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Temps de lecture estimé : 32 mn
30/01/22
Résumé:  J’suis une salope. Mais attention ! Pas avec n’importe qui ! J’suis sélective. Il ne suffit pas d’être beau gosse pour me pécho. Non ! J’ai besoin d’être charmée avant d’être bien baisée. C’est mon préliminaire.
Critères:  fh hplusag médical nopéné -humour
Auteur : Enzoric      Envoi mini-message
Salope





Première séance




Porte refermée, il la découvrit, déjà confortablement allongée. Un peu surpris par cette rapide mise en situation, il s’assit dans le fauteuil placé derrière elle.



Un long silence s’installa. Seul un léger grattement de stylo résonnait dans la pièce.



À nouveau, un silence s’installa, ne perturbant qu’une personne.



Elle savoura ces quelques secondes d’absence.



Il mima consulter ses notes, mais lorsqu’elle fut dos à lui, il lorgna son cul jusqu’à ce qu’elle disparaisse, ne voulant pas dévoiler qu’effectivement il bandait.




Deuxième séance



Lorsqu’il lut le nom sur le dossier suivant, après avoir raccompagné son précédent patient, étrangement, il se sentit à la fois ravi et inquiet. Rarement il avait éprouvé un tel pressentiment avant une séance. Pourtant, il en avait déjà entendu des confessions sur son divan, et pas des moindres ! Il prit cependant le temps de relire ses notes avant d’aller la chercher.

Elle attendait, souriante, prête à bondir en fixant la porte. Ce qu’elle ne fit pas pour autant : elle ne bougea pas avant qu’il ne prononce son nom.

Lentement, elle se leva, s’approcha, passa devant lui et, encore plus lentement, elle s’installa ; lui, en revanche, contrairement à sa première venue, il la détailla. Et ce qu’il remarqua fut la grâce avec laquelle elle se dirigea, puis s’allongea. Certes, elle n’était pas plus belle qu’une autre, et sans doute ne se serait-il pas retourné sur elle en la croisant dans la rue, pourtant, il émanait de cette femme une attraction particulière. Était-ce sa manière de marcher, de s’allonger, ou d’avoir simplement relu ses notes qui le perturbait ainsi ?



Elle demeura muette, longtemps, sans qu’il ne perturbe le silence ambiant, pesant pour lui plus que pour elle. Il jouait nerveusement avec son stylo, ainsi le faisait-il plus jeune, lorsqu’il était encore un étudiant en passe de devenir ce psychiatre connu et reconnu.



Plus aucune parole ne fut prononcée avant qu’il ne referme son dossier et qu’il la raccompagne, l’heure étant écoulée. Des trois derniers patients, il sembla bien distant. Il avait l’esprit encore accaparé par cette Mathilde, cette femme qui, pour la seconde fois de sa carrière, suscitait en lui un intérêt autre que médical.




Troisième séance



Lorsqu’elle s’installa, il se dit de suite que l’ambiance de cette prochaine heure allait encore monter d’un cran. Si des précédentes il avait admiré un cul divinement mis en valeur dans un leggings noir, aussi brillant que moulant, pour celle-ci elle était vêtue d’une robe tout aussi blanche que courte.

Il se fit violence pour ne pas s’attarder sur ces sommets, desquels pointaient deux mamelons bien mis en évidence, et plus encore, fit-il mine de rien lorsqu’elle croisa le pied droit sur le gauche, jambes tendues ; non sans avoir jeté un coup d’œil furtif, mais néanmoins indiscret, jusqu’à la couture qui ne revêtait ses cuisses que peu. Pour peu justement qu’elle ne les ait pas croisées, il aurait constaté de visu qu’elle ne portait pas de culotte, comme avoué lors de la première séance.

Professionnellement, du moins du mieux qu’il put, il s’assit, ouvrit son dossier et prit son stylo en main. Mais ce qu’il devina de face lui apparut de dos. S’il avait apprécié deux cuisses dodues, or non grasses, sa place habituelle lui offrait maintenant une vision tout aussi charnue qu’attirante. Le décolleté n’était pas exagéré, pas provocant, au plus suggestif, pourtant, fût-ce la liberté qu’elle revendiquait de ne jamais porter de sous-vêtements, ou l’irrépressible attirance qu’il avait toujours eue pour les seins, les aimant ronds, fermes et arrogants, ainsi ceux de son épouse, il ne pouvait plus détacher son regard de ce val et des deux monts le creusant.



Encore un ton non contenu. Non professionnel.



À nouveau, un long silence s’installa, durant lequel il prit un plaisir certain à la regarder si sensuellement allongée, fixant les deux tétins qui semblaient vouloir percer ce peu de tissu aussi tendu qu’était celui de son boxer, et durant lequel il réfléchit. Non au cas qui était allongé devant lui ni à son couple, mais sur ce qu’il ressentait. Il se sentait mal, très mal à l’aise. Tout thérapeute était-il, il était troublé par sa patiente. Jamais il n’avait pensé à tromper son épouse, et encore moins avec une personne venue en consultation, mais ce que cette Mathilde relatait le mettait face à une réalité. Sa réalité. Il ressentait une étrange impression qu’il mit quelques minutes avant de comprendre : il avait perdu le réel contrôle de cette séance. Ce n’était pas lui qui était allongé sur le divan, et pourtant il réagissait comme tel. Non en parole, comme il incitait à faire, comme on lui avait appris à faire, mais en pensée. Il se parlait à lui-même. Et surtout, il s’écoutait.



