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n° 21598Fiche technique24162 caractères24162
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Temps de lecture estimé : 18 mn
10/03/23
Résumé:  Entre la geste d’Arthur, les Monty Python et les aventures de Gulliver...
Critères:  #humour #aventure #fantastique #merveilleux #conte fh taille forêt fsoumise contrainte cunnilingu
Auteur : Amateur de Blues            Envoi mini-message
A la recherche du temps perdu

Je suis un chevalier errant et je pars à la conquête du Graal. Je viens de faire un séjour de quelques semaines dans la capitale et je ne peux plus supporter orgies et bacchanales. Le roi et tous ses amis de la table ronde boivent, chantent et baisent comme des luths sans cordes. J’ai tenté de suivre le rythme, mais je suis épuisé.

Surtout, je n’aime plus l’ambiance depuis que la reine me bat froid. Un soir, nous étions ivres, elle et moi, et nous avons fauté. Le roi dormait comme un sac de grains juste à côté de nous, mais moi, j’étais encore gaillard et la noble dame avait le feu entre les cuisses. Elle riait de mes bêtises et avait détaché ses cheveux pour se vêtir puisque dans la grande confusion qui avait précédé, elle avait perdu ses nippes. Cette nappe blonde lui descendait jusqu’aux fesses qu’elle avait blanches et grasses. Je suis tombé amoureux de cette blondeur et de cette blancheur-là, mais quand le lendemain j’ai voulu me faire recevoir pour remettre le couvert, ou tout au moins lui lire le poème que j’avais écrit pendant la nuit, elle me fit éconduire. Depuis, elle est si froide que je la crois née d’une île de glace comme on en trouve dans les mers du Nord. Pas un mot, pas un regard, et elle fait en public des mamours inconvenants à son petit roi, ce qu’on n’avait pas vu à la cour depuis longtemps.


Aussi, j’ai compris que je devais partir. De toute manière, je suis un chevalier errant et mon seul but est le Graal. Justement, aux portes de la ville a grandi une forêt inexplorée, un bois sombre dont les paysans disent qu’il est truffé de maléfices. C’est là que je vais me perdre. Une fois ma décision prise, mes préparatifs ne prennent pas plus d’une journée. J’ai ma cotte de maille et mon épée : Edgar. C’est un nom plutôt étrange pour une épée, mais elle n’en accepte pas d’autres et comme c’est la seule arme que je possède, j’ai bien dû m’y faire. J’ai des provisions pour un long voyage, du chien séché et des raves. Il me manque une monture, mais c’est l’affaire d’une heure de mettre la main sur une belle bête. Les quartiers pauvres de la ville sont remplis de femelles affamées qui errent dans les ruelles. Je choisis une grande et forte Hottentote qui me regarde avec espoir. Je sors du sucre de ma poche et elle accourt comme un chaton devant une écuelle de lait. Avant de lui donner le sucre, je l’inspecte un peu, les dents, l’entrecuisse, les pieds, puis je la nourris et lui propose le voyage.



Je promets et il ne me reste plus qu’à lui enlever ses frusques et lui passer un licol autour du cou pour prévenir toute idée stupide qui lui passerait par la tête. Ensuite, nous pouvons partir. Je la mets à quatre pattes et la chevauche. Elle est confortable. Une main dans sa chevelure et l’autre posée à plat sur sa croupe, je suis parfaitement à l’aise et je peux même chercher des mélodies sur ma lyre pendant qu’elle traverse la prairie qui sépare le château du roi de la forêt enchantée. Pour la diriger, il suffit de dire : « Hue ! » ou : « Dia ! » et de lui claquer la croupe. L’avantage des fumelles sur les animaux comme les vaches ou les élans, c’est qu’elles comprennent vite. L’inconvénient, c’est qu’elles ne sont pas rapides.


Le soir venu, quand je descends de monture pour préparer le bivouac, on voit encore le château de l’autre côté du pré, mais la quête du Graal n’est pas une course de vitesse et quand le voyage est agréable, le voyageur ne s’inquiète pas d’arriver. Au camp, j’allume un feu pour nous réchauffer, je mange ma part de chien et lui donne un sucre, puis je la baise avec vigueur, ce qui nous fait du bien à tous les deux. Ensuite, nous dormons enlacés. J’ai confiance en elle, même si par principe j’ai attaché le licou à mon poignet.


Le lendemain, en m’éveillant, une idée me traverse. Lorsque je reviendrai de mon périple auréolé de gloire, je devrai rédiger un mémorandum pour conter mes aventures, et dans ce récit, il faudra bien que je nomme ma monture.



