n° 21110 | Fiche technique | 44227 caractères | 44227Temps de lecture estimé : 24 mn | 01/09/22 |
Résumé: Ceder Rif a rempli la première partie de son plan pour conquérir Garolia. Assisté de son ami Hirsin Tas qui ne comprend pas tout, il va maintenant se rendre à la rencontre de Luna, la gardienne de Garolia, une femme aussi sadique que puissante. | ||||
Critères: fh ff fsoumise hsoumis fdomine hdomine contrainte pénétratio fdanus sm aventure -aventure -fantastiq | ||||
Auteur : Agentchelateur Envoi mini-message |
Épisode précédent | Série : Teikoku Chapitre 03 | Fin provisoire |
Résumé des épisodes précédents :
Ceder Rif, un aristocrate déchu du royaume de Manaras, veut faire des douze royaumes son empire. Pour cela, il compte soumettre à sa volonté les gardiennes, des femmes aux pouvoirs fabuleux issus du ciel, tout en conquérant royaume par royaume.
Ole Tann se rhabilla très vite et laissa les deux servantes en faire de même. Les deux jeunes filles quittèrent les appartements royaux sans demander leur reste.
Durant tout ce temps, Khaled resta bien calme, debout devant la porte.
Ole Tann considéra Khaled comme il le faisait souvent.
C’était une femme plus que désirable. Avec ses formes fabuleusement généreuses, ses hanches fines et son visage sans défaut, elle apparaissait plus comme une courtisane que comme une guerrière. Cette impression était renforcée par la tenue plus que subjective qu’elle portait et qui révélait la moitié de ses seins voluptueux et sa silhouette si parfaite.
Le roi la connaissait depuis leur enfance et il ne se rappelait plus depuis quand il la désirait, mais cela lui tenait sans cesse les entrailles quand il la rencontrait de la sorte.
Malheureusement, de par son statut de gardienne de la porte, elle était condamnée à demeurer vierge jusqu’à sa mort. Un véritable gâchis.
Cependant, c’était aussi une femme très intelligente et très talentueuse. C’était pour cela que l’ancien roi, le grand-oncle de Ole Tann l’avait nommée ministre de la Sécurité.
Une fonction aux larges attributs qui lui permettait de contrôler non seulement les forces de sécurité intérieures du pays, mais aussi tout le réseau d’espions et d’assassins qui servait le royaume en dehors de ses frontières. Quand il était arrivé au pouvoir, le jeune roi l’avait conservée à ce poste et ne pouvait que s’en réjouir depuis.
C’était une femme qui réfléchissait à chacune de ses paroles et, pour cela, il décida d’écouter ses arguments.
De nouveau, Ole Tann eut un temps de réflexion. Il n’était pas roi pour rien, il savait peser ses décisions et identifier rapidement les dangers.
Khaled avait raison, Ceder Rif était un homme dangereux. Même isolé, même sans revenu, il restait pour beaucoup l’héritier légitime au trône et donc une menace contre son autorité.
Garolia, bien entendu. Le royaume du chaos. L’endroit où de nombreux aventuriers allaient pour vivre leurs rêves de grandeur et s’y perdre à chaque fois. C’était incontestablement l’endroit idéal pour un ambitieux comme son cousin.
Khaled eut une petite moue étrange puis s’inclina en signe de respect. Elle fit ensuite demi-tour en direction de la porte.
Alors qu’elle se dirigeait vers la sortie, Ole Tann profita de la vue parfaite sur son fessier si bien sculpté qui émergeait de sa tenue trop bien ajustée et, de nouveau, il se dit que d’avoir fait d’elle une gardienne était un immense gâchis.
***
Le voyage de retour vers Myrtil fut relativement aisé, quoiqu’un peu compliqué.
En proie à une certaine paranoïa, Ceder Rif avait imposé toute une série de détours afin de semer d’éventuels poursuivants.
Hirsin Tas était un militaire qui n’avait guère l’habitude de manœuvrer dans les arcanes du pouvoir des seigneurs. Des espions qui vous suivaient où que vous alliez ou des assassins qui glissaient des poisons dans vos boissons, c’était un peu trop compliqué pour lui.
Il suivit donc son ami sans poser de questions.
La situation à Mitryl était là même quand il l’avait quittée. Calme.
