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n° 21528Fiche technique30857 caractères30857
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10/02/23
Résumé:  Une veuve pleine de désir
Critères:  fh entreseins fellation pénétratio fsodo mélo
Auteur : Roy Suffer  (Vieil épicurien)            Envoi mini-message
Le substitut

Jérome intervient :



En raccrochant, j’ai les genoux qui tremblent et des bouffées de larmes me montent aux yeux. Hubert… Nous n’étions pas à proprement parler de grands amis, on ne se voyait que de temps en temps, deux-trois fois par an, surtout quand il avait des problèmes informatiques. J’avais fait sa connaissance lors d’une colonie de vacances, j’étais jeune moniteur et lui directeur adjoint. Assez c…, disons chiant. Comme un adjudant à l’armée Dès l’arrivée, il demanda qui avait un réveil. J’avais un réveil de voyage. Je me suis retrouvé en charge de réveiller tous les monos un par un chaque matin, donc de me lever une demi-heure avant tout le monde, merci ! Il était alors marié à une jeune femme de son âge, assez typée des Antilles et ils avaient une petite fille. Plus tard, j’ai acheté une maison dans le même petit patelin que lui, tout à fait par hasard. L’occasion de régler mes comptes puis, entre gens de bonne éducation, de nouer des relations épisodiques et courtoises, sans aller jusqu’à l’amitié. Pourtant un jour, il a débarqué chez moi pour me faire quelques confidences, avec le recul je dirais même chercher une approbation. Lors d’une session de colo, dont il était désormais le directeur, il était tombé amoureux fou d’une monitrice, Mathilde. Il était donc en passe de divorcer pour elle. Il est parti en laissant sa maison à son ex-épouse qui l’a vite revendue pour retourner vivre dans ses îles avec sa fille, qui ne voulait plus entendre parler de son père.


C’est ainsi qu’Hubert a acheté la maison qu’occupe maintenant Mathilde, pour deux raisons : d’une part, elle n’était pas chère, donc à portée de leur capacité d’emprunt, et d’autre part parce que c’était une maison de maçon, de très bonne facture. En revanche, la baraque était totalement isolée sur une petite route à trois bornes de la ville, et en plus pas très grande, juste quatre-vingts mètres carrés au sol. Deux facteurs qui en justifiaient le prix. Le maçon qui l’avait construite pour sa retraite avait une épouse assez peureuse. Il eut beau construire un mur d’enceinte de deux mètres avec deux superbes pilastres, récupération d’une maison bourgeoise, entourant un haut portail métallique, mettre des volets roulants en acier à toutes les ouvertures et des barreaux aux vasistas, la madame y mourrait de trouille. Il dut la vendre. Hubert a refait la décoration, aménagé les combles, le sous-sol, le jardin, pour en faire un petit nid douillet pour sa nouvelle colombe. Ils y vivaient ensemble depuis vingt ans, en parfaite harmonie. Disons surtout que Mathilde voulait bien tout ce que Hubert voulait. La voilà seule à présent.


Je passe la voir en lui apportant une jolie photo, une silhouette de mouette sur soleil couchant avec ces quelques mots incrustés : « Une belle âme s’envole vers un ailleurs dont nous ignorons tout. À bientôt, Hubert, mon ami. » Les larmes lui montent aux yeux, ce ne sont certainement pas les premières de la journée. Cette petite femme est dévastée, plus pâle que jamais dans sa fine peau de rousse auburn, mal fagotée dans un caleçon gris et un vieux gilet bleu. Nous parlons, d’Hubert évidemment, de ses derniers jours, de ses dernières volontés. Entre autres, son refus d’informer quiconque, même sa fille dont il ne savait même pas ce qu’elle était devenue.



Pour l’aider de mon mieux, je m’arrange pour me libérer chaque mercredi après-midi. Ça me permet de lui faire de petits travaux, comme passer ses terrasses et ses marches au nettoyeur haute pression, surveiller le travail d’entretien des paysagistes. Et puis il faut réceptionner le bois du type enfin retrouvé, qui balance le contenu de sa remorque sur la pelouse. Deux mercredis pour empiler le bois à l’abri de la terrasse. Les mauvais jours arrivent avec l’automne et Mathilde me dit :



Eh oui, avant c’était Hubert qui se mouillait, sans se plaindre. Je l’emmène dans une grande surface de bricolage pour trouver des motorisations pour le portail et le garage. En deux semaines, je lui installe ça, et elle est contente. Pendant ces mois de mauvais temps, je la trouve généralement assise dans un fauteuil, les pieds sur un pouf près de l’insert du salon. Elle a toujours un bouquin à la main, toujours son vieux caleçon gris et son vieux gilet bleu, mais avec un pull clair au-dessous.



