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n° 21576Fiche technique44502 caractères44502
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Temps de lecture estimé : 32 mn
02/03/23
Résumé:  Alicia est étudiante. Elle est pauvre et envisage de se prostituer.
Critères:  fh hagé jeunes profélève prost fellation préservati -diffage -tarifé
Auteur : Amateur de Blues            Envoi mini-message
Un nouveau métier pour Alicia

Alicia avait faim. Elle était allongée sur son lit, dans sa petite chambre de cité universitaire, et elle essayait de ne pas bouger, attendant que le temps passe. Il restait une semaine avant que de l’argent transite vers son compte et elle n’avait plus que dix-sept euros. Il lui restait une poignée de grains de riz, du sel et de l’huile.

Cela ne pouvait plus durer. Dans ces périodes de disette, elle n’étudiait plus, elle était incapable de se concentrer. Elle devait gagner de l’argent, mais prendre un travail signifiait abandonner ses études. Alicia étudiait la sociologie, en troisième année, et ce qu’elle apprenait la passionnait. Elle ne voulait pas abandonner, alors, à force de tourner ce problème dans tous les sens, elle avait trouvé une solution que, jusqu’à maintenant, elle n’osait pas mettre en œuvre, par pudeur, par peur de la violence, par respect pour sa mère, mais comme c’était la seule solution, elle venait de décider de se lancer.


Alicia voulait se prostituer. L’année dernière, elle avait un petit ami, un rugbyman costaud et gentil. Avec lui, elle avait découvert le sexe et s’était rendu compte qu’elle aimait ça. Tenir une bite dans sa main, la lécher comme une sucette, poser ses mains sur les fesses dures d’un homme qui va et vient en vous, elle adorait ça. Avec le rugbyman, ça n’avait pas duré parce qu’il aimait sortir, aller danser, boire des verres avec ses amis, et Alicia n’avait pas les moyens. Elle ne pouvait pas tout le temps le laisser payer et ils avaient fini par rompre.


Baiser ne lui faisait pas peur. En revanche, à l’idée que sa mère ou ses amies d’enfance apprennent qu’elle était une pute la terrifiait vraiment. Mais depuis des jours, elle se raisonnait. Il n’y avait aucune raison que qui que ce soit l’apprenne. Sa petite ville de naissance était loin de la grande ville universitaire où elle vivait maintenant. La deuxième question difficile était celle de l’organisation. Comment faire savoir à des hommes qu’elle se proposait ? Comment être en sécurité ? Elle ne pensait qu’à ça et à manger, depuis des jours et des jours.


Elle ne voulait pas se promener dans les rues et interpeller les hommes qui passent, c’était hors de question. Cela devait donc passer par internet. En cherchant, elle avait trouvé un site de petites annonces où des filles faisaient ce qu’elle s’apprêtait à faire. Les textes à peine voilés de leurs annonces le laissaient comprendre. Ensuite, elle avait décidé de ne jamais aller avec un homme la nuit. Cela se passerait toujours l’après-midi. Curieusement, elle estimait que les hommes dangereux ne chercheraient pas à la voler ou la violer l’après-midi, en plein jour. Elle avait déjà longuement pensé à son emploi du temps, cours le matin, pute l’après-midi et travail le soir, notamment son mémoire de fin d’année qu’il allait falloir commencer.

Voilà, tout était en place. Il n’y avait plus qu’à. Alicia se leva et s’assit devant son ordinateur. Elle se connecta au site et s’inscrivit de manière anonyme et gratuite, puis elle rédigea son annonce :


Jeune étudiante

Cherche vieux monsieur généreux

Pour passer agréablement les après-midi d’hiver


Pourquoi spécifiait-elle vieux monsieur ? Parce que c’est ainsi qu’elle imaginait son nouveau travail, être gentille avec de vieux messieurs cochons. Et puis, les jeunes hommes étaient impossibles à satisfaire, ils pouvaient baiser pendant des heures. Dans l’esprit d’Alicia, les vieux bandaient plus ou moins, éjaculaient assez vite, et s’endormaient après l’effort.


