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Temps de lecture estimé : 22 mn
26/03/22
Résumé:  Le mari entre fantasme, jalousie et amour, décide de mettre en contact les deux amoureux en sa présence.
Critères:  fhh extracon candaul collègues caférestau amour jalousie cérébral voir hmast confession -couplea3 -candaul
Auteur : morisse.pol75      Envoi mini-message

Série : Chantal amoureuse

Chapitre 02 / 02
Le dénouement

Résumé de l’épisode précédent :

Le mari de Chantal découvre très vite son besoin de montrer sa femme dont il est très amoureux et subjugué par sa beauté. Il multiplie photos et films de son égérie mais reste frustré de ne pas l’exhiber, et plus peut-être, à un « spectateur ».

Il découvre un jour que Chantal s’est éprise d’une jeune collègue de lycée qu’elle invite à dîner un soir. Le mari comprend que ce jeune homme va lui permettre d’assouvir ses fantasmes, sans réaliser que la situation est dangereuse et peut lui échapper








À partir de ce jour, la jalousie allait prendre le pas sur mon excitation alimentée jusqu’alors par mon fantasme. Je supposais, assuré par une certitude aveugle, que je ne perdrais pas Chantal à cause du sexe mais peut-être à cause du cœur. Quoique…


La jalousie, et c’est une surprise pour personne, est un bien triste sentiment. Cependant, j’étais devenu accroc aux sensations initiées par cette soirée et à leurs dommages collatéraux. Ainsi, très vite je compris que la jalousie qui me faisait souffrir accompagnait mes masturbations et en décuplait les plaisirs. Il y avait confusion dans les sollicitations de ma libido.

Parfois, au souvenir de certaines images, pris d’une érection spontanée que je ne pouvais contenir, je finissais par me branler, jusqu’à éjaculer. Seul, sans Chantal qui était devenue une icône, sorte de représentation imaginaire suggérée par mon cerveau déglingué et destinée à mes plaisirs solitaires. Pas seulement imaginaire d’ailleurs, car Chantal était quotidiennement bien présente à mes côtés.

Je devenais dingue ! Je pensais bien évidemment à une relation sado-maso perverse. Contrairement au candauliste, je n’avais pas besoin de voir : seulement imaginer et angoisser. Par ailleurs, je culpabilisais devant mon comportement ce soir-là. Aveuglé par ma pulsion, j’utilisais l’être aimé, digne de respect et d’amour pour satisfaire un fantasme pas très conventionnel. Et surtout pour elle.


Troublante, la situation se devait évidemment d’évoluer. Fantasmes, jalousie et sentiments ne font pas bon ménage… à trois !



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On le sait bien, la jalousie s’alimente du doute. Je me suis mis à épier ses gestes, ses paroles, ses silences. Tout alors portait à croire qu’elle me mentait, m’abandonnait. Ce sentiment purement égoïste et égocentrique ne laissait aucune place à mon amour et encore moins à ses propres sentiments à mon égard. Nos relations étaient bien entendu tendues. Si je trouvais deux tasses à café sales dans l’évier, ou remarquais que le niveau de vin dans la bouteille baissait trop vite ou encore que le dessus de lit était fripé, j’imaginais qu’elle avait reçu son amant en mon absence.


J’avais peur qu’elle s’en aille, peu m’importait ses sentiments. Moi seul comptais et je me sentais humilié de m’abaisser à de tels ressentiments peu honorables. Mais je n’y pouvais rien, même si je luttais, mes pulsions et ma jalousie étaient irrépressibles. Notre couple battait de l’aile comme on dit communément.


Une nuit, comme j’ai été pris d’une angoisse de la voir partir, je me suis allongé sur la moquette contre le lit de son côté, là où elle dormait ! Comme un chien, j’y suis resté jusqu’au petit matin de peur qu’elle ne parte pendant mon sommeil. Je devenais vraiment parano. Une autre fois, dans un demi-sommeil, j’entreprends de lui toucher un sein, tendrement. Je me blottis contre elle, j’écoute sa respiration régulière, profonde. Puis je descends vers son ventre, ses cuisses. Soudain, je sens sa main qui repousse la mienne alors qu’elle se retourne en chien de fusil pour m’opposer son cul ! Dormait-elle ? Rêvait-elle de lui ?



