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n° 20954Fiche technique24174 caractères24174
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Temps de lecture estimé : 17 mn
09/06/22
Résumé:  La vie n’est pas un long fleuve tranquille.
Critères:  fh hplusag jeunes campagne fsoumise fellation cunnilingu fsodo mélo portrait -regrets
Auteur : Younes      Envoi mini-message
Quelques moments de bonheur





Je m’appelle Magalie. J’ai vingt-trois ans et suis mariée à Richard, un employé de mairie de trente-neuf ans. Richard est le premier homme que j’ai connu dans ma vie. Lorsque nous nous sommes rencontrés, j’occupais un poste de caissière intérimaire dans le supermarché situé à une dizaine de kilomètres de l’endroit où j’habitais.


À l’époque, je vivais chez mon père, un homme sévère et casanier, doté d’une santé fragile, qui n’avait jamais manifesté la moindre tendresse pour moi, et pourtant, j’avais toujours été une fille dévouée et serviable, faisant de mon mieux pour l’aider à s’en sortir malgré ses maigres ressources constituées de la pension d’invalidité qu’il touche en raison de son incapacité de travail consécutive à un accident de voiture.


Ma mère était très jeune lorsqu’elle a épousé mon père. Cette union prématurée fut la conséquence de leur inexpérience lorsque qu’ils couchèrent ensemble pour la première fois, et que ma mère se retrouva enceinte juste après.

Mon père ne cessa d’ailleurs jamais de lui en vouloir, persuadé qu’elle avait fait exprès de se faire engrosser pour pouvoir se caser et échapper ainsi à sa condition. C’était bien entendu complètement faux, car la pauvre femme ne voulait pas plus de cet enfant que lui, mais lorsqu’elle prit conscience de son état il était bien trop tard pour avorter. Toujours est-il que sa situation fit éprouver à maman un profond sentiment de culpabilité qui la poussa à supporter stoïquement les humiliations et les reproches que lui faisait subir continuellement mon père.


Malgré ces brimades incessantes et sa vie gâchée par ce mariage consécutif à son erreur de jeunesse, ma mère se comporta toujours à mon égard comme une personne aimante, n’hésitant jamais à s’opposer à mon géniteur et à me protéger contre les raclées qu’il avait tendance à vouloir me filer, pour des motifs futiles, lorsqu’il avait abusé de la piquette frelatée qu’il achetait, sous le manteau, à un voisin du village.




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C’est dans cette atmosphère familiale pesante et peu propice à mon épanouissement personnel que se passèrent les quinze premières années de mon existence. Je me comportai donc logiquement en fille timide et craintive, prenant garde à ne jamais m’opposer frontalement à mes parents. Je pensais alors que si je travaillais bien à l’école, la vie finirait par me sourire, et même si je compris assez vite que je n’avais pas les mêmes facilités que les meilleurs élèves, je m’accrochais tant bien que mal.


Hélas ! Au moment de l’entrée au lycée, alors que mes résultats en troisième m’avaient permis d’obtenir une bourse pour entrer à l’internat, ma mère décida qu’il était temps pour elle de quitter son foyer. Peut-être estima-t-elle que la dernière volée que lui administra son mari était celle de trop, et le lendemain de cette correction qui l’avait laissée à moitié sonnée, elle quitta définitivement la maison et nous n’entendîmes plus jamais parler d’elle.


Mon père ne comprit jamais pourquoi sa femme, qu’il avait entretenue pendant tant d’années, avait fait malgré tout le choix de le quitter et il sombra dans une profonde dépression. Un soir de janvier, en empruntant la route qui le ramenait de son travail, il perdit le contrôle de sa vieille bagnole et il se retrouva à l’hôpital dans un piteux état. Après de nombreuses semaines de convalescence, mon père put enfin réintégrer sa maison, toutefois handicapé par une invalidité partielle qui l’autorisa à ne plus travailler.


Évidemment, ces événements eurent un impact déplorable sur mon année de seconde et à la fin du second trimestre scolaire, le jour exact de mes seize ans, je dus faire un trait sur mes études et retourner vivre avec mon père pour m’occuper de lui.

Cette situation dura plus de deux ans pendant lesquels j’enchaînai quelques petits boulots et autres missions d’intérim pour apporter un complément de revenus dans les finances familiales, jusqu’à ce que Richard, que j’avais croisé plusieurs fois à la caisse du supermarché, décidât un soir de m’attendre à la sortie de mon travail pour me proposer de prendre un verre en sa compagnie.