Elle se leva et quitta la pièce, le laissant seul méditer quelques minutes encore avant qu’il ne puisse se lever.




Quatrième séance



Jamais il n’avait tant appréhendé une séance. Si les cas retors le passionnaient, celui qui attendait derrière la porte le troublait, tant d’esprit que de corps. Qu’allait-elle lui révéler, non sur elle mais sur lui ? Persuadé que cette heure serait une nouvelle fois forte en vérités, il alla la chercher en salle d’attente, tout aussi impatient qu’angoissé.



Il se l’était promis pourtant, mais il n’en fit rien ! Ne pas apprécier la grâce avec laquelle elle se mut avant de s’allonger lui fut aussi impossible que ne pas détailler sa tenue du jour. Ce qu’il remarqua d’emblée, sans pour autant les fixer, fut les cuissardes : longues et brillantes. Ce qu’il supposa ensuite fut qu’elle portait des bas résille, persuadé qu’une femme telle qu’elle s’était décrite ne porte jamais de collants. Il se fit violence pour ne pas quitter des yeux son regard, qu’il découvrit d’un marron profond, presque noir, mais sa vision globale lui envoya une image fidèle de ce qu’il détailla sitôt placé derrière elle. Jupe, jugée selon la souplesse et la matière en cuir, sur laquelle se refermait un corset parfaitement lacé sur le devant, noir lui aussi bien que moins brillant, mais dont le manque d’éclat en magnifiait un bien plus lumineux : un décolleté profond qui ne dévoilait rien d’impudique, or si prometteur. Cent C estima-t-il, confortablement assis à apprécier cette vue plongeante.



Merde ! se maudit-il de sa bourde.



Elle resta silencieuse, appréciant la caresse du regard qu’elle savait passer de l’un à l’autre de ces deux arrogantes pointes, qu’elle savait poindre, et que lui présumait réceptives.



Elle resta muette et lui à gribouiller, puis il la raccompagna jusqu’à la porte, différente de celle par laquelle il accueillait ses patients afin qu’aucun ne se croise jamais. Il prit ensuite quelques minutes, voulant se remettre les idées en place, et surtout perdre l’érection qui n’avait pas faibli durant cette heure.




Cinquième séance



Contrairement aux précédentes séances, dès le soir même de sa dernière venue, il connaissait et le jour et l’heure pour avoir cherché dans l’agenda de son assistante date et horaire au regard desquels il trouva le nom recherché : vendredi prochain, dix-neuf heures. Elle serait donc la dernière patiente de la semaine à s’allonger sur son divan.


Les jours lui semblèrent bien longs, et les heures passées à écouter ses autres patients bien fades. En bon professionnel, il fit de son mieux pour s’intéresser à leur cas, mais il lui sembla avoir fait plus du sur place que de leur avoir été d’une quelconque aide.


Jamais, depuis sa première psychanalyse, il n’avait fait de recherches complémentaires hors du cabinet. Sauf pour elle, cette Mathilde qui suscitait en lui une curiosité nouvelle. Mais nom et prénom tapés dans la barre d’adresse n’avaient renvoyé que quelques profils de divers réseaux sociaux, bien loin de l’espoir qu’il fondait de la discerner autrement qu’allongée sur son divan, cette femme si intrigante. Aussi se fit-il une raison, qui devint les jours passants, et les recherches toutes aussi infructueuses qu’étrangement illogiques, obsédante. Une salope, comme elle se nommait ouvertement, aurait laissé une trace sur le net. Même sous couvert d’un pseudo, mais rien ! Alors le doute germa, et une crainte grandit : lui disait-elle la vérité ?


Ce vendredi matin, il se leva tout aussi impatient que déterminé. Quoi qu’il en coûte, lui en coûte, il ferait tout pour connaître la vérité, quitte à enfreindre tous les principes du métier pourtant siens depuis toujours. À dix-neuf heures, il raccompagna son patient puis demanda machinalement à son assistante si sa dernière consultation était arrivée, avant de lui souhaiter un bon week-end comme tous les vendredis soir. La première entorse qu’il fit fut de prendre la porte menant de l’accueil à la salle d’attente, et non celle de son cabinet.



Passée la surprise, elle se leva et le suivit.



Interdite, elle le regarda passer sa veste puis se diriger jusqu’à la porte.



Il n’enchérit pas. Lumière éteinte et porte verrouillée, ils prirent l’ascenseur.



Ils marchèrent en silence, jusqu’à s’installer à une table au fond du bar, et restèrent à se jauger du regard. Commande passée, Mathilde se jeta à l’eau :



Le serveur interrompit la conversation.



Si elle ne but qu’une gorgée, lui avala cette dose d’alcool d’un trait.



Comme pour le premier, il avala son verre cul sec.



Il fixa le verre posé devant lui, le tenant dans sa main, perdu dans ses pensées.



Il fixait toujours son verre, tandis qu’elle l’observait, jusqu’à ce que le serveur dépose devant Mathilde un autre whisky-coca.



Elle le regarda l’avaler d’une gorgée.



Il ne la revit jamais, mais c’est certain d’avoir éclairé une fois de plus une patiente, bien particulière certes, qu’il baisa sa salope de femme sitôt rentrée, aussi puissamment qu’ils entretenaient leurs dépendances au sexe. Car oui il l’aimait ainsi, et non jamais il ne guérirait cette autre Mathilde, cette maladive et infidèle femme qui était devenue son épouse.