Une Histoire sur http://revebebe.free.fr/
n° 20692Fiche technique38698 caractères38698
Temps de lecture estimé : 21 mn
10/01/22
Résumé:  Ne dit-on pas que les souvenirs s’embellissent avec le temps ? Celui que je vous narre est le plus précieux. Peut-être qu’en l’écrivant, mon cœur m’a conduit à l’enjoliver. Peut-être pas… Mon premier amour !
Critères:  ff fplusag vacances amour caresses init -lesbos
Auteur : Maryse      Envoi mini-message
Douce initiation






Elle se réveilla en sursaut, le cœur battant à tout rompre. Dehors, le vent était déchaîné et soufflait en vrombissant. Ses rafales puissantes secouaient les arbres qui craquaient sinistrement sous leur violence. Toute la maison tremblait sous les assauts de plus en plus enragés. Un bruit fracassant la fit se redresser sur son lit. Sa main jaillit, tâtonna fébrilement dans le noir, trouva le petit interrupteur de la lampe de chevet et l’actionna. Plus d’électricité ! Son affolement monta d’un cran. Paniquer ne résoudrait rien, tenta-t-elle de se raisonner. Ce n’était qu’une tempête de vent. La maison était solide, elle y était à l’abri et ne risquait rien. Et puis, elle n’était pas seule, Florence chez qui elle séjournait pour les vacances d’été dormait dans une chambre voisine.


Le seul fait de penser à cette dernière la rasséréna. Celle-ci avait pris une place importante dans son existence. Florence ! … Le seul fait de songer à elle la vivifiait. Elle appréciait sa compagnie et allait la rejoindre chaque fois qu’elle en avait la possibilité, notamment lorsqu’elle était désœuvrée ou que son humeur s’assombrissait. Il y avait quelque chose dans cette femme pleine d’affection, une énergie, une générosité, elle ne savait quoi qui la revigorait, qui la stimulait. Comme si celle-ci était devenue sa référence. Elle n’arrivait pas à trouver de mot approprié pour décrire ce qu’elle éprouvait vraiment. Florence était devenue un peu comme une seconde mère… Non, pas comme une seconde mère, comme… En tout cas, elle adorait cette femme et si elle pouvait, elle resterait pour toujours avec elle ! se dit-elle avec une naïveté tout enfantine. Florence semblait si bien la comprendre. Elle pouvait tout lui dire. À chaque fois, cette dernière l’écoutait avec attention. Oui, elle se sentait bien lorsqu’elle était en sa présence. Vraiment bien !


Un son suspect lui parvint à travers les grondements assourdissants qui provenaient de l’extérieur et l’arracha de ses pensées. Comme un léger grincement de porte que l’on ouvrait millimètre par millimètre pour éviter le moindre bruit. Tout son corps se raidit, les sens aux aguets. Quelqu’un était entré furtivement dans sa chambre. Sa logeuse ? Non, elle aurait frappé pour s’annoncer… Qui d’autre alors ?



Celle de Florence ! C’était bien elle ! Elle était venue pour s’enquérir d’elle. À la fois soulagée et pleine de reconnaissance, elle bondit dans ses bras pour y trouver refuge en frissonnant rétrospectivement.



Tout ce qui comptait pour l’instant, c’était que Florence soit là ! Sa présence bienfaisante la réjouissait. Elle nicha instinctivement sa tête au creux de l’épaule rassurante et se pelotonna contre la poitrine réconfortante. Toute sa tension avait disparu et elle se sentait merveilleusement bien. Combien de temps resta-t-elle ainsi, à se laisser bercer et caresser le dos, elle ne saurait le dire tant il lui paraissait naturel de se blottir contre Florence et de s’abandonner à cette étreinte bienfaisante.



Elle décela quelque chose d’inhabituel dans le ton de la voix, une sorte de gravité. Elle devina que Florence se sentait coupable d’avoir été à l’origine de sa frayeur. Cette sollicitude l’émut. Pourtant, elle préféra garder le silence. Si jamais elle répondait par l’affirmative, cette dernière la quitterait pour regagner sa chambre et la perspective de se retrouver seule, loin d’elle, la contrariait. Elle voulait rester comme ça, dans ses bras, le plus longtemps possible…



