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n° 21510Fiche technique57511 caractères57511
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Temps de lecture estimé : 31 mn
06/02/23
Présentation:  Un songe ? Un fantasme ? Ou peut-être un simple rêve éveillé. Non ! C’était bien trop réel…
Résumé:  Parfois, les promenades en solitaire ont du bon. Je ne connaissais pas cette partie de la côte. Je ne regretterai jamais d’avoir abondamment transpiré, en escaladant la longue pente, qui m’a amenée là où je suis…
Critères:  ff fbi fplusag plage cérébral voir exhib noculotte caresses cunnilingu jeu init conte -contes -lesbos
Auteur : Juliette G      Envoi mini-message
La chouette

Le promontoire



Parfois, les promenades en solitaire ont du bon. Je ne connaissais pas cette partie de la côte. Je ne regretterai jamais d’avoir abondamment transpiré, en escaladant la longue pente, qui m’a amenée où je suis. J’y ai certes récolté un genou écorché, mais l’endroit est véritablement charmant. Il me deviendra sûrement un lieu privilégié. Beau, et empreint de sérénité. Fatigue et légère griffure ne sont pas chères payées pour profiter de ce petit joyau.


Et puis, c’est mon anniversaire. J’ai vingt-quatre ans depuis six heures ce matin. Mon mari, comme à son habitude, oubliera souhaits et cadeaux. Il s’excusera dans un ou deux jours, et se fera pardonner d’une manière originale. J’ai pourtant très souvent la surprise de recevoir un cadeau sans la moindre raison. Bijou de valeur, ou babiole rigolote. Aujourd’hui, un cadeau inattendu s’étend sous mes yeux. Une main en visière sur le front, je laisse mon regard errer lentement sur le paysage que je surplombe. C’est marée haute, et la mer a mangé presque tout le sable de la plage. Rochers noirs nuancés de tons gris, couverts d’algues et de goémon, sont caressés par le vent et l’eau. Des oiseaux de mer en contrebas survolent la côte en piaillant. Les côtes très découpées permettent d’apprécier divers paysages. Plus au nord, l’eau a daigné laisser du sable sec, et je distingue un peu de population. Des gens qui marchent sur le sable, tandis que d’autres s’abritent sous des parasols aux couleurs criardes. Des voiles blanches ou colorées semblent figées sur l’eau, alors que je sais qu’il n’en est rien. J’observe et contemple tranquillement les lieux que je domine. Pour rien au monde, je n’irai me mêler à tout ce petit monde en contrebas.


Un rocher rond et large, planté dans le sol caillouteux, serait idéal pour supporter mon dos et m’offrir une vision superbe de la côte. Les rafales d’un vent frais et agaçant me dissuadent pourtant de m’installer au bord de mon promontoire. Tant pis pour la vue. À quelques pas du bord de cette petite falaise, un gros pin solitaire courbé par les vents violents et des tempêtes m’apportera une ombre bienfaitrice. À côté de l’arbre, un énorme rocher de granit lisse s’est perdu en pleine verdure. Je m’étonne pourtant des nappes de sables mêlées à l’herbe. Même à cette hauteur, le sol est couvert du sable venu des plages. Herbe rase et sèche, mêlée au sable blanc. C’est la pierre qui me servira de dossier. Je ne cuirai pas au soleil. Le haut pin courbé me protégera. Pas de crème solaire à se badigeonner partout sur le corps, et pas de lunettes solaires. Pourtant, je sens déjà une douce chaleur baigner mon corps. Je suis déjà un peu bronzée, et ma peau foncera bien plus encore. Je ne suis pas une adepte de la course au bronzage, comme certains touristes devenant en quelques heures, homards sous la cuisson. Quant à celles et ceux qui se pointent sur les plages, déjà parfaitement brunis par les lueurs artificielles des salons de beauté qu’ils fréquentent, grand bien leur fasse. C’est à se demander ce qu’ils viennent faire sur nos sables.


La tête et les épaules sur le granit chauffé par le soleil, je savoure les odeurs qui m’entourent. Le parfum de plantes aux fleurs jaunes appelées immortelles des sables, qui rappelle l’odeur du Curry. D’autres senteurs que je n’identifie pas, le tout, couvert d’un puissant effluve iodé, venu du large. Pour une fois, j’ai laissé mon livre posé sur mes vêtements. Je me laisse tranquillement bercer par les bruits qui me parviennent. L’océan n’est jamais silencieux. Les vagues ou la houle sont des bruits de fond indéfinissables, mais que l’on entend toujours, quand on sait écouter. Même à cette hauteur et sans l’apercevoir, la gigantesque masse liquide sait se faire reconnaître. Et bien sûr, le vent et les oiseaux criards sont partie intégrante de ce concerto sauvage. Aucun son civilisé ne perturbe la sensation que j’éprouve.