Les grandes batailles de Garolia s’étaient à nouveau déplacées plus à l’est et les hommes de Hirsin Tas avaient éliminé tous les traînards qui restaient encore dans la zone.
Les villages des alentours s’étaient alors placés eux aussi sous la protection de cette troupe, augmentant par là même les moyens alimentaires et donnant un embryon de soutien logistique à une troupe qui n’en avait pour l’instant pas vraiment besoin.
Avec une centaine de cavaliers, à peu près autant de fantassins et une trentaine d’archers, cette troupe était bien réduite et se contentait de peu.
Ceder Rif avait refusé que le mariage avec Souraya fût célébré à Karkhol. Hirsin Tas n’avait pas compris pourquoi jusqu’à leur retour à Mitryl.
Kikelin n’était pas seulement l’ancien du village, c’était aussi un prêtre de la Candula.
Cette antique croyance restait très pratiquée à Manaras, le royaume de naissance de Ceder Rif. Elle mélangeait plusieurs rites religieux qui se rapprochaient de la croyance dominante, mais aussi beaucoup de références à des croyances plus désuètes. On y pratiquait beaucoup l’usage de différentes mixtures qui tenaient autant des médicaments que des poisons.
Le capitaine savait que la mère de Ceder Rif avait été prêtresse de cette croyance.
De nouveau, il comprit que son ami avait encore joué trois coups à l’avance. Il n’avait pas choisi Mitryl par hasard ou pour ses réserves en nourriture, il l’avait aussi choisie parce que Kikelin y était.
La cérémonie en elle-même n’était pas très fantastique. Elle tenait beaucoup des cérémonies habituelles. Cependant, Kikelin avait préparé plusieurs boissons à faire boire aux futurs épousés.
Il avait aussi allumé une étrange flamme aux reflets bleus. Hirsin Tas savait que cette couleur s’obtenait à l’aide de certaines plantes qui poussaient aux abords de la forêt noire. Pour les adeptes de la Candula, cette flamme représentait la vie et la force de Dieu.
Les époux échangèrent leur promesse. Souraya répéta à la perfection la leçon qu’elle avait apprise. Elle n’avait aucune conscience de l’importance de tout ce cérémonial. Elle n’était qu’une esclave qui exécutait les ordres de son maître.
Les mariages de la Candula avaient aussi un avantage plutôt pratique pour le marié. Cette croyance autorisait la polygamie, ce qui voulait dire que Ceder Rif n’était que partiellement lié à Souraya alors qu’elle le serait totalement.
Alors que la cérémonie tirait à sa fin, Kikelin tendit deux coupes à chacun des mariés. Ils les burent en se regardant droit dans les yeux.
Après avoir avalé la dernière gorgée, Souraya sentit une sensation étrange. Des sortes de picotements envahirent tout son corps. Ce ne fut pas douloureux, mais inhabituel et anormal.
Les picotements semblèrent se déplacer à travers tout son corps pour finir par se concentrer au niveau de sa cuisse droite. Leurs effets s’intensifièrent et une étrange lumière sembla sortir de la peau de la jeune femme.
Le visage éberlué et un peu inquiète, elle posa alors la main sur sa cuisse et sentit une étrange rugosité. Une forme nouvelle venait de se former. En y regardant de plus loin, on y voyait une sorte de tatouage représentant un ours, le lignage de Ceder Rif.
Souraya afficha un sourire un peu neutre. Elle ne releva pas la déclaration de son nouveau mari. Après tout, elle n’était qu’une esclave et n’avait connu que ça durant toute sa vie. Échanger un esclavage pour un autre ne changeait donc rien pour elle.
Ces dernières déclarations faites, Kikelin prononça le mariage et la cérémonie se termina sans aucune autre célébration.
Pour Ceder Rif le temps n’était pas à la fête. Le temps était maintenant à Luna.
***
La salle du temple de la porte avait été transformée en un véritable lupanar.
Depuis le défi du malheureux Galore, plus aucun homme n’avait posé les pieds dans ce lieu et Luna manquait donc de petites victimes pour ses jeux sadiques. La gardienne s’était donc rabattue sur ses propres servantes.
Ce corps fut naguère composé de grandes guerrières que la précédente gardienne destinait à de grandes missions. Luna les avait transformées en d’authentiques droguées qu’elle utilisait pour assouvir tous ses penchants.
En ce moment même, une vingtaine d’entre elles étaient réunies dans une immense orgie lesbienne.
