n° 20673 | Fiche technique | 76300 caractères | 76300Temps de lecture estimé : 42 mn | 01/01/22 |
Résumé: Ils se retrouvent seuls. Enfin revivre en couple, nus avec des désirs à satisfaire. Un faux mouvement et ils tournent une sextape sans le vouloir. Le doigt dans l’engrenage. | ||||
Critères: fh couple couplus candaul collègues piscine fête amour fellation cunnilingu pénétratio fsodo jeu confession -totalsexe -libercoup | ||||
Auteur : Un, deux, trois Envoi mini-message |
Enfin seuls. Le confinement terminé, mes parents et notre fils sont retournés en ville. Mon père ne peut pas travailler en distanciel. Essayez de faire de la plomberie par internet. Notre fils voulait retrouver ses copains. Adèle et moi on peut donc profiter de la maison mais surtout de la piscine et de la nature. La maison n’est pas plus grande que notre appartement à Paris, maison encore en chantier, vieille bâtisse que nous faisons rénover. Les travaux avaient commencé par la piscine qui est terminée mais le reste est encore dans son jus. Heureusement encore habitable. Et ce n’est pas demain la veille que cela sera terminé.
Il fait beau. Personne aux environs. Nous vivons quasiment nus. Depuis leur départ une sorte de frénésie sexuelle nous a pris. Autant Adèle que moi. Une frénésie agrémentée de jeux.
*******
Nous avons découvert le plaisir des sextapes.
La première a été tournée par le plus grand des hasards. J’étais dans la pièce qui fait office de cuisine-salle à manger-salon, en train de travailler sur mon ordi. Après un bon bain, je me sentais au top pour vraiment attaquer le projet qu’on m’avait confié. Rénover un immeuble de bureau pour le transformer en appartement. Pas évident, et je tournais autour depuis un moment sans trouver la bonne idée. Était-ce le départ de mes parents ? Était-ce cette liberté retrouvée ? Était-ce… ? En tout cas, j’enchaînais les plans. Tout me paraissait plus facile.
Enfin jusqu’à ce qu’Adèle fasse son entrée. Tout de suite, j’ai vu qu’elle avait une idée derrière la tête. Sa façon de marcher, sa poitrine qui se dressait fièrement, les tétons dardant comme des pointes.
Sans un mot elle se baisse et se glissant sous la table, rampe vers moi. Sa main humide me fait frissonner mais sans hésiter s’empare de mon sexe. Elle est sous la table, le plateau me la cache. Je repousse un peu le fauteuil et je la vois. D’abord sa main, et puis son visage. Son visage, son sourire, son regard moqueur. Et puis ses lèvres humides, sa langue rose. Je bande. Il m’a suffi que de quelques attouchements pour que mon engin se dresse et devienne dur. Décidément, cette pandémie aura au moins servi à quelque chose : nous retrouver.
Pendant une période, je n’ai pas été un bon mari. Je ne voyais plus Adèle. La force du quotidien, des gestes répétés, des baises automatiques, tout m’avait éloigné d’elle. J’avais une maîtresse, une collègue au travail. Évidemment, avec la pandémie et le confinement on ne se voyait plus. De toute façon, j’avais décidé de tout arrêter. J’avais surpris une conversation de ma femme avec une amie, amie qui lui demandait où elle en était avec « Julien ». J’avais compris que ma femme avait un amant et dans la même conversation que c’était par ma faute. Savait-elle pour ma maîtresse ? Probablement, et même si elle ne la connaissait pas, elle mettait ma faible ardeur dans mes devoirs conjugaux comme cause d’une énergie dépensée avec une autre.
J’étais cocu et je l’avais bien mérité. Comme consolation j’avais entendu mon épouse avouer qu’avec Julien c’était purement physique, une façon de dépenser une énergie que je n’étais plus capable de prélever, et que cela n’était pas au niveau de nos baises d’avant. « Avant » était de retour. Sans nous l’avouer, sans reconnaître nos fautes, sans même aborder le sujet, nous avions tout balayé d’une main… Cette main qui s’était emparée de ma verge et qui en dirigeait le bout vers des lèvres humides.
Que c’est bon ! J’ouvre mes cuisses, je me pousse vers l’avant du fauteuil, libérant mes bourses qu’une autre main enveloppe.
Que c’est bon, ses lèvres qui avancent sur mon gland !
Que c’est bon, cette main qui « soupèse » ce que je distille d’excitation.
Que c’est beau ce visage où le regard pétille !
Elle vient. Elle se glisse entre moi et la table, me faisant face, s’appuyant sur le plateau pour chasser un peu plus le fauteuil, et se faire assez de place pour venir sur moi.
Elle est encore tout humide, le corps habillé de gouttelettes. Elle s’ouvre, pousse son sexe vers le mien, enjambe le fauteuil et vient se poser sur moi, sur le sexe tendu que je maintiens pour en faire un mat, un poteau, une bite. Elle contrôle son avancée et je peux suivre la lente disparition de mon mandrin qui repousse sans trouver de résistance les parois de cette grotte que j’imagine plus humide par son envie que par l’eau de la piscine.
Un instant, elle s’immobilise. Elle vient m’embrasser. Instant magique où je me sens à nouveau le jeune homme qui l’avait conquise. Amour partagé, amour qui s’était étiolé au fil des années mais qui est revenu. Je sens sa poitrine contre la mienne. Ses tétons sont des pointes délicieuses.
Je le lui susurre, sachant combien cet aveu est le plus beau des remèdes pour me faire pardonner.
Depuis quelques jours, nous avons libéré la parole. Comme beaucoup de couples, nous ne parlions pas vraiment de sexe, nous limitant, enfin si on peut dire, à le pratiquer. Mais est-ce un effet de nos retrouvailles, d’avoir couché avec d’autres dans des baises purement physiques et débridées, sans la peur de se voir reprocher une parole ou une invitation jugée vulgaire ou vicieuse, en tout cas c’était bien agréable.
Elle me dit les yeux dans les yeux, s’éloignant de moi, prenant appui sur mes cuisses et commençant un mouvement des plus lascifs du bassin promenant mon bâton dans sa grotte pour en explorer toutes les parois.
Elle ferme les yeux. Elle se fait du bien. Elle est belle avec ses cheveux encore mouillés qui tombent sur chaque épaule, presque jusqu’aux seins. Cette belle chevelure de blonde, blonde naturelle qui fait honte à ceux qui disent que les blondes sont des idiotes.
Elle bouge. Toujours les yeux fermés, elle commence à monter puis descendre sur ma queue. Mes cuisses sentent la pression de ce corps qui s’élève. Ma queue sent la pression de cette grotte qui la couvre.
Elle est belle. Son visage, sa poitrine, son ventre qui bouge, mon sexe qui apparaît par instant, sa nuque, son dos, ses reins… Ses reins ?
Sa voix me rappelle à l’ordre. Elle a ouvert les yeux et me fixe.
