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n° 21165Fiche technique40172 caractères40172
Temps de lecture estimé : 23 mn
23/09/22
Résumé:  Un homme, une femme, et chabadabada...
Critères:  fh noculotte -rencontre -amouroman
Auteur : Enzoric      Envoi mini-message
La maîtresse de mon fils



Tous les yeux étaient tournés vers lui. Si quelques paires riboulaient, amusées par cette demi-conversation entendue, que plusieurs autres soutinrent son regard en souriant, la plupart se remirent soit à fixer le sol, soit pour beaucoup l’écran de leur smartphone.

Deux arrêts plus tard, il était le seul à descendre. Une route le séparait de celle qui venait de lui téléphoner, mais, à sa tête, pas de doute, elle était véritablement furax.



Reste calme, se dit-il tout bas en posant un pied sur le macadam.


Sitôt fut-il sur le trottoir qu’il sauta dans ses bras.



Tendrement, il lui fit le même bisou magique que son père lui avait fait le matin même lorsqu’il avait voulu s’habiller seul.



Il traversa la route, espérant que ces quelques mètres les mettent hors d’atteinte de cette furie. Mais que nenni, telle une gazelle, elle les rejoignit.



Pas que son air de connasse, devenu connasse compatissante, l’ait attendri, mais plutôt que son fils souriait en sautillant, il accepta.



Surpris de voir un siège-enfant installé à l’arrière, il hésita à installer Hugo dedans.



Après avoir vérifié la bonne installation du siège, il installa son fils. Elle démarra le moteur, mais resta au point mort.



Ils ont roulé plus d’un quart d’heure au seul son du GPS. Hugo s’était endormi, comme toujours après deux minutes de voiture.



Les derniers kilomètres furent aussi silencieux que les premiers, bien que plus pesants.



Hugo couché, il envoyait un mail à l’agence pour les prévenir de son absence quand son smartphone vibra. Il dut le relire trois fois avant de bien comprendre ce que l’écran affichait :


L’éducation, c’est toute ma vie. Promis, ça ne me dérange pas de passer demain matin.


Il s’interdit de répondre sur-le-champ sinon il l’aurait envoyé paître cette Madame Mathieu. Surtout qu’il avait déjà bien entamé la bouteille de tequila.


[Connasse] Monsieur Lapoisse, si vous ne me répondez pas, même d’un non merci je ne vais pas dormir de la nuit. Vous imaginez tous ces pauvres gamins voir leur maîtresse dormir sur son bureau ! Pas un bel exemple, hein !


Tu t’en veux connasse ! Hé ben, tant mieux !


Certes, il avait bu, mais ce n’était pas l’alcool qui le fit répondre à voix haute avant de lui envoyer :


C’est pas quand on a chié dans son froc, pardon maîtresse, fait caca dans son calbut, qu’il faut se sentir dans la merde. Bonne nuit, ou pas, c’est selon. Perso, je vais faire un bon gros dodo.


Pour sûr, il ne serait pas fier le lendemain matin, mais sur le coup il l’était. Et pas qu’un peu ! Pour qui se prenait-elle ? Sa mère ? Sa sœur ? Son ange gardien ?

Rien à foutre de sa condescendance ou de ses remords à la con, baragouina-t-il avant de bafouiller : dors et me casse pas les couilles, connasse !

Il somnolait dans son fauteuil quand ce qu’il crut être l’alarme de son téléphone le réveilla. Dans le coltar, les yeux vitreux, il lut :


Impossible de trouver le sommeil. Je suis là dans vingt minutes.



Il ressombra dans un semi-coma sans attendre, téléphone en main.



Décidé à se rendormir, après la main, ce furent ses oreilles qui lui vibrèrent le cerveau. Elle tambourinait à la porte.



Se lever fut déjà difficile, mais marcher était comme tenter de bouger en esprit un corps incapable de mettre un pied devant l’autre.

Lorsqu’il a lâché la poignée, le sol s’est dérobé. Elle l’a rattrapé in extremis, puis trou noir.




ooOoo




Un rire le réveilla. Paumes sur les yeux, grimaçant, il a attendu que la lumière soit supportable. Une voix connue depuis peu a fini de le convaincre de se lever.



