n° 20785 | Fiche technique | 22400 caractères | 22400Temps de lecture estimé : 16 mn | 17/02/22 |
Résumé: Quatre épisodes de la vie d’un homme, à lire avec quatre chansonnettes dans la tête | ||||
Critères: fh fffh nostalgie portrait | ||||
Auteur : Roy Suffer (Vieil épicurien) Envoi mini-message |
Concours : C'est la première et la dernière fois |
J’ai voulu mettre dans vos têtes
Quatre petites chansonnettes
Accompagnant quatre historiettes,
Ponctuant la vie imparfaite
D’un être humain toujours en quête
De plaisir, d’amour, de conquêtes.
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Toute première fois, tou-toute première fois-ahhh (Quand Jeanne masse est-ce que Sarah bande ? )
J’étais minot. Et quand je dis minot, ça veut dire tout petit, une crevette de six ans. La rentrée des classes venait de se faire depuis une semaine, le premier octobre comme c’était à l’époque. Car la France était encore essentiellement agricole et on avait besoin de bras. Aussi les vacances d’été commençaient juste avant les moissons et se terminaient juste après les vendanges. J’étais rentré au CP… seulement pour une journée ! Eh ouais, j’avais appris à lire sur le journal, juché sur les genoux de mon grand-père pendant sa lecture quotidienne.
Bien, sauf que je ne savais pas écrire, sinon recopier les gros titres en lettres bâtons au crayon de bois. Je ne vous dis pas la douleur de passer à la sergent-major avec les lignes, les pleins et les déliés ! Vingt et unième sur quarante-huit au premier trimestre, grimace. Neuvième au second, espoir. Premier au troisième, content. Mais pour l’heure, je n’en étais encore qu’à me tartiner les doigts à l’encre violette.
J’avais déjà un copain, Denis, dont le père était serrurier près de chez moi. Nous allions donc à l’école ensemble et sur le chemin, il y avait une boutique, lieu de tous les désirs et de toutes les voluptés. Eh non ! Pas une boutique de dessous féminins qui nous auraient tout au plus fait ricaner. Une boutique de… bonbons ! Il y en avait des tonnes, de toutes les couleurs, rouges, verts, jaunes, marrons, noirs, roses, dans des bocaux, emballés, en vrac, et même, même, des fils pour faire des scoubidous ! Quand la porte s’ouvrait, ça sentait bon le Carambar, le Roudoudou, la réglisse, la menthe, le caramel… Nos glandes salivaires nous en envoyaient de pleines giclées. Et un jour, Denis est entré dans la maison du bonheur. Il a sorti de sa poche une pièce de cinq francs et nous sommes repartis avec cinq caramels à un franc, toutes petites choses carrées avec autant d’emballage que de caramel.
Là, il faut que je précise : je vous parle d’un temps que les moins de soixante ans ne peuvent pas connaître. Le franc en ce temps-là, appelé « ancien franc » par rapport au « nouveau franc » apparu le premier janvier 1960, valait juste 100 fois moins que son successeur. Il faudrait 655,957 anciens francs pour faire un euro ! Ou, pour un euro, on aurait à peu près et en négociant bien 656 caramels à un franc ! Un rêve pour le dentiste !
Mon copain Denis me donna deux caramels et garda les autres pour lui. Ça collait au papier, aux doigts, aux dents, mais quel délice furtif ! En bon camarade, je voulus rendre la politesse à ce copain, passé soudain au grade d’ami. Rentré chez moi, avec dans la bouche ce goût sucré entretenu par des reliquats entre mes quenottes, je dandinais d’un pied sur l’autre, ne sachant comment aborder ma couturière de mère pour obtenir la piécette convoitée. Toujours pressée par une robe à livrer le soir même, elle ne me prêta guère attention. Oui mais je savais où elle rangeait son porte-monnaie : dans son sac à main, et le sac à main dans l’armoire de la chambre du fond. Inutile donc de déranger la cousette affairée, j’allais me servir seul et je le lui dirai quand elle sera plus disponible.
J’ouvris discrètement la porte de l’armoire, de même pour le sac à main. Le porte-monnaie résista plus longtemps car ces deux petites boules frottant l’une contre l’autre résistaient à mes petits doigts. C’est à ce moment que mon paletot devint soudain très étroit. Je me sentis décoller de terre, mes bras et mes jambes battirent l’air et je me retrouvai, manipulé par une grosse paluche, nez à nez avec des sourcils froncés et une tête des mauvais jours. Papa ! Trop occupé, je ne l’avais pas entendu arriver.
J’aurais bien voulu répondre, expliquer que je n’avais pas l’intention de voler car les mots de « petit voleur » me firent plus mal que la plus cruelle des fessées. Mais j’étais étouffé, à la fois par la poigne qui me suspendait et les sanglots qui montaient irrépressiblement.