Elle m’interpelle, tournant la tête pour regarder derrière elle.
Comme moi elle découvre que le PC sur lequel je travaillais est passé en mode « caméra », caméra qui filme mon épouse de dos. Je venais de le découvrir au moment où elle a ouvert les yeux, me surprenant en voyeur involontaire.
Elle revient vers moi. Quelques secondes et elle semble revenir sur ce qu’elle faisait. Elle ferme les yeux. Quelques secondes et je sens son vagin m’étreindre. Mumm. Je fais, lui montrant que j’apprécie. Elle recommence ses mouvements.
C’est bon. Je m’empare de ses seins. Je les caresse frottant mes paumes sur les tétons. Un effleurement plus qu’une caresse. Elle gémit. Je ne sais si c’est, par la façon dont elle se prend de plus en plus fort sur mon chibre, ou mes caresses.
Elle ouvre les yeux. Elle voit que les miens sont attirés par l’écran du PC. J’ai la réflexion que s’il avait été mieux placé j’aurais pu suivre sur l’écran une autre vision de sa possession.
Elle fronce les sourcils. Un instant, j’ai peur qu’elle se fâche. Oui, elle se fâche, d’ailleurs elle se soulève laissant mon bâton retomber de tout son poids sur mon ventre.
Elle se lève. Elle va partir, fâchée.
Mais non, elle ne fait que se tourner pour faire face à l’objet du délit. Elle le regarde les yeux dans les yeux. Son visage occupe tout l’écran, mais elle s’en éloigne. Son visage s’éloigne de la caméra mais sa croupe se rapproche et c’est à tâtons qu’elle trouve ma bite, un moment abandonnée, pour lui faire retrouver la chaleur humide d’une grotte accueillante.
Elle est belle. Encore plus belle que de face. Les mouvements de sa croupe sont des odes à la luxure. Ses fesses claquent sur mes cuisses, musique céleste.
Elle est belle. Je vois son visage sur l’écran. La caméra capte autrement que mon regard. Ou bien, est-ce que perdu dans mon plaisir, j’oublie combien elle est expressive ? Ses mouvements la font osciller vers l’écran. Elle a refermé les yeux. A-t-elle peur de se voir dans ces moments si intimes ? D’habitude, c’est sur le visage de l’autre que l’on voit le plaisir.
Elle est belle. Son visage est perlé de sueur. Il est vrai que c’est elle qui fait tout le travail. Je ne fais que subir. Oh, subir un si doux traitement ! Je pourrais aussi…
Je me lève de mon siège, le repoussant devant moi. Mes mains agrippent ses hanches. C’est à moi de la baiser. Elle s’appuie un peu plus sur le bureau. Son ventre est maintenant sur le plateau. Sa croupe est une tentation. Son visage est si près que l’image est floue. Je me penche sur elle et de la main repousse le PC afin de retrouver ses traits avec toute la netteté possible.
Je me redresse. Je la baise avec force. C’est mon ventre qui claque sur ses fesses. C’est mon sexe qui déclenche ce délicieux clapotis. Mais ses cheveux cachent un peu son visage. Je les regroupe pour la retrouver. Je me penche sur elle. Avec douceur je tire sur le chignon improvisé afin que son visage soit bien en face. Je l’embrasse dans le cou.
Elle se regarde. Nos regards se croisent. Elle sourit. Je continue de la baiser. C’est magnifique, bandant, de suivre sur l’écran un visage qui montre son plaisir, dont les crispations accompagnent ma possession, dont les yeux maintenant ouverts se découvrent comme jamais.
Plus qu’une question, c’est une constatation, mais Adèle répond :
Alors je me dis que je pourrais tenter une chose qu’elle n’apprécie pas particulièrement mais qu’elle m’accorde car elle sait que j’aime ça.
Pas une seconde d’hésitation. Pas le « Si tu veux », toujours chargé de résignation. Non, un « oui » de ses lèvres et une lueur étonnante dans son regard.
Je l’abandonne. Je m’agenouille derrière elle. Elle écarte encore plus les jambes et c’est comme une invitation coquine. Ma bouche se fait polissonne, ma langue exploratrice, deux doigts, des éclaireurs. Ce chemin est étroit, peu souvent pratiqué et je ne voudrais pas qu’une impétuosité malvenue lui fasse regretter son accord si vite donné.
Elle gémit et c’est bon de l’entendre réagir à ces caresses peu fréquentes.
Je me relève. Je pointe mon gland contre la corolle que j’espère assez apprivoisée. Je vois sur son visage une ombre d’inquiétude. Je pousse. Le muscle résiste mais je sens comme une respiration. Adèle vient à mon secours et mon gland passe la porte.
Je glisse. J’avance lentement, cherchant sur le visage de mon épouse la marque d’une douleur ou d’un regret. Mais je ne vois que des lèvres entrouvertes, des yeux brillants, un regard rivé sur son propre visage, surprise peut être de tant d’expression.
Mon ventre me dit que mon sexe est entré dans une longue glissade que je n’aurais voulu ne jamais finir. Adèle en semble étonnée aussi. Nos regards se croisent.
Je lui susurre :
Mais je questionne :
Le « Aime-moi », je le traduis par un « Baise-moi », et si j’osais par un « Encule-moi ». Alors je le fais. Je fais de mon mieux. Je l’encule tout en traduisant chaque nuance sur son visage.
Même lorsque je me retire pour replonger d’un coup de reins brutal, je ne découvre pas de reproches.
Même lorsque je tire sur ses cheveux pour la faire cambrer un peu plus, je ne lis que du plaisir. Un plaisir qu’elle accompagne par des caresses vers son petit bouton.
Je crois que cela fait des années que je n’ai pas été aussi dur. Je me retiens. Je veux qu’elle jouisse par son petit trou. Ce serait une première.
Et… Elle jouit. Et elle le dit. Ses paroles accompagnent son visage et son regard qui chavire.
Mission accomplie. Je peux enfin me lâcher…
*******
La présence de la caméra avait amplifié notre libido. C’était une évidence. Pas de longs discours pour le reconnaître, juste quelques mots, des aveux bien volontiers exprimés, la réalité nous sautait aux yeux.
- — Waouh, c’était chaud !
- — Ce n’est rien de le dire !
- — Tu as eu une bonne idée de venir interrompre mon travail.
- — Je ne sais pas ce qui m’a pris. Il fallait que je vienne.
- — Ce n’est pas moi qui vais m’en plaindre.
- — Comment c’est possible que la caméra de ton PC ait démarré ?
- — J’ai un raccourci sur le clavier et probablement qu’en le repoussant tu as appuyé dessus sans le savoir.
- — Tu es certain que personne n’a pu voir ?
- — Certain.
- — C’est enregistré ?
- — Non, je ne crois pas. Attends, je vérifie… Non.
- — Ah !
- — On dirait que tu regrettes ?
- — Pas toi ?
