n° 21573 | Fiche technique | 70518 caractères | 70518 12169 Temps de lecture estimé : 49 mn |
01/03/23 |
Résumé: Un homme qui cherche des livres sulfureux, une femme qui a envie de se découvrir, les ingrédients d’une aventure au-delà des convenances. | ||||
Critères: 2couples hplusag extraoffre danser fsoumise hdomine humilié(e) voir exhib sm fouetfesse -dominatio | ||||
Auteur : Amateur de Blues Envoi mini-message |
Le professeur fit encore un tour dans le rayon littérature puis s’avança vers la banque. C’était un homme d’une cinquantaine d’années, cheveux dégarnis et lunettes épaisses, pantalon de velours et chemise unie, avec ses livres sous le bras. Il avait l’air doux d’un rêveur, un intellectuel perdu dans ses réflexions, un homme avec qui Odile aurait souhaité étudier. Il lui tendit les livres et elle en scanna les codes-barres. C’était un lecteur éclectique. Dans sa pile, il y avait de tout, des romans policiers et des essais écologistes, une biographie de Gandhi et des romans espagnols.
Odile portait aussi des lunettes. C’était une jeune femme d’une trentaine d’années aux cheveux courts. Elle tourna et retourna le dernier livre de la pile, mais il n’avait pas de code-barres.
Le livre en question était un petit bouquin vert à la reliure en cuir intitulé : « Les mirages de l’hypnose ».
Le professeur prit ses livres et sa fiche et s’éloigna vers la sortie, tandis qu’Odile le regardait partir en se demandant s’il avait choisi le livre par hasard ou s’il avait compris de quoi il s’agissait. Elle se rappelait bien du petit livre vert qui l’avait fortement troublée.
Dans « les mirages de l’hypnose », un médecin hypnotiseur utilise sa science de l’hypnose pour abuser les jolies femmes qui viennent dans son cabinet. L’auteur utilise beaucoup de métaphores et un langage onirique, mais on comprend tout de même que ses patientes inconscientes sont alors à ses ordres et qu’il en profite pour obtenir d’elles des faveurs sexuelles diverses. À la fin du roman, une jeune femme particulièrement belle lui apprend qu’elle a résisté à son pendule et qu’elle a subi toutes les outrances de son plein gré, en simulant, par plaisir du jeu. Bien sûr, il l’épouse.
Quelques jours plus tard, Odile était à son poste, plongée dans un magazine quand le professeur s’avança pour rendre ses livres. Il ne dit rien et posa ses livres sur la banque. Quand Odile en arriva au petit livre ancien, elle ne put s’empêcher de lever les yeux vers son client.
Puis l’homme s’éloigna vers les rayons emplis de livres. Odile le suivit un moment des yeux et constata qu’il se dirigeait aussitôt vers le fonds ancien. Elle ne put s’empêcher de sourire.
Quand il revint vers elle, au bout d’une demi-heure, il avait de nouveau une grosse pile de livres, aux thèmes disparates, mais pas de vieux livres à la reliure en cuir.
Odile sortit de son poste de travail et se dirigea vers le fonds ancien, sous le regard du professeur qui ne quitta pas des yeux ses fesses moulées dans un jean noir. Il ne regarda ailleurs que lorsqu’elle revint vers lui avec un autre petit livre du même format, rose cette fois-ci. Il la remercia, s’en empara et repartit tandis qu’Odile restait songeuse, se demandant si elle avait bien fait.
Le petit livre rose s’intitulait « Esclaves d’amour » et datait de 1906. Il racontait l’histoire d’un comte qui passait de sa propriété à la campagne à la vie mondaine de Paris. Il embauchait de jeunes secrétaires pour l’aider à gérer ses affaires, les emmenait dans son château en province et les transformait en esclaves sexuelles. Il y parvenait en prenant une voix sévère et un air supérieur et les pauvrettes n’osaient pas désobéir. Dans ce livre-là, les scènes de sexe étaient beaucoup plus explicites et dérangeantes que dans « Les mirages de l’hypnose ». Les jeunes femmes étaient vraiment maltraitées, mais quand, à la fin du livre, le comte leur proposait de retourner à Paris, elles le suppliaient de les garder à son service.
Odile avait beaucoup rêvé en lisant ce livre, mais elle n’en avait jamais parlé avec son fiancé, un jeune ingénieur de son âge qu’elle fréquentait depuis quelques années déjà, sans qu’ils se décident à vraiment vivre ensemble. Aussi, quand le professeur revint la semaine suivante, elle le regarda approcher de sa banque avec une émotion qu’elle ne comprenait pas bien.
Quand le professeur se présenta avec sa pile de livres, Odile l’attendait avec un volume qu’elle avait caché sous une pile de papier.
Et elle lui tendit un livre noir, pas très épais, qu’il enfouit aussitôt dans son cartable avant de la remercier et de filer vers la sortie. Odile avait le cœur qui battait très fort. Elle comprenait qu’elle était en train de s’engager dans quelque chose qu’elle ne parvenait pas à cerner, même si elle attendait cela depuis longtemps.
Le livre qu’elle avait sorti de la réserve, elle l’avait lu avec cette même émotion, un trouble qui lui faisait perdre la respiration. Dès qu’elle l’eût fini, elle l’avait aussitôt enterré au plus profond de la réserve pour ne pas avoir la tentation de le reprendre, et voilà qu’elle l’offrait à un homme dont elle ne savait rien, en infraction avec toutes les règles de son métier, mais cet homme plus âgé qu’elle, avec ce regard si doux et ce goût pour ces scènes, excitait son imagination à un point qu’elle ne se rappelait pas avoir déjà connu.
