qu’il fallait des heures pour charger les énormes condensateurs accumulant l’énergie suffisante, aligner les lasers au millième de millimètre, vérifier les quatre cent cinquante points de la check-list. En ne commençant qu’à dix heures, l’expérience proprement dite, qui ne durait qu’une fraction de seconde, ne pourrait pas avoir lieu avant dix-sept heures, et encore si tout le monde se passait de déjeuner. Tout cela pour réduire… une orange ! Mais attention, pas en faire de la bouillie, mais diminuer sa taille de moitié. Vous savez, « Chérie j’ai rétréci les gosses », la même chose, mais en vrai. Pour Gérard Maréchal, c’était la première étape vers le trou noir.
Un trou noir, c’est un endroit où la pression créée par la matière accumulée est tellement forte, que les atomes de matière s’effondrent sur eux-mêmes. Les électrons, qui donnent le volume à un atome en couches successives, tombent sur le noyau, donnant ainsi la même masse de matière mais pratiquement sans volume. Si une telle chose arrivait à une voiture par exemple, un monospace de deux tonnes aurait la taille d’une tête d’épingle… pesant toujours deux tonnes. Imaginons que mille monospaces soient ainsi réduits, ils tiendraient tous dans une timbale qui pèserait alors deux mille tonnes… Elle n’y résisterait pas, aucun support n’y résisterait, pas plus que la croûte terrestre et cette poignée de têtes d’épingle s’enfoncerait inexorablement vers le centre de la Terre, l’épicentre de l’attraction.
Le raisonnement va plus loin : cette masse si colossale et en même temps si petite provoquerait une attraction ponctuelle si puissante que toute la matière autour d’elle s’écroulerait à son tour et, de proche en proche, absorberait inexorablement toute matière environnante, accélérant le processus jusqu’à créer l’un de ces fameux trous noirs, qui absorbent tout y compris la lumière, d’où leur nom : trou noir. C’est pourquoi, dans sa folie scientifique, Maréchal était cependant assez prudent et commençait son approche avec circonspection. D’abord, une plaque de titane de seize pouces d’épaisseur servait de support à l’engin susceptible de faire s’écrouler la matière. Ensuite, il n’allait procéder que sur un objet de quelques grammes, une orange. Enfin, son expérience ne visait qu’à faire écrouler un seul niveau atomique, le plus simple, le premier, le plus proche du noyau. L’expérience ne serait réussie que si l’orange diminuait de volume, de combien il ne savait pas trop, tout en conservant la même masse, il suffirait de la peser.
La tension montait dans le labo en même temps que dans les condensateurs. L’heure de vérité approchait, les visages étaient crispés, sauf ceux de Gérard et de Lily qui, eux, élucubraient toujours sur les probabilités du résultat et notamment sur la taille finale de l’orange.
Lily partit dans les couloirs en direction de la salle de pause et ses distributeurs. Elle revint chargée de ses deux gobelets et s’engagea par la première porte venue qui, par chance, n’était pas fermée alors qu’elle l’est habituellement. Elle y appuya le dos pour la refermer car cette porte était terriblement lourde, chargée de couches de titane et de plomb, comme l’ensemble de cette pièce où trônait la machine. Le pêne à peine enclenché, il y eut un éclair aveuglant, comme un souffle d’explosion nucléaire, et la pauvre fille fut projetée sur la porte avec une violence inouïe qui la plongea dans les pommes. Dans la cabine, là-bas de l’autre côté, un hurlement retentit. Gérard sautait en l’air, battait des mains, hurlait sa joie. Là, devant ses yeux éblouis, les écrans montraient l’image de l’orange apparemment intacte mais, et l’étalonnage le confirmait, réduite de moitié. Victoire, il avait la preuve, preuve qu’il avait raison. En cet instant unique, il était le maître du monde. On coupa tous les circuits et il courut vers sa machine pour récupérer l’orange modifiée et la peser. Un gémissement attira son attention derrière sa machine. Et là, stupeur ! Sa prodigieuse intelligence guida ses actes, prenant le relais d’une conscience ébranlée. Il récupéra prestement l’orange et la tendit à ses collaborateurs accourus qui s’apprêtaient à envahir le local.