C’était la première fois qu’un homme m’invitait et même s’il était assez laid et bien plus vieux que moi, j’acceptai de l’accompagner dans le bar situé à proximité du supermarché.

Je ne peux pas dire que je fus subjuguée par son discours, mais j’étais malgré tout impressionnée par son âge et ce qu’il me raconta au sujet de son existence. Si bien que lors de notre quatrième rendez-vous, profitant de mon innocence, il réussit à me convaincre de le suivre chez lui.


Une fois arrivés dans sa petite maison aux murs décrépis et à la décoration sans charme, il me conduisit dans sa chambre où il prit à peine le temps de me déshabiller avant de se coucher sur moi sans prononcer le moindre mot.

Notre étreinte fut brève et après quelques allers-retours dénués de toute considération pour mon plaisir personnel, Richard se raidit avant de vider le contenu de ses couilles entre mes cuisses. Lorsqu’il découvrit la tache de sang sur le drap, il me regarda vaguement surpris et se dirigea dans la salle de bains pour se laver les parties.


Alors que j’espérais que le moment qui suivit lui permettrait de faire preuve d’un peu de tendresse à mon égard, Richard se contenta de poser une grande serviette de bain sur le drap taché, puis s’allongea à mes côtés et s’endormit presque aussitôt en ronflant bruyamment, me laissant le cœur lourd et le corps sali par son égoïsme. Mon seul réconfort fut dans la certitude que cette nuit allait être la seule que je partagerais avec cet homme.


Et en effet, l’intense déception consécutive à ce coït déprimant n’était plus qu’un désagréable souvenir lorsque le médecin que je finis par consulter en raison d’un retard anormal de règles m’expliqua que j’étais enceinte depuis au moins huit semaines.

Totalement désemparée, je me résignai à prévenir Richard sans dire un mot à mon père. Lorsque mon amant eut connaissance de mon état, il piqua une colère noire et je crus qu’il allait me frapper. Mais il se calma assez vite, et après m’avoir longuement examiné avec une grimace libidineuse, il se montra beaucoup plus prévenant. Il sortit une bouteille de liqueur de son buffet et nous servit une petite goutte.



Je me disais qu’il était encore temps d’avorter et que j’étais bien jeune pour fonder une famille, mais je vis aussi l’opportunité de quitter un père de plus en plus acariâtre, et quelques jours plus tard, j’acceptai la proposition de Richard.


Lorsque je me rendis chez lui pour lui faire part de ma décision, il fallut moins d’une heure pour que je me retrouve dans son lit où il me baisa comme un lapin. Satisfait après avoir joui, il se lança dans une explication scabreuse pour me mettre en garde contre les risques pour le bébé que sa mère ait des rapports sexuels pendant la grossesse et il décida que dorénavant il serait préférable que nos relations se limitent à la sodomie.


Bien sûr, j’étais tout aussi vierge du cul que je l’étais de la chatte avant de le rencontrer, mais je crus ce que Richard me racontait. C’est pourquoi, bien que je n’y éprouvai aucun plaisir, j’acceptai de faire selon son bon vouloir et tous les jours qui suivirent jusqu’à la semaine précédant l’accouchement, je laissai Richard me posséder analement. Il tenait aussi à ce que je le suce avant la pénétration pour le mettre dans de bonnes dispositions et lubrifier sa queue. Et si après quelques minutes à me labourer le fondement il ne parvenait pas à jouir dans mon cul, il fallait que je le prenne à nouveau entre les lèvres pour qu’il se finisse en me baisant la bouche.


Je vivais donc chez Richard depuis plus de six mois, effectuant les tâches ménagères du foyer et lui servant quotidiennement de vide-couilles. Le moment de mon accouchement approchait. J’étais parfois nauséeuse et toujours fatiguée, mais malgré cela, Richard ne m’aidait jamais dans les travaux ménagers. Je continuais aussi à aller à pied faire les courses au marché et dépenser la maigre somme qu’il m’attribuait chaque semaine. Systématiquement, il me réclamait la note des courses pour être certain que je ne dépensais pas d’argent dans son dos.


Lorsque le bébé vint au monde, je n’eus guère le loisir de me reposer. Heureusement, Josette, le même prénom que celui de la mère défunte de Richard, était un nourrisson facile à vivre et je n’avais pas de difficulté particulière pour l’allaiter.


