Une Histoire sur http://revebebe.free.fr/
n° 21314Fiche technique10140 caractères10140
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Temps de lecture estimé : 7 mn
25/11/22
Résumé:  Pensées et réflexion d’un vieil auteur du site…
Critères:  #exercice telnet nonéro portrait
Auteur : JeffTrois      Envoi mini-message
Une pensée pour Elles...

Hier, j’avais un peu de temps. Alors je me suis replongé dans mes archives pour mettre un peu d’ordre, faire de la place. Je suis (re)tombé (sans me faire mal, rassurez-vous…) sur un lourd dossier amalgamant des centaines de copies de photos (oui, je sais, c’est pas terrible pour les droits d’auteur, mais il n’y a jamais eu la moindre « republication ») de jolies frimousses souvent plus que dénudées et qui, durant longtemps, m’ont inspiré mes textes… L’imagination a souvent des limites, j’avoue ici ma faiblesse.


Au fil de mes classements, je me suis rendu compte avec une certaine frayeur, que beaucoup de ces jeunes modèles étaient, sont, des filles en grande majorité originaires d’Ukraine… Blondes, brunes, rousses, les yeux bleus, verts, gris, noirs… Toutes dégagent du charme, de la fraîcheur, certaines de la candeur mais toutes attirent les regards d’envie, de concupiscence, et plus si affinité. Poses en studio, en extérieur, en situation… Bref, toute la panoplie des photos érotico-pornographiques s’étalait là, devant mes yeux… Certaines avaient marqué suffisamment mon imaginaire pour que je puisse concevoir une histoire dans laquelle elles seraient le personnage principal pour ensuite vous alimenter à mon tour en fantasmes…


Mais voilà, la situation a changé, brusquement… D’un havre de paix (tout relatif, je vous l’accorde), l’Ukraine a basculé dans l’horreur de la guerre, la fuite des populations vers des camps de réfugiés pour laisser place à la désolation des villes et des paysages ruinés par les bombes et les incendies. Fuyant l’avancée des troupes régulières russes, mais surtout celle des mercenaires de Wagner (pas le musicien, non, le patron de cette milice privée en charge de faire le « sale boulot ») nombreux sont les Ukrainiennes et les Ukrainiens qui ont dû abandonner leur vie quotidienne pour se plonger dans la précarité et l’incertitude.


Mais alors ? Que sont devenues les Olga, Milena, Svetlana, Adelia, Xénia, Jenna, Magdalena, Julia, Mira ou Malena et toutes leurs copines, amies et relations ? Pourtant toujours présentes sur la Toile, mais dans la réalité, dans la vraie vie, quel sort leur a-t-il été réservé ?


Se sont-elles engagées auprès des combattants ukrainiens pour participer à la défense de leur pays ? Ont-elles pu fuir au sein des colonnes de réfugiés pour rejoindre des contrées plus calmes et continuer à travailler ? Ont-elles opté pour entrer en résistance, chez elles ? Ont-elles rejoint leurs familles pour trouver un abri plus sûr et l’aile protectrice du cocon familial ?


Ce sont toutes les questions qui sont venues me tarabuster en contemplant leurs photos… Sans oublier cette « méchante et insidieuse » petite voix récurrente qui m’instillait que peut-être… certaines d’entre elles avaient pu tomber dans les mains de soudards russes, libérés de prisons…


Rares sont les questions à propos de la vie de ces modèles qui posent et exposent leurs mines et leurs corps sur les écrans glacés de nos ordinateurs, nos tablettes et autres Smartphones. Que sait-on d’elles ? Nous, affreux voyeurs, souvent anonymement cachés derrière un pseudo plus ou moins ridicule mais gage de mystère et d’incognito, avons-nous seulement pris la peine, le temps de mieux connaître ces femmes qui sacrifient pour une poignée d’Euros, jeunesse et réputation pour notre bon plaisir ? Non, je ne suis pas ici pour moraliser ni donner la moindre leçon de morale et encore moins culpabiliser quiconque.


Je suis juste là pour vous faire partager un moment d’interrogation…


Et puis soudain, tout remonte en surface…


C’est vrai, mon métier m’a amené aux quatre coins du monde et, malheureusement, plus souvent dans des lieux de cris, de douleurs et de désolations qu’une vie normale peut concevoir et supporter. Depuis le temps, je devrais m’être habitué autant à ces situations qu’à la souffrance. Eh bien, non. Rien de tout cela.


En plus de trente-cinq ans de missions diverses et variées dans des zones ruinées par les guerres, je n’ai pas réussi à me construire une carapace pour que toutes ces larmes, toute cette désolation, toute cette souffrance glissent sur moi et me laissent indifférent et indemne. J’avais même cru, un instant, qu’écrire des histoires et des portraits érotiques me préserverait aussi ! Que nenni… ! Longtemps alors j’ai maudit les militaires, les guerriers de tout poil et leurs gouvernements. Mais c’était sans compter les organisations terroristes, déguisées en civil, qui utilisant les populations locales pour se cacher et commettre leurs exactions. Puis, sous couvert d’actes de résistance, ils ont même réussi à commettre des actes que notre millénaire pensait révolus : remettre la femme en esclavage pour la vendre à l’encan sur des marchés ad hoc ! Transformées en servantes de maison et/ou en objets sexuels quotidiens, battues et violées, nombreuses sont celles qui ont perdu la vie quand d’autres ont pu être rachetées par de bonnes âmes pour être ramenées à une vie « normale »… Mais après une telle épreuve, comment peut-on imaginer se reconstruire, mener une vie normale ? Et même la « normalité » qu’est-ce que cela signifie après avoir vécu de telles péripéties ?


