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Temps de lecture estimé : 35 mn
02/03/23
Présentation:  Sept auteurs pour un récit en arborescence. La base est la même, les suites varient en fonction des auteurs. Bonne lecture !
Résumé:  Quatre potes matent un film porno. Une surprise de taille les attend.
Critères:  h fh ffh ascendant copains vidéox délire -videox #collaboratif
Auteur : Arborescence
Co-auteur : Olaf      Envoi mini-message
Co-auteur : Charlie67      Envoi mini-message
Co-auteur : Laetitia      Envoi mini-message
Co-auteur : Amarcord      Envoi mini-message
Co-auteur : L'artiste      Envoi mini-message
Co-auteur : antilope      Envoi mini-message
Co-auteur : Melle Mélina      Envoi mini-message

Projet de groupe : Arborescence
VHS

Cette histoire est composée de sept parties, agencées depuis un tronc commun en quatre branches de trois chapitres. Chaque chapitre a été écrit par un auteur différent



Chapitre 1 : VHS

Écrit par Melle Mélina


Une vieille VHS, je ne savais même pas que ça existait encore, un magnétoscope et nous voilà partants pour un visionnage d’un porno vintage. Quatre étudiants prêts à se palucher devant un film porno, c’est plutôt pathétique, non ??

En fait, pas tant que ça. Nous allons travailler. Nous sommes étudiants en Licence Arts du spectacle Cinématographique et notre sujet d’étude étant l’évolution des supports des œuvres, nous cherchions un film en V2000, mais cela a totalement disparu, reste l’unique film en VHS à notre disposition : « Les Voisines se donnent ».

Bien sûr, au programme, pop-corn, bières, blagues vaseuses et sexistes. Ganja a déjà sorti son sexe, bientôt imité par Mathys, Slimane.



Solidaire, je ne vais quand même pas les laisser s’amuser seuls. À mon tour de me mettre à l’aise, je sors ma fierté de son écrin.


Le film commence, une bande-son complètement has-been, une lumière brute sans aucun effet, un plan séquence dans un immeuble HLM avec les titres écrits en blanc dans une police ordinaire en guise de générique nous donne tout de suite une idée du chef-d’œuvre que nous allons voir. À l’affiche, Tabithe Malforme, Gourdin Lasus, Steffie Dégraffe, Laure Encash et l’acteur principal Mat Rack.


La première scène et les propos salaces fusent, l’actrice en prend pour son grade.


Nous nous moquons gentiment de la pilosité généreuse de l’actrice ?! Ah l’évolution des mœurs ?! Maintenant, les poils sont proscrits. Nous l’insultons de « Portugaise » tandis qu’elle joue le rôle de femme de ménage. Et oui, les clichés ne datent pas d’hier.


Alors que nous sommes censés travailler objectivement sur la qualité du support, le rendu de la lumière, la qualité des images et du son, nous nous paluchons allègrement en nous marrant comme des baleines ?!


La première scène était torride, il faut bien l’avouer. La deuxième scène arrive assez vite : laissant notre Portugaise avachie sur le lit, comblée par le traitement dont elle vient d’être gratifiée, le personnage principal sort de chez lui. Il sonne chez sa voisine.


La transition en « volet » est mal filmée, c’est une transition qui permet de passer d’un plan à un autre à la manière d’une page d’un livre que l’on tourne. C’est moche, ça nous éclate ?!

Nous retrouvons notre « héros » nu sur un lit attendant sa nouvelle conquête. Il attend, le sexe érigé. Elle est au premier plan de dos. Comme toutes les femmes au foyer, elle est quasi nue, elle ne porte que des bas porte-jarretelles, et bien sûr, des talons hauts.



Et moi, j’en rajoute une couche :



Sensuelle à souhait, elle se dirige vers le lit en dandinant des fesses qu’elle a superbes d’ailleurs. L’acteur surjoue et les dialogues sont d’une platitude si effarante que c’en est incroyable. On croirait à un sketch, comme si une femme peut succomber à de tels propos ?! J’ai déjà insulté dans le feu de l’action une conquête de « salope », ça l’a coupée net et j’ai dû me finir en manuel. C’est bien là une différence entre le cinéma et la réalité.


« Belles fesses » se penche vers le mâle et sans préambule, commence à lui tailler une pipe. Nous ne voyons que son cul qu’elle a relevé. La caméra s’avance et fait un gros plan sur son petit abricot. On devine les poils, mais seule la vue de cette fente magique occupe nos regards de concupiscence.


C’est un spectacle qui vaut son pesant d’or. La vue d’une vulve nous rend marteaux. Nous nous comportons comme des chimpanzés, nos beuglements en témoignent ?!

Ganja, Slim’, Mat’ sifflent comme des supporters de foot et se masturbent frénétiquement. J’en fais de même.


La caméra s’éloigne de cette vue magnifique et tourne pour dévoiler la scène au trois quarts. Sur le sol, l’ombre du cameraman se dessine ?! Oui, pas de doute, c’est bien un film amateur fait par des amateurs ?! Je suis prêt à parier gros qu’à un moment on surprendra la perche micro de l’ingé-son ?!


L’acteur tient la tête de sa partenaire et impose son rythme. Les cheveux de la belle couvrent son visage, impossible pour le spectateur de se faire une idée précise du visage de cette actrice. Si ça se trouve, nous sommes en train de regarder une sextape de notre prof ?!


C’est Ganja qui fait cette réflexion.

Forcément, il vient d’ouvrir une porte dans laquelle nous nous engouffrons.



Nous pourrions continuer indéfiniment nos allusions, mais l’angle de la caméra vient de changer et se fixe sur le visage pour lequel nous venions de fantasmer.


Le monde cesse de tourner, les pendules de fonctionner. J’ai du mal à y croire, ce n’est pas possible.

Non… J’ai la berlue. Ma…

Je me concentre sur ce que je vois, je n’ose m’avouer, je n’ose me dire quel émoi me surprend. Quand soudain, Mathys pose la question :



Je suis complètement livide, en plein doute. Se pourrait-il ?? Ma…

Je ne peux plus dire un seul mot, je reste ébahi, interdit, stupéfait ?!


J’arrive à balbutier :



Je ne sais pas si je l’ai dit dans ma tête, je ne sais pas si un seul son est réellement sorti de ma bouche, je l’ai peut-être murmuré, je l’ai peut-être à peine susurré. Dans ma tête, c’est le fouillis, ça carbure à fond les manettes et aucun de mes potes ne réagit.


Il faut que cela s’arrête, immédiatement. Je hurle :




-



=== ===


Chapitre 2 : Y tu mama tambien

Écrit par Olaf


En une fraction de seconde, mon monde explose. Ce cocon dans lequel je suis au chaud, avec mes certitudes à la mords-moi le nœud. Papa, maman, la bonne et moi, tout était bien rangé dans des petites cases, pas de questions, surtout ne pas remuer la vase. C’était avant… Avant cette saloperie de film ?!