Lorsque notre petite fille eut atteint l’âge de six mois, ma vie avait, depuis bien longtemps, pris un cours aussi déprimant que monotone. Richard se vidait toujours les couilles quotidiennement dans mon cul. Il avait en effet décidé que le meilleur moyen de contraception était de ne jamais jouir dans ma chatte et il ne changea rien à son comportement, se fichant de mon plaisir comme de sa première paire de chaussettes. De temps en temps, lorsque la frustration était trop forte, je profitais de ma solitude à la maison pour me caresser, imaginant qu’un homme gentil et prévenant allait venir m’enlever avec ma fille et nous emmener dans une jolie maison dans laquelle Josette pourrait grandir heureuse.


C’est à cette période qu’un nouveau vendeur de primeurs débarqua au marché. C’était un homme d’une trentaine d’années. Il était loin d’être beau, mais il avait un visage sympathique. Et il me semblait que les sourires qu’il m’adressait étaient plus appuyés que ceux destinés à ses autres clients. Il avait toujours un petit mot gentil pour Josette que je promenais dans sa poussette et il m’offrait régulièrement une pomme ou un citron lorsque j’achetais mes légumes chez lui.

Comme c’était la première fois qu’un homme montrait un peu de considération pour moi, j’éprouvai un sentiment nouveau et je me mis à attendre les jours de marché avec une certaine impatience.


Un jour, alors que je m’apprêtais à rentrer chez moi en revenant des courses, j’entendis une voix qui me hélait.



En me retournant, je vis le vendeur de primeurs tenant un petit portefeuille dans la main.



L’homme me regarda quelques secondes avant de me faire une proposition.



La proposition du vendeur me prit au dépourvu et je ne sus pas trop quoi répondre.



Avant que j’aie pu prononcer un mot, il m’avait saluée et était reparti vers le marché au pas de course.

Je me demandais si j’allais parler de la proposition de Mario à Richard et il me vint l’idée que j’allais peut-être pouvoir mettre un peu d’argent de côté en m’arrangeant avec le vendeur.


La semaine suivante, lorsque je retournai au marché, je déclarai à Mario que si sa proposition tenait toujours, j’étais d’accord pour qu’il vienne me proposer ses invendus en fin de marché.



C’était la première fois qu’il me tutoyait et je supposai que c’était sa façon de sceller notre nouvel accord.

Lorsqu’il se présenta quelques heures plus tard, il sonna à la porte avec un cageot qu’il avait lui-même garni. Je le fis entrer dans la cuisine pour discuter un peu.



Mario me regarda quelques secondes avant de répondre.



Mario réfléchit quelques instants.



Mario remplit alors une facturette à la main pour un total de quinze euros et je ne lui réglai que dix euros. De cette manière, j’allais pouvoir mettre cinq euros de côté sans que Richard soit au courant.


Les semaines suivantes, le vendeur s’arrangea pour m’apporter les facturettes que ses clients du matin n’avaient pas récupérées et je pus ainsi épargner entre cinq et dix euros à chaque visite. Lorsqu’il n’était pas trop pressé, Mario restait un petit moment avec moi pour boire un café ou un verre d’eau.


Lorsque ma cagnotte atteignit un peu plus de trente euros, je décidai de me rendre de nouveau au marché. Car j’avais repéré deux mois plus tôt dans un stand de vêtements, une robe qui m’avait beaucoup plu et qui coûtait alors vingt-neuf euros. J’espérais évidemment qu’elle serait toujours disponible et que son prix n’avait pas augmenté depuis ma dernière visite.


Je commençai par un petit tour au stand de Mario pour lui prendre le strict minimum avant d’aller chercher la robe que je rêvais de porter depuis que je l’avais vue la première fois.

Mario sembla surpris de me voir, mais en voyant le faible montant de ma commande, il comprit bien que je comptais sur lui pour m’apporter les ingrédients manquants après le marché comme il le faisait depuis plusieurs semaines. J’avais en effet décidé de lui faire une petite surprise afin qu’il sache ce que j’avais pu m’offrir grâce à notre petit accord.


Lorsque Mario se présenta à ma porte, j’étais plus fébrile que les fois précédentes. Sans doute l’excitation de porter la jolie robe que je venais d’acheter. Il est vrai que j’avais aussi passé plus de temps que d’habitude pour me pomponner dans la salle de bains. Calée dans sa poussette, Josette m’avait regardé faire en poussant de petits piaillements et en riant parfois de bon cœur. En me découvrant après que je lui ai ouvert ma porte, le vendeur de primeurs marqua un temps d’arrêt.