Je suis seule au monde…




L’intruse




Un instant, je reste sans réaction, baignant encore dans mon petit monde idéal. Puis la réalité me sort un peu brutalement de ma douce torpeur. Elle est arrivée derrière moi et je ne l’ai pas entendue venir.



Elle a continué sur quelques pas quand mon « bonjour » tardif l’a rattrapée. Son salut était joyeux. Le mien est platonique. Elle se retourne vers moi, et son bras se tend vers la roche, plantée au bout du promontoire.



La dure lumière de ce tout début d’après-midi m’empêche de distinguer ses traits. C’est un petit bout de femme. Petite et mince. Brune, c’est sûr, coiffée en queue de cheval. tee-shirt ou polo blanc. Short court, certainement taillé dans de vieux jeans. Elle a un léger sourire en continuant à parler.



Ma voix l’arrête, alors qu’elle a déjà entamé son chemin inverse.



La femme hésite, se retourne, et comme se décidant brusquement, se dirige vers moi.



Je ne fais pas un geste pour couvrir ma nudité. Qu’elle ne m’en demande pas trop non plus. Évidemment, je suis gênée, mais ce n’est pas un drame. À demi tournée vers elle, je la regarde se coller, dos au tronc de mon pin.



Je n’en pense pas un mot. C’est de l’unique politesse. Elle est à deux pas de moi, et le tronc la cache au soleil. Je peux enfin mettre un visage sur ce corps mince et nerveux. Je lui donnerais la cinquantaine bien tassée. Ses doigts tripotent sa queue de cheval, tandis qu’elle me regarde. Ses cheveux ont une couleur peu commune. Nous qualifions de brune toute femme aux cheveux noirs. Les siens sont réellement bruns. Pas châtains, non… une couleur de terre. Une terre foncée. Il y a des fils blancs dans ses cheveux, et ils sont nombreux. Une chevelure relevée ne pardonne pas, et ses tempes sont habillées de gris. La dame ne semble pas donner dans le besoin de se sentir plus jeune. Ses yeux immenses me sidèrent. Clairs, limpides… J’hésite à les qualifier d’une couleur. De l’or pâle. Grands yeux cerclés de fines rides, qui m’observent et ne se privent pas de parcourir mon corps nu. Une grande bouche, elle aussi cernée de petites rides. Bouche qui me sourit. Cette femme a dû être très belle. Elle l’est toujours d’ailleurs. Le fardeau des années ne l’a pas enlaidie.



Les yeux dorés me fixent, et je ne peux que m’extasier devant cette couleur si inhabituelle. J’en suis à chercher mes mots quand elle parle encore.



Elle a un rire grave et un peu rauque qui ne colle pas avec sa voix douce, et je ne comprends pas sa phrase laissée en suspension



Elle s’était accroupie contre le pin et je la regarde se relever.



Je ne sais pas pourquoi je l’ai dit. Mes mots se sont bousculés sans que je puisse les retenir.



Elle ne dit rien de plus, mais son corps glisse lentement contre le tronc de l’arbre. Elle est à nouveau assise, et me fixe droit dans les yeux.



Un ange passe. Un ange marin. Un ange protecteur de la nature et aimant le calme et les oiseaux de nuit.



C’est à mon tour de sourire et je me redresse pour m’asseoir. Il suffirait que je tende la main pour la toucher.



Gwendoline ne sourit pas, mais ne semble pas vexée, ni même en colère. Je me suis sentie rougir à ses paroles et je cherche mes mots.



Gwendoline a penché sa tête sur le côté, un air mi-amusé, mi-déçu sur le visage.



Je ne sais que répondre. Je suis une nouvelle fois, sous l’effet de ce regard presque hypnotique.




Gwendoline



Sans que je ne sache vraiment comment cela s’était produit, notre conversation était vite passée de banalités à des récits de tranches de vie. Cela s’était fait avec une simplicité étonnante. Nous échangions comme si nous nous connaissions depuis longtemps. Gwendoline, la première, avoua qu’elle se sentait en confiance et je ne pus que confirmer que je me sentais très à l’aise avec elle.


Gwendoline avait été mariée. Son mari avait été un chercheur reconnu dans son métier. Elle-même était une chercheuse assez cotée. Un petit drame pour elle. Elle ne pourrait enfanter. Son mari l’aimait et cela lui suffisait. Un banal accident de voiture. Un grand drame cette fois. Un veuvage. L’homme de sa vie n’était plus. Un héritage aussi… Gwendoline avait souri en évoquant un véritable cliché. Un oncle d’Amérique, mort piétiné par l’un de ses étalons d’élevage, dans un immense ranch de Virginie. Cet oncle inconnu la laissait à la tête d’une véritable petite fortune. Toujours sous le coup de la perte de ce mari tant chéri, elle plaqua tout soudain une vie qui ne lui convenait plus, Paris et le stress journalier, un métier devenu sans saveur, et malheureusement, quelques amis chers. De parents bretons, elle décida de s’installer dans une région qu’elle ne connaissait pas. Depuis douze ans, Gwendoline vivait dans une petite maison toute proche de notre promontoire. Son pécule lui permettait de vivre très largement. Même si l’envie d’être dépensière la prenait un jour, elle finirait sa vie sans le moindre souci d’argent.