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Les jours passent et confirment mes doutes. Je voyais bien Chantal agacée par mes questions, mes regards qui épiaient ses réactions, mes soupçons pas clairement exprimés. Mais petit à petit, j’en apprenais plus sur ses sentiments pour David. Ainsi, un soir elle me dit qu’avant de l’inviter, David lui avait fait la confession de son attirance pour elle, à mi-mots puis clairement. Elle n’avait, bien sûr, pas répondu. Plus tard, elle évoque une lettre d’amour.


En me distillant la vérité, goutte à goutte, elle prenait le contre-pied de mes soupçons. Je devenais fou ! Mais l’important pour moi était qu’elle reconnaissait petit à petit m’avoir caché ses sentiments pour David. Prise de remords autant pour moi que pour son soupirant, elle l’aurait invité ce soir-là pour se déculpabiliser.


Apprendre ses mensonges par omission était pour moi un élément nouveau, comme de s’être laissé aller à répondre, à mon insu, à une proposition de flirt. Je ne l’avais jamais surprise auparavant à me mentir. Désormais, je pouvais douter de tout. Et moi, en plein dans mes délires, je n’avais pas vraiment réalisé que pour moi, l’exhiber à David était dicté essentiellement par mon fantasme, alors que pour elle, seuls ses sentiments étaient impliqués dans ce jeu de dupes.


Et puis un soir, énervée par mes questions, elle finit par m’avouer, provocante, qu’ils avaient échangé un baiser. Surpris par ce nouvel aveu, je reste scotché devant elle, les bras ballants, incapable de réagir, les yeux fixés à son regard. Tout s’écroule pour moi, ma femme me trompe ! Je suis terrassé de douleur quand brusquement, je me rends compte que je suis pris d’une érection spontanée ! Incompréhensible, violente, incontrôlable malgré l’humiliation de la situation. Et juste devant elle alors qu’elle vient de m’assener un coup mortel. Retrouvant mes esprits, je l’interroge, la submerge de questions qu’elle élude sans aucun ménagement. Elle me répète qu’elle m’aime et que je suis ridicule d’être jaloux… et que c’est un vilain sentiment !


Alors, même abattu, je la prends dans mes bras, on échange un baiser passionné et je lui fais l’amour comme un fou, avec frénésie dans un déraisonnement débile, pour me rassurer et me prouver qu’elle m’aime encore. Elle s’abandonne, c’est vrai, mais je sens qu’elle n’est plus la même. Il est entre nous.


Je me devais de réagir : c’était moi qui avais initié en partie cette folie destructrice de notre couple, c’était à moi de nous en extraire.



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Voilà deux semaines depuis cette fameuse soirée. La jalousie me tenaille toujours, obsédante, destructrice. Je n’apprends rien de plus, mais de plus en plus, je me masturbe en les imaginant faire l’amour. Toujours cette confusion des genres. Alors, une idée folle m’apparaît comme une évidence : je vais les réunir en ma présence. Me faire le complice et le témoin de leur amour ! Les faire se baiser – pourquoi pas – devant moi comme simple observateur. J’avais la certitude qu’il ne s’agissait pas d’un désir candauliste, je voulais un choc brutal, un électrochoc pour les pousser dans leurs certitudes ou incertitudes. Avec l’espoir qu’elle me reviendrait. Tant pis si je devais en souffrir… moi, toujours moi ! Je savais déjà qu’il me faudrait beaucoup de patience et de persuasion pour amener Chantal à accepter mon plan. J’imaginais un scénario machiavélique : utiliser son amoureux, complice obscur de ma perversion.