Je suis cata-puté hors d’une adolescence insouciante, arrogante et veule. Je suis face à ma réalité de branleur (ben oui, c’est exactement ce que je faisais l’instant d’avant), de chamboulé de la testostérone de mes deux, de « p’tit cul, t’as les portugaises ensablées ?? T’as une couille dans l’oreille ?? C’est pour ça que tu m’entends pas ?? » .


Je réalise l’intensité de ma surdité masturbatoire dans le monde qui m’entoure, et face à celles qui le peuplent. Face à leurs émotions, leurs désirs, que je rabaisse depuis que je bande, que j’occulte pour ne pas avoir à me réveiller. Tout ce que je ne comprends pas et dont j’ai peur venant d’elles. Ce dont je me moque, pour jouir peinard de mes pulsions formatées par le porno et l’hypersexe qui fait vendre.


Surtout ne m’encombrer de rien de ce qui rend la Femme si complexe, si profonde et pas seulement du vagin. Si troublante, si insaisissable, si redoutable aussi dans ses élans torrides ou simplement amoureux. Et l’une d’elles est ma mère. Pourquoi ?? Mais pourquoi elle ?? Bordel de m…


Ah ouais, elle a bon dos et belles fesses la Portugaise poilue. Elle sait tanguer du cul et faire bander les mecs ?!


J’ai envie de vomir. Mais pas sur le corps de cette femme qui m’a donné la vie. Non, sur moi et ce que j’ai pensé des filles que j’ai baisées, comme les mecs de la VHS. Avant que ce putain de film me crucifie avec l’unique vraie vérité de la vie : même salopes, même chaudasses, même sans un dernier reste de pudeur, ces actrices sont avant tout des femmes. Avec une fente de femelle, un cul de bonasse et des nichons stratosphériques qui font bander, mais sous le silicone, un cœur de femme, de lionne, de reine.


Sûr qu’après une bonne ( ?? ) bourre sous les projecteurs, beaucoup rentrent chez elles câliner leur petit. Vu nos âges respectifs, ma mère a tourné ce film après ma naissance. Combien de films ?? Quels scénarios ??


Et après, une fois la journée finie, c’était quoi sa vie ?? Combien de fois m’a-t-elle embrassé juste après avoir sucé un mec, comme le bellâtre de la VHS ?? Au contraire, combien de fois pensait-elle à son petit, à moi, pendant que l’autre la tringlait et giclait dans sa bouche ??


C’est répugnant, mais je ne suis pas mieux, ma bite en main avec les copains.


Pourtant, tout au fond de moi, une toute petite lueur brille encore. Elle n’en finit pas de vaciller, mais elle ne s’éteint pas. Une lueur de fierté, en fait, qui me retient de sombrer complètement.


Je ne sais pas ce qui l’a poussée à jouer dans ce film ni à jouer ainsi avec son corps. Mais elle nous a bien fait bander en attendant. Et ça, c’est le critère ultime. J’ai succombé à ses charmes, comme je succombe à tout ce qu’elle me donne d’elle depuis qu’elle m’a fait naître.


Je suis tellement secoué, que si un des trois autres branleurs dit un mot de travers sur cette femme, je lui défonce la gueule.


En fait, je m’en fous qu’ils se branlent en la regardant. C’est bien la preuve qu’elle a des dons, et pas que pour la cuisine ?!


Pardon, ma mère, pardon pour avoir tant méprisé ces femmes, ces files, ces putes, ces Portugaises, ces mal-baisées, ces celles qui ont besoin de la bibine pour tenir le coup, ces coups d’une heure, ces avaleuses de bites.


Pardon, mère, pour le mal que j’ai fait à la Femme, pour les litres de sperme que j’ai extirpé de mes glandes surchauffées pour me soulager sur elles, en elles, ou dans ma piaule en me souvenant de bribes d’elles alors qu’elles voulaient tout m’offrir de leur corps, de leur âme, de leurs douleurs, de leurs doutes. Combien d’émotions piétinées à chaque baise irrespectueuse ??


C’est Slimane qui me sort de la sidération.


  • — Bon, en même temps, on va pas en faire un fromage. On sort tous d’une bite plongée dans le vagin de nos mères. Et quand j’imagine ma mère dans cet état, sûr qu’elle a dû en faire des tonnes pour arriver à ses fins avec mon père. Et que je tressaute des nichons, et que je valse du derche, et que je te suce le zob avant de l’enfourner.
  • — N’en fais pas trop non plus : c’est pas ta mère sur la VHS ?! Maintenant, ses nichons, je les ai gravés dans la tronche. Je me suis paluché sur son cul. C’est Racine, Corneille et Freud qui me conduisent au poteau d’exécution. Juste ça à l’instant.

Mathys vient à la rescousse.


  • — Et qu’est-ce qui te dit que c’est bien ta mère. Elle lui ressemble, OK. Mais qui sait si elle n’a pas un sosie, ou une sœur jumelle ??
  • — Je le saurais, pauvre cloche ?!
  • — Les secrets de famille, ça existe.
  • — Ou alors c’est ptêt qu’elle a été forcée ?? envisage Ganja, sans être très sûr de son hypothèse.
  • — Et pis, qui interdit à une mère d’aimer le cul ?? De toute façon, c’est mal payé ces films. Donc elle peut pas avoir fait ça pour le fric, ajoute Mathys, qui veut à tout prix défendre ma mère.
  • — Donc, elle n’est pas une pute et c’est juste une femme formidable qui aime baiser ?? répliqué-je agressivement. Baiser avec des mecs dégueux et se faire filmer avant, pendant et après. C’est ça votre consolation ??

Un grand silence ponctue cet aveu de mon insondable douleur, de ma déchéance, de ma solitude.

« Être adulte, c’est être seul » . Connerie de m… je veux plus être adulte, je veux plus être rien. Rien d’autre qu’une flaque sous le tapis, ne plus remonter du grand bleu. Et surtout, surtout, ne plus jamais revoir ma mère.


  • — Arthur, reste avec nous ?! Pleure, crie, insulte le monde entier, mais ne méprise pas ta mère. Il y a une explication, trouve-la ?! exige Slimane, d’une voix étrangement assurée et mature.
  • — Il a raison, mec ?! Elle est pas comme ça, ta mère ?! renchérit Mathys.
  • — Pas comme quoi ?? Qu’est-ce que tu connais de ma mère, toi, hein ??

Il faut que je vide ma colère et ma frustration, et c’est sur Mathys que ça tombe. Plus rien ne me retient.


  • — En fait, j’en sais peut-être un peu plus que tu ne l’imagines, mec ?! répond-il avec une assurance qui me surprend, et m’agace.
  • — Ah ouais, Mossieur connaît ma mère mieux que moi, Mossieur va m’expliquer qui elle est ?? Et comment elle baise, pendant que tu y es ?? Allez, raconte ?!

