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17/12/22
Résumé:  Un hameau dans la campagne. Trois maisons.
Critères:  f h fh fhh hplusag voisins -occasion
Auteur : Apv      Envoi mini-message
Le hameau

L’eau coulait sagement dans les plis tortueux du ruisseau qui serpentait depuis le Côteau des Huissières. Une nappe laiteuse semblait flotter au-dessus de l’herbe de la prairie. Une odeur d’humidité et de terre montait aux narines de Stéphane qui flânait tranquillement en se remémorant la phrase d’Aristote : « La Nature ne fait rien en vain ». L’obscurité de la nuit s’éclairait au réveil des oiseaux dont les timides gazouillis tintaient aux oreilles contemplatives de l’homme. À l’aurore, en botte et pantalon côtelé, le cinquantenaire aimait ce moment méditatif de la promenade.


L’éphémère continuité de sa communion avec la nature rendait cet homme heureux. Juste être là. Se sentir appartenir à la danse cosmique d’une dynamique universelle. Loin du tumulte des hommes qu’il avait côtoyés si longuement dans sa vie précédente, son choix d’existence aujourd’hui : la sérénité.


Stéphane remontait par le chemin de terre encore praticable avant la saison des pluies. Au loin, le petit hameau apparut comme enlacé par des bois. Il demeura un instant dans l’allée de sa maison à contempler son immense potager.

Derrière, la cheminée des Bretouilles fumait. Le hameau était une ancienne grande ferme. Aujourd’hui, trois bâtiments le composaient. La maison de Stéphane, celle de Monsieur et Madame Bretouilles et une dernière en vente depuis quelques mois. Pierres de granit, toits en ardoise, les trois fermes témoignaient du passé agricole de la région. Seule la véranda de ses voisins, qui donnait sur son potager, trahissait les rénovations modernes que les bâtiments avaient subies.



La bicyclette sur béquille, le visage rosé de fraîcheur et barré d’une épaisse moustache, le fonctionnaire approcha.



Le liquide chaud coula dans la tasse. Roger était une brindille. Il était aussi petit que Stéphane était grand. Les deux hommes se croisaient rarement au village. Le facteur rapporta les dernières nouvelles et s’épancha sur les ragots.


Au début du printemps, le panneau En Vente de la ferme voisine disparut et un pisciniste vint creuser un trou énorme avant d’y installer l’objet du délit. Marc Bretouilles râlait chaque jour quand il rentrait de son emploi.


« Des Parisiens, je te dis ! Des saligauds avec de la marmaille qui vont nous gonfler ! »


Stéphane essayait de tempérer les propos de son voisin mais c’est vrai qu’il ne voyait pas l’arrivée d’une piscine dans leur hameau comme un gage de tranquillité. Marc ne décolérait pas et finit par rentrer chez lui pour rejoindre son épouse qui ne manquait jamais d’interpeller Stéphane avec force d’œillades aussi discrètes que la profondeur de son décolleté. Lydie Bretouilles travaillait dans un EPADH la nuit et restait le plus clair de ses après-midi chez elle.


Stéphane passa la journée au potager à vérifier les batteries reliées à ses panneaux solaires.

Le soir, sous la douche, l’eau coulait finement sur son corps nu. La chaleur détendait ses muscles. C’était un homme sculpté par des années de sport et d’activité physique. L’ancien pompier de Paris conservait son goût pour l’effort et son corps l’en remerciait.

Malgré lui, les images du décolleté de Lydie Bretouilles animèrent une belle érection. Tendue comme un roc, la main empoigna la tige. Stéphane se laissa aller aux fantasmes de ses anciennes conquêtes et ses doigts suivaient le rythme des images érotiques. L’eau coulait abondamment comme une enveloppe chaude et rassurante. Stéphane se masturbait doucement bercé par les flux et les reflux de ces fantasmes. L’excitation grimpait par palier tandis que l’eau ruisselait toujours sur son torse puissant. Le râle mâle coïncida avec les jets du liquide visqueux qui s’étala sur les parois de la douche.

Stéphane n’avait jamais accepté les avances de sa voisine. Il voyait Lydie comme potentiellement source de problèmes. Lui, il cherchait à vivre une vie sereine et tranquille.


