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Temps de lecture estimé : 28 mn
02/09/22
Résumé:  Petite ville tranquille. Petite rue accueillante. Voisins plus que sympathiques. Comment refuser un service ? Aider à la conclusion d’un contrat entre le voisin et des clients chinois. Ambre est professeure de chinois.
Critères:  fh hplusag hotel fdomine fellation préservati piquepince confession
Auteur : Un, deux, trois            Envoi mini-message

Série : Pour une maison

Chapitre 01 / 03
Traductrice

Ambre – Mois de mai – En train pour Paris.


Je sais, c’est un peu ridicule, mais je me sens « petite fille » en face de lui. De son épouse aussi d’ailleurs. Pourtant rien dans son attitude ne peut l’expliquer. La différence d’âge peut-être ? En tout cas pas leur attitude qui a toujours été chaleureuse, pas condescendante pour un sou, toujours amicale, comme peut l’être celle d’amis, de voisins. On se connaît maintenant depuis… Oh mon Dieu depuis un an… Que le temps passe vite !



****



Nous sommes comme les autres, comme beaucoup de Parisiens, que la Covid et son confinement strict ont incités à changer de cadre de vie. Comme beaucoup nous avons cherché un peu d’espace, une maison et son bout de terrain, mais notre réalité financière nous a obligés à voir plus loin, plus loin de la capitale, même pas en grande banlieue, mais dans une ville de province. La chance a tout de même bien voulu se pencher sur nous, car nous avons trouvé une petite bâtisse, qui certes demandait beaucoup de travail, mais près de la gare TGV et dans une impasse « bourgeoise ».

Bourgeoise, oui, car notre maison tranchait sur l’aspect « sous neuf » de la plupart des autres. Les voitures qui stationnaient venaient, si besoin était, confirmer que « la rue » était à l’aise. Mais la suite nous a fait réviser notre jugement. En réalité, c’est nous qui avions des idées toutes faites.


Le lendemain de notre déménagement, certains habitants de la rue sont venus pour se présenter. En particulier Emma et Damien, nos voisins, la soixantaine (sur le moment, c’est plutôt la cinquantaine que j’avais estimée) et manifestement les leaders de la rue. En effet, ils nous proposent de nous inscrire sur un blog qui rassemble la majorité des habitants et sert de lien pour l’important comme pour le détail.


Chers amis, nous avons le plaisir d’accueillir dans notre petite communauté deux nouveaux arrivants, Ambre et Antoine.


En une semaine, nous faisons partie de cette communauté. Communauté dans le partage du matériel, des conseils, des aides de toute sorte. Mais communauté aussi pour des rencontres comme la fête des voisins, des soirées à thème, le jour de l’an. Emma et Damien en sont la colonne vertébrale avec une autorité si naturelle que c’est une évidence. Ils nous aident même pour nos travaux, précieux conseils et aide physique.

Nous sommes parfaitement intégrés et comme un hasard n’arrive jamais seul j’ai obtenu ma mutation dans le lycée de la ville, et Antoine, un job d’ingénieur avec certes une perte de salaire, mais un confort de vie inégalable.

Et puis.

Un soir, le voisin, Damien, cogne à notre porte. Après les salutations d’usage :




****



Le train, puis dépose des bagages à l’hôtel. Je découvre que Damien a réservé une chambre pour Monsieur, Madame, mais il me rassure :


— Avec eux il faut être prudent. Ils sont capables de vérifier. Mais j’ai réservé une autre chambre à votre nom.


Il est gêné mais ose tout de même me demander :


— Cela vous dérangerait si vous détachiez un ou deux boutons de votre robe. Je sais que j’abuse, mais cela pourrait les troubler suffisamment pour que votre présence soit naturelle.


Je me suis amusée comme une folle.

Ah, les regards alors que Damien me présente : Emma, mon épouse. Cela ne vous dérange pas si elle reste avec nous ?