Après avoir envoyé son annonce, elle attendit. Elle n’avait rien d’autre à faire. Comme le soir tombait et qu’aucun message n’arrivait sur sa boîte mail créée spécialement pour l’occasion, elle décida de se mettre en pyjama. Si elle avait eu de l’argent, elle serait sortie pour trouver à manger, mais elle n’en avait pas et elle se contenterait du morceau de pain qu’elle avait dévoré avec du thé un peu plus tôt. Elle se déshabilla. Une fois nue, elle eut l’idée de se regarder dans le miroir collé derrière la porte d’entrée, un regard professionnel. Qu’allaient penser de son corps ses clients ?

Ses seins étaient très bien, pas très gros, mais pas si petits, très fermes, avec de grandes aréoles bien colorées et des tétons qui, maintenant qu’elle les observait, commençaient à durcir, comme des petits chats qui comprennent qu’on va les caresser et qui ronronnent par avance. Son ventre était moins réussi. Malgré la famine qui sévissait dans cette chambre depuis des mois, elle ne parvenait pas à perdre ce petit bedon rond qu’elle n’avait pas auparavant. Il faut dire qu’elle avait arrêté le sport l’année dernière.


Elle avait tout arrêté l’année dernière, le volley qu’elle pratiquait à haut niveau, les sorties avec son rugbyman, les emplettes dans les magasins. D’ailleurs, un problème allait se poser quand elle aurait des clients. Ses culottes étaient dans un état pitoyable. Tant pis, elle n’en mettrait pas, ce serait plus sexy. Comme on était en hiver, elle mettrait sa petite robe en laine et rien dessous. Elle avait déjà essayé et elle aimait bien quand ses tétons frottaient contre la laine. Elle continua l’inspection. Il faudra qu’elle s’épile les jambes. Et la chatte ? Les hommes voulaient-ils des chattes lisses ou poilues ? Chacun d’entre eux devait avoir son idée sur la question. Son petit ami n’avait jamais indiqué de préférence. Il aimait baiser, mais il n’exigeait jamais rien. Peut-être qu’au prix des produits, elle devrait opter pour l’annonce : « femme poilue cherche vieux monsieur ».


Alicia se tourna un peu pour entrevoir ses fesses. Bon, elle avait un gros derrière, mais les hommes aiment les gros derrières, n’est-ce pas ? De toute façon, les clients devraient se contenter de ce qu’elle offrait. Elle mit son pyjama et prit un livre sur son étagère, pour se changer les idées : « La misère du monde » de Bourdieu. C’est ce livre qui l’avait décidé à se lancer dans une filière où on trouvait si peu de travail en sortant de la fac. À l’époque de sa première lecture, pourtant, elle n’avait encore aucune idée de la pauvreté. Maintenant, c’était autre chose. Elle allait se mettre à lire quand un ding indiqua un message. Elle se précipita vers l’ordinateur, le cœur battant. C’était bien un message suite à son annonce :


Je suis un homme de 54 ans.

Est-ce assez vieux pour vous rencontrer ?

Je ne sais pas non plus si je suis assez riche pour être généreux selon vos critères.

Mais je ne sais pas non plus si vous êtes assez jolie pour mériter ma générosité.

Nous pourrions en parler de vive voix : 06 xx xx xx xx

Appelez-moi uniquement entre midi et 14 h.


Alicia dormit mal. Le lendemain matin, elle descendit à la boulangerie, acheta une baguette et remonta tremper du pain dans son thé. Puis elle tenta de lire, mais c’était impossible, les mots dansaient devant ses yeux. Elle prit une douche, voulut se caresser, mais ça ne marcha pas. Elle s’épila soigneusement les jambes et ne laissa qu’un ticket de métro sur son pubis. Elle avait utilisé son dernier rasoir jetable neuf. Ensuite, de nouveau dans son lit, elle attendit que ce soit midi. Rien d’autre n’avait d’importance. Il était encore temps de tout annuler et de reprendre sa vie sage et misérable, mais elle savait qu’elle allait aller jusqu’au bout. « Au moins une fois », pensa-t-elle. Elle réfléchit à ce qu’il fallait demander à ce type de 54 ans. Cent euros lui semblait bien. Avec cent euros, elle pourrait tenir jusqu’à la fin du mois même si elle ne recommençait pas, et elle se refusait à se brader… Elle n’allait pas sucer un type pour vingt euros.

À midi douze, elle appela le numéro. Personne ne répondit. L’annonce du répondeur lui apprit qu’il s’appelait Serge. Elle ne laissa pas de message. À midi vingt, son téléphone sonnait.



Elle aimait bien sa voix, simple, chaleureuse.