Un soir, sur le point de nous coucher, je lui avoue clairement que je suis jaloux de David. Elle ne prend pas la peine de me contredire, mais je lui fais jurer de tout me dire sur l’évolution et la teneur de la relation qu’elle vit avec celui qu’elle voit tous les jours. Elle refuse ! Elle n’a rien à cacher ! J’insiste et elle finit par accepter mais je perçois chez elle comme un défi, une épreuve qu’elle m’impose. Par là, elle me fait comprendre qu’il y a bien quelque chose entre eux, et puisque je veux savoir…


Je n’ai pas eu longtemps à attendre. Deux jours après cette mise au point, comme pour respecter sa parole, elle m’apprend qu’ils ont déjeuné ensemble ce midi. David lui a réitéré sa déclaration et lui avoue que la soirée passée chez nous avait renforcé son amour pour elle. Il se déclarait une nouvelle fois et elle voulait que je sache. Visiblement, il n’avait pas trahi le secret de notre soirée « exhib » ce qui le rendait sympathique à mes yeux.

Chantal me dit alors tout de go qu’elle était sous son charme et qu’il ne lui est vraiment pas indifférent :



Elle me culpabilise. C’est un grand classique chez la femme ou l’homme dans l’adultère. En plus, elle m’abaisse au rang de crétin inculte. Elle ajoute ensuite qu’emporté dans un élan amoureux, il a tenté de lui voler un baiser. Mon sang se fige ! Je la somme de me donner des détails et… je me mets à bander. La honte !



Et vlan ! Mais malgré cela, je la sens mal à l’aise. J’insiste :



Mais je veux savoir. J’insiste :



Elle surjouait les braves mais je voyais bien qu’elle était gênée de se livrer. J’insiste et elle finit par dire qu’elle avait consenti un baiser appuyé sur ses lèvres.



Péché à demi avoué, péché à demi pardonné. Je ne marche pas.



Je la laisse aller prendre sa douche. Je prends bien conscience que ma femme a un petit coup de cœur pour un de ses collègues et moi je bande et souffle sur les braises. Je n’arrive pas à trouver le sommeil. Mon érection ne me quitte pas. C’est Chantal qui se tourne vers moi et colle sa tête contre mon épaule. Doucement, elle se redresse et dépose un baiser chaste sur mes lèvres. Elle s’aperçoit sans difficulté de l’état de mon vit. Elle le prend dans sa main et le caresse en m’embrassant avec fougue. Nous unissons nos désirs et nous faisons l’amour pour atteindre ensemble notre plaisir. On s’endort dans les bras l’un de l’autre. Comblés de bonheur.



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Le lendemain au réveil, elle part la première à son lycée. La jalousie refait vite surface. Je décide de passer à l’action. J’échafaude et peaufine un plan dont j’ai conscience qu’il a le ridicule de la réflexion biaisée d’un cocu en puissance. J’avais pu saisir, lors de cette soirée, que David avait joui de me regarder baiser celle qu’il prétendait aimer d’un amour pur. Comment l’avait-il vécu ? Je décide de l’inviter à venir dîner un soir chez nous ! Pour ça, je devais le rencontrer et découvrir ses véritables sentiments et intentions. À l’insu de Chantal.


J’avais piraté son numéro de téléphone sur le portable de Chantal (pas très glorieux) et je l’ai invité à déjeuner son jour de liberté, alors qu’elle était coincée en classe. Je lui dis que je savais tout. Il s’en doutait bien et m’assure qu’il ne veut pas briser notre ménage mais simplement aimer ma femme comme il l’aime depuis bien longtemps. Cet amour, il se sentait capable de le vivre d’une manière platonique. Je lui signale qu’il a quand même voulu l’embrasser, et ce de façon pas du tout platonique !



Quand même…



Heureusement que le ridicule ne tue pas !



Un « Oui » assassin. Elle a répondu à son baiser dans le restaurant ! Et avec la langue. Je réalise qu’elle m’a menti l’autre soir. Et s’il se vantait ?



C’est vrai, mais j’étais surtout fou de jalousie en imaginant la scène !



Un peu gêné, il ajoute :



Je disais ces mots d’une voix tremblante, redoutant et espérant sa réponse car maintenant ça m’excitait terriblement de parler des seins et du cul de Chantal. La puissance des mots !



Pour me ressaisir, j’entreprends de lui parler de cette fameuse soirée et de notre complicité. David me confirme qu’il n’a rien manqué du spectacle et qu’il avait joui par deux fois dans la soirée. Il aime Chantal et s’en excuse même. C’est alors que je lui parle de mon plan.