Sylvie, comme nom pour une coureuse de bois, c’est parfait, je suis vraiment très bien tombé. Je remonte sur elle et cette fois, l’aventure commence vraiment. On ne voit plus que des arbres et le sentier qui s’enfonce dans l’obscurité pleine de mystère. Cela dure encore et encore et commence à devenir lassant quand on arrive dans une clairière pleine de lumière. Là, une femme, nue, est assise et elle pleure. C’est une jouvencelle joliment faite. Sa bouche est une cerise, ses tétons des framboises, et sa vulve est une petite prune coupée en deux. Est-elle vierge ? Pourquoi pleure-t-elle ? Voici les questions qui m’agitent quand je mets pied à terre. Tandis que je m’approche, la jeune beauté tend vers moi ses mains suppliantes :



À ces mots, elle se lève et me montre son derrière, deux petites miches parfaitement rondes, mais zébrées de marques violacées du plus mauvais effet. Abîmer un cul pareil, ce magicien est un monstre et je dois en débarrasser le monde, mais voir le sort s’effectuer me semble du plus grand intérêt. Je m’assieds donc à l’ombre, adossé à un grand chêne, avec ma Sylvie contre moi et j’attends que la badine se déchaîne.

Nous n’avons pas longtemps à attendre. Tandis que sonne une clochette, quelque part, une baguette longue et souple, pleine d’épines, sort du fourré et cingle le postérieur de la princesse. Elle saute en l’air en hurlant puis danse maladroitement pendant que la verge la fouette. Ses petits seins s’agitent gentiment, ses petits cris me rappellent une fouine que j’avais domestiquée quand j’étais enfant. Puis, trop vite à mon goût, la cloche se tait, la baguette disparaît et la princesse s’affale au sol en pleurant.

J’hésite à attendre une heure pour que le spectacle recommence, mais il ne faut pas abuser des bonnes choses. Je lui fais promettre qu’elle sera mienne si je la délivre, par précaution. Je dois maintenant trouver ce Magicien Noir.



Je suis étonné parce que ce genre de femme qui mendie en ville ne connaît rien à rien en général, mais celle-ci doit avoir une histoire particulière, à moins qu’elle ne soit une fée déguisée, cela s’est déjà vu.

En tout cas, je suis son conseil et juste derrière la pauvre fille fouettée, je vois maintenant un immense château très sombre, avec des tourelles et des échauguettes, un pont-levis et une porte monumentale. Enfin de l’action ! Je tire Edgar de son fourreau et elle râle un peu, car je la dérange en plein milieu de la sieste, mais le Magicien Noir apparaît sur le pont-levis et Edgar comprend que la situation est grave. Le Magicien lance des incantations en brandissant une baguette qui ressemble fort à celle qui fouettait le joli postérieur quelques instants auparavant. Edgar se jette sur l’ennemi et m’entraîne avec lui. Trois coups d’épée, zip zip zip et la baguette tombe en petits morceaux au pieds du Magicien. Celui-ci est furieux, son regard est noir comme l’enfer, il relève ses manches pour gesticuler avec ses bras poilus, mais zip zip, ses bras tombent au sol comme des chenilles processionnaires sorties du cocon familial, et pour faire bonne mesure, zip zip, Edgar le débarrasse de ses jambes qui l’encombraient certainement. Le vieux magicien infirme gémit et jette un dernier sort d’une voix suraiguë. Aussitôt, il disparaît et son château avec.

Je me retourne vers la demoiselle.



Elle vient à moi, toute rougissante, et je la baise sans attendre. Elle est tendre et douce à l’intérieur, un vrai bonheur et je ressors tout ragaillardi par cette aventure. La reine est oubliée, je ne suis plus amoureux.



Je lui installe un licou, comme à l’autre jument, et je repars en quête du Graal qui n’était visiblement pas dans cette clairière, montant l’une et tirant l’autre par le licou. Le chemin devient plus étroit et le bois s’obscurcit sans cesse. Quand il fait trop noir pour poursuivre, je me pelotonne dans un fourré, entouré de mes deux fumelles, et je passe une nuit fort agréable.


Plus on avance, plus la forêt est dense, plus les arbres sont étranges. Je découvre des espèces inconnues, des feuillages luisants, des lianes reliant les troncs les uns aux autres. Si ce n’était que cela, mais les cris qu’on entend sont aussi inconnus, puissants, effrayants, sans qu’aucune bête ne soit jamais visible. Mes femmes ont peur, je le vois bien. Leur instinct leur indique un danger, j’en suis sûr, mais j’avance, car je suis un chevalier errant et ma quête est le Graal.


