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Temps de lecture estimé : 35 mn
16/07/22
Résumé:  Julie, jeune étudiante en Histoire, fait la découverte d’un bien curieux médaillon.
Critères:  #aventure #fantastique fh fhh jeunes couple extracon nympho grossexe forêt jardin fsoumise jalousie dispute fellation anulingus pénétratio fsodo
Auteur : Marchandisidore            Envoi mini-message

Série : Panthéon Sorbonne

Chapitre 01
L'après-midi d'un faune

Panthéon Sorbonne, Université Paris 1, première année de Master d’histoire.


Julie descend d’un pas léger la rue de la Montagne Sainte-Geneviève. Le Quartier latin fait saison nouvelle, c’est le printemps, les marronniers bourgeonnent, les terrasses s’achalandent, le jardin du Luxembourg fleurit.


Depuis qu’elle est à Paris, elle a déjà vécu trois vies - chaque année c’est une vie à cet âge. En première année de Licence, elle était en collocation dans le 18e, rue Custine. Assez rapidement, elle préféra se trouver une minuscule chambre de bonne rue de Lappe, à proximité de la place de la Bastille. C’est sûr que loger dans ces huit mètres carré pourris au sixième étage ce n’était pas le must, mais c’était bien mieux que de vivre en coloc avec Marlène, cette grosse fille à cheveux gras qui piquait tout le temps dans le frigo et ramenait ses « dates Tinder » pour se les taper à l’appart. Fort heureusement, tout ceci est du passé, car elle vient tout juste d’emménager chez son copain. Un gars plutôt mignon et sympa qu’elle a rencontré il y a six mois lors d’une soirée chez des amis, geek à ses heures, mais tout gentil et attentionné. Il bûche un Master de mathématique et application, c’est-à-dire un truc qui le fera bosser plus tard dans la finance ou les assurances. L’appartement qu’il habite appartenait à l’un de ses oncles : un superbe quatre pièces, rue soufflot, au deuxième étage d’un immeuble en pierre de taille, avec tapis d’escalier et vue sur la place du Panthéon.


Julie aime beaucoup la rue de la Montagne Sainte-Geneviève, cette ancienne partie de la voie gallo-romaine qui reliait Lutèce à Fontainebleau, portant le nom de cette femme incroyable qui, à 28 ans, a su protéger Paris de l’invasion des Huns. Aujourd’hui, c’est l’anniversaire de Téo et, empruntant cette rue, elle revient d’une boutique spécialisée avec un petit cadeau pour lui : une figurine d’heroic fantasy qui viendra agrémenter une collection déjà bien fournie en personnages à la physionomie charismatique et expressive. Il faut dire que l’engouement de son copain pour les jeux vidéo et la BD ne la passionne pas trop, voir l’agace, mais c’est justement ce petit côté immature qui lui permet de garder un certain ascendant sur lui. Chacun y trouve son compte ; elle le laisse jouer tant qu’il veut, elle ne touche pas à la déco de l’appart et il est aux petits soins avec elle.


Après avoir fait ses emplettes, elle va un peu flâner aux arènes de Lutèce, un endroit merveilleux et improbable niché au cœur de Paris dont l’accès se fait par une sorte de porte cochère. À l’origine, ces arènes d’époque gallo-romaine pouvaient contenir au moins 15 000 personnes. On peut encore y voir la plateforme de la scène et la loge des acteurs qui à l’époque s’y produisaient. Gladiateurs et comédiens de théâtre y avaient officié dès le IIe siècle de notre ère. Elle goûte à cette ambiance particulière que l’on ressent lorsque l’on visite des lieux chargés d’histoire. Elle va s’asseoir sur un banc et prend le temps d’écouter le chant des oiseaux. Divagant sur les vieilles pierres de l’édifice, son regard se pose sur un des blocs. Une concrétion calcaire en forme de coquillage y est enchâssée. Ce genre de vestige des mers tertiaires fossilisé est assez courant dans les constructions parisiennes, mais la taille de l’objet l’intrigue particulièrement. Il semble avoir été scellé dans la roche à l’aide d’un mortier grossier. Après avoir jeté un rapide coup d’œil aux alentours, Julie entreprend le grattage de son pourtour afin de l’y déloger. Après quelques efforts et avec l’aide d’une clef, le fossile tombe, laissant à sa place une niche de quelques centimètres. Quelle n’est pas sa surprise quand elle découvre dans ce trou un objet tout à fait singulier : une petite médaille en bronze marquée de caractères grecs. Sur le petit disque de métal remarquablement bien conservé, elle peut lire « Allos kósmos ». Ce qui veut dire « autre monde ». Au centre, une naïade, nymphe aquatique, est représentée cruche en main. Son cœur bat la chamade ; vite, l’archéologue en herbe fait disparaître l’objet dans sa poche et quitte prestement le site après s’être assurée que personne ne la suit.


Jamais elle n’avait marché si vite ; il ne lui fallut que quelques minutes à peine pour arriver à l’appartement. Téo, comme à son habitude, avait balancé son sac Eastpak dans l’entrée et était allé se caler directement dans le canapé du séjour pour y faire vrombir sa manette de jeux vidéo. Complètement exténuée par sa course, Julie s’affale à ses côtés, et sortant de sa poche sa précieuse trouvaille, en ausculte les caractères en grec pouvant remonter plusieurs siècles avant J.-C., peut-être plus de 2500 ans.