Dans son lit, après sa roborative douche, le cinquantenaire lisait un commentaire sur Ovide. L’ancien pompier de Paris avait troqué son casque et les nuits de garde pour une vie paisible et autonome en pleine campagne. De sa vie d’autrefois, il conservait uniquement son goût pour le sport. L’absence de compagne ne le souciait guère. L’abstinence n’est que l’attente d’une ivresse future, se disait-il en nourrissant un secret espoir de rencontrer une femme cherchant comme lui une existence calme et sereine.


Quelques semaines plus tard, les nouveaux voisins emménagèrent dans la troisième maison du hameau. Une fois les camions partis, Stéphane dénombra deux enfants avec le couple. Ce fut donc le temps où les arbres feuillissaient que la nouvelle famille prit possession de leur demeure. Rapidement, le quinquagénaire échangea avec Marc le mari et sa femme Charlotte. Couple d’une trentaine d’années, leur compagnie était agréable et leurs manières courtoises. Un repas fut organisé. Les Bretouilles trouvèrent une excuse pour ne pas gâcher la soirée de leur présence déplaisante.

Les deux jeunes enfants étaient bien élevés et écoutaient leur mère qui était douce et souriante. Pleine de pétillant, elle égaya la soirée de son allant et de ses rires. Marc, plus posé, ne manquait pas de culture, ce qui réjouit Stéphane qui échangea un bon moment avec lui. Le couple semblait très épris et se serrait l’un contre l’autre. Leur complicité toucha l’ancien pompier de Paris qui retrouva sa demeure après une soirée bien agréable.


Un matin, alors que le printemps nécessitait une présence plus accrue dans le potager, Stéphane entendit la sonnette du facteur mais n’y prêta pas vraiment attention.



Le galbe des jambes nues de la quinquagénaire et l’échancrure de la nuisette trop courte invitèrent le facteur à accepter. Roger et sa moustache s’engouffrèrent par la porte ouverte vers des délices espérés. Lydie devançait le fonctionnaire dans la véranda où une douce chaleur régnait. Sa nuisette légère témoignait de la saison clémente en température. Du doigt, elle invita l’homme à s’approcher et s’agenouilla devant lui pour dégrafer le pantalon qui lui barrait son envie d’un sexe d’homme dans sa bouche. Roger gémit quand la gourgandine avala sa verge encore molle. Il admirait la poitrine épaisse et la bouche vorace qui durcissait son mâle appendice. Il avait l’habitude de sa gourmandise mais ce matin, elle avait vraiment faim !

Le fonctionnaire ôta sa chemisette de service et son corps tout fin presque maigre s’accommoda de la légère fraîcheur de la véranda. Lydie se redressa et passa sa nuisette au-dessus de sa tête avant de la jeter négligemment sur une chaise.


Alors qu’il se redressait après avoir semé un rang de carottes, Stéphane passa sa manche sur son front en sueur. Son regard contempla son travail et s’évada pour finir sur l’agitation dans la véranda de ses voisins. Plaquée sur la vitre, la poitrine épaisse de Mme Broutilles s’écrasait, accentuant la taille des aréoles. Il distingua à peine la silhouette filiforme du facteur derrière le corps nu de la femme. Mais il était tout à fait limpide qu’il la pénétrait par-derrière. Malgré lui, le sexe de Stéphane gonfla dans son pantalon.



Lydie sentait le corps fin mais vigoureux du moustachu contre son dos. Elle aimait se sentir remplie du désir d’un homme. Elle aimait se sentir utilisée pour le plaisir d’un homme. Elle aimait se sentir abandonnée.

Roger la retourna et il plaque sa bouche sur un sein. La sensation de fraîcheur lui rappela qu’ils étaient dans la véranda. Il suçait avidement le téton dur pendant que ses mains se calaient sur les hanches vigoureuses.


Dehors, l’indiscret malgré lui observait le couple d’amants. Souvent, il déclina les avances de sa voisine, pourtant plutôt gironde. Il avait deviné très tôt l’appétit de Lydie pour la chose sexuelle. Bien qu’il ne juge aucunement ce penchant, il ne voulait pas s’aventurer dans une telle relation avec elle. Il constata que Roger était entreprenant. Lydie se trouva allongée sur la petite table en métal de la véranda et, les cuisses bien écartées, elle accueillait les ruades de son amant.



Le facteur se retourna en continuant à pénétrer la quarantenaire.



