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Temps de lecture estimé : 31 mn
08/04/22
Résumé:  Deux femmes ! Deux épouses ! L’une se plaint d’être négligée par son mari, alors que l’autre est trop sollicitée par le sien. Impossible de faire une moyenne ! Le sexe, ce n’est pas mathématique. Mais un échange, peut-être ?
Critères:  fh hh hbi couplus vacances piscine fellation anulingus pénétratio fsodo hdanus hsodo échange confession -libercoup -bisex
Auteur : Un, deux, trois            Envoi mini-message
Échanger ? Oui, mais…






Nous rions, complices.


Nous sommes au marché alors que je réponds à l’interrogation de mon amie, Emma.

Emma, son mari et nous, sommes amis depuis… oui, depuis plus de trente ans, amis par enfants interposés, de ces amitiés naissantes par nos enfants en maternelle, fortifiées par la primaire, prolongées par le lycée. Nous nous fréquentons depuis tout ce temps, aussi bien pendant l’année que pendant les vacances, allant maintenant jusqu’à acheter en SCI une maison de campagne. Maison avec piscine qui permet de réunir tout le monde. D’ailleurs, nos maris sont venus une quinzaine plus tôt pour des travaux de restauration.



Que rajouter ? Pourtant, Emma est bien conservée. Elle fait des efforts pour que l’âge ne vienne pas « brouiller » sa beauté. Édouard aussi est bien conservé. Il n’y a pas si longtemps, il s’était mis à me faire une cour pressante. C’était étonnant, car nous formions deux couples amis sans arrière-pensée. J’ai refusé bien sûr, mais avec délicatesse, presque honorée de sa ferveur. Cela fait toujours plaisir qu’un homme, même proche, puisse avoir une envie de vous séduire.



Un long silence où nous achetons de beaux poissons pour le déjeuner.

Et puis, Emma dit :



Elle éclate de rire.

Il me faut quelques secondes pour comprendre.



Un long silence, et puis on reprend nos courses. Mais cet échange, échange de propos… échange de nos maris…



Un nouveau silence. Et puis Emma éclate de rire.




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À chaque regard que nous échangeons, Emma et moi, je pense que je vais lui dire de tout annuler.

Comme c’est dimanche et qu’il y a foule sur les plages, on décide de rester à la maison, la maison et sa piscine.

Déjeuner frugal de poissons à la plancha.


C’est drôle et pourtant ce n’est pas la première fois, de voir Édouard, le « chef plancha », porter un tablier et rien dessous. Il faut dire que cette année nous avons retrouvé une habitude abandonnée lorsque nos enfants ont grandi.

Pendant longtemps, nous avons pratiqué le naturisme, mais lorsque nos enfants ont grandi, on a décidé d’un commun accord d’y renoncer, car nos deux garçons avaient du mal avec leur nudité. Mais cette année, le naturel est revenu autant sur la plage qu’à la maison. Aucun vis-à-vis pour nous regarder et se plaindre. Nous vivons nus et avons retrouvé cet esprit de liberté des corps qui respirent à nouveau.


Il a un beau petit cul. Étrangement, c’est la première fois que je le regarde ainsi. Avec cette idée d’Emma, le regard change. Beau petit cul, et je sais que le tablier cache un sexe qui attire souvent le regard des autres.


Arrête de le regarder comme ça ! Emma vient de te surprendre en flagrant délit et cela la fait sourire. Sourire qu’elle appuie en fixant ton mari… On dirait deux femelles en chaleur… Il suffit d’une idée perverse, oui, perverse, pour que tout change. Pourtant jusqu’à maintenant je pourrais compter sur les doigts d’une main les fois où la nudité est devenue source de pensées « sexuelles ».


Jean me propose discrètement d’aller le retrouver pour une sieste canaille et c’est avec plaisir que je le rejoins. C’est fou comme il suffit de peu de chose pour perturber cette sorte d’harmonie sans arrière-pensée entre nous quatre.