Le cœur d’Alicia battait à cent à l’heure. Elle hésitait entre sauter partout en hurlant « Je vais gagner deux cents euros ! » et se terrer au fond de son lit tellement elle avait honte. Elle avait dit Nadège parce qu’elle ne voulait pas donner son vrai prénom et parce qu’une des femmes interviewées par Bourdieu s’appelle Nadège dans « La misère du Monde ». Voilà, le sort en était jeté. Elle allait baiser un homme pour de l’argent. Et elle avait dit qu’elle ferait tout ce qu’il aimait et peut-être qu’il aimait fouetter les femmes, ce type, ou les sodomiser ? Elle y pensait seulement maintenant. Elle n’avait jamais été sodomisée. Il faut bien une première fois à tout, mais commencer une pratique cochonne et peut-être douloureuse avec un type qui en veut pour son argent, c’est, comment dire, affreux. Et elle était un peu une oie blanche. À part son rugbyman, elle n’avait pas connu beaucoup d’hommes et des pratiques perverses, il y en avait sûrement des tas dont elle n’avait jamais entendu parler.


Alicia dormit mal une fois de plus. Le lendemain, séance propreté interminable, maquillage emprunté à la voisine, mascara, fond de teint, rose à lèvres, « maquillée comme une voiture volée » fut l’image qui lui vint en se regardant dans la glace. Elle ne voulait pas penser « maquillée comme une pute », c’est pourtant ce que son père aurait dit en la voyant, mais son père était un gros con. Elle enfila la petite robe en laine à même la peau : une robe noire, toute simple, arrivant au-dessus du genou. Elle se regarda dans le miroir, et bon, avec les moyens du bord, elle n’était pas mal du tout. Elle partit tôt, bien trop en avance. Elle n’avait pas bu trois tasses de thé comme les autres matins parce qu’elle ne voulait pas avoir envie de pisser quand elle serait avec lui.


Elle passa douze fois devant le café de La République avant d’entrer. Elle était aussi allée voir l’hôtel de Londres. Elle s’était imaginée entrer là, avec le type qui passait un bras autour de ses épaules. Elle avait du mal à imaginer la scène. Elle avait le bout des doigts gelés et elle sentait l’air frais sur sa chatte et ça lui faisait tout drôle. C’était comme dans ces films où un type passe à travers une déchirure du temps et vit dans une autre dimension.

Finalement, elle entra et repéra Serge tout de suite. Il était au fond de la salle avec un demi, son journal. Il avait bien des lunettes et presque pas de cheveux. Il était plutôt fort, en fait gros, dut s’avouer Alicia, mais quand il releva les yeux pour la regarder, elle lui trouva un air jeune, sympathique. Bon, de toute façon, c’était son premier client. Elle vint vers lui en souriant, avec un bloc de glace au fond du ventre, et elle allait s’asseoir quand il l’arrêta.



Alicia se glissa à ses côtés sur la banquette de skaï, collant sa cuisse contre la cuisse épaisse de Serge. Elle approcha sa bouche de son oreille et murmura :



Et elle ferma les yeux. Elle n’eut pas à attendre. Elle sentit aussitôt une main froide qui remontait sous la robe, pétrissant sa cuisse par la même occasion. Puis la main découvrit sa chatte, y glissa des doigts qui s’éternisèrent, fouillant partout, mais qui finirent par ressortir. Le gros homme respirait bruyamment.



Sur le trottoir, tandis que l’homme marchait deux pas derrière elle pour qu’on ne les voie pas ensemble au cas où il croiserait une connaissance et pour profiter de son cul bien rond, Alicia-Nadège pensa à autre chose.



Son client prit un air exaspéré et traversa la rue sans répondre. Elle pensa un instant que c’était terminé, mais Serge entra dans une pharmacie et la rejoignit bientôt.



Quelques minutes plus tard, ils entraient dans une chambre de l’hôtel. Croyant bien faire, Alicia fit passer sa robe par-dessus sa tête – elle s’était entraînée à le faire élégamment – et se retrouva nue devant son client, à l’exception d’une petite chaîne en or qu’elle portait autour du cou. Serge sourit de sa naïveté.



Nadège rougit et prit les billets, elle fit semblant de les compter, mais en fait elle s’en moquait et les mit dans son sac qui traînait par terre. Pour cela, elle se pencha en avant et Serge en profita pour lui empoigner les fesses à pleines mains.