C’était une de ses expressions, réminiscence de service militaire peut-être, mais surtout parce que dans « matricule » il y a « matri » et… Ma mère accourut, alertée par les vociférations de la grosse voix. Avec sa douceur légendaire, elle me calma, apaisa mon père et écouta mes raisons. Elle m’apprit que prendre sans demander, c’était voler, même si on vous l’aurait volontiers accordé. J’en ai fait un principe pour le reste de ma vie. D’autant que chaque matin, avant de partir à l’école, elle me glissait une pièce de deux francs dans la main, petite rondelle d’aluminium pleine de délicieuses promesses.
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C’est toujours comme ça la première fois. (Quand Lama fâché, Lama cracher ! )
Bal de promo, c’est le grand jour de l’année étudiante. On a un slogan, un credo, un espoir : « au bal, j’emballe ! ». Replaçons-nous dans le contexte : majorité à 21 ans, la pilule on en parlait mais… elle n’était pas « en vente dans tous les monoprix » comme chantait Antoine. Il fallait être majeur, avoir une ordonnance et un accord parental. Aussi les filles, à part un peu de pelotage et quelques baisers profonds, c’était ceinture. Ou alors, comme deux garçons de ma promo, c’était être papa à vingt piges et tout le monde dans la merde. La grande liberté des années soixante-dix en province, pour être honnête, j’ai pas trop vu.
Donc pour ce grand soir, on avait tout bien organisé. Le débat a été rude pour le choix de l’orchestre entre Peter Woodman, bons musicos mais chanteuse pourrie, et Kékett (si si ! ), bon chanteur mais orchestre très amateur. Pour nous départager, un copain nous a emmenés voir son prof de guitare, un pro de la gratte. Le mec nous a dit qu’il avait plein de potes de qualité, souvent prix de conservatoire ou anciens de grands orchestres de variété, et qu’il pouvait nous bâtir un groupe juste pour l’événement, l’occasion de réunir ses vieux copains. Une fille du conservatoire serait la chanteuse du groupe, elle faisait ça de temps en temps pour arrondir ses fins de mois. Le plaisir de jouer ensemble serait leur rémunération, en prenant en charge leurs frais de déplacement et un bon dîner. On a dit banco !
Je craignais un peu qu’on se retrouve à danser sur du Schubert, mais à la répétition on a failli tomber à la renverse. Ce son mes aïeux ! Un pur bonheur. Tous les hits de l’époque repris à la perfection par les huit copains, piano, saxo, trombone, trompette, guitare, basse et batterie, ravis de s’éclater ensemble. Quant à la chanteuse, une mezzo-soprano qui devrait couvrir au moins quatre octaves, elle avait une diction parfaite à la Nicole Croisille. Tous les poils dressés quand elle attaquait « Summertime » !
Y avait du monde, les deux bars tournaient à plein, on serait largement dans nos frais. Ce que nous craignions le plus, c’était la seconde partie de soirée, quand les carabins allaient se pointer. Ils arrivaient toujours tard, ayant écumé les troquets de la ville, et étaient en général bourrés et incontrôlables. L’an passé, ça c’était terminé en bagarre générale. Mais ils avaient du pognon et buvaient sec, des bons clients malgré tout. Cette année-là, ils se sont montrés peu nombreux et plus discrets.
C’est comme ça qu’elle est apparue sur la piste, me provocant une réaction à la Tex Avery, yeux exorbités et langue pendante. Elle se trémoussait sur un jerk, robe blanche au bustier drapé croisé sur des seins… taille fine ceinte de rouge et jupe corolle oscillant par des hanches et un popotin respectables, découvrant parfois des jambes fuselées. Escarpins rouges hauts comme ça, visage d’ange, cheveux tirés sur un chignon vertical lui conférant un profil à la Néfertiti. J’ai plaqué les potes en leur disant :
J’ai foncé sur la piste, j’ai joué des coudes pour jerker face à elle. Quand les rocks sont arrivés, je lui ai tendu la main, elle y a posé la sienne avec un léger sourire. Je n’étais pas un grand danseur, juste un partenaire pour la mettre en valeur, la faire tourner, virevolter, parfois oser un renversement dorsal quand nous avions assez de place. Quel corps puissant et agile ! J’étais fasciné. Au quatrième, elle était en nage et essoufflée. Je lui proposai une coupe, elle accepta. On passa aux slows et elle m’entraîna de nouveau sur la piste. Délice et délire absolu de tenir cette beauté serrée contre moi. J’avais la trique des grands jours, bien calée contre son petit ventre. Joue contre joue, elle murmura dans mon oreille :
Mes affaires étaient en bonne voie. Elle me parla un peu d’elle, fille de toubib habitant le centre-ville, elle-même étudiante en médecine et en stage aux urgences de l’hosto. Nous avons terminé la longue série de slows collés l’un à l’autre. Le final s’est annoncé, une sorte de medley plutôt jazzy. Le pianiste avait déshabillé le piano et était parti en plein délire musical, les autres le suivaient. Génial ! Génial, mais nous avions mieux à faire. Je lui proposai de visiter une chambre de cité U, à mon grand étonnement elle accepta. Nous voilà dans ma chambrette de neuf mètres-carrés.