Cette proposition la combla de bonheur. Jamais elle n’aurait osé en espérer autant ! Le souffle coupé par l’émotion, elle ne sut que répondre. Elle ne trouva aucun mot approprié capable de décrire sa joie et sa gratitude. Elle se contenta de se pelotonner plus étroitement contre Florence et en le faisant, elle eut l’impression que le monde s’évanouissait autour d’elle. Plus rien d’autre n’existait que les bras qui l’enlaçaient, que le corps contre lequel elle se pressait avec ferveur, que la tendresse dont elle était baignée. C’était d’une telle intensité qu’elle ne pouvait rien faire d’autre que de s’abandonner à la magie de l’instant. Et lorsque Florence s’allongea dans le lit en l’entraînant avec elle, elle se sentit transportée dans un monde qui n’appartenait qu’à elles deux. C’était d’une telle intensité qu’elle restait là, immobile, comme envoûtée, le cœur battant à toute allure.


Elle frémit de tout son être lorsque Florence se serra contre son dos, la réchauffant de son corps. Elle ressentait avec une incroyable acuité les courbes douces qui épousaient les siennes. La poitrine moelleuse qui se pressait douillettement contre elle, le ventre à la tiédeur envoûtante qui épousait ses fesses, les cuisses emboîtées aux siennes et la paume qui lui caressait tendrement le bras. La présence de Florence l’enchantait, la ravissait, l’emplissait tout entière. Elle n’avait jamais rien ressenti de plus beau, de plus émouvant. Elle en avait presque les larmes aux yeux. Tout naturellement, sa main alla à la rencontre de celle qui allait et venait lentement sur sa peau frissonnante. Aussitôt, leurs doigts s’entrelacèrent et tout son être vibra lorsqu’elle sentit les lèvres se poser contre son cou pour y déposer un tendre baiser.



Les mots lui firent un tel effet qu’elle eut l’impression de s’envoler, de se mettre à flotter dans un au-delà merveilleux où plus rien ne pourrait plus l’atteindre. Alors elle ramena leurs mains serrées contre sa poitrine, là où son cœur battait sourdement, et ferma les yeux. Florence se lova plus étroitement encore contre elle en glissant une jambe entre les siennes. Un nouveau baiser la fit frissonner.



Comblée, elle se laissa emporter par le sommeil, bercée par les mots tendres que Florence lui murmurait doucement à l’oreille, tout en lui embrassant la tempe ou la joue…


Rêve et réalité s’entremêlaient. Elle ne bougeait pas par crainte de mettre fin à cette sensation de pure félicité. Une main était délicatement posée sur son cœur. Était-ce elle qui le faisait battre aussi amplement, aussi sourdement ? Elle soupira de bien-être et d’un petit déhanchement, se blottit plus intimement contre la présence tendre et aimante comme si elle voulait s’y fondre. Elle sentit la chaleur de son rêve l’envahir tout entière, en même temps qu’une étrange langueur naissait au creux de ses reins. Elle s’abandonna au sentiment de plénitude qui l’emportait…


Elle rêvait, elle le savait. Un rêve délicieux comme elle n’en avait jamais fait. Elle ne voulait pas se réveiller. Elle désirait en profiter le plus longtemps possible. Une main lui effleurait tendrement le ventre, la poitrine, comme pour lui signifier qu’elle pouvait dormir en toute tranquillité, sereinement, profondément. Une douce chaleur, à la fois bienfaisante et émouvante, se diffusait partout en elle et lui donnait l’impression que son cœur fondait, que le temps n’avait plus cours, que tout devenait possible. C’était sublime, féérique, divin.


Envoûtée, elle s’abandonna à la caresse qui la parcourait doucement, lentement, provoquant d’exquis petits frissons partout en elle. Une caresse qui lui montrait qu’on veillait sur elle, qui lui faisait sentir qu’elle était aimée. Une caresse qui la comblait…


Était-ce réel ou le fruit de son imagination ? Elle n’en avait cure. Seules comptaient les émotions qui lui faisaient battre le cœur d’un espoir nouveau. Dans un élan spontané, sa main trouva celle posée contre son ventre et la serra avec ferveur avant de la faire glisser jusqu’à son cœur. Pour partager avec elle tout le bonheur qu’elle ressentait. Le contact fut si intense qu’elle eut la sensation de se dissoudre dans la magnificence de l’instant.



