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n° 20744Fiche technique40912 caractères40912
Temps de lecture estimé : 23 mn
31/01/22
Résumé:  Ah ! non ! c’est un peu court, jeune homme ! On pouvait dire… Oh ! Dieu ! … bien des choses en somme… En variant le ton, par exemple, tenez :
Critères:  fh extracon cocus candaul fête amour vengeance jalousie dispute reconcil exercice -humour
Auteur : Patrick Paris            Envoi mini-message
Variations amoureuses






Julie a un amant, banal. Son mari Vincent ne le sait pas, normal. Mariés depuis quatre ans, ils sont heureux, bâtissent des projets ensemble, mais la chair est faible et l’amour est aveugle.


Les amants ne se voient pas souvent, quelques fois à midi au lieu d’aller à la cantine, ou certain soir, les amies de Julie servant d’alibi.


Discrète, ne voulant pas que son mari puisse se douter, Julie n’a pas donné son numéro de téléphone à Gérard. Gérard, c’est son amant. Elle échange avec lui sur une boîte Gmail que Vincent ne connaît pas, elle l’a ouverte pour la circonstance. On n’est jamais trop prudent, la moindre erreur peut être fatale.


Afin d’organiser l’anniversaire de son mari avec leurs amis, Julie envoie un message général en le mettant en copie, ce n’est pas une surprise pour lui, ils ont choisi la date ensemble. C’est toujours elle qui gère l’intendance de leurs sorties. Pour ne pas avoir à lui rappeler cent fois les dates choisies, l’habitude a été prise de le mettre en copie. De cette manière, Vincent ne pourra pas oublier ni dire qu’elle ne lui a rien dit. Sage précaution pour éviter les petits heurts dans le couple.


Cette fois, Julie a été trop rapide. Elle écrit son invitation depuis sa boîte Gmail, et non de celle habituelle. Elle ne s’en aperçoit qu’au retour des réponses de leurs amis qui bien sûr, tout comme Vincent, n’y ont pas fait attention en tapant « réponse à tous » sans regarder qui est destinataire.


Julie est troublée par cette confusion. Elle rectifie rapidement, en effaçant l’adresse secrète des messages suivants.


Ce jour-là, en prenant son café au bureau, classant sa boîte de réception personnelle, ce qu’il fait rarement, Vincent remarque l’adresse de Julie. Il est étonné, mais sur le coup, il ne s’en formalise pas. Peut-être a-t-elle eu un problème de piratage qui l’a forcé à ouvrir une nouvelle adresse. Il envisage de lui en parler le soir même à la maison.


Ayant un peu de temps avant la réunion de l’après-midi, sans aucune malice, Vincent se connecte à cette adresse comme il le fait de temps à autre sur la messagerie de sa femme qui, de peur de les oublier, utilise toujours le même mot de passe sur tous ses comptes. D’ailleurs ils n’ont rien à se cacher, sa femme connaît aussi son mot de passe et répond parfois à sa place, ce qui lui ôte bien des tracas.


Peu d’échanges, normal puisque l’adresse est récente. Vincent retrouve l’invitation à son anniversaire, la réponse de leurs amis qu’il a déjà reçue. Mais… Une longue série de messages venant du même expéditeur attire son attention. Intrigué, Vincent les ouvre instinctivement. Les yeux écarquillés, en quelques clics, il découvre les preuves de l’infidélité de son épouse. Aucun doute, la plupart des messages fixent les dates de rendez-vous, qui comme par hasard correspondent à des sorties soi-disant entre filles, après-midi shopping, soirées cinéma, petits restos.


Voulant en savoir plus, il voudrait pouvoir se connecter à la boîte de son amant. Après de multiples essais infructueux en tapant des mots de passe courants, alors qu’il est sur le point d’abandonner, il pense que le choix se porte souvent sur ce qu’il y a de plus simple, « Julie », encore raté. Un dernier pour voir « Julie1 », gagné, cette fois c’est le bon.


Dans la boîte de réception, les mêmes échanges de messages que ce qu’il a lu sur le compte de sa femme. Mais avant, il y en a d’autres, Julie n’est pas la première. Il trouve même des photos de ces dames, heureusement aucune de sa femme. Pas encore ? Un nœud se forme au creux de son estomac.


Quoi faire ? Un scandale ? Prévenir l’épouse bafouée ? Non, Vincent préfère la laisser tranquille. Il ne veut pas qu’elle vive ce que lui vit en ce moment.