Quelques confidences bien étranges me laissent sur ma faim. D’abord, Gwendoline semble indécise sur son âge… Ce qui est pour le moins étonnant. Elle paraît également découvrir la vie depuis peu. Ce qui me paraît surprenant. Tout comme amusant. Elle est restée des jours et des jours, cloîtrée chez elle, fascinée et passionnée par l’outil Internet. Elle a répété plusieurs fois, sans que je ne saisisse bien son raisonnement, mais éludant mes questions, que ce merveilleux outil lui permettait de vivre pleinement une vie riche et palpitante. Gwendoline a longuement parlé de ses goûts pour les promenades. Elle semble adorer marcher des heures. Plusieurs fois, elle m’a confié des anecdotes curieuses. Elle ne se lasse pas de ses longues journées, et rentre chez elle à regret. Chaque lever de soleil la rend heureuse. Elle a parlé de ses envies de baignades et de sa phobie de l’eau. Et puis les fruits. Gwendoline, cite les fruits qu’elle mange, comme de soudaines découvertes de mots qui la ravissent. Rien de très exotique pourtant. Des fruits bien communs. Gwendoline adore les pommes et les bananes. Elle ne supporte plus la viande. Et quand, là encore, elle me confie cette détestation que je devine toute récente. Timidement, elle a avoué sa grande curiosité envers ses congénères. On pourrait presque se demander à quoi cette femme a occupé ses quelque cinquante années de vie. On dirait presque que les gens l’ont subitement passionnée. Elle ne l’a pas dit clairement, mais j’ai senti que les femmes attisaient plus encore cette toute nouvelle curiosité. Étrange et envoûtante Gwendoline.


Quant à moi, mon récit d’une vie encore bien courte ne me prit pas longtemps. Nous étions ensuite restées silencieuses, un long moment. Puis, de nouveau, les immenses et magnifiques yeux dorés s’intéressèrent à mon corps nu. Beaucoup de curiosité, un peu de timidité et un soupçon d’excitation.




Une vraie petite curieuse



Gwendoline a lâché sa phrase un peu trop rapidement, pour qu’elle ne m’interpelle pas. Elle en a même un peu bafouillé. Je repose donc mon tee-shirt sur mes affaires restées sur l’herbe, sans plus de cérémonie. J’ai parfaitement compris qu’elle a envie que je reste nue. Me rhabiller pour manger m’apparaissait comme la moindre des politesses, mais Gwendoline ne semble pas se formaliser de ma nudité, le temps d’un pique-nique impromptu. Par contre, je ne suis pas certaine qu’elle soit réellement consciente de son comportement envers moi.


Gwendoline a un léger sac à dos, garni de pommes et d’une bouteille d’eau. Le mien est bien plus lourd. Elle a tout refusé et me regarde croquer à pleine dent dans un énorme sandwich.



Je prends le temps d’avaler ma bouchée, ramasse de deux doigts une lamelle de fromage échouée sur ma cuisse, et la regarde d’un air rigolard, en enfournant le morceau de gruyère dans ma bouche.



Elle rougit et croque dans sa pomme verte.



Sourire. Elle se souvient de sa propre phrase lâchée avec un certain culot.



Gwendoline me sourit, mais c’est un sourire sans joie.



Gwendoline rit doucement, et balaie ma question d’un geste de la main.



J’essaie de faire passer une lueur de défi en la regardant, tout sourire et réellement amusée. À toi de faire avec, ma vieille. J’ai pensé « vieille » sans la moindre méchanceté. J’aurais pu utiliser ce mot, pour l’une de mes amies.



Je prends le temps de me désaltérer et repose tranquillement ma bouteille d’eau, près de mon sac. Ma manie des chewing-gums me fait en proposer à ma compagne, qui refuse avec un sourire.



Gwendoline, reste un instant sans mot dire, et ses yeux d’or pâle semblent interrogateurs.



Je suis sérieuse en l’assurant du contraire.



Elle ne questionne pas. Ma voisine paraît songeuse.



Gwendoline me fixe et hoche la tête d’un air dépité.



Cette femme se rend-elle compte qu’elle joue à un jeu quelque peu étrange ? Je ne suis pas sûre qu’elle sache réellement où se posent ses charmants petits petons.