Le murmure l’emplit et résonna dans son esprit comme un écho infini et la tira de sa somnolence. Non, elle ne rêvait pas, Florence était bien là ! Une folle envie de se retourner l’assaillit mais quelque chose la retint. Ce qu’elle ressentait et qui l’emplissait tout entière, était à la fois fabuleux et effrayant. Quelque chose qu’elle ne comprenait pas, qui la dépassait. Comme ce débordement d’émotions qui échappait à toute logique et à tout contrôle. Comme ce trouble intense, totalement inédit qui se répandait en elle en accélérant les battements de son cœur, qui rendait sa respiration saccadée, qui creusait un vide sidéral en elle, vide qui ne demandait qu’à être comblé. Et lorsque Florence la fit se retourner dans le lit, un petit gémissement apeuré s’échappa de ses lèvres brusquement sèches. Ses mains brûlaient de s’agripper à ce corps qui la subjuguait, ses bras de lui entourer la taille, son visage de se lover contre la poitrine si féminine. Elle mourait d’envie de fermer les yeux et de se laisser emporter. Mais ce désir lui paraissait inconcevable et elle restait, là, incapable du moindre mouvement, partagée entre son besoin de se blottir contre Florence et de reculer.


Rien ne l’avait préparée à faire face à une telle situation inextricable. Ce n’était pas le fait d’être attirée par Florence qui la perturbait le plus. Elle se savait lesbienne depuis ce jour où elle avait surpris un couple de femmes s’embrasser. Elle les avait croisées dans le parc. Les deux se tenaient tendrement par la main comme souvent les filles le faisaient lorsqu’elles se promenaient ensemble. Et puis brusquement, ces dernières s’étaient enlacées en s’embrassant amoureusement, à quelques mètres d’elle. À la fois stupéfaite et gênée, elle avait voulu s’en aller mais quelque chose l’avait retenue. Comme si elle avait été prise d’une irrémédiable envie d’en savoir plus. Les deux femmes dégageaient un tel amour l’une pour l’autre qu’elle les avait presque enviées. Elle n’avait pas pu détacher les yeux des deux corps fusionnés qui s’étreignaient avec une telle passion. Le désir de ces dernières était si évident, leurs effleurements si sensuels qu’elle s’était sentie s’empourprer de la tête aux pieds tandis qu’une étrange langueur avait assailli son ventre. L’émoi qu’elle avait éprouvé l’avait tellement perturbée qu’une fois rentrée chez elle, elle s’était précipitée sur internet pour faire des recherches. Elle avait consulté de nombreux témoignages de femmes lesbiennes. Savoir que deux femmes pouvaient s’aimer lui avait fait l’effet d’une incroyable et merveilleuse révélation. Cet événement avait profondément modifié la représentation qu’elle se faisait jusque-là de son propre futur : se marier et fonder une famille avec un homme qui la chérirait et la protégerait, avec qui elle aurait des enfants à qui elle pourrait donner tout l’amour qu’elle avait dans son cœur et qui, en retour, l’adoreraient. Ses rêves érotiques changèrent radicalement de nature. Dorénavant, c’était une femme qui venait la sauver, qui l’arrachait de l’existence toute tracée à laquelle son sexe la prédestinait, qui la transportait dans un autre monde où tout devenait possible, où les femmes pouvaient s’aimer sans se cacher. Combien de fois avait-elle rêvé, dans le secret de la nuit, de ces longs moments d’intimité, où son corps s’offrait totalement à la tendresse, aux baisers et aux caresses d’une douce compagne aux courbes féminines ? N’avait-elle pas imaginé, chaque nuit avec un peu plus d’intensité, cette voix douce et troublée qui lui murmurait des mots d’amour à l’oreille, la complimentait, la rassurait pendant que de longs doigts fins, terriblement féminins, couraient sur tout son corps ? Combien de fois s’était-elle offerte aux effleurements et aux baisers brûlants que lui prodiguait une merveilleuse amante jusqu’à ce qu’elle défaille de plaisir ?


Non, ce qui la perturbait le plus, c’était ce qui allait se passer ensuite. Florence était de vingt-cinq ans son aînée et elles n’avaient aucun avenir commun. Et puis, à la fin de son séjour, elle repartirait chez elle. Cette perspective lui broya le cœur. Elle ne s’imaginait plus sans Florence… qui mit fin à ses angoisses :



Elle comprit immédiatement. La violente poussée au fond de son ventre la fit suffoquer. Affolée par l’urgence de la situation, angoissée par la force des émotions qui se déchaînaient en elle, elle aurait voulu dire quelque chose, ce qu’elle ressentait, ses craintes, ses espoirs, mais seul un gémissement s’échappa de ses lèvres crispées.