Dans son jardin, l’incrédule voisin vit le mari entrer dans la véranda. Quand M. Broutilles se déshabilla pendant que le facteur continuait à baiser Mme Broutilles, sa verge finit par se rappeler à lui. Il bandait comme un âne. Il n’avait jamais soupçonné le couple de pratiques libertines.

Le mari offrit sa tige à la bouche gourmande de sa femme qui gémissait sous les accélérations du facteur. Entre ses lèvres humides, elle suçait son époux avec une douceur vorace. Roger se cramponnait aux hanches vigoureuses. D’un seul regard, les deux hommes échangèrent leur position.

Stéphane s’en retourna chez lui avec un inconfort agréable entre les jambes.


L’été s’installa dans cette belle campagne et le hameau vibrait de chaleur. Charlotte et Marc invitèrent tout le monde pour un barbecue au bord de la piscine. La capacité du couple à s’intégrer enchantait Stéphane, toujours curieux des liens qui unissent les humains. Pour la petite famille, c’était naturel. Les enfants riaient joyeusement sans excès, les parents souriaient à toute heure.

On installa une longue table à quelques mètres de la piscine où les deux petits s’égayaient déjà. Marc et sa femme s’affairaient quand Stéphane arriva avec deux saladiers.



Marc sourit à Stéphane par connivence. C’est à ce moment que les Broutilles apparurent avec des bouteilles de rosé. Sébastien torse nu, en short et tongs, Lydie en maillot de bain. Trop petit pour elle, les deux pièces n’endiguait pas ses seins et ses hanches. Elle plongea directement dans la piscine en ayant à peine salué son hôte. Les trois hommes se rapprochèrent de la table et se servirent un verre.

Couverte de tendre gentillesse et d’une robe de coton blanc, Charlotte se manifesta timidement en arrivant sur la terrasse baignée de soleil et des rires des enfants. Lydie jouait avec eux et faisait le pitre. Soudain, le morceau de tissu devant soutenir sa poitrine craqua. La quarantenaire sortit de l’eau ruisselante et les seins à l’air. Difficile pour un homme de ne pas fixer une poitrine offerte au regard. Ils étaient trois.



On s’attabla plus tard et le barbecue crachait sa fumée. L’ambiance était détendue. À plusieurs reprises, Lydie croisa le regard de Stéphane qui demeurait poli. Elle chercha son pied sous la table. Elle le suivit lorsqu’il se leva pour retourner les saucisses. Très proche, les seins en avant, la femme tentait sans succès de séduire son voisin mais elle voyait bien qu’il la repoussait gentiment. Il revint à table et croisa le regard de Charlotte qui lui fit un clin d’œil tout gentil. « Elle te cherche celle-là », semblait-elle dire.

Le dessert terminé, Marc rejoignit les enfants dans l’eau tandis que Sébastien et Stéphane prirent un café. Lydie se dorait au soleil sur un transat, les seins effrontément nus.



Sa robe de coton blanc tomba à ses pieds et Stéphane fut stupéfait de voir le corps de sa voisine dont la nudité n’était voilée que par une microculotte. Sa peau dorée semblait duveteuse et ses deux seins ronds aux discrètes aréoles invitaient à des délices insoupçonnés. Alors qu’elle approchait du bassin, Stéphane fixait la taille ferme et le chaloupement des hanches qui exhibait deux jolis petits globes fessiers emprisonnés dans le minuscule tissu. L’homme de cinquante-cinq ans se sentit à l’étroit dans son short. Les courbes du corps de Charlotte faisaient le tour de ses désirs. L’ange plongea et le silence du chahut dans les cerveaux des trois hommes s’interrompit.


L’automne laissa rapidement le froid s’installer. La tristesse, c’est l’hiver du cœur.

Alors que Stéphane terminait de préparer le potager pour l’hiver, il entendit la voiture de sa voisine arriver en trombe dans le hameau. Une légère bruine voilait l’horizon. L’homme constata que Charlotte pleurait en sortant ses deux enfants de la voiture.

Marc avait trouvé la mort dans un accident de voiture le matin même. Charlotte, veuve, tenait les deux enfants sans père par la main.