On l’a bu, mes mains étaient moites et ma tasse tremblait. Avec un incroyable naturel, elle s’est ensuite dépouillée de sa robe, de ses dessous, a tout rangé soigneusement sur l’unique chaise et s’est étendue sur le lit. J’ai massacré deux boutons de chemise pour me mettre à l’unisson et la rejoindre. Angoisse du premier saut en parachute, maladresse du débutant, ahurissement devant ce corps sublime… Sa bouche, ses seins, trop vite, trop mal. Et vite ma queue sur-dilatée dans cet antre humide et chaud. Elle tenta de me contrôler, de me ralentir en m’entourant de ses bras et de ses jambes, en me plantant ses talons dans les fesses. Mais j’étais ailleurs, tutoyant les comètes, et je prenais cela pour une incitation à aller plus vite, plus fort, plus loin. Enfin le voile du grand mystère se déchirait. J’ai fait le lapin comme un forcené jusqu’à l’explosion qui m’a dévasté le corps et la tête.
Elle m’a basculé sur le dos et s’est mise à me pomper avec dextérité et application. Quand l’organe eut repris la taille et la fermeté désirée, elle m’a enfourché et s’est payé un long tour de manège, parfois au trot, parfois au galop. J’essayais de maîtriser ses seins qui tressautaient devant moi, d’en gober un de temps en temps, jusqu’à ce qu’elle tétanise à son tour et s’effondre sur moi. À moi d’être frustré, je n’avais pas suivi. Il fallait donc recommencer. Elle m’offrit sa croupe somptueuse, et là nous parvînmes enfin à nous accorder pour exploser ensemble.
Retombé sur le lit, les yeux dans le vague, je ne repris réellement conscience que lorsqu’elle ressortit de l’étroit cabinet de toilette et se rhabilla avec soin.
La porte se referma discrètement, j’étais encore dans l’état second de l’improbable extase que je venais de vivre. Je ne sais pas si elle s’en est doutée, mais je venais de l’avoir ma première fois. Enfin, je n’étais plus puceau, et de quelle manière, avec quelle beauté. À l’évidence, je ne connaîtrai plus jamais cette sensation unique, inouïe, indescriptible. D’autant moins que je ne l’ai jamais revue, malgré tous mes efforts. J’ai même réussi à me faire un copain à la fac de médecine.
Ce sera aussi la dernière fois que je demanderai de ses nouvelles.
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Il était un soir, il était une fois, quelques femmes et moi. (C’est normal, c’est le (camembert) normand ! )
Oui, c’était un soir, en rentrant de boulot, bien crevé comme souvent. Béa avait l’air remontée comme la pendule de Big Ben. Méfiance. D’un air détaché elle me dit d’une voix persifleuse :
(boule dans la gorge)
(mes mains deviennent moites)
Elle est partie en claquant la porte. Celles des placards, des armoires, des meubles de salle de bain étaient grandes ouvertes, tous vidés de ses affaires. Je ne sais pas comment elle a pu loger tout ça dans sa petite voiture, rien que le maquillage et les produits de beauté devaient remplir le coffre. Grosse boule à l’estomac, grand vide autour de moi, et la nature a horreur du vide, surtout la mienne. Une chose est sûre, ce n’est pas Arlette qui le comblera.
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Buvons encore une dernière fois, ça m’fait d’la peine mais il faut que je m’en aille. (All right, man ! )
C’est moche cet endroit. C’est moche parce que ça se veut joli, chaleureux, et que ça ne l’est pas, c’est froid. Ça ressemble presque à un amphi de fac, en plus petit. Ils sont venus, ils sont tous là, même ceux du sud, de Normandie et puis d’ailleurs, de la région surtout. Là, au milieu, il y a mes enfants avec leur mère et mes petits enfants. Mais pourquoi ont-ils amené ces pauvres gamins ? Ils ne savent pas trop quoi penser ni quoi faire, ces mômes. Sûrement une idée de mon ex, elle fonctionnait par obsessions. Période bio, période marche, période natation, période yoga, période végétarienne, période végane… Là j’ai dit stop, on arrête les conneries, moi j’ai faim ! On a divorcé. Après tout, elle a peut-être eu raison pour les petiots, ça fait partie de l’apprentissage de la vie.