Ce n’est pas pour cela qu’il n’y a rien à faire. Toujours un lavabo bouché, une ampoule à changer ou une bricole à réparer. Le reste du temps, nous devisons de tout et de rien, même si la discussion revient inévitablement sur Hubert. Mais désormais, elle ne pleure plus, ou moins. Elle se contrôle et ce ne sont plus les grandes eaux, tout juste de légers sanglots et de rares petites larmes au bord des paupières. Vers dix-sept heures, nous prenons un thé, puis je regagne mes pénates, disant encore une fois à ma chère et tendre que j’ai fait ma B.A. Elle n’y voit aucun inconvénient, même si elle ne connaît pas Mathilde. Elle se met à sa place et imagine sa détresse.


C’est peu après le premier anniversaire du décès d’Hubert que les choses basculent. En ce mercredi de fin juin, j’arrive chez Mathilde et la trouve… transformée. Plus de vilain caleçon et gilet bleu, il est vrai qu’il fait déjà chaud, mais une petite robe d’été, courte, légère et colorée, un soupçon de maquillage discret et un chignon domestiquant sa tignasse auburn. Sourire aussi, citronnade sur la terrasse, un vrai moment agréable.



Oui, alors là, je ne m’attendais pas à celle-là. Et je suis un brin décontenancé. Mon unité centrale mouline à toute allure. En fait, je n’ai vu jusque là en Mathilde que la femme d’Hubert, puis la veuve d’Hubert. Une amie par ami interposé. Une personne que j’ai envie d’aider par respect pour la mémoire du défunt. Je ne l’ai jamais regardée comme une femme, je n’ai jamais éprouvé pour elle qu’amitié et compassion. Qu’est-ce que je dois répondre ? Des trucs qui lui fassent plaisir, mais sans trop pour ne pas qu’elle se fasse des idées. Mais c’est vrai, en plus, qu’elle est plutôt mignonne, plutôt jolie et plutôt généreuse de formes bien que… molle. Oui, c’est ça. Pas grasse, encore moins grosse, mais son corps semble tendre, dépourvu de tonicité, sans marques de muscles ou de tendons. Je ne peux pas lui dire ça, alors j’improvise.



Ma phrase s’étouffe dans la bouche qui se plaque sur la mienne. Et c’est tout son corps lascif et tendre qui se colle contre le mien. Je n’ai pourtant aucune envie de tromper ma femme, mais… Ma nature réagit sans plus obéir à ma volonté, mes mains palpent ces formes offertes et déjà lui provoquent de légers gémissements, je lui rends son baiser en y prenant soudain goût et ma virilité enfle contre sa cuisse.



Elle me conduit directement au grenier où Hubert avait aménagé une chambre d’amis. Pas question de profaner la couche nuptiale. À peine les escaliers gravis, Mathilde sème ses vêtements sur le plancher et s’attaque adroitement aux miens. Son corps a beau être mou, il n’en est pas moins remarquable. Hanches galbées, taille fine malgré un petit ventre légèrement formé, seins lourds et généreux, peau lisse et laiteuse comme celle d’une rousse qui n’a jamais vu le soleil. Sans un mot, elle s’attaque à genoux à mon érection avec la gourmandise d’une petite fille sur une grosse sucette. Madone ! Quelle voracité et quelle technique ! À ma connaissance, tout y est, un vrai travail de pro, et je ne vais pas pouvoir tenir longtemps. Mais la fine mouche le sait bien, le sent bien. Elle me repousse sur le lit et m’enfourche aussi prestement qu’un flic sa moto pour poursuivre un excès de vitesse. Je n’ai qu’à me laisser faire, palpant et pelotant au hasard fesses et nichons. Heureusement qu’elle n’est pas plus musclée, car c’est une autre Mathilde qui se déchaîne sur ma queue, une véritable tornade qui me vrille et me pilonne comme une furie. Je résiste autant que je peux, aidé en cela par quelques transitions douloureuses qui retardent l’orgasme. C’est elle qui bascule sur le dos, m’entraînant sans déjanter. Ses ongles acérés se plantent dans mon dos, ses talons dans mes fesses, m’intimant sans paroles de la défoncer sans ménagement. Je lâche donc les chevaux sans réserve et la pilonne sans égard à la recherche de mon seul plaisir. Ses cris et ses encouragements triviaux me vont droit à la libido et je ne tarde pas à m’épancher puissamment en elle.