On ne se le fit pas dire deux fois, et la joyeuse troupe disparut. Gérard ferma la porte et se retourna, comme si un sac de ciment venait de lui tomber sur les épaules. Il fit le tour de la machine et s’approcha de l’autre porte, la coupable qui n’était pas verrouillée. Par terre, il y avait un tas de vêtements, deux gobelets de café renversés. Et au milieu, à demi assise contre la porte, Lily qui gémissait doucement, essayant de revenir à elle après ce terrible flash. Recouvrant progressivement la vue, elle aperçut Gérard ou sa silhouette, mais complètement déformé, très grand, gigantesque même. Gérard se pencha vers le petit être qui gisait au milieu des vêtements.
Ses neurones tournaient à toute allure, mais pour la première fois de sa vie aucune réponse ne venait, c’était un peu le trou noir ! Devant ses yeux ébahis, Lily émergeait lentement du choc subi et commençait à bouger, à ouvrir les yeux. Lily, certes… Mais une Lily de la taille d’une poupée ! Elle devait mesurer à peu près quatre-vingts centimètres. Il y avait fort à parier qu’elle pesait toujours le même poids… Tous les jurons de la Terre n’auraient pas suffi à exprimer l’état dans lequel il se trouvait. La boulette du siècle, le truc qui peut vous briser définitivement. Dans quel merdier était-il ! Certainement que la faute en revenait d’abord à celui qui n’avait pas verrouillé cette porte, ensuite à Lily qui l’avait emprunté alors qu’elle savait très bien où elle menait. Mais c’était lui le responsable de l’expérience, lui qu’on allait incriminer. De plus, il était un peu gêné, parce que Lily était nue comme au jour de sa naissance, s’extirpant de vêtements deux fois trop grands. Il insista :
Gérard obéit en rougissant. Son obsession scientifique l’avait jusque-là fait passer à côté de la vie « normale ». Les femmes, il en ignorait tout, sinon la définition du dictionnaire. Et celles qu’il connaissait étaient des « scientifiques », comme lui, une espèce asexuée qui ne pensait qu’à la recherche. Soudain, il venait de découvrir le joli corps nu de sa collègue, c’était une première, et son comportement de pudeur lui sembla très inhabituel. Ce qu’il en avait vu l’avait chaviré. Il la trouvait belle, très belle, même. Ce corps harmonieux, ces seins, ces fesses… Il rougit et se mit à bander, réaction également tout aussi inhabituelle qui le plongea dans la perplexité. La petite bonne femme tirait des bouts de vêtements et finit par se couvrir intégralement avec sa seule petite culotte.
Gérard ramassa les vêtements, les roula en paquet et installa Lily au milieu. Il jeta les gobelets et épongea le sol. Lily pensait à sa place et lui commandait tous ces actes du quotidien dont il ignorait presque tout. Il mit son manteau, prit celui de Lily et porta tout cela vers son appartement.
Il posa le tout sur le lit et courut retrouver les autres. On le trouva distrait, un peu bizarre, pas aussi satisfait qu’on pouvait s’y attendre. Il but une flûte de champagne, on lui réclama un discours, il s’exécuta :
Murmures, soupirs accueillirent cette déclaration. On avait atteint le saint Graal, il fallait aussi les reliques sacrées, la croix et la bannière… Puis peu à peu, l’esprit scientifique reprit le dessus et les conversations s’amplifièrent sur ce nouveau challenge. On s’étonna de l’absence de Lily, Gérard répondit qu’elle avait été appelée en urgence pour le décès d’un proche et il retourna vite chez lui. Lily allait bien, très bien même. Il aurait sûrement fallu avoir recours à un médecin, effectuer un bilan de santé après ce choc incroyable, mais rien n’était possible sans ébruiter l’affaire. Et ça, Lily ne le voulait pas, bien qu’elle fût la preuve vivante de l’extraordinaire réussite de Gérard.
Gérard essaya toute la nuit, carbonisant la moitié de la garde-robe de Lily, en vain. Ils conclurent ensemble que ce devait être l’eau, présente dans les tissus vivants, qui avait été le vecteur de la réaction. Épuise, Gérard se déshabilla pour dormir quelques heures.
