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n° 21279Fiche technique32443 caractères32443
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Temps de lecture estimé : 18 mn
11/11/22
Résumé:  Rosalie, c’est moi. Drôle de nom, direz-vous ? Pas pour une voiture… Et comme on est aux premières loges pour découvrir ce que l’on peut faire dans une voiture.
Critères:  fh jeunes voiture autostop -humour -occasion
Auteur : ChrisM      Envoi mini-message
Les aventures de Rosalie

Rosalie, c’est moi. Drôle de nom, direz-vous ? Pas pour une voiture. Surtout une voiture de mon âge, plus de 15 ans ! Il en reste encore des Twingo de la première génération, celles qui sont nées au siècle dernier, mais nous commençons à nous faire rares.


Aujourd’hui, c’est mon dernier voyage, Ludo m’amène au garage. Je n’ai pas passé le dernier contrôle technique, la remise aux normes coûte trop cher, je finirai à la casse. C’est la vie des voitures, pas de nostalgie.


Et pourtant, Ludo me semble triste. Ce matin, il a vidé la voiture, enlevé du vide-poches l’atlas routier devenu inutile avec le GPS, et a récupéré les bonbons à la menthe, les cassettes audio, je ne sais pas ce qu’il va en faire. Il n’a pas oublié de sortir du coffre la grande couverture, pourtant bien tâchée, et la boîte à biscuits. Cela doit lui rappeler de sacrés souvenirs…



*

**



J’ai été livrée, toute neuve, toute pimpante, en 1997 à un couple de jeunes retraités. Je me souviens d’une discussion dans les premiers temps, après ils ne causaient plus beaucoup.



Ils m’ont gardé sept ans, je n’ai pas eu à m’en plaindre. Lavage une fois par semaine, révision toujours dans les temps, pas de conduite brutale, pas d’accident. Juste une bricole, quand elle a reculé dans une borne en ciment, le pare-chocs a pris un coup, je l’ai toujours gardé. Du coup, elle n’a plus jamais conduit.


Je ne me fatiguais pas trop, moins de 50 000 km en sept ans. Toujours les mêmes trajets sur des routes tranquilles, pratiquement pas de ville. J’aurais aimé découvrir les autoroutes, partir en vacances, mais cela ne s’est pas fait.


J’étais très bien traitée, mais qu’est-ce que je m’emmerdais !



*

**



Le couple avait décidé de me vendre, leurs dos commençaient à souffrir sur mes sièges. Avec l’âge, la sortie de nouveaux modèles plus performants, la banalisation de mon esthétique, j’étais has-been, bref, pas bien chère.


C’est Ludo qui m’a appelée Rosalie. Au début, ça me vexait un peu, c’étaient nos grand-mères qu’on appelait comme ça. Je m’y suis habituée, c’est son humour second degré.


J’étais sa première voiture, il était en deuxième année de fac et je l’ai entendu raconter tous les petits boulots qu’il avait faits pour me payer. À présent, il avait bien l’intention de profiter des soirées étudiantes sans être obnubilé par les horaires des bus.


Le changement a été brutal. Il conduisait vite, montait le moteur à fond, jamais de lavage, l’entretien, quand il y pensait. Et cela ne le gênait pas de manger dans la voiture !


Mais, comme conducteur, il n’était pas pire qu’un autre. Vous savez ce que c’est, quand on poireaute sur les parkings, on a le temps de causer avec les collègues. On compare nos propriétaires, on parle de leurs petites habitudes, de leurs manies, de tout ce que les gens peuvent faire dans une voiture. J’ai bien compris que mes retraités avaient été bien sages et, qu’avec Ludo, j’allais découvrir de nouveaux horizons…



*

**



C’est arrivé dès la première semaine. Ludo avait embarqué un de ses copains, Adrien, pour une virée en boîte. À les entendre, plus que de la bonne musique, c’est un bon coup qu’ils cherchaient. Ils me laissent sur le parking de la boîte, j’ai été accueilli d’un « Tiens, une nouvelle », l’ambiance était sympa, je n’ai pas vu le temps passer. C’est le milieu de la nuit quand ils reviennent, accompagnés de deux filles.