Il a le regard fixe, chamboulé par tout ce que je lui dis. À cet instant, je suis convaincu qu’il n’est pas un danger pour moi. J’ai comme un pouvoir sur lui. Je lui propose une soirée… tous les trois, mais dont je serai le chef d’orchestre du déroulement. Il est surpris.



Mais n’allais-je pas aider mon épouse à succomber à une relation qu’elle ne souhaitait peut-être pas pour le respect de notre couple et de sa morale ? J’ajoute :



Après quelques secondes de réflexion, il me dit :



J’évite bien sûr de parler de ma jalousie. C’était soigner le mal pour et par le mal. Et nous étions tous les trois malheureux pour des raisons différentes.

Je lui propose de venir dîner samedi soir, nous serons seuls avec Chantal. Il n’hésite pas et accepte, comme soulagé de constater mon état d’esprit et mon soutien pour la revoir.



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Quand j’annonce à Chantal mon invitation, elle est d’abord surprise et inquiète. Mais vite, elle se rassure car je suis détendu. Je sens que c’est le moment de lui faire part de mon état d’âme. Elle me sait jaloux de David, mais elle ignore que cela m’excite autant.



Je lui propose simplement de former un trio marital ! Rien que ça !

Elle me regarde d’une drôle de façon. Moitié incrédule moitié sur la défense.



Ma proposition est irréaliste et stupide, je le sais. Mais j’ai envie d’y croire. Elle hésite, réfléchit quelques instants. Je suis pendu à ses lèvres.



Je n’en reviens pas. Elle accepte de croire ce qui me semble stupide ! Pour éviter qu’elle change d’avis, je la prends dans mes bras et on échange un long baiser langoureux. Avec la langue… timidement, mais cela me rassure. Elle semble ravie et croit en la sincérité de ma proposition et en ma compréhension. Ce qui la pousse sans doute à se confier. Il y a « confier » dans « confiance ».



Cet aveu me met le feu au ventre et immédiatement me procure une érection brutale. Chantal qui est collée à moi s’en rend compte.



Je ne peux plus feindre et c’est tant mieux !



C’est un moment important. Je choisis d’être transparent, ignorant son allusion.



Ses réponses me font mal en vérité, mais je le cache. Elle est en plein dans l’idée d’une relation devant moi avec David. Je ne la croyais (ou n’espérais) pas aussi avancée et déterminée dans cette aventure. Je réalise que jamais je ne l’avais crue capable d’un tel comportement. Je lui mens :



Je sens qu’elle a envie d’une vraie rencontre avec ce jeune homme. Je lui propose de se faire belle comme bon lui semble.



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Le soir venu, David arrive avec un énorme bouquet de fleurs. Il connaît déjà, le salaud, la faiblesse que Chantal porte aux fleurs. Elle trouve un vase, place ses roses et autres fleurs, ravie. On s’installe, David et moi, dans un fauteuil du salon pour la regarder faire. Il est très détendu, je le suis moins. Voir Chantal si heureuse attise déjà ma jalousie. C’est sûr, elle est joyeuse en présence de son collège, de son amoureux, de mon rival et complice…


Elle est belle : un chemisier blanc sous lequel je reconnais le soutien-gorge blanc, sexy avec une simple et fine attache sur le devant, une jupe à fleurs, sage, mais qui dénude une bonne moitié de ses cuisses. Ses jambes sont nues, ses pieds habillés de chaussures mi-talons qui affinent ses chevilles. En souvenir de notre première soirée, elle veut se montrer à la fois classe et sexy en évitant la vulgarité. Elle s’est légèrement maquillée, surtout les yeux pour mettre en valeur son regard bleu. Elle est allée l’après-midi chez le coiffeur et a gardé ses cheveux longs et libres, comme j’aime. Non, je ne peux me résoudre à abandonner cette perle.


Je propose de prendre l’apéritif, elle passe en cuisine préparer les amuse-gueule. Mon regard croise celui de notre invité. Il n’y a aucune ambiguïté : il sait pourquoi il est là et moi aussi. S’il veut Chantal, il ne doit pas m’exclure.


