n° 21387 | Fiche technique | 15628 caractères | 15628 2565 Temps de lecture estimé : 9 mn |
30/12/22 |
Présentation: Premières reflexions sur le plaisir partagé de la découverte | ||||
Résumé: Un couple si différent jouit du plaisir de la découverte réciproque du plaisir, lui dans ce qu’il perçoit, elle dans l’expérience qu’elle vit par lui. | ||||
Critères: fh hplusag couleurs hotel fsoumise cérébral voir exhib caresses -dominatio | ||||
Auteur : Benitoforyou Envoi mini-message |
DEBUT de la série | Série : Neige et glace, feu et des ordres (ou désordre ?) Chapitre 01 | Fin provisoire |
La ville, plongée dans la nuit de l’hiver, est silencieuse, enveloppée dans une neige ouatée qui a envahi les rues, stoppe la circulation et jette les gens dans leurs appartements et les enfants dans les rues.
10 cm, que disait Mme Météo ! Déjà 20 à 30 cm lui a rétorqué Dame Nature qui n’a pas voulu s’en laisser compter.
Et moi, je marche, le visage saisi par le froid des gros flocons que le vent se joue à me lancer, environné que je suis par les nombreuses batailles de boules de neige des bambins parisiens. Leurs cris me donnent le sourire : je m’imagine déjà jouer avec elle dans le jardin du Palais Royal… la laisser m’envoyer et me toucher d’une boule glacée, puis réchauffer mon visage de ses baisers brûlants. Ses lèvres si belles, dessinées et si veloutées, je les sens déjà et je ferme les yeux quand… aïe ! je reçois une gifle glacée, une boule m’a touché, malencontreuse balle perdue, dommage collatéral d’une guerre généralisée de quartier ? Je cherche des yeux celui ou celle qui s’excusera de son tir malencontreux quand un objet blanc entre dans mon champ de vision, et une autre boule se loge dans mon cou ! Peste, la guerre est déclarée ! Je m’arme !
La neige, en petits amas collants et glacés, s’est immiscée entre ma peau et la laine douce qui l’entourait, sensation de froid intense sur ma peau, pourtant réchauffée par la marche rapide.
Je sens que, déjà, des gouttes si froides se forment, elles piquent comme une acupuncture glacée mon épiderme le plus doux, celui où je la sais aimer poser sa bouche et son souffle, elle qui me fait frissonner de caresses, celle qui usuellement est l’avant-siège de mes chairs de poule, non, plutôt de mes chairs de vieux coq un brin prétentieux d’avoir une si jolie poule à ses côtés.
Mais, trêve de sensualité ou de prétention, je sais, je sens que ces deux bombes glacées en annoncent d’autres, et dans un élan d’urgence, mes mains, gantées de mouton retourné car je les voulais chaudes pour les poser sur ses seins roidis par le froid, et orange car je me voulais élégant, se saisissent de paquets de neige en les frappant rapidement dans un tourbillon de poudreuse, alors qu’une nouvelle tornade, artificielle et de boules, s’abat sur moi, dans un fracas de hurlements joyeux et enfantin dans lesquels j’entends parmi les « À l’attaque ! Montjoie ! No pasaran ! Tous ensemble ! Taïaut ! Que je trépasse si je faiblis ! », étonnant mélange bigarré de toutes les histoires, un rire et j’y vois un sourire radieux, sous un bonnet surmonté d’un pompon, orange, tiens, pour que je la reconnaisse !
Elle qui mène sa troupe de gamins déjà blancs des batailles fratricides qu’ils s’étaient livrées à m’attendre pour me dresser cette embuscade amoureuse !
Et dans le fracas des armes blanches, dans les chants déjà de victoire, je tente de résister à cette folie blanche qui me jette à genoux pour tenter une dernière défense hardie où je lance des brassées de neige à tous ces garnements hurlants de la joie d’avoir renversé un adulte avec l’aide d’une autre, sa complicité, son plan machiavélique. J’espérais un Fort Alamo digne lorsque mes assaillants sont dépassés par leur cheffe qui, dans un dernier geste, mène une attaque kamikaze, était-elle nécessaire tant j’avais déjà perdu en riant, et nous jette dans une congère de poudreuse où elle emporte la bataille et mes lèvres et ma bouche et ma langue, ses mains, glaçons de neige venant s’enfoncer sous ma capuche et y enfoncer les paquets de neige que je n’avais pas même eu le temps d’enlever…
Elle me susurre alors :
Nous rions alors que la furie engagée par sa révolution de square l’a débordée et que les factions se font et se défont, tournant casaque au gré des lancers.