De l’écran plat 4K jaillissent les images hystériques et multicolores d’un combat démiurgique opposant une sorte de génie asiatique à un colosse dont le sourire grimaçant présente une effroyable rangée de canines pointues.



Absorbé par l’écran, il ne daigne même pas tourner la tête pour voir ce qu’elle lui tend.



Se rapprochant d’elle avec la maladresse d’un matou qui cherche à se faire pardonner, le gamer repenti l’embrasse en essayant de mettre tout le zèle qu’il peut.



Julie aime le voir dans ces moments-là : elle le trouve mignon avec sa bobine de sale gosse qui déballe ses jouets. De la grande boîte dont il a déchiré le papier, il sort la figurine de Jade, personnage du fameux jeu de combat. Quelque chose de fascinant et de violent se dégage de cette représentation féminine guerrière au corps callipyge et athlétique, avec ses jambes démesurées et son opulente poitrine corsetée de cuir.



Se jetant sur elle pour l’embrasser de nouveau, il la fait basculer sur le canapé.



Julie, réellement fatiguée par cette journée, met sa parole à exécution et va se délasser sous l’eau tiède. Sous la cascade d’argent qui tombe du pommeau de la douche, elle sent son corps se réénergiser. Elle pense à cette pub ridicule où tête en arrière et lèvres entrouvertes, une nana au ventre plat fait voluptueusement mousser son Cocohuaia sur un corps tout bronzé et sans défaut. Elle passe sa main sur son ventre puis sur ses cuisses ; c’est vrai que j’ai un peu pris, se dit-elle, il faut que je fasse gaffe. Julie sait qu’elle est dans la moyenne de ce que la nature peut offrir d’attraits physiques à une femme de vingt ans. Elle aime bien sa taille souple, ses jolies épaules, ses petits pieds, mais elle aurait voulu être dotée d’un peu plus de poitrine afin de compenser un bas de silhouette qu’elle juge manquer de tonicité. Pourtant ce sont justement ses petites courbes qui font tout son charme. Son visage est joli, mais elle aurait aimé être un peu plus grande et aussi que ses cheveux châtain clair soient blonds pour rehausser son teint. Après s’être passée en revue, elle vérifie qu’elle n’a pas de poils incarnés dans l’entrecuisse et y passe rapidement un coup de rasoir afin d’entretenir le carré à la française qui surplombe sa petite intimité.


Sortie de la douche, elle s’allonge un moment dans la chambre et réfléchit aux inscriptions mystérieuses qui recouvrent l’objet qu’elle tient en main. Elle essaie de voir à la lumière de sa lampe de chevet si des détails peuvent la renseigner sur son origine ou sur sa signification symbolique. Mais tout à coup, une grande et épouvantable fatigue la prend. Elle jette un rapide coup d’œil sur le réveil qui est posé à côté d’elle : il est 17 h, pourtant elle a du mal à garder les yeux ouverts. Malgré une ferme volonté de rester éveillée, sa vue se trouble et peu à peu une obscurité profonde emplit ses paupières. Elle s’endort.



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Soudain, des chants d’oiseaux retentissent de toute part. Des chants d’oiseaux qu’elle n’avait jamais entendus jusqu’alors. Un parfum végétal et fleuri emplit ses narines. Elle sent sur sa peau le contact doux et tiède de petites herbes et de mousses. Elle ouvre les yeux. Le ciel filtré par des frondaisons d’arbres jeunes et fleuris est d’un bleu marbré de rose fuchsia.



Se remettant de sa torpeur, elle voit autour d’elle une immense prairie vert tendre. Là-bas, derrière une barrière de jonc, un grand lac s’étend jusqu’aux pieds de majestueuses montagnes dont les couleurs pastel dues à leur éloignement offrent un camaïeu d’ocres et de roses. Caressée par une brise tiède et douce, Julie se rend compte qu’elle est presque nue ; un tissu plus léger que la soie et absolument transparent la recouvre en la touchant peine. En se relevant, elle se sent plus grande, plus élancée. Quelques pas dans l’herbe lui suffisent pour comprendre ce qui a changé : ses courbes sont résolument plus féminines, son corps est plus tonique, sa poitrine plus lourde. Tout ce qui pouvait la complexer avait été effacé et redessiné dans une symétrie harmonieuse et parfaite.


Au bord du lac, elle aperçoit des gens. Elle distingue un groupe de jeunes femmes qui, se baignant jusqu’à la taille, semblent jouer dans l’eau. Tandis qu’elle va à leur rencontre, les rires et les éclats de voix résonnent aux alentours.



Obéissante, Julie avance à petits pas dans l’eau. Elle est délicieuse et transparente. La naïade s’approche d’elle. Ses cheveux sont si sombres et brillants qu’ils en paraissent bleus. Leurs poitrines se touchent, leurs visages se font face. Ses lèvres nacrées venant au contact des siennes exhalent une haleine suave et parfumée. Le baiser est intense. La langue parcourant l’intérieur de sa bouche est absolument douce. Julie est prise d’un transport indicible. Alors qu’elles sont lèvres contre lèvres, la naïade émet en elle un son multiphonique. Les fréquences suraiguës sont si assourdissantes qu’elles parcourent son corps de part en part. Le son ne faiblissant pas, elle a l’impression que sa boîte crânienne va bientôt exploser.



