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n° 20772Fiche technique19120 caractères19120
Temps de lecture estimé : 11 mn
11/02/22
Résumé:  À son tour, Éric raconte la suite de leurs aventures.
Critères:  fh 2couples candaul bateau cérébral voir nudisme massage -libercoup
Auteur : Ericcontact            Envoi mini-message

Série : Les nouveaux infidèles

Chapitre 03 / 04
Rupture(s)

NDLA : Cette histoire est la suite de la série « Infidèle(s) » mais elle peut très bien se lire indépendamment. Vous faites un peu ce que vous voulez. Mais quand même… moi, si j’étais vous, j’irais jeter un œil aux débuts de leur(s) histoire(s) ;-)



Résumé de l’épisode précédent  :

Une nouvelle vie pour nos deux amants.








Pour mon propre plaisir également, la surprise que j’avais organisée pour Audrey m’était revenue en pleine poire. J’adore ces petits coups de Karma dans la vie. Un proverbe yiddish dit : L’homme prévoit, Dieu rit… Je ne crois pas en Dieu, mais il doit bien se marrer quand même, là.


Ça faisait presque trois semaines que je connaissais Audrey. Parfois, vous passez des années à essayer de comprendre quelque chose à la vie, et à un autre moment, tout est simple, limpide, et sans aucune question sous-jacente.


Est-ce que je suis amoureux d’une femme rencontrée il y a 19 jours ? Oui, indéniablement.

Est-ce que je sais si elle sera encore amoureuse de moi demain ? Non. Seul aujourd’hui m’importe. Et tant que je la vois sourire, c’est qu’elle est encore juste à côté de moi.


C’est dans ses pensées pseudo-introspectives que je me réveille. J’ai encore les yeux fermés, le parfum de sa peau dans ma bouche, et la musique de ses gémissements de plaisir dans la tête.


Il y a quelques heures, il faisait encore nuit et Jamee était sorti en catimini de l’autre chambre, puis de la suite en me faisant un signe de la main comme quoi on se téléphonait. Puis un baiser, pour moi, en soufflant sur sa paume. Ce gars était sympa et simple, le genre de personne rare de nos jours, tout comme Richard d’ailleurs. Cette journée avait été si riche en découvertes. Et des tas d’images me revenaient en mémoire, toujours avec cette même et excitante musique de fond.


Sauf que cette musique n’est pas dans mon esprit.

Et quand je tourne la tête en ouvrant un peu plus les yeux, je constate que je suis seul dans le grand lit, et que la fameuse musique est celle des soupirs de plaisir d’Audrey dans la chambre d’à côté.


Je n’ai jamais été jaloux. En fait, pour être précis, je ne suis pas un mauvais jaloux. Je ressens cette piqûre comme n’importe quel autre être humain, celle qui vous éperonne quand par exemple quelqu’un vous prend la vedette à un dîner, à plus de succès ou d’argent, ou bien séduit autrement que vous. La jalousie est naturelle et titille le désir, provoquant souvent une colère frustrante chez la plupart des gens. Mais si on la fait tourner un peu sur elle-même, qu’on la laisse s’apaiser en continuant d’exister, rouler sur la langue comme on le ferait d’un vin, alors la jalousie aiguillonne l’envie comme un piment, vous brûlant certes un peu ou beaucoup, mais en décuplant les goûts, les sensations, et parfois même les sentiments.


Et au moment où je m’assois dans le grand lit en tendant l’oreille, tout en moi est décuplé.

La voix d’Audrey ne prête à aucune confusion, tout autant que les claquements charnels qui la rythment.

Je me lève et m’approche de la porte laissée entrouverte, probablement intentionnellement. La vue est saisissante à travers les quelques centimètres de l’ouverture. Audrey à quatre pattes et Richard derrière elle, dos à moi, la pilonnant brutalement en l’agrippant par les fesses. Bizarrement, ce sont ces mêmes mains qui me sautent aux yeux en premier. Il plante ses doigts dans les deux fesses charnues et tire fort vers lui à chaque coup de reins. Entre ses cuisses velues, ses couilles balancent et frappent la vulve trempée quand le pieu énorme et épais la pourfend.

Dans le miroir du placard, le reflet du visage et de la bouche d’Audrey happant l’air à chaque assaut, libérant un « Ahn » guttural et animal enflammant le piment dont je parlais, sur ma langue et dans mon ventre.

Il la baise comme je ne pourrais pas le faire. Et alors ?

Peu importe, je ne suis pas lui et nous n’avons pas, Audrey et moi, leur histoire commune.

Je n’ai pas sa bite ni sa carrure, et je m’en fous. Ce qui importe c’est qu’elle l’a rejoint sans se demander quoi que ce soit, parce qu’elle se sentait libre avec moi de le faire. Offrir la jouissance à quelqu’un est facile si on s’applique. Offrir la liberté et l’obtenir en retour n’est pas compliqué non plus, tant qu’on le veut.


Et au moment où elle jouit puissamment sous les derniers coups de piston de son mari, en même temps qu’il se répand en elle dans un râle de satisfaction intense, c’est un sourire tout aussi satisfait que j’arbore, ainsi qu’une sévère érection.