Elle s’était retournée, et son fils le regardait. Même s’ils prenaient parfois un bain ensemble, jamais il ne l’avait vu nu ailleurs que dans la salle de bain. Pour autant, son garçon ne semblait pas choqué. Étonné, tout au plus.



Il fila dans sa chambre passer une chemise lorsqu’elle l’avertit qu’elle emmenait Hugo à l’école.



Il les regarda partir, son fils sur le siège arrière lui faisant au revoir de la main, elle droite comme un i.


Ce fut la pire journée de sa vie. Enfin, la deuxième, pour dire vrai. Après avoir tourné autour de la table de cuisine tel un lion en cage à se maudire, la maudire elle surtout, il s’est avalé expresso sur expresso. Il aura fallu près de deux heures avant qu’il ne se décide enfin à bouger.

À l’écart, il a attendu que tous les parents venus chercher leur enfant repartent pour le déjeuner.



Il se força, ne voulant pas, ne pouvant pas la décevoir encore. Sa collègue et elle ont mangé de bon cœur tout en discutant d’une réforme qui pointait le bout de son nez. Il les écouta débattre tout en tentant de faire bonne figure. Son fils, passé l’étonnement de le voir attablé, oublia sa présence et reprit le cours normal de sa vie d’enfant de cinq ans.

Après le déjeuner, elles menèrent la vingtaine de chérubins dans la cour de récréation. Il les regardait gambader, jouer, rire, lorsqu’elle lui prit le bras.



Tant était-il heureux la seconde précédente, tant il se renfrogna ! Il savait qu’il allait passer un mauvais quart d’heure, et, bien qu’il s’y était préparé, il n’en menait pas large.



Elle aurait eu des yeux revolvers qu’il ne serait plus de ce monde. Après l’avoir longuement observé, elle reprit :



À nouveau, elle le fusilla du regard.





ooOoo




Il a tout fait comme elle a dit. Douché et rasé, il fit un brin de ménage. Pas que c’était le bordel, mais ça ne sentait pas vraiment le propre. Il était sur son ordinateur à chercher une occasion pas trop chère, pas trop vieille et sans trop de kilomètres lorsque la porte s’ouvrit sur son fils.



Elle restait debout dans l’encadrement à les regarder. Son fils sur les genoux, durant presque dix minutes il lui montra le fruit de ses recherches, non sans lui demander à chaque fois ce qu’il en pensait.



Trois fois il recomposa le numéro, et trois fois il atterrit directement sur la messagerie.



Tous deux le regardèrent quitter la pièce sans bouger. Sitôt la porte de chambre fermée, il se leva et lui fit face.



Ils se fusillaient des yeux, ni l’un ni l’autre ne semblant décidé à lâcher l’affaire.



Elle ne vit pas venir, mais elle le savoura en le partageant, ce premier baiser.




ooOoo




Comment expliquer à un gamin que sa maîtresse vient le chercher pour l’emmener à l’école alors que le mercredi il n’y a pas école ? Et surtout, comment lui expliquer que de voir sa maîtresse sortir de la chambre de son père de si bonne heure est normal ?

Ils ont ramé, sorti des bobards sans queue ni tête, ont bafouillé, se sont embrouillés, se sont contredits, mais ils n’ont pas calé.

Après avoir petit-déjeuné, maîtresse Madame Mathieu s’est douchée puis est partie. Elle avait sa nièce à garder pour la journée, avait-elle pesté sans fin alors que c’était la vérité. Quant à Monsieur Lapoisse, après un dernier baiser donné à l’abri du regard de son fils, il a glandé toute la journée. Il n’avait envie de rien, hormis que les heures s’écoulent.

Son fils enfin couché, il se rua sur son smartphone.



Jamais elle n’avait eu quelqu’un comme lui dans la peau. Ils s’étaient quittés au petit matin et toute la journée elle n’avait pensé qu’à lui, alors, sitôt eut-elle décliné l’invitation de sa sœur à prendre un café avec elle et son mari, elle les fuyait comme la peste.

Sur la voie express, elle s’arrêta à l’aire de repos à quelques kilomètres de sa destination. Une envie pressante, presque plus urgente aux vues de sa gigite et de son besoin de serrer les cuisses la fit s’arrêter. Mais elle n’eut pas le temps d’arriver jusqu’aux toilettes. Les premières gouttes imbibèrent sa culotte avant qu’elle ne cale le moteur.