Je joue, rassuré et terriblement excité. Chantal ne se doute visiblement pas de notre contrat. Elle nous rejoint avec les accompagnements. Elle est vraiment jolie et ne cesse de s’occuper de David. Un peu trop ! Elle le dévore des yeux et lui ne cherche qu’à lui plaire en faisant le beau. À un moment, je suis même près de la rupture, accablé de jalousie mais rattrapé par l’excitation, je me contrôle.


Une seconde, Chantal semble ne plus me voir ; une autre, au contraire elle me sourit comme pour me ménager. Elle se sent aimée des deux hommes et ma présence semble l’avoir libérée d’une culpabilité à mon égard. C’est ce que je cherchais. Bien joué ! Pour tenter le diable, je m’absente prétextant aller chercher le vin à la cave. J’écoute caché. Un silence lourd s’entend (!) dans le salon. Ils ne parlent pas ; je les ai laissés l’un près de l’autre, Chantal à la gauche de David, à portée de bouche… je remonte en me raclant la gorge pour avertir de mon retour.


Ils sont toujours l’un près de l’autre, très sages. Pourtant je trouve que les joues de Chantal sont plus rouges que roses. Je suis persuadé qu’ils ont dû s’embrasser. Je cache comme je le peux une demi-érection mais elle n’échappe ni à l’un ni à l’autre.

Quand elle nous invite à passer à table, l’atmosphère est très détendue et sérieuse. On est bien tous les trois. En passant près de moi, Chantal me donne un baiser dans le cou, un baiser de tendresse. Quand elle passe en cuisine, je la suis et lui demande s’ils se sont embrassés. Elle rougit très fort, détourne son regard. J’insiste. Elle s’enfuit dans la salle à manger retrouver notre invité.


Le repas se passe en banalités. Chantal parle beaucoup, boit bien, se détend de plus en plus. Au dessert, ses yeux brillent et elle a le rire facile, un peu fou. Je crois bien qu’elle est un peu pompette. J’apprends que David est jeune divorcé après un mariage malheureux. Il avait épousé une jeune fille, plus intéressée à quitter son carcan familial qu’à l’aimer. Fuir sa famille plutôt que d’en construire une autre. Il en avait été très affecté, ce qui n’avait pas manqué, bien entendu, de chagriner Chantal et qui me le rendait sympathique.


On passe au salon. Je propose de faire les cafés et d’apporter des digestifs. Je laisse Chantal près de son collègue, affalée dans le grand canapé. Je suis décidé à pousser le jeu le plus loin possible et même… Quand je reviens, je les trouve l’un contre l’autre, elle a sa tête sur son épaule, il l’entoure de son bras gauche. Elle a les yeux fermés, abandonnée. Je reste immobile sur le pas de la porte, silencieux. On se regarde, David et moi. Mon sourire lui fait comprendre que j’accepte. Je le sens heureux.


La main qui la tient aux épaules caresse sa joue du bout des doigts, s’aventure plus bas sur le côté pour effleurer avec légèreté la peau délicate de son cou. Sa main droite, devant, la prend à la gorge, possessive et angoissante, tant Chantal paraît fragile. La main remonte, la saisit sous le menton et lui incline la tête en arrière. Elle se laisse guider. La main s’écarte et au travers de la peau blanche tendue, on voit battre la vie. On devine le sang propulsé par le cœur apportant au cerveau l’aliment de ses émotions.


On retient notre respiration. Chantal se livre sans résistance aucune. Puis, il se penche sur elle, me regarde une dernière fois, et délicatement dépose ses lèvres sur celles offertes. Il applique à la lettre mes conseils : aller doucement. Le film défile au ralenti. Cette première image de l’abandon de Chantal est trop forte. Une brutale bouffée de chaleur incontrôlable me saisit que je tente de dissimuler. Ma bite me fait mal à force d’être sollicitée. C’est une conséquence collatérale.