Les paroles de Mario me gênèrent bien sûr, mais elles m’emplirent aussi de bonheur. Aussi loin que je pus me souvenir à ce moment-là, personne ne m’avait jamais dit que j’étais jolie, pas même ma mère. En tout cas, je ne me le rappelais pas. Je voyais bien que j’avais du mal à cacher mon trouble.



Mario me suivit dans la cuisine où il s’installa sur une chaise pendant que je mettais un filtre neuf et deux doses d’arabica dans la vieille cafetière. Josette assise dans son parc me regardait faire en gazouillant. Lorsque l’eau eut fini de s’écouler, je servis les tasses regardant pensivement à travers la fenêtre. J’entendis la chaise crisser sur le parquet et quelques secondes plus tard, je sentis le souffle chaud de Mario sur ma nuque.


J’étais comme tétanisée. Incapable de la moindre réaction, je le laissai poser sa main sur ma taille et soulever mes cheveux avant de déposer un baiser dans mon cou. De délicieux frissons se mirent à irradier le bas de mes reins. Lentement, il posa ses mains sur mes seins pour les masser avec douceur.


J’étais gagnée par une chair de poule incontrôlable. Mes tétons étaient si durs qu’ils me faisaient mal.


Josette s’était tue comme si elle n’avait pas souhaité perturber l’événement qui était en train de se dérouler à quelques pas d’elle.


Mario prit ma main et il m’emmena dans le petit salon. Avec des gestes tendres, il m’installa sur le canapé. Il s’agenouilla à mes pieds et souleva ma robe. Puis il déplaça le triangle de mon slip sur le côté avant de plonger sa tête entre mes cuisses. Sa langue se mit à explorer les multiples recoins de mon sexe. Jamais Richard ne m’avait prodigué une telle caresse. La surprise passée, je me laissai emporter par une vague de délices inconnus. Tout en maintenant mon slip écarté de la main gauche, Mario jouait de sa langue comme d’un archet qu’il faisait vibrer alternativement sur mon bouton gonflé et mes lèvres rougies par le désir. Parfois, les doigts de mon visiteur s’immisçaient délicatement dans mes chairs m’arrachant de petits gémissements satisfaits. Soudain, mon souffle se figea. Une onde de plaisir venait de naître au plus profond de mon intimité et je serrai les cuisses lorsque l’orgasme me submergea. Mario attendit sans bouger que mes muscles se détendent et que je libère sa tête. Lorsqu’il s’extirpa de sa cachette, il me découvrit les yeux embués de larmes de bonheur et il vint s’asseoir près de moi et étreignit mon visage avant de le poser sur son torse.


J’avais un peu honte de m’être laissée aller de la sorte, mais je ne regrettai nullement le plaisir que venait de me procurer Mario. Il comprit qu’il n’obtiendrait rien de plus de ma part ce jour-là et il se leva sans un mot avant de se diriger vers la porte de la maison.


La semaine suivante, j’attendais Mario dans ma robe neuve que j’avais pris le soin de cacher afin que mon mari ne puisse pas la découvrir.


Cette fois-là, le vendeur de primeurs déposa son cageot sur la table de la cuisine et il m’emmena aussitôt reprendre ma place sur le canapé. Ma chatte attendait avec impatience que la langue et les doigts de Mario débutent leur exploration délicieuse. Pour faciliter la tâche de mon amant, je n’avais pas mis de culotte et sa caresse fut aussi réussie que la première. Mais bien sûr, ce jour-là, je ne le laissai pas partir avant de lui rendre la pareille. La découverte de sa belle queue semblable à un gros champignon surmontée d’une imposante tête violacée me surprit et me remplit d’aise. Comme je devais sucer quasi quotidiennement mon mari, je n’eus guère de mal à apprivoiser le nouveau membre noueux qui investissait ma bouche. Le sperme de Mario était abondant et je m’en délectai longuement après qu’il eut joui entre mes lèvres.


Apaisé par ma fellation, mon amant referma son pantalon et m’embrassa sur le front avant de retourner à sa camionnette.