Nous rions. Il a raison, cela faisait longtemps que je ne m’étais pas sentie si bien.

Impossible d’imaginer que c’est juste la proposition d’Emma, bien qu’elle soit hors norme, qui me trouble à ce point. Je dois reconnaître que depuis quelque temps je suis moins attirée par le sexe. Pourtant, après une pose due à mon âge, mais heureusement bien compensée par un traitement ad hoc, mon envie était bien revenue. Mais il faut se rendre à l’évidence, trente années de sexe avec la même personne a de quoi brider sa libido. Comment Jean fait-il ? Dois-je prendre sa vigueur comme un compliment ? Suis-je si attirante pour que mon mari ait encore tant envie de moi ?

J’ai honte, car, par la pensée, j’ai fait venir celui que son épouse dit blasé, alors que mon mari me faisait l’amour. Un amour que je lui ai bien rendu d’ailleurs par une fellation profonde « Avant » et un exutoire dans ma bouche « Après » un désir qui m’avait bien secouée.


Oh, le regard envieux d’Emma alors que je reviens pour m’allonger sur un transat !




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C’est un bon plan. Cela me rappelle ma jeunesse, les soirées, les copains, l’insouciance, la liberté…

Édouard n’est pas surpris par mon envie de me lover dans ses bras. Jean ne se fait pas prier pour envelopper Emma avec les siens.

Mais… alors que je reviens des toilettes, je vois que l’ambiance a changé. Édouard parle avec Emma alors que Jean vient pour m’entraîner sur la piste de danse.



J’hésite à répondre. Son ton est neutre, difficile de savoir ce qu’il pense. J’essaie de temporiser, réalisant le choc que cela a dû représenter pour lui.



Manifestement, il n’a pas pris conscience de ce que signifie vraiment échanger.



Un long silence. Je vois que nos amis regardent dans notre direction. Manifestement, les deux hommes s’interrogent du regard. Je vois Édouard hocher la tête. Je vois, après quelques secondes, Jean faire de même…

Avait-il pris sa décision – et était-elle positive ? – avant de voir Édouard accepter l’échange ?

Je vais lui poser la question, mais ne le fais pas de peur de le mettre en défaut. La seule chose que je retiens, c’est ce petit sourire qu’il me donne.



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L’ambiance a changé. Personne ne parle dans la voiture.

Arrivés à la maison, on se retrouve un peu mal à l’aise. Un comble. J’ai peur que cette idée ait définitivement brisé notre amitié. Mais :



Le silence fait comme une chape de plomb. Mais elle continue.



Les regards sont comme des questions :

Jean qui regarde vers moi, attendant peut-être une réponse, un signe, un accord, un refus !

Emma qui regarde son mari, mari qui ne sourcille pas, comme indifférent.

Emma qui me regarde et qui attend manifestement mon accord.

Jean qui me voit faire un signe de tête, signe adressé à ma copine et qu’il prend également pour lui, car il fait les deux pas qui le rapprochent d’Emma, de l’escalier, de l’étage, des chambres.



Elle me sidère par son aplomb maintenant que son idée prend forme, certes encore une évanescence, mais qui, chaque seconde, prend de la consistance.



Ils montent la première marche. Au tournant, encore des regards, et puis ils disparaissent.



Sans attendre ma réponse, il continue par :



Nous prenons ce verre en silence. J’ai l’impression qu’il attend que je prenne l’initiative. Je prends cela comme une délicatesse, mais d’un autre côté je me sens rabaissée par son manque d’enthousiasme.



Ma chambre est au fond, enfin, je veux dire la mienne et celle de Jean. Jean qui est de l’autre côté de cette porte que je regarde en passant, l’imaginant avec ma copine…



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Jamais je ne me suis sentie si humiliée. S’il n’avait essayé de me draguer il y a quelques années, je l’aurais pensé tout à fait insensible à mes charmes. Pourtant j’ai fait ce qu’il fallait, mais manifestement, ma nuisette transparente ne l’a pas détourné de la revue qu’il a trouvée sur la table de chevet. Dans mon lit, à la place de mon mari, lisant une revue alors que Jean, au moins lui aurait fait honneur à mes efforts.