Lorsqu’elle sentit les lèvres douces déposer un baiser léger sur la peau fine et sensible de son cou, elle ferma les paupières. Repoussant les doutes et les peurs qui l’agitaient, elle se laissa faire. Du gras de son pouce, Florence, le regard rivé au sien, lui effleura tendrement les lèvres en une caresse à peine esquissée en lui murmurant d’une voix si douce qu’elle en vibra de tout son être :



Les mots, le ton de la voix, l’espérance qu’ils véhiculaient, lui firent miroiter les portes du bonheur. Ils balayèrent d’un coup d’un seul, toutes ses réticences, toutes ses craintes, toute son appréhension. Un immense soulagement l’envahit. Une nouvelle étape dans leur relation intime venait d’être franchie. Le point de non-retour aussi. Elles restèrent, là, un long moment, leurs visages à un souffle l’un de l’autre, frémissantes et haletantes. Puis Florence approcha son visage du sien et lui susurra, en lui frôlant l’oreille des lèvres :



La tendresse indicible chargée de désir qu’elle perçut dans les propos qui sonnaient comme une prière lui fit l’effet d’une déflagration. C’était d’une telle intensité qu’elle resta sans souffle et toute capacité à régir lucidement. Elle avait l’impression d’étouffer. Elle avait chaud… froid, elle ne savait plus mais son ventre la brûlait. Elle aurait dû tout arrêter avant qu’il ne soit trop tard mais l’avenir ne l’intéressait pas, seul comptait le présent, ce moment qui s’annonçait si prometteur.


Son esprit était obstrué par les deux yeux brûlants de désir pur rivés aux siens. Elle crut défaillir sous la chaleur des paumes qui se posèrent sur ses joues, immobilisant son visage. Bouleversée, tremblant de la tête aux pieds, elle se laissa embrasser. Un premier baiser, presque un effleurement, lui fit tourner la tête. Un second légèrement plus insistant suivi d’un troisième plus affolant encore, l’embrasèrent toute entière.


Le quatrième baiser se transforma en un besoin urgent qui lui fit oublier toute sa réserve due à son inexpérience. Dans un râle étouffé, elle leva les bras pour les nouer autour du cou de Florence tandis que ses lèvres s’animaient, d’abord timidement puis de plus en plus sensuellement tandis qu’elle trouvait progressivement la bonne façon d’embrasser. Leur étreinte devint passionnée, de plus en plus ardente. Leurs bouches se câlinaient, se cherchaient, s’affleuraient, tantôt caressantes, tantôt pressantes puis de nouveau tendres, comme si chacune était gênée de sa propre audace. C’était à la fois doux, sensuel, brûlant, profond. Cet acte follement intime provoqua un chavirement de ses sens. Elle se sentit frustrée lorsque la bouche brûlante lâcha la sienne et fut envahie de volupté lorsqu’une myriade de baisers légers couvrit son cou. Elle ne put résister à l’envie d’enfoncer ses doigts dans la masse des cheveux clairs pour s’y agripper de toutes ses forces.


Florence continuait à l’embrasser avec passion. Lorsqu’elle commença à lui effleurer les seins, elle se crispa, effrayée. Sa logeuse dut s’en apercevoir car elle relâcha son étreinte. Posant son front contre le sien, celle-ci lui murmura, dans un souffle :



Tout allait trop vite, leurs gestes allaient trop loin. Elle se sentait certes profondément excitée mais aussi terriblement inquiète et désorientée. Tout cela la déroutait. Et en même temps, son propre corps était irrésistiblement attiré par celui si féminin qui se pressait contre le sien. Elle ne savait plus ce qu’elle voulait vraiment. Et puis, qu’allait-il se passer après ?



Florence la dévisagea de ses yeux étincelants.



Les lèvres chaudes, incroyablement douces et insistantes, vinrent à nouveau frôler son cou. Toutes ses réticences, tous ses états d’âme disparurent comme par enchantement. Elle ne résista pas lorsque Florence fit glisser l’épaulette de sa chemise de nuit sur le haut de son bras, lui découvrant l’épaule avant d’y déposer une série de baisers plus troublants les uns que les autres. La bouche s’y attarda longuement pour y allumer le feu avant de glisser lentement le long de sa gorge et du sein partiellement dévoilé dont le mamelon érigé semblait transpercer le tissu qui le recouvrait toujours. Toutes ses peurs avaient disparu comme par enchantement. Elle haleta lorsque Florence se pencha et le prit dans sa bouche, le taquinant de sa langue et de ses dents. Cette caresse l’embrasa et la fit trembler d’excitation. Jamais elle n’aurait cru que cette partie de son anatomie puisse devenir une telle source de plaisir, que son corps puisse s’embraser de la sorte.