Encore, ce rire grave que je trouve maintenant charmant.



Sourire et regard goguenard.



Gwendoline, joues prêtent à s’enflammer, reste coite. Sa large bouche sensuelle a formé un O surpris sans qu’elle ne puisse l’empêcher.



Les si beaux yeux trahissent maintenant tout un tas de sentiments contradictoires. Gwendoline sait que je ne plaisante pas, mais n’ose croire à ce que je viens d’avouer. Il y a un brin d’incompréhension, une touche d’incrédulité, de la curiosité, et une jolie pointe d’excitation, dans le regard d’or qui me fixe. Et ce que je viens de dire sur sa bouche lui plaît beaucoup. Inconsciemment ou non, elle aime me plaire.



La grande bouche sensuelle de cette femme, décidément charmante, affiche une moue étonnée.



Gwendoline baisse les yeux en riant doucement.



Si je ne m’affole pas, une douce brûlure bien connue me chauffe le ventre, et je prends mon temps pour chercher mes mots.



Gwendoline est véritablement gênée par ma petite pointe.



Le soleil me chauffe et ma peau brille de sueur. Je ris tout en attrapant ma bouteille d’eau. Si mon rire est sincère, mon geste n’est pourtant qu’une excuse, pour cacher mon trouble. Pourtant, les mots me viennent sans que je me force.



Gwendoline rougit et secoue vivement sa tête comme si elle ne comprenait pas.





Un aveu troublant



Je ne lui mens pas. Tout simplement, parce que cette femme ne peut empêcher ses yeux de se porter sur mes seins. Son regard glisse souvent sur mon ventre, avant de caresser mon pubis lisse. Quand mes cuisses s’ouvrent légèrement alors que Gwendoline fixe mon ventre, je m’assure d’un coup d’œil que je ne me trompe pas. Et si Gwendoline rougit légèrement, ses yeux magnifiques ne se détournent pas. Bien au contraire, ils ne perdent rien de mon mouvement.



J’ai soudain très envie d’elle. Une envie brutale qui me tord le ventre et me chauffe les joues.



Ma curieuse voisine est bien plus rougissante que moi, et n’arrive plus me regarder en face.



J’ose lancer lentement ma main et mes doigts sont sous son menton.



Son regard se plante un instant dans le mien avant de se baisser sur mes seins.



Mes doigts caressent la nuque chaude de cette femme si étrange, puis glissent lentement sur son épaule, baissant la bretelle de son léger débardeur. J’ai le temps de remarquer que ses petits tétons se sont dressés et griffent le coton du vêtement. Je laisse mes doigts caresser la peau nue de son épaule.



Ses yeux dans les miens, elle soupire d’un air légèrement agacé.



Gwendoline semble surprise, quand je bouge et me lève. Et déçue, quand mes doigts abandonnent sa peau. Je suis à genoux entre ses jambes qu’elle a écartées pour me laisser la place, sachant parfaitement que c’est pour moi une invitation. Ou peut-être ne se rend-elle compte de rien. Elle a sa tête contre le tronc du pin, et le regard comme lointain.



Une nouvelle fois, je relève des doigts son visage vers moi.



Mes lèvres sont sur les siennes, et je les sens s’ouvrir un peu sous la pression de ma bouche.



Je la regarde le plus sérieusement du monde, quand elle a un petit sourire triste.



Ma langue écarte doucement ses lèvres et glisse sur ses dents. C’est presque fait.



Mes dents mordent doucement une lèvre inférieure pleine et charnue.





Le fantasme



La bretelle est tombée, et mes doigts tirent sur le fin débardeur. Gwendoline a un brusque sursaut, quand j’effleure une pointe de sein insolemment dressée.



La respiration de Gwendoline est un champ de bataille dévasté.



Gwendoline me regarde sans esquisser un geste, tandis que je descends la seconde bretelle. Je reste un petit moment à regarder ses seins nus. Et bien sûr, je le fais tout exprès.



Mes doigts ne font que se poser sur les tétons durcis. Deux petits boutons roses sur une poitrine, certes un peu tombante, mais pour moi, toujours très attrayante. Quand mes doigts pincent légèrement sans ne plus les lâcher, les bourgeons qu’ils détiennent, Gwendoline laisse échapper un long soupir, aussi émouvant que très excitant.



Gwendoline m’obéit aussitôt, et son regard n’a plus rien d’hypnotique. Ses yeux semblent voilés, et le doré de ses iris est devenu plus sombre. Des yeux qui me troublent tout autant.



Mes dents mordillent sa lèvre, ma langue insiste un peu et enfin, se glisse contre celle de Gwendoline qui soupire dans ma bouche. Son haleine sent la pomme.