En disant cela, un doute s’installe en moi. C’est lui qui l’a reconnue en premier sur la VHS, lui qui la défend bec et ongles maintenant. On va où là ??


  • — Tu veux vraiment qu’on en parle ?? De toute façon, j’ai pas dit que je la connaissais mieux. Mais différemment.
  • — Arrêtez de vous engueuler, les gars. Il a pas tort, Mathys. D’ailleurs, même Goethe disait « être adulte c’est avoir pardonné à ses parents » .
  • — Alors là, c’est le pompon. Si même Goethe a fait du porno avec ma mère, j’ai plus qu’à me foutre en l’air. D’ailleurs, cassez-vous, laissez-moi seul, je veux plus voir vos tronches de raies et vos bites répugnantes. Cassez-vous, je vous dis.


-



=== ===


Chapitre 3 : À chacun ses secrets

Écrit par L’artiste


Les trois loustics n’ont pas loisir de se refagoter totalement que je les fous dehors à grands coups de pied au cul, Mathys clopinant avec sa seconde basket à la main, Slimane, la braguette de son jean encore ouverte, et la ceinture de Ganja qui pendouille dans le vide…


  • — Eh mec, l’prend pas mal, soit cool, c’est pas si grave ?! plaide Ganja.
  • — Ben ouais, quoi ?! On n’a même pas eu le temps de vraiment bosser sur notre étude, renchérit Slim’.

J’vois rouge…


  • — Oust ?! Du balai ?! Filez avant qu’je commette un meurtre, j’veux plus vous voir ?!

… et claque la porte sur leurs talons.


Putain, combien de chance y avait-il pour que je tombe sur ma mère en visionnant cette VHS, dernière rescapée des eighties, qui devait traîner au fond du tiroir de l’un des trois loustics que je viens de dégager ?? J’aurais plus vite fait de jouer au loto, car les probabilités sont minces, voire nulles… Ça sent grave le coup monté ?!


Je retourne au salon, désemparé, et prenant ma tête entre mes mains, m’avachis dans le canapé. Comment pourrais-je un jour pardonner à ma génitrice ?? Pardonner quoi, d’ailleurs ?? D’être une femme, avec ses désirs, ses fantasmes, l’envie de s’amuser ?? Ou de se trouver précisément dans CE film, celui sur lequel je m’branlais avec des potes, et de m’avoir mis dans pareille situation ??

C’est quand même chelou, elle si à cheval sur les conventions, comment a-t-elle pu ?? Il doit forcément y avoir une raison cohérente à tout ça… Était-elle en proie à une bande d’obsédés organisée ?? Séquestrée un temps, aurait-elle été contrainte ?? Peut-être fut-elle victime d’un chantage ?? Pour le fric ?? Non, la seule explication logique serait qu’elle ait été enlevée par des extra-terrestres en rut qui auraient réalisé sur elle quelques expériences afin d’étudier nos mœurs… « Les voisines se donnent » ne serait en somme qu’un des effets secondaires post-traumatiques de cette rencontre du troisième type.


Tandis qu’une multitude d’interrogations plus farfelues les unes que les autres m’habitent, mon attention se porte sur l’écran LCD qui me toise ainsi que sur le magnétoscope – choc des générations – posé au sol juste à côté et encore branché. J’me lève pour tout envoyer valdinguer, disloquer ce fichu magnéto, le désosser, puis le brûler et le jeter, bien saucissonné dans un sac poubelle, à plus de 2 000 mètres au fond de l’océan pour qu’on ne le retrouve jamais, mais au dernier moment, j’hésite. Une force irrépressible me dicte de réenclencher la cassette. Nous savons tous que lorsque le diable négocie, c’est rarement la raison qui l’emporte, de l’index j’exerce une légère pression sur la tranche de la VHS, celle-ci est avalée, ma mère réapparaît à la télé, et là, c’est le choc… ?! L’expression qui émane du visage de ma daronne ne laisse aucune place au doute : elle prend son pied, la sal… euh, ma maman ?! Aux oubliettes la théorie du complot, quant aux p’tits bonshommes verts, le gourdin qui la saillit semble tout à fait humain et s’en donne à cœur joie.


J’éjecte aussitôt l’objet du délit et, à nouveau sujet à de fortes nausées, pars me rafraîchir au lavabo. Un poids sur l’estomac m’oppresse, ma vision est brouillée, j’suis en nage et à deux doigts de l’accident cardio-vasculaire. Faut que j’me reprenne ?!


Faisant les cent pas dans mon studio, je réfléchis. Je dois mener mon enquête ?! Je n’vais quand même pas poser innocemment la question au beau milieu d’un repas de famille, mais par où commencer ?? Au fait, et papa ?? Est-il au courant ?? S’il a vent de tout ça, jamais il ne s’en remettra… Mais peut-être était-il complice ?? Non, pas lui, impossible ?! Quoique, au point où j’en suis, ce serait presque préférable. Bon, y a pas à chercher midi à quatorze heures, une seule piste est exploitable pour démêler le vrai du faux : la VHS ?!

Je relance donc la lecture sur avance rapide pour atteindre le générique et l’action défile à toute vitesse : putain, qu’est-ce qu’elle prend ?! Un autre gaillard s’est invité à la fête… pause sur image pour faire un gros plan sur son visage. Merde, mon Daron ?! Mes parents, acteurs de films pornos, un film amateur de surcroît, même pas pour le fric… ?! J’imaginais tout savoir d’eux, on croit connaître les gens et un truc vient toujours ébranler toutes nos certitudes. OK, on a tous nos fantasmes et nos secrets, j’serai bien naïf de penser que ce n’aurait pas été le cas concernant mes géniteurs, mais là, c’est fort de café… Comment pourrais-je à nouveau les regarder en face ???

Ça y est, le mot « FIN » apparaît et le nom de chaque intervenant défile… et effectivement, le sol se dérobe sous mes pieds, le ciel me tombe sur la tête, celui de mes parents est clairement affiché.


J’éteins la télé et reste désemparé un moment… Un coup de tel me sort pourtant de ma stupeur. Ça, pour une coïncidence… C’est l’padré :


  • — Salut, fils ?! Dis, c’est le week-end aujourd’hui, tu passes manger à la maison ce soir ??
  • — Euh, j’sais pas trop…
  • — T’as pas l’air dans ton assiette, tout va bien ??

Effectivement, pas évident de prendre un ton enjoué après ce que je viens de découvrir. Encore en colère, je m’entends lui répondre :


  • — Non, c’est pas le top de la forme ?! Comment avez-vous pu me faire ça ??
  • — Te faire quoi ?? Qu’est-ce qui t’arrive ??
  • — « Les voisines se donnent », ça te parle ?? J’le matais cet aprèm avec des potes, t’imagines ma surprise ??