Brusquement, elle comprit que Florence était ce qui lui était arrivé de mieux depuis très longtemps. Ce coup de pouce du destin qu’elle appelait de tous ses vœux depuis si longtemps était enfin arrivé. Cette expérience lui permettrait de devenir ce qu’elle était vraiment. De s’éclore. De vivre pleinement avec une autre femme.



Aussitôt, Florence l’embrassa. Un baiser incroyablement doux qui lui prouvait que sa décision était la bonne, qui lui montrait toute l’affection et tout l’amour dont elle était l’objet, qui la propulsait dans un monde merveilleux. Un baiser qui transformait ses rêves en réalité, qui l’emplissait d’une incroyable jubilation, d’un sentiment d’allégresse inouï comme elle n’en avait jamais éprouvé. Un baiser qui lui fit l’effet d’un véritable séisme. Les lèvres abandonnèrent les siennes pour glisser lentement sur sa joue, étreindre ses yeux, redescendre sur son cou en la faisant haleter pour fusionner avec les siennes, avec une telle passion qu’une zone d’elle, jamais atteinte, se mit à vibrer de façon vertigineuse. Elle était stupéfaite de se rendre compte que partager l’amour d’une femme était simple, naturel, allait de soi.


Jamais elle n’avait été autant stimulée, aussi éblouie, aussi extasiée. Chaque fois qu’elle croyait tout connaître de son corps, Florence lui faisait découvrir une nouvelle facette d’elle qui lui ouvrait de nouvelles perspectives.


Toute entière livrée à ses sensations toutes nouvelles qui la plongeaient dans un état émotionnel et physique indescriptible, elle émit un long gémissement lorsque les deux paumes brûlantes parcoururent ses bras en y laissant une traînée de feu, avant de serrer les siennes avec ardeur. Elle sentit le regard ardent pénétrer le sien, s’enfonçant loin en elle.



Elle qui avait toujours été réservée, pudique sur ses émotions, trouva sans difficulté les mots qu’il fallait et exprima sans honte et sans rien cacher tout ce qu’elle avait dans le cœur. Sa logeuse l’écouta avec ferveur, la relançant de ses caresses divines. Elle avoua avec une candeur toute innocence, son besoin dévorant de se lier à elle, de partager avec elle l’extase que seule l’union totale de deux êtres faits pour être ensemble procure ! Et tandis qu’elle parlait, emportée par la passion, ses mains, mues par le désir, s’agrippèrent aux épaules de Florence pour l’attirer à elle, pour presser sa poitrine contre celle tant convoitée. Et lorsque leurs lèvres se joignirent, elle fut happée par un incroyable sentiment d’allégresse. C’était comme si elle faisait l’amour par leurs bouches. Elle avait l’impression que leurs deux corps fusionnaient et se mélangeaient.


De merveilleuses et exaltantes secondes s’écoulèrent, plus intenses, plus intimes les unes que les autres. Elle sentit comme une déchirure lorsqu’elle sentit Florence se détacher d’elle. Elle n’eut pas le temps de protester ni d’exprimer sa frustration que déjà, celle-ci, à genoux à côté d’elle, remontait sa chemise de nuit d’une main légère, dénudant progressivement ses cuisses, sa culotte puis son ventre. Elle frémit de tout son être lorsqu’elle sentit les lèvres se poser sur le haut de son ventre pour déposer, sur sa peau vibrante, un baiser brûlant, plein de promesses. Jamais elle ne s’était sentie aussi réceptive, aussi bouillante, aussi avide.


Et lorsque la bouche se mit en route, un flot de sensations plus délicieuses, plus vertigineuses les unes que les autres, la fit haleter. Les lèvres, la langue, comme dotées d’une vie propre, continuèrent leur délicieux ballet sur son corps qui s’arqua de volupté. Les baisers, les effleurements, les mordillements continuaient inlassablement, l’explorant tout entière, insistant sur chaque zone sensible. Des mains à la fois douces et déterminées dénudèrent sa poitrine gonflée. Dans un sursaut de pudeur, elle voulut protester, la cacher mais le petit cri d’émerveillement qu’elle entendit à travers le brouillard de feu qui l’enveloppait l’en dissuada. Alors elle s’abandonna et se laissa entièrement dévêtir. Le désir la submergea tandis que les lèvres chaudes et humides se refermaient sur un de ses mamelons et qu’une langue s’enroulait autour de sa chair dressée et durcie par le plaisir. Elle s’entendait haleter tandis que ses cuisses s’écartaient d’elles-mêmes, désirant connaître l’aboutissement de ce plaisir qui la lancinait si violemment. Elle sentait des ondes de chaleur remonter de son bas-ventre et exploser en lumières multicolores devant ses yeux clos.


