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n° 21282Fiche technique14982 caractères14982
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Temps de lecture estimé : 9 mn
12/11/22
Résumé:  Comme quoi c’est toujours dangereux de laisser traîner les numéros de téléphone de ses ex dans les répertoires.
Critères:  fh extracon hotel voiture confession -rupture
Auteur : Lorette      Envoi mini-message
Erreur sur la personne



J’ai tout de suite reconnu la voix à l’autre bout du fil. Un long silence s’en est suivi. Encore un acte manqué, je voulais appeler Marc et j’avais appelé David. Pourquoi était-il encore dans mon agenda, celui-là, et comment avais-je fait pour composer son numéro ?



Quinze ans que je ne lui avais pas parlé, quinze ans déjà !



Ainsi il s’intéressait encore à moi, mais moi plus du tout à lui ! Il m’avait fait trop de mal, ou alors trop de bien, au choix, je n’avais jamais eu les idées bien claires pour faire le bilan sur cette tranche de vie.



Justement, le « bon vieux temps » était révolu. J’ai raccroché, songeuse, j’ai presque été impolie.



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Mais, trois jours plus tard, rebelote, j’ai recomposé son numéro.



Je ne sais pas pourquoi j’ai accepté ? Ce restau, je le connaissais bien, nous y allions souvent à l’époque. Mais depuis le ravalement avait été fait et il avait dû changer de propriétaire. Et comment savait-il que je pourrais être libre ce jour-là ? Les enfants mangeaient à la cantine et mon mari rentrait rarement le midi, mais tout ceci n’était pas indiqué sur Internet.


J’ai passé le restant de la matinée à me faire belle, comme si j’avais quelqu’un à séduire. Naturellement, je suis plutôt moche, ou en tout cas quelconque, rien de spécialement attirant, je ne suis pas le genre de femmes sur lesquelles les hommes se retournent dans la rue. Et puis, un excès de maquillage m’est généralement fatal, je passe rapidement pour grotesque, il me faut de la légèreté, jamais d’excès, juste quelques petites touches pour améliorer ce qui peut l’être. Ensuite, j’ai mis un temps infini à choisir ma tenue, ni trop stricte, ni trop sexy, mais mettant quand même en évidence ma poitrine qui est l’élément clef de mon sex-appeal.

Résultat, je suis arrivée avec une demi-heure de retard. David m’attendait, attablé dans le petit coin où nous avions nos habitudes, toujours aussi beau, séduisant et enjôleur, même avec quelques années de plus. Il me complimenta pour ma tenue.



Il avait toujours eu le chic pour me mettre en confiance, avec lui je me sentais toujours à l’aise, bien dans mon corps, sûre de moi, aimée et appréciée ; ça avait toujours été ainsi depuis notre première rencontre et ça l’était resté sans discontinuer jusqu’à notre rupture.


Avant lui, pas grand-chose, quelques parties de jambes en l’air avec des quidams que j’avais vite oubliés, des aventures où je doutais de moi, certaines d’entre elles pas vraiment glorieuses, que ce soit d’ailleurs avec des garçons ou avec des filles.


Et après David, un mariage de « raison », au sens trop raisonnable, avec Marc, un bel homme bien sous tous rapports, intelligent, cultivé, belle situation, tendre, attentionné, protecteur, mais l’amour à la papa et l’affectivité en berne. Avec quand même deux beaux enfants qui étaient ma fierté et ma raison de vivre ! Une belle vie donc, mais rien de tout à fait enthousiasmant.


Alors, pourquoi avoir quitté mon premier amour ? Parce que c’était un fieffé menteur ! Il m’avait cocufiée au moins dix mille fois et j’en redemandais. J’étais tellement amoureuse et tellement bien avec cet homme qu’il aurait pu faire n’importe quoi. Bien sûr qu’il y avait partout des indices de son infidélité, il y en avait tout plein, des pochettes de préservatifs retrouvées ouvertes dans sa veste, des parfums capiteux sur ses cols de chemise, le compteur du 4x4 qui avait tout d'un coup fait un bond de 3000 km, alors que mon homme était censé être à un congrès aux États-Unis, et je pourrais encore en citer beaucoup d’autres du même genre, il laissait des traces dans tous les endroits où il passait. Mais je préférais faire disparaître ces preuves au fur et à mesure que je les découvrais, ou plus simplement ne pas les voir.


Le pompon c’était peut-être quand j’avais été hospitalisée une dizaine de jours pour une petite intervention et que ma soi-disant « meilleure amie » en avait profité pour investir notre chambre ; cette gourde avait trouvé le moyen de se tromper de sous-vêtements en repartant et c’était difficile de ne pas m’en apercevoir, car nous ne faisions pas du tout la même taille.

De vivre ainsi avec sa maîtresse, n’avait pourtant pas empêché mon salopard de copain de venir me faire ma fête sur mon lit d’hôpital, ce qui, je dois l’avouer, m’avait bien plu.


J’étais tellement heureuse avec lui, et ce bonheur était tellement nouveau pour moi, qu’il aurait pu me tromper avec toutes les femmes. Je crois bien que, dans la nébuleuse onirique où j’étais plongée, j’aurais tout accepté. Même les retrouver le matin étendues nues dans notre lit ne m’aurait pas surprise.


Jusqu’au jour où… jusqu’au jour où j’étais tombée enceinte. Je ne l’avais pas fait exprès, je prenais la pilule. Mais, avec deux mois de retard, le verdict avait été fatal, un petit être grossissait dans mon ventre. Et là, ça m’a fait réfléchir, je ne me voyais pas élever un enfant avec un mari volage, et encore moins avec un homme volage avec qui je n’étais ni mariée ni même pacsée.