Décompression. Une rapide douche salutaire nous débarrasse de nos sueurs et miasmes mêlés, avant de nous retrouver à poil dans la cuisine pour siroter une citronnade fraîche. Repos ? Point du tout. La dame a toujours autant d’appétit et prend « la chose » en main. C’est ainsi que la cuisine se transforme en lupanar, la table en baisodrome où Mathilde, cuisses largement ouvertes, se fait enfiler, peloter et massacrer le clitoris avec délectation. De retour sur ses pieds, elle me tend ses fesses charnues pour une levrette endiablée, ses seins dilatés battant le tocsin à tout rompre. La table en a bougé d’un mètre, bloquée désormais par les placards. Seconde salve, orgasmes simultanés très violents. Je n’en peux plus et annonce mon départ.



Ben oui, c’est vrai, je ne vais pas partir à poil, ça ferait désordre. Coup de torchon entre ses cuisses, elle me précède dans l’escalier en tortillant lascivement ce beau cul que je viens de trousser. Moi j’ai plutôt les guiboles en flanelle. Je suis monté pour me rhabiller, je pensais qu’elle aussi. Pas du tout. Elle repique le même scénario qu’il y a deux heures, à genoux, engloutissant mon dard ramolli, mais encore gonflé d’irritation.



Elle me coince la zigounette entre ses gros seins tout moelleux et me l’astique en laissant couler quelques filets de salive. Je dois reconnaître que c’est délicieux et que ce n’est pas ma chérie avec ses petits nichons qui peut en faire autant. Mais je n’en peux plus, elle devrait le sentir. Elle s’en rend bien compte, mais la coquine possède tous les coups les plus tordus. Elle me reprend en bouche, glisse une main entre mes cuisses et m’enfonce son majeur dans le fion pour aller agacer ma prostate. L’effet est immédiat, le derrick se redresse fièrement. Elle s’enfuit à quatre pattes sur le lit, écarte largement ses fesses en m’invitant :



Ça aussi, elle le sait. Quand l’homme est fatigué, que le vagin est détrempé, il faut une alternative pour stimuler le désir et le plaisir. L’entrée est un peu difficile, mais un peu de salive aide à la pénétration. Après, je n’ai encore qu’à me laisser faire. Le somptueux postérieur vient tout seul s’empaler et se défoncer sur mon dard, serré comme dans un étau tout chaud. La coquine va même jusqu’à attraper mes choses de la vie entre ses cuisses pour doper mon excitation, en profitant pour se ramoner le bouton. Un quart d’heure après, j’explose en elle et m’effondre sur le lit, désespérément lessivé par ce dernier effort.


Il me faudrait presque un déambulateur pour rejoindre ma bagnole. Crevé et piteux. Qu’est-ce que je vais dire à la femme de ma vie ? Tout ? Rien ? Que Mathilde est une incroyable baiseuse ? Pourquoi l’inquiéter alors que je suis sincèrement convaincu que je ne la quitterai pas pour cette veuve. Nous avons deux beaux enfants, je sais où je suis et avec qui je veux vieillir…



M’en fous, de Caroline. Oui, je pense à Hubert. Il a révélé la nature volcanique de Mathilde durant ces deux mois de colo et il est devenu addict au point de tout plaquer. Je suis prévenu. Dès la semaine prochaine, je mets fin à cette relation qui n’en est pas encore une. Avant qu’il soit trop tard. C’est dit. Et je passe la semaine à m’enfoncer ça dans la caboche.


Le mercredi arrivé, je vais chez Mathilde en répétant ce que je vais lui dire pour mettre un terme à cette situation. Quand j’arrive, elle m’attend derrière la porte qu’elle referme aussitôt au verrou avant de se jeter sur moi comme une lionne sur un gnou. Elle me dévore la bouche en premier pendant qu’elle m’arrache presque mes vêtements, son peignoir est déjà à terre. Quatre heures plus tard, je n’ai toujours pas placé mes phrases préparées, je suis encore plus rincé et je repars encore plus culpabilisé que la première fois. Que la chair est faible ! … Si faible qu’au fil des jours, j’en viens à attendre ce mercredi après-midi prometteur d’une séance de folie sexuelle totalement débridée. J’ai envie de cette bouche qui me pompe voracement, de ces seins qui me caressent moelleusement, de cette chatte avide qui m’engloutit, de ce cul qui me broie. C’est terrible de ressentir cela et qu’en même temps je voudrais que ça s’arrête. L’instinct et la raison ou « le cœur a ses raisons que la raison ignore ».