Gérard étendit son grand corps sous les draps, Lily vint à côté de lui et posa sa tête sur son épaule, d’un geste assez naturel, dans une recherche de sécurité et de compassion. Mais cette tête trop petite pesait le poids d’une tête normale, ce qui fit un drôle d’effet à Gérard, qui n’avait même jamais vécu cette situation avec une femme de taille normale. Pire, les pieds de Lily, froids comme les pieds de toutes les femmes, arrivaient juste à la hauteur des testicules de son collègue qui frémit d’abord puis banda encore un peu plus fort. Sentant cette première réaction, Lily s’enhardit et posa sa jambe à demi pliée sur le sexe tendu, le frottant tendrement, son pied réchauffé caressant toujours les testicules. Enfin, elle se décida à tendre une main vers l’objet et en polit le gland.
Et Lily œuvra, besogna, chevaucha, saisit ce sexe à pleins bras, le serrant entre ses seins, le branla de ses petites mains, le frotta sous ses fesses. Elle vivait un moment extraordinaire, câlinant un pénis colossal, plus énorme qu’elle n’aurait pu en rêver. Elle le manipula avec tant de conviction que soudain le geyser jaillit, inondant l’abdomen de Gérard. Les réserves du jeune homme, jamais entamées, étaient considérables. Ravie par cette mare de sperme, Lily y plongea à plat ventre, s’y roula, s’y frotta tout le corps comme dans une fontaine de jouvence, jusqu’à ce que Gérard proteste :
Ils s’endormirent dans les bras l’un de l’autre, ivres de fatigue, couple paradoxal s’il en est.
Gérard fit d’autres tentatives avec des vêtements mouillés, tout aussi infructueuses. Ils en conclurent que la seule présence d’eau ne suffisait pas, il fallait qu’elle fasse partie intégrante de la matière à transformer. Mine de rien, la science avançait. Il ne voulut pas qu’on touchât à la machine qui avait été utilisée brillamment, et il imposa la construction d’une nouvelle machine pour tenter de renverser le processus. Il fallut négocier avec les financeurs. Pour cela, il prit un hélicoptère pour Oslo, apportant avec lui la fameuse orange, preuve de sa réussite. L’entretien fut positif, on observa béatement l’orange rétrécie, on la pesa et la repesa, et il obtint une importante rallonge budgétaire ainsi que l’assurance d’un silence total tant que le processus ne serait pas parfaitement maîtrisé, réduction puis retour à la normale. Il en profita pour faire tous les magasins de jouets de la ville afin d’y trouver des vêtements de poupée à la taille de Lily. Déjà, une poupée de quatre-vingt-cinq centimètres, ce n’est pas courant. Mais en plus, ces jouets n’ont absolument pas la forme et les proportions d’un humain modèle réduit. Ils sont bien plus dodus et ressemblent plus à des bébés. Ce n’est qu’en passant devant la boutique d’un antiquaire qu’il aperçut une poupée ancienne de porcelaine qui avait vaguement la silhouette de sa belle amie. Il entra, négocia avec une vieille dame qui avoua fabriquer elle-même ces objets de collection et lui montra son atelier. En fait, seules la tête et les mains étaient en porcelaine, le reste n’était qu’un bourrage de kapok dans de vieux collants. La vieille dame consentit à lui vendre trois ensembles de vêtements conçus pour de futures poupées, à condition qu’il achetât celle en vitrine.
Gérard revint avec ses trésors qui ne plurent guère à Lily, ces vêtements n’étaient pas vraiment à la mode. Cependant, elle lui fit une longue séance d’essayage, debout sur la table, qui ne manqua pas d’exciter le jeune homme au plus haut point. Cette mini-femme le fascinait, surtout lorsqu’elle était nue, bien entendu. L’un des problèmes majeurs qu’ils rencontrèrent fut la nourriture. Lily parvenait à se débrouiller à manger avec ses mains et de petits morceaux de pain, mais elle avait faim sans cesse. En fait, son métabolisme était celui de la « grande » Lily, et elle aurait dû consommer autant de nourriture qu’avant sa transformation, ce qui n’était guère possible en fonction de sa taille. Donc elle mangeait sans cesse mais avait toujours faim, ayant l’impression de n’absorber que du vent. Il fallut que la nuit Gérard descende des plateaux de nourriture au labo et les rétrécisse comme l’orange pour satisfaire les besoins de Lily. Elle fut la première à tester « gustativement » ces produits et assura que le goût n’en était pas modifié.