Ah, les échanges entre eux croyant que je ne comprenais pas ! Il ne doit pas s’ennuyer. Je passe les remarques plus salaces.

Mais aussi quel plaisir de pouvoir transmettre à Damien leurs échanges pendant la négociation et lui permettre de « s’adapter » à leur limite de prix acceptable.



****



Train du retour chez nous. Mission accomplie et nuit de sommeil réparatrice de cette tension pendant la négociation, mais aussi pendant le repas d’affaires. Faire la « cruche » qui ne comprend rien, ne parle pas anglais, juste « potiche faire-valoir », est épuisant.



Je m’étonne de cette remarque. Il est vrai qu’elle est un peu dans la continuité de sa demande, déjà un peu limite, pour que je dégrafe deux boutons et attire ainsi les regards des négociateurs. Jusqu’à aujourd’hui, Damien a toujours été très « classe » avec moi, parfait gentleman qui faisait sourire Antoine de cette politesse un peu dépassée.

« Complément de ma beauté », cela paraît anodin mais il y a cette tension et cette main posée sur la mienne. Que peut bien contenir ce paquet pour qu’il me « prépare » ainsi ?

Il enlève sa main, puis la repose :



Enfin, il libère ma main. Toute cette préparation m’intrigue. Que peut bien contenir cette petite boîte ? Pierre plus noble ? Métal plus noble ?

J’ouvre.

Vraiment, il n’y a pas de quoi fouetter un chat. Ce sont des boucles d’oreille. Je les sors de leur étui. Une pierre bleue sert de pendentif, pierre reliée par une fine chaîne dorée à un croissant horizontal. L’ensemble est élégant, bien qu’un peu clinquant. Mais en le manipulant, je ne vois pas de crochet ou de pince pour le fixer à l’oreille.

Je dois avoir l’air gourde car lorsque je croise son regard j’y trouve une lueur moqueuse.



Un long silence.



Mon premier mouvement a été de m’offusquer : « Comment, de quel droit vous me faites ce genre de cadeau ? » Mais ses excuses et son air contrit qui me le rendent moins lointain et lui servent de pardon atténuent l’offense.



Il rit. Je me joins à lui.



****




Je croise le regard d’Antoine. J’articule sans vraiment parler « Qu’est-ce que je dis ? ». Lui aussi me répond ainsi : « Difficile de lui refuser ». Déjà, la première fois, cela avait été une évidence. Le couple nous avait tant aidés, autant en participant à nos travaux, comme voisin et amis que cela aurait été malpoli de ne pas renvoyer l’ascenseur.




****



Mois de juin – Paris


Un train comme les autres. Petite valise avec un nécessaire de toilette et une tenue chic.


Il faudrait que vous veniez avec une autre tenue que la première fois. Une jupe et un chemisier par exemple. Chemisier avec boutons. Je m’excuse de vous demander cet effort vestimentaire mais vous avez déjà pu voir combien c’était efficace !

Je me demande ce que penserait mon mari s’il savait que son épouse n’est pas seulement une traductrice mais aussi que Damien fait appel à mon sex-appeal pour distraire ses interlocuteurs.

Le voyage est assez silencieux. Cela me va très bien, je ne peux oublier son cadeau et le sous-entendu. D’ailleurs, je l’ai pris avec moi et je lui rendrai, comme cela l’affaire sera close.




Il est là, il m’attend. Une seconde, je le regarde discrètement. Il me tourne le dos et si je ne savais que c’est lui je pourrais le prendre pour un homme plus jeune. Je l’ai déjà vu en maillot de bain, comme tout le monde, pendant la fête de la rue dans un rôle de Poséidon déjanté, saynète parmi d’autres qui font la saveur de leur fête si particulière.

Il se retourne, il me voit. Son sourire est franc. Il descend de son tabouret et vient vers moi.



Son regard est comme attiré par mon chemisier. J’ai en effet mis un chemisier, mais gardé bien sage avec tous les boutons fermés. C’est juste que… il ne peut pas se douter. Il faut que je détourne son attention.



