n° 21550 | Fiche technique | 17848 caractères | 17848 3149 Temps de lecture estimé : 13 mn |
18/02/23 |
Résumé: Acteur et Observateur durant notre mariage. Durant ce jour mémorable, quelques épisodes croustillants et petites confidences feront partie de nos souvenirs. | ||||
Critères: fh grp jeunes couple hotel avion amour humour -humour -amouroman | ||||
Auteur : Lipousic Envoi mini-message |
Nous voilà devant le maire ! Six mois de préparations, de réservations, traiteur, costumes, robes. C’est toute une organisation pour un seul jour, oui, mais quel jour ! Nous sommes donc tous deux à la mairie, accompagnés de la famille et de quelques amis. Nous nous faisons une promesse mutuelle de… tra…la…la. Le refrain est connu.
Il y a Patrice, mon promis, beau comme un dieu ; moi-même, Audrey, toute de blanc vêtue, diadème en tête et traîne en queue. Il y a bien sûr nos papas et mamans respectifs ; ma petite sœur Narcisse, dix-huit ans, cavalière de Mario, cousin de mon Patrice bien aimé, ils sont nos garçon et fille d’honneur ; Huguette, au ventre rond, la sœur de Patrice, mariée il y a deux ans avec Edmond, son légitime et futur papa. Il y a aussi mon Tonton Julien « Jules » et Tata Adèle, tonton Georges avec tata Adeline, oncle et tante de Patrice. Et bien sûr les grands-parents, les quelques amis proches de chacun d’entre nous.
Monsieur le maire, écharpe tricolore à l’épaule, officie avec le sérieux de sa fonction. Promesses faites, bagues échangées, séances photos traditionnelles, le rituel suit son cours.
Nous voilà maintenant réunis devant ce petit manoir réservé pour l’occasion. L’apéritif est servi en terrasse, à l’ombre d’un magnifique hêtre centenaire. Le traiteur et ses serveurs se démènent. Des haut-parleurs diffusent une musique d’ambiance.
Puis nous passons à table. Là encore, le cérémonial et la préséance ont fait leur œuvre, sur chaque couvert un petit carton festif désigne la personne qui doit y prendre place.
Bien évidemment, Patrice et moi sommes à la place d’honneur, bien en vue et ayant vu sur tous. Dans notre assiette, une serviette immaculée. Sous celle-ci, une surprise, Patrice découvre une clé de voiture et un carton avec une adresse. Sous la mienne, une enveloppe, j’en sors une réservation, une suite nuptiale pour la nuit de noces. L’adresse c’est Patrice qui me la fait découvrir. Un nid douillet nous attend ce soir.
Nous avons de part et d’autre nos parents respectifs puis, à l’amorce de la table en U, à droite, ma sœur Narcisse et son cavalier. Viennent mes grands-parents, face à ceux de Patrice, suivent tonton Julien et tata Adèle, et leur faisant face, un couple que je ne connais pas. Côté gauche, la sœur de Patrice, Huguette et son Edmond de mari, en face un de mes vagues cousins, puis tonton Georges et tata Adeline, eux aussi ont en vis-à-vis un couple qui m’est inconnu. Répartis ensuite, en fonction de l’âge et des affinités, les amis et enfin les enfants.
L’animateur cherche à dérider les convives, entre blagues et morceaux de musique. L’entrée servie, les conversations s’animent, un bourdonnement emplit la salle.
Parcourant les convives du regard, je vois tout près ma sœur mal à l’aise, les yeux sombres, sourcils froncés, regardant autour d’elle, elle se trémousse sur sa chaise. Je comprends quand je vois son cavalier, la main droite tenant la fourchette et la gauche du côté de ma sœur, sous la table.
« Hum, me dis-je, Narcisse se fait tripoter, apparemment son cavalier est à la pêche aux moules. »
Plus loin, tonton Georges a les moustaches qui frisent, c’est qu’il traîne une sacrée réputation le coquin, il ne lève pas les lièvres, mais paraît-il, c’est tout comme avec les filles, il entreprend toutes celles qui se laissent embobiner par son bagout, origine italienne oblige. Il s’exprime aussi facilement en parole qu’avec les mains qui sont, dit-on, habiles et promptes à procurer des frissons. Il est assis, son siège a quatre pieds, mais je n’en vois qu’un à Georges… Je comprends quand je vois la jolie poupée blonde face à lui se contorsionner.