À la pause, je pense un instant à fourrer la petite princesse, mais le cœur n’y est pas et elle a l’air aussi apeurée qu’un lapereau tenu par les oreilles. Dans ces conditions, je me contente de téter un peu les belles mamelles de Sylvie. Il n’y a pas de lait, mais cela me détend, puis soudain, c’est l’attaque. Des femmes vêtues de peaux de bêtes jaillissent des arbres, des guenons horriblement humaines et plus grosses que des ours bondissent de partout. Edgar taille à droite et à gauche, coupe des seins, des fesses et des ventres, mais mes ennemies sont toujours plus nombreuses, femmes et singes mélangés dans un magma compact. J’ai mal au bras à force de tailler, mais Edgar ne faiblit pas. Mes femmes ont disparu dans la mêlée et je les regrette déjà.


Malheureusement, bien qu’étant un héros hors du commun, je succombe, chute sur le dos et reste cloué au sol par la masse de mes ennemies. Chacun de mes membres est pris en charge par au moins deux femmes sauvages et trois guenons, et quand je dis chacun de mes membres, je compte aussi mon biniou, car très vite, je suis nu et la plus vilaine des guenons me triture le vit de la plus ignominieuse des façons. Devant tant d’adversité, je préfère m’évanouir.


Quand je me réveille, je suis dans un palais de verdure. Nous sommes en haut d’un arbre et je sens le vent passer sur mon corps découvert. Tout en bas, je vois Edgar abandonné sur le sol. Des guenons essayent de l’approcher, mais mon épée est magique et les singesses ne parviennent pas à s’en saisir. Je ne peux pas lui venir en aide pour l’instant, car je suis attaché par de solides liens à une croix de branches. Il m’est impossible de bouger autre chose que ma tête. Curieusement, ma fierté est dressée et pourtant, je me sens très misérable.

En regardant autour de moi, je vois la reine des amazones installée sur son trône, vêtue d’une peau de lion. Je la reconnais à sa couronne d’or et à son sceptre, un long bâton où sont accrochées des petites choses. Oh ! Mon Dieu ! Ce sont des pénis ! Elle doit en faire la collection ! À cette vue, le mien se rétrécit grandement, ce qui me semble plus raisonnable. Je vois plus incroyable encore, Sylvie et Agnès sont elles aussi sur des trônes, de part et d’autre de la reine. Elles sont elles aussi vêtues de peaux, castor pour la princesse et léopard pour la jument. Sylvie me sourit et je reprends espoir.

Tout autour de nous, chaque branche est occupée par des femmes avec des lances et des arcs et par des guenons pleines de tétines et de vulves exposées. Visiblement, la compagnie attendait que j’ouvre l’œil, et chacune commente ma prestation. Seule la reine et mes femmes se taisent. Soudain, la reine lève une main et le silence se fait. Cette femme est vraiment très belle, avec un nez bien droit et de grands yeux verts. Elle parle un baragouin incompréhensible, ce qui ne m’étonne pas, car nous sommes loin de la civilisation. Quand elle se tait, Sylvie la remplace :



Puis la reine recommence à éructer des sons affreux. Je lui souris autant que possible, mais je crois que je ne l’intéresse pas du tout. Sylvie m’explique ensuite ce qui m’attend.



On me détache et on me guide vers un chemin peu emprunté qui s’enfonce dans l’endroit le plus dense du bois. Je me déchire aux épines, mais j’avance, car les guenons me surveillent depuis les arbres. Heureusement, au détour d’un buisson, qui m’attend sagement ? Ma fidèle Edgar, brillante dans l’obscurité, aussi solide qu’un roc, le meilleur des gardes du corps. Je l’empoigne et je menace les guenons, mais elles sont dans les arbres et s’en moquent.


Le trajet est très long, mais dans ce bois touffu, je ne mesure plus le temps qui passe. Je bois dans des flaques d’eau ou dans des rus, Edgar tue des serpents, des tapirs et d’autres animaux dont je n’ai jamais su les noms, mais qui apparaissent redoutables avant qu’Edgar les découpe en rondelles.