Je la relève et l’embrasse, la serrant dans des bras et gants, blancs et détrempés, le mouton ayant depuis trop longtemps perdu tout pouvoir calorifuge, mais compensé par le désir que je lis dans ses yeux…
Je rendais les armes en riant :
Lui enserrant la main dans mes gants exsangues de tant de neige, je l’emportais dans un dernier et joyeux « Au revoir les enfants ! », en courant pour l’emmener non loin dans un hôtel à deux pas.
Nous en franchissions la porte-tambour, encore époussetant la neige posée sur nos vêtements, pour aller nous poser dans un salon douillet, surchauffé, un peu sombre, où j’espérais pouvoir la rendre brûlante de désir pour lui délivrer cette surprise qu’elle n’attendait pas.
Encore plus accueillants qu’ils ne l’auraient dû, groom, concierge, maître d’hôtel nous avaient promptement débarrassés de nos habits trempés pour les sécher « Madame, Monsieur, pour que vous ne preniez pas froid en notre maison » ; et manteaux, bonnets et gants avaient été emportés en un tour de passe-passe, remplacés par de lourds et doux plaids sous lesquels nous nous étions glissés, dans un recoin d’une salle déserte, à peine éclairée par le crépitement étonnant
À Paris d’un feu de bois, attendant un grog au rhum brûlant promis par un serveur discret qui disparut après avoir livré deux mugs fumant leur alcool poivré.
Nous étions collés l’un à l’autre et nous devisions gaiement de son stratagème pour mener à bien sa tendre et drôle embuscade lorsque je me décidai à porter ma première attaque. Je lui faisais remarquer cette traîtrise feinte, cette quasi-désobéissance qu’elle m’avait portée. Elle sentit que je me livrai alors à une mise en situation préalable, me regardant en coin, attentive à mes mots.
Ma main gauche, brûlante d’avoir porté le mug à mes lèvres, se glissa au plus profond du plaid, se posa à sa taille et écartant l’élastique de ses deux collants, se nicha dans son entrejambe, pour y trouver un nid chaud, recouvert d’un léger astrakan et, manifestement, magnifiquement, humide d’un désir refoulé jusque-là.
Je lui dis alors, si fort que le serveur aurait pu l’entendre :
Elle rougit aussitôt et balbutia :
Elle perdait ses moyens mais savait qu’il était le plus doux des hommes et qu’elle adorerait qu’il lui fasse ainsi perdre pied et lâcher-prise.
Son ventre, déjà, se serrait, envahi de papillons.
Elle se leva, quittant bien à regret la main brûlante qui couvrait son antre chaud et la chaleur de leur tanière de plaids.
Ses mots résonnèrent :
Elle était debout et se tenait immobile, droite, elle le savait, elle avait enfilé ce matin cette belle robe de laine si douce sans soutien-gorge, qui s’ouvrait par de multiples boutons à l’avant, si aisée à enlever… elle quitta ses bottes… elle pourrait toujours prétexter avoir voulu s’asseoir sur ses talons sous le plaid… vint le moment des collants… aucune âme à l’horizon ce qu’il regretta mais savait car il avait veillé lors de l’organisation à ce que cette salle, en réalité un salon privé, leur soit réservée…
Sa peau la plus intime apparut un instant lors des mouvements… elle était brillante de désir sur sa peau d’ébène… son visage, aussi, rosissait de gêne et désir, mélangés dans cette sensation étrange d’excitation…
Elle ouvrit la robe et l’enleva… elle était nue, au milieu d’un lieu public, brûlante de désir et de honte, toute bue…
Il la regardait, lui aussi brûlant de constater, de profiter de cette soumission folle à son désir d’homme, de cette confiance absolue qu’elle lui accordait.
On entendait au loin quelques conversations des clients des autres salons. Elle pensait pouvoir être découverte à chaque instant. Elle ruisselait, son corps était un feu au plus profond et sa peau aussi lui semblait se consumer.
Elle s’apprêtait à s’évanouir, de plaisir et/ou de honte lorsqu’il s’approcha d’elle, restant assis dans le doux canapé, lui agrippant les fesses, et l’attira vers lui.
En un instant, ces deux mains et leurs doigts agiles se vrillèrent au centre brûlant recueillant cette mouille, divine sécrétion, qu’il lui décrivait en des mots salaces, avant que sa bouche ne puisse plus parler, occupée qu’elle fût à déguster ce nectar. Humides, ses doigts entrèrent alors en elle partout… elle se sentit transpercée, si rapidement et profondément qu’elle ne pût même savoir si elle ressentait une gêne ou un inconfort physique à ces intromissions. Tout son corps et sa bouche hurlèrent silencieusement un chuchotement d’acquiescement au plaisir…
Elle perdit pied et connaissance.
Je la recueillais en mes bras, fasciné par son plaisir qu’elle m’avait ainsi offert, la confiance qu’elle m’avait accordée, si grande alors que si jeune, elle pourrait craindre le vieux loup croquant le petit agneau qu’elle semblait être, mais qui chaque jour, à chacune de nos discussions, démontrait que n’était pas loup ou agneau qui se décrète l’être.