Et Denis, mon ami d’enfance, salut à toi camarade. En te voyant, le goût lointain des caramels à un franc me revient, puis celui plus proche des innombrables whiskys qu’on a bus ensemble. Tu es venu avec ta petite femme, rencontrée au lycée il y a… Oh là-là ! Je ne sais plus… Elle était plutôt mignonne à cette époque, un peu petite mais un joli minois. Quand on voit ce qu’elle est devenue, une bonbonne sur pattes. Finalement, j’ai bien fait de changer de femme plusieurs fois.
Oh, mais c’est qu’elle a fait le déplacement aussi, cette garce de Béatrice qui m’a laissé tomber comme une vieille chaussette. Elle n’a pas rajeuni. Replâtrée comme une momie, elle ne risque pas de montrer ses rides ni de verser une larme, l’enduit se ferait la malle. Mais elle a beau faire, la peau du cou et celle des mains la trahissent, et on voit bien que ses gros nichons sont maintenant plus près du nombril que des épaules. Pourtant je suis sûr qu’ils sont sévèrement sanglés. Ça ne doit pas être folichon au réveil. Encore une bonne raison d’avoir divorcé. Ah, elle est venue avec son second mari. Dire que ce connard habitait au coin de la rue. Si ça se trouve, elle m’a fait tout un cinéma sur mon infidélité juste pour divorcer, et elle s’envoyait en l’air avec lui depuis des mois. Je m’en moque, je ne la regrette pas.
Car tu es là, ma grande, longue et fine, encore plus mince dans ces vêtements noirs de circonstance. J’aime bien ton bibi à voilette et le nylon noir va superbement à tes longues jambes. J’espère que ce sont des bas et que tu portes un de ces strings coquins que je t’ai offerts. Toi tu es facile à vivre, tu aimes tout, tu dis ce que tu penses et tu fais ce que tu dis. Tu aimes les caresses, l’amour, la tendresse. C’est merveilleux de finir sa vie avec un être dont on est toujours éperdument amoureux. J’espère que tu trouveras celui qui t’emmènera, toi aussi, jusqu’au bout de l’aventure, un type bien qui te fera encore grimper aux rideaux. Tu le mérites.
Il y en a d’autres que j’ai du mal à reconnaître, d’anciens collègues, des voisins, des gens qui se sentent obligés. Ah si, j’aperçois Arlette, l’ancienne copine de Béatrice qui avait été le prétexte à notre divorce. Ma foi, elle est encore appétissante, comme quoi je n’avais pas si mauvais goût. Et puis elle n’est pas en noir, elle. Juste un blazer bleu marine sur une petite robe claire. Pas mal. Oh ! Mes anciennes secrétaires, enfin juste deux, de deux boîtes différentes, Sabine au gros postérieur très bas et l’opposée, Véronique, au buste court et aux jambes interminables. L’énorme cul de Sabine me fascinait et le posséder m’offrait des délices incommensurables. Quant à Véronique, sa longueur de jambes rendait faciles les rapports debout, rapides, furtifs et incognitos dans les locaux de travail. C’est quasiment la revue des filles que j’ai sautées, ou aimées, ou les deux. Ça me rappelle « L’homme qui aimait les femmes », avec Charles Denner…
Bon, c’est pas tout ça, mais le guignol de service a fini ses simagrées. C’est fou comme les gens qui partent possèdent toutes les qualités. Les cimetières sont peuplés de gens irremplaçables, c’est bien connu. Maintenant, on va boire un coup, à ma santé et à ma demande. J’ai laissé une lettre à mes enfants, et ils font le nécessaire. Ils installent sur une table une trentaine de petits verres et ils servent à chacun une rasade de mon whisky préféré. Espérons que ça mette un peu d’ambiance. Ah oui, ça peut faire tousser les dames, ce n’est pas franchement du petit lait ce single malt de l’île de Sky. La sono crache des chansons de Graeme Allwright qui vont bien, « Jolie bouteille », « De passage », « Buvons encore », et… STOP ! Ça suffit. Maintenant je vais me retirer sur la pointe des rails, derrière le rideau dissimulant pudiquement la réalité. Ciao la compagnie !
J’aurais presque les boules. C’est la première et forcément la dernière fois que je vais plonger la tête la première dans un four crématoire. J’ai choisi ça plutôt que les nécrophages et les asticots. Et puis c’est plus pratique pour voyager. Parce que dans la même lettre, j’ai demandé à mes enfants de disperser mes cendres dans un coin de montagne que j’aime bien. Juste pour les faire chier ? Mais non, juste pour les obliger à y retourner ensemble au moins une fois, là où nous étions allés tous les trois quand j’ai divorcé d’avec leur mère. Ils en avaient gardé un merveilleux souvenir mais la vie… les études, le boulot, les conjoints, les mômes… Du coup ils n’y sont jamais retournés, ni ensemble, ni séparément. Ça leur fera des vacances !
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