Adrien et une des filles se glissent à l’arrière, Ludo se met au volant, l’autre fille, j’entends qu’elle s’appelle Aurélie, s’installe auprès de lui. Il a bon goût, Ludo. Elle est plutôt grande, cheveux noirs sur les épaules, jupe courte sur des jambes interminables, un maillot échancré qui dissimule à peine une petite poitrine libre de tout soutien-gorge.


Derrière, ils prennent leurs aises, en profitent pour se palucher. Elle est mignonne aussi, un air de famille avec Aurélie, mais en plus ronde, son décolleté aimant les mains d’Adrien. Elle semble fatiguée, s’allonge à moitié sur la banquette, pose sa tête sur les cuisses de son copain. Elle s’agite un peu, je regarde de plus près. Je vois Adrien, le pantalon aux genoux, elle est en train de lui tailler une pipe. Et elle y met de l’entrain.



C’est vrai, à regarder le rétro comme ça, il va nous mettre dans le décor.


Mais il continue cependant de jeter des coups d’œil derrière. Aurélie enlève sa ceinture, se tortille un moment, et accroche sa culotte au rétroviseur. Je ne vois plus rien derrière !



Non, mais le spectacle devant est torride, la jupe est remontée, le haut des cuisses est découvert. Ludo ne peut s’empêcher d’y mettre une main, qu’elle ne repousse pas.



On se gare au fond d’un parking de supermarché, désert à cette heure. Ludo et Aurélie disparaissent dans la nuit.


Pendant ce temps, la cousine a entamé le sprint final, Adrien, la bouche ouverte, semble apprécier. Je le vois soudain se tendre et lancer :



C’est quand même drôle d’insulter sa copine si elle lui fait du bien. Quand Ludo et Aurélie reviennent à la voiture, inutile de leur demander ce qu’ils ont fait.



Nous déposons les deux filles chez elles et nous rentrons.



La banquette te remercie.


Quelques jours plus tard, je retrouve les quatre en début de soirée.



D’un geste, elle lui fait signe de baisser son jean. La nuit n’est pas encore tombée, je verrai mieux ce qui se passe. C’est loin d’être une apprentie, en deux temps, trois mouvements, Adrien est au garde-à-vous et elle l’avale littéralement. On a beau avoir été briefée par les copines, tant qu’on ne l’a pas vu, on ne croit pas qu’un tel morceau puisse rentrer dans une bouche.



Une moto vient de s’arrêter au feu, à côté de nous. Je regarde le pilote, il a l’air fasciné par le spectacle. Mes vitres n’étant pas teintées, il est aux premières loges. Quand le feu passe au vert :



Juste avant d’arriver au drive du fast-food, la cousine fait cracher Adrien. Ce coup-ci, il faudra nettoyer la housse. De toute façon, avec les burgers, ça coule de partout, malgré les serviettes. Je ne suis pas maniaque, mais j’aurais besoin d’un bon coup de nettoyage. Si mes retraités me revoyaient, ils en feraient une crise.


Après un long arrêt dans un bar, j’espère que Ludo ne picole pas trop, nous repartons vers le club, je connais déjà, on se gare un peu à l’écart, dommage pour moi, j’aurais aimé écouter les potins. Aurélie lance à sa cousine :



Et les deux de s’installer à l’arrière de la voiture. Ludo se jette sur Aurélie, il a l’air bien chaud.



Elle vire son maillot, le soutien-gorge, la jupe, la culotte. Malgré la pénombre, je peux détailler son physique. Quand j’en parlerai aux copines, je pourrai leur détailler son long cou, les seins en poire, le ventre, la toison taillée, les cuisses fermes.