Alors, pourquoi s’en priver ? Nous l’avons reproduit, reproduit encore, nous regardant faire l’amour en utilisant l’écran télé comme répétiteur de celui du PC. Mais cela limitait nos jeux. On est passé à la phase suivante qui est de déclencher la caméra du smartphone et de regarder « Après ». C’était coup double : Excitation de savoir qu’on se filmait. Excitation de revivre ces moments en les regardant sur écran.
De fil en aiguille, on a été amené à se faire des petits scénarios. Que du bien classique, comme on peut en voir dans certains magazines féminins avec des annonces accrocheuses du genre : « Pimentez votre sexualité de couple en… »
Le bien classique avec utilisation d’un bandeau.
Le déjà transgressif, de l’intrus masqué qui violente une propriétaire qui ne se défend pas beaucoup, dans la cabane de jardin.
Le limite de l’intrus, qui attache la même propriétaire pour lui faire subir les pires outrages.
La servante qui est prête à tout pour satisfaire son patron.
Sans oublier le mari qui doit obéir à son épouse pour lui donner le plus de plaisir possible.
Mais nos jeux nous ont semblé bien petits le jour où en nous promenant en forêt on a découvert un couple, qui comme nous, appréciait le retour à la liberté. Nous avions vu leur voiture tout au bout d’un chemin de terre. Ils avaient manifestement préféré la nature que les sièges arrière. Une couverture les protégeait des feuilles et brindilles. C’était leur lit d’amour. Madame chevauchait Monsieur avec entrain. Tout occupés à leur plaisir, ils ne nous avaient ni vus ni entendus arriver. C’est sans malice que, cachés derrière un gros chêne, nous avons fait les voyeurs. Ils étaient beaux. On aurait pu être à leur place. On l’avait déjà fait : « Scénario d’un promeneur qui renverse une cueilleuse de champignons. »
Mais il y avait un autre homme. Il ne se cachait pas. Il regardait et cela n’avait pas l’air de déranger le couple à moins qu’ils ne l’aient pas remarqué. Pourtant, il était si près…
Cet homme nous a vus. Nous étions cachés du couple par le tronc d’arbre mais pas assez pour lui. Une seconde, je m’inquiète d’autant qu’il vient vers nous. Son attitude n’est pas menaçante et même il sourit.
Je prends sa remarque pour un reproche.
La remarque m’étonne, mais elle n’est pas agressive, au contraire.
Il a l’air sérieux.
Bien sûr que si, mais entre le lire, même le voir sur le net et croiser un mari Candauliste, il y a de la marge.
Adèle qui jusque-là était restée silencieuse pose une question.
À nouveau Adèle questionne :
Un silence, en réalité meublé par les gémissements de la femme qui manifestement clame son plaisir. Nous regardons.
L’invitation est nette. Adèle comme moi comprend que « rencontre » pour l’homme signifie « échange ».
Sur le chemin du retour, pendant quelques minutes nous marchons silencieusement et puis la parole revient :
Un long silence, et puis elle ajoute :
Un long silence. Je suis intimement persuadé que cette remarque est pour moi.
Nous avons continué notre promenade sans aborder plus longuement le sujet.
Bref des journées et des nuits bien chargées. Étrangement, ces activités ne se faisaient pas au détriment de mon projet. Certes, j’y passais moins de temps mais ce temps-là était particulièrement productif. Le dossier prenait forme. Il était temps, car ma patronne me rappelait les délais. J’avais promis une date limite et j’allais m’y tenir.
*******
Je me prélasse dans l’eau, satisfait de ma vie. J’ai honte de remercier une nouvelle fois la Covid pour le cadeau qu’elle nous fait. Un nouveau voyage de noces, avec l’expérience et une certaine perversité apportée par nos scénarios en plus. Encore une fois, on avait fait l’amour dans l’eau. Les filtres avaient du travail ces temps-là. Je ne connais rien de plus beau que de voir ces filets blanchâtres qui s’échappent de la fente ou de l’anus d’Adèle, preuve de mes éjaculations généreuses.
Adèle qui est allongée sur un transat me montre mon smartphone. Elle continue.
Il me faut une minute pour sortir, rapidement me sécher les mains et attraper l’appareil. Pendant ce temps j’entends Adèle dire quelques mots à « Marlène », ma patronne, plus exactement la responsable du service plus particulièrement chargé des réhabilitations d’immeubles. Elles se sont croisées deux ou trois fois.
Adèle n’avait évidemment pas parlé de piscine mais avait eu le réflexe de me situer dans le bureau. Pauvre excuse. Mais Marlène n’avait pas à savoir que le télétravail était pour nous source de loisirs et de baises.
Mensonge. J’avais oublié. Il est terminé, peaufiné, j’en suis très fier. Beaucoup de bonnes idées et surtout des idées qui vont faire économiser un beau paquet d’argent à l’entreprise.
Aussitôt l’appel terminé, je fonce vers mon PC. Quelques clics et j’envoie le dossier. Dossier crypté par sécurité. J’ai sur mon ordi une partition de disque protégée par un logiciel particulier fourni par ma boîte. Ainsi les dossiers sensibles ne risquent rien même si je perds ou si on me vole mon micro.
Quelques minutes plus tard je reçois un SMS avec le : « Bien reçu ».
Le lendemain, un autre SMS qui me fait très plaisir : « Bravo pour ces très bonnes idées. Le promoteur va être ravi. Bravo pour tout. Félicitez votre épouse. »
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Mais toutes les bonnes choses ont une fin. Il a bien fallu rentrer.
Adèle aussi a dû limiter son télétravail. Moi, je devais défendre mon projet et on ne déplace pas les murs seulement d’un coup de crayon.
Les semaines ont passé. La Covid s’est éloignée. La vie a repris son cours. À nouveau tout est possible, les sorties, les cinémas, les théâtres, les soirées, les boîtes de nuit. Avec ma femme, on a une pensée pour l’inconnu du bois, le mari candauliste qui pouvait à nouveau retrouver son club et ses échanges.
Depuis notre retour, notre sexualité s’était apaisée, d’abord par le travail en présentiel mais aussi la présence de notre fils. Fini les baises surprises. Il nous restait nos petites vidéos. Elles éclairaient nos baises d’une aura perverse et c’était bon. Mais quand pourrons-nous le refaire ? J’accumulais les idées, nourries en partie par le net et son infinie variété des fantasmes.
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C’est la première fois que ma patronne me fait ce genre de propositions. Il est vrai que depuis ce dossier dont elle a manifestement apprécié le travail, je la trouve plus chaleureuse, abandonnant cette froideur d’avant. De toute façon, difficile de refuser. À ma connaissance jamais personne parmi les collègues n’a eu droit à ce genre d’invitation.
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Nous avons eu quelques embouteillages et nous arrivons avec un peu de retard. Il est 21 heures et j’ai informé Marlène de notre arrivée plus tardive que prévu. Elle m’a rassuré par un :
Pas de problème, c’est entre amis, sans chichi.