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Elle ouvre les yeux. Elle est dans la chambre, allongée sur le lit. Son cœur bat fort, elle est essoufflée. Elle regarde le réveil : 17 h. La médaille est toujours dans sa main. Les reflets mordorés du bronze l’intriguent ; la naïade a disparu. Elle est remplacée par la représentation d’un petit faune à la cuisse sautante.



Arrivé dans la chambre, il est au garde-à-vous, prêt à poursuivre ce qu’il avait entrepris sur le canapé du séjour. En voyant Julie dont les pieds sortent du peignoir et la tête entourée d’une serviette, il constate qu’il s’est mépris sur la nature de l’invitation à venir la rejoindre.



Sous les yeux attentifs de Julie, les paupières de Téo se mettent alors à papillonner de fatigue. Voyant que l’effet escompté se produit, elle lui prend vite le médaillon et en fixe-t-elle aussi le centre avec intensité afin de l’accompagner dans sa narcolepsie.



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Téo a du mal à ouvrir les yeux tant la lumière autour de lui est vive et blanche. Il est au bord d’un lac, le soleil qui se reflète sur la surface de l’eau se projette en des milliers d’éclats azurés et brillants. Un bruissement l’inquiète ; ce ne sont que de grands joncs qui ploient et frémissent dans le vent. Julie est là, il ne l’avait pourtant pas remarquée tout de suite. Elle est à quelques pas de lui et l’observe. Beau brun aux attaches fines, muscles saillants, yeux de velours, son corps rayonne de santé et dégage dans sa nudité quelque chose entre le héros grec et l’aède qui lui plaît beaucoup.



Téo, qui ne comprend pas ce qu’il lui arrive, reste coi.



Tout en savourant le plaisir d’explorer des yeux les vallons noueux en ronde-bosse du corps sculptural transcendé de son ami, elle se rapproche de lui et lui donne à pétrir sa poitrine de ses mains de discobole hellénique. Après les baisers, ses lèvres goûtent à la saveur sucrée de son torse glabre et sec dont les tétons petits ornent de larges muscles pectoraux. Elle survole du bout de ses doigts les sillons abdominaux de cet homme de Vitruve dont le sexe petit commence à prendre du volume, ses papillonnements intérieurs se font de plus en plus forts tandis que leurs caresses mutuelles montent en intensité. Au moment où Téo s’apprête à vouloir honorer Julie de sa virilité, des bruits de pas sourds retentissent en cavalcade et les arrêtent dans leur élan.


Stupeur. Tous deux se cachent dans les joncs. Là-bas, une flopée de jeunes filles s’élance dans la prairie. Un être surnaturel surgit. Bipède à la cuisse bondissante et à torse d’homme, il donne un grand coup de poing à l’intérieur de sa main et frappe le sol de son sabot : il a encore manqué sa cible.



Lassé par sa course, il se dirige vers quelques rochers recouverts de lichens baveux et multicolores. Il s’allonge sur un tapis de mousse et sort de son sac une ligne de roseaux noués de cuir. Sa lèvre glisse sur le bois, les premiers sons résonnent. Une mélodie, enrouée et fausse, sort de la flûte, elle semble chanter toute la mélancolie de ses désirs déçus. Les notes diminuent peu à peu. Passant ses mains noueuses derrière sa chevelure bouclée, il s’assoupit à la tiédeur de l’ombre des grands arbres qui le surplombent.


Julie écarte la haie de jonc et veut s’avancer. Téo la retient.



Se rappelant le médaillon dont l’effigie de la naïade avait été remplacée par celle d’un faune, Julie se dit que l’instrument de musique est l’indice clef de leur aventure. D’ailleurs, il a quitté les mains de son propriétaire et repose maintenant sur son sac en peau de chèvre.



En catimini, ses petits pieds s’enfoncent dans l’herbe émeraude. Elle est maintenant à quelques mètres du faune endormi. Il est bien plus impressionnant vu de près. Son teint hâlé et brûlé par le soleil donne du relief à sa puissante musculature. La luxuriante pilosité qui fleurit ses avant-bras ainsi que la toison épaisse qui recouvre son torse et le haut de ses cuisses lui donne un air bestial. Pour seuls bijoux, un bracelet de cuir ceint son poignet droit et un anneau d’or lui orne l’oreille gauche. Une lèvre charbonneuse et pulpeuse semble sourire au bord de la légère barbe fauve qui lui recouvre ses joues.


Julie retient sa respiration, sa main se pose sur l’amas de roseaux. Elle n’a plus qu’à se retourner et rejoindre la berge. Mais soudain, les yeux lapis-lazuli de l’être mythologique s’ouvrent.



Sa voix, sombre comme du velours, résonne du fond de sa poitrine jusqu’à ses dents blanches sur un ton faussement mièvre.