Chantal ne bouge pas et garde ses lèvres fermées. Toujours doucement, David caresse ses lèvres avec les siennes, glissant d’une commissure à l’autre. Ils échangent leurs respirations et leurs sensations avec passion. Le moment est magique. Je mate, dépité de me rendre compte que je ne l’ai jamais embrassée de la sorte. Et de voir combien elle apprécie…


Les cafés attendront, je vais m’asseoir à l’écart, immobile, attentif et voyeur de ce qui va arriver. Alors le jeune homme s’enhardit. Il se redresse, abandonne les lèvres. La main qui fait face à ce corps alangui et offert descend vers l’échancrure du chemisier, caresse au passage là où la peau est si douce et sensible pour atteindre le premier bouton du chemisier qu’elle défait en tremblant. Elle s’arrête un moment, craignant une réaction qui ne vient pas.


Les lèvres de David sont très près de celles de sa proie. Chantal, les yeux toujours fermés, semble dormir, indifférente à ma présence. La main, libre de toute opposition, descend plus bas et c’est le second bouton qui cède, puis le troisième et dernier. L’homme poursuit son exploration. Ses doigts se glissent sous le fin tissu du soutien-gorge pour recouvrir et caresser le sein à même la peau. Le chemisier s’ouvre, dévoilant le sous-vêtement blanc gonflé de la poitrine convoitée. Chantal ne bouge toujours pas, elle s’abandonne, les yeux toujours clos, le visage serein, calme. Quand David se rend compte que l’attache du soutien-gorge est sur le devant, un simple anneau et un crochet, il s’empresse de l’ouvrir. La poitrine libérée explose devant nous.


Son soupirant est tout rouge. Sa pulsion prend le dessus. Sa main malaxe l’un puis l’autre sein avec ferveur comme pour en apprécier la fermeté et pour susciter le désir. Elle se glisse sous le sein pour le flatter. Plus de tendresse mais de la passion. Non, ne pas aller trop vite. Il se reprend, prend son temps, goûte le ravissement du moment présent. Seul un amoureux peut agir ainsi. La main se saisit de la pointe d’un sein. Elle marque un temps d’arrêt comme pour mieux profiter du contact de ce qui lui est promis. Puis, on le devine sans le voir, les doigts s’emparent du mamelon pour le faire rouler doucement et le faire jaillir, excité, comme démonstration du plaisir de la femme conquise. David est expert. Chantal nous offre ses premiers gémissements, encore timides. Elle est très sensible de la pointe de ses seins et les effleurer simplement les font s’ériger instantanément. Je le sais bien.


David poursuit sa conquête de ma femme. Il dégage le chemisier de la ceinture de la jupe, en écarte les deux pans exposant cette fois le ventre jusque sous le nombril. Quelle est belle, impudique, les seins à l’air et le ventre donnés à nos regards ! L’homme interrompt sa caresse pour contempler d’un regard fiévreux le corps exposé à demi nu. Ses yeux passent d’un sein à l’autre, descendent sur le ventre nu, remontent sur le cou et le visage apaisé de cette femme qu’il a tant désirée et qui s’offre à lui.


Chantal a de beaux seins, fermes, plantés hauts et larges. Blancs à la peau laiteuse, lisse et brillante, ils éclatent à la lumière. Le mamelon est couleur caramel, avec une pointe plus sombre bien saillante. Il est parfaitement dessiné d’un cercle parfait. Animé, il se dresse fièrement au regard des deux hommes spectateurs. Leurs pointes dressées lui donnent cet éclat magique de la force de séduction.


Je n’en peux plus. Je les trouve tellement beaux tous les deux. Je n’ai jamais fait l’amour à ma femme avec tant de douceur et tendresse et d’élégance. De passion, oui, de désir et d’excitation oui, bien sûr, mais je ne me suis jamais rendu compte qu’elle réclamait autant de douceur. Évidemment, nous jouissons ensemble quand nous faisons l’amour, mais là je me rends compte qu’il y a un autre chemin pour l’aimer.


Je voudrais bien être ce David qui lui soutire ces râles, ces soupirs de plaisir. Il a saisi un mamelon entre ses lèvres. La langue qui apparaît, en fait le tour, laissant derrière elle une trace de salive. Son autre main presse sans excès, entre le pouce et l’index, l’autre téton pour accentuer le plaisir de Chantal.