Par deux, par trois, voire plus encore, ces femmes se livraient à des ébats saphiques des plus ardents.
Il fallait dire que leur maîtresse avait saturé leurs corps de différents aphrodisiaques qui les rendaient insatiables.
Assise sur son similitrône, la gardienne observait le spectacle affichant ce sourire sadique qui la caractérisait si bien.
Gilchrist arriva alors. Dans sa longue robe noire qui rappelait celle des prêtres, avec sa peau grise et ses rides prononcées, il apparaissait comme un vieillard trop sérieux. Cette impression était renforcée par ses cheveux et sa moustache blanche.
Gilchrist ne parut même pas choqué par la désinvolture avec laquelle Luna jouait avec la vie de ses protectrices. Il était désormais habitué à son comportement sans aucune empathie ni respect pour la vie d’autrui. Il se contenta de s’incliner la tête et repartit comme il était venu.
De son côté, Luna oublia rapidement ce prince de Manaras si respectueux des formes et revint vers ses protectrices en pleine orgie.
Elle se leva de son trône, descendit de l’estrade et se rapprocha des groupes en plein ébat.
Semblant hésiter, elle détailla les différents petits amas de femmes avant de se diriger vers un couple.
Les deux femmes étaient organisées en 69, chacune la tête plongée entre les cuisses de l’autre utilisant autant la langue que les doigts pour obtenir le plaisir de sa partenaire.
La gardienne s’agenouilla et posa la main sur la fesse de celle qui était placée au-dessus. Cette dernière sentit à peine ce contact avec la folie sexuelle qui la tenait.
Luna sortit alors d’une de ses poches un gode en bois qu’elle avait fait réaliser spécialement pour satisfaire ses plaisirs.
Elle glissa l’objet entre les fesses de la guerrière. Cette dernière releva la tête en sentant le contact froid du bois sur sa peau puis la pression de l’objet sur son anus.
Elle tenta de se redresser, mais celle qui se trouvait en dessous d’elle serra ses bras autour de sa taille, l’emprisonnant dans sa position.
Contente que sa cible fût ainsi immobilisée et totalement vulnérable, la gardienne poussa fort sur l’objet qui s’enfonça dans les entrailles de la protectrice. Cette dernière poussa un grand cri de douleur.
Elle n’était au service de la gardienne que depuis peu de temps et, si elle ressentait déjà les effets des multiples drogues qu’on lui avait fait ingérer, elle était encore vierge de cet orifice. C’était d’ailleurs pour cela que Luna l’avait choisie comme victime. Il était toujours plus plaisant d’infliger des souffrances à celles qui en avaient peu connu.
Elle poussa puissamment l’objet dans le fondement de la jeune femme et obtint des hurlements stridents qui ne dérangèrent aucunement les autres jeunes femmes en pleine action.
Elle commença alors à faire aller et venir l’objet entre les entrailles de sa servante puis, utilisant son pouvoir, elle le fit accélérer à une vitesse qui le rendit presque invisible.
La jeune femme hurlait et se débattait dans tous les sens, la douleur était insupportable, mais l’autre guerrière qui la retenait fit preuve d’une force insoupçonnable.
Luna put ainsi continuer à la rudoyer sans qu’elle ne pût l’empêcher.
Au bout d’un certain temps, les cris de douleur baissèrent d’intensité puis cessèrent totalement. Ils furent alors remplacés par d’authentiques gémissements de plaisir puis même par des hurlements d’extase.
Le cocktail de drogues utilisé par la gardienne était redoutable et commençait à modifier l’essence de la jeune femme. Celle-ci ne faisait plus vraiment de différence entre sa douleur et son plaisir et se perdait dans un délire aphrodisiaque qui ne promettait que devenir pire.
Satisfaite du résultat, Luna retira le gode du fondement de la jeune femme. Cette dernière, libérée de l’étreinte de sa camarade, roula alors sur le sol, en nage. Elle soufflait péniblement et du sang coulait entre ses fesses. Cet acte l’avait conduite au bout de ses forces.
Luna essuya son instrument dans la crinière de la pauvre jeune femme et se releva. Elle jeta un regard sur l’ensemble des convives, à la recherche d’une nouvelle proie.
***
Ace Jus, assis à la table de la taverne, écoutait le discours de Desk Riel avec une mine dubitative.