Elle s’assoit sur la banquette, les jambes grandes écartées, sa fente est brillante. Ludo se glisse à l’intérieur de ses cuisses et commence un cunni, on m’a déjà expliqué que beaucoup de files aimaient ça. Elle lui tient fermement la tête.



La langue la pénètre, découvre les recoins de son vagin, revient vers le clitoris tant et si bien qu’elle se met à trembler, respire bruyamment. Quand son orgasme arrive, elle se cambre, pousse un feulement, se débat, donne des coups dans la voiture, cela résonne de partout. C’est donc ça, prendre son pied !


Une voiture s’était garée près de nous, trois types s’approchent de la voiture, ils ont dû entendre le vacarme, un gars jette un œil à l’intérieur. Heureusement, il y a tellement de buée qu’on ne voit pas grand-chose.



J’entends Aurélie souffler à l’oreille de Ludo :



Vu la tête de Ludo, il n’est pas convaincu. Heureusement, les trois s’en vont.


Ludo vire son pantalon, son sexe est énorme, violacé. Et de l’enfiler dans la foulée, d’un seul coup, sans effort. Et de la percuter à grands coups, il doit lui faire mal, mais non seulement, elle ne le repousse pas, mais elle l’encourage ! Après quelques minutes de ce régime, elle lance :



Ludo se retire et se branle furieusement. Très vite, de longues giclées zèbrent le corps d’Aurélie, depuis les seins jusqu’au ventre. Elle semble apprécier, d’un doigt elle goûte le sperme, l’étale sur elle, se tartine les seins, le ventre, les cuisses. Une odeur forte a envahi l’habitacle, le désodorisant des retraités n’est plus trop efficace.


Quand je me retrouve seule, la voisine vient aux nouvelles. Je lui raconte la soirée, elle apprécie :



Je n’ai pas le temps de trop discuter, Adrien arrive avec sa copine. Ils ont une façon différente de faire. Après une pipe rapide, elle vire sa culotte et vient chevaucher Adrien. Et elle s’agite, de plus en plus vite, de plus en plus fort. C’est elle qui fait tout le boulot, Adrien reste passif, se contentant d’amortir tant bien que mal les retombées du bassin de la cousine. Quand elle lui demande, je devrais dire ordonne, de l’attendre, je le vois se recroqueviller, résister autant qu’il le peut. Par chance pour lui, elle se met à bramer qu’elle jouit. À voir le visage d’Adrien, c’est le grand soulagement et il se laisse aller. Enfin, elle se retire, rabat sa jupe. Au passage, elle caresse la queue d’Adrien, toute flapie.



Plus tard dans la nuit, c’est Ludo qui revient pour un nouveau round. Et je les vois enchaîner les positions, Je suis un peu admirative de les voir se tordre comme cela, c’est quand même un peu étroit. Après un 69, Ludo la prend en levrette. Il ne doit pas être mauvais à cet exercice, car il la fait jouir rapidement. Il la laisse émerger de son orgasme, la queue fichée en elle, puis recommence son va-et-vient. Mais quand sa main remonte entre les deux fesses, effleure la rondelle, elle la bloque.



Ce n’est pas ce soir que je découvrirai la sodomie.


On a ramené les deux filles chez elle, je ne les ai jamais revues. Mais depuis, il y a toujours des bonbons à la menthe dans le vide-poches.



*

**



La couverture dans le coffre, Ludo s’en servait pour les piqueniques, mais elle a sauvé notre expédition en Ardèche, un an plus tard.


Un matin de mai, Ludo arrive avec une fille que je ne connaissais pas. Ils mettent deux petites valises dans le coffre, et nous partons. Assez vite, j’apprends qu’elle s’appelle Zoé, qu’elle suit le même cursus universitaire que Ludo, qu’elle forme avec lui un binôme pour une recherche cadastrale dans un bourg ardéchois.