Ce livre, dont le titre était : « Ma meilleure amie », racontait l’histoire d’une dame des années folles, Justine, qui rencontrait dans une station balnéaire normande une autre dame, belle et superbement vêtue, Juliette. Après de longues discussions frivoles et profondément ennuyeuses, les deux femmes deviennent amies intimes et Juliette finit par avouer à son amie qu’elle obéit en tout à son mari et que celui-ci voudrait beaucoup rencontrer cette amie dont sa femme lui a parlé. Justine n’a aucune idée de ce que veut dire « obéir en tout », elle est naïve, et même, il faut le dire, un peu stupide. Elle est reçue chez Juliette et son mari qui est bel homme avec une voix grave qui impressionne la visiteuse. Dans la nuit, elle est réveillée par Juliette, tremblante, qui lui intime de venir au salon, car son mari les a « convoquées » toutes les deux. Elle s’habille en hâte et nous avons droit au détail de sa toilette. Au salon, le mari exige que les deux femmes se déshabillent et la scène s’étire en longueur, car il faut décrire dans le détail tous les dessous compliqués des bourgeoises des années 1920. Ensuite, le mari oblige les deux oies à faire l’amour. Cette fois, les détails sont plus intéressants, mais c’est gâché par les réflexions stupides de Justine qui ne comprend pas ce qui est en train de se passer. Après cette première séance, il y en a d’autres, dont une mémorable, avec un palefrenier qui sodomise les dames en parlant en patois. À la fin, la pauvre Justine est devenue une prostituée au bénéfice du mari de Juliette et on ne comprend toujours pas pourquoi elle accepte tout, car elle n’arrête pas de répéter qu’elle n’y prend aucun plaisir. Cela dit, on n’est pas obligé de la croire, mais quand elle rencontre un amour de jeunesse qui n’en revient pas de la trouver si répugnante et qui s’enfuit, horrifié, elle se rend compte de sa déchéance et se noie dans l’étang du manoir.
Nulle part dans le livre, on ne parle du plaisir féminin, et pourtant, Odile en le lisant pouvait imaginer si facilement le plaisir qu’elle prendrait à être obligée de s’avilir ainsi qu’elle en avait été effrayée. Et maintenant qu’elle avait prêté le livre au professeur X, elle n’en dormait plus. Elle devait se mordre les lèvres pour ne pas se caresser dix fois par jour et, par contre, lorsqu’elle se retrouva avec son petit ami et qu’il émit l’idée de lui faire l’amour, elle décréta que ce n’était pas le jour et qu’elle avait ses règles. Antoine, le garçon en question, était gentil, mais c’était un amant sans imagination et elle peinait toujours à trouver son plaisir avec lui. Le professeur était un lecteur régulier, qui venait tous les jeudis après-midi chercher des livres et elle attendait avec appréhension et excitation ce jour.
Le jeudi matin, elle prit une douche et se maquilla avec soin. Elle enfila une petite robe noire alors que ses collègues ne l’avaient jamais vu qu’en pantalon et elle alla au travail le cœur battant. Le matin, elle plongea dans la réserve, car elle savait qu’il y avait encore un livre, un seul qu’elle voulait faire lire à Monsieur X. Par malheur, elle ne put mettre la main dessus. Pourtant, elle se rappelait bien sa couverture délavée même si elle avait oublié son titre. Elle se souvenait surtout d’une scène effroyable où une nonne était violée par l’évêque sur l’autel devant des fidèles qui applaudissaient.
Quand le professeur X entra dans la salle, elle fit semblant d’être très occupée. Il s’approcha de la banque et attendit qu’elle s’occupe de lui avec un petit sourire aux lèvres, sans dire un mot pour l’interrompre. Alors, contrainte et forcée, elle releva la tête.
Odile ne pouvait pas répondre. Elle était écarlate et l’air lui manquait. Elle regarda à droite et à gauche, bien qu’elle ne fasse rien d’inconvenant, mais ses pensées l’étaient et elle avait l’impression d’être mise à nu devant toute la salle par les mots que prononçait cet homme doux et souriant.
Le professeur lui tendit une liasse de papier et s’éloigna. Il n’avait pas pris de nouveaux livres et il n’avait pas remarqué sa petite robe noire. Elle remonta ses lunettes sur son nez dans un geste machinal qui indiquait sa déception et cacha le texte du professeur dans son sac à main sous son bureau. Elle y pensa tout l’après-midi, mais ne le sortit que le soir, une fois rentrée chez elle, les courses faites et le thé fumant dans son mug.
Alors elle s’allongea sur le canapé et commença à lire.
Le texte du professeur était bien écrit, d’une lecture fluide. Il parlait d’un homme qui aurait pu être le professeur lui-même, mais dont on ne savait pas grand-chose si ce n’est qu’il s’ennuyait dans sa vie. Il est invité à une réception et il y va un peu à reculons. C’est pourtant une fête fastueuse, beaucoup de monde, des hommes en smoking, des femmes en robe du soir avec des colliers de perles, de l’alcool à flot, de la musique, des gens qui rient, qui sniffent de la cocaïne dans toutes les pièces d’une immense propriété, mais même là, il s’ennuie. Pour échapper à la foule, il se réfugie sur la terrasse d’où on voit toute la ville. Et là, il y a une jeune femme. Ils se retrouvent côte à côte en silence à admirer la vue. La description de la jeune femme coupe le souffle à Odile. Son cœur cesse de battre. Ses yeux reviennent en arrière et elle lit plus lentement :
Dimitri tourne la tête et se rend compte que cette très jeune femme est exactement celle qu’il cherche, timide, naïve, myope. Ses lunettes rondes donnent à son regard une impression de douceur infinie et ses cheveux courts laissent son visage à nu et révèlent ses traits fins. Sa bouche dessine des sourires hésitants, la lèvre inférieure si charnue qu’on voudrait la mordre. Pour l’instant, elle est bien rouge, mais cette fille n’a pas l’habitude de se maquiller et cela lui donne un petit côté déguisé plein de charme. Elle a la peau très blanche et un grain de beauté délicatement posé dans le cou, là où on aimerait poser ses lèvres. Elle porte une petite robe noire toute simple et ne fait pas partie de ce monde superficiel qui les entoure. Sous la robe, il devine de petits seins mignons et de grosses fesses rondes et fermes.
Cet homme l’avait regardé avec attention alors qu’elle avait l’impression qu’il ne la remarquait pas et ne s’intéressait qu’aux livres. De plus, quand il avait écrit ces lignes, il n’avait jamais vu Odile maquillée et portant la petite robe noire. Comment avait-il deviné ? Odile sentit l’humidité la gagner. Elle refusa de se toucher, car Antoine pouvait passer d’un moment à l’autre. Elle continua sa lecture en serrant ses cuisses l’une contre l’autre. Il y avait des dialogues torrides :
- — Vous savez, mademoiselle, que vous me faites de l’effet. J’ai terriblement envie que vous vous déshabilliez devant moi.