Pour l’instant, Julie ne sait pas qu’il sait. Il attend son heure. Il se jure de surveiller sa messagerie, afin de connaître la date du prochain rendez-vous. Quel mensonge va-t-elle encore inventer ?


En prenant sur lui, il fait bonne figure le soir en rentrant, et lors du repas en tête à tête, alors qu’elle lui raconte sa journée, il lui arrive même de sourire. Mais il la laisse se coucher seule, prétextant vouloir suivre un film à la télé.


Quelques jours plus tard, Julie annonce vouloir aller au cinéma avec sa copine Patricia qu’elle n’a pas vue depuis le dernier réveillon. Une soirée entre filles, comme elles en ont l’habitude. Elles iront à la première séance du soir, afin de pouvoir aller au restaurant après, et de ne pas rentrer trop tard.


Vincent n’est pas naïf. Son premier réflexe est de vérifier sur Gmail. Sans surprise, il note le rendez-vous à « La ferme fleurie », une petite auberge à la sortie de la ville pour un repas en amoureux, où son amant a réservé une chambre. Patricia n’est qu’un alibi, comme les sorties entre filles des autres fois. Non contente de le tromper, Julie lui ment effrontément. Ce qu’il a pu être crédule ! Ce n’est pas une petite infidélité passagère, non, tout est bien organisé, elle sait ce qu’elle fait.


En fin d’après-midi, en voyant Julie se préparer, Vincent se renseigne innocemment :



Troublée, Julie ne remarque pas les allusions de ces répliques. Elle réfléchit, quoi dire pour le dissuader ? Prenant un air enjoué :



Vincent l’admet. Sans la regarder, il prend son téléphone sous son regard interrogateur :



Julie blêmit, elle bafouille :



Vincent n’insiste pas, il prend Julie dans ses bras, et l’embrasse tendrement :



Depuis la fenêtre de leur chambre, Vincent regarde la voiture de sa femme s’éloigner. En se frottant les mains, il s’installe dans son fauteuil préféré, et se saisit de son téléphone pour appeler Thomas. Après avoir disserté de la pluie et du beau temps, il invente une fable. Il est seul, sa femme est sortie avec des collègues pour le boulot, repas d’affaires. Amicalement, il invite ses amis au restaurant :



En arrivant, Vincent aperçoit sa femme de loin, attablée avec un homme qu’il ne connaît pas. Alors c’est lui. Il a du mal à garder son calme. Il s’installe avec ses amis à une table, de telle façon que Thomas soit dans l’axe, pour que ce soit lui qui les voit le premier. Le garçon vient prendre leur commande, Vincent n’est pas à l’aise, il ne veut rien brusquer, mais aimerait bien que son piège se referme rapidement sur sa traîtresse.


Enfin, Thomas levant la tête, reconnaît Julie :



Patricia tourne la tête, voyant son amie, sans réfléchir, elle se lève d’un bond et se précipite vers elle :



Celle-ci sursaute, elle se sent prise en faute. Que va-t-elle pouvoir dire ?



Julie blêmit en entendant le nom de son mari.


Resté à la table, innocemment, Thomas demande :



Thomas sursaute, croyant avoir mal entendu. Constatant le regard fixe de Vincent, il comprend qu’il va y avoir un drame. Il n’a pas le temps de réagir, Vincent fonce en avant pour rejoindre Patricia à côté de la table de sa femme et de son amant.



---oOo---



En deux enjambées, j’arrive à côté de leur table. Sans se retourner, Julie sent ma présence à ses côtés. Comme pétrifiée, tassée sur sa chaise, j’ai l’impression qu’elle s’est arrêtée de respirer. Je l’entends faiblement « Oh, mon Dieu ! ».


Je l’interpelle d’une voix mielleuse, assez fort pour être entendu de tous :



L’amant, surpris par notre arrivée, s’est levé ne sachant pas à qui il a affaire. Il me sourit bêtement. Au son de ma voix, la tête enfoncée dans les épaules, Julie regarde son assiette sans oser lever les yeux.


Enfin, lentement, elle relève la tête, son regard m’évite, je devine la peur sur son visage. En montrant son amant du menton, elle balbutie :



Patricia pousse un petit cri, elle vient enfin de réaliser la situation. Elle jette un regard au secours à son mari qui n’a pas quitté notre table. Nos amis se rendent compte que je me suis servi d’eux pour piéger ma femme.