Puis le chemin se met à monter. Je m’essouffle, mais les guenons derrière moi m’obligent à poursuivre en me jetant des noix et des escargots. Puis les arbres disparaissent et les guenons aussi. Je marche dans une steppe étrange, faite d’épineux dont les griffures s’infectent. Finalement, montant toujours, j’arrive à marcher sur le caillou nu, m’agrippant à Edgar qui me tire vers le haut.


J’ai maintenant les pieds dans la neige et mon fier appendice n’est plus qu’un tout petit mollusque. Heureusement que Sylvie et Agnès ne me voient pas dans cet état ! Devant moi s’ouvre une grotte sombre d’où sortent d’effroyables ronflements. Quelle bête immonde peut bien avoir trouvé refuge en ces lieux inhospitaliers ?

J’ai rapidement la réponse, car l’animal se réveille et sort sur le seuil de sa maison. Nous sommes face à face. Ce n’est pas une bête, mais une femme, ou plutôt un monstre ayant certains des attributs des femmes. Mesurant plus de trois mètres de haut (je n’ai jamais été très fort en pieds et en pouces), cette dame est noire comme la nuit, et nue, évidemment – qui donc s’habille dans ces pays de neige ? Ses seins sont de grosses outres terminées par de gros saucissons rougeâtres, le buisson qui cache sa vulve est plus embroussaillé que la jungle que je viens de traverser, ses bras sont des jambons et ses jambes des piliers qui soutiennent le monde.


Je n’ai pas peur, Edgar est là qui veille sur moi. Malheureusement, j’ai oublié une clause du contrat qui nous lie, Edgar et moi. Mon épée ne doit jamais s’attaquer à une femme. Quand je taillais dans la viande de mes assaillantes ce matin, Edgar a dû faire attention de ne découper que des singesses, laissant les fières amazones intactes. Voilà pourquoi j’ai succombé, bougre d’imbécile que je suis !

Edgar donc se plante énergiquement dans le caillou, indiquant par là sa non-participation au combat qui s’annonce. Je ne sais même pas comment je vais la sortir de là quand je voudrais reprendre ma route. Si je la reprends, car le combat n’est pas vraiment un combat au sens classique du terme. Le monstre m’enserre de ses gros bras et rentre dans son antre en me portant sur son épaule. Arrivé dans le noir le plus complet, elle me jette sur une paillasse, des branches de sapin, des plumes de volatiles, une couche moelleuse qui sent pire qu’un cadavre de moine, mais j’y suis au chaud, au moins.


Je sens la donzelle se coucher à mes côtés. J’essaye dans un sursaut d’énergie de fuir, mais elle m’attrape lestement par une cheville et me ramène au sol, près d’elle, avec sa peau chaude et douce qui se colle à la mienne. Ah, peut-être qu’elle est simplement joueuse ? Eh bien, je connais des jeux qui vont peut-être lui plaire ; touche-minou par exemple, ou la brouette enchantée, à moins qu’elle ne préfère la cavalerie légère.

Je vais pour lui expliquer les règles, mais elle prend les devants. Une main plus grosse que ma tête me chope les boules, me décalotte le gland et je peux vous dire que dans le noir absolu, c’est très effrayant. Dans le même temps, le monstre s’assied sur ma figure et une gigantesque moule baveuse s’étale sur ma bouche, mon nez et tous ces trucs qui servent à respirer. Alors je sors ma langue puisque mes mains sont coincées. Je lèche, je lèche, je déniche un bouton gros comme mon pouce et je l’astique. Je n’ose pas mordre, elle a toujours mon jouet préféré entre ses doigts. Je lèche, je lèche et pour varier je suce. Ce n’est pas si mauvais, un goût prononcé de champignon, mais des notes de coquillage et d’alcool de prune. Donc je lèche, je suce et je sens la bougresse ramollir, sa main me serre moins fort par exemple, mais tout à coup, je me noie. Elle jouit ! Son plaisir est liquide et abondant, j’en avale un peu, mais trop c’est trop.

Heureusement, au moment où la certitude de la mort étreint mon âme, je sens le monstre basculer sur le côté et s’effondrer, lâchant mon vit par la même occasion. Je n’ose bouger, mais bientôt, j’entends ronfler la grosse dondon. Je tâte un peu autour de moi et c’est sur une fesse monumentale que ma main se pose. La géante roucoule dans son sommeil. Je tâte encore et trouve le bord de la couche. Lentement, subrepticement, je me glisse hors du lit et cherche la sortie à quatre pattes. Parfois, un ronflement plus fort qu’un autre me paralyse, mais elle ne se réveille pas.


