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n° 20771Fiche technique18896 caractères18896
Temps de lecture estimé : 14 mn
11/02/22
Résumé:  Bijou, bijou, te réveille pas surtout… Je ne vais pas faire de bruit, juste un café, c’est tout.
Critères:  f fh amour nopéné
Auteur : Samir Erwan            Envoi mini-message

Concours : C'est la première et la dernière fois
Bijou bijou : prose entre les strophes

La base de cette histoire est ceci :

https://www.youtube.com/watch?v=PyOdhuYgle0

Il est toujours bien de réécouter Bashung.


« Il faut prolonger les belles chansons.

C’est un petit signe d’éternité. »

A.Bashung



Bijou, bijou, te réveille pas surtout… Je ne vais pas faire de bruit, juste un café, c’est tout. Je marche vers la cuisine, tente de faire attention au parquet. Je sais que dans le couloir, entre la chambre et les chiottes, des lattes peuvent craquer. Les orteils crispés, les chevilles arquées, j’avance doucement, prêt à tout grincement. La lumière du matin s’infiltre à travers les stores. Je porte mes vêtements – jeans et chemise – sous le bras en retenant le cliquetis de ma ceinture. Me retourne vers le lit : Bijou dort sur le ventre, ses cheveux roux dispersés sur l’oreiller, le visage tourné vers la fenêtre. Elle ne peut me voir, elle dort encore. Les draps du lit sont repliés sur son bassin, me laissant voir son dos musclé, la fine ligne de sa colonne vertébrale, ses omoplates. Sa peau semble douce. Je peux plus rester ici, j’dormirai j’sais pas où.

Toujours nu, je laisse ma chemise sur une chaise de la table de la cuisine, et enfile mon pantalon. Je ne sais pas où est mon caleçon, tant pis. Je dévisse la cafetière italienne sans bruit, la remplit d’eau, ajoute le café moulu, allume le feu. La chaleur se répand et j’attends, regardant par la fenêtre. Le jour se lève sur une nouvelle vie. Le jour se lève sur notre ruelle, à Bijou et à moi, où les chats vivent des aventures, où les poubelles attendent d’être ramassées, où le linge séché n’est pas rentré et pends toujours mollement.

Bijou, bijou, le temps ça pourrit tout. Elle et moi nous connaissons depuis que nous sommes enfants. Nous étions voisins et quand nous n’étions pas dans la même classe à l’école élémentaire, nous courions ensemble dans les ruelles, à sauter dans les flaques d’eau, à soigner les oiseaux, à se balancer sur un vieux pneu que son père avait accroché sous la galerie. Nous nous étions donné nos premiers baisers sur la joue, rigolions gênés de nos initiatives, continuions à jouer à la marelle, au ballon, à faire du vélo. Bijou était ma meilleure amie, à tel point que mes camarades de foot se moquaient de moi : « Tu joues avec une fille ! » Je m’en fichais, je retrouvais Bijou sur son lit de préadolescente, le soir, à feuilleter des bandes dessinées ou à écouter de vieux Hitchcock.



La déco de sa chambre a évolué avec les années : les affiches de pouliches roses ont été retirées pour les posters des Spices Girls, les couleurs vives se sont assombries par la suite, Kurt Cobain est arrivé avec sa guitare et son drame. Nous fredonnions Rape me sans arrière-pensée, et Where did you sleep last night ? en ne comprenant rien de l’anglais. Nous ne regardions plus de vieux Hitchcock ni ne feuilletions plus de comic : nous roulions des joints en écoutant Jimi Hendrix tandis que le père de Bijou cognait souvent à la porte verrouillée de sa chambre en nous demandant ce que nous faisions. Nous pouffions de rire en lui faisant un doigt d’honneur qu’il ne voyait pas.