Ace Jus dévisagea son ami et se demanda s’il s’agissait d’un véritable projet ou d’un simple argument pour le convaincre. Il devait cependant reconnaître qu’il n’avait pas tort.
L’âge était le pire ennemi d’un mercenaire, et il savait que son espérance de vie ne dépassait pas les quelques années à son stade. Mais imaginer que cet immense marasme, ce champ de bataille perpétuel qu’était Garolia pût être la solution pour prolonger leur vie dans la quiétude lui paraissait totalement ridicule.
Cependant, l’homme qui lui parlait n’était pas qu'un illuminé. Desk Riel était même connu pour plutôt bien juger de la personnalité de ses interlocuteurs alors s’il était prêt à suivre cet aristocrate de Manaras, la question méritait une bonne réflexion.
Desk Riel hocha simplement la tête et ne montra pas sa satisfaction. Compte tenu du nombre de refus qu’il avait déjà essuyé, cette réponse lui convenait.
Pour l’instant, Ace Jus avait raison, il n’arrivait pas à réunir assez d’hommes pour former la force nécessaire à Ceder Rif, mais il restait un espoir.
L’aristocrate lui avait promis un coup d’éclat. Quelque chose qui résonnerait dans l’ensemble des douze royaumes et qui n’avait plus été fait depuis plus de mille ans.
Il était resté vague afin, selon lui, de ne pas inventer son projet, mais s’il avait raison alors, Desk Riel le savait, les mercenaires se masseraient devant sa porte pour rejoindre l’armée d’un tel homme.
Restait à espérer qu’il avait bien jugé le personnage, car s’il s’avérait qu’il avait ainsi milité pour un authentique dingue, il perdrait sa réputation et ce serait sans doute la fin de sa carrière de mercenaire.
***
Luna se releva et tourna ostensiblement le dos à son conseiller pour bien lui faire comprendre qu’elle ne voulait pas continuer la conversation. Gilchrist se plia à la volonté de sa maîtresse, mais n’en pensait pas moins.
Il avait bien enquêté sur cet homme et découvert que ce Ceder Rif n’avait rien à voir avec les habituels guerriers qui venaient défier la gardienne.
Intelligence et compétence étaient les qualités qui revenaient souvent pour qualifier cet homme, mais aussi retors et manipulateur comme tout bon aristocrate de Manaras. Le genre d’homme qui ne se lançait pas inconsciemment dans une aventure aussi risquée que de défier une gardienne de la porte.
Le conseiller jeta alors un regard sur la jeune femme qui quittait la pièce. Il avait prêté serment à la gardienne voici trois générations et s’était montré toujours parfaitement respectueux de sa parole. Qu’il respectât la femme comme c’était le cas pour la précédente gardienne ou qu’il la méprisât comme Luna, il restait toujours fidèle.
Cependant, il gardait toujours l’espoir de voir un jour les choses changer et les gardiennes assurer leurs propres responsabilités.
En pensant à la personnalité de ce Ceder Rif, il se dit que peut-être pour la première fois depuis mille ans les conditions étaient réunies pour voir l’impossible arriver.
***
Hirsin Tas et Ceder Rif avaient posé leur campement aux abords d’une petite bourgade.
Ils avaient quitté Mitryl depuis une semaine et n’étaient plus qu’à deux jours de voyage de leur destination.
Le capitaine restait toujours indécis quant aux projets de grandeur de son ami. Il se demandait toujours comment vaincre une femme comme Luna.
***
Le jour du duel arriva donc. Ceder Rif arriva accompagné du seul Hirsin Tas.
Assise à son trône, Luna put le détailler. Il était grand et assez musculeux sans être impressionnant. Il avait un visage plutôt agréable même si certains traits rappelaient son lignage animal.
Il portait une armure composée de différents éléments, bien moins lourde que celle de Galore par exemple, moins résistante, mais aussi plus facile à bouger et plus adaptée à un duel. À sa ceinture, il portait une épée longue à la lame effilée et visiblement bien taillée. Tout dans son équipement indiquait qu’il était parfaitement préparé à ce combat.
Luna quitta son trône et s’approcha sur le bord de l’estrade. Elle ne portait pas d’armure comme à son habitude. À la place, elle portait un pantalon noir seyant qui facilitait ses mouvements et une tunique blanche qui remontait jusqu’à son cou. À sa ceinture, elle tenait une épée courte et légère parfaitement adaptée à sa corpulence et, dans son dos, son arc légendaire.