Gérard prenait soin autant qu’il le pouvait de sa « créature », mais celle-ci savait le remercier et lui offrait chaque nuit des séances délirantes de caresses, étant elle-même très excitée par ce pénis colossal qu’elle manipulait avec délectation. Elle n’avait pas sa pareille, et pour cause, pour le saisir entre ses cuisses et frotter son clitoris sur le méat sensible jusqu’à ce que le colossal Priape crache sa semence. Gérard avait pris un goût évident à ces jeux érotiques et caressait tant bien que mal Lily qui s’offrait volontiers à ses attouchements maladroits. À peine plus haute que la table, elle parvenait à y grimper en utilisant une chaise comme échelle. Elle se débrouillait plutôt bien puisqu’elle pesait toujours soixante kilos et n’avait aucun problème pour bouger la chaise. Pire, la table tremblait et craquait quand elle s’agitait dessus. Là, assise en tailleur face à son presque amant, elle prenait ses repas avec lui dans une soucoupe avec une touillette à café. Il la regardait de tous ses yeux admiratifs, matant les trémoussements de ses seins et sa vulve grande ouverte par la position. Souvent, il avançait une main timide et titillait ses appâts du bout des doigts. Elle aimait ça, riait, et dès qu’il avait débarrassé elle s’allongeait à plat ventre devant lui, palmant l’air de ses jambes repliées. Il caressait doucement son dos, le creux de ses reins et palpait avec délices ses petites fesses pommées. Elle écartait alors ses cuisses et les trop gros doigts allaient fureter entre elles, massant le sillon jusqu’à l’humidité. En général, elle se levait et, face à lui jambes écartées bassin offert, elle se laissait lécher jusqu’à l’orgasme.
Mais tout n’était pas aussi simple. Il était impossible pour Lily d’aller aux toilettes, par exemple, et Gérard dut acheter un petit pot de chambre pour bébé qu’il devait régulièrement vider et nettoyer. Pareil pour la toilette, qu’elle faisait en grimpant sur l’évier, toujours à l’aide d’une chaise. Là, elle pouvait facilement atteindre et manipuler les robinets. Mais il fallut aussi acheter une brosse à dents de bébé et des couches pour les périodes de règles. Au final, ils parvenaient assez bien, à force d’astuces, à surmonter ce handicap inattendu. Pour occuper ses longues journées de solitude, Lily faisait de son mieux pour participer à la résolution du problème en noircissant quantité de demi-feuilles de calculs qu’elle expliquait à Gérard quand il rentrait.
Les travaux allaient bon train et Gérard repartait sur de nouvelles bases. La seconde machine ne ressemblerait pas totalement à la première, il s’agissait là de fournir suffisamment d’énergie de manière uniforme pour que les électrons sautent une couche et retrouvent leur position initiale. Le chercheur s’était basé sur le concept du tube néon qui utilise ce procédé. On fait sauter une couche à un électron du gaz néon en lui fournissant beaucoup d’énergie et, quand il retombe à sa place d’origine, il restitue cette énergie sous forme de lumière. L’engin possédait donc deux puissants « ballasts » censés créer un plasma dans lequel baignerait l’objet à agrandir et, dans un second temps, une décharge électrique très brève, de peu d’intensité mais d’une tension très élevée, un peu comme la foudre, viendrait provoquer le déclic nécessaire.
On refit des essais avec la première machine, d’une part parce qu’il fallait des objets rétrécis en quantité, ensuite pour mesurer la quantité d’énergie fournie dans un sens pour restituer exactement la même dans l’autre sens. Ils explosèrent des kilos d’oranges. Au bout de trois mois, Gérard était désespéré. Ça ne fonctionnait pas et la pauvre Lily n’était pas près de retrouver sa taille normale. Elle suivait les travaux par son mentor interposé et réfléchissait avec lui longuement le soir. Elle noircissait toujours des feuilles de calculs et les donnait à son presque amant le soir. Le lendemain, le responsable de labo sortait les feuillets de sa poche et les soumettait à ses collègues :
De son côté, contrainte à l’inaction, Lily n’en pouvait plus. Il y avait des semaines qu’elle était enfermée dans l’appartement de Gérard, des semaines qu’il fallait qu’elle passe des matinées cachée dans le fond de la penderie pendant que la femme de ménage faisait l’entretien. Elle avait soif de grand air, de soleil et d’espace. L’été commençait et on savait qu’il serait bref. Elle demanda à Gérard de la sortir un peu. Elle prit place dans un sac à dos robuste et le chercheur la transporta dans l’un des 4x4 du centre. Il rechercha une plage déserte, au bout de plusieurs kilomètres d’allées forestières dans un coin isolé de l’île. Il faisait beau, Lily gambada sur le gazon frais et voulut se baigner. Grave erreur ! L’eau était froide, mais ça ne la dérangeait pas. En revanche, elle n’avait plus aucune portance sur l’eau et coulait à pic bien qu’elle fut une excellente nageuse. Gérard dut plonger deux fois pour la secourir, il lui fallut se résoudre à abandonner.