Elle nous accueille. Je n’avais jamais vu ma patronne autrement que dans un cadre de travail, celle que nous avons devant nous est une autre. Plus féminine avec son maquillage et sa coiffure savamment arrangée. Plus femme avec cette robe qui montre ce corps que les habituels tailleurs dissimulent. Décolleté profond, manifestement sans soutien-gorge, tissu à peine plus bas que les fesses et ce dos nu qu’une actrice célèbre ne renierait pas alors que nous la suivons pour découvrir notre chambre ou elle nous laisse après un :
Descendez lorsque vous serez prêts.
Nous descendons. Le salon est facile à trouver, il y a de la musique. Nous nous arrêtons sur le pas de la porte. La pièce est assez vaste car prolongée par une véranda. Une vingtaine de personnes. Un buffet. Une piste de danse. Certains convives bavardent, d’autres dansent. Marlène nous voit. Elle vient à notre rencontre.
Et puis dans un murmure, s’adressant à Adèle :
Nous échangeons un regard. Ce n’est pas clair. Qu’a-t-elle voulu dire ?
Elle nous présente. La plupart des femmes sont légèrement vêtues. Il y en a même une qui porte un chemisier transparent et on voit sa poitrine. Les regards que nous échangeons avec Adèle confirment le malaise. Pourtant je suis presque certain que lorsque j’ai confirmé notre venue, Marlène a juste dit :
Venez décontractés. Une soirée entre amis, sans prise de tête.
Mais le mari de Marlène, George, invite mon épouse à danser, ne nous laissant pas le temps de discuter. Je remarque juste que discrètement Adèle a défait deux boutons de sa robe. Elle disparaît dans les bras enveloppants de l’homme, une force de la nature. C’est étonnant le couple que Georges fait avec Marlène. Le jour et la nuit. Elle, petite, blonde, peau laiteuse. Lui : grand, costaud, noir de peau. Elle : architecte. Lui : chef de chantier.
Marlène me prend par la main.
Et comme elle me voit regarder le couple que fait mon épouse avec son mari, elle ajoute :
Je n’arrive pas à quitter des yeux le couple. Je suis mal à l’aise. Ils sont collés l’un à l’autre. Les bras et les grandes mains de l’homme font comme une prison, un cocon ou ma femme est prisonnière.
Du regard et de la main, elle me montre la pièce.
Tout devient clair. La tenue des femmes. La façon de danser. Ces corps qui se frottent. Ces mains que je découvre exploratrices. Ce chemisier transparent ou l’homme a plongé sa main. Ma femme prisonnière de cet homme avec ses grandes mains qui bougent sur son épaule, sur ses reins.
Elle me prend la main et m’entraîne. Le couloir. Une porte. Un bureau. Un ordinateur. Quelques secondes, quelques clics et puis :
« Dossier Perso. »
Je clique. Je découvre une liste de fichiers dont les intitulés sont comme des coups de poignard. Ce sont nos sextapes. Toutes nos sextapes.
Avant de le faire, je sais ce que je vais voir.
Merde ! Merde ! Pas de doute, j’ai envoyé ce dossier. Je l’avais placé dans la partition cryptée par sécurité. Et sans le vouloir, il est parti avec le reste.
Elle rit.
Dès que nous revenons, Adèle le remarque et elle se précipite vers moi. Elle a l’air toute perturbée.
Alors je lui explique. Pendant ce temps, Marlène parle à son mari. Ils viennent vers nous.
Par ces quelques mots, j’essaie de désamorcer le quiproquo. Et pour détendre l’atmosphère, j’ajoute :
Marlène entraîne son mari.
« Ne t’inquiète pas, les vidéos sont dans un dossier crypté que personne ne peut lire ! » Et qu’est-ce qui me dit que toute ta boîte n’y a pas accès ? Et qu’est-ce qu’elle a dit en parlant de deux solutions ?
*******
On entend la musique en sourdine. Notre chambre doit être juste au-dessus du salon. On se retrouve un peu « con » tous les deux avec ce fond sonore qui est chargé d’érotisme. Déjà, les dernières visions avant de quitter la pièce montraient que la soirée allait passer un tournant et devenir plus chaude. Toutes ces femmes désirables ! Ces robes remontées. Ces chemisiers ouverts. Ces mains « baladeuses », comme l’avait dit ma femme, avaient trouvé leur but. Celles des femmes n’étaient pas en reste.
Le titre en gros est mystérieux :
« DRESS CODE pour Soirée Black Fluo. »
Je renverse ce qu’elle contient sur le lit. Des anneaux de différentes tailles et de couleur. Du genre anneaux pour enfants qui luisent dans le noir. Des tubes de ce qui ressemble à du rouge à lèvres. Des tubes de crème. Et une feuille A4 où on peut lire :
– Hommes et femmes doivent porter un anneau comme collier et un autre comme bracelet sur chaque poignet. Bleu pour homme. Rose pour femme ;
– Le rouge à lèvres doit être utilisé par les femmes ;
– Le même rouge à lèvres doit être appliqué sur chaque téton ;
– Le fard à paupières est aussi proposé et fortement conseillé ;
– Les ongles des femmes doivent porter le vernis fourni. Mains et pieds ;
– La peinture peut être utilisée pour décorer Madame, souligner des envies ;
– Le rouge à lèvres peut être utilisé pas les hommes. Par exemple, pour souligner le gland ou mieux, toute la verge ;
– Tous ces produits sont neutres et sans risque, même ingérés. Il y a deux parfums au choix : pomme ou cerise.
En plaisantant, Adèle a mis le doigt sur un point délicat. C’est vrai qu’en découvrant ma patronne ainsi et en apprenant qu’elle était libertine, j’ai eu cette idée. L’envie de faire gémir et crier celle qui au bureau paraît si froide et si autoritaire. Mais cela ne se fera pas. On est tous les deux ici, bien au chaud dans notre chambre. D’autre part pour baiser Marlène il faudrait accepter que mon épouse baise avec un autre. Et ça, je ne suis pas certain de pouvoir le supporter. Cela doit être bien chaud en bas. On n’entend plus rien.
Un silence et puis :
La pièce est silencieuse. Personne. Mais, bien en évidence, sur une chaise posée au milieu du passage, une feuille de papier. Une feuille avec juste un mot signé Marlène :
« Adèle, Benoît. Si vous voulez nous rejoindre, nous sommes au sous-sol. »
Elle détourne la conversation. Elle s’est plainte des « pelotages » de ses cavaliers, mais avec le recul elle doit les requalifier en marques de désir.
Nous mangeons. Mais aussi nous buvons ce champagne que les seaux ont gardé bien frais.
Nous allons remonter mais je propose une idée.
Cet échange est délicieusement ironique.
On boit une dernière coupe. La porte du sous-sol est ouverte, l’escalier éclairé, le couloir aussi. Au loin un fond de musique.