Sans lui laisser le temps de réagir, il lui sautait dessus. Sans chercher à se dérober, elle se laissa allonger sur le lit.





ooOoo




Au petit matin, Hugo ne fut pas surpris de voir sa maîtresse dans la cuisine. Comme tous les matins, il petit-déjeuna d’un bol de céréales, puis ils partirent à l’école. Ce qu’il ignorait, c’est qu’elle n’avait pas de slip, pas comme son père qui le garda précieusement dans la poche de pantalon la journée entière.


C’était la première fois qu’elle allait travailler sans dessous, aussi fit-elle très attention. Que ce soit en conduisant, puis en inculquant la lecture, l’écriture ou le savoir compter, elle resta tant qu’elle put assise derrière son bureau. À midi, contrainte et affamée, elle mangea à côté de sa collègue avec la boule au ventre. Non qu’elle craignît que la maîtresse des CM1 découvre qu’elle était cul nu, elle s’en foutait royalement. Ce n’était pas de peur qu’elle eût le sexe trempé, mais c’était que Monsieur Lapoisse la savait sans dessous qui la faisait couler d’envies. D’envie qu’il l’emporte de sa langue comme la veille. D’envie qu’il la prenne en missionnaire, puis en levrette. D’envie de sentir leurs jouissances fuser, non en symbiose, mais lui le premier, comme la veille.

Elle a passé la pire journée de sa vie de maîtresse. Mille fois pire que sa première rentrée. Mille fois pire que sa perte de virginité. Pourtant c’était il y a bien longtemps.

Elle n’avait que vingt-six ans. Vieille pour beaucoup, mais si jeune pour elle. Jusqu’alors, elle avait toujours fait passer sa vocation avant tout. Avant ses envies, ses besoins, ses récréations, mais elle était en poste, titulaire et maîtresse de sa vie plus que d’une classe, alors elle se laissa enfin séduire.


Il n’était pas vraiment beau, pas franchement laid, pas plus intelligent qu’elle et pas plus con qu’un autre. Il était simplement là au bon moment et il en a profité durant quatre mois. Ce qu’elle ignorait, c’est qu’à la prochaine rentrée il serait loin. Ce qu’il savait, c’est qu’elle n’était qu’une passade, qu’une femme disponible et demandeuse jusqu’aux grandes vacances.

Elle l’avait aimé, profondément, éperdument, aussi le choc fut terrible. Presque fatal.


C’était son premier, et son dernier s’était-elle convaincu à force de pleurer, même si inconsciemment elle gardait espoir de trouver le bon, après lui. Lui qui la comblait à la pause déjeuner et qui l’emportait si loin et profondément le soir. Lui, cet homme de quinze ans son aîné, qui avait profité de sa jeunesse. Lui, ce professeur des écoles qui lui enseigna durant ces quatre mois l’art de donner du plaisir plutôt qu’en recevoir. Lui, ce goujat, ce trop personnel pour ouvrir quiconque au partage. Lui, cet être prévoyant qui avait abusé d’elle, cette innocente femme qui ne connaissait rien à l’amour.


Voilà pourquoi depuis lui elle se réservait, elle patientait depuis presque dix ans. Voilà pourquoi partir travailler sans culotte lui révéla que ce Monsieur Lapoisse, qu’elle avait d’abord mal cerné, ne cherchait pas à la transformer, mais à l’ouvrir aux plaisirs. Plaisir de se sentir libre de ne pas la mettre au petit matin, cette culotte qu’il n’avait pas cherché à lui interdire de porter. Plaisir de l’émoustiller, ce Monsieur Lapoisse qui la savait cul nu sans pour autant réellement pouvoir en profiter. Et plaisir surtout de lui revenir transformée en une autre. Une autre qu’elle n’imaginait pas avant, et qu’il n’avait pas contrainte à quoi que ce soit, lui !