Le : excuse-moi, mais ces temps-ci, je suis fatigué. Emma a dû t’en parler. ne me console pas vraiment.


C’est comme un mauvais film, le mari qui pose son livre pour éteindre et qui, après un « Bonne nuit », se tourne de son côté et s’endort.

Elle m’avait prévenue, mais tout de même, je pensais que moi je le réveillerais.


Il dort, ronfle doucement… J’ai éteint, mais le sommeil ne vient pas… Quand je pense qu’un peu plus loin… ? Quand je pense que je me plaignais… ? Mes pensées sont tournées vers eux… Que font-ils ? Une petite voix me répond :

évidemment qu’ils baisent, pendant que toi tu te morfonds. Eh oui, tu ne connaissais pas ton bonheur, un mari aimant, toujours prêt à te combler. Pas question de continuer ce petit jeu. Demain, on revient à la normale et tu reprends ta place. Oh, tu vas le satisfaire ton mari… tu vas lui faire oublier cette erreur… Souhaite que cela ne lui ait pas donné des idées…


Il faut que je sache ! Je me lève. Dans le couloir, je marche sans bruit, colle mon oreille contre la porte. Je l’entends. Oui, je l’entends clairement. Ce sont des cris d’Emma, des cris de plaisir. Ils baisent.

Cela me fait mal ! Jamais je n’aurais dû accepter. La petite voix qui revient :


Pourquoi ne pas entrer et dire que tu ne veux plus. Tu n’es pas obligée de dire que c’est parce qu’Édouard ne te kiffe pas. Tu peux dire que tu regrettes. Tiens, pourquoi pas prétexter la jalousie…


J’ai dû ouvrir la porte sans m’en rendre compte, car je vois Emma chevauchant mon mari. Emma échevelée, se baisant avec ardeur, poussant des petits cris à chaque fois que, de tout son poids, elle se laisse tomber, engloutissant la verge de mon mari.

Mais mon entrée se remarque. D’abord Jean et puis ma copine.



Que dire ? Que faire ? Je vois bien au regard que me jette mon mari que je ne suis pas la bienvenue. D’ailleurs, alors que je reste silencieuse pendant quelques secondes, il bouge un peu, entretenant un va-et-vient qu’il ne veut pas cesser.

Que dire ? Avouer une jalousie qui serait une excuse, alors que ce qui me perturbe est que, justement, son copain ne veut pas de moi. Non, je ne peux pas ! Je passerais pour une…



Je me sauve comme une voleuse.

Je retourne dans ma chambre. Mon « amant » ronfle. Quelle conne je fais !



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Si je ne me retenais pas, je lui filerais une baffe. Finalement, ce n’est pas cette idée d’échange qui va briser notre amitié, c’est le contraire ! Un non-échange ! Un échange non équilibré. Pendant que mon mari baise ta femme, toi tu fais le vieux… Quel con ! Mais je me retiens…

Je me retiens, sauf qu’en passant devant la chambre des autres, oui, ceux qui profitent bien de leur échange, alors que nous descendons pour le petit-déj, je remarque que j’ai laissé la porte entrouverte dans ma fuite de cette nuit, et que cela suffit à laisser suinter des soupirs qui sont expressifs.


Alors tout en faisant un « chut » de la main, je pousse la porte un peu plus.

La chambre est baignée par la lumière du soleil.

Emma est appuyée contre le mur, Jean est derrière elle. Il s’accroche à ses hanches pour la posséder. La croupe est offerte, mon mari cambré comme un arc dont la flèche apparaît puis disparaît, accompagnée par les soupirs de celle qu’il baise, mais aussi de son propre souffle qui rythme le mouvement. Pendant de longues secondes, nous regardons le couple.


Je vais refermer la porte. À quoi bon se faire du mal ! Moi, mon réveil a été d’une tiédeur désespérante. Vite, un bon café, au moins quelque chose de chaud, de brûlant.