C’est au tour de mon père d’en avoir la chique coupée… Il reste silencieux un moment, puis réagit enfin :


  • — Dis-moi, tes potes, ce n’seraient pas Slimane, Ganja et Mathys par hasard ??
  • — Ben… oui… le rapport ??
  • — Sache qu’avant qu’ils ne soient tes amis, leurs parents étaient les nôtres… et même plus, d’ailleurs, comme t’as pu le constater ??!
  • — Quoi ?? Qu’est-ce que t’essaies de me dire, là ??
  • — Que ce film n’existe qu’en quatre exemplaires ??! Il s’agit d’une simple sextape, élaborée certes, mais une sextape. On l’a tournée pour le fun… L’une des quatre copies est en ma possession, les trois autres appartiennent aux parents de tes copains. J’en conclus donc que l’un d’eux a dû mettre son nez où il n’aurait pas dû. Écoute, Arthur, ce que l’on fait, ta mère et moi, ne regarde que nous, et j’ai pas vraiment envie ni de me justifier ni de développer le sujet. Sur ce, rappelle-moi si tu comptes passer ce soir, bonne journée ?!

Et il raccroche, sèchement, me laissant pantois. J’me sens con, honteux de l’intrusion tout à fait abusive que je viens d’avoir dans la vie privée de mes parents. Chacun a droit d’avoir ses propres secrets et les leurs ne sont finalement pas si terribles… Nourrissant un fort sentiment de culpabilité, j’imagine mon père tout autant gêné que moi. je m’empresse de le rappeler :


  • — Papa ??
  • — Qu’est-ce que tu veux encore ??
  • — Ben, à quelle heure j’peux passer ce soir ??
  • — Euh, ben… comme… d’habitude… 19 h…
  • — OK, à tout à l’heure alors. Hey, Pa’… ??
  • — Oui ??
  • — Je t’aime.


=== FIN ===


Chapitre 3 : Stupéfié

Écrit par Amarcord


Tout ce que vous venez de lire, je venais de le raconter d’une traite, à toute vitesse, les mots se bousculaient de façon un peu confuse, et pour cause… Mais le mec qui me faisait face, lui, avait la tête bien sur les épaules.


  • — Écoute, fiston, ça fait déjà un bon moment que j’écoute ton histoire. Je comprends toujours pas où tu veux en venir, avec tes états d’âme. Abrège un peu, tu veux bien ??
  • — D’abord, ne m’appelez pas fiston ?! Vous n’êtes pas mon daron. Enfin, jusqu’à preuve du contraire…
  • — Il est trois plombes du mat’ et j’ai pas que ça à foutre. De grâce, va droit au but…
  • — Je vais conclure. Promis. Au point où j’en suis, allons-y…


***



Combien de temps je suis resté vautré dans le canapé après leur départ ??


Impossible à dire. Je vous ai promis la vérité, alors pas la peine de tourner autour du pot : je me suis aussitôt roulé un bon gros spliff et ça m’a flanqué un sacré décalage horaire. Remarquez, ça avait du bon, le jet lag, ça m’emmenait en pleine apesanteur sur des altitudes ennuagées d’effluves exotiques, où les mauvaises ondes et les doutes n’étaient pas admis à bord. C’est bien simple : je l’avais déjà oubliée, la vidéo pirate maternelle. Effacée, bousillée, réduite en poussière électronique, plus la moindre trace dans mes archives : no woman, no cry  ?! Rien de tel qu’un bon joint, comme disait je sais plus qui. Tatie Ségolène, peut-être ?? Quelle zénitude ?! Quelle bravitude ?! Quelle béatitude ?! Et dire qu’il y a des gens qui, pour atteindre le même effet, s’infligent des heures de yoga ?! La position du lotus ?? Non merci, à chacun ses plantes, et je garde les miennes.


J’y ai pensé, d’ailleurs, au yoga, sur le moment. Je suis volontiers bon public, dans ces cas-là, je rigole souvent pour un rien. Tâchez de visualiser la scène : mézigue, assis en tailleur dans un collant moule-burnes sur une galette de mousse, raide et silencieux au milieu de rombières baba cool qui ont l’âge de ma mè…. Et paf, la rechute ?! Le mot et l’image à ne pas évoquer ?! Bad trip ?! De drôles de visions qui ressurgissent. J’ai doublé la dose. Allez hop, Arthur, vire-moi tout ça, mon garçon, et tire un bon coup… Mais non, pas comme ça, abruti ?! Dégage-moi ces images mentales de zigounette et foufounette qui sont dans un bateau ?! Fume, c’est du belge, et pas du cresson portugais ?! Et vous savez quoi ?? Ça console de tout, un rab de chichon. Et puis, même si c’est vrai que c’est un petit investissement, ça reste bien plus économique que d’aller s’allonger sur le divan d’un psy. À ça aussi, j’y ai pensé, d’ailleurs. Changement de tableau. Je me vois à l’horizontale, aussi à l’aise qu’un enfant de chœur en pleine séance de confesse chez un curé tripoteur. Le mec est sec, il a une petite barbiche, des lunettes demi-lune, comme son idole. Il me fixe en silence. Et puis tout à coup, il me lâche :


  • — Parlez-moi de votre mère…

Au secours ?! Un vrai cauchemar ?! Alors, aux grands maux, les grands remèdes. Au départ, j’étais juste parti pour une feuille, mais j’ai fini par tout consumer en format familial et généalogique : les branches, le tronc, les racines… Une sacrée déforestation. Je te l’ai épilée à l’intégrale, l’Amazone, sans me contenter du maillot brésilien. Résultat : je tiens une fameuse couche d’ozone, c’est pas faux, mais ça soulage mon empreinte carbone mentale. Ça plaira p’têt pas à M’âme Sanguine Roseau, mais rien de tel qu’un bon gros barbecue du Rif pour me déconstruire la masculinité troublée.


Je faisais de gros progrès. Tudo bem ?! Festa no Braaasil ?! J’avais l’impression que c’étaient les poissons de l’aquarium qui chantaient la samba, et ça ne me surprenait même pas. Jusqu’à ce que je repère le vrai mélomane tropical : l’écran de mon smartphone qui clignotait en diffusant une zizique de clavier Bontempi.


J’ai fini par décrocher.


  • — Arthur ?? C’est Mathys ?! Kess’ tu glandes, gros ?? Ça fait près d’une plombe qu’on cherche à te joindre ?! Tu nous tires toujours la gueule ??
  • — Jamais de la vie, frère. Peace and love ?!
  • — Sûr ?? Sans rancune ?? C’est vrai que t’as l’air vachement décontracté, tout à coup.
  • — Tout est oublié. D’ailleurs, je sais même pas de quoi tu me parles…
  • — Tant mieux. Et le match ?? Tu l’aurais pas oublié aussi, des fois ??


Le match…

Comment ça, le match ??

Non, tout de même pas… LE match ?!