Cette liaison dure jusqu’aux vacances. Un mois d’éloignement, la belle occasion d’y mettre fin. Mes congés courent du quatorze juillet au quinze août, alors que ma chère et tendre est libre tout le mois d’août. On ne se pose pas de questions sur la destination, mes beaux-parents possèdent un chouette et grand appartement au Lavandou. Les grands-parents seront ravis de profiter de leurs petits enfants un mois et demi durant, et nous aurons grâce à eux une quinzaine en amoureux. Le temps de se retrouver, de faire quelques folies, j’en oublie presque Mathilde…


Pas elle. À peine rentré, seul, elle m’envoie un message m’invitant à venir voir les travaux qu’elle a fait faire. Je trouve cela plutôt bien qu’elle ait eu envie d’effectuer quelques transformations. Mais ils ne concernent que… la chambre à coucher, le « sanctuaire », lieu qui m’était jusqu’alors interdit.



Mais effectivement, les miroirs sont très présents. Très. Des portes coulissantes de la penderie en passant par les murs, jusqu’au plafond. Autant dire que le peintre n’a pas eu trop de boulot. Désormais, plus besoin de monter sous les combles où il fait trop chaud, et en plus on dispose d’une vision sous tous les angles des crimes sexuels perpétrés. Sacré Hubert, il en avait des idées cochonnes ! Inutile de préciser qu’il faut immédiatement tester la nouvelle literie qui, j’espère, est garantie, car nous ne l’épargnons pas. Il m’arrive même d’oublier de rentrer chez moi, m’endormant sur place d’épuisement. Heureusement qu’en cette fin août l’activité au boulot est au ralenti. Le retour de mon épouse sonne la fin des errements et le retour au mercredi après-midi.


Pour Mathilde aussi arrive la rentrée avec quelques changements. Dans les personnels d’abord, puisqu’elle a un nouveau chef d’établissement, dans les méthodes de travail ensuite.



C’est bien pour elle qu’elle retrouve un certain intérêt à son travail, ça l’aidera à oublier, ou du moins à franchir le cap d’une reconstruction difficile. Mais, au fil des semaines, force m’est de constater certains changements dans son comportement. La tenue vestimentaire d’abord, oublié, le caleçon gris et le vieux gilet, place au tailleur noir, ou bleu marine, ou anthracite à fines rayures. Le langage ensuite, plus soigné et presque ampoulé. Elle ne parle plus de bouquins, mais d’ouvrages. Sa disponibilité se réduit également.



Plus tard, ce sont les travaux qui sont engagés par les agents de l’établissement. Ils vont casser des cloisons, elle doit protéger les ouvrages en scotchant des bâches de nylon. Ensuite, il faut déménager, réemménager, réorganiser, informatiser le fonds documentaire, etc. Si bien que nous ne nous voyons plus qu’environ une fois par mois jusqu’au printemps. Aux vacances de février, faute de congés, nous prenons, mon épouse et moi, deux week-ends prolongés, histoire d’emmener et de retourner chercher les enfants au Lavandou. Trois mille bornes en quinze jours ! Au retour, je reçois un message de Mathilde qui m’invite… mais pas chez elle. Dans un pub soi-disant irlandais, avec des salons à l’étage servis par un bar d’acajou et de laiton où coulent bières et whiskies d’exception. L’endroit est feutré et cosy, très agréable. À la regarder, le teint hâlé un peu jaunâtre avec le tour des yeux blanc, elle n’a pas passé les vacances dans sa forteresse. D’un coup, je comprends tout.



Me voilà dans la rue, errant, un peu groggy. Je relève mon col, il fait encore bien frais. Je ne sais pas trop comment je me retrouve accoudé au parapet du pont sur le canal. Non, je n’ai aucune envie de sauter dans la flotte, trop froide. Juste un gros coup de blues, une chanson qui trotte dans ma tête. Pas celle de Brel, « Mathilde », mais la fin de l’« Histoire de faussaire » de Brassens :


La seule chose un peu sincère dans cette histoire de faussaire

Et contre laquelle il ne faut peut-être pas s’inscrire en faux

C’est mon penchant pour elle et mon gros point du côté du poumon

Quand amoureuse elle tomba d’un vrai marquis de Carabas.


Je passe acheter une douzaine de roses, je sais que ma douce appréciera.