Mais je vois Jean se coller contre le corps et parler à l’oreille d’Emma. Je n’entends pas les paroles, mais une réponse positive est donnée par un hochement de tête. Aussitôt, il l’abandonne et se dirige vers la table de nuit. Il en sort un tube, tube dont je connais l’existence, car parfois utilisé entre nous, tube de crème pour utilisation anale.

Emma le suit des yeux en tournant la tête, mais reste cependant appuyée contre le mur, dans une sorte d’attente.


Elle n’a pas le temps de trouver le temps long. Jean est déjà revenu vers elle, presse le tube pour en extraire une noix de produit et la guide vers son objectif. C’est une évidence, il lui a demandé s’il pouvait la prendre par cet autre chemin et elle a acquiescé.


Étrangement, amies depuis pourtant très longtemps, nous avons peu parlé de notre sexualité avec nos époux. En tout cas, pas en détail. Nos hommes sont-ils plus bavards ? Emma aime-t-elle, comme moi, ce second chemin ? Nous sommes d’une génération où la sodomie était mal vue. De nos jours, elle est reconnue comme une alternative appréciée par beaucoup de femmes.


Elle se cambre un peu plus. Jean pose ses mains sur ses épaules et on voit, plutôt on ne voit plus son sexe qui disparaît rapidement.

Son regard chavire alors qu’elle tourne son visage vers lui, avec un sourire crispé qui en dit plus, que de longues phrases, sur ce qui vient de lui prendre son petit trou.

Très vite, le mouvement redevient puissant. Jean attrape même une poignée de cheveux comme il aime aussi le faire avec moi afin de nous faire cambrer encore plus. J’ai pensé « Nous », enviant sa maîtresse…


J’ai oublié que je n’étais pas seule. Un regard vers Édouard montre que lui aussi est subjugué. Que pense-t-il à cet instant ? Est-il jaloux ? Il n’en montre aucun signe et…

Il bande. L’avantage ou l’inconvénient de vivre nu est qu’il est difficile de cacher ce genre de chose. Il bande, son sexe est tendu à l’horizontale. Il ne voit pas que je l’ai découvert. Mais, le sait-il lui-même ?


Je pose doucement ma main sur la verge. Il sursaute, me faisant craindre un instant que le couple nous découvre. Mais il est dans son trip et ils ont autre chose à faire que de regarder autour d’eux.


Édouard sourit. J’ai l’impression qu’il se sourit plus à lui-même qu’à moi, heureux de constater son érection. Ainsi la vision du couple l’a réveillé. Mais il n’y a pas que lui qui se réveille. Moi aussi, si on regarde, on peut voir que mes tétons pointent.

Alors je lâche son sexe pour lui prendre la main et je l’entraîne. Je repousse la porte et le tire vers notre chambre. En arrivant, je le pousse sur le lit, impatiente, mais aussi inquiète de ne pas le laisser débander.


Je suis déjà rassurée lorsqu’il fait un : Ohhh. alors que je pose mes lèvres sur son sexe. J’en prends la mesure. Au repos, il est imposant. En érection, il le confirme. Longue tige assez fine comparée au sexe de mon mari, plus gros, plus veiné, plus « nature ». Les bourses aussi sont séparées et non pas ce « paquet » indistinct chez Jean.

Son érection ne diminue pas, au contraire. Lorsque je lève le regard vers lui, il a les yeux fermés et je me dis qu’il revoit la scène que les amants nous ont offerte sans le savoir. C’est un peu dévalorisant pour moi, mais je ne vais pas faire ma « difficile ».


Je suis rassurée lorsqu’il m’encourage et le :

Julie, tu suces divinement bien. est un cadeau que j’accepte d’autant plus que maintenant son regard est pour moi.