Elle murmure un « Oui, c’est trop tard » presque inaudible et retient son souffle, quand mes lèvres happent un téton turgescent. Pas un mot, et son corps se crispe tout le temps que mes dents agacent la pointe de son sein droit. Puis, tout le corps de Gwendoline se met à trembler. Mes doigts étirent doucement son téton gauche, tandis que mes dents continuent leur douce torture, sur l’autre bouton dur de sa poitrine. C’est un autre long soupir, quand je me redresse pour lui faire face. Un soupir de frustration, celui-là.



Je l’embrasse, et cette fois la langue de Gwendoline ne se fait pas prier pour se coller à la mienne. Je la sens peinée pour respirer, et sa main repousse doucement mon visage.



Gwendoline ne dit plus rien. Elle a suivi le mouvement, et s’est décollée de l’arbre où elle s’adossait. Assise à mes côtés, elle me regarde sans un mot. Son débardeur a rejoint mes affaires. Les seins à l’air, Gwendoline n’ose pas s’abandonner. Je dois l’aider à se laisser aller à ses envies. Elle le fera bientôt. Sans oser se l’avouer, Gwendoline a très envie de moi. Elle en meurt d’envie. Pourtant, elle refuse de décoller ses fesses du sol pour que je lui enlève son short. Gwendoline murmure un « Oh non… » tandis que mes doigts font sauter le dernier bouton de son short, et quand j’écarte le tissu qui cache son ventre, elle laisse échapper un bruit de gorge proche du sanglot enroué.



Quand mes doigts pèsent sur le short, les fesses se lèvent et je tire doucement sur la toile des jeans. Pas de culotte, et l’excitation me bouscule. Tout le temps que le court vêtement glisse sur ses jambes, je regarde son sexe. Poils bruns clairsemés, fente délicate et encore fermée. Un fer rouge me brûle les entrailles.



Je repose doucement ses pieds nus de chaque côté de mes genoux.



Je lui écarte les jambes, et viens coller mes cuisses aux siennes.



Ma main pousse sur une épaule douce, et Gwendoline, sans proférer le moindre son, se laisse doucement allonger.



Ce n’est pas un baiser que nous échangeons. Tout d’abord, c’est un simple bisou sur les lèvres. Puis, Gwendoline m’affole. Un bref instant, nos langues se mêlent, mais cela ne dure pas. Gwendoline se presse contre moi. Le souffle court, elle devient soudainement très entreprenante. Je sens ses ongles contre ma peau. Ils griffent avec douceur mes épaules, et le haut de mon dos. Elle mord mes lèvres, mordille mon menton, s’en prend à nouveau à ma bouche, m’embrasse avec une légère brusquerie, me mord encore… Gwendoline ne semble pas se lasser, et je ne peux contenir un petit rire, ma bouche contre la sienne.



Elle a un sursaut, et sa main sur ma joue pousse doucement pour m’éloigner. Elle semble subitement un peu mal à l’aise. Pas question qu’elle se sente blessée.



C’est moi, maintenant, qui mords doucement un menton étroit et un rien pointu. Puis sa bouche, une lèvre, puis l’autre. Je me précipite un peu trop, et nos dents s’entrechoquent. Aucun mal pour l’une comme pour l’autre, et je ris doucement en la regardant. Gwendoline me sourit.



Elle rougit aussitôt et ferme ses beaux yeux.



Je bouge contre elle sans la quitter du regard. J’approche mon corps, mon ventre contre le sien. Gwendoline est chaude. Je suis arrivée à mes fins. Mes tétons, durcis par le désir, se frottent aux petits boutons dressés de sa poitrine. Elle aussi bouge soudain, elle aussi avance son ventre, et elle pousse contre le mien.



Gwendoline me repousse avec douceur… elle tente sans aucune volonté de réussir de me décoller d’elle, tandis que mes seins écrasent les siens. Je l’embrasse et parle dans sa bouche.



Mes tétons se frottent aux siens, ma langue caresse la sienne.



Gwendoline halète, et pousse encore pour se dégager. Je souris intérieurement tout en la laissant faire. Bien sûr, elle n’en a pas réellement envie, mais elle se débat tout de même un peu.



La femme aux yeux d’or a dû tourner son visage, pour se dégager de mes lèvres qui picoraient les siennes. Un conte venu de l’enfance me vient à l’esprit et au tout dernier moment, je retiens mes mots. Il s’agit de grands bras, de grandes dents et d’une certaine mère-grand. J’aurai eu l’air idiot alors que je n’ai qu’une envie… Donner du plaisir à cette femme et jouir d’elle. Mère-grand ou pas !



Gwendoline me fixe et ses yeux traduisent ses pensées. J’y lis un peu de doute. Mon corps glisse sur le sien, et la malheureuse se contorsionne encore, pour tenter de m’échapper.



Elle rit doucement, mais je la sens un peu tendue.