Avant de s’éloigner, Patricia se penche à l’oreille de Julie :



Sortant de sa torpeur, Julie a le courage de parler :



Les mots se perdent dans sa gorge. Elle éclate en sanglots :



J’ai dû parler trop fort, le maître d’hôtel se précipite pour calmer le jeu. M’adressant à lui toujours aussi fort pour être bien entendu de tous les clients :



La salle est silencieuse, plus un bruit, les conversations se sont arrêtées. À une table voisine, une femme part précipitamment sous le regard embarrassé de l’homme qui l’accompagne.


Sans un mot, je leur tourne le dos et fonce vers mon véhicule bousculant quelques tables au passage. Julie se ressaisit, elle me court après, et me rattrape au moment où j’entre dans ma voiture. Elle frappe à la vitre de toutes ses forces :



Trop bon, j’attends qu’elle soit assise à côté de moi pour démarrer. Je serre les poings, je serre les dents. Julie regarde fixement devant elle, je l’entends murmurer :



Nous arrivons chez nous, je n’ai pas prononcé un seul mot, pas un reproche. Seule ma colère peut se lire sur mon visage fermé. Nous nous couchons, je ne la touche pas, elle sanglote doucement.


Le lendemain, la curiosité l’emporte. Je m’enferme dans mon bureau pour me connecter à sa boîte mail, en vain, elle est bloquée.

J’ai plus de chance avec celle de Gérard. Je découvre qu’ils ont échangé plusieurs messages hier avant de se retrouver. Cet échange me rassure un peu :



  • — As-tu parlé à ton mari ?
  • — Non, je te l’ai déjà dit cent fois, je ne veux pas qu’il le sache.
  • — Il faut choisir, un mot de toi et je quitte ma femme.
  • — Ne lui dis surtout rien. Tu le sais, j’aime mon mari, je ne veux pas le quitter ni lui faire du mal. Sois raisonnable, je suis bien quand je suis avec toi, ne complique pas les choses. Nous en reparlerons ce soir. Je t’embrasse.


Un dernier message a été envoyé par Julie ce matin même pendant que je dormais :


— C’était une folie, j’aime mon mari, je ne veux pas le perdre. N’essaie pas de me revoir. Excuse-moi.


Suivent plusieurs messages envoyés par Gérard à Julie avec à chaque fois le retour « Undelivered Mail Returned to Sender : User unknown » qui me font comprendre que Julie a supprimé son compte Gmail.


Les jours passent, je l’évite. Nous vivons côte à côte comme des inconnus. Elle n’ose pas me parler, je ne veux rien lui dire. Ma colère est retombée, l’heure n’est plus aux explications.


Est-ce la semaine suivante ? Plus tard ? Comment ça s’est passé, je ne sais plus… nous nous sommes retrouvés une nuit dans les bras l’un de l’autre. Je m’entends encore lui dire « Je t’aime ».


Quelques jours plus tard, nous nous envolons pour Venise, lieu de notre voyage de noces, pour un nouveau départ. J’ai décidé de tout oublier.



----oOo----



Voili, Voilà… c’est beau hein ! L’amour a triomphé…


Bon… J’entends déjà les commentaires de certains lecteurs qui trouvent que je trempe trop souvent mon clavier dans l’eau de rose. Une fin trop simple, trop fleur bleue, qui dégouline de guimauve… Que Julie n’a pas vraiment de remords, qu’elle recommencera. Et le coup de Venise, du voyage de noces, déjà vu cent fois… Alors Patrick, en manque d’inspiration ?


Oh là ! Oh là ! La critique est facile. Parodiant Cyrano de Bergerac, on aurait pu me dire :


« Ah ! non ! c’est un peu court, jeune homme !

On pouvait dire… Oh ! Dieu ! … bien des choses en somme…

En variant le ton, par exemple, tenez : »



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SÉPARATION


Sans un mot, Vincent leur tourne le dos et fonce vers son véhicule bousculant quelques tables au passage. Julie se ressaisit, elle lui court après, et le rattrape au moment où il entre dans sa voiture. Elle frappe à la vitre de toutes ses forces :



Vincent démarre, la laissant seule, les bras ballants sur le parking.


Julie a dû raccompagner Thomas et Patricia chez eux. Quand elle arrive, Vincent est dans leur chambre, en train de remplir une valise avec ses affaires. Elle n’ose pas entrer, regardant effarée sa valise sur le lit. Elle s’avance vers lui la tête basse, fait mine de vouloir se blottir dans ses bras :



Elle part dans la salle de bain en pleurs. Vincent continue à remplir sa valise en vidant ses tiroirs, sa penderie. Elle revient les yeux rouges, séchant ses larmes d’un revers de main :



Le soir, Vincent va se coucher dans la chambre d’amis.