Ce jeudi, après avoir déposé Hugo, elle partit sans attendre malgré l’incompréhension de celui qui n’avait qu’une hâte : la prendre dans ses bras et l’embrasser. Mais elle n’était pas rentrée chez elle. Elle avait fait les boutiques, s’était offert du temps rien que pour elle avant de dîner en ville. Son smartphone n’arrêtait pas de sonner, mais elle prit sur elle pour ne pas répondre et l’éteignit au dixième appel manqué de peur de craquer plus qu’autre chose. Elle avait pris une décision, et quoi qu’il advienne, quoi qu’il fasse, ce Monsieur Lapoisse, elle était décidée à relever le défi qu’elle s’était lancé.

À vingt-deux heures trente-deux, elle rallumait enfin son smartphone. Sa messagerie était pleine d’avoir reçu trente-deux appels en absence. Smartphone éteint, elle démarrera sans lire un seul des messages envoyés ni même écouter sa messagerie.


S’il s’était endormi sur sa banquette, un verre à moitié vide sur la table basse, elle sourit en voyant la bouteille d’eau gazeuse posée à côté. Ravie, fière de lui plus qu’elle, elle avança sur la pointe des pieds. À mesure qu’elle approchait, à chaque pas la rapprochant de cet homme assoupi, s’intensifiait en elle une envie nouvelle, une folie nouvelle, un besoin nouveau. Arrivée à destination, elle regarda enfin un homme, cet homme, comme jamais auparavant elle n’avait fait. Elle le trouva beau, encore plus beau que tous ceux qu’elle avait imaginés en rêve, et elle se sentait bien. Bien dans sa tête et bien dans son corps. Elle se fit violence pour ne pas se blottir contre lui, sentir sa chaleur, le couvrir de baisers et lui dire à mots couverts combien elle était tombée amoureuse de lui, mais elle rentra chez elle, ravie, comblée de ne pas avoir cédé à cette pulsion de le toucher, de l’embrasser et de s’endormir en sueur.




ooOoo




Elle avait peu dormi, mais étrangement elle se sentait dans une forme olympique lorsqu’elle ouvrit les yeux une heure avant que son réveil sonne. Son ventre grognait, mais plutôt que de se lever et le rassasier d’un copieux petit-déjeuner, elle posa sa main dessus et le caressa. Pour la première fois, elle apprécia des doigts son arrondi. Elle en fit plusieurs fois le tour, puis sa main glissa. Lorsqu’elle passa dans les poils de son pubis, une décharge d’adrénaline la fit écarter les jambes. Ainsi s’est-elle donné un puissant orgasme avant de partir rejoindre celui qui l’avait emportée sans le savoir.


Longuement, elle le regarda avant de le rejoindre. Accroupie, elle posa délicatement ses lèvres sur les siennes. Longuement, elle respira l’air que celui qui occupait ses pensées nuit et jour expulsait calmement, savourant enfin un contact physique tant désiré. Il dormait profondément, mais fut-ce un réflexe, ou rêvait-il qu’il ouvrit la bouche ? Sans plus attendre, elle y glissa sa langue et joua de la sienne. C’était baveux, gourmand, furieux. Ils se dévoraient des lèvres, se caressaient le palais, s’entrechoquaient des dents, mais rien ne semblait pouvoir briser ce matinal baiser. Sauf une porte qui grince.



Elle se força à regarder cette petite tête blonde avaler ses céréales, sachant pertinemment que son père, assis dans son canapé, la dévorait des yeux. L’aurait-il caressée que la sensation n’aurait pas été plus jouissive. Elle rayonnait tant intérieurement de l’effet produit et ressenti qu’elle avait les seins qui pointaient à lui en faire mal.



Son père les suivit puis la regarda habiller Hugo dans l’embrasure de porte, tout aussi subjugué et émerveillé de voir cette femme s’occuper de son fils qu’excité de la découvrir en bas de si bonne heure. Sa robe n’était pas franchement courte, elle lui arrivait sous les genoux, mais les poses qu’elle prit en passant chaque vêtement à son fils lui révélèrent, passé les jarretelles, que la maîtresse ne portait pas une culotte de coton comme celle qu’il avait toujours dans la poche de son jean, mais un string lui séparant les fesses indécemment. Il serait bien resté plus longtemps à profiter d’un tel spectacle, mais, conscient qu’il bandait, un sursaut de lucidité le fit courir dans sa chambre passer un pantalon. Il fut rapide, mais la voiture démarrait lorsqu’il ouvrit la porte. Il eut juste le temps de faire un au revoir à son fils avant de les voir disparaître.