- — Vous avez envie ? Mais, votre mère ne vous a pas appris qu’on n’obtient pas toujours ce qu’on désire ?
- — Tss tss, je sais que vous en avez très envie vous aussi. Cela rosit vos joues. Votre joli visage est un livre ouvert.
La jeune femme est troublée, elle cesse de répondre. L’homme qui s’ennuyait ne s’ennuie plus du tout, il emmène la jeune myope dans les profondeurs du palais, entre dans une chambre immense et vide, ferme la porte et lui dit :
- — Voilà, nous y sommes. À vous de jouer. Ou vous enlevez cette petite robe qui vous va si bien, ou vous partez, mais je sais que vous le regretterez longtemps.
Odile était trempée. Elle s’identifiait complètement au personnage et sa plongée dans le récit était si profonde qu’elle sursauta quand elle entendit la porte d’entrée s’ouvrir. « Coucou, c’est moi ! » claironna son petit ami qui rentrait du travail. Odile se redressa comme prise en faute. Que faisait-elle pourtant de mal ? Elle fourra les feuilles brûlantes sous le canapé et alluma la télévision. Sylvain entrait dans la pièce.
Le jeudi était loin et Odile se sentit mal toute la semaine. Elle lut et relut la nouvelle. Elle se caressait dès qu’elle était seule, dans son lit, sous la douche et même au travail, elle allait dans la réserve pour se masturber. Par contre, elle inventa un prétexte pour être seule pendant le week-end. C’était trop compliqué d’être au lit avec Antoine en ce moment. Qu’allait-il se passer ? Allait-elle devoir se séparer de ce garçon beau, drôle et attentionné pour plonger dans des abysses dont elle n’avait qu’une vague idée, mais un désir plus puissant que tout ce qu’elle avait connu jusque-là ?
Puis le jeudi arriva. Odile se leva pâle et brumeuse, se demanda si elle n’allait pas appeler la cheffe de service pour dire qu’elle était malade. Finalement, après une longue douche presque glacée, elle décida d’affronter son destin parce qu’elle savait que reculer ne changerait rien. Elle voulait quelque chose qu’elle ne connaissait pas si fort que le courant l’entraînait, quoi qu’elle fasse. Elle se refusa la petite robe noire, allusion directe au texte du professeur. Idem pour le rouge à lèvres. Elle se maquilla légèrement les yeux, enfila son jean noir moulant dans lequel elle se sentait dynamique et sexy, mit en haut un chemisier rose qui allait bien au teint. Elle se regarda dans la glace et se trouva insignifiante, mais elle avait l’habitude. Et puis, ce n’était pas comme si elle avait un rendez-vous amoureux !
La journée fut longue et ennuyeuse. Elle, qui aimait son travail, ne trouvait rien à faire. Ranger des livres l’agaçait. Elle attendait, c’est tout, elle l’attendait, lui, avec sa nouvelle maléfique qui rayonnait dans le tiroir du bas de son bureau. Elle pensa et repensa à tout ce qu’elle avait à lui dire, mais elle ne savait pas si elle pourrait en dire le premier mot. Le temps passait et finalement, presque à l’heure de la fermeture, l’homme qu’elle attendait entra dans la salle et se dirigea droit vers elle.
Et il lui tourna le dos et repartit sans se retourner. Elle était contrariée, déçue peut-être. Il décidait déjà pour elle, comme s’il savait ce qu’elle voulait. Mais elle ne le voulait peut-être pas, ou pas encore, ou pas si vite. Elle songea un instant à rentrer directement chez elle, puis elle dut renseigner une petite grand-mère qui voulait des livres de tricot et ensuite quand elle se retrouva seule, elle ne savait plus pourquoi elle avait été en colère. Elle regardait les aiguilles de la pendule, impatiente de se rendre à ce rendez-vous.
Quand elle entra dans le café, une grande salle, le dernier vrai café de la ville, avec des lustres et des fresques du XIXe sur les murs, elle le vit aussitôt, dans un coin reculé, en train d’écrire dans un cahier d’écolier, une tasse de thé devant lui. Elle s’approcha et s’assit en face de lui, sans parler. Il finit d’écrire sa phrase avant de relever la tête.
Dimitri sortit de son cartable un collier de cuir rouge, orné de clous dorés, un bel objet, qui s’ouvrait et se fermait avec une simple agrafe.
Odile regarda le collier, le tourna dans ses mains. Elle était pâle parce qu’elle comprenait que tout ce qui avait précédé depuis plusieurs semaines l’amenait à cet instant. Ce collier était ce qu’elle désirait et ce qui l’effrayait. Elle leva les yeux, et son regard croisa le regard clair et bienveillant du professeur. Que voulait-il ? La baiser ? Était-ce aussi simple que ça ? Il était un peu vieux et elle n’était pas sûre d’avoir envie d’un amant de plus. Gérer Antoine était peut-être suffisant. Pourtant, comme si elle était entraînée par le courant vers l’œil du cyclone, elle continuait de jouer avec l’idée du collier autour de son cou.
Lentement, sans quitter Dimitri du regard, Odile amena le collier à son cou, le plaça correctement et le ferma avec l’agrafe. Il y eut un silence qui dura entre eux tandis que leurs regards ne se quittaient pas.
Ils sortirent du café.
Ils entrèrent dans la bibliothèque. La grande salle était très sombre, mais Odile n’alluma pas les lumières. Elle ne savait pas à quoi s’attendre. Le professeur voulait-il vraiment voir les livres de la réserve ou cherchait-il juste un coin tranquille pour lui faire des choses ? Une fois qu’ils furent entrés dans cette pièce sans fenêtre et qu’Odile eut actionné l’éclairage, Dimitri ferma la porte et s’appuya contre. Odile se tenait debout et s’était retournée face à lui, passant d’un pied sur l’autre, attendant une demande, ou plutôt, un ordre, pensa-t-elle en touchant le collier autour de son cou.
Odile s’exécuta. Tout en tentant de s’extraire élégamment du jean, ce qui n’avait rien d’évident, elle remarqua qu’il l’avait tutoyé pour la première fois. Elle prenait son temps, car elle avait peur de la suite. Mais la chaleur dans son ventre lui disait aussi qu’elle voulait cela. Quand elle fut enfin débarrassée du pantalon, elle remonta sa culotte qui avait glissé sur ses cuisses et défroissa le bas de son chemisier, attendant la suite avec fébrilité. Heureusement, la culotte était jolie.