N’ayant pourtant aucune envie d’affronter un adversaire dont la supériorité physique ne laisse nul doute sur l’issue du combat, Téo se voit déjà engagé à fondre sur lui afin de protéger l’intégrité physique de son amie. Mais contre toute attente, il se rend compte que cela ne sera pas nécessaire :



Dans la vraie vie, Julie n’aurait jamais osé se comporter comme cela, mais l’occasion de pouvoir se débaucher pour la bonne cause l’excite au plus haut point. Après tout, elle ne fait que répondre à sa nature de nymphe et à la destinée héroïque que le médaillon lui commande d’accomplir. L’animalité de cet être l’attire, elle se rapproche de lui et pose une de ses mains sur son flanc. Il se penche alors sur elle et hume la surface de sa peau, son souffle chaud passe dans le creux de sa nuque ; alors qu’ils sont si proches, la fauve odeur de transpiration du faune ne la rebute pourtant pas mais la fait frémir d’excitation. Sortant d’une toison fournie de poils, elle voit son vit épais et dressé comme une corne d’abondance pointer vers le ciel, il fait presque trois fois la taille de ce qu’elle connaît.


Allant droit au but, Julie entoure de ses doigts la grosse hampe veineuse et dure dont le bout champignonnesque dégage une forte odeur musquée. Une main ferme lui prend alors l’arrière de la nuque et, lui bloquant la tête, ne lui laisse pas le choix ; le gland écarte ses lèvres et pénètre sa bouche. Commençant à s’habituer au goût âcre et salé, elle se met à pomper sous le contrôle du faune. Les mouvements qu’il lui impose sont lents et conquièrent à chaque poussée un peu plus de profondeur. Il relâche l’étreinte, Julie essaie de reprendre son souffle. Mais, soulevée avec une facilité déconcertante, la prenant dans ses bras comme le marié emporte l’épouse pour l’amener au domicile conjugal, il la dépose à un endroit plus adéquat où l’herbe est moelleuse et l’ombrage plus fourni.


La suite des événements se déroulera de manière assez classique quoique l’on puisse noter l’exclusivité du coït en position dite de la levrette et l’endurance exceptionnelle du donneur. Puis, pour l’essentiel du temps, il la sodomisera.


Admirant le beau sujet de Master que cela fera, le pusillanime Téo assiste impuissant à la scène. Tandis que le faune est occupé à son affaire, notre héros grec prend son courage à deux mains et en profite pour quitter son abri végétal et se diriger vers l’instrument tant convoité. Après tout, il n’a que quelques mètres à parcourir ; il pourra regagner la rive une fois l’objet du larcin en main. Mais à mi-chemin, il hésite et attend qu’une plus sûre opportunité s’offre à lui.


Le chant des oiseaux a cessé. Dans la clairière, les claquements sur le postérieur de Julie sont réguliers. Ils résonnent selon la force et l’intensité du pilonnage. Il est intéressant de remarquer l’acoustique si particulière d’un bois. Alors qu’on s’attendrait à ce que les sons se perdent dans l’air, les troncs des arbres les revoient de part et d’autre comme s’il s’agissait de murs et créent une résonance assez surprenante. Au bout d’un moment, le faune se retire. Visage appuyé contre la verdure et arrière-train toujours remonté, elle tente en vain de calmer son essoufflement tandis que de la crème ivoire ressort des deux endroits qui viennent d’être visités. Sidérée, elle n’a plus la force de bouger.



Il relâche devant lui le postérieur qu’il tenait à deux mains et se saisit d’une outre de peau posée à ses côtés. Tête en arrière, le faune se verse directement dans le fond de sa gorge une copieuse rasade de vin. Le breuvage coule, rouge et sombre, le long de son menton et se répand comme du sang sur son torse. Il jette l’outre et il s’essuie la lèvre d’un revers de main. Il se ravise. Posant un genou au sol, il tire Julie vers lui et la retourne. Téo hésite, il n’attend qu’un mouvement de protestation de sa part pour intervenir. Mais celle-ci, le regard brillant, reste pourtant muette car le faune, lui écartant largement les cuisses et la toisant sourire en coin, laisse apparaître, en la faisant tournoyer de droite à gauche, une langue lumineuse et multicolore qui lui fait deviner qu’elle va être gratifiée de soins qui auront peut-être la vertu d’adoucir la rudesse du traitement qu’il lui a jusque-là fait subir.



Ce dernier, voulant profiter de ce que le faune soit de nouveau occupé à satisfaire ses pulsions animales pour subtiliser la flûte, se ravise de son action et obéit à l’injonction de regarder la scène.


Le faune plonge alors sa tête bouclée entre les cuisses de l’apprentie Naïade. Le contact chaud de sa bouche sur son intimité rafraîchie par la légère brise forestière lui procure instantanément une bouffée de plaisir. Le rythme des lapements de cette langue exquise et vibratoire sur son petit bouton rose et gonflé lui procure des sensations inconnues remontant dans son ventre en vagues submergeantes.


Cherchant à reprendre son souffle, le faune essaie de dégager sa tête de l’entrejambe frémissante. Mais la belle, passant ses doigts dans sa chevelure, le rappelle vivement à l’ordre. Elle l’entoure de ses jambes, attrape sa tête fermement et ondule du bassin afin de profiter de la langue si attentionnée et adroite qui la visite en profondeur. De nouveaux spasmes plus puissants s’annoncent. Yeux hagards, voix coupée, bouche grande ouverte, un orgasme la prend tandis qu’une reprise de vocalises dignes d’un soprano d’opéra témoigne de l’intensité et de la puissance des transports qui la submergent.


