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Temps de lecture estimé : 15 mn
01/01/22
Résumé:  Certains ont fait les quatre cents coups, nous ce sont les trois cents, ce qui est déjà un beau score, n’est-ce pas, ma chérie ?
Critères:  fh fhh fhhh hplusag fplusag jeunes couplus extracon candaul exhib caresses intermast pénétratio nostalgie -libercoup
Auteur : Patrik  (Carpe diem diemque)            Envoi mini-message
Trois cents


Un texte assez court.

Bonne lecture…








Mon petit carnet bleu



Certains ont fait les quatre cents coups, nous ce sont les trois cents, ce qui est déjà un beau score, n’est-ce pas, ma chérie ? Oui, je sais compter, je note tout sur mon petit carnet bleu, page par page, et donc je sais parfaitement où nous en sommes arrivés. Non, je ne suis pas maniaque, j’ai juste la mémoire qui peut flancher, c’est tout…


Trois cents, il n’y a pas à dire, c’est franchement fantastique !


Quand j’ai commencé ce carnet pour me souvenir du nouveau tournant de notre vie, jamais je n’aurais songé à ce que nous en arrivions à un nombre à trois chiffres. À l’époque, je m’étais dit que si nous parvenions à un nombre à deux chiffres, ce serait déjà très bien.


Mais l’appétit vient en mangeant, dit-on. Ce fut le cas.


Je feuillette mon petit carnet et je me souviens parfaitement, malgré ma mémoire qui pouvait flancher. Finalement, tout écrire n’a servi qu’à fixer la bonne date et quelques détails oubliables. Pour le reste, ma mémoire reste presque parfaite, avec quelques rares zones de flou, je l’avoue.


Toi, ces choses-là, tu préférais vivre l’instant présent, sans chercher plus loin. Carpe diem, disaient les Anciens. L’histoire (la grande ou la petite) n’a jamais été ta passion, et écrire encore moins. Malgré ce que tu en disais parfois, tu ne détestais pas que j’ouvre mon carnet pour que je te raconte quelques souvenirs piochés au hasard des pages, nous en discutions entre nous, avant que tu ne t’endormes tout contre moi.


Ça va faire un certain temps que nous ne le faisons plus… Ce n’est ni ta faute ni la mienne…


Aucun risque, si je perds ce petit carnet, et que quelqu’un le lise et en apprenne de trop sur nous. Premièrement, j’ai une écriture de cochon, très dure à déchiffrer. Deuxièmement, tout est écrit en abrégé, et pas forcément en français, avec un joyeux mélange de sténo de mon cru et autres symboles plus ou moins inventés. Bref, je me suis fait mon propre code. Le langage SMS ou le leet speek sont du pipi de chat face à mes gribouillis ! Toi-même, ma petite chérie, tu n’y comprends rien de rien. Pourtant tout est consigné avec divers détails sur peu de place. La plupart du temps, je le porte sur moi. Finalement, mon carnet ne craint que la pluie et que le feu.


Je ne vais pas tout déballer de la première page à la dernière, car avec trois cents rubriques, il y a de quoi faire pendant longtemps ! Non, comme nous le faisions de temps à autre, je vais m’amuser à ouvrir aléatoirement mon carnet puis décrire et commenter ce que j’avais écrit à l’époque. Comme sur une double page (celle de gauche et celle de droite), plusieurs rubriques peuvent cohabiter, parfois, je ferais un choix parmi elles. Donc selon les pages, il y aura plus ou moins de choses à raconter.




Aléatoire UN



Et hop, j’ouvre mon carnet, les yeux fermés. Ah oui, d’accord… pas génial…


Laissons tomber tous les abrutis qui nous ont posé un lapin, ils n’en valent pas du tout la peine. Ce quidam-là non plus, il y eut manifestement tromperie sur la marchandise, avec une photo qui datait de presque vingt ans. Ce fut vraiment la loi des séries, à cette époque-là. Oui, décidément, ce n’est pas la bonne page !


Le seul truc à sauver, c’est ce qui est écrit tout à la fin, en bas à droite, Cédric, le jeunot de dix-huit ans que tu as initié aux joies de l’amour plus mature. Il a concédé sans problème que les filles (nous n’avons jamais su le compte, peut-être se vantait-il) avec qui il avait pu coucher ne t’arrivaient pas à la cheville !


D’ailleurs, il est venu plusieurs fois prendre des leçons, il était très assidu, mais hélas pour lui, il a dû déménager très loin pour cause de fusion dans la boîte de son père. Quand il te l’a annoncé, il en avait les larmes aux yeux…


Revenons à mon carnet : ce jour-là, c’était la troisième fois qu’il venait. Je n’étais pas là, je travaillais, pas toi ! Tu m’as tout raconté :



Tu lèves les yeux au ciel :



Pour toute réponse, tu souris dans un premier temps, puis tu soupires, le ton de ta voix change un peu quand tu me confies :



Tu te mets à rire :



Bon, mis à part cette mignonne visite fortement éducative, ce n’était pas la bonne page, tant pis.