Mes lèvres sur les siennes. Douce morsure sur sa lèvre inférieure.



J’oppose un « Chut » à chaque « Juliette » prononcée, tandis que je me lance à l’assaut de son corps. Un assaut très doux. Je suis patiente alors qu’elle frémit. Je prends mon temps et explore sa peau alors qu’elle est prête à sombrer. Son visage sous mes lèvres, ses épaules que je caresse, ou effleure de ma bouche. Puis ses seins, dont je suce doucement les pointes, son ventre que je lèche ou embrasse… Rien de son corps n’échappe à mes attentions. Il y a les « Juliette » un peu inquiets, suivis de « Juliette » qui traduisent une certaine tension. Les « Juliette » émouvants, dénonçant une once de frayeur. Et depuis que mes dents mordent doucement dans la chair de son pubis, alors que ma langue fouille dans ses poils courts… J’entends, enfin, le « Juliette », tant attendu. Mon prénom baigné d’excitation, et qui me donne enfin carte blanche.


Gwendoline obéit à ma demande en soupirant, mais écarte ses jambes bien plus que nécessaire, pour que je puisse enfin la goûter. Alors que mes doigts pincent ses tétons dressés, je reste un instant à contempler son fruit enfin offert. Gwendoline n’est que légèrement humide. J’ai entendu des choses sur le sujet. Un certain âge fait que, dit-on… Elle lâche un long feulement rauque, quand ma langue pénètre sa fente d’un rouge tendre. Un autre suit, quand ma langue remonte et caresse doucement un clitoris exacerbé.



Gwendoline combat pour retrouver son souffle, mais ne résiste plus. Tandis que je la mange, ses jambes se lèvent lentement. Ma langue est dure sur un bourgeon malmené, et je dois peser de ma bouche, pour ne pas laisser échapper ce sexe que je veux dévorer. Gwendoline ne semble plus capable de contenir ses sursauts et soubresauts. Puis je descends ma bouche tout en lui écartant les fesses des doigts. Son anus palpite sous ma langue, et Gwendoline tente de reculer son bassin.



Elle ne répond pas, et je souris intérieurement, poussant ma langue sur sa tendre rosette.


Mon pouce masse doucement les tendres parois internes, de l’antre maintenant plus humide. Plaisir ou ma propre salive ? Peu importe d’ailleurs, car Gwendoline est très proche de crier. Ma bouche quitte son petit trou, et majeur et index de ma main droite pèsent maintenant doucement sur un anus soumis. Je sais que dorénavant, cette femme acceptera tout de mes caresses.



Mes deux doigts sont entrés facilement, et cette intrusion a fait gémir de plaisir mon amante. J’ai été douce, et regarde mes doigts bouger dans l’étroite rondelle gentiment malmenée. Je la sens palpiter contre eux en les emprisonnant. Mon pouce masse encore un moment l’intérieur de son sexe, puis s’enfonce d’un coup… Mes autres doigts, bien ancrés, et sa rosette distendue se serre sur eux quand ils bougent. Puis, les extrémités de mes trois doigts se rejoignent. Quand je les bouge précautionneusement, Gwendoline pousse une longue plainte étouffée.



Ma langue se fait plus dure, et titille un clitoris devenu insolent. Gwendoline gémit, s’écarte d’un coup, et son sexe se colle à ma bouche. Un long cri aigu troue alors le calme de l’endroit. Un cri qui décline s’amplifie encore, avant de lentement se muer en gémissement tout aussi aigu. Puis, les cuisses de Gwendoline se referment sur moi.




Insupportable torture



Les dents arrachent doucement le quartier d’orange à mes doigts. J’ai dû insister pour qu’elle reste nue, et insister plus encore, pour qu’elle reste contre moi.



Elle a parlé sérieusement et je la sens tendue. Je la regarde tout aussi sérieusement.



Un rapide baiser sur le coin de ses lèvres, et elle soupire d’agacement.



Je l’embrasse encore, et ma main colle fermement son visage contre mon épaule. Je prends sa bouche d’une langue impatiente, et Gwendoline la suce aussitôt. Elle est toujours excitée, et me le fait comprendre sans s’en rendre compte. Gwendoline me fait à nouveau chauffer le ventre. Je lui ai donné du plaisir sans rien demander en échange. Une frustration très excitante.



Un voile de tristesse passe immédiatement sur les yeux d’or.



Je pince un téton qui pointe, et Gwendoline se tait aussitôt. Sa respiration s’est accélérée.



Elle pousse un petit cri quand mes doigts appuient plus fort sur sa petite pointe, l’écrasant un peu.



Ma main a glissé sur son corps tandis que je parlais, et mon majeur la pénètre d’un coup. Elle geint doucement quand je bouge mon doigt en elle.