Après avoir fait officiellement jouir l’apprentie Naïade, le faune se relève péniblement de toute sa silhouette athlétique et forte. Satisfait de sa démonstration, il prend le temps d’admirer le joli corps féminin qui, allongé dans l’herbe, s’abandonne encore aux ersatz voluptueux de ses sauvages étreintes. Il rassemble nonchalamment ses quelques affaires puis les jette en vrac dans son sac. S’arrêtant sur sa flûte de roseau, il se rappelle ce qu’il avait promis et considérant un instant le pauvre aède, il lui jette aux pieds le musical objet. Sans dire un mot, cuisse légère et ployée, il disparaît dans les énormes fougères débordant de l’orée du bois. Le silence est devenu lourd. Comme si toute la nature, témoin pudique de ce qu’il vient de se passer, voulait encore se manifester, son haleine fleurie et sauvage n’ose à peine souffler dans l’épaisseur des feuillages.


Julie reprend ses esprits et se relève maladroitement. Un peu honteuse, genoux en dedans, regardant ses pieds, elle ne dit mot.



N’attendant aucune réponse à sa question, il ramasse le précieux instrument et place ses lèvres contre la rangée de roseaux biseautés. Contre toute attente, son souffle se fait son avec une facilité absolument déconcertante. Un vent chaud se lève alors autour du couple, faisant tournoyer et voler des feuilles de toute part. Le tourbillon monte si haut que bientôt la lumière du soleil de midi, pourtant intense, s’en trouve complètement occultée. Ils sont maintenant plongés dans un noir profond.



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Téo ouvre les yeux. Allongé dans son lit, il fixe le plafond. Plus précisément, il fixe le plafonnier qui éclaire la chambre. Julie est allongée à côté de lui :



Téo fronce les sourcils, son esprit cartésien est complètement chamboulé par ces quelques mots relevant d’une troublante coïncidence avec le songe qu’il vient de faire. Se moque-t-elle de lui ? A-t-il parlé en dormant ? Se demandant s’il n’est pas en train de continuer de rêver, il la regarde d’un œil décontenancé. L’idée saugrenue que l’on puisse partager un rêve lui paraît évidemment impossible, mais plus encore l’incroyable débauche à laquelle sa compagne si sage se serait livrée.



D’un œil noir, Julie le toise. Elle ne s’attendait pas à ce qu’avec autant de légèreté cet aveu lui fût fait. Cet affront même. Blessée dans son orgueil, elle ne trouve pas la repartie de lui répondre quand, tout à coup, venant interrompre un commencement de dispute, le « ding dong » de la sonnette de l’appartement retentit.



À la va-vite, Téo enfile un Jeans et un T-shirt et va regarder au travers du judas : c’est en effet le livreur, deux cartons de pizza à la main.


En ouvrant la porte, il tombe sur un grand gars basané à la barbe naissante, avec boucle d’oreille, survêtement Lacoste, baskets Nike, et une montre connectée au poignet. Son style outre périphérique ne collant pourtant pas avec celui de ses fréquentations estudiantines quotidiennes, il a néanmoins le sentiment de l’avoir déjà croisé quelque part.



Tandis qu’il cherche la présence de quelques hypothétiques pièces de monnaie dans le fond de son portefeuille, Julie apparaît, bras croisés, une épaule posée dans l’encadrure de la porte du séjour dans une attitude « so girly ». Le grand sweatshirt blanc qu’elle porte en guise de vêtement contraste avec le rose de ses cuisses.



Gêné par la situation, le livreur fait mine de repartir, mais Julie, remettant à Téo les cartons de pizzas qu’il tient en main, revient vers lui, attrape la bande élastique de son survêtement et le fait descendre jusqu’à ses genoux. Accroupie devant le membre de bonne dimension ainsi exposé à l’air libre, elle le saisit avec douceur et entreprend une masturbation lente et appuyée prenant de plus en plus d’ampleur. Téo croit rêver, il ne reconnaît plus sa petite amie ; juste pour se venger des malheureux propos qu’il eut la légèreté de tenir, elle se met à sucer un inconnu devant lui et le regarde à présent avec de grands yeux provocateurs tandis que le membre durci du livreur commence à lui déformer la bouche.



Sans plus réfléchir, Téo se précipite dans l’escalier, descend les marches deux par deux et se retrouve dans la rue. Panique. Ne sachant plus où donner de la tête, il part en courant dans une direction au hasard, se disant bien qu’il finira par trouver une banque un sur son chemin. Il voit là-bas l’écureuil épargnant. Quelle idée de confier ses provisions à un écureuil, se dit-il. Il introduit sa carte ; code erroné ! Il recommence, c’est le trou de mémoire. Il voit déjà Julie se diriger vers leur chambre et ce grand type à l’allure de voyou lui emboîter tranquillement le pas avec pour projet de lui emboîter le reste. Il ferme les yeux, il se ressaisit. Il tire cinquante euros et retourne à l’immeuble du plus vite qu’il peut.


Il escalade les escaliers quatre par quatre. Mais là, nouvelle embûche : Madame Picot, leur voisine de palier. L’octogénaire à pardessus gris indissociable de son caddy à trois roulettes rotatives toujours plein à craquer, peine à remonter ses commissions.



Arrivée avant lui sur le palier, Mme Picot s’exclame :



Il se retourne ; la porte de l’appartement est grande ouverte. Dans l’obscurité de l’entrée, il distingue la silhouette du livreur qui tient à deux mains la tête de Julie et lui donne de grands coups de bassin dans la bouche. Paniqué, Téo repose le caddy pour immédiatement s’empresser d’aller refermer la porte, ne laissant que sa tête dépasser de l’embrasure :



Julie passe ses mains sous le T-shirt du livreur qui dans un geste croisé s’en débarrasse, exposant un corps rompu à la salle de sport. Souple de taille, large de torse, bras musculeux habitués à soulever de la fonte, sa physionomie virile manifeste dans son attitude quelque chose de féminin propre à ceux qui sculptent leur silhouette dans un but purement esthétique.