Il apprécie que je lui gobe les bourses tout en le branlant. Une seconde, je me demande s’il apprécierait que je continue mon chemin vers son anus. Jean ne déteste pas, même s’il ne le demande jamais, comme jamais il ne me demande, ce que je fais parfois, et que son sexe en bouche, je pousse un doigt dans son fondement, le crispant pour déclencher presque immédiatement une éjaculation généreuse.


Mais je n’ose pas. Au contraire, j’abandonne la bite maintenant bien érigée pour venir le chevaucher.

C’est encore meilleur. Une nuit de solitude et ce que je viens de voir m’ont rendu toute « chose ». Mon fourreau est humide et accepte sans reproche le long mandrin avec lequel je m’empale.

Il est à moi, tout à moi. Son regard croise le mien. Je me baise sur son sexe. Il caresse mes seins. L’outrage est chassé.


C’est bon. Quand je pense que je me plaignais d’un mari trop « envahissant ». J’ai de la chance finalement. Le trop n’est pas l’ennemi du bon.


C’est bon.


Mais Édouard retrouve son rôle de mâle. Il me renverse et maintenant c’est lui qui me baise.

Sans me quitter, littéralement soudés l’un à l’autre par son sexe, il attrape mes chevilles pour les tirer vers le haut. La seconde suivante, il a posé mes jambes sur ses épaules et avec ses bras puissants, il les enveloppe, s’en servant comme d’un point d’ancrage.

Je me caresse les tétons, les tordant sous le regard de mon amant.

Je me caresse le clito, toujours sous ses yeux.

Il sourit. Je souris.



Il se rachète. Je ne saurais dire combien de temps il me lime. J’accumule les jouissances pensant que l’idée d’Emma n’est peut-être pas si mauvaise. Jouir sous le regard d’un autre homme. Se faire posséder par lui. Se faire guider par lui, me demandant de m’installer en levrette.

Il se rachète. Son ventre heurte délicieusement mes fesses.

Il se rachète. Sa jouissance est énorme, m’entraînant à nouveau avec lui.



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Nous arrivons après eux pour le petit déjeuner. Les « bonjours » sont francs, mais les regards se chargent de montrer une certaine inquiétude.


Les plongeons dans la piscine font comme une remise à zéro. Ce sont des individus qui entrent dans l’eau, ce sont des couples reconstitués qui en sortent.

Pas un mot entre nous sur la nuit. Avant de descendre, j’avais pris soin d’effacer toute trace qui aurait pu rappeler ce qui s’était passé. Je sais, c’est un peu ridicule, nous savions l’un et l’autre, mais je n’étais pas persuadée que sa décision ne fut pas entraînée par celle d’Édouard, même s’il ne doit pas le regretter.

Je n’ai pas honte de moi surtout ayant vu comment mon mari avait bien profité de l’occasion.


On se retrouve tous les quatre au bord de la piscine.

Je vois Emma qui me fait un signe alors qu’elle lance :



Édouard parle pour les deux hommes.



Quelques minutes plus tard, nous quittons la maison. Mais, passé le coin de la rue :



Nous entrons sans bruit. La terrasse est vide. Ils sont dans la piscine. Ils nagent. On s’arrête juste avant la baie vitrée, baie grand ouverte, mais avec un pan de rideaux derrière lequel on se dissimule. Le salon est dans l’obscurité alors que la terrasse et le reste sont en pleine lumière ce qui nous garantit une certaine discrétion.


Quelques minutes après, Édouard sort de l’eau et s’installe sur un transat. Jean, aligne les longueurs, même si ce n’est pas un bassin olympique. Enfin, il sort et rejoint son ami et désormais complice :



Un silence. Jean ne proteste pas. Emma me saisit la main. Comme moi, elle est sidérée. Avons-nous bien compris ? Nos maris, pendant la quinzaine de leurs travaux ici, sont devenus des amants ? Amants ! Amants ! Sexuellement parlant ! Au point de… Mon Dieu, ce matin, cette érection c’était donc pour ça. Édouard bandait parce qu’il se voyait à la place de sa femme, enculée par mon mari.