Tu t’es mis tout seul dans la honte, débrouille-toi.



Je sais ce dont il veut parler. En effet, Antoine en avait fait des gorges chaudes. J’avais senti que c’était plus qu’une confidence partagée avec moi ! Une façon de revenir à la charge. Oh, discrètement, sans avoir l’air d’y toucher ! Juste une façon de dire : Tu vois, eux le font.



****




Nous nous saluons au moment de pénétrer dans nos chambres respectives. Je vois bien qu’il attend, qu’il espère. Depuis le taxi, nous sommes silencieux. Cette soirée délicieuse se termine par un moment dérangeant. Un peu comme l’autre fois, en peut-être moins fort, quoique cet échange dans le taxi montre qu’il voit en moi autre chose qu’une traductrice…


La boîte est sur la table de nuit. Je voulais lui rendre mais évidemment pas devant les Chinois… Cet objet qui a tout déclenché. Je n’ai pas osé lui avouer, mais il l’a compris par ma réticence, que lorsque je l’ai essayé je me suis senti « toute chose ». Pour faire coulisser l’anneau, il a fallu que mes tétons soient érigés. Cela s’est fait tout seul, alors que je me regardais dans la glace, nue après la douche, la poitrine encore humide de gouttelettes. Tenir mon téton entre deux doigts, y faire avancer la boucle, puis coulisser l’anneau métallique afin que la boucle se referme et « étrangle » ma pointe, regarder le bijou se balancer… Puis l’autre… Puis me pencher pour les voir s’écarter de mon corps, ressentir tout le poids du métal et de la pierre synthétique. Apprécier la forme du croissant de lune horizontal qui semble faire comme un porte-téton. Marcher dans la chambre… M’asseoir sur le lit face au miroir… Me regarder… Admirer… Surprendre mes mains, soupeser mes seins et puis une descendre, sans réfléchir et venir se plaquer contre mon intimité… Et finir, cuisses ouvertes, me caressant…

Je vais lui rendre. Tout de suite. Ne pas repousser à plus tard. Je pourrais recommencer… Non, il ne faut pas…


Il entrouvre la porte.



Il referme la porte derrière moi et alors que je me retourne je le découvre à moitié nu, juste avec un boxer. Je ne m’y attendais pas. Il me semblait que je venais juste de le quitter.



Mais je ne sais si c’est le souvenir encore présent de ce que les bijoux ont déclenché en moi mais je n’arrive pas à le quitter du regard. On dit qu’un homme nu perd de sa superbe et que, pauvre ou riche, tous sont égaux. C’est faux. La prestance de cet homme ne disparaît pas avec ses vêtements. Il est toujours grand, grand et svelte malgré son âge. Son torse poilu lui donne encore plus de virilité qui transpirait déjà par son visage, mâchoire carrée et crâne lisse comme un œuf. Il est musclé, le ventre presque plat. Les cuisses aussi sont recouvertes de ce duvet qui paraît recouvrir tout son corps.


Mais calme-toi ma fille. Arrête de le « dévisager » ainsi. C’est indécent.

Quoi ? Tu te demandes ce que son boxer cache ? La taille de son sexe ? Non, pas ça ? Mais quoi alors ?

Ah, s’il est comme Antoine, épilé ou bien poilu ? Mais tu es vraiment obsédée, ma pauvre fille.

Arrête ! Tu vois bien qu’il constate que tu le « déshabilles » du regard. Tu te ridiculises. Pire, tu pourrais lui faire penser que si tu as frappé à sa porte c’est que tu avais envie de…



Mon geste est brusque et le surprend. Déjà, je pose la main sur la poignée mais il m’arrête.



Plusieurs secondes où nous nous regardons. Mon cerveau est en ébullition. Peut-être que je… Je lui dois bien cela. Cette soirée préparée tout exprès pour moi. Il a pris soin de savoir ce qui me plaisait. Monet… Le musée… La conférencière… Le restaurant… Tout était parfait. Jamais on ne m’avait traitée ainsi. Même Antoine, dans sa période de séduction. Alors… Après tout.