Le repas s’étire en longueur, quelques-uns ont poussé la chansonnette, après le dessert, le café, et pour certains, le pousse-café.
Près de moi, ma sœur Narcisse n’a plus le même visage, les joues rosissantes, elle est avachie sur sa chaise, la bouche entrouverte, ses yeux papillonnent. Son cavalier, mine de rien, a toujours un bras sous la table. Ma petite sœur goûte, je crois, aux caresses intimes, son abricot a mûri.
Tonton Georges est toujours unijambiste. La dame d’en face est aussi gagnée par une émotion, son visage est parlant, tandis que son époux dodeline, Tonton Georges l’a gavé de vin durant tout le repas.
L’animateur allume ses projecteurs et lance une musique entraînante. Les gens se lèvent et se préparent. C’est l’ouverture du bal.
Mon mari – il faudra que je m’y fasse – se lève et, me prenant par la main, m’entraîne. La traditionnelle valse viennoise démarre, la main droite dans mon dos, la gauche me prend la droite et la tient haut, je lui pose la mienne sur l’épaule, un léger balancement pour se mettre en rythme et nous voilà lancés. La valse est lente, ma traîne balaie le parquet, Patrice regarde où mettre les pieds, pas évident, il ne voit pas les miens… Quatre minutes de tension à éviter une bévue. D’autres couples ont envahi le parquet.
On se détend ! À peine finie cette danse, je suis sollicitée de toutes parts, tous les hommes en veulent une avec la mariée. Patrice lui est moins sollicité. Quelques-uns veulent l’entraîner au bar, trinquer avec le marié, il rétorque systématiquement :
Danse après danse, le temps passe. Tout le monde est à la fête. Ma sœur sourit maintenant, son cavalier ne la lâche pas d’une semelle. Quand ils ne dansent pas, ils se retirent au coin le plus sombre de la salle.
Tonton Georges tourne et virevolte une fois sur deux avec tata Adeline ou la poupée blonde qu’il avait face à lui à table. Le mari de celle-ci ronfle, vautré sur une chaise. Tata Adeline passe beaucoup de temps aussi avec un beau célibataire… Tient donc, tonton et tata pratiqueraient-ils le libertinage ?
La soirée touche à sa fin. Patrice et moi avons convenu de sortir par les cuisines, certains voulant nous gâcher le reste de la nuit, il faut que l’on s’échappe discrètement.
Ça fait plus d’un quart d’heure que je ne vois plus tonton. Parcourant la salle du regard, je finis par le voir revenir, accompagné de la jolie poupée qui se rabiboche la coiffure. Il dit deux mots à tata avec échange de clés et c’est elle qui s’en va, suivie du célibataire. Ça confirme mes soupçons. Ils se donnent du bon temps, c’est certain, je sais qu’ils ont une voiture confortable.
Avant que l’animateur lance la dernière danse, faisant un signe à Patrice, je prétends aller aux toilettes. Il hoche la tête et se dirige vers les cuisines. Très vite, dehors, il actionne la clé, des feux s’allument sur la voiture qui nous a été réservée, on se précipite, embarquons et quittons rapidement les lieux.
Dans la voiture, je pousse un ouf de soulagement, pas une voiture ne nous suit. GPS activé, une petite heure de route et on arrive au porche de pierres sculptées d’un château. Quelques mètres sur une allée de gravier et nous sommes accueillis par le propriétaire, sans doute. Je tends la réservation, il nous conduit vers ce qui sera notre chambre nuptiale. Il nous fait les honneurs de cette suite, nous montre nos bagages livrés la veille par on ne sait qui, rangés dans le dressing, et se retire en nous souhaitant une bonne nuit.
Je regarde ma montre. Il est déjà quatre heures passées. La nuit va être courte. Patrice s’empresse contre moi, la bosse dans son pantalon est conséquente.