Oh putain, si ?! LE MATCH ?! La demi-finale ?!



  • — Mathys, réponds-moi, Il est quelle heure, là ??
  • — 19 heures 56. On en est aux hymnes. Rabiot est forfait, Upamecano aussi…
  • — Vous êtes où ??
  • — Au bar du Vélodrome, sur la Canebière, quelle question ?! Avec tous les potes du virage sud ?! On est ultra ou on ne l’est pas ?!
  • — Je saute sur ma bike et j’arrive.
  • — Grouille-toi. Y’a de l’ambiance. Et puis une surprise, aussi…


***



Je sais pas comment j’ai fait pour arriver entier, et encore moins pour arriver pile à temps. Bonne mère, un miracle, ou plutôt trois ?! Je pousse la porte, et bam ?! Hernandez la met au fond des filets ?! Et re-bam ?! Qui est là, à côté de Mathys, occupée à se péter les cordes vocales ?? Ma génitrice ?! J’ai commencé à avoir de sérieux doutes sur la marchandise qu’on m’avait refilée. Soit c’était de la bonne, soit c’était de la trop bonne pour être honnête. Une nouvelle hallucination ??


Eh ben non, elle m’a serré dans ses bras en hurlant avec tous les furieux. J’ai pas posé de questions. Je me suis contenté de vivre et parfois subir le match avec elle. Déchaînée qu’elle était ?! « Nique ta mère ?! » qu’elle a gueulé en direction de l’écran quand un joueur marocain a un peu chauffé le mur français, et ça a fait bien rigoler mes potes. Moi, un peu moins. Mais tout a été emporté au coup de sifflet final.


  • — On est en finale, mon bébé ?! C’est-y pas génial, ça ?? Ils sont pas géniaux ??
  • — Griezmann, c’est certain. Sans lui, n’y pense même pas.
  • — On est bien d’accord. Mais ce soir, je les aime tous. Les titulaires, les remplaçants, même les absents ?!
  • — Même Benzema tu veux dire ??
  • — Exact. Faut arrêter avec cette histoire de sextape.
  • — Ouais, c’est sûr…
  • — Faut pas être hypocrite, non plus…
  • — Comment ça, m’man ??
  • — On est tous pareils. Mine de rien, la vidéo, on aurait tous voulu la voir, pas vrai ??

Pour toute réponse, j’ai hoché la tête. Et puis forcément, on a fêté ça.


Voilà, m’sieur l’agent, fin de l’histoire, vous savez tout. J’avoue. La beuh. L’alcool. Le refus de priorité, la fuite, l’excès de vitesse, le feu brûlé, le sens interdit, l’outrage à agent…



***



Il y a eu un silence un peu lourd…



  • — Et tu crois vraiment que je vais avaler ça, petit ?? Que je vais passer l’éponge sous prétexte que môman a fait une petite carrière dans le cinéma underground et qu’elle se tape ton meilleur pote ??
  • — Mais d’où vous sortez ça ?? Ça va pas, la tête ??
  • — Écoute, gamin, ma patience a des limites. Je te laisse une dernière chance. Tâche d’être plus clair.

Alors je lui expliquai ma conversation avec maman, pendant la mi-temps.


  • — Arthur, mon chéri, j’ai un aveu à te faire… Il y a longtemps que je voulais te le dire, mais le moment est venu.
  • — Ah oui, m’man, le jeu de la vérité. C’est cool ?!
  • — Tout dépend de toi. De ta largeur d’esprit, mon fils. C’est un secret. Personne n’est au courant. À part Mathys, bien sûr.
  • — Bien sûr que j’ai répété mécaniquement.
  • — Ça va te faire un choc. J’espère que tu me le pardonneras…
  • — Peace and love, m’man… Et puis un soir comme ça, comment ne pas être indulgent ??
  • — Comment dire ?? Ton pote et moi, nous… euh… J’y arrive pas. Dis-lui, toi, Mathys.
  • — Voilà, Arthur. Il y a trois mois, ta maman et moi nous sommes découverts une passion commune… et un peu clandestine…
  • — Je vois le genre. Une passion pour le cinéma, je parie ??
  • — Le cinéma ?? Pourquoi tu dis ça, mon fils ?? Pas du tout ?! Le foot, Arthur. Le foot ?! Garde ça pour toi, mais Matthys et moi sommes…
  • — Oui ??
  • — … supporters du PSG.

Le flic m’a dévisagé longuement. Ça m’a paru aussi interminable et indécis qu’une séance de tirs au but.


  • — Non, sérieusement, gamin, tu te fous de ma gueule ??
  • — Sur la tête de Griezmann, M’sieur l’agent. La vérité si je mens…
  • — Ah putain ?! La salope ?! Allez hop, c’est bon pour une fois…


=== FIN ===


Chapitre 2 : Surprise surprise

Écrit par Charlie67


Arthur, désemparé, avait quitté précipitamment l’endroit révélateur de sa honte. Laure Encash… ?! Sa mère se faisait appeler Laure Encash.


Après sa fuite éperdue de cet appartement, lieu accusateur et peut-être même diffamateur, il s’arrêta dans le parc jouxtant le domicile de ses parents. Il s’assit sur un banc pour réfléchir. Tout venait de s’écrouler autour de lui.


Bien sûr, ses potes pouvaient bien avoir des doutes, mais lui n’en avait pas, c’était bien sa mère… ?! Martine, sa maman bien-aimée, se faisait appeler Laure Encash. Quel pseudo ridicule, quel film ridicule, quelle situation ridicule… ?!


Assis sur ce banc de square, Arthur réfléchissait et une impossibilité se faisait jour. Comment une femme aussi pudique que sa mère pouvait-elle ainsi montrer son cul à tout un chacun ??? De toute sa vie d’enfant, il n’avait même pas entrevu un bout de peau indécent de sa génitrice. Jamais, au grand jamais, cela n’était arrivé et même cela dépassait son entendement.


Sa mère, actrice de films pornos, cela n’était absolument pas possible. En dehors de s’occuper de sa famille, elle gérait le commerce familial qui semblait tout à fait prospère. Son père, boulanger aux horaires épouvantables qui le faisaient se lever à des heures indues, était-il au courant ?? Il avait toujours considéré son géniteur comme un homme affable et travailleur. Que sa mère ait pu le tromper sur sa jeunesse le révulsait.


Vacillant sur ses certitudes et plein de doutes, il prit le chemin de sa maison. Il fallait qu’il en sache plus sur cette femme indigne. Laure Encash… il fallait qu’il en sache plus sur cette actrice, mais internet n’était pas très disert sur cette « hardeuse ». Il semblerait qu’elle n’ait joué que dans un seul film.