Elle quitta l’estrade pour rejoindre l’endroit où son adversaire l’attendait. Compte tenu du formalisme du défi lancé par Ceder Rif, Gilchrist assurait le rôle d’arbitre. Le manaréen avait accepté cette situation, car il faisait confiance en la réputation de droiture des démons.
Gilchrist apporta alors les boissons. Ceder Rif n’avait pas daigné vérifier la sienne et avait accepté de la boire sans condition. Cela apparut comme une énorme erreur aux yeux du camp de Luna puisqu’il s’agissait d’un poison identique à celui qu’elle avait utilisé notamment sur le pauvre Galore.
Chacun but donc la boisson en s’assurant du coin de l’œil que l’autre en faisait de même.
Une fois cette formalité accomplie, Gilchrist recula jusqu’en dehors des limites du cercle de l’arène et prononça le début du combat.
Immédiatement, Ceder Rif sortit son arme et envoya un grand coup en direction de la gardienne. Celle-ci sembla disparaître, évitant facilement le coup.
Elle réapparut dans le dos de l’aristocrate et le frappa avec son épée. Ce dernier évita le coup d’extrême justesse et le tissu de son vêtement fut entaillé.
Même si elle prenait tout cela avec désinvolture, Luna avait parfaitement détaillé l’armure de son adversaire et repéré toutes ses faiblesses. Comme il s’agissait d’un amalgame beaucoup plus complexe qu’une armure habituelle afin de conserver une grande liberté de mouvement, elle présentait aussi beaucoup de jonctions qui étaient autant de points de faiblesse. Elle comptait bien profiter de ce fait.
Le combat se déroula et il tourna à une sorte de spectacle tragi-comique. À chaque fois, Ceder Rif tentait de frapper Luna et, à chaque fois, il la ratait. À chaque fois, elle réapparaissait à un endroit improbable et le frappait, faisant mouche quasiment à chaque fois.
Avec son sadisme habituel, la jeune femme s’assurait de ne pas porter de coup fatal, mais les coups faisaient quand même mal et l’aristocrate se retrouva entaillé de partout.
Assis sur le côté, Hirsin Tas assistait à ce sinistre combat le cœur noir. Comme il s’y attendait, cela tournait au jeu de massacre et son ami semblait perdu. Il commençait à chercher des moyens pour éviter le pire, mais savait que ce serait difficile surtout connaissant le caractère de cette femme.
Et puis, comment son ami pourrait-il accepter de voir tous ses rêves détruits aussi brutalement ? Même s’il sortait vivant de cette arène, le capitaine ne lui donnait pas quelques jours d’espérance de vie.
Comment un homme comme Ceder Rif avait-il pu se laisser ainsi percer d’illusions par des soi-disant écrits historiques dénichés au fond d’une bibliothèque qu’il était le seul à avoir visité ?
En pensant à tout cela, Hirsin Tas balaya la salle du regard pour évaluer ses options.
De l’autre côté de l’arène, trois guerrières de la gardienne observaient la scène de la même façon que lui. Il remarqua que, contrairement à lui, elles étaient armées.
Luna était du genre à respecter les règles tant qu’elle gagnait et elle était prête à les transgresser dans le cas contraire.
Cependant, la gardienne ne semblait pas dans une situation pouvant la mener à tricher. Elle dominait cet affrontement déséquilibré.
Ceder Rif tenta une nouvelle attaque, tout aussi vaine que les précédentes. Cette fois, la contre-attaque de Luna fut plus tranchante. Du sang rouge sombre coula du flanc de l’aristocrate et celui-ci tomba à genoux.
Il saignait de plusieurs endroits et son visage était nimbé de sueur. Il avait le souffle court et peinait à se relever.
La gardienne cessa alors son petit jeu et s’approcha de lui pour placer la pointe de son épée au niveau de sa glotte.
La pointe s’enfonça un peu faisant couler du sang, mais la jeune femme cessa son mouvement.
Luna afficha une mine étonnée. Elle n’avait jamais rencontré d’homme qui avait pu anticiper ce petit piège, et encore moins un qui affirmât être immunisé. Elle hésita pour la première fois depuis longtemps.
Il était en son pouvoir, mais pouvait-elle le laisser vivre trop longtemps ? Il profitait de la situation pour retrouver ses forces et il devait avoir encore quelques tours dans son sac.