La saveur de son corps encore sur mes lèvres, je la recouvrais de sa robe dont je fermais les quelques boutons que la décence sollicitait de ses vœux quand mes yeux, au contraire, et mes mains, avides de ses seins en poire, aux pointes encore érigées, tout comme son pistil, sans doute terriblement sensible de son plaisir, auraient souhaité explorer encore, mais raisonnées par l’homme attentif, se hâtaient de rhabiller ma belle fleur, qui se lovait dans mes bras, pour la poser à mes côtés, la recouvrant de nouveau des plaids.
Je la couvais du regard et l’entourais de mes bras, la berçant… patientant car le premier acte n’était pas encore terminé et je souhaitais qu’elle apprenne aussi bien à se livrer à mon regard, qu’à m’offrir la félicité de l’accompagner dans le plaisir, peu m’important qu’elle m’y ait précédé une ou plusieurs fois, bien antérieurement ou dans une concomitance qu’il m’était néanmoins plus difficile à atteindre maintenant, tant l’excitation grandissait à la voir prendre du plaisir, les lèvres pincées entre ses dents, et ses mains caressant qui ses seins, qui son bourgeon, qui son puits trempé, qui son entrée secrète.
Parfois, dans nos rendez-vous, elle prenait mon sexe en main ou en bouche et m’amenait au plaisir pour la simple joie de me voir jouir la regardant dans les yeux, elle à genoux à mes pieds, moi assis sur un fauteuil, affalé, le corps râlant, le souffle court, moi le prétendu dominant, totalement à la merci de ses caresses, de son attention à mes ordres que je m’évertuais à donner, l’air sérieux, le mot tantôt directif presque dur, tantôt cru, la traitant de douce salope, de petite suceuse et autres délicates insultes à destination de celles qui n’ont de chienne que la fidélité du sentiment d’amour qu’elles vouent à celui qu’elles chérissent pour en avaler toute l’affection quelle qu’en soit la forme.
Souvent, j’aimais la voir nue, lécher ma hampe, me demandant si je voulais qu’elle se soumette à une petite perversion… oh, rien jusque-là de bien « hard » comme elle le disait avec son sourire de petit démon malicieux…
Il est vrai que le soir de notre première rencontre, j’avais osé lui dire mon attirance, moi l’homme vanille au premier abord, si doux et prévenant, pour le chocolat, le plaisir que j’aimais trouver dans la soumission de l’autre, loin néanmoins encore du masochisme ou du sadisme marquant que certains pouvaient pratiquer mais auxquels, sans les juger, car je pouvais en revanche avoir des penchants étonnants pour d’autres, je n’avais pas l’envie ni le goût de m’adonner.
Et peu à peu, riant de notre couple, déjà vanille et chocolat de peaux, elle si belle en ébène, moi « métro » blanc de peau mais latin en mon âme, elle si jeune et moi presque si vieux aux poils de barbe abandonnant peu à peu le poivre, nous avions commencé à jouer à « vanille et chocolat ».
Elle avait alors dit, un soir au restaurant japonais, alors que je m’évertuais à ne pas perdre et la face et le grain d’edamame que je m’efforçais de conserver entre mes baguettes pourtant normalement si agiles, que j’aurais à la mettre à l’épreuve de l’exhibition et de la soumission en public la prochaine fois qu’elle serait désobéissante, voire qu’elle ne serait pas sage pour me provoquer et que j’aurais alors à lui faire franchir une voire plusieurs étapes car elle voulait me les offrir, ces moments.
Mes baguettes et ma bouche firent ce qu’elle attendait en souriant, prête à se moquer de son petit effet : elles restèrent ouvertes, un « Oh » sortant de ma bouche, et le grain se faisant la malle pour rejoindre le paradis des haricots magiques…
Voilà ce qui nous amenait dans le salon privé de ce grand hôtel parisien, que d’aucuns reconnaîtront et d’autres imagineront, elle et moi face à un jardin recouvert de neige, un feu nous réchauffant s’il était encore besoin, son corps collé au mien, sa main dans la mienne et nos lèvres se soudant pour un premier baiser passionné à l’issue duquel je lui disais :
Elle me regarda et me chuchota alors :
Me rappelant en fait quel bien piètre dominant j’avais été d’oublier même jusqu’à cette injonction que je me devais de lui donner, de ne se livrer au plaisir que sur mon autorisation.
Je reconnaissais alors que cette première séance était finalement si pleine d’émotions que je ressentais une réelle joie, voire une forme de tendresse à la laisser se guider sous mes yeux voyeurs vers son plaisir et vers le mien car elle savait déjà que je lui demanderais d’exaucer mon désir de jouir.