Sur une porte bien en évidence, à nouveau une feuille, transformant notre recherche en jeu de piste : « Adèle, Benoît, si vous lisez ceci c’est que vous avez pris votre décision. La bonne décision. Passez cette porte en refermant derrière vous. »
Nous nous exécutons. La pièce est petite. À nouveau, un message :
« Cette pièce est un sas entre la lumière et l’obscurité demandée par notre jeu. Vous trouverez de quoi vous habiller. Pour entrer et nous rejoindre, en participant ou pas, vous devez vous mettre dans les mêmes conditions que nous. C’est la règle. »
Nous n’avions pas envisagé cette contrainte. On s’imaginait observateurs invisibles de ce qui se passait dans la pièce. Pas « habillés » comme disait Marlène.
Pour être parlant, c’est parlant ! La porte laisse passer tout un flot de bruits, mélange de gémissements, de petits cris, et j’entends clairement un « Je jouiiiiis » qu’une voix féminine clame à l’assemblée.
Adèle entend aussi.
Un silence où nous écoutons toutes ces marques de plaisir. Nos regards se croisent. J’ose :
Un petit rire de gorge de sa part et elle ajoute avec un regard moqueur.
*******
Nous éteignons la lumière du sas. J’ouvre la porte du paradis.
Le noir le plus complet. Et puis je distingue de très faibles lueurs qui manifestement sont là pour marquer les meubles, canapés, chaises, lits. Puis les ombres soulignées par les colliers, les fluo.
Le cerveau est un organe magique. En quelques secondes, il recompose des actions juste par ces signes et le bruit. Couples, trio, il fait la différence. Sur un lit, je devine deux femmes qui sont en 69. Plus loin, un couple debout où manifestement la femme est accrochée à l’homme. Le vernis des ongles est suffisant pour comprendre. Ailleurs des couples. Un trio bizarre. Un couple d’hommes. Les gémissements prennent de la consistance. Encore une fois, le cerveau sait en attribuer l’origine. Cette femme en levrette qu’un homme possède avec force, l’encourage. Ce bruit-là, à quelques pas, c’est celui d’une gorge accueillante ou un sexe lumineux disparaît entre des lèvres luisantes.
C’est Marlène, sa voix la dénonce, s’il en fallait plus.
Sans qu’Adèle ait le temps de réagir, je vois ce visage souligné par le fard à paupières et les lèvres roses de pencher vers elle et déposer un baiser. Baiser furtif mais suffisamment marqué pour que les lèvres ne fassent plus qu’une tache lumineuse avec celles de mon épouse. La seconde suivante, c’est vers moi que ces lèvres se dirigent. La surprise est moindre et ce contact moins surprenant. Goût pimenté. Goût plein d’envies…
Elle prend la main de mon épouse et l’entraîne.
En entrant, Adèle a saisi ma main dans la sienne, signe que nous sommes un couple et que rien ne doit nous séparer.
Je suis donc les femmes. Un canapé. Canapé déjà partiellement occupé. Marlène nous le propose cependant. Les petites diodes sont suffisantes pour en marquer les limites. Adèle se cale contre un accoudoir, manifestement le plus loin possible du couple qui s’active.
Notre hôtesse nous abandonne. Nous voici seuls. Nous croyions rester anonymes, mais Marlène nous a tout de suite identifiés. Elle devait surveiller l’entrée. D’une certaine façon, je suis fier de déclencher un tel intérêt. Mais elle est partie, nous laissant seuls avec nos interrogations. Interrogations ! Au moins pour moi. Depuis que nous sommes entrés, cette ambiance particulière me montre que cela paraît facile. Voilà des couples probablement comme vous et moi, la preuve, ma patronne et son mari qui s’accordent une totale liberté sexuelle. D’accord, le « Black Fluo » supprime le regard de l’autre. Tiens, le mari du bois aimerait-il ces conditions, lui dont le plaisir était de voir sa femme avec un autre ?
Et le mari de la femme à côté de moi ? Où est-il ? Ce couple ? Couple étrange à côté des femmes en 69. Couple que j’ai du mal à reconstituer. Les colliers sont… Pas de vernis aux ongles… Par contre… Deux hommes. Oui, c’est cela. Deux hommes ensemble. Comme un couple classique. En levrette. Une levrette homo, ou plutôt Bi dans ce milieu échangiste. Ces deux femmes et ces deux hommes forment-ils des couples dans la vie ?
Adèle est comme moi, étonnée de ce spectacle. Étonnée, mais sa remarque ne porte pas de condamnation, juste une constatation.
Ces échanges se font en parlant doucement. Le couple qui s’active à côté de moi est si proche qu’ils pourraient entendre s’ils n’étaient dans leur bulle. La femme chevauche l’homme. Elle se baise sur cette verge lumineuse qui paraît moins ridicule que la mienne qui… non, qui ne pend plus, alanguie, mais qui se tend doucement de tant de sollicitations. Celle de mon voisin brille de mille feux chaque fois que la femme la libère avant de se laisser retomber dessus, accompagnée par deux soupirs.
Je bande. Cela se voit. Manifestement, ma voisine le remarque. Tout en continuant de se faire du bien, elle tend la main vers mon vit et s’en empare.
Je ne sais si c’est un sursaut ou qu’elle regardait de ce côté, mais Adèle a vu cette main qui s’empare de mon mandrin. Il faut dire que le vernis des ongles et l’ombre des chairs qui transforme ma bite en un pointillé lumineux ne sont pas discrets.
J’attendais un reproche, mais le ton est plus de constatation. On dirait que cela t’inspire.
Marlène ! Georges ! Je vais répondre que voir un Black dans un « Black Fluo » serait un miracle. Je vais ajouter qu’elle doit rechercher la lumière la plus grosse, comme celle d’un… Mais ce serait vulgaire, pire, irrespectueux pour cet homme, bien que sa couleur de peau déclenche tous les fantasmes, mais ne sont-ce pas plutôt des fantasmes, que dis-je de la jalousie, des autres hommes ?
Le couple à côté m’évite de répondre. Ils changent de position. Quelques secondes, je reviens à notre première sextape ou Adèle… La femme s’est agenouillée sur le canapé, ses mains s’accrochent au dossier. Je vois passer à quelques centimètres le sexe de l’homme avant qu’il ne se place derrière sa complice et qu’il l’enfile d’un coup de reins que je devine plus que je ne le vois. Le soupir de la femme ferait bander un eunuque. Les suivants : réveiller les morts dont le couvercle du cercueil se soulèverait juste par la pression de leur mandrin revigoré.
Difficile de regarder ailleurs. Je vois qu’Adèle est comme moi, le visage tourné vers eux.
Nous voulions voir, nous sommes aux premières loges. C’est chaud, excitant. Je pourrais…Je peux tendre une main pour toucher ce sein qui pend avec cette pointe sublimée par le fluo.