Elle se livrait sans retenue, impatiente de connaître ce qu’il y avait au bout de cette lame de fond qui l’emportait toujours plus loin, toujours plus haut. Elle s’arcbouta et ses hanches se mirent à onduler au rythme des délicieuses qui l’emmenaient tout droit au paradis. Quand les doigts effleurèrent sa vulve, ce fut un cataclysme qui fit vibrer tout son corps. Elle fut submergée par des ondes de plaisir d’une incroyable intensité et d’une telle force que ses mains s’agrippèrent au drap et qu’elle se mit à supplier dans une litanie :



Tout à coup, l’index débusqua son clitoris en ébullition, le faisant darder de dessous son capuchon. Trempée de plaisir, elle en perdit le souffle et crut défaillir. Incapable de se retenir, elle cria, le corps tétanisé, tendu comme un arc sous les caresses qui la ravageaient. Des spasmes incontrôlables la secouaient. Son ventre se convulsait sous l’effet de rapides pulsations. Tout devenait confus. Puis, soudainement, une sensation de plaisir incontrôlable irradia alors tout son corps et elle s’arqua contre la main caressante, emportée par un orgasme qui déferla, vague après vague qui lui fit perdre pied avec la réalité…


Lorsqu’elle retrouva ses esprits, elle ne ressentit aucune honte, aucune culpabilité mais au contraire un sentiment de totale plénitude. Jamais elle n’avait joui avec une telle intensité. Ce qu’elle avait vécu, ressenti, constituait pour elle, une véritable révélation. Tout ça grâce à Florence. Sans même y réfléchir, elle attira le visage aimé plus près du sien, tout contre ses lèvres. Leur baiser fut tendre, lent, profond… elles se détachèrent un bref instant avant de se précipiter à nouveau l’une contre l’autre pour en échanger un autre, puis plusieurs autres.



Instinctivement, son regard parcourut le corps offert, tout contre elle. Elle constata qu’il était entièrement nu. Pourtant elle ne se rappelait pas d’avoir vu Florence se déshabiller ni de l’avoir fait. Ses yeux s’arrêtèrent sur l’intimité exposée. C’était la première fois qu’elle découvrait un autre sexe que le sien. Un sexe féminin, certes comparable à celui qu’elle avait, mais aussi différent. Celui qu’elle contemplait était entièrement épilé, incroyablement attendrissant. Les chairs délicates et délicieusement ourlées formaient des fronces mystérieuses et troublantes. Son odeur féminine, enivrante, lui parvenait aux narines.



Encouragée par ce geste, elle fit glisser ses doigts plus bas. C’était incroyablement chaud, mouillé, satiné. Elle s’enhardit, s’enfonçant un peu plus loin, fascinée par la vision des chairs tendres qui s’ouvrait sous sa poussée.


Florence, la tête rejetée en arrière, haletait en se caressant les seins d’une main. De l’autre, elle lui montrait à quel rythme il fallait faire coulisser ses deux doigts serrés. Son visage se transformait pendant que le plaisir l’envahissait. Elle soupirait, gémissait, l’encourageait de petits mots intelligibles. Ses narines palpitaient, ses yeux se révulsaient.


Ce qu’elle lui faisait n’était qu’un prélude, finit-elle par comprendre, l’esprit embrumé. Le plaisir qu’elle prodiguait à Florence lui en procurait tout autant et leur permettait de se rejoindre, de se fondre l’une dans l’autre. Sensation extraordinaire que d’être à l’unisson, de ressentir toutes les deux la même chose. Cette sensation d’excitation qui montait, ce sentiment de vouloir aller jusqu’au bout tout en souhaitant faire durer le plaisir pour toujours. Ce désir d’atteindre la plénitude et de la partager avec l’autre tout en essayant de retarder l’aboutissement…


Et puis l’excitation prit le pas.