Il me cède le passage. Je me retrouve face à moi-même. J’avais oublié que je n’avais pas mis de soutien-gorge, pensant que les Chinois seraient encore plus « distraits ».

Je referme mon chemisier après avoir installé les bijoux. Je souris de ma supercherie. Il avait dit « les passer ». J’ai obéi.

Je fais mon petit effet.



Que répondre, à part :



De longues secondes où il me regarde. Je me surprends à me redresser, faisant pointer un peu plus encore mes tétons contre le tissu.

Il avance vers moi. Il est à moins d’un mètre. Je n’ose bouger. Même nu… Surtout nu, il m’impressionne.



Je suis comme paralysée. Son regard ne quitte pas le mien. Je suis comme un animal pris dans les phares d’une voiture.

Il me fixe et je ne réponds pas.

Je sens le tissu bouger. J’entends le crissement du bouton qui est poussé hors de sa boutonnière.

Un, puis un autre, encore un autre.

Son regard. Cette lueur que je prends comme le reflet de sa victoire.

Il tire sur mon chemisier pour le sortir de ma jupe.

Encore… Un, deux, ou trois boutons. Je ne sais pas, je ne sais plus…

Il baisse les yeux. Sans réfléchir, je le suis. Comme lui, je découvre ma poitrine dénudée et ces deux bijoux qui sont comme des aimants.



Il m’a pris la main. Il me guide vers le grand miroir sur la porte du placard. En croisant à nouveau son regard, je réalise qu’il vient de me dire « Tu ». Jamais il ne m’avait tutoyé avant alors que dès le début, Antoine et lui avaient partagé cette familiarité.

Je me vois dans le miroir. Je me vois et lui aussi, juste derrière moi, son visage à côté du mien.

Je me vois dans le miroir et je sens, autant que je découvre que mon chemisier bouge, qu’il passe l’arrondi de mes épaules pour glisser le long de mes bras, mais être stoppé par les boutons aux poignets.

Ces deux boutons ne résistent pas à sa dextérité et bientôt il est au sol.

Je vois ses deux larges mains se poser sur mes épaules.



Instinctivement, j’obéis. Il dépose un baiser dans le cou. Je sens son corps contre le mien.

Ses mains descendent. Un instant, je pense qu’il va me caresser, mais non. C’est vers ma jupe qu’elles se dirigent. Le crochet et la fermeture éclair ne résistent pas plus que moi.

Je suis en slip. Slip assez sage, blanc mais en dentelle transparente qui ne cache pas grand-chose.



Il m’invite mais va seul jusqu’au lit. Avant de s’y asseoir, il enlève son boxer. Sa verge apparaît ;


Tu vois lui aussi s’épile. Regarde, cela fait une tache… Ses bourses aussi… Une tache claire entre deux zones sombres.

Il est normal. Tu t’attendais à quoi ? Même plus petit que ton mari. Quoique tu es à plusieurs mètres et que…



J’obéis mais une fois près de lui, un reste de raison reprend le dessus.



Il attrape son smartphone, tapote, glisse et le tourne vers moi pour me montrer l’écran.



Je me penche pour mieux voir. La photo est prise de loin, en surplomb, mais il n’y a pas de doute possible. L’homme est Antoine, assis sur un canapé et la femme à ses genoux est Emma. Emma qui le suce…



La salope le gobe presque entièrement, peut être sous la pression de cette main sur sa tête, ou tout simplement parce qu’elle aime ça. Moi, ce n’est pas mon truc. Évidemment qu’Antoine doit apprécier…



Je dois avoir l’air ridicule, penchée vers lui pour découvrir par son smartphone que mon mari m’a trompée et…



Mais je n’ose pas. Je sais pertinemment ce qu’il attend de moi. Il vient de me le montrer par couple interposé. Sa salope de femme qui bouffe la verge de mon mari.