***




Le soir est tombé sur la grande maison en bois où le bateau vient de nous ramener. Après avoir déjeuné avec Jamee et Richard au bord des khlongs de Bangkok, les canaux qui quadrillent la ville, nous nous étions quittés sur l’embarcadère.



Le baiser est suave et délicieux, sensuel et… excité.



Sans pouvoir le cacher, et n’ayant aucune envie de le faire, mon sexe s’éveille à son tour. Audrey pose pouce et index autour de la tige qui se raidit rapidement.



Et dans le bruit du fleuve et de notre avant-dernière soirée en Thaïlande, elle monte doucement sur moi.



***



Un retour de vacances c’est comme une gueule de bois. C’était très bon la veille mais tu ressens sévèrement la différence.


Et après quatorze heures de voyage, quand j’avais déposé Audrey devant chez elle, la pince que j’avais ressentie au cœur était intolérable. Tout comme la sensation de malhonnêteté vis-à-vis de ma femme.


Car oui tout comme Audrey, je suis aussi marié.

Lâche, infidèle, malhonnête, allez-y. Je me suis déjà tout envoyé au moins quelques fois à la figure. Les derniers jours m’ont de toute façon tellement pris par surprise que je n’ai pas l’once d’une queue d’un début d’idée de comment m’en sortir.

Ou si, en fait.

Mais après quinze années de vie commune, comme Audrey d’ailleurs, c’est juste pas facile.

Alors, autant le faire. Ce que j’avais commencé déjà, puisque quand j’avais emmené Audrey au bout du monde, j’avais simplement dit à ma femme que je partais en vacances quelque temps pour réfléchir à notre avenir, s’il en restait encore un.

Cri, insultes. Je n’ai pas d’excuses, mais elle avait celle de l’alcool. C’est comme ça.

Et après des années à essayer de réparer, parfois il faut savoir comprendre qu’on n’y arrivera pas.



***




Je ne sais pas avec quoi il déjeune le matin, mais il doit y avoir de quoi être testé positif à un contrôle antidopage du tour de France.



On éclate de rire, mais on n’en mène pas large. C’est le 133e endroit que l’on visite en deux mois. Et avec nos budgets de secrétaire de direction et d’agent au sol pour une compagnie aérienne, et bien Aix-en-Provence c’est comme Paris : appartement, maison, garage, plateau à rénover, tout est petit, moche et hors de prix. Et tout ce qui est à moins de trente minutes de nos boulots respectifs nécessiterait soit de braquer une banque soit de tailler des pipes à la chaîne sur un des boulevards de Marseille.


Et comme je sais très bien tirer et Audrey aussi, on avait même fait le plan d’attaque de la BNP de l’angle, un soir après deux bouteilles de Carmenere argentin.


Mon meilleur ami, celui qui m’avait couvert quelque temps pendant notre idylle infidèle était devenu notre proprio puisqu’il nous louait sa chambre d’ami contre le ménage et les courses. Nos deux divorces étaient lancés, celui d’Audrey s’avérerait probablement plus facile que le mien. Mais peu importe, on est deux quadras fous l’un de l’autre dans une chambrette de la taille d’un placard chez un pétomane gay et solitaire. Le bonheur simple.



Je l’enroule dans mes bras et la plaque doucement contre le mur de la ruelle.



Et là, Eureka. Dans ma tête. Le flot.




***



Un autre de mes amis avait dû être mis à contribution mais ça ne lui avait coûté que quelques coups de fil. Et moi ça m’avait coûté quelques cours du soir après le boulot pour passer un des rares permis que je n’avais pas.


Et là, Audrey descend de la voiture puis quelques marches jusqu’au premier ponton d’amarrage.



Le sourire qui éclaire son visage est juste délicieux à contempler.



Elle se retourne et me demande, pragmatique comme toujours :




***




Elle m’arrache littéralement la ceinture, ouvre mon pantalon et me pousse sur le lit. Vaincu, j’abdique au moment où elle quitte son jean et vient s’empaler sur moi.



***




La visite du bateau se termine et on s’installe tous les quatre sur le pont. Juin s’annonçait frais, mais en cette dernière quinzaine le soleil tape fort et le week-end en mer promet d’être agréable. Tout paré de mon nouveau permis que je n’ai pas encore trop mis en œuvre, on est allé faire un tour sur la côte Bleu et on vient de jeter l’ancre à quelques encablures des rochers, dans un très joli coin inaccessible depuis la terre.



La frêle et très jolie Émilie rougit légèrement, Audrey rit et la rousse continue :



[ NDLA : voir la série « Timide(s) » il faut bien que je vous refourgue un autre de mes récits ;-) ]


Je tends un verre de Chablis aux deux naïades qui continuent de discuter en baissant fortement le volume. Et deux bières pour Yann et moi, avec qui on commence à discuter vu que les deux donzelles n’ont visiblement aucune envie de nous inclure.



Il sourit.



Je regarde Yann, sans vouloir être interrogateur. Mais la réponse ne vient pas de lui. Mais de nos deux belles.

En effet, à quelques mètres derrière nous, alors que le soleil est maintenant bien au-dessus du bateau, Audrey et Émi continuent de discuter comme avant. À un détail près : elles sont maintenant allongées sur le ventre et bronzent entièrement nues.



(À suivre…)