J’ai pris l’habitude d’examiner ses nouvelles passagères. Zoé a des cheveux blonds frisés qui lui auréolent le visage, des lunettes qui mettent en valeur ses yeux foncés, une bouche sensuelle. La silhouette est prometteuse, Ludo aime les seins épanouis et les petits culs, il est servi. Mais il me semble qu’il n’y a rien entre eux, ils paraissent se découvrir.


On a bien trois heures de trajet, mais les routes sont belles, le ciel est bleu, hormis quelques nuages, la température est presque estivale. Ludo et Zoé parlent de leur mission comme une parenthèse vacances dans une fin d’année universitaire chargée.


Mais ça se gâte… Il doit rester une cinquantaine de kilomètres, on a commencé à monter, les routes deviennent de plus en plus étroites, les champs ont fait place aux bois, puis à la forêt, le ciel devient de plus en plus noir. On n’a pas croisé trois voitures depuis une demi-heure. Quand l’orage nous tombe dessus, c’est dantesque. Le ciel est zébré d’éclairs, le tonnerre résonne sur les collines environnantes, la pluie tombe à torrents, les coups de vent font vibrer la voiture, les grêlons criblent la tôle. Ludo s’arrête, cela devient trop dangereux de conduire. Comme d’habitude, il a attendu pour faire le plein d’être sur la réserve. Mais il n’imaginait pas que ces routes me fassent consommer autant, le réservoir a bien baissé et il préfère couper le moteur.


Nous attendons un quart d’heure, la pluie ne cesse pas, la température a chuté. L’Ardèche en mai, c’est pas la Côte d’Azur et ils sont trop peu habillés. Ludo propose à Zoé de passer sur la banquette et de s’abriter sous la grosse couverture.


Rien que de passer derrière, elle est trempée. Malgré la couverture, elle claque des dents, il lui faut un moment pour se réchauffer et se détendre. Pendant ce temps, Ludo, resté au volant, continue de se refroidir.



Ludo la rejoint et se blottit contre elle à lui soutirer un peu de chaleur.


Ils doivent avoir bien chaud puisqu’un quart d’heure plus tard, je la vois descendre son jean. Et bientôt, ils n’ont plus besoin de la couverture. J’avais raison, elle a tout ce qu’il faut, en haut et en bas, et Ludo est parti en exploration.


Dehors, l’orage s’arrête, le vent chasse les nuages et le soleil revient. La voiture est ruisselante de buée, il fait presque chaud. J’attends qu’ils terminent pour repartir, mais ils sortent à poil, embarquant la couverture. Une demi-heure plus tard, ils sont de retour, radieux, bras dessus, bras dessous.


J’ai revu Zoé régulièrement jusqu’aux vacances.



*

**



Et la boîte à biscuits m’évoque Mélanie, l’auto-stoppeuse.


Ludo est seul ce matin-là. Je le vois tourner et retourner l’atlas routier avant de se décider. Il a fait le plein, la valise est dans le coffre, on doit partir loin.


Mais on s’arrête à la sortie de la ville, il avait aperçu une fille avec un gros sac à dos. On prend régulièrement des auto-stoppeurs quand il est seul, surtout des filles, je dirais… Il lui dit où nous allons, c’est à quatre heures de route, elle dit que cela lui va bien. Mélanie vient du Nord, descend dans le Sud, je comprends rapidement qu’elle n’a pas de destination bien précise, qu’elle va où l’emmène le hasard du stop et des rencontres.



Elle fouille un peu, sort une cassette et bientôt la musique emplit la voiture. Elle continue son exploration, trouve la boîte à biscuits, l’ouvre, c’est le stock de capotes de Ludo.



Ludo ne répond pas. Elle reprend :



Elle vire son sweat. Sous le tee-shirt, pas de trace de soutien-gorge. Quand elle remet la ceinture, cela fait ressortir le volume et le relief de ses seins. Ludo ne peut s’empêcher d’y jeter un œil.