Ceder Rif ne lui laissa pas le temps de réagir, car il continua sa déclaration.
Cette fois, c’en fut trop pour Luna. Elle décida d’en finir et leva son arme pour porter un coup fatal.
À ce moment-là, une vague de douleur envahit son ventre. Elle fut traversée par des milliers de spasmes qui la contraignirent à se plier en deux. Elle lâcha son arme tout en tentant de se redresser.
Ceder Rif avait retrouvé de toute sa superbe. Les positions étaient en fait inversées et il se tenait désormais bien droit ayant récupéré son arme alors que Luna était pliée sur le sol par la douleur et incapable de continuer le combat.
La gardienne fit un effort surhumain pour se tourner vers ses protectrices qui sortirent leurs armes et franchirent la frontière de l’arène sans tenir compte des récriminations de Gilchrist.
Aucunement surpris, Ceder Rif leur indiqua d’un geste impérieux de la main de s’arrêter.
Les trois femmes s’arrêtèrent à quelques mètres de l’aristocrate, en proie à l’hésitation. L’une d’entre elles jeta un regard sur Luna, attendant visiblement ses ordres, mais la gardienne était déjà trop empoisonnée pour pouvoir réagir.
Elle avait vomi deux fois déjà et de la bave coulait sur le bord de ses lèvres. Il ne faisait aucun doute que le poison était puissant.
Bien qu’ayant l’esprit embrouillé par la douleur, Luna réussit à comprendre bien des choses. Il connaissait le secret du don du corps et comment il était possible de voler le pouvoir christique à une gardienne.
Tout prenait un sens nouveau, le formalisme qu’il avait donné à ce duel, mais aussi comment il avait su la manipuler. Cet homme avait tout préparé bien à l’avance.
Traversée par de nouveaux spasmes de douleur, elle se tordit dans tous les sens afin d’y résister. Ce fut une pathétique défaite.
Le mal s’accentuait et elle comprit qu’il ne mentait pas. Son temps était compté et elle prit alors la décision la plus pénible qu’elle n’avait jamais eue à prendre durant sa courte vie.
Profitant d’un minuscule répit et rassemblant toutes ses forces, elle réussit à s’allonger sur le dos en écartant les cuisses. Le message était clair et la reddition totale.
Ceder Rif ne se priva pas de la saisir. Il se glissa entre les cuisses provisoirement immobiles et saisit la jeune femme par les hanches afin de prévenir les mouvements provoqués par le mal.
Il avait déjà défait les coutures de son armure au niveau de l’entrejambe et son sexe était désormais à l’air libre. Il n’était pas fabuleusement tendu, mais bien suffisamment pour pénétrer une fente ainsi offerte.
Il relâcha provisoirement son étreinte pour sortir sa dague et déchirer le tissu du pantalon de la jeune femme. Elle ne portait aucun sous-vêtement et son antre d’amour apparut dans sa totale pureté.
Il guida alors son gland jusqu’au contact de ses petites lèvres et donna un coup sec pour la prendre. Il rencontra la résistance de son hymen, inutile preuve de sa virginité. La petite membrane ne résista pas longtemps et il pénétra dans cet antre inviolé jusque-là.
Luna sursauta suite à cette pénétration. Elle n’avait bien entendu jamais ressenti les sensations qui envahissaient son bas-ventre, mais elles apparurent bien accessoires devant l’enfer qu’était devenu le reste de son corps. Elle vomit à nouveau et continua à se tortiller dans tous les sens et il fallait toute la poigne de l’aristocrate pour la garder immobile au niveau des hanches.
Il ne faisait guère attention à l’état de santé de sa victime. Il s’était enfoncé désormais entièrement à elle et avait définitivement mis fin à sa virginité. Il avait officiellement gagné.
Il commença alors à aller et venir en elle doucement, tranquillement et sans aucune violence, mais sans aucune pitié non plus.
À ce moment-là, un phénomène aussi étrange que fantastique se produisit. Une intense lumière engloba autant la gardienne que celui qui la possédait et les deux ressentirent une étrange sensation.
Ceder Rif sentait une force incroyable qui prenait possession de son corps.
Ce phénomène fantastique était visible même depuis le bord de l’arène et autant Hirsin Tas que les protectrices de la gardienne purent l’admirer.