Mais lui aussi pose sa main sur ma tête. La pression est impérieuse. Je me penche un peu plus. Je m’approche de ce qu’il me propose. Cette verge alanguie qui repose sur ses bourses.

Je suis obligée de m’agenouiller. Sa main ne me quitte pas. Elle me guide. Elle me commande. Je suis au plus près…

Généralement, cela me dégoûte de prendre un sexe dans la bouche. Qui peut bien aimer papouiller ce morceau de chair dont la fonction, au repos, n’incite pas à la poésie ? Je n’ai jamais aimé la fellation. Antoine a longtemps essayé de me convaincre, utilisant les artifices du miel ou de la confiture dont il se tartinait le sexe, mais non, ce n’est pas mon truc.

On ne peut pas dire que j’en ai envie, mais bien que la main me laisse ma liberté je fais ce qu’il attend. Avec la mienne, j’aide la tige souple à se soulever assez pour que je dépose mes lèvres sur le bout encore recouvert de sa protection. J’avance un peu sur la tige, refermant mes lèvres sur ce qui doit être le gland, mais est une chose molle. J’insiste avec ma langue, je le branle doucement avec ma main. Quelques longues secondes où j’essaie de chasser mes a priori, mon manque d’envie pour faire de mon mieux. Mais cela reste mou, désespérant mou même si par sa souplesse j’arrive à en glisser un peu plus dans ma bouche, en tout cas beaucoup plus que je n’ai jamais gobé Antoine étant toujours dressé et dur.

Oh, je sais que plus jeune j’ai déçu beaucoup de mes partenaires avec cette angoisse, et ce « presque » dégoût. Je me rattrapais après car si je n’aime pas sucer j’aime qu’on me prenne et mieux encore que l’on me lèche. Je sais, c’est injuste, déséquilibré, mais on ne se refait pas…



L’injure est si forte que je me redresse, furieuse. Jamais on ne m’a traitée ainsi. Et merde, ce salaud d’Antoine qui raconte à n’importe qui que je suis nulle en fellation. Pas étonnant qu’Emma… Mais c’est bien sûr, Antoine s’est confié à Damien qui s’est empressé de tout balancer à son épouse.

Mais j’ai l’air de quoi maintenant ?

Ma main est partie. Il ne devait pas s’y attendre car elle claque avec force ce visage moqueur. La surprise est totale autant pour lui que pour moi.

Il se lève, se frottant la joue endolorie et la rougeur qui apparaît.

Il est face à moi. Je me sens encore plus petite devant cet homme dressé de toute sa force et qui va riposter.

Mais non. Il sourit. Il rit.



De ses mains, il saisit les miennes. Il les passe derrière mon dos et bloque ainsi mes bras. Une seule suffit à m’immobiliser, l’autre saisit mon visage et me fixant dans les yeux m’attire à lui. Il m’embrasse sauvagement. Son corps est tout contre le mien. Je sens sa peau contre la mienne.

Il me libère, mais en réalité je suis prisonnière de ce baiser, de cette langue qui me fouille, de ces mains qui me caressent, qui m’enlacent, qui déclenchent des frissons.

C’est à mon tour de l’enlacer. Nous sommes toujours soudés par nos lèvres mais je sens comme un soulagement dans sa respiration.

C’est à mon tour de chercher son contact, la chaleur de sa peau, la fermeté des muscles, l’étroitesse de ses hanches. Il y a une éternité que l’on ne m’a pas embrassée de cette façon et, aussi longtemps, que moi je n’ai pas été aussi réceptive.



Apprendre ? Quoi ?