À l’enterrement, Stéphane s’entendit dire que l’amour rend légères toutes les vicissitudes de l’existence qui semblent trop lourdes à porter. Les semaines qui suivirent la triste cérémonie, l’homme aida sa voisine pour le jardin et le déblayage de la neige. La mort, ce point à la phrase sans retour à la ligne, il connaissait. Souvent croisée dans sa vie, il savait la mort un désastre dans les cœurs des individus. Sans être insistant, il prenait du temps pour parler avec Charlotte dont le visage sinistre et les yeux creusés témoignaient du cataclysme dans son âme. L’ancien pompier savait qu’il fallait juste écouter et être présent. Espérer un possible c’était enlacer la déception. Il se gardait bien de réconforter sa voisine en l’encourageant à se projeter dans un futur. Son expérience lui avait appris que les obstacles de la vie doivent être traversés sans s’y soustraire.


Les mois passèrent et la voisine se livrait un peu plus. Elle souffrait de se retrouver seule chez elle le soir quand les enfants se couchaient.



Un mercredi matin, alors qu’elle avait obtenu un rendez-vous pour un emploi, elle demanda à Lydie et Sébastien s’ils pouvaient garder les enfants. C’est un refus net qu’il lui fut rendu.



Le soir, il discuta un moment avec la jeune trentenaire. Charlotte était toujours impressionnée par la culture de son voisin.



Le printemps égaya un peu le hameau. Mais Charlotte pleurait encore parfois. Le silence éternel de sa solitude l’effrayait. Un dimanche soir, Stéphane apporta des légumes à sa voisine qui ne put contenir ses larmes. Elle se réfugia dans les bras de l’homme.



Dans les bras puissants de son voisin si serviable, la femme goûta un court instant un répit. Pour la première fois depuis des mois, ce soir-là, quand elle remonta la couette sur son nez, ses doigts dérivèrent vers sa poitrine et son ventre. Sans vraiment s’en rendre compte, dans le flot et le flou de ses oniriques pensées, sa main passa sous sa culotte. Du bout des doigts, elle fouilla ses plis humides sans vraiment chercher le plaisir. Sa poitrine gonflait, son corps se détendait, le sommeil l’enveloppa comme une caresse douce et tendre.


L’été passa. L’automne aussi. Par un soir de janvier, une tempête de neige tomba sur le hameau isolé en pleine campagne, assombri par les épais nuages s’amoncelant dans un ciel déjà gris. Le vent sifflait violemment.

Une heure après le début du déluge, l’électricité sauta. Charlotte sursauta lorsque le noir enveloppa sa maison. Ses enfants hurlèrent. La mère de famille alluma quelques bougies de secours. Elle contrôla le chauffage électrique, lui aussi coupé. La neige s’amoncelait et déjà la route disparut sous un manteau blanc.


Stéphane bascula son dispositif électrique sur les batteries reliées à ses panneaux solaires. Il espérait avoir suffisamment de réserve. Il chargea son poêle à bois. Par la fenêtre, il constata la violence de la tempête. On n’y voyait rien à cinquante mètres. Il constata le vacillement des bougies dans la maison de sa voisine. Un épais manteau sur le dos, un bonnet de laine vissé sur la tête, l’homme affronta la petite distance qui le séparait de la maison d’en face.



La décision fut rapidement prise que la petite famille viendrait passer la nuit chez l’ancien pompier dont la maison en autonomie présentait toutes les garanties de sécurité et de confort. Les sacs rapidement remplis, Charlotte suivit son voisin qui portait les deux jeunes enfants dans chaque bras.

La chaleur que produisait le poêle consola l’angoisse de la mère de famille. Stéphane était enjoué et prépara de la pâte à crêpe avec les gamins. La soirée fut assez courte et après avoir dégusté la confiture maison sur les crêpes, les enfants furent couchés dans le grand lit de Stéphane.



Autour d’un pinot noir, les deux adultes discutèrent tranquillement. Charlotte admit à un moment sa difficulté à élever seule sa progéniture et à rester sans personne à aimer. La solitude sait ce qu’elle veut. Elle veut sortir de la solitude. Stéphane écoutait la femme qui s’était lovée au fond du canapé. Ils dégustaient le vin au rythme des craquements du feu et des violentes bourrasques de vent.



On s’endormit chacun dans sa couche avec comme unique berceuse le sifflement du vent à travers les volets. La neige continuait de s’écraser sur le tapis déjà installé. Le froid chutait toujours plus.


