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n° 21022Fiche technique8050 caractères8050
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Temps de lecture estimé : 6 mn
27/07/22
Résumé:  Tentative de peindre avec des mots le corps d’une personne aimée.
Critères:  #nostalgie amour
Auteur : calpurnia            Envoi mini-message
Paysanne







Allongée sur son lit, complètement dévêtue dans la douceur d’un dimanche après-midi de juin, sa question a rompu le silence alors que je la contemplais.



À travers le Velux entrouvert, l’astre du jour projectionniste envoyait droit sur elle un puissant flux de lumière, comme sur la scène d’une artiste pour un spectacle un peu osé, sans être pornographique : nudité innocente. Elle transpirait beaucoup. Des gouttes de sueur glissaient entre les seins, ce qui ne semblait pas la déranger. J’ai continué ma description.



J’ai lu l’étonnement dans son regard. Sans doute n’avait-elle jamais semé dans sa vie que quelques fleurs dans le jardin de ses parents. Son père était comptable et sa mère institutrice, et non pas agriculteurs. Son sourire m’invitait à poursuivre.



J’avais la gorge sèche, comme après avoir trop pleuré, alors j’ai bu un grand verre d’eau avant de continuer :



J’ai fait une courte pause avant de reprendre :



C’était en 1995, dans une ville du Morbihan qui s’appelle Hennebont, près de Lorient. Elle avait vingt ans, j’en avais vingt-quatre. La rentrée de septembre a eu raison de notre couple. Ces mots sont issus de ma mémoire : forcément déformés, calcifiés, stratifiés sous d’autres aventures. J’aurais dû les transcrire le soir même dans mon cahier. Pardonnez, cher lecteur, ce témoignage approximatif. Comme un tableau inachevé que l’on aurait abandonné, plusieurs années, sur une plage…

Par la suite, nous avons parfois évoqué ce moment dans notre correspondance épistolaire qui était, depuis le premier jour, très fournie. Puis les premiers e-mails de l’époque Internet. Mon premier message non professionnel a été pour elle. Mais l’histoire finissait déjà pour renaître différemment, avec d’autres femmes et, fichée dans le cœur, l’épine d’une Rose bretonne dont la pâleur divine reste à jamais épanouie.