Je jouais de la guitare doucement tandis qu’elle étudiait. Je lui faisais répéter des textes de théâtre. Tout le monde au lycée croyait que nous étions ensemble. Bijou et moi ne nous embrassions ni ne nous caressions, elle avait ses aventures de seize-dix-huit ans, j’avais les miennes. Nous vivions une complicité sans masque. Nous étions nos confidents et n’étions jamais dans une grande pièce de théâtre, à faire semblant d’être heureux. D’ailleurs, Bijou l’était, heureuse, en accomplissant son rêve de suivre des cours d’art dramatique, rendue à l’université.

La vie a fait que Bijou et moi nous sommes éloignés. Je suis parti en voyage avec un camarade, avons pris des trains à travers les plaines, on m’a vu dans le Vercors puis à Java avant de voyager en solitaire. Sept ans. À travailler au noir un peu partout, à voler des amphores, à me faire un petit pécule qui fondait rapidement avant de repartir sur les routes. J’ai fait des choses pas nettes, j’ai dû fuir quelques endroits, me poser à d’autres. J’ai fait des rencontres, me suis forgé un caractère. J’ai fait l’aventurier, car je n’avais rien à prouver. Et quand je retournais mes poches, elles étaient toujours vides, je jouais alors de la guitare dans le métro de New York, ou de Londres.

Durant ce temps de liberté sans véritable but, à vivre quelques fois comme un pacha dans des berlines et d’autres fois comme un manant en évitant les péages, j’écrivais à Bijou de longues lettres manuscrites. Si je restais longtemps à un endroit, je lui indiquais l’adresse où elle pouvait me répondre – si elle en avait envie – et sa calligraphie m’apportait un baume au cœur. Elle me racontait sa vie quotidienne, ses amours plus ou moins réussis, ses petits boulots de serveuse et ses auditions de théâtre, ses stress, ses angoisses et son succès sur les planches : « J’aimerais que tu sois là ». Son père est décédé et je n’ai pu la rejoindre pour les funérailles, sans le sou, et trop loin pour y être à temps. Je la savais toujours aimante, toujours là, toujours active dans le théâtre, heureuse et curieuse de mes aventures.

Puis, la guitare au dos, mes pas m’ont ramené à la maison. Revenir d’exil comporte des risques, redécouvrir la ville aussi : danger d’être déçu, de n’être plus accepté, de ne pas retrouver ses vieux amis. Mais dans ma ruelle d’enfance, le linge attend toujours d’être dépendu, les chats vivent toujours leurs aventures et rien n’a changé. Surtout, Bijou n’a pas déménagé et je lui ai fait part de mon retour, par téléphone. Elle a exprimé sa joie en hurlant comme Janet et m’a demandé de passer chez elle :



Bijou m’a sauté dans les bras à mon arrivée, ses cheveux roux partout autour de moi. Elle a fait des pâtes et nos discussions se sont envolées, comme si je n’étais jamais parti en voyage. Elle m’a montré la chambre qu’elle avait préparée pour moi et m’a donné quelques règles, toutes simples :



J’ai acquiescé, suffisait que je trouve un boulot pour payer les charges. Nous avons donc commencé à habiter ensemble, en colocation. Bijou était active, en travaillant dans un restaurant les week-ends, évoluant dans une troupe de théâtre la semaine. Elle avait des répétitions, des cours privés, des groupes d’amis qu’elle fréquentait. Ceux-ci venaient parfois à la maison : on buvait des coups, on fumait des clopes, on discutait et je sortais ma guitare en fin de soirée pour chanter du répertoire connu ou bien des pièces de mon cru.

Bijou, bijou, te réveille pas surtout… Je vais pas faire de bruit, juste un café, c’est tout. Je peux plus rester ici, j’dormirai j’sais pas où. Le café bout et s’expulse presque en vapeur. J’y jette un œil, attendons encore un peu, ce n’est pas terminé et mon regard retourne dans la rue. Le soleil se lève en orange et la ruelle de notre enfance, à Bijou et moi, commence à vivre. Les chats se créent des évènements et les oiseaux s’envolent.