Ils eurent alors une longue discussion. Il fallait tout reprendre à zéro. Gérard rapporta les enregistrements des caméras qui avaient filmé la toute première expérience. On n’y voyait pas Lily, tout juste apercevait-on, en le sachant et en repassant image par image, l’extrémité d’un gobelet dans sa chute. Duquel des deux l’idée germa-t-elle ? Ils ne s’en souvinrent pas. Mais en fait, Lily avait été rétrécie sans se trouver directement dans le champ des lasers, là où était l’orange. La réaction s’était donc produite par un autre processus, mais lequel ? Vraisemblablement par un phénomène ondulatoire avec écho sur les parois plomb/titane de la salle d’essai. Une amplification des ondes par résonance, ce que les physiciens appellent « interférences ». Gérard bondit au labo, mobilisa l’équipe. On plaça une orange dans la première machine et le reste du cageot tout autour de la pièce. À trois endroits, les oranges furent rétrécies, pas ailleurs. On fit des marques au sol, on essaya avec trois entrecôtes, même résultat. Malgré quelques protestations de la part de certains collègues, Gérard apporta le chat de Lily, le plaça sur un point repéré avec une coupelle de pâtée et lança le flash. L’animal fut un peu affolé, tituba quelque temps tout poil hérissé, puis se calma et accepta de nouveau les caresses, ronronna et termina sa petite pâtée dans une très grande coupelle. Le minou ne mesurait plus qu’une vingtaine de centimètres. Tout le monde applaudit, considérant qu’un pas immense avait été franchi. Maréchal put rendre compte à ses financeurs, avec cette nouvelle preuve éblouissante sur un être vivant, que leurs investissements étaient justifiés, et que d’autres seraient nécessaires. On lui accorda. Il en avait grand besoin, parce que ce qu’il envisageait de faire semblait totalement dément.
D’abord, dans un local contigu, il fit faire une exacte réplique de la pièce où se trouvait la première machine. Ensuite, il utilisa non plus deux mais trois nouveaux ballasts de très forte puissance, en les positionnant rigoureusement sur le pourtour de la pièce, aux endroits précis où les oranges avaient été rétrécies. La puissance nécessaire à la création du plasma était telle qu’il fallut faire venir trois nouvelles génératrices, une par ballast. Avec tous ces travaux de grande ampleur, il fallut encore trois mois avant que les essais puissent reprendre. Pendant ce temps, Lily avait acquis un peu de joie de vivre en retrouvant son chat, réduit à son échelle. Les premiers essais ne furent pas très concluants, les oranges explosèrent encore. Mais, on put enfin constater un début de réaction sur les enregistrements vidéo. Au millième de seconde qui précédait l’explosion du fruit, l’intense lumière du plasma passait d’un coup au noir total, avant de revenir en lumière normale. On monta la tension, on baissa la tension et soudain, à l’essai N° 72 d’après les fiches, on obtint enfin une orange plus grosse, presque normale. Presque, parce qu’elle n’était pas ronde mais en forme de ballon de rugby… De plus, lorsqu’on coupa le fruit bizarre, sa structure interne révélait une matière spongieuse d’où s’exhalait une forte odeur d’œufs pourris.