Le livreur, incrédule, jette un rapide coup d’œil sur Téo, et voyant qu’il ne réagit pas, saisit Julie par le haut des cuisses et la porte vivement contre lui. Elle passe ses jambes autour de sa taille et le regarde droit dans les yeux.



En bon guide de visite, Téo s’exécute et ouvre la porte du vestibule qui mène au séjour.



Le livreur ne se faisant pas prier davantage la repose sur le sol afin de pouvoir mettre prestement à exécution la sympathique proposition qui lui est faite. D’une main aussi caressante que maladroite, il s’apprête à s’exercer aux préliminaires d’usage que tout amant prévenant doit à une femme. Mais Julie, ne lui laissant pas le loisir de pousser davantage ses caressantes investigations, l’entraîne et le pousse hardiment dans le sofa. Profitant qu’il tombe à la renverse, elle lui saute littéralement dessus et le défait de tous ses vêtements : baskets Nike, jogging Lacoste, boxer en lycra, tout y passe, le voilà nu comme un ver à l’exception de sa paire de chaussettes Adidas, dernier vestige de sa tenue complète.


Affalé dans les coussins, le pauvre faune n’a pas le temps de protester qu’elle est déjà en train de l’escalader et placée sur lui à califourchon, se saisit de son sexe poutral. 350 gr de bonheur que par prudence elle fait disparaître peu à peu en elle jusqu’à s’y empaler complètement. Fermant les yeux de manière à mieux profiter du plaisir d’être comblée, elle l’accueille sans douleur et avec une satisfaction non feinte et absolument sans égard pour son compagnon qui pourtant est témoin de la scène. D’un geste nonchalant et direct, elle retire son grand sweat blanc, dévoilant une petite poitrine laiteuse et les jolies courbes de sa taille souple. La vue de ses charmes donne immédiatement au membre viril qui la traverse un certain regain de dureté et du cœur à l’ouvrage à son sportif propriétaire. Ce faune d’appartement n’a pas les allures sauvages de celui qu’elle avait connu dans son rêve, mais apparemment il fait pas mal l’affaire. De ses grandes mains, il lui palpe les seins, lui pince les tétons, lui claque les fesses. Parcourant son visage, les doigts de sa main droite viennent à ses lèvres ; elle les prend dans sa bouche et se met à les sucer avec sensualité.


Téo, observateur de la scène, se remémore alors l’étrange rêve qu’il vient de faire et se demande, car il y trouve des similitudes, si en effet l’expérience qu’ils avaient partagée ensemble dans « l’autre monde » n’avait pas modifié le tempérament de sa copine de manière à lui faire perdre toute inhibition et la pudeur qui la caractérisait. À ses joues rouges et à ses soupirs plaintifs, il voit bien qu’elle ne joue pas la comédie, son excitation est sincère. Pris par le jeu lui aussi, il ouvre sa braguette et lui présente son sexe en remplacement des doigts qu’elle est en train de sucer. Après un instant de réflexion assez court, elle finit par accepter le membre proposé et se met au travail.


La scène est crue. C’est sûrement à cause d’un simple oubli d’effacement d’historique de recherche qu’elle avait découvert ce qu’il consultait en cachette. S’adonnant parfois à quelques visionnages coupables de vidéos pornographiques où la condition féminine se voit réduite à être le réceptacle du désir masculin, Téo se trouve maintenant confronté à la troublante situation de voir sa compagne se débaucher avec un autre devant lui. Était-ce la juste revanche de ce que ses consultations de sites pornographiques méritaient, ou bien le sort jeté par le faune lors de leur rêve vécu dans l’autre monde ? Quoi qu’il en soit, la fellation que lui prodigue Julie se trouve de moins en moins appliquée. Téo essaie pourtant de la rappeler à son attention, mais elle fronce les sourcils. Le faune, une main sur son chibre et l’autre sur taille de la belle, s’agite et prend appui sur ses cuisses. Il semble soudainement avoir du mal à la pénétrer.



Après avoir subi quelques infructueuses tentatives de forçage, elle passe sa main derrière elle, saisit l’objet importun et, tout en gratifiant d’un sourire tendre et consolateur son impétueux propriétaire, le replace en direction de sa grotte humide.



Téo se demande quoi faire. Il était prêt à concéder un partage, mais tout de même pas à tenir la chandelle à son rival. Tiraillé entre le sentiment de contenter le caprice de Julie et celui de préserver sa dignité, il est à deux doigts de vouloir quitter la partie. Cependant, considérant que ce départ serait clairement un aveu de faiblesse, le rôle de spectateur actif lui semble quand même préférable.


Alors, faisant le tour du canapé, il se place de manière à agir selon ce qui lui est demandé : la vision du postérieur de Julie est absolument spectaculaire. Le faune moderne dont les jambes musclées se prolongent par deux chaussettes Adidas la pénètre en profondeur. Son chibre épais s’enfonce tant qu’il disparaît entièrement, laissant seules visibles dans un tableau obscène ses bourses pendantes lui sortir de la vulve. Il marque un moment d’arrêt qui ne dure que quelques secondes, puis, ressortant de tout son long, repart dans une charge tonique compensant l’instant de pause accordé à la jeune femme. Téo, en bon opérateur, humecte ses doigts de salive afin de visiter digitalement le petit cercle plissé dont il a charge de préparation.