Au bout de la rue, je vois les joyeux drilles mal fagotés du refuge sortir tranquillement, certains harnachés portant tuba ou tambour, d’autres avec des trombones, des clairons, des trompettes. Ils s’installent au coin, tous prêts à débuter le spectacle prévu. Je souris, ils sont là, ils sont fiers, ils célébreront l’arrivée du printemps avec une fanfare digne de ce nom.

C’est justement là, à l’Armée du Salut que j’ai trouvé un boulot. J’ai été y déposer mon CV, j’ai rencontré les responsables sympathiques, j’avais la cause de donner un coup de main aux SDF à cœur, l’organisme m’a recruté dans la foulée comme intervenant. J’étais musicien, ça a joué dans la balance : les gars de la rue voulaient faire un spectacle ! En quelques mois, j’ai gagné leur confiance, je fumais des clopes avec eux, je rigolais des anecdotes, je donnais des conseils informels, je contactais la Sécu ou autres institutions pour que les « gars » récupèrent leurs droits. Et nous organisions le spectacle du printemps, répétant régulièrement. Je me sentais bien dans cet environnement, je puis dire que j’avais trouvé ma branche, je causais aisément avec les publics, sans jugement et avec ingénuité.

Ma vie était belle, oui, j’étais heureux.

Et la cohabitation avec ma meilleure manie, Bijou, était idéale. Nous partagions les courses, nous cuisinions de grands repas, nous rigolions de plusieurs sujets. Je répétais avec elle son théâtre à l’italienne, sans donner le ton, pour apprendre le texte sans se fatiguer. Lorsqu’elle connaissait ses répliques par cœur, je connaissais celle de ses interlocuteurs aussi, et nous pouvions répéter sans texte n’importe où, dans la rue en allant au marché, dans la voiture en allant aux rendez-vous de l’un ou de l’autre, dans la salle de bain. Nous vivions une belle complicité sans prise de tête. Une intimité du quotidien.

Les ch’veux dans l’lavabo et les mégots n’importe où. Et puis tu prends ton bain avec de drôles de joujoux.

Six mois après notre colocation, je suis entré à la maison plus tôt ou plus tard que prévu, je ne sais plus, je ne sais plus. Je ne pensais pas Bijou à la maison, alors je ne me suis pas exclamé : « Salut ! c’est moi ! » en claquant la porte. Habituellement, Bijou venait à ma rencontre avec un : « Salut ! » tout souriant, des fois elle m’enlaçait et me faisait la bise, d’autres fois elle m’avertissait : « N’enlève pas tes chaussures, je t’attendais, on va voir un spectacle ! » et nous partions pour la soirée qui, malgré ma fatigue du boulot, était toujours agréable, divertissante, charmante.

Cet après-midi-là, je suis simplement entré, déposant mon sac au salon, mes clés dans le panier, ne sachant trop comment poursuivre la journée. Je pensais manger des chips et de la mortadelle, allez savoir pourquoi. Allais-je jouer de la guitare, lire un roman ? Je n’avais encore pris aucune décision qu’une chanson s’est mise à se faire entendre dans l’appartement. De la musique douce. Comme une chanson classique. Un chœur de voix, un hautbois soufflant des notes de quatre temps, d’un autre temps. Je me suis avancé, curieux, vers la salle de bain, reconnaissant finalement les accords de la chanson instrumentale Climax 4, d’Alain Bashung… Bijou et moi avions fumé bien des joints, tout jeunes, en écoutant cet album, Climax… et les mots qui me sont venus en tête, quand j’ai vu ce qui se passait par la porte ouverte de la salle de bain, sont : « Ça me sidère, ça me scie, ça me scie, ça me scie… »

Bijou.

Bijou, telle que je l’avais jamais vu. Nue.

Bijou.