On recommença dix fois l’expérience pour obtenir dix fois le même résultat. Brainstorming. Il en sortit que l’explication la plus logique à cette modification de structure était qu’un seul électron au lieu de deux avait rejoint sa position initiale en première couche. Mais à quoi était due cette anomalie ? On chercha longtemps. On vérifia les positionnements des ballasts, leurs directions. On chercha une éventuelle anomalie dans la forme de la pièce. Enfin, et c’était plus difficile à détecter parce que l’impulsion finale était extrêmement brève, on contrôla la puissance délivrée par chacun des ballasts. En fait, on ne put mesurer réellement que la puissance consommée. Et là, on s’aperçut que l’un des générateurs fournissait un peu moins de puissance que les autres, bien qu’étant exactement du même type. Pour supprimer cette panne et s’assurer de ne plus la connaître à l’avenir, Gérard fit recâbler toute l’installation, couplant les générateurs en parallèle de façon à annihiler une éventuelle faiblesse de l’un d’eux. Une semaine de travaux. Mais l’enjeu pour Gérard, ce que les autres ne soupçonnaient pas, c’était Lily, sa vie, sa sécurité. On reprit les essais, on explosa encore des oranges, il fallait tout ré-étalonner. Enfin, sept mois après avoir rétréci la première orange, l’équipe obtint un fruit redevenu normal en apparence, en poids et en goût. On but à nouveau le champagne, mais Gérard demanda encore une fois à tout le monde un peu de patience avant de pouvoir crier victoire. Il fallait multiplier les expériences, être tout à fait certains du résultat avec différentes matières organiques, et notamment il faudrait redonner sa taille au chat sans le tuer. Tout le monde respecta les volontés du patron.
Gérard et Lily étaient très excités. Plus l’échéance approchait, plus le trac augmentait, peut-être plus encore dans les tripes de Gérard que dans celles de Lily. Ils s’aimèrent comme jamais durant cette période, multipliant leurs curieux ébats érotiques, et Gérard s’abandonna à faire des déclarations qu’il n’avait jamais imaginées auparavant. Mais une contrainte inattendue survint. Une fuite certainement, un collaborateur un peu trop bavard… Gérard fut convoqué à Oslo par son financeur, qui lui imposa sa présence lors de la remise à taille normale du chat. Impossible de refuser à celui qui paye. Ainsi, le jour venu, une noria d’hélicoptères déchargea des dizaines d’hommes en armes sur l’île, déjà naturellement protégée. Puis un gros appareil atterrit, avec hommes en costumes sombres, larbins déroulant un tapis, pour un émir en costume traditionnel et grosses lunettes noires. Il visita ce qu’il appela son œuvre, et réclama la démonstration par interprète interposé.
On apporta le chat avec une petite gamelle pour le faire tenir tranquille et on enclencha le processus. La lumière augmenta, le plasma se forma, le chat s’affola et pouf ! Un matou hébété et hérissé remplaça le chat miniature, la petite gamelle débordait d’une pâtée elle aussi doublée. L’émir semblait très content et fit ses commentaires : avec un seul avion, on pourrait transporter des centaines d’hommes. L’imbécile n’avait rien compris, puisque les hommes, même rétrécis de moitié, pèseraient toujours le même poids et la capacité de l’avion serait atteinte de la même façon qu’avec des soldats de taille normale. L’émir parti, Gérard était dépité, tenant dans ses bras le chat qui l’avait bien reconnu. Il porta l’animal à Lily qui fut renversée d’un coup de tête affectueux et il le ramena dans l’autre appartement. Puis ils discutèrent.
Ainsi, depuis le début, ses recherches n’intéressaient que pour faire de nouvelles guerres. Hélas, c’était le lot de bien des découvertes que de servir la folie destructrice des hommes. De là à dériver une sorte de canon qui réduirait les soldats ennemis, il n’y avait pas loin. Ou de faire une armée de « poupées » qui pourrait s’introduire partout sans être repérée. Il ne fallait pas que cette découverte, fondamentale pour la science, devienne une arme, d’autant qu’au bout de l’expérience il y avait la possibilité de créer un trou noir, bien plus redoutable que la bombe atomique. C’était la disparition de la Terre assurée ! Sans Gérard et ses phénoménales capacités de calcul et de création, les autres seraient incapables de reconstituer le procédé. Il fallait donc le détruire. Mais auparavant, il fallait redonner sa taille normale à Lily. Ils préparèrent leur scénario avec soin. Prétextant un appel de l’émir qui voulait le voir une dernière fois avant de retourner dans son pays, pour les suites à donner aux recherches, Gérard réserva un hélicoptère pour le lendemain matin, direction Oslo.