Cri aigu. Longue trille, perçant le calme. Puis les yeux d’or sur moi.



Elle ouvre les yeux, me regarde lui sourire, et me glisse qu’elle le sait dans un murmure.



Gwendoline, sa main sur la mienne, me laisse la doigter un moment avant de me repousser. Elle s’est forcée, et soupire quand mon doigt la quitte.



Elle hésite un instant, comme cherchant ses mots, et je ne peux que comprendre qu’elle n’osera rien si je ne l’aide pas. Comme souvent, je me lance en pensant que parfois, il faut enfoncer le couteau dans la plaie.



Elle est sérieuse et je contiens mon amusement.



Je souris, traitant gentiment de prétentieuse une Gwendoline un tantinet agacée.



Elle ne répond pas, mais soupire quand mon doigt reprend ses droits sur elle.



Ses grands yeux jaunes s’ouvrent plus grand, et elle hoche la tête en signe d’assentiment.



Ma bouche est sur la sienne, mais Gwendoline me repousse aussitôt pour mieux respirer. Nous transpirons toutes deux, mais c’est l’excitation qui fait étouffer Gwendoline.



Pourtant, elle ne fait rien.



Je l’embrasse, la faisant gémir en enfonçant deux doigts dans son sexe.



Je ne te donnerai pas de plaisir si tu ne m’en donnes pas !



Mes doigts la quittent, et se portent à sa bouche. Gwendoline serre les lèvres et m’empêche de les lui faire sucer.



J’ai longuement sucé mes doigts, et elle ne m’a pas quittée des yeux. Puis Gwendoline a murmuré mon prénom quand je l’ai à nouveau explorée. Cette fois, elle happe mon majeur et le suce. Mon index va et vient sur les lèvres pleines, les enduisant de la liqueur qui le couvrait. Gwendoline ouvre les yeux, et devient aussitôt d’un joli rouge coquelicot, sous mon regard très intéressé. Ce qui n’empêche pas sa langue de nettoyer ses lèvres, du jus salé que j’ai étalé sur elles.



Elle est si troublante ainsi. Intimidée, un brin honteuse, et si excitante que je dois me contenir. L’envie de me jeter sur elle, de la mettre en soixante-neuf, de lui coller mon sexe sur la bouche et de la dévorer sans perdre une seconde serait une grossière erreur. Ou peut-être pas, mais le risque est trop grand pour que j’ose donner libre cours à mes idées.



La main de Gwendoline quitte mon épaule, et descend sur mon bras, où elle semble se plaire. L’idée que je suis en train de brusquer les choses me force à prendre patience. Il me faut m’y prendre avec retenue. Quand je prends sa main, ma compagne ne résiste pas.



La petite main englobe timidement mon sein droit, et le masse doucement. Je me laisse aller en arrière, quittant le corps chaud et collant de sueur de Gwendoline.



Ma main a croché doucement dans sa queue de cheval, et elle a sa bouche sur mon sein.



Gwendoline a happé mon téton et le suce un peu, avant de le prendre entre ses dents. Une nouvelle fois, elle me regarde et me demande de fermer les yeux.



Je sens les lèvres de mon amante bouger sur ma peau quand elle me parle.



Les mots murmurés, un corps qui bouge lentement contre le mien, une joue sur mon ventre… Puis la langue de Gwendoline se darde sur mon pubis lisse et me fait frémir de plaisir.


Je ne sais pas depuis combien de temps Gwendoline s’occupe de moi. Si j’avais pris mon temps pour explorer son corps, elle, a décidé d’en découvrir chaque parcelle. Mes cuisses ne peuvent pas être plus ouvertes, et je regarde son visage. Sa bouche mord doucement ma peau, si près de son but. Je sens son menton contre ma fente, que je sais ouverte et trempée. Mon clitoris brûle d’être cajolé. Je n’ai jamais été si proche de supplier que l’on me fasse jouir. Je murmure son prénom, et elle relève la tête pour me regarder. Le menton de Gwendoline est mouillé de mon plaisir. Tout mon corps tremble de désir. Cette attente devient presque insupportable. Je n’ai jamais connu cette sensation et je ne peux m’empêcher de le lui confier.



Elle me regarde le plus sérieusement du monde et semble surprise.



Gwendoline repose sa bouche sur mon pubis, et je dois retenir un gémissement quand ses lèvres épousent enfin ma fente. Une bouche collée à mon sexe, mais qui reste pourtant immobile. Puis ses lèvres bougent sur mon sexe et un cri roule dans ma gorge.



C’est par trop insupportable, et mes mains vont se poser sur la tête de cette femme qui me rend folle de désir.



Elle a relevé son visage vers moi, malgré le poids que mes mains exercent sur elle.