Elle se laissa faire un moment, patiemment. Elle avait tellement d’argent maintenant qu’elle était prête à tout supporter. Finalement, son client lâcha son cul pour se déshabiller. Elle le regarda faire tranquillement, bien qu’il ne soit pas un Appolon. Malgré sa taille, il n’était pas du tout impressionnant une fois nu, ressemblant plutôt à une grosse poire avec ses épaules tombantes, son ventre mou et sa petite bite qu’on voyait à peine sous le ventre. Nadège se dit qu’il était temps d’agir en professionnelle.



Elle l’entraîna dans la salle de bains et lui lava la queue à l’eau chaude et au savon, prenant soin de découvrir délicatement le gland. Serge commençait à bander.



Elle l’amena jusqu’au lit, le fit asseoir et se mit à genoux entre ses cuisses blanches. Elle prit la bite dans sa bouche et se sentit bien. C’était facile. Serge avait l’air content et sa petite bite ne l’étouffait pas, elle avait un peu trop le goût de savon, mais ce n’était pas grave. De temps en temps, elle relevait les yeux et voyait que son client fermait les siens et semblait prendre du plaisir à la fellation. Quand elle le trouva assez dur, elle prit un préservatif et l’enfila lentement sur le membre qu’elle caressait en même temps, puis elle se releva et lui demanda comment il voulait la prendre.



Il s’allongea sur le lit et Alicia-Nadège l’enjamba. Elle prit la queue dans sa main et la guida en elle. Voilà, c’était fait. Elle était bien mouillée alors qu’elle n’avait pas ressenti de désir pour cet homme et elle pensa que la vue des billets avait suffi à l’exciter. Elle commença à bouger et elle fut rassurée de voir que cela faisait de l’effet à Serge qui grogna de plaisir. Elle fut rassurée aussi de ne pas ressentir grand-chose. Elle n’aurait pas su comment se comporter si elle avait vraiment éprouvé du plaisir. Elle se rappelait quand elle perdait la tête avec son rugbyman qui était autrement membré que Serge et qui la rendait folle. Là, elle pouvait sûrement amener son client à l’éjaculation sans faire n’importe quoi.


Serge lui tripota les seins et elle le laissa faire, même quand il lui pinça les tétons un peu fort. Puis, alors qu’elle montait et descendait doucement sur le petit mât dressé, elle se souvint qu’il fallait simuler pour plaire aux hommes et elle poussa des petits cris à chaque fois qu’elle reposait ses fesses sur le gros ventre. C’était de mignons petits cris qu’elle s’écoutait émettre avec le plaisir du travail bien fait… et cela fonctionnait, le client grognait de plus en plus, lui disait qu’elle était belle et lui tenait maintenant les hanches comme un noyé se serait accroché à une bouée. Alors elle accéléra le mouvement et il se vida les couilles dans le préservatif tandis qu’elle ondulait encore un peu, pour le spectacle.


Ils firent une pause, Alicia regarda discrètement sa montre et vit qu’il restait encore au moins vingt minutes à l’heure demandée par Serge. Mais c’était à lui de demander ce qu’il voulait et pour l’instant, il reprenait son souffle et regardait le plafond. Elle lui caressa doucement la poitrine et lui demanda si tout allait bien. Il se tourna vers elle, la regardant intensément, et elle eut presque peur. En tout cas, il avait de beaux yeux, cet homme.



Nadège se tourna sur le côté et tendit ses fesses vers lui. Il la palpa visiblement avec plaisir et elle attendait, se disant que ce métier était formidable, il suffisait de rester allongée et d’attendre que le temps passe pour gagner du pognon. Puis, elle sentit un sexe dur se frotter à sa raie. Elle repensa à la sodomie et s’inquiéta des idées de Serge.



Comme il grognait à nouveau, ce qui semblait dire oui, elle se mit à quatre pattes, le dos bien cambré et elle le laissa enfiler un nouveau préservatif et la prendre par-derrière. Quand elle le sentit au fond de son vagin, elle fut rassurée, il ne s’attaquerait pas à son petit trou. Il la baisa sans qu’elle le sente vraiment. Elle entendait juste le flic flac de son ventre contre ses fesses. Au bout de quelques minutes, elle sentit les mains du client s’incruster dans la chair de ses hanches. Cela ne durerait plus très longtemps maintenant. Et effectivement, en quelques minutes, il éjacula à nouveau avant de s’effondrer à côté d’elle, hors d’haleine.



