Une Histoire sur http://revebebe.free.fr/
n° 20733Fiche technique12639 caractères12639
Temps de lecture estimé : 7 mn
25/01/22
Résumé:  Qu’est-ce qui m’a poussé à sauter le pas ?
Critères:  couple confession humour -humour
Auteur : Jimmychou      Envoi mini-message
Quand la pression monte





Le hurlement de Bérénice me tire de ma torpeur et interrompt brutalement mes divagations intérieures.



Je prends quelques secondes pour évacuer la cascade de pensées contradictoires qui est en train de submerger mon esprit, ce qui permet à mes souvenirs immédiats de se rappeler à ma mémoire.



Bérénice me jette un regard méfiant avant de se prononcer.



Je fais de mon mieux pour masquer mon agacement avant de répondre à Bérénice.



Bérénice s’abstenant de m’interrompre, je poursuis mon explication.



Je jette un regard distrait à Bérénice avant de reprendre le fil.



Bérénice fronce légèrement les sourcils alors que je m’accorde une pause respiratoire.



Bérénice esquisse un sourire pincé qu’elle s’empresse de faire disparaître de ses jolies lèvres.



La remarque de Bérénice manque d’empathie, mais je dois convenir que mon épouse a visé juste. Je me retrouve plongé dans un abîme de réflexion et j’en arrive naturellement à m’interroger sur la motivation réelle qui me pousse à me torturer l’esprit pour produire des historiettes dispensables.


Et en y réfléchissant, je pressens que je ne dois pas être le seul contributeur du site à me poser cette question. Quelles raisons peut-on logiquement évoquer pour justifier un entêtement à se fourvoyer dans de tels passe-temps ? Est-ce la frustration liée à une vie sexuelle au mieux sans saveur au pire inexistante qui pousse certains à se répandre dans une vulgarité d’un goût souvent discutable ? Est-ce au contraire la nostalgie d’un amour désormais éteint ou d’une jeunesse révolue remplie de stupre et de plaisirs luxurieux qui les motive ? Ou alors, mes confrères pourvoyeurs d’histoires salées sont-ils simplement victimes de leur fatuité naturelle ou d’un ennui par trop envahissant ?



La voix franche de Bérénice interrompt mon introspection.



Je renseigne mon épouse de façon évasive avant de me replonger dans la rédaction de mon œuvre « immortelle » tout en continuant à me flageller… Que de temps passé à imaginer un scénario qu’on espère génial, mais qui s’avérera in fine d’une incommensurable banalité ! Combien d’heures consacrées à pondre des phrases toujours aussi vaines, malgré de multiples relectures et corrections !


Inévitablement, mes pensées dérivent vers ces censeurs déconsidérés qui au mépris de leur équilibre mental effectuent leur tâche répétitive, ces correcteurs vaillants et désintéressés qui usent leurs yeux et parfois leurs méninges pour décrypter une littérature dont le niveau se situe par nature au-dessous de la ceinture. Jugeant leur sacerdoce titanesque, je les plains de n’avoir guère le loisir de pouvoir partager mes états d’âme…



L’exclamation de Bérénice me pousse à abandonner ma tablette et à me diriger vers le bureau. Assise face à l’écran, mon épouse arbore un visage écarlate. Le trouble qui s’est emparé d’elle ne peut laisser aucun doute, bien que je n’ai pas souvenir de l’avoir déjà côtoyée dans un état pareil.


Je ne peux en effet que constater l’intense excitation sexuelle qui embrase le corps toujours fort comestible de ma chère Bérénice… Et cette impression est largement confirmée par les mouvements de ses mains qui viennent de quitter à contrecœur son entrejambe pour s’approcher inexorablement des boutons de ma braguette. Avant que j’aie pu manifester la moindre réaction, ma femme, d’ordinaire si prude, a extrait de sa confortable étoffe l’obscur objet de son désir soudain et elle le contemple avec gourmandise tandis qu’il durcit et enfle entre ses doigts manucurés…


Agenouillée à mes pieds, Bérénice me suce avec la motivation d’une professionnelle consciencieuse. Les yeux fermés, je goûte sans modération la délicieuse caresse prodiguée.



Je sursaute brusquement.



Le charme est rompu et le fantasme qui semblait pourtant si réel s’évanouit instantanément avant que je me résolve à rejoindre ma tendre épouse qui m’attend dans le lit conjugal, vêtue de son austère chemise de nuit en pilou.


Tandis que je troque ma tenue vespérale contre un de mes coûteux pyjamas en flanelle, Bérénice me fait part de son insuccès à localiser le site recélant ma prose coquine.