J’obéis, entraînée par sa main. Il me guide. Oh, juste quelques pas, pour atteindre le petit bureau. Alors, sans me lâcher, il repousse d’une main leste les quelques objets qui décorent sa surface. Il me fait comprendre de m’allonger. Devant mon interrogation muette il insiste, me pousse sans un mot, mais sur son visage l’attitude enjouée qu’avait provoqué ma claque a disparu. C’est trop court pour que je puisse tenir entièrement, mais c’est ce qu’il veut. Me voilà sur le dos, les jambes et la tête dans le vide. C’est plus qu’inconfortable. Damien fait le tour. La tête renversée en arrière, je le vois d’en dessous se branler contre mon visage. La tige souple que je n’ai pas réussi à réveiller se raidit sous la main de son maître. Ce n’est pas encore le bâton que l’on s’attend à voir mais elle est suffisamment tendue pour que, la guidant de la main, il dépose le bout entre mes lèvres que je n’ai pas osé garder closes. Des mains puissantes saisissent ma tête et je dois accepter que le bout fasse son chemin dans ma bouche.

C’est encore une tige dont la souplesse est suffisante pour fléchir et se laisser diriger, mais à chaque seconde elle devient plus dure et longue. Les mains ne faiblissent pas et la tige devient roseau, puis bâton, et je m’étouffe. La tête toujours renversée en arrière, je pleure, je tousse, j’ai des renvois, des flots de salive me noient. Régulièrement, mon tyran retire sa queue pour me laisser reprendre mon souffle, chassant de ma gorge un torrent de liquide qui me coule dans les narines et sur les yeux. Mais c’est pour mieux m’envahir à nouveau. Chaque fois, le monstre trace sa route un peu plus loin dans ma gorge jusqu’à ce que ses couilles viennent se frotter à mon nez. Il me force une ou deux secondes dans cette position où j’ai la sensation que son gland est dans mes poumons. Puis il me laisse respirer et chasser la salive qui coule.

Jamais on ne m’a fait cela autant par la position, que la fellation, que la façon directive dont s’est mené.


Profite qu’il te laisse respirer pour te lever. Utilise tes mains pour chasser les siennes. Sens, c’est moins fort qu’au début. Il croit que tu ne vas pas résister. Il pense que tu n’oseras pas, peut-être même qu’il croit que cela te plaît. Il est malade. Un grand malade. On ne traite pas une femme de cette façon. Tu n’es pas sa maîtresse. Tu ne voudrais pas être sa maîtresse s’il la traite ainsi. Imagine pour le reste…

Quoi ? Répète ? Tu plaisantes ? Tu as bu ? Il t’a droguée ? Tu as vu la tête que tu as ? Une folle, oui, une folle, le visage renversé, le front et les cheveux trempés et je ne parle pas de ce qui pendouille, ta salive qui tire des filets.

Quoi ? Bon d’accord, il bande bien mieux, bien plus dur, et tu dis que tu la vois bien malgré les yeux humides. Oui, elle se tient verticale toute seule. Le gland est dégagé, elle paraît si longue et si grosse que tu imagines que les larmes font un effet loupe.

Quoi ? Mais si c’est vrai. Tu n’arrives pas à croire que ce salaud t’a mis tout son truc, jusqu’aux couilles, dans ta gorge.

Quoi ? Il est fort ! Mais ce n’est pas lui qui est fort, c’est toi qui as réussi.

Quoi ? Tu en es fière !

Quoi ? Ça n’a rien à voir avec tes léchouilles désagréables ! Évidemment que c’est différent.

Quoi ?

Arrête de penser. Tu sens comme ses mains se raffermissent. Il va recommencer. Sauve-toi ou crie que tu ne veux pas, que tu ne veux plus, que tu n’as jamais voulu…

Non, ne pense plus. Pas ça en tout cas. Que si ton mari t’avait fait cela tu ne serais plus cette coincée de la pipe.



Meilleur. Agréable. Je n’irais pas jusque-là. Ma petite voix a raison, je suis folle. Comment puis-je être fière de réussir à gober « de force » son gros truc ? Je ne suis pourtant pas Maso à ce point. Pourtant…

Mais ses mains donnent le signal, la pression se fait de nouveau plus forte. Instinctivement, j’ouvre la bouche. Un mot ! Il suffit d’un mot ! Allez Ambre, dis-le ! Dis-lui d’arrêter. Dis-lui que tu ne veux plus ! Ma raison me hurle de le faire. Mais rien. Je ne fais rien. Si, plutôt, celle que je ne connais pas et qui prend ma place, décide de regarder. Oui, surtout ne pas fermer les yeux.