Ses recherches sur le web ne lui en apprirent pas plus. De plus, il n’y avait aucune photo pour corroborer ses soupçons, ni d’ailleurs de lecteurs VHS pour confirmer cette vision d’horreur. Cela était passé de mode depuis bien longtemps ?? Où trouver un tel lecteur ?? Il y avait bien celui de ses copains, mais il était hors de question de renouveler l’expérience.


L’appartement familial était situé exactement au-dessus du lieu de travail de ses parents : la boulangerie qu’ils tenaient depuis bien longtemps. Sa mère assurait la vente et son père la fabrication du pain. Pour Arthur, s’il y avait bien un couple qui incarnait le français moyen sans relief et sans histoire, c’était bien ces deux-là.


Descendant dans le magasin, il se posta un peu en retrait du comptoir pour observer sa mère. Quand elle l’aperçut, elle lui fit un grand sourire et lui dit :


  • — Ah, tu es là, mon chéri ?? Tiens, rends-moi un service, va chercher une panière de baguettes.
  • — Oui, maman.

Le garçon la regarda encore un moment. Pourtant, elle n’avait pas changé depuis hier, mais il la trouvait maintenant anachronique avec son tablier et ses mains pleines de farine. Peut-être qu’elle l’avait fait sur le comptoir, ou sur un des présentoirs à pain, ou bien en levrette sur le carrelage du magasin… ?! Dépité, la tête basse et remplie de pensées confuses, il se dirigea vers l’antre de son père.


L’homme terminait sa journée déjà bien remplie par la préparation de la fournée qu’il ferait cuire à la première heure le lendemain. Arthur le regardait, toujours aussi impressionné. Malgré son air débonnaire, c’était un colosse. Il hésitait à parler de sa découverte à son géniteur. Quelle serait sa réaction ?? Il réprouvait assurément les actions passées de sa mère, mais ne voulait pas semer la zizanie dans leur couple.


L’homme, se retournant et avisant son fils, lui dit :


  • — Salut fiston, je ne t’avais pas entendu arriver.
  • — Heu, Pa, maman a besoin d’une panière de baguettes.
  • — Il y en a deux de prêtes, là… Tu fais une drôle de tête, qu’as-tu ??
  • — Rien, Pa.
  • — Si, t’as quelque chose, Emilie t’a largué ?? T’as raté des partiels à la Fac ??
  • — Mais non, Pa, que vas-tu imaginer ??
  • — J’espère que ce n’est pas plus grave et que je ne vais pas voir débarquer les flics dans la boutique. Tu sais que tu peux tout me dire et que je te soutiendrai toujours, tu es mon fils.
  • — Mais non, Pa, arrête de te faire un film.
  • — C’est plutôt toi qui en fais des films à ton école, non ?? Bon, arrête de tergiverser et « crache ta Valda ».

Arthur, dans l’expectative, triturait toujours au fond de la large poche de sa parka cette cassette objet de son tourment. D’un geste brusque, il la sortit et la présenta à son père en disant :


  • — Tiens… ?!

Le boulanger l’examina attentivement puis demanda :


  • — Comment as-tu eu cela ?? Tu l’as visionnée ??
  • — C’est un pote qui l’a trouvée, on devait bosser sur l’évolution des prises de vues amateurs.
  • — Vous auriez pu trouver des trucs plus soft, non ??
  • — Heu… ?!
  • — J’imagine que tu veux une explication ??
  • — Tu n’as pas l’air étonné, Pa, tu étais au courant que maman faisait cela ??

C’était maintenant le père qui triturait cette cassette VHS et qui réfléchissait à ce qu’il allait dire.


  • — Arthur, tu connais l’histoire de cette boutique et on t’a déjà raconté que ta mère et moi y travaillions déjà du temps du père Berthier.
  • — Oui, bien sûr, et que même quand il est mort, vous avez racheté la boulangerie ??!
  • — Tout à fait, on avait juste un problème, c’est qu’on n’avait pas le sou. Quand on en a parlé autour de nous, je ne sais plus qui avait dit que le porno, ça payait bien et à l’époque, c’était vrai. Tu faisais six mois de salaire en une journée.
  • — Pa, tu ne vas pas me dire… Tu n’as pas fait cela… Tu n’as pas obligé maman à… ?!
  • — Laisse-moi terminer, fils. À l’époque, il nous fallait une somme assez rondelette comme apport personnel pour que la banque nous fasse le prêt. Avec deux films, nous y arrivions tout juste.
  • — Quoi, Pa, maman a fait un deuxième film ????
  • — Mais non, fiston, pour l’autre film, c’était moi l’acteur principal ?!


-



=== ===


Chapitre 3 : Il n’y a plus de frontières

Écrit par Antilope


J’étais effondré. Mon père essaya de me détendre, mais ce fut pire…


  • — Eh oui, nous n’avons pas joué dans le même film ?! Par contre, je peux te dire que dans la boutique, en dehors des heures d’ouverture, là on était ensemble ?! Tiens, par exemple, une fois…
  • — Non ?! C’est bon, P’a, je préfère ne pas savoir ?!

Ma mère arriva à ce moment-là.


  • — Alors ça vient cette bannette ?? … houla ?! Arthur ?! tu en fais une tête ?! on dirait que tu viens de voir la vierge ?!
  • — Pas vraiment non…

Mon père, lui répondit :


  • — C’est juste qu’Arthur est tombé sur ton film ?!
  • — Mon film ??
  • — Ben oui… ton film ?! Celui où tu joues ?!
  • — Rhhoooo ?! Incroyable ?! Tu veux dire que tu as trouvé une copie de mon film ?! C’est génial ça ?! Et on peut l’avoir ?? J’aimerais bien le revoir ?! Ah, j’étais belle à l’époque, hein ?!

Mon père attrapa ma mère par la taille, l’embrassa, et lui donna une claque sur les fesses qui résonna dans tout l’atelier.


  • — Mais tu es toujours aussi belle, ma chérie ?!

Quelque chose avait changé subitement. Ces deux êtres qui faisaient preuve de tant de retenue jusqu’à aujourd’hui venaient d’opérer une métamorphose soudaine.

Que se passait-il ?? Jamais je ne les avais vus comme ça… j’étais terriblement gêné.

C’en était trop. Je pris la fuite à nouveau, après avoir jeté la cassette à leurs pieds.

Mais où aller ?? J’étais cramé auprès de mes potes, Alors je décidai de passer, sans prévenir, chez Émilie, ma copine du moment.


Elle était contente de me voir.

Quand elle ouvrit la porte, elle comprit tout de suite que quelque chose n’allait pas.