Notre première étreinte se produisit la troisième semaine. L’orgasme que Mario m’avait procuré avec sa langue m’avait quelque peu laissée sur ma faim. Il le comprit et il extirpa son sexe tout raide avant de soulever mes cuisses et de positionner son gros gland mafflu à l’entrée de ma vulve. Il y avait plus de dix-huit mois qu’aucun corps étranger ne l’avait investie, et Mario qui me fixait, espérant impatiemment un signe favorable de ma part, avait bien saisi mon appréhension. Lorsque je fermai les yeux, il prit acte de mon abandon et il me pénétra lentement, laissant le temps au sentiment de plénitude qui venait de me gagner de s’emparer de tous mes sens.

Je ne pus m’empêcher de pleurer de bonheur lorsque son pieu commença à coulisser en moi. Les terminaisons nerveuses de mon vagin étaient si sensibles que l’orgasme fut presque instantané. Je jouissais en continu et mes gémissements ininterrompus en étaient la preuve manifeste.


Lorsque Mario explosa en moi, je l’étreignis longuement entre mes bras. Des larmes de bonheur coulaient de mes yeux si secs depuis tant de mois. J’aurais voulu que ce moment ne se terminât jamais.


Les semaines suivantes, nos étreintes furent passionnées. J’attendais avec impatience la visite de Mario qui allait m’offrir cette parenthèse de bonheur hebdomadaire dont j’avais été privée toute mon existence.

Nous nous aimions désormais dans le lit que je partageais chaque nuit avec mon époux. La chambre située au rez-de-chaussée me permettait d’installer le parc de Josette à proximité de notre lieu d’ébats.


Un mois et demi après notre première étreinte, je fus gagnée par une profonde inquiétude, alors que j’étais d’ordinaire réglée comme du papier à musique, j’avais un retard de plus de trois semaines. Je n’avais plus le choix, il fallait que je sache. Je pris donc le car en compagnie de Josette pour me rendre au centre de PMI situé à la sous-préfecture voisine. L’infirmière de garde me confirma mes craintes. Constatant la détresse dans laquelle sa révélation m’avait mise, elle me parla d’avortement.


Je ne savais que penser. Je bénéficiais bien sûr de la sécurité sociale de Richard, mais je me demandais comment je pourrais subir une intervention de ce genre sans qu’il soit au courant. D’autre part, l’acte médical lui-même me faisait peur. Et puis au fond de moi, une petite flamme d’espoir s’était allumée.


J’allais bien sûr en parler à Mario. Et peut-être qu’il allait en être heureux et qu’il allait me proposer de le suivre.




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Lorsque Mario me rendit visite le surlendemain pour notre rendez-vous hebdomadaire, il n’eut aucun mal à se rendre compte que je n’étais pas dans mon assiette. Pour la première fois depuis notre première fois je ne portais pas la robe que j’avais pu m’offrir grâce à notre petite combine.


Assis sur une chaise de la cuisine, il m’écouta lui relater ma visite à la PMI et lorsque je lui fis part de ma situation, il se mit à blêmir. Curieusement, il me fit l’effet d’un petit garçon à qui on vient de casser son jouet et alors que j’avais bien besoin de réconfort, c’est moi qui dus le consoler.


Lorsque je lui proposai que nous allions sur le canapé pour nous câliner, il prétexta un mal de crâne et disparut après un baiser furtif.


Le cœur triste, je regardai à travers de fenêtre de la cuisine sa camionnette s’éloigner.


La semaine suivante, Mario passa en coup de vent. Il prétendit ne pas avoir le temps de s’attarder et il me demanda simplement cinq euros pour mon panier qui d’après les tickets qu’il me laissa en contrepartie, en valait pourtant plus de vingt. Cette générosité inhabituelle me laissa dubitative.


J’avais bien eu raison de m’inquiéter car, la semaine suivante, j’attendis Mario en vain. Lassée de patienter, je décidai de me rendre sur le marché, mais tous les standiers étaient déjà repartis et je ne trouvai que les employés municipaux chargés de nettoyer la place.


Sept jours plus tard, je me rendis donc directement au marché. À l’emplacement occupé précédemment par Mario se trouvait un stand tenu par un inconnu plutôt enrobé d’une cinquantaine d’années.


Les prix des produits qu’il proposait me semblèrent légèrement supérieurs à ceux pratiqués par Mario. Néanmoins, je décidai de lui acheter mes primeurs de la semaine car j’avais désormais la certitude que j’allais devoir faire un trait sur la petite magouille qui m’avait permis de mettre de côté une centaine d’euros sans que Richard ne soit au courant. Il ne restait d’ailleurs plus grand-chose de cette somme que j’avais dépensée pour acheter ma robe, des produits de maquillage et quelques petits cadeaux destinés à Josette.