Sa décision est prise, il consultera un avocat. Le lendemain, c’est lui qui fait sa valise, il part s’installer dans leur petit studio, malgré les supplications de Julie qui essaie de le retenir.


Pendant des mois, ils ne se voient plus. Ils ne se parlent que par l’intermédiaire de leurs avocats.


Un an après, le divorce est prononcé pour incompatibilité d’humeur. Vincent n’a pas voulu accabler Julie, un reste de tendresse.


Julie n’a jamais revu Gérard, elle ne l’aime pas. Tous les soirs, elle regrette sa faiblesse, elle a perdu l’amour de sa vie pour une aventure sans importance… sans importance pour elle.



---oOo---



VENGEANCE


Sans un mot, Vincent leur tourne le dos et fonce vers son véhicule, bousculant quelques tables au passage. Julie se ressaisit, elle lui court après, et le rattrape au moment où il entre dans sa voiture. Elle frappe à la vitre de toutes ses forces :



Il n’a pas le temps de lui répondre. Gérard, chevaleresque, ne veut pas abandonner sa maîtresse, il l’a suivi, et veut se mêler de la conversation.


Vincent se penche, ouvre la boîte à gants et prend le pistolet qui s’y trouve (Ben oui, il y en a un, sinon foutue mon histoire Pfft !). Sa main ne tremble pas, il pointe son arme sur Gérard et tire deux balles coup sur coup. Sans aucune émotion, il regarde l’amant de sa femme s’écrouler comme une masse sur la chaussée.


Les yeux exorbités, Julie pousse un cri strident alertant tout le restaurant. Le personnel et les clients sortent et s’élancent vers le parking.


En larmes, Julie arrache le pistolet des mains de son mari, s’agenouille, retourne l’arme contre son cœur et tire à bout portant. Son corps tombe à côté du corps sans vie de son amant. Une flaque de sang se répand sur la chaussée.


Vincent se rend compte de ce qu’il a fait, de sa folie. En voulant se venger, il vient de perdre l’amour de sa vie. Fou de douleur, il s’empare du revolver encore chaud et demandant pardon à Julie, il appuie le canon sur sa tempe. Avant de tirer, il s’exclame de façon théâtrale « Adieu mon amour ! » …


« Oh là ! Ce n’est pas un peu trop…

Un vrai mélo, cette vengeance. Dans le drame, on pouvait faire plus… ou faire moins… Mais là, t’y vas un peu fort ! ».



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SÉPARATION (Version 2)


Sans un mot, je leur tourne le dos et fonce vers mon véhicule bousculant quelques tables au passage. Julie se ressaisit, elle me court après, et me rattrape au moment où j’entre dans ma voiture. Elle frappe à ma vitre de toutes ses forces :



Je baisse la vitre, prêt à démarrer :



Me laissant sans voix, elle retourne dans le restaurant rejoindre son amant, sous les yeux incrédules de Patricia et de Thomas.


De rage, je suis parti très vite, une boule au ventre. J’ai oublié mes amis, je ne saurais jamais comment ils sont rentrés chez eux.


Impossible d’admettre que tout soit fini entre nous, pendant des mois, j’essaie de la revoir, lui parler pour qu’elle revienne sur sa décision. Elle refuse de me voir, pour elle tout a été dit. Elle a pris un avocat, j’ai également dû en prendre un.


Par Thomas, j’ai appris qu’elle s’est installée rapidement chez Gérard qui avait quitté sa femme.


Un an après, notre divorce est prononcé pour incompatibilité d’humeur. Inutile de se déchirer pour rien, je n’ai pas voulu l’accabler. À quoi bon ? Je ne lui veux aucun mal, un reste de tendresse.


Tous les soirs, seul devant son poste de télévision, Vincent regrette celle qu’il a perdue, l’amour de sa vie.



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DRAMATIQUE


Sans un mot, Vincent leur tourne le dos et fonce vers son véhicule bousculant quelques tables au passage. Julie se ressaisit, elle lui court après, et le rattrape au moment où il entre dans sa voiture. Elle frappe à la vitre de toutes ses forces :



Elle fait le tour du véhicule, ouvre la porte et s’assied à côté de Vincent. Tassée sur son siège, elle n’ose affronter son regard.