Je me caresse honteusement au-dessus de mon pantalon. J’ai envie de sortir ma bite et la branler. Je n’ose pas. Je me sens sale, vicieux. Je m’exclus de ma propre volonté, accablé par ma perversion et la jalousie. En plus, et surtout, je réalise que je commence à aimer David qui lui fait du bien ! Je me sens surtout incapable d’offrir à Chantal cette infinie tendresse. Je ne la mérite pas.


Soudainement, je suis résigné à la perdre. J’ai envie de la voir se donner, s’abandonner à l’amour et se faire prendre dans une étreinte purement charnelle mais aussi sentimentale. Je ne suis plus dans mon trip compulsif même si ma bite n’a jamais été aussi dure et bandée.


Maintenant, Chantal ne cache plus son plaisir. Sa respiration s’accélère, ses manifestations discrètes au début s’affirment désormais. Je ne lui connaissais que des témoignages timides de son plaisir. Là, elle manifeste nettement des signes de jouissance et surtout sans contrainte, libérée de sa réserve habituelle.


Et puis… Chantal écarte la tête de David, se redresse brusquement sur le divan. David stoppe ses caresses et s’écarte. Assise, elle enlève son chemisier, quitte son soutien-gorge, se lève et enlève sa jupe, ses chaussures mais garde sa culotte. Elle est sublime de sensualité, chauffée par son amant d’un soir. Je panique car je pressens ma défaite. Le dénouement approche. Je le sens. Je le sais. Le regard qu’elle me jette n’est ni agressif ni provocant. Au contraire, j’y vois comme une excuse, une compassion. Comme si elle voulait nous dire que nous avions tous souhaité ce dénouement. Elle tend la main vers David.



David, surpris, m’interroge du regard. Ces mots sont sans ambiguïté, mais c’est un garçon correct, tiraillé entre son amour pour Chantal et son engagement envers moi.



Et s’adressant à moi, elle murmure :



Je la sens volontaire, déterminée. Je crois mourir. Le couperet est tombé, le final est à la hauteur de ma souffrance. Plus aucune place pour mon fantasme ni ma jalousie. Je suis détruit. La porte de la chambre vient de se refermer. Je reste seul dans le salon. Les secondes s’égrènent, lentement, terriblement lentement. Le bruit du volet roulant que l’on ferme est comme un coup de poignard. J’ai mal. Mon cerveau n’arrive pas à masquer les images qui me submergent et qui devraient exciter mon fantasme. En vain.


Cinq minutes. Tous mes sens sont en éveil pour écouter, sentir ce qui pourrait révéler une vérité que je redoute. Pourtant, je me sens fort. Fort pour affronter le verdict. J’ai joué un peu malgré moi, soumis à mes fantasmes et à mes pulsions. Si je perds mon amour, c’est que c’était notre destin. Il n’y a pas de fautifs, il y aura des victimes. Personne n’en sortira indemne.


Quinze minutes. Le silence est étouffant. La tête dans mes mains, j’attends, à l’affût du moindre soupir, du moindre petit gémissement ou froissement de drap. Rien. Dans l’incertitude la plus complète, je commence à espérer ne rien entendre.


Vingt minutes. Brusquement, un bruit. Il provient de la salle de bain attenante à la chambre. Un robinet qui laisse s’écouler de l’eau. Puis le silence à nouveau. Lourd, insupportable. Je n’ose pas donner un sens, une explication à ces bruits.


Et la porte de la chambre s’ouvre. C’est David, à moitié habillé.



Je sens mon cœur battre. Je m’explique mal ce revirement. Son amour pour David s’est-il évanoui quand il a fallu le transformer en acte charnel ? Il lui serait devenu impossible ? L’adultère ne serait-il pas consommé ?


Quand je la rejoins, elle a les yeux rougis par les larmes. Elle est triste pour David car il souffre. Elle se redresse sur le lit. Elle est nue. Elle me tend les bras :



Je sais alors qu’elle m’est restée fidèle. En deux secondes, je suis nu à mon tour. Quand je saute dans le lit, on entend tous les deux la porte du jardin claquer.


Il y avait bien confusion dans les sentiments. Le choc nous a ouvert les yeux. Je sais que maintenant, je vais l’aimer comme elle le mérite.



– FIN –