Remarque qui me fait tourner la tête pour échanger un baiser. Baiser que je veux prolonger alors que mes mains se dirigent vers des tétons auxquels le mariage me donne accès. Mais Adèle se refuse.
Oui, c’est beau. Beau, le visage de la femme tourné vers nous, vers son amant. Ce visage juste souligné par ses paupières, ses lèvres. Une respiration proche, si proche que j’en ressens la chaleur. Des gémissements si délicieux. Des « Oui » qui troublent. Des « Encore » qui vous brûlent. Des « C’est bon » qui vous foudroient.
Oui c’est beau. Ces anneaux bleus qui matérialisent des mains qui s’agrippent aux hanches. Cette respiration rythmée par ses avancées. Et ce bâton lumineux. Jamais je n’ai vu de si près une autre verge que la mienne. Une seconde, un vague de jalousie me fait penser que ce n’est pas le cas d’Adèle. Elle qui a au moins connu celle de Julien, son amant, son… Chut, oublie, c’était ta faute…
Oui c’est beau. Je ne peux quitter des yeux cette bite que je voudrais pouvoir remplacer par la mienne. Oui, baiser cette femme, cette inconnue, sous le regard de mon épouse, regard bienveillant, heureux, fier que son mari donne du plaisir à une autre.
Oui, c’est beau cette montée en puissance, cette accélération, ces cris de plus en plus forts, ces corps qui transpirent le plaisir, cette frénésie qui annonce la jouissance, la montée de la sève, le vagin qui clapote du plaisir féminin. Et puis cette crispation. Je peux presque percevoir le sperme qui jaillit. Une fois, une seconde, une troisième, inondant un vagin déjà ruisselant de la liqueur de la femme.
Quelques secondes. Des muscles qui se relâchent. L’homme qui se redresse. L’homme qui vient échanger un baiser avec la femme. Les paroles échangées que je m’efforce de ne pas entendre. Voir les corps oui, mais pas le reste, qui sont de leur intimité, leur vraie intimité.
L’homme s’éloigne. La femme semble vouloir rester.
La voix est proche, juste entre nous. Un murmure. Marlène est penchée vers nous.
Je devine son regard dirigé vers ma bite dressée comme un mat.
C’est le sursaut de mon épouse qui me fait découvrir qu’une main couvre le téton d’un sein.
Marlène vient de caresser un téton de sa paume.
Adèle a parlé si bas, si elle a parlé, que je n’entends pas. La pièce est loin d’être silencieuse. Elle bruisse de bruits et de clameurs. Le plaisir nous enveloppe.
Adèle n’a pu que convenir que toute cette ambiance, et en particulier ce qui vient de se dérouler juste à côté de nous, a participé à une excitation.
Les deux visages se retrouvent face à face. Les respirations se partagent. Est-ce que Marlène arrive à découvrir dans le regard de mon épouse une attente, une envie, ou bien tout simplement, elle tente sa chance…
Je vois sa main passer entre nous et venir se poser sur la nuque, caresser une seconde, puis passer dans la chevelure, forêt encore plus sombre que la nuit.
Je vois les lèvres de Marlène se poser sur celles de ma femme. Je devine la main exercer une douce pression afin que mon épouse avance vers ce qu’on lui offre. Je vois les paupières de mon épouse papillonner de surprise. Mais je vois le visage de l’assaillante pivoter, comme on se tourne pour un baiser, un vrai, avec des lèvres qui s’entrouvrent pour laisser passer une langue qui frappe à la porte de l’autre.
Les paupières papillonnent encore plus. Je devine un regard tendu vers moi. Des paupières qui se stabilisent, laissant les yeux ouverts et puis qui se referment alors que je vois aussi les lèvres brillantes s’entrouvrir…
Elle accepte ce baiser. C’est une évidence. Ses yeux clos pour s’isoler de tout, de tous, de moi. Même sa tête bouge pour faciliter… Un baiser, un vrai, un gourmand, un humide, des lèvres qui se frottent avec délice, deux langues qui bataillent.
Quelques secondes où le doute n’est plus permis. Mon épouse répond à ce baiser, baiser de femmes, mais baiser tout de même.
Elle rouvre les yeux. Un léger mouvement vers moi. Une interrogation muette. Elle doit réaliser que je suis toujours là, témoin de son d’abandon. Me voici mari voyeur, candauliste malgré lui, découvrant ce que je n’ai jamais imaginé ni fantasmé. Si je me suis posé la question de savoir comment je réagirais si on sautait le pas, et voir mon épouse jouir par un autre que moi, je n’avais pas pensé à cela.
Marlène embrasse mon épouse. Adèle se laisse faire, pire, ou mieux, elle semble y prendre plaisir. Mais la conquérante ne se limite pas à un baiser, sa main libre se promène sur le corps de mon épouse. Elle y retrouve un sein, qu’elle enveloppe, caresse, titille un téton lumineux.
Je sens le regard de ma femme.
Que veut-elle ?
Que je la sauve en lui rappelant le fameux :
« On n’avait pas dit juste regarder ? »
Mais le veut-elle vraiment ? D’ailleurs, il lui suffirait d’un geste pour tout arrêter. Non, c’est évident que cela lui plaît. Je peux la comprendre. Marlène est arrivée à un moment où nous étions tous les deux dans un état qui demande une action. Cette action c’est elle qui lui propose.
Ce qui la dérange c’est moi, c’est ma présence qui pèse comme une condamnation. Alors que faire ? Pourquoi pas ne rien faire ? Juste regarder, découvrir jusqu’où mon épouse est prête à aller.
Il lui faut mon accord. Un sourire ne se verrait pas. Un hochement de tête non plus. Lui susurrer à l’oreille serait la troubler. Non, je veux la laisser maîtresse de ses émotions et de ses actes. C’est un doigt, que je pose juste au-dessous de son oreille, endroit si sensible pour elle, et que je fais bouger avec douceur et tendresse, qui se charge de lui assurer mon accord.
Elle le comprend. Je ne sais si Marlène s’est rendu compte mais c’est comme si elle sentait mon épouse plus disponible. Le baiser se termine. Ses lèvres courent du cou jusqu’aux seins. C’est beau ce combat de couleurs, téton disparu, probablement léché ou mâchouillé. Les mains ne sont pas en reste. Adèle gémit. Elle doit s’en rendre compte car elle regarde à nouveau vers moi. Alors je me penche vers elle et lui susurre ce mot d’amour qui lui donne toute liberté :
Elle gémit des caresses de son amante. Oui, maintenant amante, conquérante qui a gagné la bataille. L’espace d’une seconde, j’imagine que c’est calculé et pas du tout fortuit. Marlène qui doit avoir une grande expérience des gens comme nous ou de ceux qui veulent mais n’osent pas, de ceux qu’il faut guider, a fait ce qu’il fallait pour nous mettre dans de bonnes dispositions.