Julie voudrait s’expliquer, dire quelque chose, un gros mensonge ou la vérité, enfin quelque chose pour sauver ce qu’il reste à sauver. Mais Vincent est trop en colère pour écouter quoi que ce soit. Les yeux rivés sur la route, il serre les dents sans prononcer un seul mot. L’explication, ce sera pour plus tard, à la maison.



Vincent ne dit rien, cramponné sur le volant, il fonce dans la nuit. Julie aimerait au moins un mot, qu’il l’engueule, mais pas ce silence :



Un virage, la vitesse est trop élevée.

Vincent appuie sur le frein d’un coup de pied rageur. La voiture se bloque une fraction de seconde, bondit et repart dans sa course folle.

Le virage… Un coup de volant un peu brusque, Vincent appuie brutalement une seconde fois sur le frein. Comme si elle heurtait un obstacle invisible, la voiture s’envole, retombe sur le côté, roule sur elle-même et s’arrête après trois tonneaux.


Sur le siège avant, deux corps sans vie enlacés dans les bras l’un de l’autre, le visage en sang. Dans la précipitation, ni Julie ni Vincent n’avaient bouclé leur ceinture de sécurité. Ensemble, ils ont été projetés violemment sur le pare-brise.


Les premiers témoins arrivés sur les lieux remarquent que le conducteur entoure la femme de son bras, et que celle-ci, la tête dans le creux de son épaule, lui serre la main, comme s’ils avaient voulu mutuellement se protéger.



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CANDAULISME


Sans un mot, Vincent leur tourne le dos et fonce vers son véhicule bousculant quelques tables au passage. Julie se ressaisit, elle lui court après, et le rattrape au moment où il entre dans sa voiture. Elle frappe à la vitre de toutes ses forces :



Vincent attend que Julie se soit installée à côté de lui pour démarrer. Durant tout le trajet, elle reste silencieuse, ne sachant pas comment Vincent va réagir.

Lui ne veut pas lui faire de reproche, il ne peut pas. Il rêve, depuis tellement longtemps, de la voir faire l’amour avec un autre homme. Il lui en avait parlé plusieurs fois, c’est elle qui n’a jamais voulu. Alors pourquoi cet amant ?


Tout en conduisant, des images de Julie avec Gérard lui passent par la tête. Il bande, excité d’imaginer sa femme nue dans les bras de ce type, de les voir s’embrasser, se caresser, savoir qu’elle a joui avec lui :



À peine le temps d’arriver, Vincent bascule Julie sur leur lit, et remplace avantageusement Gérard. La maison résonne du cri strident que pousse Julie alors que son mari se répand en elle.


La vie a repris son cours. Ne voulant pas culpabiliser son épouse, Vincent n’a plus jamais évoqué cette soirée. Mais, il y pense souvent et se branle en les imaginant.

Julie n’a plus revu Gérard, pour elle, les mensonges sont finis. Elle est reconnaissante à Vincent qui lui prouve son amour tous les soirs avec vigueur.

Dans les jours qui ont suivi, elle a dû supporter les questions de son amie Patricia. Ses réponses sont restées vagues, ce n’est pas à elle qu’elle fera des confidences.


Voulant lui montrer qu’il lui a pardonné ce petit écart, Vincent a préparé un dîner en amoureux pour son anniversaire, un traiteur a été mis à contribution. Au dessert, il éteint les lumières du salon et revient de la cuisine avec un gros gâteau décoré de 32 bougies. Julie est heureuse, son mari est prévenant, plus amoureux que jamais. En rentrant du bureau aujourd’hui, elle ne se doutait pas vivre cet instant magique qu’il lui offre, la nuit sera chaude.


Alors qu’elle souffle les bougies et que Vincent entonne « Joyeux anniversaire », la sonnette de l’entrée retentit. Qui peut bien venir les déranger à cette heure ?


Vincent va ouvrir et revient avec Gérard le sourire aux lèvres, un gros bouquet à la main. Manifestement, il est heureux de revoir Julie.


À peine remise de sa surprise, Julie prend machinalement les fleurs qu’il lui tend :



Très décontracté, sans quitter son sourire de circonstance, Gérard se penche et l’embrasse sur les deux joues :



Un peu perdue par cette arrivée soudaine, Julie regarde son mari, interrogative :



Elle n’a pas le temps de répondre, Gérard la prend dans ses bras et pose ses lèvres sur les siennes sous le regard émerveillé de Vincent.