  • — Qu’est-ce qui se passe ?? C’est la grande déprime on dirait ?!
  • — Ne m’en parle pas ?! Je viens de passer une journée atroce.
  • — Viens, rentre, Je vais te faire oublier ça, moi, tu vas voir…
  • — Alors là… je n’ai vraiment pas la tête à ça aujourd’hui…

Je lui expliquai tout. Les deux films, l’histoire, la genèse, le comportement de mes parents, et surtout celui de ma mère. Sa réaction me laissa pantois :


  • — Mais c’est génial ?! Tu as les parents les plus cool de la terre ?!
  • — Tu es folle ?! De quoi tu parles ?? C’est glauque ?!
  • — Pas du tout, au contraire ?! Ils en parlent librement, ils assument ?! … tu ne te rends pas compte, mes parents à moi vont à la messe tous les dimanches et font semblant de ne pas avoir entendu quand je fais des blagues de cul à table ?!
  • — C’est vrai que… vu comme ça… mais quand même, je ne pourrai plus regarder ma mère comme avant, maintenant.
  • — Ben oui, tu vas peut-être enfin remarquer qu’elle a une belle paire de fesses magnifique toute en rondeur ?! Comme moi, regarde… ?!

Elle s’éloigna de quelques pas, me tourna le dos, releva sa robe – elle ne portait rien en dessous – et se pencha… m’offrant son large cul généreux au milieu duquel jaillit une profusion de poils noirs. Sa fente à elle était impossible à distinguer et son abricot était chevelu…


Je ne sais pas si c’est l’analogie avec la scène du film de ma mère, mais cette vision de rêve me mit à ébullition, et l’instant d’après je la culbutais violemment, lui tenant les cheveux d’une main et une poignée d’amour de l’autre. Après un énorme orgasme bruyant, nous allâmes nous allonger devant la télé, sans nous rhabiller. Elle me félicita :


  • — Eh bien ?! je ne sais pas si tu pensais à ta mère quand tu me prenais tout à l’heure… mais tu ne m’as jamais fait jouir comme ça ?!
  • — Ça ne va pas, non ?? Comment peux-tu dire une chose pareille ???

En vérité, elle n’avait pas totalement tort. J’avais un peu imaginé le cul de ma mère alors que je m’occupais du sien.


  • — Mais quand même… toi tu n’as jamais fait ça ?? Non ??
  • — Ben, comment te dire…
  • — Quoi ?? Attends ?! Tu me fais peur…
  • — Ben… un casting, juste une fois pour rigoler. Le réalisateur avait bien aimé mon cul. Mais je n’ai pas recommencé parce qu’ils m’ont demandé de me raser la chatte, et ça, je n’ai pas aimé. Ça m’a gratté pendant des semaines après… Mais bon, déstresse, c’était il y a longtemps ?!

Après quelques secondes suspendues dans le vide, nous partîmes d’un grand éclat de rire.

Les verrous venaient de sauter d’un coup ?! je découvrais une nouvelle facette de ma copine qui, décidément, me réservait beaucoup de surprises.

Peut-être que finalement, je n’étais rien d’autre qu’un mec coincé qui avait besoin d’une petite leçon.


Un peu plus tard, Émilie me raccompagna chez moi. Curieusement, la boulangerie était fermée.

Dans l’entrée, on entendait déjà des gémissements. Quand nous entrâmes dans le salon, mes parents étaient en train de baiser comme des bêtes sur le canapé alors qu’un magnétoscope avait fait son apparition à côté de la télé sur laquelle on voyait à peu près la même scène que celle qui se déroulait sur le canapé, avec mon père, plus jeune, mais une autre femme que ma mère, et aussi beaucoup d’autres femmes qui « ? s’activaient ? » autour.

C’était de toute évidence le second film qui devait se trouver juste après le premier sur la même VHS.


Après avoir refermé discrètement la porte, nous partîmes les imiter dans ma chambre. Je jouais « ? Rocko BigBang ? », Émilie jouait « ? Greta Levrette ? ». Nous en avons rajouté pendant une heure en surjouant comme des acteurs de porno. Le scénario ne fut pas plus élaboré que celui de la cassette, sauf que les cris, eux, étaient réels… ?!


Enfin, je crois…


Alors que nous nous reposions après le tournage de cette scène riche en émotions… Ma mère frappa à la porte et rentra dans ma chambre avant même d’avoir entendu ma réponse. Nous eûmes tout juste le temps de nous couvrir avec les draps.


Elle était visiblement nue, enroulée dans une serviette.


  • — Ah… je ne savais pas que vous étiez là. Eh bien, je vois qu’on s’amuse bien ici aussi ?! Tiens, salut, Émilie ?! Arthur, ton père est retourné ouvrir la boutique.
  • — Ah, OK…

Tout à coup, sa serviette qui était mal attachée tomba. Tout en lâchant un grand « Whoops ?! », elle se retourna immédiatement pour la ramasser. J’eus tout juste le temps de revoir ce cul magnifique qui n’avait rien perdu de sa jeunesse. Il était même encore plus appétissant, enrichi de cette légère cellulite tremblotante qu’elle avait gagnée au fil du temps.

Pendant une fraction de seconde, je vis aussi ses gros seins lourds qui pendaient jusqu’à son nombril et se cognaient l’un dans l’autre, et sa chatte poilue, mais clairsemée, qui laissait toujours apparaître cette fente miraculeuse… puis rideau. La serviette était revenue, recouvrant ces merveilles, probablement pour toujours. Elle quitta la pièce en s’excusant.


Je ne sais pas si cette apparition divine y était pour quelque chose, mais l’instant d’après, avec Émilie, nous étions déjà repartis pour l’acte deux. Ce fut encore plus bruyant.

Lorsque ce fut fini, Elle me regarda d’un air suspicieux et me dit :


  • — tu crois que si en plus d’un gros cul, j’avais aussi les mêmes seins que ta mère tu me ferais toujours l’Amour deux fois ??

En me disant ça, elle avait découvert ses petits seins et jouait avec ses tétons tout noirs.


Je lui dis que ses seins étaient parfaits.


Mais il était temps de penser au travail et de reprendre notre étude.


J’étais donc en route vers le domicile de Ganja, la cassette sous le bras, après m’être excusé et leur avoir fait comprendre que cette fameuse cassette détenait encore plus de trésors qu’il n’en paraissait.


Une fois les bières et le pop-corn installés à nouveau devant nous, le film démarra. J’étais beaucoup plus détendu après avoir passé une partie de l’après-midi le nez dans la chatte de ma mère, et fut le premier à sortir mon engin pour me palucher devant la partouze dans laquelle mon père jouait le seul rôle masculin.


Alors que nous étions tous à fond dans l’action, captivé par ce chef-d’œuvre, la porte s’ouvrit brusquement, et Émilie fit son entrée en compagnie des trois copines de mes potes, nous surprenant dans une position particulièrement peu avantageuse.


  • — C’est bon les meufs, ils sont à point ?! On n’a plus qu’à les finir ?! Non, mais vous pensiez vraiment pouvoir faire ça sans nous ??


=== FIN ===


Chapitre 3 : On a eu chaud

Écrit par Laëtitia


  • — Hein quoi ?!!!!

Je me suis réveillé d’un seul coup.