Jean baisse les yeux, suivant le regard de son ami. Il constate qu’il bande. Mais alors qu’il se redresse, Édouard qui a fait le mètre qui les sépare se saisit du sexe en demi-érection.



Mais son ami ne l’écoute pas. Il s’est déjà agenouillé devant lui. Sa main flatte le sexe qui déjà prend de l’ampleur, aveu manifeste de l’envie. L’autre main enveloppe les bourses.



Mais il est vaincu. Déjà, les lèvres se posent sur son sexe. Son gland est déjà en bouche. La main le branle, l’autre caresse les couilles.

Devant nos yeux, Édouard suce mon mari. Il le fait si bien que je vois sur le visage de Jean les prémices du plaisir alors que ses lèvres laissent expirer des soupirs.


La gorge laisse suinter des gargouillis de la salive brassée. Jean a quitté toute retenue, il guide son amant. Il appuie sur sa tête pour qu’il le gobe encore et encore. Édouard ne refuse pas. Il est évident que ce n’est pas leur première fois. Si j’ai bien compris, pendant la quinzaine où ils étaient seuls, mon mari a trouvé dans Édouard mon remplaçant.

C’est dérangeant. C’est troublant. Pourtant je n’arrive pas à m’offusquer. Ainsi Jean se révèle l’organisateur pervers de notre échange et a déjà planifié la suite…

Mais justement, le pervers se redresse. Il sort de sous sa serviette un petit flacon.



Il dit tout simplement à mon mari alors qu’il lui tend le flacon et se dirige vers nous…

Un instant, on s’affole en nous cachant un peu plus derrière le rideau, pensant qu’il veut entrer. Mais il s’arrête avant, bien avant, en prenant appui sur le petit mur qui sert de soutien au tuyau de la douche.

Jean hésite à peine. Il le suit et son sexe se balance, bâton tendu, horizontal tel un pieu…


La scène est digne d’un film porno, sauf que les seuls que j’ai regardés étaient avec une femme, pas un homme. Mais c’est si ressemblant.


Édouard qui prend appui.

Édouard qui écarte bien les jambes.

Édouard qui se cambre à l’arrivée de mon mari, lui offrant une croupe docile.

Jean qui se sert du flacon pour faire couler le liquide épais dans la raie des fesses.

Jean qui prend son temps pour étaler le liquide et… oh, oui… qui glisse un doigt dans l’anus de son ami.


La suite est comme ce matin, balai bien réglé du bâton qui pointe et fait son chemin. Les gémissements sont les mêmes. Je sens la main d’Emma serrer la mienne, preuve qu’elle aussi revit ce moment.



Échange surréaliste de nos hommes. Mais ils semblent avoir d’autres choses à faire que de discuter.

Doucement, Édouard se penche de plus en plus alors que mon mari, quittant les hanches, s’accroche aux épaules pour une possession puissante. Bien plus puissante que ce matin, plus virile, plus dominatrice, comme si d’enculer son ami, un homme comme lui, l’obligeait à faire ressortir un peu plus sa réalité de mâle.



Plus que des cris ! Ils ont dépassé le stade et atteint celui où il n’existe plus de mot pour expliquer. Que seuls les gémissements parlent, que les cris d’Édouard à chaque avancée accompagnent l’enculage.

Je sens les ongles d’Emma. Elle doit sentir la pression de ma main.

Enfin, Jean jouit. Je connais ce moment-là, mais jamais je n’aurais imaginé… Avec une autre femme, oui, comme Emma cette nuit… mais avec son mari !


Ils se séparent. Chacun retourne vers son transat et avec leur serviette et essuie toute trace de cette baise.



Un silence et puis :



Édouard, bande. Son sexe est déployé.



On voit que Jean est mal à l’aise.



Jean s’exécute, mais ne quitte pas son ami du regard. Celui-ci se glisse entre ses jambes. Il se penche comme pour le sucer, mais s’occupe de….