Vers une heure, il porta Lily jusqu’au laboratoire et, les mains moites et tremblantes, il lança le processus d’agrandissement. Gérard, en scientifique athée, ne croyant qu’en la science, n’avait jamais prié. Il le fit tant que dura la montée en puissance. Puis ce fut le flash, ou plutôt le trou noir. Quand ses yeux se réhabituèrent à l’éclairage normal, il vit Lily à genoux, s’ébrouant et se frottant les yeux, nue, belle, grande… Il ouvrit la porte, elle courut vers lui et se jeta dans ses bras. Tout allait bien. Elle retrouva avec plaisir ses vêtements sélectionnés pour l’occasion, courut avec délice dans la nuit, et ce soir-là ils firent l’amour vraiment pour la première fois. Le plus hébété des deux, après cette double expérience inédite, c’était bien Gérard pour lequel un univers inconnu de béatitude et de sensations prodigieuses venait de s’ouvrir. À six heures, chaudement habillée, Lily se glissa au fond de l’hélicoptère dans une caisse que son ami avait chargée. Gérard arriva comme le pilote, avec le jour, et ils décollèrent. Arrivés à Oslo, le pilote aida Gérard à décharger la lourde caisse que le savant roula sur un chariot. Dès qu’ils furent à l’abri d’un hangar, Lily sortit avec soulagement :
Elle fit un rapide bisou à son amant et ils quittèrent prestement l’héliport. Un taxi les conduisit en bord de mer, à quelques kilomètres de la ville. Au bout d’un quai, deux hydravions attendaient, sagement amarrés. Ils servaient de liaison avec les nombreuses îles des côtes norvégiennes. Ils négocièrent la location d’un appareil, Lily dut montrer tous ses papiers et brevets prouvant qu’elle était capable de piloter ce genre d’engins. Elle avait de la ressource, cette jeune femme, et elle épatait son amant qui, lui, était un peu passé à côté de la vie. Elle retint l’appareil pour dans trois jours vers dix-sept heures et le ramènerait le lendemain matin vers neuf heures. Ils eurent le temps de déjeuner ensemble dans une brasserie, au grand bonheur de Lily qui retrouvait enfin une vie normale. Puis ils reprirent l’hélico et rentrèrent.
On fêta le retour de Lily qui dut inventer une histoire familiale compliquée pour expliquer une si longue absence, puis ils les laissèrent poursuivre la fête, prétextant qu’il fallait l’informer dans le détail des avancées réalisées. En fait, ils peaufinèrent leur plan pour le surlendemain : détruire les machines et tous les documents permettant de les reconstruire, et surtout préserver les vies de toutes les personnes du site.
Gérard donna congé à tous ses collaborateurs pour la journée, Lily et quelques-uns prirent la navette pour Oslo sous prétexte de courses, d’autres jouaient au foot sur une plage proche du centre, il serait tranquille. Il récupéra les clés d’un 4x4 puis se dirigea vers le labo. Enfermé à double tour, il dévissa patiemment les panneaux des cloisons qui séparaient les deux machines. Ces panneaux de titane et plomb étaient très lourds, il ne fallait pas se faire coincer dessous lorsqu’ils tombèrent un à un. Curieusement, ils ne firent presque aucun bruit, car la couche d’air qu’ils comprimèrent en tombant amortit leur chute. Après deux heures d’efforts, les deux pièces étaient réunies. À l’aide d’un palan qui servait à déplacer divers éléments, Gérard se mit en devoir de déplacer la machine à rétrécir, la plus petite, et à la positionner au centre des ballasts. Il fallut encore retirer les câbles de la goulotte initiale et les installer à même le sol dans l’autre pièce. Le jeune homme était en nage et rompu de fatigue lorsque minuit sonna au clocher de sa montre. Prenant juste le temps d’une boisson fraîche, il se mit en devoir de récupérer toutes les notes, tous les plans, tous les CD et les DVD et empila le tout dans la première machine. Puis il fit le tour de tous les ordinateurs et lança le formatage complet de tous les disques durs. Seuls restaient intacts ceux qui pilotaient les machines. Il se lança dans leur programmation pour une mise en route simultanée des deux machines à cinq heures trente, niveau opérationnel atteint à six heures trente. Enfin, il vérifia que tous les volets blindés étaient fermés, il verrouilla les portes et cassa les clés dans les serrures.