  • — C’est quoi… ?? Non… Maman…
  • — Oh là, mec, me dit Mathys, à côté de moi sur le canapé.
  • — Qu’est-ce qui te prend ?? ajoute Slim.
  • — C’est le… Enfin, ma… Sur…
  • — Arrête la bibine, ça te rend zarbi. Tu t’es endormi direct à peine le générique terminé, renchérit Ganja.
  • — Il y avait…
  • — Quoi ?? Il y avait quoi ??
  • — Remarque, t’as rien loupé. Un porno made in 80’s, le truc bas de gamme, bien lourd.
  • — Ouais, le film bien cliché, le mec qui installe le câble, moustachu, coupe mulet, qui baise toutes les filles les unes après les autres, pire que les plombiers dans les histoires de Rvbb. C’est marrant deux minutes, après ça lasse.
  • — Le câble ??
  • — Ouais le câble, c’est la fibre de l’époque.
  • — Des foufounes eighties aussi, genre forêts inexplorées. L’inévitable trio, tous les clichés quoi.
  • — Bah, le porno n’a pas forcément évolué, renchérit Slim. Aujourd’hui, c’est pareil, en plus hard dans les pratiques.
  • — Et les… actrices ??
  • — Bah Laure Encash est pas mal, mais bon, c’est pas Brigitte Lahaie non plus. Le genre amatrice de l’époque. Vintage, quoi. Joli cul quand même.
  • — Et les dialogues, franchement, nuls. Débités sur un ton monocorde, j’te dis pas. Mauvais acteurs.
  • — Elle ressemble à quoi cette Laure Encash ??
  • — Bah, j’en sais rien…
  • — Une blonde, une vraie, c’est sûr. Gros seins et joli cul. Que veux-tu que je te dise ??

J’avais rêvé tout ça. Maman est brune. Et Maman n’a pas de… une grosse poitrine.

Bon plutôt malsain comme rêve. Faudrait peut-être que je consulte moi.

Maman, Papa dans des films pornos… Tsss… Je suis malade…

Emilie, même si elle est plutôt délurée, qui…

Avec… Maman…

Oh là, je crois que je vais ralentir la bière et les pétards moi.


  • — Bon, on va y aller, je reprends la VHS.
  • — Non, laisse là, je vais y jeter un œil, j’ai rien vu du film.
  • — Tu loupes rien, c’est niveau Jackie et Michel en moins hard. Pas de scénar, des dialogues à chier, des scènes mal tournées, caméra qui bouge, mauvais éclairage, doublage de merde. Nul de chez nul. Il n’y a rien à en tirer.
  • — Non, mais j’aimerais bien voir quand même.
  • — Bah, si t’as du temps à perdre, me dit Ganja, j’te la laisse. Mais c’est nul. Le seul intérêt, c’est de le regarder entre potes, de lâcher de vannes et de rire comme des cons. Me dis pas que tu vas te branler tout seul devant ça.
  • — Non, c’est pour mon mémoire…
  • — Ton mémoire, t’as raison… Non, mais faut que je la rende la cassette. C’est à mon oncle. Il me l’a prêtée pour la soirée. Il y tient à sa collection de pornos vintages. Tu me la ramènes demain, mec.
  • — OK, je te la ramène demain.

Mes potes partis, Je lance une recherche internet sur Laure Encash. Pas grand-chose. Son nom est mentionné sur un site. Pas de photo, une courte filmographie, quatre films, apparemment tous amateurs, dont les « Les voisines se donnent ».


Pour en avoir le cœur net, je glisse la cassette dans le magnétoscope.


Le film se met en route. C’est tel que les potes me l’ont décrit : ringard. Laure Encash est bien une blonde et, ouf, ce n’est pas Maman. Je mets le film en avance rapide, l’image s’accélère jusqu’à la scène suivante. Une brune, cette fois, toujours pas Maman. Et ainsi de suite, jusqu’au mot « fin ».

Un mauvais rêve, voilà tout. Je préfère ça. Maman dans un porno ?! Les potes qui voient ça en plus… Quelle honte ?!


La neige a remplacé l’image sur l’écran. Je me lève pour appuyer sur « stop » et « eject », la télécommande ne marche plus sur ce truc antédiluvien, quand d’un seul coup, l’image revient. Il y a un autre film derrière.


On se plaint aujourd’hui des téléchargements pirates, à l’époque avec leurs VHS, les gens faisaient pire avec des copies de copies de copies.


L’image est encore plus mauvaise que pour « les Voisines se donnent ». Le générique défile. Apparemment, le chef-d’œuvre s’appelle « Soubrettes à tout faire ». Les noms des actrices s’affichent, Sidonie X et Anne Appeal… C’est précisé « par ordre d’apparition ».


La première scène débute. L’actrice en tenue de soubrette, Sidonie X, donc, est en train de sucer un mec. Les doublages sont ringards. On entend des bruits de succion et des hmmmm et des aaaaaaahhhh à n’en plus finir. Le mec sort des « Vas-y, suce-moi bien » et des « Oh, tu sais y faire, toi ». À suivre une succession de positions diverses et variées, longues et répétitives, jusqu’à ce que le type éjacule en grognant, la fille qui double continue de faire « aaaaaaahhhh » des « Oooohhh » et des « Ouiiii ». Pas convaincant. Elle doit jamais avoir eu d’orgasme la chérie, ça sonne faux.

C’est chiant comme la lune. J’ai mis le film en accéléré, jusqu’à la scène suivante.


Sidonie X, toujours elle, est allongée, les jambes écartées. Une autre fille brune, qui ne porte qu’un porte-jarretelles et un tablier de soubrette, a le visage entre ses cuisses. Un autre type prend la deuxième fille en levrette. Le fameux trio. C’est sûrement Anne Appeal, si on respecte l’ordre d’apparition. J’accélère l’image, les positions changent. Les deux filles s’embrassent pendant que superman pénètre Sidonie. Il y en a pour tout le monde…


À l’écran, le plan change, on voit le visage d’Anne Appeal en gros plan. Putain ?! C’est pas possible ?! Malgré le défilement X 4, on dirait… Je repasse en vitesse normale. Maman ?! Elle est toute jeune, mais c’est elle… Maman à 20 ans. J’ai vu de vieilles photos, pas de doute. Non, impossible, je confonds. Pas Maman…


Anne Appeal… Maman…


Ce n’est pas elle, elle lui ressemble et voilà… À l’époque, toutes les filles étaient coiffées pareil, permanentées.


Et là, le détail qui tue. Anne Appeal a un tatouage sur l’épaule. Le même que Maman, une rose sur l’omoplate. Moi je l’aime bien ce tatouage. Maman dit toujours que c’est une erreur de jeunesse. Apparemment, elle a commis d’autres erreurs dans sa jeunesse…


Mon monde s’écroule, juste au moment où le type lâche la purée sur la joue d’Anne Appeal, enfin de Maman.



=== FIN ===