Je vois passer le monstre, le gland rose et baveux, champignon dont le pied suit, avance, avance, tige sans fin qui fraye son chemin dans ma gorge. Je pleure mais m’oblige à conserver les yeux ouverts. Les couilles passent, ballons gonflés qui tendent la peau. Elles m’aveuglent alors que les mains me bloquent les mâchoires et poussent encore plus pour gagner quelques millimètres. Son petit trou. Oui, je vois son trou du cul, œillet à peine plus sombre que la peau autour, à un centimètre de mes yeux

Chemin inverse. Reflux de la marée qui m’a envahie. La bave m’aveugle à nouveau. Je respire, déglutit, avale, crache, tousse. Un peu moins, peut-être que les premières fois.



Dire que je prends sa remarque comme un compliment, c’est un peu exagéré. Mais au moins, il ne me ridiculise pas. Il disparaît de mon champ de vision, mais ses mains tracent un chemin le long de mon corps pour venir sur mes cuisses. C’est un faible frottement mais c’est celui de ma petite culotte, dernier rempart de ce qui reste de ma vertu, qui passe mes cuisses, mes jambes, mes mollets. Et ce sont justement mes mollets qu’il saisit à pleine main pour soulever mes jambes et les écarter. En soulevant la tête j’ai la vision de mes seins, de mes tétons et juste un peu plus loin, de ces deux jambes, les miennes qui font un grand V ou…

Il se penche. Son visage est entre mes cuisses, dans la base du V que je ne lui refuse pas et…



Je ne peux retenir un cri lorsque je sens sa respiration, ses lèvres et sa langue qui glissent le long de ma fente.

Ma tête est trop lourde, je bascule en arrière, je ne vois plus, je ne peux que deviner et sentir.

C’est délicieux, doux, attentionné. Il me caresse d’une façon délicate. C’est bon. C’est un autre homme que celui qui me « forçait » la bouche. Même les doigts qu’il pousse dans ma fente ne sont que douceur, animés de mouvements lents ou rapides, complices des lèvres qui aspirent mon clitoris et le sucent comme une petite bite

Je gronde. Je gémis. Il n’a plus besoin de me tenir les jambes, je le fais de moi-même. Si je pouvais, je pousserais mon ventre vers son visage, que sa langue avance encore plus dans mon vagin, que ses doigts….



Je jouis. Il ne peut que sentir mon jus qui coule, mais il ne recule pas. Au contraire, il le lape, le recueille, le déguste.

Mais qui est-il ? Quel homme est Damien ? Si directif, presque violent, et puis un pourvoyeur de plaisir que toutes les femmes adorent.

Mais il se redresse. Un instant, je ne le vois plus et puis il réapparaît. Il tient un sachet dans la main et je comprends à ses mouvements que c’est un préservatif et qu’il en recouvre son sexe. Je ne le vois pas le faire, je vois juste son visage qui regarde vers le bas, un bas que mon propre corps dissimule.

Il est entre mes cuisses. Ce grand V indécent où je vois furtivement, son sexe pointer. Il fait reposer mes jambes sur ses épaules, il enveloppe mes cuisses de ses bras puissants, les bloquant contre son torse au duvet soyeux.

Je le sens à peine. Pourtant je l’ai vu dur, gros, long.


Quoi tu t’étonnes ? Tu as bien senti combien tu mouillais sous ses caresses. Ton jus et sa salive… Tu es bien placée pour savoir que la salive est un bon lubrifiant, non ?

Quoi, tu fais l’innocente ! Tu as donc si peu de mémoire. Ta salive n’a donc pas aidé à ce qu’il te remplisse la gorge ?