Au milieu de la nuit, Stéphane sentit une douce chaleur se coller sur son dos. Une main féminine se posa sur sa taille. Lui, qui dormait habituellement nu, avait revêtu un jogging et un maillot par prudence. Il sentait la respiration profonde de la femme qui se collait à lui. Aucun mot n’avait été prononcé. Charlotte avait besoin d’un homme et cet homme était Stéphane ce soir-là. Un temps plus tard, un temps que l’homme ne put évaluer, sa voisine murmura :



Elle avait également basculé et maintenant, Stéphane enveloppait sa voisine de son corps d’homme.



Il posa sa main sur la hanche de Charlotte et se colla. Il se dit que son corps était si désirable qu’il n’y avait que ses fesses qui soient plus attirantes. La tendresse de ce câlin n’évita pas une belle érection que la trentenaire sentit au bas de son dos. Un léger sourire se dessina sur ses lèvres. Ils dormirent tout de même un peu avant de se séparer au petit matin.


Le lendemain, l’électricité n’était pas revenue mais la tempête continuait. Dans son 4x4, Stéphane amena les deux enfants à l’école et déposa Charlotte en ville. Sa journée, il la passa dans son canapé absorbé dans le dernier Modiano, à écouter Georges Brassens et à repenser à la fabuleuse nuit. Bien sûr, son corps d’homme de cinquante-cinq ans avait envie de ce joli brin de femme de trente-cinq ans. Le sexe à ses raisons… Mais l’immense tendresse d’être lové tous les deux l’emportait sur son désir.


En fin de journée, il reprit son véhicule et revint chez lui avec la petite famille. Comme la situation n’avait guère changé, on décida de renouveler la cohabitation. La petite blonde avait acheté de quoi faire un festin et on dîna jusque tard.

La mère coucha ses enfants dans la chambre. Elle ouvrit ensuite une bonne bouteille de Bordeaux. Comme la veille, au rythme de la tempête extérieure et des craquements du bois brûlant dans le poêle, la discussion fut agréable et intéressante. On n’évoqua pas le rapprochement des corps de la nuit précédente. Pudeur, prudence, timidité, nul ne le sut !

Stéphane se demandait si sa charmante voisine y pensait. Lui, oui. Même si leur peau ne s’était pas touchée, le contact à travers les tissus avait réveillé ses désirs.

L’heure avança, la bouteille se vida, la nuit avançait.



L’homme déplia complètement le canapé en plaisantant que cette nuit il ne serait pas serré. Charlotte passa dans la salle de bain et Stéphane en profita pour se vêtir à nouveau son jogging et un maillot. Il rabattit la couette sur lui et, ne sachant pas trop quelle attitude adopter, il saisit son livre. Il leva la tête quand la jeune femme entra dans la salle. Une nuisette noire ne cachait pas les jambes. Les seins libres se mouvaient librement sous le tissu soyeux. Stéphane sourit poliment et se fabriqua une figure de lecteur.

Charlotte se coucha et se pelotonna contre l’homme qui, après quelques minutes, éteignit la lampe plongeant la pièce dans la seule lueur du poêle à bois. Juste le craquement du bois et le sifflement du vent. Juste une présence. Charlotte n’osait pas bouger. Son désir d’homme était si intense, qu’il n’y avait que celui de Stéphane qui soit plus fort.


La jeune femme se tourna vers l’homme qui était allongé sur le dos et se blottit contre lui en posant son visage sur la large poitrine musclée. Par réflexe, Stéphane entoura les épaules de Charlotte avec son bras. Ils demeurèrent là, tous les deux, la respiration en chœur, leur cœur en communion, les corps en éveil.

Aucun mot ne s’échappait des lèvres mais une des mains de Charlotte balbutia. Sur les pectoraux, elle descendit vers le ventre. Du ventre, elle osa le bassin. Du bassin, elle chercha la verge. La jeune femme se hasarda sous le jogging et saisit la chair encore molle. Dans le creux de sa main, l’homme gonfla comme la boule qui étouffait dans la gorge de Charlotte. L’érection envahit la menotte de l’investigatrice. Un instant, la femme s’étonna de la vigueur du membre, pensant qu’à son âge, cette vivacité était suspecte. Mais rapidement, elle prit conscience de l’ineptie de son jugement.