Je halète comme un soufflet de forge, et il me faut contrôler mon souffle. À l’instant où je vais ouvrir la bouche pour supplier et mettre fin à cette torture, ses magnifiques yeux dorés paraissent briller d’un éclat étrange. Gwendoline murmure « Tais-toi » avant de replonger son visage sur mon ventre.



Gwendoline s’est légèrement reculée, et mon soupir d’agacement et de frustration la fait sourire.



Ses mots me font gémir encore, et le visage de Gwendoline se rapproche de mon bas-ventre.



Sa langue enfin glisse sur mon sexe, léchant ma fente de bas en haut. Elle ne m’a pas pénétrée et pourtant, je sursaute comme sous le coup d’une légère électrisation. C’est un petit choc qui me fait vibrer brutalement. Je me sens laisser échapper un petit jet de mouille et retiens un cri.



Les yeux d’or relevés sur moi et les lèvres de Gwendoline sur mon sexe béant et ruisselant.



La langue s’est enfoncée dans ma fente à peine mon cri lancé.





La chouette




La voix me fait ouvrir les yeux, et ma main cherche le contact de Gwendoline. Un autre « Madame ! » me fait me redresser. Tournée vers celui qui a crié, je reste sans réaction. Ils sont deux. Des jeunes types montés en graines. Certainement des fondus de la vague. La petite vingtaine d’années. Ou peut-être un peu moins. L’un est resté légèrement en retrait, quant à l’autre, il est penché au-dessus de moi, et sa mine inquiète s’efface quand je le regarde. Une légère touche de frayeur m’effleure l’esprit. Des voyeurs trop gourmands ? Et merde…



Je n’ai pas été agréable, et le jeune homme se redresse aussitôt, avant de reculer d’un pas. Il fait un geste de la main comme pour temporiser une situation qui lui échappe.



Celui resté en retrait lance un « Viens, Luc ! » un rien nerveux, et l’autre recule encore. Cela ne me suffit pourtant pas, et je répète mon ordre en fusillant le dénommé Luc du regard. Cette fois, il se détourne, et je prends le temps de respirer. L’image de Gwendoline en tête, je jette un rapide coup d’œil autour de moi…



Je me retourne, mais ne dit rien. Le jeune Luc semble reprendre courage, et désigne le sentier qui mène à mon petit paradis.



Il ne peut s’empêcher de laisser ses yeux glisser sur mon corps, et son regard sur moi m’exaspère.



Je reste sans un mot et sans vraiment comprendre ce que ce Luc raconte.



L’adolescent hausse les épaules sans quitter mes seins des yeux.



Ma respiration s’est calmée, et mes idées embrouillées se démêlent lentement.



Deux « Oui, m’dame », et ils reprennent le chemin qui les a menés jusqu’à moi.


Je me suis rallongée, avec au cœur un sentiment étrange. Un curieux mélange. Une profonde tristesse, mêlée à un sentiment de manque intense. Elle était si réelle… Gwendoline était si réelle ! Ses grands yeux dorés sur moi. Son odeur flotte toujours dans l’air chaud. J’entends encore son rire grave. Je sens ses mains, sa bouche sur moi.


Je suis trempée. Sueur sur tout le corps. Mon sexe est trempé lui aussi. Et ce n’est pas de transpiration. Ma fente est béante et toute dégoulinante. J’ai de la mouille sur l’intérieur des cuisses. La serviette de bain sur laquelle je suis allongée est imbibée de cyprine. Mes joues s’enflamment brutalement, sous l’idée que ces jeunes types aient pu me voir dans cet état. Mais ont-ils compris ? ont-ils cru à mon histoire de cauchemar ? Des chattes mouillées doivent pulluler sur le Net…


Près de trois heures se sont écoulées depuis la découverte de ce lieu. Ce n’était pas qu’un simple rêve érotique. Quant à un fantasme rêvé… Un fantasme ne s’embarrasse pas de principes. Il est un simple désir inavoué, ou inaccompli. Un rêve éveillé ne raconte pas une partie de sa vie. Un fantasme ne se perd pas en présentations. Il ne s’intéresse pas à un mari cocufié. Il ne fait pas non plus, l’éloge d’Internet. Il prend naissance, vient et nous prend le cœur et le ventre, sans fioritures. Il me paraît impossible d’avoir simplement rêvé. C’est inconcevable.


Une brusque envie de pleurer me surprend et je me redresse d’un seul mouvement. Il m’est devenu impensable de rester là un instant de plus. Peut-être plus tard… Un autre jour…



Sur le rocher battu par le souffle du vent du large, elle me regarde. Elle me fixe intensément. Plumes ébouriffées par l’air devenu plus vif, le dos et les ailes d’un marron sombre, marbré de noir et de délicates nuances grises. Ventre d’un blanc laiteux. Et ses immenses yeux d’or, posés sur moi.