Aléatoire DEUX



J’espère que cette fois-ci, ce sera mieux. Et hop, une autre page… Ah oui, là, c’est mieux ! On passe du rien à trop !


Que du Marcelin sur cette double page. Cet homme, un peu plus âgé que toi, a été un de tes amants les plus assidus quand il était célibataire. Puis un beau jour, sans crier gare, il s’est rangé. Pour être franc, il aurait bien aimé se dénicher une femme comme toi, mais tu étais déjà prise, et pas très décidée à te mettre en ménage avec lui, même si je n’avais pas existé.


Je me rappelle précisément une conversation que nous avions eue à son sujet tandis que tu fricotais beaucoup avec lui :



Sur cette double page, j’ai noté sept choses, sept rencontres, visites, sorties, et bien sûr coucheries, le tout sur à peine trois semaines. Marcelin avait joyeusement monopolisé notre agenda ! Pour un peu, s’il avait été moins vieux garçon, comme tu dis, nous aurions pu faire carrément un ménage à trois !


Un – La fois où, chez lui, il t’a exhibé devant ses potes qui n’en croyaient pas leurs yeux. On voyait distinctement qu’ils bavaient en te voyant, surtout qu’il leur a tout fait voir de ta petite personne ! D’après mon carnet, c’était la quatrième fois que nous nous voyions.


Par la suite, Marcelin nous a dit que certains de ses copains pensaient qu’il avait loué les services d’une pro. Ils seront détrompés un peu plus tard… Mais chaque chose en son temps.


Après cette mise en bouche par webcam, je me rappelle que ce fut un beau trio. Nous avions déjà posé nos marques les précédentes fois, ce qui facilitait bien les choses. Ce fut souvent très harmonieux avec Marcellin, même si sa façon de te faire l’amour avait un certain côté macho.


De plus, tu adorais nous avoir tous les deux en toi, en même temps, et le plus longtemps possible !


Deux – La fois où vous avez tous les deux carrément cassé le canapé, tellement ce fut torride et agité. Ce ne fut finalement que l’histoire de deux lattes à remplacer, mais ça marque les esprits. Ce fut une bonne partie de plaisir dans les deux sens du terme, le reste de la séance s’étant déroulée sur le gros tapis en laine épaisse, pour éviter une nouvelle casse !


Trois – La fois où nous sommes allés dans un club pas très folichon. Finalement, nous avons fait nos petites affaires dans la loge que nous avons squattée, sans l’aide de personne. Je préfère ne pas m’étaler, passons à la suite…


Quatre – La fois de la baignoire, où déguisée en soubrette, tu as lavé Marcellin de la tête aux pieds, dans les moindres recoins de son anatomie. Puis, tandis qu’il était debout dans la baignoire, tu lui as prodigué une belle sucette.


Ce ne fut que le début de cette soirée qui s’est achevée très tard dans la nuit, sans que tu enlèves ton costume de soubrette, qui a d’ailleurs fini dans la machine à laver quand tout fut fini, tellement il fut maculé !


Cinq – La fois où nous nous sommes baladés dans un parc pas loin de chez lui. Tu as attiré bien des regards libidineux avec ta tenue plutôt légère. En effet, mis à part une robe légère, tu ne portais rien du tout en dessous, et ça pouvait souvent se deviner ou même se voir, le soleil aidant. Nous étions tes deux gardes du corps pour pallier les divers soucis. Après deux tours du parc, n’y tenant plus, Marcelin t’a carrément culbutée derrière un fourré, et ce, copieusement. Oui, tu as été fourrée derrière un fourré…


De plus, cet éclat n’est pas resté inaperçu, car les regards à ton égard ont été encore plus libidineux et envieux ensuite ! Mais personne pour oser nous aborder… comme souvent…


Six – La fois où certains des copains de Marcelin ont découvert pour de vrai la maîtresse de celui-ci, c’est-à-dire toi, ma chérie, et que tu n’étais pas une pro dont il avait loué les services pour la fameuse webcam déjà citée. Encore heureux que cette rencontre ait eu lieu dans un lieu public ! Il était flagrant que, dans l’esprit de certains de ses potes, libertine une fois, libertine toujours, avec n’importe qui, en mode self-service !


Ils voulaient te toucher, te palper, te caresser. Marcellin a reconnu par la suite qu’il avait fait une connerie de te présenter pour de vrai, et ce pour diverses raisons. Certaines de ses connaissances lui en ont carrément voulu d’avoir tant de chance, d’autres l’ont harcelé pour avoir notre adresse. Parfois avec le recul, je me demande si, cette fois-là, nous n’avons pas frôlé le viol collectif !