Une amante qui poursuit son chemin. Le collier rose descend. Le visage glisse sur la peau de ma douce. Je sens Adèle bouger un peu sur le canapé, avancer dans l’idée consciente ou inconsciente de s’offrir plus facilement. Mais elle est aussi bloquée contre moi.
Alors, devenu mari conciliant, je me pousse un peu pour donner un peu plus de liberté. Le geste est apprécié par Marlène qui avant de plonger entre les cuisses de mon épouse me gratifie d’un sourire pervers.
C’est beau. Adèle s’offre. Elle guide même sa maîtresse avec ses mains sur sa tête. Elle la guide aussi de la voix. J’entends distinctement mon épouse prononcer des paroles dont je pensais être l’unique destinataire. Julien peut-être aussi…
Mêmes mots que ma voisine, mais mots chargés de plus de chaleur car venant de ma femme.
Marlène lui mange le minou. Je lui fais confiance, ne dit-on pas qu’une femme est la plus des expertes pour une autre femme. Je suis presque jaloux d’entendre Adèle gémir et clamer si haut son plaisir. Mais sa maîtresse ne fait pas que la lécher et aspire son petit bouton, car le mouvement des mains, plus exactement des doigts dont les ongles illuminés trahissent leurs présences, se groupent d’une façon qui ne laisse pas de place pour le questionnement.
De longs doigts de femme, manucurés, les ongles savamment arrondis se glissent dans sa fente.
J’ai l’impression que cela ne cessera jamais. Chaque fois, je pense mon épouse au bord de la jouissance, mais Marlène sait la stopper à la porte de la petite mort.
Encore une fois, elle gémit, demande : « Continue. Continue » ; « Encore. Encore » ; « N’arrête pas. N’arrête pas. »
Sa main se pose sur ma cuisse. Elle s’y agrippe, me fait mal, mais je n’ose bouger.
Cri inhumain et pourtant si beau. Il suffit de si peu de lettres pour exprimer cette plénitude.
Un silence. Le couple se fige. Adèle dans son plaisir, Marlène toujours en prêtresse des plaisirs saphiques, encore plongée entre les cuisses devenues bien accueillantes.
Elle se relève. Elle paraît plus grande, magnifiée par son savoir-faire. Elle se penche à nouveau vers Adèle et je ne suis même pas étonné de les voir échanger un nouveau baiser. Mais, baiser chargé des sucs de mon épouse.
Elle lui parle. Je n’entends qu’un bourdonnement. Je vois le visage de mon épouse se tourner vers moi. J’entends un « Oui ». Je comprends la question posée alors que Marlène se penche vers moi et ce « Oui » sonne comme une libération.
Ses lèvres sentent encore le plaisir musqué de mon épouse. Moi je n’ai pas la timidité de mon épouse. Ma langue va au-devant de l’autre. Ma main montre ma résolution en attirant la tête de Marlène vers moi. Baiser fougueux, à la hauteur de mon envie. Quel homme après avoir assisté à deux jouissances ne serait pas impatient ! Mon sexe est un bâton depuis si longtemps qu’il en est presque douloureux.
Elle a l’autorisation. Elle en profite. Je suis le premier intéressé. Sa bouche ne s’attarde pas. Sa main a effleuré ma bite. Elle ne sert que d’avant-garde. Mon sexe me paraît moins ridicule, tendu comme il est. Le Black fluo qui l’habille le met en valeur. Déjà, les lèvres en goûtent la texture. J’exprime sans aucune honte ce plaisir de voir mon gland se faire manger par cette bouche que j’ai vue à l’œuvre avec mon épouse et que j’espère gourmande.
Je me penche vers Adèle qui regarde et, d’un souffle, d’un mot, déjà pressé de retourner vers ma suceuse, je dis :
Elle regarde. Comme moi, elle voit mon bâton disparaître lentement entre deux lèvres qui paraissent s’ouvrir sur un abîme sans fond.
Que pense-t-elle lorsqu’elle constate, comme moi, que Marlène sait me gober presque totalement ?
Que pense-t-elle lorsque ce sont mes bourses qui roulent comme des galets dans une bouche soyeuse ?
Que pense-t-elle lorsqu’elle voit un ongle disparaître dans mon petit trou ?
Bien vite, un clapotis sensuel se détache de mon mandrin. Musique céleste, précurseur du paradis.
De longues secondes, Marlène me pompe. J’ai saisi la main de mon épouse pour lui faire partager ce bonheur d’une gorge gourmande. Ainsi nous restons liés même dans l’échangisme. Cette main me permet aussi de résister à l’envie que j’ai de juter dans cette gorge. Je n’oublie pas que celle qui est à mes pieds est ma patronne.
Je pose un rapide baiser sur les lèvres de mon épouse pour lui montrer que je suis encore avec elle et que si une autre me pompe, elle reste mon épouse, mon amante, ma maîtresse.
Mais un bruit attire mon attention. Mon attention mais aussi celle d’Adèle. Un homme est là, devant nous, devant elle. Même sans bracelet, on sait que c’est un homme. Son sexe parle pour lui. Mandrin en érection quasi horizontale, protubérance d’un corps invisible, plus noir que noir. C’est probablement Georges. C’est Georges !
C’est sa voix. Il ne dit rien d’autre. Il ne demande rien d’autre. Il n’attend pas de réponse. Il propose et c’est tout.
Est-ce que ma femme pense comme moi ?
Est-ce qu’elle entend le silence assourdissant de cet homme ? Un silence que l’on pourrait meubler par un :
Ma femme t’a fait jouir. Pour l’instant, elle suce ton mari. Ce ne serait que justice que le verbe « échanger » s’applique maintenant. Ton mari avec ma femme ! Toi avec moi !
Mais, Adèle semble sourde. Son regard va du sexe proposé à mon visage comme si elle cherchait la vérité. Alors c’est moi qui prends la décision. La main d’Adèle qui est dans la mienne semble se lever toute seule. Pourtant c’est bien moi qui la dirige. Elle ne se rebiffe pas, pourtant elle voit bien la direction que je lui fais prendre. Cinq taches de couleurs. Cinq ongles. Cinq doigts et une paume.
Je lâche la main ramenant la mienne vers moi.
Un instant, rien ne se passe. Georges ne bouge pas, pourtant il pourrait soit avancer sa bite soit saisir la main. Non, il laisse faire. J’apprécie cette liberté proposée. Aucune contrainte. Elle hésite.
Elle me regarde encore. Elle regarde Marlène à mes genoux. Enfin, elle se décide. C’est avec délicatesse qu’elle se saisit de l’engin. Comme pour moi, la main découpe la lueur de la hampe en lanières de peau. Mais le gland est toujours là, majestueux, comme suspendu dans le vide.
Est-ce Georges qui avance ou Adèle qui fait le chemin ? Probablement les deux, toujours est-il qu’un baiser sur le gland fait frémir l’homme.
Adèle se sent encouragée par cette réaction. Oui, d’un simple baiser, elle est capable de déclencher une telle onde de plaisir sur cet homme expérimenté, grand libertin devant l’éternel.