C’est vrai que j’avais entamé les démarches pour avorter dans son dos, c’est vrai aussi que j’avais tardé à lui en parler. Mais quand je lui ai enfin tout avoué, il n’a pas non plus sauté de joie, il n’a pas dit qu’il aimait cet enfant et qu’il fallait que je le garde ; quand je lui ai dit que l’avortement était pour la semaine suivante, il a même trouvé que c’était une très bonne idée et que, je cite, « je m’étais très bien démerdée sur ce coup-là ». Ce qu’il n’a pas compris, en revanche, c’est que cela mettait de facto fin à notre union, les hommes ne comprennent pas ce genre de chose quand des enfants sont en jeu.


J’avais attendu de me remettre de mon avortement pour louer une camionnette, ramasser mes affaires et voler vers d’autres cieux. Je lui avais juste laissé une belle lettre pour lui expliquer le pourquoi du comment, et quand il avait essayé de me rappeler pour me demander des explications supplémentaires, ses appels étaient restés lettre morte.

Il m’avait fallu presque deux ans pour que je rencontre Marc, il ne lui avait fallu que quelques jours pour qu’il se remette avec une autre fille, en l’occurrence sa secrétaire du moment.



Je ne sais trop de quoi il me parlait avant cette question, j’avais été déconnectée un long moment de la conversation.



Comment me suis-je retrouvée dans sa voiture en train de le sucer ? Pourquoi lui ai-je demandé de mettre un préservatif ? Pourquoi me suis-je mise à califourchon sur lui pour m’empaler sur sa queue ? Pourquoi lui ai-je fait l’amour de façon aussi insensée et débridée, faisant fi des gens qui passaient tout près de nous sur le parking ?


Quand je suis allée chercher ma fille à l’école, j’avais encore la culotte trempée de ma jouissance, pas le temps de passer à la maison pour me changer. Je sentais le sexe et la sueur, ça m’a foutu la honte, surtout quand j’ai croisé la maîtresse. Je suis rentrée vite fait, j’ai donné son quatre heures à Solène avant de filer sous la douche pour me laver.



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C’était un coup de folie qui aurait dû en rester là ! Je n’irai pas jusqu’à dire qu’entre David et Marc, sexuellement parlant, c’était le jour et la nuit, mais il y avait quand même une sacrée différence. La simple présence de mon ex près de moi me rendait toute chose et me faisait mouiller, aucun homme ne m’avait jamais fait cet effet-là, à part lui. Je ne ressentais en tout cas rien de tel avec mon mari.


Quand David m’a proposé de passer un après-midi à l’hôtel, ma première réaction a été de refuser, je ne voulais pas mettre à mal notre couple. Pourtant, deux nuits à penser à lui plus loin, c’est moi qui l’ai rappelé. On a choisi un établissement entre chez moi et l’école, pratique à tous points de vue. Et les trois heures de sexe passées ensemble ont été pour moi un festival, je n’arrêtais pas de prendre mon pied. J’étais comme une petite chienne en chaleur, une véritable obsédée. En guise de bouquet final, je lui ai demandé de me sodomiser, ce que Marc ne faisait pratiquement jamais, parce qu’il n’était pas fan de cette pratique, et j’ai pris un plaisir fou dans cet enculage. Je l’ai quitté à contrecœur, j’avais encore envie qu’il me prenne.


Évidemment, nous avons repris date, j’étais déchaînée, j’en voulais sans cesse plus, ma libido était exacerbée. Même à la maison, mon mari voyait la différence, car je le sollicitais presque tous les soirs. Malheureusement, comme à son habitude, il était souvent crevé, mais qu’importe, au petit matin je ne pouvais m’empêcher de le sucer pour le réveiller avant qu’il file sous la douche. Et dans mes séances avec David, je me donnais à fond, prête à exaucer tous les désirs de ce merveilleux amant.



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Jusqu’au jour où… jusqu’au jour où ma belle-sœur m’a fait une petite visite.



J’en devins blême, j’avais la tête qui tournait. J’ai dû m’asseoir, prendre un réconfortant, accuser le coup. Elle connaissait une femme qui travaillait à la réception et qui m’avait reconnue, tout simplement.



J’étais estomaquée que cette femme, que je connaissais à peine et avec qui j’avais si peu d’affinités, se présente en tant qu’alliée et qu’elle accepte de partager ce secret avec moi. Me sentant fragilisée, elle est même venue près de moi, m’a prise par les épaules, attirée à elle et cajolée. Et, dans sa démarche, j’ai senti qu’elle n’était pas du tout hostile.



Nous nous sommes quittées bonnes amies, elle m’a serrée tout contre elle et nous nous sommes fait la bise.



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Il est évident que je ne voulais pas mettre à mal mon couple et encore moins ma famille. J’ai rappelé David qui m’attendait déjà à l’hôtel et qui n’a pas trop bien pris mon désistement de dernière minute.




Mais je ne l’ai jamais recontacté, j’ai supprimé son tél. de mon répertoire. Et si un jour je le croise en ville, je ferai mine de ne pas le reconnaître.



Pour ce qui est de mes relations avec Marc, il y a du mieux, il est un peu plus entreprenant, un peu moins fatigué. De mon côté, je fais des efforts pour m’en satisfaire, après tout il n’y a pas que le sexe qui compte, et notre vie est par ailleurs vraiment trop sympa.