Mais Édouard continue. On le devine plus qu’on le voit entre les cuisses de Jean, cuisse que d’ailleurs celui-ci vient de fléchir comme s’il voulait… Oui, c’est ça, pour se soulever et laisser… Le visage d’Édouard est tout prêt du… oui, c’est cela, il lui fait une feuille de rose. (J’ai toujours trouvé cette expression délicieusement coquine, associant une fleur à une caresse de la langue dans un endroit si intime.)

Feuille de rose et plus, car le tube réapparaît entre les mains d’Édouard et c’est à son tour d’en faire couler une cascade, cascade qu’un doigt dirige, que le même doigt entraîne, massant l’anus et…



Mais c’est sans conviction que mon mari proteste. Le doigt a glissé sans effort et déjà il bouge pour apprivoiser le muscle.


J’ai brutalement à l’esprit mon mari utilisant un de mes godes pour se sodomiser. Le doigt qui bouge dans son anus est minuscule par rapport à mes jouets.


Édouard retire son doigt.

Une seconde, je crois que Jean va se relever, protester, s’enfuir. Mais il ne bouge pas alors que son ami se redresse pour avancer à genoux, le forçant à écarter encore plus les jambes.

Il ne peut ignorer les intentions d’Édouard d’autant que le tube est à nouveau mis à profit pour en enduire sa verge.


Emma et moi nous nous regardons. L’une vient de découvrir que son mari aimait se faire sodomiser. L’autre est sur le point de le voir aussi avec le sien. Nous sommes l’une comme l’autre sidérée du spectacle que nous « offrent » nos hommes. Jamais au grand jamais je n’avais imaginé de telles envies. Certes, c’est plutôt Édouard qui semble être à l’origine de tout, mais il n’est pas seul. Si nous avons bien compris, pendant leurs quinze jours de travaux, ils n’ont pas que bricolé ! Et si nous avons bien entendu… Si Jean était aussi vaillant qu’avec moi… Alors il a dû s’en passer dans cette maison !


Édouard le pervers.

Il vient de se faire enculer comme son épouse l’a été ce matin.

Manifestement, il cherche à reproduire avec Jean ce que nous avons fait ensemble ce matin !

Il s’est saisi des chevilles de mon mari pour les soulever et former un « V » comme Victoire avec ses jambes. Comme moi ce matin, son sexe horizontal trouve son chemin tout seul et si ce n’est pas ma fente qu’il trouve c’est le cul de Jean.


Cela paraît si facile ! Si évident ! Pourtant ô combien troublant !


J’ai la sensation de me voir, de revivre ce matin, cette matinée radieuse après la nuit étouffante, oppressante, seule avec un désir inassouvi.

J’ai envie de me rapprocher, de venir assez près pour voir, pour suivre ce que les corps me cachent.

Merde ! Pardon d’être grossière, mais je suis sa femme, son épouse, sa maîtresse depuis si longtemps que cela me donne le droit, me donne tous les droits ! Parfaitement, pourquoi les hommes se sentiraient-ils « propriétaires » de leur épouse et pas nous ?


Oui, je voudrais voir. L’expression de son visage ne me suffit pas ! Il a l’air ailleurs, possédé (c’est le bon mot !) par un esprit qui s’est emparé de son corps. Un esprit, mais surtout un mandrin que je connais pour l’avoir « englouti » dans ma chatte.

Oui, mais lui, c’est dans son petit trou, son cul.

Pourtant ! Pourtant !



Il a laissé retomber les jambes sur lui, sur ses épaules, redonnant la liberté à ses mains. Son coup de reins est magistral. Il a la souplesse de l’athlète et la force du bûcheron.



Il fait mine de se retirer.




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Que dire après ce spectacle ? Nous sommes sorties de la maison. La première terrasse de café est notre abri. Nous regardons autour de nous, les couples, les familles, les enfants, la vie, quoi !

Mais nos pensées sont ailleurs.

Emma, comme toujours, est la plus rapide :



Elle rit.



Nous rions.



Un long silence où nous dégustons notre pineau…



Un silence chargé de pensées lubriques.