Je me sens désarmé devant un tel spectacle. Comment décrire ce que je vois, ce que je ressens, sans tomber dans la platitude, la répétition de ces moments si souvent décrits par des maris plus doués que moi pour l’écriture ?
Au moins, la soirée Black Fluo a l’avantage de ne pas disperser le regard. Ce qui brille à proximité est de l’intime. Bien sûr, là-bas, sur le lit, sur les canapés, sur les chaises, des libertins en repos peuvent nous voir. Mais à qui sont ces lèvres ? À qui est ce sexe ?
Anonymes pour eux. Mais pas pour nous. C’est une bulle ou nos deux couples se donnent du plaisir.
Plaisir de voir. J’imagine que nos hôtes ont déjà vécu cela de nombreuses fois, mais est-ce qu’on se lasse de découvrir son conjoint avec un autre, jouir dans d’autres bras, sucer, caresser ?
Plaisir de voir. Je suis le plus « confortable ». J’ai sous les yeux Adèle qui suce Georges, si près que je pourrais les toucher et un peu plus bas ma petite patronne qui suce son employé.
Plaisir de sentir.
Plaisir d’entendre.
Mon Dieu, pourquoi avoir attendu si longtemps ? On devrait, le jour du mariage, modifier le discours du maire. Bien sûr que le mari doit porter assistance à sa femme. Mais il devrait s’engager à lui procurer tout le plaisir possible et l’inciter à se faire aider. La même chose pour la femme. Il est loin le temps où elle devait « tenir sa maison », « éduquer ses enfants ». Il lui faut maintenant assurer toutes ces tâches mais être aussi au niveau d’une courtisane pour son mari et pour elle-même. Et comment acquérir le savoir-faire si elle n’a qu’une référence ? Le libertinage, partage assumé, apprendrait à toutes et à tous comment prendre soin des autres.
C’est évident ! Elle se sent défiée par la gourmandise de Marlène. Je ne la connaissais pas si volontaire et c’est beau. Elle suce avec avidité. Elle ne simule pas. Je la connais bien. Elle est excitée. Ainsi nous voici un couple libertin.
Mais Georges veut autre chose. Il attire Adèle à lui. Il prend sa place et installe sa maîtresse afin qu’elle monte sur lui.
Je sens ma femme tout à coup inquiète et reculer. Elle ne veut pas aller plus loin. Merde, la soirée va tourner en eau de boudin. Boudin noir ! Ce n’est même pas drôle.
Je l’attire.
Excitée mais pas idiote ni totalement soumise à ses sens. Je suis fière d’elle. D’une certaine façon, cela me rassure. Lorsque j’avais appris la liaison avec son amant Julien, je m’étais inquiété de savoir si elle faisait attention. J’ai la réponse.
J’ai aussi la réponse à son inquiétude. Pendant mon aparté avec Marlène dans son bureau un moment elle m’avait demandé :
- — J’ai une question à vous poser. Je sais que vous n’avez pas vraiment prévu d’avoir des contacts avec nos invités mais si jamais cela se produisait j’ai besoin de savoir où vous en êtes au niveau maladie comme le HIV. Tous mes invités et nous-mêmes avons vérifié que nous sommes clean. Cela évite d’avoir à utiliser des préservatifs qui cassent l’ambiance.
- — Je comprends. Comme vous le dites, rien ne se passera, probablement, mais par contre avec Adèle nous avons un bilan sanguin annuel, le dernier a eu lieu juste avant le confinement. Nous étions clean et comme depuis nous ne nous sommes pratiquement pas quittés, je peux dire avec certitude que nous le sommes toujours.
Adèle ne connaissait pas cette conversation mais je pouvais la tranquilliser. Je le fais.
Alors, alors, sous mon regard complice, mon épouse s’empale dans une longue glissade sur un mandrin de chair qui s’éteint à mesure qu’il disparaît dans la grotte que je devine encore grasse de sa jouissance.
La femme, puis le mari ! Carton plein ! Pour une première fois, Adèle fait fort, même si ce n’est pas de son fait, mais entraînée par le couple. Un couple que je soupçonne d’avoir organisé ce délicieux guet-apens. Comment leur en vouloir ? Ils n’ont fait que proposer…
À nouveau ce délicieux « Ahhh » qui ponctue la disparition complète du mandrin. Je ne peux pas voir mais je sais que maintenant mon épouse ondule afin de frotter le bâton de chair contre ses parois vaginales et même effectue ce massage pervers qu’une rééducation périnéale a rendu très efficace.
Le « Oh » accompagné d’un soupir qui sort des lèvres de Georges me confirme la réalité de ce que j’imagine.
J’attire Marlène à moi. Notre baiser est torride. Je la pousse sur le canapé. Je la veux en levrette, soumise à mon envie, et elle s’y prête bien volontiers.
J’enfile ma patronne. Plus jamais je ne pourrai la voir comme avant. Je suis presque content que cela se passe dans le noir, sinon, plus tard, dans son bureau j’aurais cette vision de femelle que je possède.
Elle est ouverte, étroite mais ouverte, serrée mais grasse, preuve de son envie.
Je la baise. Je lui arrache des gémissements et des cris de plaisir. Ma bite et d’une dureté magistrale et je la sens gonflée comme jamais.
Georges bouge aussi. Il pousse mon épouse sur le canapé, mais allongée. Je vois les pieds d’Adèle s’élever vers le ciel. Deux disques bleus montrent que l’homme s’est emparé des chevilles de ma femme pour former avec ses jambes un V de victoire, un V bientôt appuyé par de nouveaux soupirs alors que tout indique qu’il la possède.
Les gémissements de mélanges. Les cris fusent. Les respirations se synchronisent sans vraiment le chercher.
Nous les baisons avec entrain. Chacun veut le meilleur pour lui et les autres, tous les autres, nous quatre.
Et puis, je ne sais si c’est Adèle qui le veut, ou bien son amant, mais le couple bouge. Bientôt, mon épouse se retrouve comme Marlène, en appui sur le dos du canapé, la croupe bien évidente.
Nos bracelets bleus montrent que nous les tenons par les hanches ? Nos sexes, lucioles le temps de ressortir des fentes, s’éteignent le temps ou nos dards sont propulsés jusqu’à ce que nos ventres claquent leurs belles fesses bien charnues.
Elles s’embrassent. Les coquines ! Adèle s’est bien vite adaptée à son nouveau rôle, libertine dans l’âme. Quand nous nous retrouverons, je lui demanderai si elle n’avait jamais envisagé ou même souhaité ce qui nous arrive.
Elles s’embrassent. Les cochonnes.
Elles se retournent. Leur sourire est radieux, encourageant, pervers, complice.
Mon Dieu que c’est bon ! Pour une première fois, c’est… ohhhh, je sens que cela vient… J’ai assuré… Je peux maintenant lâcher les vannes.
Je viens… Je viens…