L’avantage de ne pas porter de sous-vêtements, c’est de se rhabiller rapidement. En un éclair, Alicia-Nadège enfila sa robe, fit un charmant coucou de la main à son amant éphémère et se précipita hors de l’hôtel. Elle dansait sur les trottoirs, elle riait toute seule et elle réfléchissait déjà à ce qu’elle allait faire pour fêter une réussite pareille. Puis, elle s’arrêta soudain et ouvrit son sac à main presque vide. Les billets étaient là, quatre beaux billets de cinquante tout neufs. Alors elle put repartir en dansant.


Alicia rentra chez elle en fin d’après-midi. Elle avait engouffré un hamburger, des frites et une part de cheesecake en buvant un soda et elle ne s’était pas sentie aussi bien depuis longtemps. Elle avait dépensé vingt-cinq euros, mais cela en valait la peine, et puis elle avait acheté quelques réserves d’épicerie pour les jours à venir.

Maintenant, elle envisageait de prendre une douche et de se remettre au travail, car son but était toujours de réussir ses diplômes, mais en jetant un œil à son écran, elle vit qu’elle avait de nombreux messages en attente. Elle résista à l’envie de les lire tout de suite et prit une douche, mais ensuite, en pyjama, elle se posa devant l’ordinateur.


10 h 55 : Bonjour, mademoiselle. Je suis un vieux monsieur (66 ans) qui ne sort plus beaucoup et qui s’ennuie dans sa grande maison. Je vous accueillerai volontiers au 18, chemin des Lônes quand vous le souhaiterez. Je pense que vous ne regretterez pas ma générosité, mais je vous préviens, je ne suis plus très présentable. À bientôt, j’espère.

12 h 15 : Vous trouverez certainement curieux d’avoir le message d’une femme suite à votre annonce. J’ai 48 ans et mon mari aussi. Pour son anniversaire, je voudrais qu’il s’éclate vraiment et avec moi, c’est juste la routine. Je souhaite donc lui offrir une jeunette comme vous. Ma condition : pouvoir être présente, sans pour autant participer. Si cette condition ne vous gêne pas, appelez-moi au 06 xx xx xx xx pour fixer un rendez-vous. Son anniv est dans 10 jours. Séverine.

14 h 42 : J’aime les très jeunes femmes. Envoie-moi une photo de toi (nue) pour que je me fasse une idée.

16 h 06 : Ton annonce est une annonce de débutante. Je suis une pro depuis longtemps dans le circuit et je peux te conseiller. J’ai aussi des clients que je pourrais te refiler si on trouve un arrangement toutes les deux. Appelle-moi, ma petite poule, au 06 xx xx xx xx.


Alicia, si heureuse quelques instants auparavant, fut un peu découragée… Il y avait tellement de choses auxquelles elle n’avait pas pensé, et elle comprenait subitement que son nouveau métier lui prendrait bien plus que quelques heures par semaine comme elle l’avait imaginé. Il faudrait répondre aux demandes, fixer des rendez-vous, se déplacer, mais c’était une fille organisée et elle prit des décisions pour envisager la suite. Elle étudierait les messages dans leur ordre d’arrivée et s’il y en avait trop, elle les supprimerait tout simplement. Elle accepterait uniquement des rendez-vous entre midi et dix-sept heures les mardis, mercredis et jeudis. Elle répondrait à un message par jour, en fin de matinée, après les cours.


Elle relut le premier message : pas de téléphone, pas de demande particulière. Un vieil homme qui voulait qu’elle le distraie un peu, c’était simple. Elle répondit aussitôt :


Bonsoir, Monsieur, je peux venir vous rencontrer à l’adresse que vous me donnez demain en début d’après-midi. Si ce n’est pas possible, veuillez me prévenir. Vous dites que vous n’êtes pas présentable, mais c’est à moi de vous distraire et pas le contraire. J’essayerais d’être aussi présentable que possible pour vous plaire. (smiley)


Et voilà, maintenant, elle pouvait se remettre à ses études. Non, impossible… les images de la séance d’aujourd’hui tournaient dans sa tête, les interrogations pour demain aussi. Elle se fit du thé et décida qu’elle recommencerait à étudier et à aller en cours la semaine prochaine. Si elle gagnait encore deux cents euros le lendemain, elle serait tranquille pour un moment. Elle relut le deuxième message et se demanda si elle aurait le cran d’appeler cette dame. L’idée de forniquer avec un homme devant sa femme lui faisait de l’effet. Mais elle aurait le temps de s’en occuper demain après avoir rendu visite au vieux monsieur, qui n’était peut-être pas si vieux que ça. Il y a des hommes en pleine forme à 66 ans.