Son corps est mince, presque maigre. Elle est fine, dure, musclée. Elle a des seins bombés par contre, pointus. Je ne l’avais jamais vu nue. Je ne l’avais jamais vu sexuée. Bijou était une amie, une complice. Mais là, sidéré, scié, je la voyais se donner du plaisir. Allongée dans le bain, les yeux clos, la bouche ouverte, la tête renversée, ses cheveux roux étalés derrière elle, des mouvements de va-et-vient sous l’eau. Des gémissements, des dents serrées, de l’accélération et puis une décision soudaine, rapide. Bijou s’est levée, son corps tout doux ruisselant d’eau : dans sa main, un pénis à ventouse, assez gros, qu’elle a fixé d’une main experte sur le rebord de la baignoire qu’elle a rapidement enjambé. Je la voyais de dos, ses fesses, ses muscles, ses cheveux mouillés. Elle s’est empalée doucement, assurément, elle est habituée. Bijou a remué son corps sur cet objet phallique collé au bain, d’avant à l’arrière, de bas en haut, de gauche à droite, elle connaissait où se cachait son plaisir, car j’entendais monter sa jouissance, son rythme accéléré, sa respiration saccadée et moi, je me touchais l’entrejambe, complètement hypnotisé, excité, tenté de la rejoindre, de lui sauter dessus, de remplacer son drôle de joujou. Bijou a hurlé au climax, je me suis pincé le pénis, me suis mordu les lèvres. Et son corps s’est enfin apaisé, elle s’est décontractée, Bijou s’est extraite de son objet, s’est tournée vers moi, et s’est immobilisée, mystifiée. Moi, muet.



J’ai hoché la tête.



J’ai de nouveau hoché la tête. Puis j’ai quitté l’encadrement de la porte. Me suis assis à la table de cuisine, une bière à la main. Bijou est venue me rejoindre, s’est servie elle aussi dans le frigo, et nous sommes restés silencieux quelques secondes. C’est moi qui ai commencé :



Nous nous sommes tus. Elle, la main dans ses cheveux, le coude sur la table, le regard dans le vague, gênée ou malheureuse ? Je ne savais pas, j’ai posé la question :



Silence encore. Quelques gorgées. Je la regardais, mais ne disais rien. Elle a pris une respiration puis s’est mise à raconter, que Luc, son copain, n’était pas si sympa finalement, qu’elle se demandait si elle ne vivait pas une de ces relations toxiques parce qu’il peut être jaloux, exigeant, dominateur quelques fois, alors que bien souvent, au théâtre entre autres, il est si gentil. Bijou se demandait si elle l’aimait encore, si elle ne devait pas le quitter, mais qu’elle avait besoin de lui, un peu, de son sexe, de toutes ces nuits où il l’a faite jouir, il est bon au lit, il l’est oui, me fait découvrir beaucoup de choses, mais, il est si con !



Nos yeux dans nos yeux, comme un tunnel profond qui s’étendait au fond de chacun et nous réunissait, Bijou et moi, complice pour la vie : elle venait de se livrer, ses angoisses amoureuses, sa vie sexuelle, comme lorsque nous avions seize ans. Nous avons continué à discuter longtemps dans cette cuisine ce soir-là.

Cette même cuisine où ce matin, enfin le café est prêt. Je ferme le gaz et verse le café fumant dans une tasse, sans faire de bruit, dans la pénombre du matin. Bijou, bijou. Y’a des feux rouges partout. Puis au coin de la rue, l’armée du salut qui joue. À ma montre y’a plus de chaîne. À mes cols d’chemise plus de baleine. Dehors, mes copains ont mis leurs instruments aux lèvres et se sont mis à jouer pour célébrer le printemps. La gorgée de café me fait du bien, me réchauffe le corps, je me demande bien ce que je vais faire de ma vie : où est-ce que je vais rester ? Je n’ai jamais renouvelé ma garde-robe et toutes mes chemises sont fatiguées, usées. Comme si j’habillais un clochard.