Terriblement émue d’être à l’origine d’une telle excitation, elle s’étonnait de sa propre audace. À chaque va-et-vient, elle s’enfonçait un peu plus profondément dans la moiteur chaude. À travers ses paupières à moitié closes, elle remarqua que Florence se mordait la lèvre inférieure comme pour s’empêcher de pousser de petits cris de jouissance. Cela la fouetta et elle eut brusquement l’impression qu’il n’y avait plus de limites à leurs envies. Son pouce trouva naturellement le clitoris dur qui s’était dégagé du capuchon comme elle l’aurait fait pour elle lorsqu’elle se caressait. Elle le fit rouler. Le vagin se contracta sur ses doigts. Florence poussa un long geignement en se tortillant puis un spasme la tétanisa lorsque l’orgasme l’emporta…


Elle n’en revenait pas de ce qu’elle venait de faire. Elle se sentait incroyablement heureuse, fière d’avoir été capable de prodiguer un tel plaisir. Le visage rayonnant de Florence la poussait à vouloir encore plus, à éprouver à nouveau ces sensations inédites qui l’avaient emportée dans un maelström émotionnel inouï. Elle se sentait exaltée comme jamais elle ne l’avait été. De flotter dans un bonheur indicible. Elles étaient toutes les deux ensemble et plus rien d’autre ne comptait. Tout devenait possible… Être avec Florence lui donnait l’impression d’avoir été transportée dans une autre dimension où tout était merveilleux.


Elles ne parlaient pas, mais le silence n’en était que plus délicieux. Il ouvrait la porte à tant d’espoirs. Il portait tant de promesses… Longtemps, elles restèrent ainsi, immobiles, comme pétrifiées par la puissance des sentiments qu’elles partageaient au travers de ce simple regard. Comme si le temps s’était suspendu… Chacune n’osant plus bouger de peur que ce moment magique, de totale communion, ne s’arrêtât… Au bout d’un moment qui parut une éternité, Florence remua et lui murmura dans un souffle :



La voix contenait une telle intensité qu’elle en fut bouleversée.



La phrase resta en suspens. Elle sentit sa gorge se serrer d’émotion. Elle avait peine à croire ce qu’elle entendait. Elle n’aurait jamais cru qu’elle puisse être à l’origine d’une telle passion. Les larmes aux yeux, Elle ne laissa pas, à Florence, le temps de terminer sa phrase. Elle se pencha sur cette dernière, cherchant ses lèvres avec passion, laissant son baiser répondre pour elle. Il n’en fallut pas davantage pour qu’une folle frénésie les submergeât à nouveau. Mues par une même passion, elles s’enlacèrent de toutes leurs forces. Les lèvres ardentes et fiévreuses de sa partenaire répondirent aux siennes. Leurs langues se cherchèrent, se mêlèrent dans une danse folle, tandis qu’elles s’agrippaient l’une à l’autre, que leurs mains fébriles, impatientes partaient à l’assaut de leurs corps qui ondulaient lascivement l’un contre l’autre. La chaleur de leurs peaux moites embrasait leurs sens et décuplait leur avidité. Elles se pressaient langoureusement, ondulant l’une contre l’autre, frottant leurs seins dont les pointes durcies par le désir se titillaient mutuellement. Elles haletaient de concert sous l’effet de leur baiser qui devenait d’une intensité presque rageuse. Mais cela ne suffisait pas. Elles voulaient plus, beaucoup plus.


Alors, Florence reprit l’initiative. Tout en continuant à l’embrasser avec passion, elle se colla plus intimement à elle, plaquant son ventre contre le sien. Par ses ondulations de bassin, elle lui fit comprendre d’écarter les cuisses, ce qu’elle fit aussitôt en gémissant. Alors leurs cuisses se positionnèrent dans un même élan, chacune pressant la féminité de l’autre.



Sans répondre, Florence commença à coulisser contre son intimité en feu. Elle sentit sa peau douce frotter la sienne. Ses chairs bouillantes s’ouvrirent comme les lèvres d’une bouche réclamant le plus brûlant des baisers. Ivre de désir, elle se cambra et enlaça, plus violemment encore, sa partenaire de ses deux bras, en poussant un râle de plaisir.