Après un moment, Ludo demande :



Elle se tait un moment, écoute la musique, et reprend :



Elle veut jouer, Ludo est joueur aussi.



Elle éclate de rire, Ludo la suit, il paraît soulagé, cela devenait scabreux.


Mais elle enlève la ceinture, vire son tee-shirt.



Elle vire son jeans, la culotte apparaît quelques instants avant d’être jetée sur la banquette arrière. Elle est maintenant complètement nue, par brefs coups d’œil, Ludo la mate. Elle lui lance doucement :



Elle commence à se masturber lentement. Les doigts pénètrent dans sa toison touffue, j’aperçois même un doigt traîner du côté du cul. L’autre main titille les mamelons. Les yeux sont fermés, elle halète doucement.


Il faut quelques minutes à Ludo pour trouver un coin un peu tranquille. Il sort en trombe de la voiture, ses habits volent, il enfile une capote. Il fait sortir Amélie, la plaque contre le capot encore chaud et la pénètre immédiatement. C’est tellement puissant qu’il fait couiner mes amortisseurs. Mais cela ne couvre pas ses cris à elle.



Je n’avais jamais entendu Ludo s’exprimer aussi crûment. Et elle d’en rajouter :



Une course de vitesse s’engage entre elle et lui, c’est elle qui gagne, suivie de près par Ludo.


Ludo récupère ses habits, se rhabille et se remet au volant. Elle s’installe à côté de lui, toujours à poil.



À peine sortie, elle s’accroupit, commence à sucer Ludo, la queue encore luisante de sperme.



Il ne lui faut que quelques minutes pour le faire bander. Elle lui remet une capote, se place contre le capot de la voiture, ouvre ses fesses à deux mains. Il crache sur sa queue et l’introduit dans le cul de la fille. Pour moi, c’est une première, Ludo ne l’avait jamais fait devant moi.


On m’avait dit que ça pouvait être douloureux pour la fille, il me semble que c’est rentré assez facilement. Quand Ludo arrive en butée, il commence les va-et-vient. Elle ne reste pas passive, loin de là. Son bassin ondule, elle se masturbe d’une main, l’autre lui caressant les couilles. Elle monte vite dans les tours, explose dans un orgasme. Presque aussitôt, Ludo sort sa queue et éjacule sur le dos de Mélanie.


On s’arrête au prochain supermarché. Pendant que Ludo fait mon plein, elle part aux toilettes. Elle revient avec deux sandwiches et un tube de lubrifiant.



Nous la déposerons le lendemain matin à l’entrée de la ville. Elle salue simplement Ludo d’un :



On est restés quelques instants, une première voiture s’est arrêtée, après discussion, elle a fait non de la tête et la voiture est repartie. Le même manège s’est reproduit un peu plus tard. Finalement, elle est partie avec un camion espagnol.



*

**



Mais surtout, c’est grâce à moi que Ludo a rencontré Manon, la femme de sa vie !


Dans une station-service, réputée pour être une des moins chères de la ville, nous attendons notre tour. Devant nous, à côté de la pompe, une petite voiture japonaise. La conductrice est perplexe : elle a le pistolet à la main, cherche à ouvrir la trappe à essence mais sans succès. Ludo descend et propose son aide.



Quand on connaît la voiture, c’est simple, Ludo se penche dans la voiture, tire sur le levier à peine visible et la trappe s’ouvre.


Elle le remercie et remplit son réservoir. Je l’examine discrètement, elle doit avoir à peu près l’âge de Ludo. C’est l’hiver, elle porte un grand manteau, je remarque seulement les cheveux blonds ondulés, un visage ovale et, semble-t-il, des yeux très clairs. Quand elle termine son plein, Ludo lui lance :



C’est un bistrot que tout le monde connaît.