Bijou, bijou. Pense à tes rendez-vous. Rappeler le gynéco, passer à la banque prendre des sous. Trouver quelqu’un d’autre, moi j’mets les bouts. Je connais tout de la vie de Bijou. Nous nous disons tout. Je sais qu’elle croit que Luc lui a donné une MST, je sais qu’elle veut moins utiliser sa carte bleue, payer plus souvent cash, car elle souhaite être moins suivie par les banques, le gouvernement, tout ça. Sans être paranoïaque, Bijou elle seulement prudente. Je sais tout d’elle, comment elle réfléchit, ses aspirations, ses intuitions, comment elle agit…

Mais c’est fini et j’en suis désolé.

Bijou, bijou.

J’pourrai pas t’dire au revoir c’matin j’ai pas le bon bout. Je suis encore tout retourné de la veille. Elle pourra toujours me surprendre, en fait. Mais ce matin, je finis mon café et je file. C’est tout. Dans ma rétine est inscrite une image, une suite d’images, une kyrielle d’émotions qui m’incite à rendre décision. Je termine le café, regarde dehors, encore, et me perds.

Putain ce que t’as été belle, quand tu t’es mis à genoux. Je ne m’y attendais pas. Hier soir. Nous sommes rentrés des courses, ensemble, nous racontant nos journées, rigolant des anecdotes de l’un, philosophant sur la réflexion de l’autre. Nous avions prévu passer la soirée ensemble, à nous concocter des plats sophistiqués qui pouvaient être soit complètement ratés, soit parfaitement réussis, à boire du vin, à discuter encore et encore sans être revenu sur l’épisode de la salle de bain.

C’est ce que nous avons fait, tout en improvisant le plat, car au final, il nous manquait des ingrédients. La gestion de la cuisine, nous la partagions, la vaisselle aussi, tout était propre ! Nous faisions des pas de danse entre le comptoir et le four, riant des regards étranges que le chat nous lançait, tout en discutant de pièces de théâtre, de musique ou de social, puis mettant une pincée de sel en fin de cuisson. Nous avons causé tout le long du repas, avons ouvert une autre bouteille, nous sommes retrouvés au salon, les cendriers pleins, à déguster le vin rouge et le chocolat noir. Bijou a dit mon nom :



Elle m’a dit avoir rompu avec Luc, qu’elle se sentait soulagée, elle se demandait si elle n’avait pas raté quelque chose depuis qu’elle était avec lui, trop de questions ! Mais avec moi, ça allait de soi, et… elle a redit mon nom… tu sais… depuis que tu m’as vu, dans la salle de bain… je, je pense à toi…



J’ai pensé : p’tain qu’elle est belle… J’ai joui dans sa bouche. Je l’avais avertie. Elle avait grommelé, continué, je me suis lâché, les orteils crispés, la vue de toute beauté, l’énergie vidée. Bijou m’a souri, est venue se coller à moi :



J’ai acquiescé. Nous sommes déshabillés. Nous sommes endormis. Me suis levé au matin songeant être reposé. Tant de nuits, tant de nuits n’ai-je jamais aussi bien dormi ? Mais à voir le corps, presque nue, de Bijou à mes côtés a créé un malaise : c’est ma meilleure amie, c’est ma seule !

Bijou, bijou, j’ai fini le café, tu ne m’as pas entendu, j’enfile mes godasses, prends mon manteau. J’dormirai chez pas où, mais je n’ai pas le bon bout, je dois quitter la maison, tu devras trouver quelqu’un d’autre pour le loyer, allez, je file !

J’ouvre la porte. L’air du matin est frais, j’entends la musique de l’Armée du Salut, mais aussi, mon nom, chuchoté. Je me retourne. Bijou est là, presque nue, et me regarde, les yeux curieux et merveilleux, mirifiques :



Je ne lui réponds pas, reviens sur mes pas, la prends dans mes bras. Bijou, bijou, c’est la première et dernière fois que je te quitte.