Excitées, hors d’elles, elles actionnaient leurs cuisses, allant et venant à toute allure contre l’intimité de l’autre. Avec une frénésie insoupçonnable, leurs corps se frottaient sans relâche. Emportée, elle ne se contrôlait plus. Tout en pinçant et tiraillant les bouts de sein de Florence qui haletait et gémissait sans discontinuité, elle écrasait le haut de sa jambe contre la vulve fondante pour la faire coulisser à toute allure. Yeux dans les yeux, agrippées l’une à l’autre, leurs corps fusionnés, se contorsionnant à l’unisson, elles persistaient, accélérant progressivement leurs mouvements.


Elle avait l’impression d’être entraînée toujours plus loin. Elle voulait que ce moment ne cessât jamais pour le partager indéfiniment avec Florence. Elle se mit à murmurer, puis à gémir, puis à crier lorsque qu’une onde de plaisir à l’état brut, provenant de son ventre, l’embrasait toute entière, du sexe à la poitrine. Possédée par le besoin de jouir, ses doigts se plantèrent dans les épaules de sa partenaire, la griffant instinctivement. Celle-ci répondit aussitôt. Florence attrapa alors un de ses tétons entre les dents et le mordit sauvagement sans cesser de faire coulisser à toute allure sa cuisse contre sa féminité en fusion, la possédant de toute son énergie. La douleur dans son sein lui fit relâcher d’un coup ses dernières défenses. Elle hurla tandis que les spasmes de l’orgasme se firent de plus en plus pressants avant d’exploser tout à coup pour la propulser loin, très loin. Pendant plusieurs secondes, son corps ne fut plus qu’une formidable vibration. Sous les caresses de son excitante partenaire, elle flottait au sommet de la jouissance. Elle avait l’impression d’être suspendue au-dessus du vide, retenue uniquement par une mâchoire sur son sein meurtri et une cuisse qui s’enfonçait dans son ventre d’où s’échappait un flot de fluide, jusqu’à transformer toutes ses chairs à vif en une pulpe de pur plaisir. Elle était devenue pures sensations. Elle s’entendait continuer à crier…


Et puis soudain, plus rien. Le noir. Une perte de conscience. Quand elle rouvrit les yeux, son cœur battait à tout rompre et elle était trempée de sueur. Florence aussi était en nage. Dans un élan irrépressible, elle lui attrapa des deux mains le visage et l’embrassa avec passion. Elle venait de vivre une expérience incroyable, intense, encore inimaginable une heure auparavant. Encore sous le choc, elle ne pouvait plus la quitter. Elle se serrait contre elle pour mieux s’en empeigner. Elles attendirent que leurs corps soient apaisés avant de se détacher l’une de l’autre, en se caressant tendrement les cheveux.


Elle voulut dire quelque chose, mais elle ne sut par quoi commencer. Tout cela était si nouveau pour elle, si déstabilisant, presque effrayant. Effrayant car Florence lui était devenue aussi indispensable que l’air qu’elle respirait. Mais aussi car elle avait perdu tout contrôle, car elle était devenue l’esclave de ses sens. Effrayant enfin parce qu’elle subodorait que sa logeuse, pour l’entraîner dans une telle frénésie sexuelle, était une experte de l’amour et qu’elle avait dû laisser derrière elle un tas de conquêtes. N’en était-elle qu’une parmi d’autres ?



Arrachée de ses réflexions, pleine d’espoir, elle se redressa sur un coude et dévisagea sa voisine qui souriait béatement, les yeux rivés au plafond.



Elle écarquilla les yeux, totalement décontenancée.



Florence plongea ses yeux dans les siens et vint effleurer ses seins encore gonflés, d’une main nonchalante.



Les propos l’offusquèrent et elle se mit à rougir de plus belle. Pendant une fraction de seconde, des images licencieuses peu précises mais dont le caractère sexuel ne faisait aucun doute défilèrent derrière ses paupières. Elle les chassa énergiquement de son esprit. Elle se refusait de croire que ce qui venait de se passer entre elles n’était qu’une simple passade sexuelle ! Elle avait ressenti bien plus que ça. Des larmes de déception lui montèrent aux yeux.



Avant qu’elle n’ait pu répondre quoique ce soit, leurs lèvres s’étaient à nouveau soudées. Elle oublia l’avenir et se laissa emporter par le baiser plein de fougue. Alors elles refirent l’amour en prenant leur temps avant que leurs cris de plaisir n’envahissent à nouveau la chambre. Puis encore et encore, sans répit, alternant passion torride et tendresse infinie tandis que leurs jouissances se succédaient, les unes plus intenses que les autres. Exténuées, elles s’endormirent dans les bras l’une de l’autre, leurs jambes entrelacées…