En se déshabillant, Odile cherchait sur le visage de Dimitri l’avidité des prédateurs qui ont enfin coincé une proie, mais ce n’est pas ce qu’elle voyait. Le regard de son maître était celui d’un enfant émerveillé le matin de Noël, ou celui d’un travailleur satisfait de la tâche accomplie. Elle observait aussi à la dérobée le pantalon de velours du professeur, mais il n’était pas assez proche du corps pour qu’elle voie une érection. De son côté, elle mouillait vraiment et elle commençait à se demander si cela ne se voyait pas sur le satin de sa culotte. Elle déboutonna lentement son chemisier rose et l’enleva, le posa délicatement sur la même chaise que son pantalon. Maintenant, il y avait le soutien-gorge. Elle n’aurait pas dû en mettre. L’enlever était toujours une petite contorsion et elle ne se sentait pas à son avantage.
Cela plut à Odile. Leurs esprits étaient en phase. Et tandis qu’elle en terminait, elle eut un déclic. La nouvelle ! Ils étaient en train de rejouer la scène dans le palais. Bientôt, le professeur allait dire quelques grossièretés à propos de ses seins et ensuite, il lui demanderait de se masturber devant lui. Elle en eut chaud partout, elle avait très envie de le faire. Une fois seins nus, elle mit les mains derrière son dos comme une enfant sage à la chorale et attendit.
À nouveau, Odile fit lentement ce qu’on lui demandait.
Odile obéit sans rien dire. Sa fente était trempée, son bourgeon dur et dressé comme une petite bite. Elle ferma les yeux et commença à se caresser.
Sa voix calme et son ton neutre rassuraient Odile et la décevaient. Elle se sentait si obscène, si putain qu’elle ne comprenait pas qu’un mâle puisse résister à l’envie de lui sauter dessus et de la prendre. En même temps, la retenue du professeur lui permettait d’oser, de ne pas paniquer et son regard bienveillant lui indiquait qu’elle n’était pas folle ou ridicule. De la main gauche, qui n’était pas dans la culotte, elle se pinça le téton et le fit rouler entre ses doigts. C’était bon, elle gémit.
Il y avait tout de même de l’excitation dans sa voix. Sans ouvrir les yeux, elle l’imaginait, sa queue douloureuse dans son pantalon. Elle pensa à Antoine. Que penserait-il s’il assistait à la scène ? Serait-il excité ou dégoûté ? Cette idée la traversa comme une flèche et le plaisir monta dans son ventre, une vague plus haute que les autres qui envahit la plage, le lait qui déborde de la casserole. L’orgasme la tétanisa et elle poussa un petit cri, comme une bête.
Mais quand elle rouvrit les yeux, la porte de la réserve était ouverte et elle vit son maître s’éloigner dans la grande salle. Il partait, sans rien dire, sans se retourner. Odile était chavirée, l’âme au bord des yeux, envahie par le plaisir, mais touchée au cœur. C’était une leçon, comprit-elle ensuite, longtemps après, au milieu de la nuit, tandis qu’elle regardait le plafond en revivant chaque instant de cette curieuse aventure. Il avait fait en sorte qu’elle ne puisse pas tomber amoureuse. C’était un bon maître, elle voulait lui obéir encore, mais c’était dur et cruel. Dans la réserve, elle s’était rhabillée tant bien que mal, jetant dans la première poubelle venue sa culotte gluante, fourrant son soutien-gorge dans son sac, et elle était rentrée, lentement, à pied, ses tétons frottant douloureusement contre le tissu de la chemise. Elle avait appelé Antoine et lui avait une fois de plus interdit de venir. Il semblait bien le prendre, c’était déjà une angoisse de moins. Elle n’avait rien mangé et elle s’était couchée, épuisée.
Le lendemain matin, elle se retrouva au travail, dans ce bâtiment où les souvenirs l’assaillaient, insensible du cœur comme après une anesthésie locale, lente et faible. Elle réfléchissait à l’épilation, faisait des recherches sur l’ordinateur entre deux clients. Et puis, soudain, il fut là, Dimitri, appuyé sur la banque, son visage à quelques centimètres de celui d’Odile.
Cet homme était un courant d’air. Mathilde souriait à Odile, mais Odile ne souriait pas. Elle contemplait avec effroi le collier rouge au cou de la femme qui se tenait devant elle et elle ne savait plus où elle en était. Mathilde était une grosse femme de cinquante ans, avec un beau visage, une grande bouche aux lèvres rouges et des cheveux teints en blond.
Le vendredi fut une longue journée sans intérêt. Odile essaya simplement de se préparer mentalement à affronter le samedi. Cette dame avait l’air sympathique, simple, chaleureuse, maternelle. Alors ? C’était tout de même étrange de s’occuper du nouveau jouet de son mari. N’était-elle pas jalouse ? Mais alors Odile se rappelait le départ de Dimitri. Il avait obtenu ce qu’il voulait et il était parti retrouver sa femme et tout lui raconter. Elle savait même qu’Odile ne s’épilait pas le minou et qu’il allait falloir y remédier ! « Est-ce que j’ai honte ? », se demanda-t-elle, mais elle ne sut pas répondre. Oui, elle avait honte, elle était une petite traînée, mais en fait, elle mourrait d’envie de recommencer et de l’idée d’obéir aux ordres de Dimitri devant sa femme l’excitait complètement.
Le soir, la corvée fut d’avertir Antoine qu’elle ne serait pas disponible un deuxième week-end de suite. Il sembla s’en réjouir, parla au téléphone de concours de jeux vidéo avec ses copains. Est-ce qu’ils étaient en train de se séparer en douceur ? Odile savait qu’elle ne retrouverait pas facilement un garçon aussi gentil et facile à vivre que lui. Devait-elle mettre sa vie en pièce pour quelques séances de sexe sans lendemain ? Elle devait bien constater que oui, elle était prête à tout pour continuer avec Dimitri. Et Mathilde ? Comment était-elle quand elle était nue ? L’idée faisait frissonner Odile. Elle mit de la musique et relut la nouvelle du professeur. Que se passait-il après la séance au palais ? Dimitri allait-il lui faire subir tout ce que subissait la jeune femme dans l’histoire ? C’était effrayant. Il la faisait prendre par deux de ses amis, puis marcher nue dans les rues. La nouvelle s’arrêtait là, mais dans la nouvelle, le maître n’avait pas de femme.