Le plus dur fut de se débarrasser de tout ce petit monde. Ce soir-là, Marcellin fut nettement plus doux, comme s’il avait quelque chose à se faire pardonner…


Enfin sept – La fois où tu fus prise en aveugle, sans savoir qui s’occupait de toi, un bandeau sur tes yeux. Au début de cette séance, tu parvenais facilement à savoir qui de nous deux te faisait subir des cochonneries. Puis nous avons mis des gants, nous nous sommes aspergés de déodorant pour masquer nos odeurs, et là, c’était moins évident pour toi pour savoir qui était qui.


Surtout qu’un troisième larron était invité à nos jeux !


Bien sûr, nous avons fait attention de n’être qu’à deux sur toi en même temps pour ne pas éveiller tes soupçons. Plus tard, après diverses jouissances dantesques, tu as été très surprise quand le bandeau fut enlevé, mais agréablement surprise, car tu connais ce troisième homme, un ancien amant. Ce soir-là, tu fus triplement prise, tes trois portes bien occupées tour à tour et en même temps !


Une fois de plus, tu avais démontré que plusieurs hommes ne te font pas peur…




Aléatoire TROIS



Ah une page assez copieuse, là aussi, mais dans la diversité.


Un – La fin du week-end spécial où nous avions permuté nos conjoints, tu étais devenue la femme de Jean-Jacques et moi, le mari de Corine, sa femme. Personne n’a soupçonné quoi que ce fût durant le séjour. Tu as très bien su jouer les petites femmes amoureuses, ce qui était facile pour toi, car c’était tout nouveau et tout beau pour toi, ma chérie.


Je me rappelle fort bien ce que tu m’avais confié quand nous étions tous les deux seuls sur le chemin du retour :



La sodomie, on en parle beaucoup dans les médias, sur le web, mais finalement, peu de couples la pratiquent vraiment régulièrement. C’est la raison pour laquelle certaines travailleuses du sexe ont un succès fou…


Contrairement à toi, Corine avait eu un peu plus de difficultés, mais j’ai vite réussi à la mettre dans le bain. À tel point que, par la suite, elle a été partante pour d’autres séjours du même style ou diverses soirées thématiques. Son indéniable côté fleur bleue est plutôt rafraîchissant dans notre monde libertin, même si elle n’est plus une oie blanche depuis un certain temps…


Depuis, ces deux-là ont plongé avec délectation dans le libertinage, et Corine n’est pas la dernière à se jeter à l’eau… Une belle réussite…


Deux – Alain était venu nous faire un petit coucou en plein milieu de semaine tandis qu’il passait dans le coin, faisant un petit crochet moins professionnel. Il avait prévenu la veille. Hélas pour lui, il n’a pas pu trop s’attarder, mais il n’est pas venu pour rien ! Tu l’aimais bien, mais sa femme très jalouse et possessive le surveillait de très près, et c’était bénin par rapport au reste. En effet, je me rappelle une conversation avec lui :



En tout cas, quand Alain était avec toi, il rattrapait allègrement le temps perdu ! C’était un amant très assidu, l’un des rares à réussir à t’épuiser. Il était la parfaite illustration qu’un homme n’a pas besoin d’un engin démesuré pour envoyer une femme au septième ciel et même encore plus haut !


Ce fut l’avant-dernière fois que nous l’avons vu. Plus tard, pour des raisons professionnelles liées aux deux familles, il déménagera encore plus vers le Sud, et là, la distance deviendra trop grande. Je me souviens que, pour maintenir un peu le contact, tu avais fait quelques cams sexy avec lui, à son boulot pour éviter que sa femme le sache. Parfois, nous avions droit à un petit message dont la teneur est souvent nostalgique. Pauvre Alain…


Trois – Ici, c’est la webcam déguisée en sorcière sexy, un défi lancé par l’un des sites sur lequel nous étions inscrits. Parfois, tu t’exhibais en webcam, même si tu préférais nettement le réel. Néanmoins, c’est ainsi que nous avons recruté certains de tes amants, et aussi quelques couples, avec qui lutiner, comme Corine et Jean-Jacques.


Tu avais mis le paquet dans ton déguisement, tu as eu d’ailleurs plein de félicitations et aussi les honneurs de la page d’accueil de ce site. Ce qui fut une de tes grandes fiertés.


Quatre – Robert, ah Robert ! L’initiateur de ma chérie d’amour. C’est avec lui que tu as fait tes premiers pas dans le libertinage. Robert avait (et il les a toujours) dix ans de plus que toi, et une grosse expérience dans le domaine, il a l’art et la manière, et aussi un incontestable doigté dans tous les sens du terme. Ta première fois avec un autre homme fut une réelle réussite, c’est d’ailleurs pour cette raison que tu es vite devenue une libertine accomplie. Pour moi aussi, ce fut bénéfique, Robert m’a prodigué plein de conseils judicieux dont je n’ai jamais eu à me plaindre.