Stéphane laissa sa compagne se saisir de sa virilité et fut comblé de propre dureté. La main ne remuait pas, elle ne serrait pas vraiment, juste sa présence sur le sexe suffisait à émouvoir l’homme. Depuis si longtemps, une femme ne l’avait pas touché. Puis, au bout d’un long temps, la main s’activa, lentement, prudemment, avec presque une maladresse puérile. Le sang affluait dans la verge.

Le sexe de Charlotte se gonfla de désir, elle le sentait s’ouvrir sous la pression de sa cyprine qui demandait à couler pour humidifier son nid et recevoir tout ce qui pourrait la mener à l’orgasme. L’absence d’homme dans sa vie depuis plus d’un an avait exaspéré son désir que nulle séance onanique n’avait pu assouvir. Inconsciemment, ses jambes s’écartèrent, sa main s’activait en une douce caresse le long de la tige. Après quelques allées et venues de haut en bas, elle caressa son minou par-dessus le tissu de sa nuisette et constata à quel point elle était trempée. Une pression plus forte au niveau des lèvres fit rentrer le textile de soie dans la fente de sa grotte intime et provoqua de petits spasmes de plaisir que Stéphane perçut.

Lentement, l’homme saisit un des globes mammaires. Un de ses seins qu’il avait tant admirés lors de ce jour mémorable autour de la piscine. Un de ses attributs féminins qui avait nourri ses fantasmes. Quelle fermeté, quelle jeunesse ! Le téton durcissait à travers l’étoffe de soie. Charlotte lâcha un gémissement d’aise lorsque l’homme mania son sein.


Gardant la verge dure dans sa main, la jeune femme se pencha vers son compagnon et observa son visage à la faible lueur vacillante du poêle. Elle posa sa bouche sur celle de Stéphane. Il accueillit les lèvres douces et pulpeuses de sa voisine. Le baiser dura. Ni les mouvements des deux corps qui commençaient à s’enlacer, ni les mains qui découvraient l’autre ne séparèrent les deux bouches fusionnées.


À califourchon sur son partenaire, Charlotte passa sa nuisette noire par-dessus la tête pour la laisser choir sur le sol. Le torse nu, elle devina le regard concupiscent de l’homme sur sa poitrine dont elle ne cachait pas une certaine fierté. Comme pour souligner leur beauté, la coquine empauma ses deux seins. Du bout de ses index et de ses pouces, elle pinça doucement ses tétons déjà très durs. En se déhanchant doucement, la jeune femme chaloupait en se caressant la poitrine sous le regard ébahi de son voisin.

La vulve mouillait le bas du ventre de Stéphane. Il sentait l’excitation de la femme nue dressée au-dessus de lui. Charlotte se souleva légèrement, saisit la verge tendue et pénétra l’érection dans son sexe ouvert. En s’enfonçant sur le pieu dressé, un râle profond s’échappa. Une pulsion bestiale l’envahit. Son bassin dansait déjà sur la musique lascive de ses désirs si longtemps oubliés.

Accompagnant les ondulations de son amante, Stéphane sentait sa verge serrée au plus profond de la grotte chaude et humide. Ses deux mains viriles se posèrent sur les hanches fines qui dansaient et voyagèrent lentement sur la silhouette chaloupée pour emprisonner les deux seins ronds gorgés de désirs.

Charlotte s’empalait de plus en plus vite et Stéphane sentait son plaisir monter. Soudain, sa verge gonfla et au moment où il commençait à jouir, la jeune amazone éclata. Un long et puissant orgasme déclenché par les éjaculations de son partenaire l’envahit et la transporta dans un état de flottement.



Voilà les seuls mots qu’ils échangèrent de la nuit. Les deux amants se caressèrent longtemps. Le jogging et le maillot furent ôtés et les deux peaux frémissantes de désir se collèrent.


Stéphane allongea la jeune femme sur le dos et ses mains parcouraient son corps. Il n’en revenait pas de faire l’amour à une femme si jeune et si belle. Il caressait et admirait chaque partie de ce corps offert. Charlotte comprenait le sentiment de son partenaire et se réjouissait de lui offrir sa jeunesse. Elle fut parfaitement conquise lorsque le visage à peine rasé se lova entre les jambes largement ouvertes. Les lèvres embrassèrent le pubis et l’intérieur des cuisses. Tandis que ses mains lutinaient sur les seins et les hanches de Charlotte, la bouche de Stéphane convergeait irrémédiablement vers la vulve gorgée de sang et de désir. La langue tourna délicieusement autour du sexe avant de parcourir les grandes lèvres. L’homme alternait méthodiquement l’action de sa langue avec celles de sa bouche.