La tête lui tournait un peu lorsqu’il monta à son appartement, il croqua quelques sucres et but un café, le dernier ici. Il prit son sac et celui de Lily, préparés à l’avance, fourra le chat docile dans un troisième et sauta dans le 4x4. Traverser à nouveau la forêt, mais de nuit cette fois, relevait de l’exploit. Dix fois il manqua de s’encastrer dans un tronc ou de verser dans un profond fossé. Il arriva enfin à leur petite crique favorite, là où Lily avait failli se noyer. À la vue des feux de la voiture, le plafonnier de l’avion s’alluma. Puis dans le faisceau des phares, Gérard aperçut un petit bateau gonflable s’approcher du rivage. Il sortit ses sacs que Lily récupéra, et il manœuvra la voiture en haut d’une petite butte. La voiture ronfla et prit un soudain élan, dévalant la courte pente de plus en plus vite, elle entra dans l’eau en projetant des gerbes visibles dans les phares. Les fenêtres ouvertes laissèrent s’échapper de longs glouglous, les phares restèrent visibles un long moment, de plus en plus profonds puis disparurent. Le couple monta dans le dinghy et rama jusqu’à l’avion. D’un coup de couteau, le petit bateau perdit son air, sa forme et sombra à son tour. L’aube pâlissait le ciel, Lily fit les vérifications d’usage et mit le contact. Le petit appareil glissa longuement sur l’eau puis s’éleva, trouvant le soleil avant l’île qu’il survolait.
Tout semblait calme et endormi dans le centre pourtant, à peine l’hydravion s’était-il éloigné qu’un fantastique éclair de lumière bleue flasha le ciel, concurrençant un bref instant l’astre levant. Les regards des deux amants se croisèrent, un léger sourire aux lèvres. Quand le responsable de la petite compagnie arriva à son bureau, il constata que son hydravion était déjà rentré, en bon état apparemment. En revanche, la porte de son cabanon avait été forcée. Mauvaise journée ! Il constata que le chèque de caution de la cliente avait été volé, que la page du registre avait été arrachée. Mais il y avait sur le comptoir une poignée de billets avec un petit mot : « pour le carburant et la serrure ». Ma foi, des clients pressés, ou discrets, ou les deux… Peu importait, il était grassement payé. C’était sûr, ceux-là, il ne les aurait jamais vus.
Les pompiers, la police puis les autorités norvégiennes se succédèrent sur la petite île, au centre de recherche international. À la place du laboratoire, il n’y avait plus qu’un immense cratère et quelques pans de murs. Autour, hormis quelques vitres brisées, les dégâts étaient limités et les blessures se résumaient à quelques coupures et contusions. On s’inquiétait surtout pour les deux personnes manquant à l’appel, Gérard Maréchal chef de projet et Lily Farwell son assistante. Leurs appartements étaient vides d’occupants, mais des tasses de café et quelques affaires personnelles montraient qu’ils avaient bien servi le jour de l’accident. À n’en pas douter, ce sont eux qui, poursuivant leurs recherches tard dans la nuit, avaient provoqué l’explosion ou l’implosion, on ne savait pas trop, du moins la fusion du laboratoire. La température était montée à des niveaux si élevés que le sable des parois du cratère s’était vitrifié. Toute l’ancienne équipe était en larmes, les gens erraient dans le centre dévasté, persuadés de la mort de leurs collègues. La thèse de l’accident fut retenue.
Un émirat ami du gouvernement norvégien, partenaire de l’exploitation de nombreux forages pétroliers off-shore, insista pour que l’incident soit classé « secret défense », et la presse se limita à « dramatique accident dans un centre de recherche, deux morts ». Des hommes en noir inspectèrent l’île pendant plusieurs jours, sans rien trouver. Les membres de l’équipe scientifique furent interrogés séparément, tous leurs témoignages concordaient. Mais on avait tout perdu, documents, ordinateurs, il ne restait que des bribes, des éléments disparates et incomplets dans les documents personnels de chacun. Rien qui permette de remonter les machines disparues sans le génial concepteur du projet, Gérard Maréchal.
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Quelque part au nord d’Angers, dans cette campagne réputée pour sa douceur de vivre, un jeune couple probablement britannique pour porter de tels noms, Gully Waer et Lily Puthe, acheta une ancienne ferme isolée et rénova à grands frais les bâtiments.