Le plaisir de Robert est l’initiation, il adore se jeter sur des couples néophytes et les faire passer sur l’autre rive. Ses échecs sont rarissimes, ou plutôt ce sont des demi-échecs. D’après ce qu’il nous a raconté, par trois fois, ce fut l’homme qui a été effrayé de voir sa femme briser si facilement son carcan ! D’ailleurs, c’est avec l’une d’elles qu’il vit toujours…


Ce jour-là, Robert était venu en début d’après-midi pour t’embarquer avec lui. Nous avons confiance en lui, donc pas de souci. Il t’a redéposée le soir, épuisée, lessivée mais ravie, après une séance mémorable, selon tes dires :



Tes yeux se remplissent de paillettes :



Robert aime les surprises, et il les réussit toujours. D’ailleurs, nous avons eu parfois recours à ses dons d’organisateur. C’est le spécialiste pour songer à tout, y compris le petit détail auquel personne ne songe, sauf lui, bien sûr.


Cinq – Quelques jours après cet épisode, revoicit Marcelin. À côté des culturistes que tu avais pu tester, cet amant faisait un peu pâle figure. Mais l’intérêt qu’on porte à un homme ne se mesure pas forcément à la surface en centimètre carré de musculature.


Depuis que tu es devenue sa maîtresse attitrée, Marcelin a souvent des idées disjonctées ou assez barrées, car il sait que tu es capable d’aller assez loin, très loin, voire trop loin. Parfois, il faut le modérer et le rappeler à la raison. Un de ses fantasmes récurrents serait de faire l’amour sous la tour Eiffel. Pourquoi pas. Mais ce n’est pas l’endroit le plus discret, sans parler des retombées judiciaires. Et puis, la tour Eiffel, c’est quand même assez loin de chez nous…


Souviens-toi, ça s’est passé dans un restau dont il connaissait le propriétaire et gérant. Tu avais déjà joué les serveuses accortes dans divers endroits, mais cette fois-là, tu jouais le rôle d’une simple cliente. Simple, c’est vite dit, surtout pour le pauvre serveur, un petit jeunot débutant, qui n’était pas au courant de la machination.


Ton décolleté n’était pas triste, d’autant que tu avais oublié de mettre un soutien-gorge. Ta jupe fendue était aussi très fendue, ce qui montrait fort bien tes bas et tout le tralala. Bref, de la profondeur dans les deux cas. Quand nous nous sommes installés à la table qui nous fut désignée par le gérant, une table située opportunément dans un coin, diverses têtes se sont retournées sur notre passage, ou plutôt sur le tien.


Rendons à César ce qui est à César, ou à Cléopâtre ce qui est à Cléopâtre…


Bien sûr, tu as allègrement aguiché ce malheureux serveur, qui en avait des bouffées chaudes. Je dois reconnaître qu’il avait quand même un bon self-control… C’était d’autant plus méritoire de sa part que tu sais parfaitement jouer les aguicheuses de premier ordre, ou les parfaites salopes assumées. Son pantalon tendu montrait souvent dans quel état tu le mettais, ce qui t’amusait beaucoup, les femmes sont impitoyables dans pareil cas.


Je ne compte plus les allusions salaces que tu as pu faire ce soir-là, les regards de braise et les postures équivoques !


Le summum fut lors du dessert, le serveur te demandant :



Et sans complexe, tu as caressé posément la bosse de ton pantalon. Honnêtement, celle-là, je ne l’avais pas vue venir, et Marcelin non plus. Le serveur est devenu écarlate ! Il s’est sauvé précipitamment. Quand il est revenu un peu plus tard, tu as remarqué la première son changement de pantalon…


D’après Marcelin, ce serveur (toujours pas mis au courant) parle encore au gérant de ce singulier service, bien des mois plus tard !




Carnet refermé



Voilà, c’est fini. Je referme mon petit carnet, j’ai exploré trois pages comme je l’avais dit au début. J’aime me souvenir de tous ces moments que nous avons vécus ensemble, ma chérie. Avec précaution, je remets ce calepin bleu dans sa protection que je glisse ensuite bien au chaud dans ma poche intérieure.


Trois cents coups exactement, je sais compter, et ce carnet en est aussi la preuve.


Trois cents jours que tu es partie, définitivement, irrémédiablement, vers un endroit où je finirai par te rejoindre, car c’est notre lot à tous, puissants comme misérables…


Trois cents jours durant lesquels tu me manques, terriblement, inlassablement…