Cette nuit-là, elle dormit comme un bébé et se réveilla tard. Elle déjeuna copieusement, quel luxe ! et fit une toilette soignée. Elle utilisa encore le maquillage de la voisine qu’elle n’avait d’ailleurs pas rendu. Si elle a encore plus d’argent ce soir, elle s’achètera ses propres produits. D’ailleurs, il fallait qu’elle pense à acheter des capotes en allant à son rendez-vous. La scène de la veille avait tout de même été gênante.


Elle prit le bus et au bout d’un voyage plutôt long, elle arriva dans une banlieue résidentielle. Le Chemin des Lônes était déjà presque à la campagne et le numéro 18 était tout au bout, un grand portail avec un interphone. La maison était invisible depuis l’entrée, on voyait juste une allée se perdre entre les arbres. Alicia sonna et l’ouverture électrique du portail se déclencha, mais personne ne lui parla.

Elle traversa le parc où il faisait déjà sombre, car les grands cèdres empêchaient de voir le ciel. La maison était tout à fait originale, très ancienne avec un air de manoir, des tourelles et des balcons. Alicia monta les marches et trouva la porte entrouverte. Elle entra dans un long couloir au bout duquel une porte était ouverte. Elle y glissa la tête, un homme était là, assis dans un fauteuil. Elle toussa un peu et entra. Comme surpris par sa présence, l’homme se leva précipitamment et son visage apparut dans la lumière.



M. Bastien avait été le professeur d’histoire d’Alicia entre la seconde et la terminale. Elle avait aimé sa bienveillance, son humour et sa grande culture. Elle avait tout aimé chez lui et l’avait toujours défendu contre ses camarades qui le trouvaient ennuyeux… Maintenant, il était là, en face d’elle. Il avait invité une prostituée à venir chez lui et la prostituée, c’était elle.

Ils restèrent interdits, se regardant avec incrédulité, cherchant ce qu’il était possible de dire dans de telles circonstances. Finalement, le vieux monsieur reprit ses esprits. Sa voix n’avait pas changé.



Alicia se retrouva assise devant l’immense table en bois d’une cuisine plus grande que sa chambre universitaire, WC et salle de bains compris. De l’autre côté de la table, monsieur Bastien s’activait avec une cafetière italienne sur une cuisinière à gaz. Il avait effectivement vieilli, ses cheveux blancs se raréfiaient, son visage était raviné par les rides et sa main tremblait en permanence. Alicia ne put rien dire tant qu’il ne fut pas assis en face d’elle, le café servi devant eux.



Rapide comme une jeune femme enthousiaste de vingt-deux ans, Alicia se leva, prit le visage du vieil homme dans ses mains et posa ses lèvres sur sa joue mal rasée. Puis elle s’échappa vers l’escalier et monta à l’étage.

Dans la chambre vide et silencieuse, elle frissonna. L’idée de son ancien professeur était bel et bien folle : redonner vie à une morte, mais Alicia était une battante qui n’abandonnait jamais. Elle commença par la commode et trouva un tiroir de culottes ordinaires. Elle en déplia une et constata que Louise était bien plus large qu’elle et qu’elle nagerait dans ses slips de coton, mais dans le deuxième tiroir elle trouva une culotte en soie rouge plus petite, que Louise portait probablement quand elle était plus jeune.

Alicia enfila la culotte, quitta sa robe et se regarda dans le miroir en pied sur la porte du dressing. Elle était toujours elle-même, avec ses petits seins pointus bien reconnaissables. Elle chercha dans les vêtements et tout lui semblait vieillot, terne, triste. Elle se résolut à cacher sa poitrine arrogante sous un chemisier blanc tout simple qu’elle boutonna jusqu’en haut. Elle ne fut pas vraiment satisfaite, car le tissu n’était pas très épais et on voyait ses nénés bouger comme si elle avait été nue. Elle se remit à chercher et dégota une jupe d’hiver, brune et sage, qui ne lui semblait pas trop grande. Il fallut tout de même qu’elle trouve une petite ceinture pour la faire tenir.