Elle est déjà installée mais quand elle ferme la porte, je l’entends répéter doucement :



Je ne sais pas si Ludo a entendu. Le lendemain, je l’entends discuter avec un copain :



Et de la décrire. C’est fou le nombre de détails qu’il a enregistré en quelques secondes.



Pourtant, nous irons plusieurs jours rôder autour de la fac de droit, du Grand Café, sans succès.


La semaine suivante, pendant que je somnole sur le parking de la fac, je la vois arriver. Elle vient vers moi, me tourne autour, regarde à l’intérieur. Elle a une petite enveloppe à la main, veut la glisser sous l’essuie-glace. Mais il pleut, le pare-brise est mouillé, je la vois hésiter. C’est sûr, d’ici que Ludo revienne, l’enveloppe sera trempée. Elle met la main sur la poignée de porte, elle veut probablement déposer le mot à l’intérieur. Là, sans réfléchir, je fais ce qu’on ne doit jamais faire, je déverrouille la porte ! J’espère que personne ne m’a vu, j’en connais certaines qui pourraient me dénoncer de vouloir prendre en main les commandes. Elle dépose son mot sur le volant et disparaît.


J’ai hâte de savoir ce qu’elle a écrit. Quand Ludo arrive, il est un peu surpris de voir la porte déverrouillée car je n’ai pas osé la rebloquer. Comme d’habitude, il se laisse tomber sur le siège, jette sa sacoche sur le siège passager, ouf, il n’a pas fait tomber l’enveloppe, il ne peut plus la manquer. Il l’ouvre, jette un œil sur le mot, le relit deux fois, un grand sourire éclaire son visage.


Pendant plus de deux mois, je n’ai pas de nouvelles. J’ai l’impression qu’il se passe quelque chose, à voir l’air guilleret de Ludo. Mais les sorties sont moins fréquentes, les virées avec les copains ont disparu, il ne sort plus, ou alors, sans moi.


Enfin, un soir, nous nous garons au pied d’un immeuble.



Je regarde autour de moi, j’ai bien reconnu l’accent, c’est un break allemand qui me parle.



Je n’avais entendu parler de rien. Et lui de continuer :



Et de me confirmer que Manon et Ludo se voient depuis trois mois, qu’ils sont fous amoureux, qu’ils ne peuvent plus rester l’un sans l’autre. Il ne peut pas s’empêcher de me raconter le plaisir qu’a Ludo de le conduire, qu’il se régale avec son moteur pêchu, en écoutant ses CD à fond.


C’est sûr que je ne peux pas lutter, mais j’ai eu ma revanche.


Un matin, ils débarquent avec une valise, la mettent dans le break. Ils partent en week-end, on dirait. Mais, miracle, la voiture ne démarre pas, je saurai plus tard que c’était un problème de carte électronique. En désespoir de cause, ils se rabattent sur moi.


Moi, je suis peut-être rustique, dépassée, capricieuse, mais je finis toujours par démarrer !


J’apprends qu’ils vont passer deux jours chez ses parents à elle. Pas grand-chose à dire sur ce week-end, je n’ai pas bougé de ma place de parking et la Mercedes des parents m’a snobée.


Je suis un peu soulagée quand on repart.



Après un moment, Manon :



Le break m’avait confirmé qu’avant de vivre ensemble, ils avaient souvent baisé dans la voiture. Et de se rengorger :



Ludo trouve une petite route, un bois, c’est très calme. Ils descendent, Manon demande, à voix basse, quelque chose à Ludo, il lui demande si elle est sûre, elle confirme de la tête. Ludo revient, fouille dans la boîte à biscuits, prend le tube de lubrifiant.


Ils reviennent plus d’une heure plus tard, enlacés, s’arrêtant tous les deux pas pour s’embrasser. J’ai l’impression qu’elle marche un peu difficilement. Et nous repartons.


Manon se tortille un peu sur le siège.