Alors, oui, à cette époque, j’avais cru avoir atteint le tréfonds du côté sombre de l’âme humaine (enfin, celle des hommes, des machos, des guerriers sans foi ni loi… quoique, pour la foi… mais ceci est un autre sujet)… Daesh et son terrorisme n’était pas loin de son apogée d’horreurs, de crimes et de conquêtes (dont la plus terrible était celle des médias occidentaux). Il ne se passait pas un jour sans que l’on évoque ce mouvement ou que ce mouvement ne fasse parler de lui. Avec une poignée d’experts, nous nous interrogions alors sur les sources de financement d’un tel mouvement car nous savions qu’ils n’avaient pas mis la main sur la moindre mine d’or, juste une poignée de dollars irako-américains dans les banques de Mossoul. Et chacun s’était vu attribué comme tâches de chercher les origines des fonds.


C’est ainsi qu’un matin, un coup de téléphone en provenance de Paris m’alertait sur des vidéos « gore » qui circulaient sur le Darknet et atteignaient des sommes folles aux enchères, car elles ne semblaient être vendues qu’aux enchères. Quelques jours plus tard, dans un bureau discret parisien, une poignée d’adultes, dont deux spécialistes d’Interpol, nous assistions à la projection d’un de ces clips de pédopornographies avec de vrais actes de tortures jusqu’à l’assassinat des jeunes et des très jeunes acteurs… pour le « plaisir » des acteurs adultes et (semble-t-il) des spectateurs…


Parler de malaise, d’écœurement, c’est encore en dessous de la réalité… Dire que chacun est sorti de cette projection chamboulé, ulcéré, l’estomac vide, retourné et noué pour toute la journée… Et nombreuses sont mes nuits qui en sont encore hantées…


Là, ce jour particulier, il m’a semblé avoir bel et bien atteint le fin fonds du tréfonds du côté noir (même pas sombre) de l’homme (sans âme ni H majuscule)… Le tout sur fond de religion, de guerre de religion, de terrorisme et de collecte de financements et de satisfaction des plus bas instincts bestiaux de l’homme primitif qui dispose d’un cerveau reptilien au fond de son cerveau reptilien…


Certains s’interrogent à la lecture de ces lignes : pourquoi ce mec écrit-il alors des textes érotiques et les publie-t-il ?


C’est vrai que l’on pourrait l’imaginer plaider en faveur de la paix, de la réconciliation des peuples ou de l’égalité homme/femme. Rien ne vous indique que je ne le fais pas, sous un autre nom… Alors, pourquoi avoir choisi l’érotisme… ?


Simplement, parce que pour moi, l’amour entre personnes consentantes est le plus bel acte qui existe entre un homme et une femme, y compris avec ses turpitudes « policées » et toujours consensuelles. Bien entendu, quelques questions restent floues comme les amours tarifés… Mais franchement, je vais me faire haïr par les féministes, depuis que l’homme est homme, nombreuses sont les femmes qui se sont prostituées, vendant leur corps pour du pain, des vêtements ou une vie meilleure… Alors, doit-on les « lapider » pour autant ? Certaines jeunes ou moins jeunes épouses, sans emploi mais « mères au foyer » font « légalement » la même chose avec le seul homme de leur vie, leur mari… Hé ! Avant de hurler et de me traiter de malade mental, réfléchissez un tantinet et vous verrez que je n’ai pas totalement tort même si j’exagère de pousser le raisonnement aussi loin que cela, même si ce raisonnement n’est pas « politiquement correct ».


Et puis, sachez que j’ai trouvé dans cette écriture une façon élégante et originale de rester fidèle à ma Dame de Cœur à un moment où beaucoup d’hommes remettent en cause leur bonheur, leur ménage et vont courir la prétentaine… Enfin, j’ai aussi trouvé une communauté relativement bienveillante, heureuse de lire une prose attendue et de bons conseils et qui ne posait aucune question. Ce dont je vous remercie toutes et tous…


Dois-je le confesser : écrire a souvent été salutaire, expiant ainsi des images crues et dégradantes que je voulais effacer de ma mémoire d’Homme et que je ne pouvais pas coucher sur le papier car elles auraient été justement censurées par le Webmaster. Alors j’ai pris l’habitude de leur substituer d’autres, plus soft, plus proches de notre réalité. Et comme j’avais besoin de fraîcheur dans mon esprit, j’ai pris l’habitude de surfer sur certains sites qui viennent présenter de jeunes femmes dénudées pour rafraîchir mon cerveau, l’alimenter en beauté, en pétillant… Même si je suis toujours resté conscient de la contradiction que cela pouvait représenter, y compris dans la vie de nombreuses de ces jeunes femmes.


Voilà pourquoi, aujourd’hui, je me permets de m’interroger sur le devenir de ces jeunes femmes quand leur pays se vide sous les bombardements et un flot de mercenaires sortis souvent de l’enfer des prisons russes, si elles veulent et peuvent avoir la vie sauve.


Merci pour ce court instant de lecture.


Merci pour le partage de cet instant d’association de pensées positives pour toutes ces filles et femmes et pour les victimes des horreurs dont l’homme est capable.


À très bientôt, pour d’autres aventures.