N’ayant pas d’autre choix que de prendre le parti d’accepter une promiscuité immédiate avec le chibre qui la pénètre, Téo s’exécute et écarte les fesses de la belle pour y enfoncer sa langue du mieux qu’il peut de manière à en assouplir la rosette rétive. Alors qu’il continue à effectuer son travail, il sent un peu plus bas la vulve écartelée tenter de se resserrer tout autour du membre qui est en train de la faire jouir. Il reconnaît bien ces gémissements annonciateurs, mais là, ils témoignent d’accents expressifs auxquels il n’avait jamais encore assisté. Elle se met à donner des mouvements de bassin chaloupants et désordonnés de sorte à frotter son clito directement contre le pubis de celui qui la pénètre. Peu à peu électrisée et en proie à des spasmes incontrôlés et progressifs, elle finit par exploser au faîte d’un orgasme paroxysmique.



Julie embrasse le faune citadin d’une manière qui semblerait presque être de l’amour tandis qu’elle frémit au toucher délicat des mains de l’aède dévoué qui la parcoure toujours de ses caresses. Ce moment d’accalmie est d’autant plus délicieux qu’elle sait qu’il n’est que de courte durée.


En effet, le faune de substitution n’ayant toujours pas déchargé sa semence a maintenant d’autres projets pour elle. Elle devine que le moment est venu pour son postérieur de souffrir d’une visite de taille. Téo place ses mains tout autour de manière à en faciliter l’accès, mais décidément, la forme en batte de baseball du gros calibre n’est pas faite pour rendre la sodomie facile. Son propriétaire, même s’il essaie de tenir fermement sa partenaire par les reins et de pousser comme il faut, le voit comme le bois d’un arc, ployer sans arriver à entrer.



Se précipitant dans la cuisine, il cherche quelque chose qui pourrait faire office de lubrifiant. Il ouvre le réfrigérateur, son regard se pose sur le beurre : vitamine A, pas mal pour la cicatrisation, se dit-il. Non, le tube de mayonnaise, plus facile à étaler. Mais il doit y avoir un peu de moutarde dans la recette, ça va piquer. Il se retourne et voit les boîtes à pizzas posées sur le plan plan de travail avec, fichés comme de petites oreilles dans l’interstice de leurs ouvertures, les mini-sachets d’huile pimentée. Il en saisit un ; il y a imprimé dessus un diablotin à toque vert blanc rouge : l’idée fugace lui plaît bien ! Mais après réflexion, son intuition lui dicte que ce coup bas pourrait se retourner contre lui. Sa conscience le dirige alors plutôt vers l’huile d’olive, une huile d’olive de Crète, douce et fruitée. Pour un faune, c’est ce qu’il faut, se dit-il, cela ne va pas le dépayser au moins !


Retournant sur le lieu des ébats où les deux protagonistes l’attendent, il verse avec attention le précieux liquide doré au-dessus du sillon fessier de la belle. Le nectar d’olive légèrement frais ruisselle sur ses parties intimes. Elle frisonne de surprise tandis que le faune huile son mandrin comme un lutteur gréco-romain frictionne son corps avant le combat. Le gland joufflu rendu tout brillant par l’application de l’extrait oléagineux se pose sur l’entrée du passage étroit. Cette fois la poussée est couronnée de succès, la colonne luisante disparaît inexorablement dans le fondement de Julie. Elle essaie de se relever mais se voit d’autorité replacée par les hanches sur le pieu qui l’empale et commence à s’activer sans aucun ménagement. À la mine fermée de la jeune femme, Téo voit que son inconfort est réel et se demande si la situation n’est pas devenue hors de contrôle. L’athlète en chaussette ne ménage plus ses assauts et la pénètre de plus en plus violemment, se mettant alors à accélérer en elle jusqu’à la délivrance finale où, dans une vocifération digne d’un tennisman effectuant un coup droit à Roland-Garros, il se répand du plus loin qu’il peut. Sans aucun ménagement, il se retire, laissant alors apparaître, magistrale et plus large que la fente qu’il surplombe, la rosette carmine toute ouverte encore de son passage. Téo se demande si le faune est venu car l’ouverture largement béante en forme de O ne témoigne d’aucune semence. Soudain, venant de l’intérieur, la fameuse vague de crème nacrée vient confirmer que sa compagne a effectivement bien été honorée.


Les fesses rougies par les claques amoureuses de son enculeur, Julie reprend son souffle et relève enfin la tête. Se rappelant alors de l’incroyable moment que la langue multicolore du demi-dieu mythologique lui avait fait vivre dans son rêve et, n’en attendant pas moins de son succédané citadin, elle se penche vers le creux de son oreille afin de lui faire demande de dédommagement de l’effort consenti par gratification buccale de ses parties intimes. Malheureusement pour elle, ce dernier dont le désir est retombé en même temps que sa turgescence ne se sent plus d’appétit pour le repas qu’elle lui propose. La grande plaie suintante qu’elle veut lui faire lécher ne lui fait absolument plus envie. Il décline poliment l’invitation au prétexte du retard déjà grand auquel il s’est laissé aller et sous le regard déçu de Julie, s’excusant de devoir partir, il se rhabille prestement. Le retentissement sonore de ses « runs » sur les caissons en bois des marches de l’escalier résonne dans les parties communes, suivi du claquement percussif et sec de la lourde porte cochère de l’immeuble.