Pas besoin de grandes explications, Julie a compris, ravie de revoir Gérard à qui elle pense encore souvent. Sans réfléchir, elle accepte le cadeau de son mari, en pensant que le cadeau sera aussi pour lui :



Julie s’assied entre les deux hommes. Gérard lui caresse le bras, se penche et l’embrasse du bout des lèvres, puis à pleine bouche, tandis que Vincent remplit les verres et les invite à trinquer tous ensemble.


À la santé de chacun ! Tout en fixant Vincent, Gérard commence à peloter Julie, une main sur un sein, l’autre sur sa cuisse. Vincent les regarde, enchanté de pouvoir enfin réaliser son fantasme.


Voulant lui faire plaisir, Julie se penche et lui murmure à l’oreille :



Vincent ne se le fait pas dire deux fois. Fébrile, il tremble en ouvrant le chemisier de sa femme. Il la fait se lever, défait son soutien-gorge, sa jupe, descend sa culotte face à Gérard qui ne perd rien du spectacle. Entièrement nue, il pose délicatement ses lèvres sur les siennes, et l’invite à rejoindre son amant qui l’accueille sur le canapé. Lui s’assied dans un fauteuil face à eux :



Sans plus se soucier de lui, Gérard et Julie retrouvent les gestes qu’ils croyaient avoir oubliés. Il lui caresse les seins en l’embrassant, elle le masse entre les jambes. Se redressant, elle défait sa ceinture, ouvre son pantalon pour en extraire un sexe déjà bien tendu. Gérard s’appuie au dossier du canapé, ferme les yeux et laisse Julie le branler lentement, comme elle en a l’habitude. Vincent est fasciné, sa femme va vibrer sous les caresses d’un autre homme, il va la voir jouir avec lui.


Leurs regards se croisent, Julie lui sourit. Sans le quitter des yeux, elle prend la queue de Gérard dans sa bouche pour une fellation dont Vincent croyait avoir l’exclusivité. Immobile, il ressent ce que Gérard doit ressentir.


Julie se souvient, son corps se souvient. Elle a envie de retrouver l’intimité qu’elle a connue avec Gérard quand ils étaient amants. Elle le prend par la main et l’entraîne dans leur chambre.


Voyant Vincent faire mine de les suivre, avec un grand sourire, elle lui envoie un baiser :



Obéissant, Vincent regarde sa femme fermer la porte derrière eux. Ce n’est plus un fantasme. Fixant la porte close, il les voit nus sur leur lit, sur le lit conjugal, il voit sa femme embrasser amoureusement Gérard, il voit Gérard la renverser, lui écarter les jambes, la pénétrer pour jouir en elle. Il ferme les yeux pour mieux goûter cet instant, qu’il espérait, qu’il redoutait un peu.


Un cri, celui du bonheur que Gérard vient d’apporter à Julie, le sort de sa torpeur.


Et puis plus rien… le silence.


Quand il entend l’eau de la douche couler, il devine Julie se lavant de la jouissance de son amant.

Que fait Gérard, où est-il ? Un nouveau cri de Julie répond à sa question, il est avec elle.


Vincent réalise qu’il a sa queue raide dans la main, il ne se souvient pas du moment où il a ouvert son pantalon. En rêvant, il a dû la sortir inconsciemment pour se branler en entendant les soupirs de sa femme. Son bonheur est complet, il sourit, pensant à la nouvelle vie qui s’ouvre devant eux :




---oOo---



ÉPILOGUE


Julie est dans la cuisine, elle prépare le petit déjeuner. Vincent dort encore. C’est pourtant lui qui nous raconte la fin de cette histoire.


L’odeur du café et du pain grillé me chatouille allègrement les narines, j’ouvre un œil. Aïe, ma tête ! Quelle soirée ! j’ai un peu abusé de la bouteille, nous avions invité nos amis à « La ferme fleurie », une petite auberge à la sortie de la ville.

Comment sommes-nous rentrés ? Je ne me souviens plus.


J’ai beau avoir un mal au crâne carabiné, je bande, normal le matin. Pourquoi ces mots se bousculent en boucle dans ma tête « C’est un roc !… C’est un pic !… C’est un cap ! … », d’où je sors tout ça ?


Essayant de reprendre mes esprits, je n’ai pas fait attention à Julie qui vient d’entrer dans notre chambre :



Julie se penche, elle m’embrasse sur la joue en riant :