Odile et Mathilde se retrouvèrent en fin de matinée dans un petit restaurant du centre-ville.
L’après-midi passa vite, entre emplettes et fou rire. Quand Odile se vit dans un miroir avec son minou de petite fille, une toute petite fente entre ses jambes et rien d’autre, elle se sentit vraiment indécente et cela lui plut. La seule inquiétude était ce qu’il faudrait dire à Antoine pour expliquer l’épilation. « J’ai eu envie de le faire, tu aimes ? » lui sembla une bonne formule. Mathilde était ronde et sage, amusante et raisonnable. Elle fut de bon conseil pour le choix des vêtements. Elle entra dans la cabine d’essayage d’Odile quand celle-ci essayait des culottes toutes plus transparentes les unes que les autres et elle passa parfois doucement sa main sur le corps de la jeune femme, mais cela ne dérapa pas. Odile en fut un peu déçue, mais aussi soulagée. Elle aurait déjà fort à faire avec les idées de Dimitri, il ne fallait pas commencer quelque chose avec sa femme dans son dos. Mais elle souhaitait tellement plaire qu’elle aurait voulu que Mathilde aussi devienne folle devant elle.
Au hammam, elles se retrouvèrent assises nues l’une contre l’autre. Mathilde était vraiment grosse, mais bien proportionnée. On avait envie de pétrir ses seins et ses hanches et d’enfouir son visage dans cette chair molle et chaude, mais la femme du professeur parlait à Odile comme si la situation n’était pas scabreuse, de tout et de rien, de son métier – elle était directrice d’un petit cinéma de quartier –, de livres et surtout de son mari qui était le soleil autour duquel son esprit tournait en permanence. Odile vivait une aventure inimaginable et elle répondait à peine, continuant à se concentrer sur ce qu’elle imaginait de la soirée, les choses indécentes qu’elle allait devoir faire, l’envie qu’elle en avait et le plaisir qu’elle allait peut-être en retirer. Elle pensa à la scène dans la réserve et se rappela que c’est en pensant à Antoine qu’elle avait joui si fort. Elle se demanda si elle arriverait à imaginer Antoine présent quand le professeur la baiserait. Car elle était presque sûre qu’il allait le faire.
Finalement, ce fut l’heure. Après un passage rapide chez Odile : maquillage, habillage.
Et elles se retrouvèrent main dans la main devant la porte de Mathilde qui sonna.
Dimitri ouvrit aussitôt comme s’il avait été derrière la porte à attendre. Il les fit entrer avec son demi-sourire habituel, doux et distancié. Il portait uniquement un kimono de soie, assez court, et Odile se dit que cette fois il allait se servir de sa queue. Il embrassa sa femme sur la bouche et fit la bise à Odile, la remerciant de sa visite. Il sentait bon. « C’est bien », se dit Odile, « rien de pire que de faire l’amour à un type qui pue de la gueule. »
Les deux femmes avaient mis leur collier rouge. Il n’y avait donc rien à expliquer, le jeu pouvait commencer tout de suite. Le professeur s’écroula sur son canapé, prit une télécommande et la tendit en direction d’Odile.
Avec une deuxième télécommande, il mit en route le CD. « Jumping Jack Flash » démarra sur les chapeaux de roue. Mathilde était discrètement passée dans la cuisine. Le cœur de Mathilde était monté jusqu’à son cerveau tandis que son sang quittait son visage. Elle savait qu’il faudrait assurer et pourtant, elle était prise par surprise. Danser était peut-être plus difficile qu’être nue. Elle commença à sautiller sur place, pour prendre le rythme de la musique, puis elle enleva sa veste et se débarrassa de ses chaussures sans cesser de sauter. Cela n’allait sans doute pas assez vite au goût du professeur qui attrapa une badine de bambou à côté de son canapé et en cingla la cuisse d’Odile en criant :
Alors Odile affolée se lâcha vraiment. Elle se rappela les booms de l’adolescence quand elle fumait des pétards et dansait comme une folle avec ses copines. Elle écarta les bras et tourna en rond. Elle détacha l’agrafe de sa jupe et descendit la petite fermeture sur le côté en continuant à tourner. Puis elle se roula par terre et parvint à s’extirper de la jupe presque sans avoir à se contorsionner. Elle était plutôt contente de l’opération, mais quand elle se releva, elle reçut un coup de badine sur les fesses tandis que Dimitri hurlait « encore ! » plus fort que la musique. Elle n’avait plus que le chemisier transparent sous lequel on voyait certainement ses petits nénés s’agiter comme des dingues ainsi que la culotte qui elle non plus ne cachait rien de sa chatte de petite fille. Elle se jeta en avant, à genoux devant son maître, et déboutonna le chemisier tout en remuant les épaules pour faire bouger ses seins en rythme. Les boutons étaient minuscules et c’était difficile de les manipuler sans les voir et en bougeant tout le temps, mais elle ne voulait pas quitter son maître des yeux et cela semblait fonctionner, car lui non plus ne regardait plus rien que ces yeux fixés sur lui. Il avait même perdu son petit sourire, mais quand elle eut enfin défait tous les boutons, il lui gifla les seins et réclama encore de la danse.
Elle obéit en recommençant à danser un moment, comme si elle était en boîte de nuit. Puis petit geste par petit geste, elle fit descendre la culotte le long de ses cuisses. Elle regardait le mur, mais elle ne pouvait pas oublier que le professeur avait le visage à la hauteur de ses fesses et qu’il ne les quittait certainement pas des yeux. C’était la partie de son corps qu’elle détestait le plus. Ses fesses avaient beaucoup grossi au cours de ces dernières années, elles étaient molles et elle était en train de les agiter autant que possible en roulant des hanches. Ce devait être un spectacle grotesque, mais c’était tellement plus simple d’obéir que de savoir ce qu’il convenait de faire. Antoine ne cessait de lui dire qu’il adorait ses fesses, mais elle les lui offrait le moins possible. Elle avait toujours une bonne raison de refuser d’être prise par-derrière, mais il ne fallait pas penser à Antoine, il fallait finir de faire descendre cette maudite culotte dont elle se demandait pourquoi il fallait qu’elle soit transparente pour l’enlever tout de suite.