Il me faut enlever les épingles dans mon chignon, puis ma robe que je ne veux pas abîmer et mes escarpins, me voilà plus à l’aise. Maintenant, Patrice me câline, des bisous dans le cou tout en me dégrafant mon soutien-gorge. Les bisous descendent sur ma poitrine libérée. Puis se baissant doucement il saisit mon string, et tout en le descendant le long de mes jambes, il en profite pour me lécher et m’embrasser le ventre, finissant le nez dans ma petite toison taillée en cœur pour la circonstance.
Il se relève et se dépêche de se déshabiller, jetant ses vêtements sur la chaise au pied du lit. Nu, flamberge au vent, il se tourne vers moi :
Il me saisit, me porte sur le lit et vient au-dessus de moi. Il me fait des papouilles, me questionne.
Je ne vais pas entrer dans les détails, mais Patrice m’a donné ce que j’espérerais, nous avons eu une vraie nuit de noces. Il s’est vidé en moi copieusement, jusqu’à la limite de l’épuisement ! Jamais je n’avais ressenti ces pulsions et cette chaleur qui envahit tout l’abdomen au point d’être prise de tremblements à en rester inerte quelque temps. On a dû tester toutes les positions du Kamasutra, enfin, je crois.
Ça a été une folie orgiaque. Jusqu’à présent, nos relations se résumaient à ce qu’il nous était possible de faire durant les temps d’intimité que nous arrivions à glaner. Cette nuit, c’est la débauche totale, un concentré de tout ce qui nous avait manqués. Vers huit heures, fourbus l’un et l’autre, nous avons sombré.
Un claquement de serrure résonne.
Je sors le nez de dessous la couette.
La porte s’ouvre, un chariot entre poussé par ma sœur Narcisse. La surprise me fait faire des yeux ronds. C’est quoi cette blague ? Et son cavalier, derrière elle ? L’esprit vaseux, je la regarde.
Patrice près de moi lève la tête aussi, hirsute à souhait.
Je la regarde, elle semble sortir de je ne sais où, elle a les yeux cernés, une nuit blanche ?
Je me lève, vais vers elle et l’emmène dans la salle de bain en la tenant par le coude. La porte fermée, je la regarde, la voilà qui pique un fard. Elle a compris que moi aussi j’ai compris.
Narcisse devient rouge brique, puis poursuit :
Ma sœurette est cramoisie en me le disant.
Narcisse me claque deux grosses bises sur les joues.
Sortant de la salle de bain, nos hommes nous regardent interrogatifs. Mario a les sourcils froncés.
Je passe son peignoir à Patrice qui était toujours au lit et nous déjeunons debout autour du chariot. Le menu prévu pour deux est assez copieux pour nous rassasier tous les quatre.
Narcisse et Mario s’en vont. Patrice et moi prenons notre douche ensemble, les jambes un peu flagada d’avoir si peu dormi et de nous être tant dépensés. Patrice, bien sûr, a la gaule du matin. Sur un regard interrogatif de ma part, il me dit :
Je ne suis même pas tentée.
Nous faisons notre valise, prenons congé de nos hôtes, les félicitant pour leur accueil, leur suite confortable et aussi leur discrétion. Arrivés à la maison, Narcisse et Mario sont déjà là depuis un moment. Ils ont raconté leur nuit et la visite qu’ils nous ont faite ce matin.
Le repas est frugal après les libations de la veille, nous récupérons nos valises préparées pour le voyage de noces. C’est Mario et Narcisse qui nous conduisent à l’aéroport.
Dans la voiture, Narcisse m’interroge.
On arrive à l’aéroport, passons à l’enregistrement. Mario et Narcisse attendent notre envol. Dans l’avion qui a atteint sa vitesse de croisière, Patrice pose sa main sur la mienne.
Peu de temps après, Patrice annonce.
Je fronce les sourcils, puis, comprenant son intention :
De retour un bon quart d’heure plus tard, avant de m’endormir, je glisse à l’oreille de mon époux.
Un grand sourire sur les lèvres, mon Patrice répond :