Elle se regarda à nouveau et trouva qu’elle était déjà moins elle. En tout cas, elle n’était plus du tout Nadège, la prostituée, et elle n’avait plus l’air aussi jeune qu’avant. Dans la salle de bains, cherchant le fameux parfum, elle trouva les lunettes de Louise. Elle s’en souvenait, ses lunettes rondes à monture métal, mais Louise était myope et si Alicia essayait de les mettre sur son nez, elle voyait flou. Il aurait fallu enlever les verres, mais elle n’osait pas. Pourtant, il aurait fallu cet accessoire pour la transformer en Louise. Elle trouva le parfum et s’en mit généreusement dans le cou, quelques gouttes aussi sur la jupe qui sentait le renfermé. Elle chercha encore un peu partout une idée, un truc, quelque chose qui plairait au professeur. Sur une étagère en hauteur au-dessus des vêtements, elle dénicha un béret rouge et l’essaya. Au moins, on ne verrait pas ses cheveux, et puis il était du même rouge que la culotte et elle imagina Louise nue avec seulement le béret et la culotte. L’image était excitante.

Elle était prête à redescendre, mais elle avait le trac. Il ne s’agissait pas de faire la pute, cette fois, mais de jouer un rôle, comme une actrice. Comment marcher ? Comment parler ? Après tout, monsieur Bastien n’était pas si bête, il savait qui elle était et il n’allait pas lui demander d’être une vraie Louise, juste un pâle reflet. Alors elle descendit.


Quand elle arriva au pied de l’escalier, son hôte l’attendait debout, pâle comme un mort.



Timidement, Monsieur Bastien s’installa dans la position qu’il avait décrite, avec sa tête sur les genoux d’Alicia.



Alicia caressa les cheveux du vieil homme comme il l’avait demandé et ne sut d’abord quoi répondre. Puis elle parla d’elle, simplement, en oubliant le rôle qu’elle était censée tenir. Elle raconta son premier client la veille, le maquillage emprunté à la voisine, les préservatifs achetés à la pharmacie.



Sans attendre de réponse, Alicia défit les boutons du chemisier de Louise. François s’était tourné vers elle et admirait la jeune poitrine de son ancienne élève.



Elle se pencha vers le vieil homme et lui posa un téton sur les lèvres. Il ouvrit la bouche et téta ce petit sein qu’on lui offrait. Pendant ce temps, une de ses mains s’aventura sous la jupe. Alicia sentit ses doigts glacés qui tremblaient le long de sa cuisse. Cette fois, elle eut l’impression de mériter l’argent que Monsieur Bastien allait lui donner. En tendant le bras, elle atteignit sa braguette et la descendit. La bite dressée en jaillit toute seule, comme si elle n’attendait que cela, longue et fine.

Elle le masturba tandis que l’index de l’homme caressait sa fente à travers la soie. Il n’avait rien dit, pas émis la moindre critique, il se laissait enfin faire. Cela ne dura pas très longtemps. Bientôt, une semence épaisse coula sur les doigts de la jeune femme. Monsieur Bastien gémit comme s’il était en train de mourir et sa main sous la jupe se serra sur sa cuisse comme s’il avait peur de la perdre.

C’est pourtant ce qui allait arriver. Alicia avait rempli sa mission. Elle voyait bien que le vieil homme qui ne bougeait plus, le visage enfoui contre son ventre et respirait difficilement, était au bout du rouleau. Elle espérait juste qu’il ne l’oublierait pas et qu’il lui offrirait la cagnotte dont il avait parlé. Elle patienta. Monsieur Bastien finit par se rasseoir à côté d’elle.



Elle ne voulait pas dire que les vêtements de Louise étaient mortellement tristes. Pendant qu’elle montait l’escalier, François Bastien lui suggéra d’embarquer aussi le flacon de parfum pour qu’il évite d’y penser tout le temps.

Dans le bus du retour, Alicia repensa à tout ce qu’ils s’étaient dit. Elle ne se rappela pas avoir promis de ne plus se prostituer. Elle se rappela le message de la femme qui voulait partager son mari pour son anniversaire et elle se demanda si elle n’allait pas la rappeler en arrivant chez elle.