Enfin, elle fut nue lorsque le morceau se termina. Il ne lui restait que ses lunettes, elle pensa que cela ne faisait pas partie du striptease de les enlever, et le collier, bien sûr. Le tout avait duré trois minutes et quarante-trois secondes. Elle était essoufflée, épuisée, mais elle n’osait pas bouger. Elle attendait le prochain ordre. Mathilde entra à ce moment-là. Elle s’était changée. Elle portait une sorte de guêpière noire qui cachait son ventre, mais laissait ses gros seins visibles et elle avait mis des bas tenus par des jarretelles qui s’incrustaient dans ses cuisses.
Mathilde ne répondit pas et retourna dans la cuisine. Odile reprenait son souffle et restait là, les bras ballants, à ne pas savoir quoi faire.
Odile rectifia aussitôt sa position tandis que Mathilde revenait.
Après avoir posé le bol, Mathilde vint se blottir contre son mari qui commença à l’embrasser dans le cou et à lui pétrir les seins. Odile n’avait pas bougé.
Odile regarda le couple enlacé, puis le bol. Elle se mit à genoux, tenta de se pencher en avant, mais manqua de basculer le visage dans le bol. Elle comprit qu’elle devait déplacer son centre de gravité en écartant les jambes et en tendant son cul vers l’arrière et après quelques gesticulations, elle parvint à avoir le visage juste au-dessus du bol. C’était une position tendue et elle ressentit de violentes brûlures dans les cuisses, surtout après les efforts de la danse folle qui avait précédé, mais elle se refusa à abandonner et elle garda la position. Elle sortit sa langue et lapa un peu d’eau, faisant plus de bruit qu’elle l’aurait voulu. L’eau était fraîche et elle recommença. En tournant à peine la tête, elle jeta un regard vers son maître, mais il ne s’occupait pas d’elle, il tétait les grosses mamelles de sa femme. Les tétons de Mathilde étaient énormes et sombres, appelant une bouche comme un con appelle une bite. Elle avait la tête rejetée en arrière et fermait les yeux. Elle devait prendre du plaisir à être ainsi honorée par son vieux mari. Odile recommença à laper l’eau du bol.
Comment pouvaient-ils jouer ce jeu ? Que penserait Antoine s’il voyait la scène : elle, à quatre pattes, rejoignant ce couple de vieux lubriques vautrés sur le canapé, lui avec sa queue dressée qui s’échappait presque du kimono et elle, si grosse, dont les tétons pointaient honteusement.
Et elle miaula. Mathilde sourit et tendit la main pour la caresser. Elle se frotta contre la main sèche de sa maîtresse et lui lécha la paume avec sa petite langue pointue.
Odile restait au pied du canapé, attentive et immobile. Elle avait peur des coups de canne, maintenant. Quand elle dansait et que le professeur l’avait fouettée avec la badine de bambou, elle n’avait presque rien senti, dans l’excitation du moment, mais maintenant elle ressentait encore exactement l’endroit où elle avait reçu les coups. En même temps, elle pensait à la scène dont parlait son maître. Elle l’imaginait frapper l’énorme cul offert de Mathilde et elle mouillait.
Quand Mathilde fut en place, Odile avança son museau entre ses cuisses blanches, les mains toujours dans le dos, ce qui n’était pas simple. Elle se retrouva devant le sexe ouvert de la dame, une grande chatte longue, aux lèvres épaisses et déjà bien luisantes. Odile se demanda si c’était l’annonce des coups de canne qui l’avait fait mouiller. En vivant avec Dimitri, elle avait sûrement l’habitude d’en recevoir, et peut-être qu’elle aimait ça, puisqu’elle remettait à chaque fois son collier rouge. La jeune esclave sortit la langue et commença à lécher la fente offerte de Mathilde. Elle pensa qu’elle n’avait jamais goûté à sa propre mouille et que ce n’était pas si mauvais. Sans les mains, elle ne parvenait pas à éviter d’enfouir son visage dans le gluant et son nez et ses joues furent bientôt barbouillées de jus, mais elle faisait son travail avec application. Elle léchait avec constance, elle titillait le clitoris proéminent et dur. Pendant ce temps, son maître observait la scène, pinçait les tétons de sa femme, avant de se mettre à caresser les fesses d’Odile, pas vraiment comme un amant, mais plutôt comme on flatte un petit chien.
Mathilde, bien qu’elle n’ait pas voulu ce qui arrivait, était en train de jouir. Elle avait les yeux fermés et gémissait. Son sexe était de plus en plus mouillé et Odile continuait avec opiniâtreté, essayant même d’accélérer la cadence. Par moments, pour se reposer la langue, elle suçait le bourgeon de la dame et c’est là que celle-ci gémissait le plus. Mais son mari ne semblait pas vouloir qu’elle ait un orgasme.
L’étau qui se resserra sur Odile était puissant et elle comprit que cette femme pourrait facilement l’étouffer ainsi. Elle ne respirait plus et la chair des cuisses lui écrasait les oreilles et les joues. Pourtant, elle se sentait bien, à l’abri en quelque sorte, enfouie ainsi contre une femme qu’elle ne connaissait pas la veille. Puis l’étau se desserra et les deux femmes attendirent que le maître annonce la suite. Il regarda d’abord sa montre puis annonça qu’il était temps de manger.
L’espace d’un instant, les regards des deux femmes se croisèrent et Odile comprit que Mathilde était aussi surprise qu’elle.
Il alla s’asseoir à table et tapa sur sa cuisse pour appeler Odile. Elle le rejoignit à quatre pattes et il la tira sous les aisselles pour qu’elle puisse grimper sur ses genoux. Une fois assise, elle sentit enfin la queue dure de son maître contre ses fesses.
Mathilde revint avec un plateau garni d’assiettes et de coupelles. Il y avait du saumon fumé, du tarama, des crevettes, de la mayonnaise et du pain. La femme du professeur avait mis un petit tablier blanc en dentelles devant son sexe et Odile pensa qu’elle était très désirable en serveuse cochonne.
Mathilde repartit vers la cuisine et ils regardèrent ensemble ses énormes fesses se balancer de droite et de gauche tandis qu’elle sortait de la pièce. Puis Dimitri prit une crevette et la présenta devant la bouche close de son esclave.
Odile joua le jeu et mangea la crevette. Le professeur prit alors une autre crevette.