Frustré, plus de ne pas avoir eu le temps de lui dire qu’elle était belle et désirable que d’en profiter, il se fit un café. C’est en s’asseyant qu’il le vit enfin, ce string dont il n’avait eu d’yeux que pour lui. Tout sourire, il avala son café sans oser le toucher, se toucher. Plus que se branler, se libérer d’une tension presque douloureuse tant il bandait, il resta près d’une heure sans bouger. Si son smartphone n’avait pas vibré sans doute serait-il resté la journée entière assis sur une chaise, le regard fixant ce petit bout d’étoffe.

Il dut le relire plusieurs fois ce SMS, et se pincer tant il croyait rêver.


Parce que je me sens enfin femme, parce que tu m’as manqué hier soir et cette nuit, en attendant ce soir et pour que tu penses à moi comme moi je penserai à toi, et surtout parce que j’ai joui dedans, je sais que je t’aime.


Ne sachant quoi répondre à une telle déclaration, les yeux brillants, il envoya simplement :


À ce soir, Maîtresse.


Que la journée lui parut longue !

Enseigner était plus qu’un métier, c’était sa vie, mais depuis qu’elle avait rencontré ce Monsieur Lapoisse, une passion encore plus indispensable avait pointé le bout de son nez. Elle se sentait transformée en une autre, en une femme ayant des désirs, et des envies nouvelles surtout. D’autant qu’à chaque fois qu’elle posait les yeux sur Hugo, des flashs des merveilleux moments passés avec son père ressurgissaient.

Elle était bien consciente que mouiller ainsi devant une vingtaine d’enfants était incongru, mais elle avait beau tenter de se raisonner, ses seins pointaient et son sexe coulait. Après avoir lutté en vain, elle laissa la nature, sa nature, prendre le dessus sur la raison. Après tout, c’était consciemment qu’elle s’était faite belle et sexy, alors quoi de plus normal que se sentir désirable et désirée l’excite, elle aussi, excitation à son comble lorsqu’elle prit enfin la route à 17 heures.


Plus elle avalait les kilomètres, et plus son sexe palpitait d’impatience. À chaque vitesse passée, le frottement de ses bas lui envoyait comme une décharge électrique. Pour la première fois depuis qu’elle avait le permis, se retrouver dans les bouchons à devoir redémarrer presque tous les mètres la porta quasiment au bord de l’orgasme plutôt que de l’énerver.

À dix-sept heures quarante-neuf, elle calait enfin le moteur de sa Twingo. C’est en débouclant sa ceinture de sécurité qu’elle se rendit compte que le trajet l’avait réellement enflammée plus que voulu. Elle sentait bien qu’elle avait le sexe avide, mais de sentir que le devant de sa robe était humide la fit ruisseler de plus belle après avoir eu un instant de panique.

Sans sonner ni frapper, elle ouvrit la porte et laissa entrer Hugo.



De voir Hugo courir, se ruer sur les genoux de son père pour lui faire un énorme câlin la fit passer d’excitée à attendrie. Des milliers de fois, elle en avait vu des enfants sauter dans les bras de leurs parents à la sortie de l’école, mais jamais elle n’avait ressenti un tel sentiment. En voyant l’homme qui lui tardait d’enlacer couvrir de tendres baisers son fils, elle avait devant elle l’expression d’un amour tout aussi platonique que celui qu’elle ressentait était ardent. Ni jalouse ni frustrée, elle commençait à reculer lorsqu’elle sentit une présence derrière elle. Se décalant, elle regarda la femme entrer comme si elle était chez elle.




ooOoo





Lui maintenant les cuisses, il plongea la tête entre.



Il la fit jouir dans un long gémissement, puis il se branla jusqu’à éjaculer sur son pubis.



Si des premières heures elle n’avait qu’une envie, à midi elle ôta enfin le string qui la chatouillait. Longuement, elle avait hésité à le retirer à la pause récréation du matin, mais à l’heure du déjeuner, c’en était trop.

Elle déjeuna sans réelle faim, elle qui depuis toujours mangeait pour deux. Son appétit était autre. Elle sentait la baise et n’avait qu’une envie : remettre ça.