Charlotte, aux anges, perdue dans d’infinies sensations oubliées, se pâmait la tête renversée. Elle distinguait à peine les caresses de son amant tant il variait les zones, la vitesse, et le traitement.

La langue de Stéphane commença délicatement les dessins des lettres de l’alphabet sur les plis et les replis de la vulve humide. Il s’ingéniait à correctement tracer les majuscules en capitale d’imprimerie en insistant toujours sur le haut des lettres qui culminaient au niveau du capuchon érectile. Puis sa langue redescendait, empruntant le délicat chemin entre les petites et les grandes lèvres déjà bien lubrifiées.


Le plaisir montait encore. Charlotte se laissait faire trop contente que son partenaire soit aussi généreux. Soudain, elle devina la pénétration de deux ou trois doigts dans son sexe. Cela était admirablement effectué. Sans brusquerie mais avec détermination, les doigts commencèrent un mouvement qu’elle ne connaissait pas. Ils massaient le haut de son vagin en partant du milieu pour revenir vers l’entrée. Comme un mouvement de crochet, comme si les doigts demandaient à quelqu’un de venir ici. La langue et la bouche se concentraient à présent sur son clitoris. Tout d’un coup, les doigts à l’intérieur de son sexe intensifièrent leur pression et des sensations nouvelles l’envahirent. Tout son sexe ruissela. Elle sentait sa cyprine couler entre ses cuisses. Les bouts des doigts pressèrent une zone dans le vagin et Charlotte éclata à nouveau en lâchant un cri long et libérateur. Ses cuisses se refermèrent sur le visage de Stéphane qui maintient la pression de ses doigts et le contact sur le clitoris. Long et puissant fut cet orgasme.

L’homme était fier d’avoir donné ce plaisir à sa voisine, à cette jeune femme qui traversait un moment difficile de sa vie. Elle mit du temps pour retrouver ses esprits.


Plus tard dans la nuit, Charlotte, à quatre pattes, encourageait le cinquantenaire à la prendre. Elle s’étonnait encore de la vigueur de son amant et se félicita quand il jouit une deuxième fois au fond de son vagin. Agrippé aux hanches étroites de la femme offerte, Stéphane se lâcha et la perfora dans un mâle désir de domination.

Puis les corps se calmèrent. Comme après la bataille, ils s’apprivoisèrent. Lovés l’un dans l’autre, l’un contre l’autre, les amants s’embrassaient, s’endormaient, se réveillaient sous les caresses de l’autre, se rendormaient et s’enlaçaient à nouveau.


Vers la fin de la nuit, Charlotte glissa le long du corps de l’homme. À genoux, elle approcha de la verge qu’elle réussit à durcir entre ses mains. Avec sa langue, elle mouilla longuement le membre. Enduite de salive, la verge se dressait fièrement face au visage certes fatigué mais angélique de la jeune femme. Puis, elle avala la verge avec une infinie tendresse avant de la branler énergétiquement avec ses lèvres. Ensuite, sa langue longea la tige. Entre les cuisses, en dessous des testicules, la bouche commença une remontée jusqu’au méat.

Stéphane n’en pouvait plus et quand Charlotte avala à nouveau son sexe en le masturbant des deux mains, il se raidit. Par précaution, il tenta de se retirer mais la jeune femme lui fit comprendre qu’elle voulait le boire. Et elle but le peu de sperme qu’il éjacula au fond de sa bouche. Toute reconnaissante des multiples orgasmes qu’elle avait eus, elle le suça longuement jusqu’à ce qu’il s’endorme.


Les mois passèrent. Jamais les deux amants ne parlèrent ou n’évoquèrent cette nuit. Stéphane rendait service à Charlotte en bon voisin.

Un plus tard, la mère de famille se mit en couple avec un charmant jeune homme qu’elle rencontra à son travail.

L’ancien pompier gardait une tendresse de cette nuit de tempête. Paul Valéry avait écrit : « Les bons souvenirs sont des bijoux perdus ».

Charlotte et Stéphane gardèrent toute leur vie une tendre complicité.