Alors, il glissa sa crevette entre les cuisses de la jeune femme, la promena dans sa fente, l’engageant autant que possible dans son vagin, puis il la ressortit et la dégusta en fermant les yeux.
Il joua de la même manière avec le saumon. Odile se laissait faire, elle écartait bien les jambes et sentait les morceaux de nourriture la caresser légèrement. Elle était un objet, un jouet et c’était agréable, car elle n’avait plus d’initiative à prendre. Mathilde revint avec une bouteille de vin blanc et deux verres.
Une fois au sol, Odile se remit à se déplacer comme un félin… Pas assez vite au goût de son maître, car elle reçut un bon coup de badine sur le derrière.
Elle lapa un peu de vin qui était très bon, tendant son cul vers Dimitri. Mathilde se tenait à côté de lui, sage et obéissante, les mains jointes derrière le dos, mais elle ne perdait pas une miette du spectacle.
Odile était redevenue observatrice. Elle restait à genoux, le dos bien droit pour faire ressortir ses petits seins, les mains jointes derrière elle. Elle regardait Mathilde sortir de la pièce pour aller se changer et elle voyait bien que sa nouvelle amie était inquiète. Elle ne devait pas avoir l’habitude que son mari l’offre à un inconnu et elle appréhendait la scène. Peut-être que malgré son expérience et sa foi en son mari, elle avait peur de ne pas être à la hauteur, d’être ridicule. Odile aurait bien aimé qu’on l’offre à un inconnu. C’était agréable de n’avoir plus aucune honte et d’être un petit animal de compagnie, mais elle était excitée en permanence et elle voyait bien qu’elle serait punie si elle se touchait. Lorsque Mathilde fut sortie de la pièce, Dimitri se tourna à nouveau vers elle et admira sa position, le visage neutre, les seins fièrement tendus vers lui, les cuisses écartées qui laissaient voir une petite figue luisante et entrouverte.
Odile alla se frotter contre la jambe poilue du professeur et il lui caressa doucement les cheveux jusqu’à ce que Mathilde revienne de sa chambre. La nuisette était effectivement entièrement transparente et elle était encore plus nue que nue, encore plus ronde que ce qu’Odile avait vu jusque-là. À peine fut-elle entrée dans le salon qu’on sonna à la porte.
Odile était curieuse de l’invité-surprise, dans l’attente du spectacle annoncé. Elle se tenait sage aux pieds de son maître.
Odile comprit le sens de cette recommandation quand l’invité entra dans la pièce, tenant la main de Mathilde. Mais la recommandation était inutile, car elle n’aurait pas pu parler. Ses oreilles bourdonnaient et ses yeux voyaient trouble. L’invité était Antoine, son Antoine qui ne la vit pas tout d’abord.
Et puis il vit Odile, nue aux pieds de son ami, et il s’interrompit, devint blanc comme un linge. « Il est beau, mon Antoine », pensa Odile, même si elle se rendait compte qu’elle venait probablement de le perdre. Son fiancé était grand, brun avec de larges épaules. Mathilde avait déjà desserré sa cravate et déboutonné à moitié sa chemise, laissant voir les poils noirs sur son torse.
Les deux hommes s’installèrent sur le canapé. Dimitri souriait tandis qu’Antoine semblait gêné, mais encore excité par l’accueil de Mathilde et la situation scabreuse.
Odile, plus morte que vive, sous le regard de cet homme qu’elle croyait connaître et qu’elle prenait pour un innocent et qui, se retrouvant dans cette situation, ne disait pas un mot, Odile se dirigea à quatre pattes au centre du tapis où Mathilde la rejoignit. Heureusement, la chaleur de la grosse femme qui la prit contre elle pour l’embrasser la ranima un peu. Les deux femmes se bécotèrent doucement d’abord, de petits bisous, lèvres contre lèvres, puis à pleine bouche avec leurs langues qui fouillaient la bouche de l’autre. Odile se fit la réflexion que d’embrasser un homme ou une femme, c’était la même chose, l’humidité, la chaleur, la pénétration, mais il y avait ceci en plus : elle sentait les gros seins de Mathilde s’appuyer contre elle, et toute à ses sensations, elle commença peu à peu à oublier la présence d’Antoine et le regard des hommes.
Mathilde semblait attendre ce moment avec impatience, car elle se donnait à fond, ses mains pétrissant les fesses du petit chien.
Odile jeta juste un regard vers le canapé. Antoine était confortablement installé, un verre à la main, et regardait Mathilde qui commençait à la téter comme si elle était une petite chèvre. Sa tête recommença à bourdonner, elle faillit abandonner, mais la douceur de la bouche chaude sur son sein la ramena dans le jeu. Elle se mit à tripoter les grosses mamelles de Mathilde, ce dont elle avait envie depuis l’après-midi au hammam, quand Mathilde nue semblait si à l’aise avec son corps. La femme du professeur avait des tétons énormes et durs comme des petits bonbons. Elle était encore en train d’en profiter quand elle sentit des doigts se glisser en elle. « Enfin ! » pensa-t-elle. Elle avait tellement envie de se toucher et elle savait bien que c’était interdit sans un ordre du maître. Enfin, des doigts jouaient avec son clitoris et se glissaient partout.
Et elle pensa qu’elle pouvait jouir, que personne ne le lui avait interdit, au contraire, peut-être. À ce moment, l’image d’Antoine qui la regardait tranquillement, tout habillé, lui fit l’impression d’une décharge électrique. Elle eut un orgasme colossal, suivi de plusieurs autres, en cascade. C’était ça, exactement ça, lui semblait-il qu’elle cherchait depuis toujours. Incapable de continuer à jouer, elle se laissa glisser à terre tandis que Mathilde qui continuait à suivre la commande de son mari s’allongeait sur elle, tête-bêche, et fourrait son nez entre ses cuisses trempées. Elle se retrouva avec les grosses cuisses autour de son visage et elle ne voyait rien d’autre que la vulve violette de son amie. Délivrée de la vue possible des hommes, elle put se reprendre, car elle se sentait cachée. Elle connaissait le goût de Mathilde et en avait encore envie, alors elle lécha, cherchant avec précision le bouton magique du bout de sa langue. Elle sut qu’elle réussissait, car Mathilde à son tour fut électrocutée et arrêta de la lécher pour laisser retomber sa tête sur la cuisse d’Odile.