L’après-midi lui sembla long. Sans nul doute, le plus long depuis qu’elle exerçait ce métier, mais elle fit bonne figure, assise à son bureau et un doigt à se masturber pendant que ses élèves dessinaient. Elle ne jouit pas, mais elle maintint cet état de bien-être jusqu’à ce que la cloche sonne enfin. Sans rien laisser transparaître, elle libéra tous les enfants qu’elle avait en charge puis elle prit la route. Hugo s’endormit à peine le premier kilomètre parcouru.



Voir cet homme accueillir son fils avec tant de tendresse, alors qu’elle espérait que, sitôt Hugo couché, son père devienne aussi fougueux avec elle qu’il était affectueux avec son fils, étrangement, elle apprécia. Pas pressée, mais simplement émerveillée de constater que cet amant, si chaud bouillant avec elle pouvait être si simplement un parent ordinaire la ravissait.



Plutôt que de mimer partir ou attendre au salon, elle attendit quelques minutes et monta. Couchée, bien qu’impatiente et n’y tenant plus, elle se caressa sans chercher la jouissance.



Avant même qu’elle ne réponde, il était parti. Ce n’était pas d’un café, d’un thé ou d’une tisane qu’elle voulait. C’était d’une bite. Sa bite.



Elle le regarda, si calmement assis à porter sa tasse en bouche. À mesure qu’elle se demandait s’il se jouait d’elle ou s’il prenait un malin plaisir à la faire attendre, elle le trouvait plus beau et désirable. Alors elle comprit. Elle comprit qu’il était comme il avait toujours été. Un homme comme il en est des milliers de millions, et elle, une femme comme il en des milliers de millions aussi. Une femme éperdument amoureuse d’un homme éperdument amoureux d’une femme.


Son café, il l’a bu. Il s’en est même resservi un. Elle aussi elle l’a bu, pas frustrée ou en manque. Elle l’a sucé avec envie et a reçu sa jouissance avec plaisir avant qu’il ne lui rende la pareille. Puis ils se sont douchés, sans qu’aucun ne cherche à plus avant de se coucher. Elle s’endormait confortablement collée à lui lorsqu’il bougea. Elle crut qu’il allait aux toilettes, le devinant se lever, mais non. Il la lécha, pas longtemps, puis il la pénétra en missionnaire. Pas longtemps non plus.

Comment se retrouva-t-elle en levrette, elle n’en avait pas souvenir, mais se sentir si profondément et ardemment pénétrée, ça, elle s’en souvenait tant qu’elle prenait depuis la pose sans honte. Sentir ses mains sur ses hanches la maintenir pendant qu’il coulissait en elle était un tel sentiment d’abandon, d’offrande, qu’elle l’invitait désormais à la posséder ainsi.

Il pouvait tout d’elle. Tant qu’elle espérait même qu’il l’encule. Acte encore inconnu, or tant désiré qu’elle s’ouvrait elle-même le cul en guise d’invitation, pour ne pas dire d’incitation. Mais jamais il ne le fit. Alors, un soir, n’y tenant plus, elle le quémanda :



Ce fut la première, mais loin d’être la dernière sodomie qu’elle implora. Elle n’éprouvait pas un réel plaisir physique lorsqu’il la prenait ainsi, mais l’acte et la légère gêne qu’elle ressentait en s’offrant ainsi la comblaient bien plus que la jouissance qu’elle n’arrivait toujours pas à ressentir. Pour autant, elle avait du plaisir, pas aussi intense que lorsqu’il l’emportait de son sexe, mais presque. En vérité, elle faisait plus que s’offrir, elle s’abandonnait.




ooOoo





Ils ont attendu que Hugo change de classe avant de lui annoncer, ne voulant pas, d’un commun accord, que ce petit être en devenir ne soit perturbé. Mais ce qu’ils n’imaginaient pas c’était que ce petit garçon avait tout compris depuis longtemps.

Ce soir-là, alors que son père lui annonçait que son ancienne maîtresse allait vivre avec eux ne fut pas une révélation. Il avait compris, bien avant d’avoir six ans, que sa maîtresse, sans être sa vraie maman, était devenue la femme de son papa. Non, ce qui fut si surprenant et incroyable fut qu’il demande : « Comment je dois l’appeler maîtresse maintenant ? ».