Quoi ? Mais aie au moins la décence (Oh, pardon, ce n’est pas le bon mot dans ce moment. Décence et bureau ne font pas bon ménage.) de reconnaître que tu as envie qu’il te prenne.


Oui, j’ai envie. Un peu plus… Un peu moins… Quoi que je fasse, ou qu’on me fasse, je suis devenue une femme adultère.

Je le sens, oui il est là… Il avance… Encore… Encore… Je suis un gouffre sans fin et ce qui me possède en explore des régions inexplorées. Il me prend lentement, utilisant mes cuisses comme appui et puis plus vite. Il s’arrête, c’est comme s’il attendait. Je relève la tête, croise son regard. Il sourit :



Salope. Tu sais que tu es une salope. Et ne me dis pas que c’est parce que ton mari a couché avec sa femme. Déjà pendant le repas tu étais ravie de toutes ses attentions. Elles confirmaient ce que tu avais déjà remarqué, que plus d’une fois tu l’avais surpris lors de vos soirées en train de te regarder, de ne pas baisser les yeux, de te sourire. Tu n’as pas protesté dans le taxi lorsqu’il a posé sa main sur ta cuisse. Avoue que tu pensais qu’il allait t’inviter « pour un dernier verre ». Et pour les bijoux, cela aurait pu attendre demain ! Mais non, tu as été frapper à la porte de sa chambre. Il n’a pas fallu te prier pour les mettre. Tu n’as pas protesté lorsqu’il a ouvert les boutons du chemisier. Il avait déjà gagné et l’infidélité de ton mari a fait le reste.


Mais la petite voix s’éteint. Damien a repris son doux labeur. Ses avancées sont profondes, ses mouvements plus forts. Chaque coup de boutoir chasse la petite voix au plus profond de mon cerveau. Je me laisse envahir. Je ne suis plus qu’une poupée entre ses mains, mais une poupée qui avance sa main pour caresser son clito.

Il doit le voir. Il se retire. Je pense qu’il veut jouir sur moi mais en réalité c’est pour déplacer son sexe et le poser contre mon petit trou.

Il va me sodomiser. Alors je me réveille :



Je sens qu’il hésite. Une pression que je n’ose refuser, et puis il se retire.



Que dit-il ? Quelqu’un ? Il ne va tout de même pas parler à Antoine de cette soirée. Attendre ? Attendre quoi ?



Il revient vers moi. Je le vois retirer le préservatif. Il avance son bâton. J’ouvre les lèvres. Il se glisse en moi. Il fait de courts allers-retours. Je sens qu’il joue avec mes tétons et découvre qu’il ne me tient pas la tête comme tout à l’heure. Il tire sur mes tétons, il les roule entre ses doigts, il les tire vers lui, il les repousse accompagnant les mouvements de son sexe.



Il ne bouge plus. Je ferme les lèvres du mieux que je peux. Il va cracher dans ma bouche.

Protester ? Trop tard, il fallait y penser avant. Jamais, sauf un copain qui avait joui très vite alors que je posais mes lèvres sur son sexe, on m’a fait cela.

Mon Dieu si Antoine apprenait.

Cela jaillit. Liquide que je sais blanchâtre, gras, épais et pourtant si fluide qu’il heurte le fond de ma gorge. Liquide âcre et gluant.

Je n’ai pas le choix. Je l’avale !




Il m’aide à me relever. Il a retrouvé toute sa galanterie. C’est lui-même qui va chercher une serviette afin que j’essuie mon visage. Je veux aller dans la salle de bain.



Obéis ? Il me parle comme si j’étais sa femme. Et encore, on ne demande pas à sa femme d’obéir, du moins à notre époque. Je vois mal Emma obéir à Damien.

Emma ! Emma et Antoine ! Qui obéit à l’autre ?

Après tout, c’est lui qui a commencé.


Tu te mens à toi même.

Ta gueule. Laisse-moi tranquille. Ce qui est fait est fait.



À suivre…