Odile tendit l’oreille. Qu’allait-il oser dire ?
Odile revenait doucement vers le canapé, toujours à quatre pattes, regardant par terre pour ne pas croiser le regard de l’étalon. Pendant ce temps, Mathilde s’était relevée et attendait, les mains derrière le dos pour ne rien cacher. Elle devait avoir peur d’être humiliée. Odile pensa que Dimitri avait pris de gros risques en concoctant sa soirée. Si Antoine déclinait l’invitation, ce serait terrible pour Mathilde. Elle se demanda ensuite si elle voulait qu’il le fasse ou si elle aurait préféré qu’il lui dise : « Viens, on s’en va ». Non, tout était foutu maintenant. Alors autant qu’il la baise et que son amie prenne son pied. Peut-être aussi que ça poussera Dimitri à la baiser elle. C’était bien d’être une petite bête, mais elle aurait quand même voulu qu’un mâle la désire suffisamment pour la fourrer.
Quand elle arriva au canapé et qu’elle leva les yeux, Antoine n’avait toujours pas répondu, mais il enlevait sa chemise. Elle s’assit sur les genoux de son maître comme il le lui demandait et regarda la belle queue de son amant apparaître, déjà dure et dressée, probablement grâce à elle. Elle avait envie de dire à Mathilde qu’elle lui offrait ce cadeau, mais elle devait encore se taire. Sans doute, Mathilde savait ce qu’elle lui devait. Toujours dans sa pose d’attente, elle ne quittait pas le jeune homme des yeux.
Antoine s’avança vers la femme nue au centre de la pièce et l’embrassa tendrement, tandis qu’elle lui prenait la bite dans sa main. Odile voyait tout à travers un brouillard, comme si c’était flou, à moins que ce soit des larmes dans ses yeux. Mais les deux, là, devant elle, commençaient à s’échauffer et oubliaient un peu les spectateurs. Elle décida de s’occuper un peu du professeur. Elle sentait son sexe dur contre ses fesses, mais lui aussi l’avait un peu oublié. Il regardait avec passion sa femme sucer son jeune ami. Sans bouger, elle glissa une main sous le kimono et empoigna le membre dur. Comme le professeur semblait ne pas réagir, elle se mit à le branler doucement. Pendant ce temps, Antoine avait réduit Mathilde à un tas de chair molle et humide sur le tapis et il la fourrait en missionnaire, à son habitude.
Elle ne répondit pas et continua à caresser sa bite. Antoine ahanait et Mathilde l’encourageait par de petits cris de souris.
Odile branlait, Mathilde couinait, Antoine baisait et Dimitri, aux anges, essayait de ne pas penser au traitement que la petite main de son esclave faisait subir à sa queue. Mais toutes les bonnes choses ont une fin. Mathilde eut un orgasme qui la souleva du sol, Dimitri éjacula comme un geyser islandais et Antoine se déversa dans le con chaud de sa partenaire.
Ensuite, tout fut plus calme, « un ange passe » aurait dit quelqu’un si quelqu’un avait pu parler, mais chacun essayait de reprendre ses esprits. Odile seule pensait. Nue sur les genoux durs de son maître, elle se disait qu’elle seule n’avait pas assez joui même si elle devait reconnaître que si on lui demandait de recommencer, elle n’hésiterait pas.
Quand Antoine se releva, comme Achille à la fin du combat, penaud, et la bite luisante, elle le trouva beau. Elle essuya le foutre de Dimitri sur son ventre et se leva à son tour. Elle n’en avait pas reçu l’ordre, mais elle comprenait que le jeu était terminé. D’ailleurs, elle ne reçut aucun coup de canne. Elle enleva son collier en regardant Dimitri, mais il n’avait d’yeux que pour sa femme qui était toujours allongée sur le ventre au milieu du tapis, avec ses grosses fesses confortables exposées à la vue de tous. Mathilde regardait son mari et Odile comprit que ces deux-là avaient des choses à se dire.
Pendant qu’elle cherchait son ensemble hors de prix qui n’avait servi à rien et qu’elle trouva roulé en boule dans un coin de la pièce, Antoine avait remis son pantalon et cherchait sa chemise. Son slip était abandonné sur un accoudoir du canapé et il allait visiblement rester là. Mathilde l’aurait en souvenir. La culotte d’Odile était certainement quelque part aussi. Sur le canapé, le professeur avait l’air vieux et fatigué. Il essaya de sourire à ses invités, mais on voyait que ses pensées étaient ailleurs.
Odile essayait de fermer sa veste de tailleur pour cacher ses seins quand Antoine indiqua qu’il remerciait ses hôtes et qu’il partait aussi. Mathilde s’était relevée et le professeur lui amenait un peignoir comme un mari attentionné. Elle embrassa Antoine sur la joue et Odile sur la bouche. Personne n’embrassait le professeur, mais Odile n’eut pas le courage d’essayer. Elle sortit sur le palier en même temps que son amant. La porte se referma sur eux.
Ils descendirent l’escalier en silence, sans se regarder. Odile pensa qu’au fond, il n’y avait jamais eu d’amour entre eux, juste une sorte d’amitié sexuelle. Chacun son appartement, ses amis, sa petite vie et de temps en temps une galipette pour se faire du bien. Alors, pourquoi avait-elle cette boule dans le ventre ? Parce que personne ne l’avait baisée ?
Sur le trottoir, elle chercha la formule pour dire au revoir à Antoine quand il lui proposa de la ramener.
Cela voulait dire : ce n’est pas une proposition d’amoureux, mais un simple arrangement technique, comme leur couple. Elle leva les yeux avant de répondre, mais il ne la regardait pas. Elle aimait bien qu’il soit grand et être obligée de lever les yeux pour savoir s’il la regardait, mais ce soir, elle n’aimait pas.
Dans la voiture, le silence reprit, peut-être encore plus assourdissant. D’habitude, c’est Odile qui parlait tout le temps, comme une petite perruche. Antoine écoutait et on avait l’impression qu’il aimait écouter, mais cette fois, c’est lui qui prit la parole. Visiblement, il cogitait ce qu’il allait dire depuis un moment.
Ils roulaient dans la nuit et la lumière des réverbères éclairait leurs visages tour à tour. Ils passèrent devant l’immeuble d’Odile sans s’arrêter, puis devant celui d’Antoine.