Ceder Rif était comme possédé. Il ne doutait pas une seconde qu’il avait acquis ce qu’il voulait. Une énergie fantastique se déversait dans tout son corps et il avait l’impression de toucher le ciel du bout des doigts.
Ses mouvements devinrent plus rapides. Ses coups de boutoir s’accélérèrent, faisant sursauter la jeune femme dans tous les sens. Celle-ci supportait le choc avec une résistance digne d’une gardienne, mais elle savait qu’elle ne l’était déjà plus.
Ceder Rif accéléra encore et son sexe allait et venait à l’intérieur de la jeune femme, ressortant presque totalement de l’antre d’amour pour y replonger. Ces mouvements devinrent si rapides que le membre de chair semblait avoir disparu.
Luna souffrait mille humiliations, mais, dans le même temps, les spasmes de douleur s’atténuèrent rapidement. Sans qu’elle sût comment, il lui avait administré l’antidote et le poison qui la tuait se voyait neutralisé.
Sentant que sa victime était devenue immobile, et conscient qu’elle n’était plus sous l’effet de la drogue, mais aussi qu’elle avait perdu tous ses pouvoirs, Ceder Rif ne cessa pas pour autant son action.
Il aimait la chose, mais n’appréciait pas plus que ça ce genre de relations contraintes. Cependant, il voulait donner une leçon à celle qui était devenue son esclave.
Luna avait toujours adoré humilier les autres et les faire souffrir de toutes les façons que son jeune esprit pouvait imaginer. Il allait maintenant lui rendre la pareille et aussi lui faire découvrir des choses qu’elle ignorait.
Ralentissant ses mouvements jusqu’à revenir à un rythme naturel, il s’allongea alors sur elle, déchirant le haut de son vêtement pour libérer ses petits seins pointus. Il commença alors à masser cette petite poitrine avec douceur et délicatesse.
Bien que ne ressentant plus de douleur, Luna n’avait plus la force de s’opposer à sa volonté. Elle se laissait possédée par cet homme qui semblait connaître bien des secrets sur les gardiennes.
Il la recouvrit totalement, continuant à aller et venir avec son membre en elle. Dans le même temps, il la caressa autant sur la poitrine que sur le reste du corps.
Il monta son visage jusqu’au niveau du sien, lui embrassant le cou et les joues et finalement posant ses lèvres sur les siennes.
Éreintée, Luna réagissait à peine et il put glisser sa langue dans sa bouche pour attraper la sienne. Il lui prodigua alors un baiser des plus baveux et des plus profonds.
À un moment, la langue prisonnière de la jeune femme se mit à bouger et elle commença à lui rendre son baiser. Elle changeait, d’état et de victime inerte, elle passa à partenaire active.
Elle enroula ses bras autour des hanches qui montaient et descendaient pour s’enfoncer toujours plus en elle et se mit à pousser des petits gémissements de plaisir. Elle commençait à ressentir du plaisir dans cet acte qui lui était interdit.
Ceder Rif accentua un peu le rythme de ses coups de reins comme pour répondre à ce nouveau comportement et elle se convulsa une nouvelle fois. Sauf que, cette fois, ce n’était pas à cause de la douleur : elle venait d’avoir son premier orgasme.
Il continua à la posséder et l’exciter de toutes les façons qu’il connaissait. Sans être un expert dans les choses du sexe, il s’y connaissait suffisamment pour rendre fous les sens de la pucelle qu’elle était et obtint un second orgasme avant d’arriver lui-même au plaisir final.
Il se retira alors et éjacula sur le sable de l’arène.
***
Au même moment où Ceder Rif possédait Luna, la gardienne de Garolia, onze jeunes femmes furent toutes prises de douleurs dans tout leur corps.
Se sentant comme envahies par un pouvoir nouveau, elles durent l’affronter du mieux qu’elles pouvaient, mais surtout chacune savait ce que cela signifiait.
Les onze gardiennes restantes furent ainsi averties de la défaite de l’une d’entre elles. Si elles ne savaient pas encore l’identité de la victime, elles avaient toutes conscience des nombreuses implications d’une telle situation qui ne s’était plus produite depuis plus de mille ans.
Bientôt, elles sauraient que Luna n’était plus une gardienne et qu’un nouvel ennemi se dresserait devant elles. Bientôt, elles découvriraient le nom de Ceder Rif et il deviendrait l’une de leurs principales occupations.