Épuisé par toutes ces émotions, Téo revient alors dans le séjour. Julie est toujours là, étendue sur le canapé dans une posture lascive, belle avec ses cheveux tout ébouriffés presque blonds pris en contre-jour de la lumière du soir. Son regard intense et encore brillant de désir l’appelle. Se montrer chevalier servant pourrait lui permettre de reprendre l’ascendant sur le souvenir de son concurrent déserteur. Alors, venant du plus profond de lui-même, une inspiration poétique le prend. Un genou à terre, il tente ces quelques mots hésitants :


Ces Nymphe, je les veux perpétuer.

Si clair,

Son incarnat léger, qu’il voltige dans l’air

Assoupi de sommeils touffus.

Aimais-je un rêve ?


L’inspiration lui vient comme par une magie étrange et les mots viennent de son cœur à ses lèvres sans discontinuité :


Mon doute, amas de nuit ancienne, s’achève

En maint rameau subtil, qui, demeuré les vrais

Bois mêmes, prouve hélas ! que bien seul je m’offrais

Pour triomphe la faute idéale de roses.



Téo reprend d’une voix plus forte :


Faune, l’illusion s’échappe des yeux bleus

Et froids, comme une source en pleurs, de la plus chaste :


Mais, l’autre tout soupirs, dis-tu qu’elle contraste

Comme brise du jour chaude dans ta toison ?

Que non ! par l’immobile et lasse pâmoison

Suffoquant de chaleurs le matin frais s’il lutte,

Ne murmure point d’eau que ne verse ma flûte


Pour accueil à l’aède qui se rapproche d’elle, elle écarte les cuisses. Les premiers coups de langue sont chauds et doux. À sa grande surprise, après seulement quelques instants, elle s’abandonne en spasmes sans équivoques. Jamais elle n’était venue si vite.



Encouragé par le regard soudain tendre et engageant de Julie, il s’apprête à la visiter de la manière la plus tendre qui soit, cherchant à dénoter de la bestialité des rapports qu’elle a eus avec le faune des cités. Par l’attention de ses caresses et l’assiduité de ses baisers, il espère la reconquérir et se faire pardonner des mots malheureux qu’il avait eus à son endroit lorsqu’il lui avait reproché, avec mauvais humour, son manque d’intérêt pour la chose. Malheureusement, la visite de son brutal prédécesseur a eu pour effet d’élargir son intimité, carençant les sensations nécessaires au maintien d’une bonne érection. Et, pour aggraver la situation, l’ondine se met à rire des baisers amoureux qu’il lui donne.



Obéissant à l’injonction de l’apprentie naïade et contrevenant à la règle qu’il s’était fixée juste avant de ne pas imiter les ébats du faune pornographique, il se met à lui donner du bassin dans le ventre tant qu’il peut, sortant et ressortant de tout son long dans une cadence effrénée. Ragaillardi dans sa virilité et disposé à reprendre possession des endroits où son concurrent est passé, il quitte l’orchidée sauvage ainsi domptée et pénètre plus bas l’anneau intime tout boursouflé qui s’ouvre sans résistance. La danse reprend dans une bacchanale dont l’étymologie du terme sert de révision tonique à l’ancienne bachelière. Les yeux dans ses yeux, reprenant sauvagement ses droits, il vide en elle de toute la rage de reprendre possession de son corps, exprimant dans ses derniers coups de reins tout ce que ses couilles pouvaient contenir de frustration retenue. Contemplant en vainqueur héroïque le visage tendre et suppliant de celle qui il y a quelques instants se donnait à un autre, Téo jouit de se sentir de nouveau reprendre la place qui lui avait été prise par intérim.



Les pupilles dilatées de Julie trahissent sa nervosité et son inquiétude. Elle vient de prendre conscience que cet incroyable désir sexuel dont elle brûle depuis son réveil est inextinguible.



Ses grands yeux humides supplient Téo de l’aider, mais ce dernier, désemparé de ne pouvoir agir, ne peut qu’observer une muette compassion au témoignage de sa souffrance. Soudain, il se rappelle le mot que le faune avait eu pendant leur rêve. Il se précipite dans leur chambre et y recherche activement la médaille fautive. Comme il ne la trouve pas, il se met à retourner en vain couette et oreillers avec agacement puis les jette en vrac sur le sol : il l’avait pourtant bien laissé là tout à l’heure ! Aux abords du lit, sous le sommier, il remarque un point brillant. Elle est là ! Il la prend par la tranche. Mais au moment où il la met dans le creux de sa main, se produit un phénomène tout à fait extraordinaire, elle se met à s’illuminer comme si elle entrait en fusion.



Elle accourt à son appel et observe qu’en effet la petite médaille en bronze, alliage de cuivre et d’étain, brille plus que ne devrait lui conférer sa composition. Le métal dégage tant d’éclat qu’elle est obligée de plisser les yeux pour distinguer les reliefs de la gravure.



Se tournant vers lui, Julie le fixe de son regard brillant :