Je sors enfin sous les étoiles. En effet, je n’ai pas pensé au temps qui passe à l’intérieur, mais il a passé tout de même puisqu’entré sous un soleil accablant, je sors au milieu de la nuit. Où est Edgar ? Vers où dois-je me diriger ? Je pars droit devant moi jusqu’à ce que le sol se dérobe sous mes pieds. Je tombe de quelques mètres et atterris dans des ronces. Je tente de me dégager, mais c’est impossible, les épines me transpercent de toute part. Alors, petit geste après petit geste, je m’enfouis sous le buisson et m’endors.


À mon réveil, le jour est levé, la bougresse aussi, puisqu’à quelques mètres au-dessus de mon buisson, elle se tient droite et belle, je dois bien le reconnaître, avec ses mamelles dressées plus grosses que des mamelles d’élan, ses lèvres admirablement renflées et sa peau soyeuse d’une teinte terre de Sienne sublime. Elle me cherche, je m’en rends compte à son nez qui renifle les odeurs de la montagne, mais elle ne me voit pas. Je ne bouge surtout pas.

Finalement, elle se retourne et je vois alors cet envers que je n’avais que tâté dans la caverne. C’est le plus beau cul du monde, immense, parfaitement rond et bien fendu. Un instant, j’envisage de me rendre pour qu’elle me ramène dans la grotte, mais je sais que je suis un impulsif et qu’il faut y regarder à deux fois avant de se décider à se jeter dans la gueule du loup.

Maintenant, je ne la vois plus, mais je l’entends qui s’acharne sur quelque chose. Elle ahane et je l’imagine penchée en avant avec les lolos qui pendent et les reins cambrés. Hum ! Aïe ! Dès que je bouge, ces damnées épines me déchirent. Soudain, elle n’ahane plus et j’entends un bruit métallique aisément reconnaissable, et quelques instants plus tard, c’est Edgar qui à la fin d’un long vol plané vient atterrir sur mon occiput. Ouille ! mais je suis content, avec Edgar, nous pouvons nous en sortir.


J’attends à nouveau la nuit, c’est long, mais quand le calme est revenu sur la montagne, je demande à Edgar de me libérer, ce qu’elle fait de bon cœur. En quelques instants, je suis libre. J’ai eu la journée pour réfléchir à mon itinéraire. Si je descends, je retourne chez les amazones et leurs guenons. Si Edgar continue sa grève féministe, je ne m’en sortirai pas. Il faut donc monter, toujours monter, sans savoir ce qu’il y a au sommet.

Très vite, je retrouve les névés et mes pieds sont gelés, mais je monte. Parfois, la glace est si dure que je glisse, mais Edgar me retient et je monte. J’arrive sur un plateau glacé. Seul objet dans le paysage, un pilier rose qui monte vers le ciel. Je m’en approche. Il n’est pas vertical, mais monte en pente douce. Je m’y engage. Curieusement, le sol y est chaud et mes pieds commencent à apprécier cette nouvelle ascension. Je n’ai aucune idée d’où je suis. Sur cette terre chaude et élastique, de légères herbes jaunes poussent, si fines qu’on les voit à peine.


J’arrive enfin à une sorte de sommet où je peux me tenir. Je veux planter Edgar dans le sol comme je fais souvent quand je fais une pause, mais elle refuse. Le pilier s’élargit et redescend vers une grande plaine rose avec ça et là des collines.

Que Dieu me garde ! Je comprends enfin où je suis et ce que je vois. La bougresse noire n’était qu’un petit modèle. Je me tiens sur le genou d’une femme gigantesque, sans doute une déesse de l’ancien temps, sans doute le Graal lui-même. Elle est blanche et nue. En bas de la pente, je vois son pubis buissonnant : c’est une blonde. Plus loin, les collines sont ses mamelles, rondes et belles, surmontées de tétins roses dressés comme des obélisques et plus loin encore, mais je ne vois pas très bien, il y a un visage. Je crois qu’elle dort.


Peut-être suis-je mort et voici enfin le paradis des hommes. Je décide de partir en exploration, mais ici, Edgar ne pourra me servir à rien alors je lui dis adieu. Je l’embrasse avec émotion, elle qui m’a tant aimé et je la pose délicatement sur le genou avant de me risquer dans la pente. Le sol de la cuisse est moins stable que celui de la jambe. Je m’enfonce un peu et risque de perdre l’équilibre. Plusieurs fois, je dois me retenir à un poil pour ne pas chuter. Néanmoins, je ne crains pas la chute, car tout me semble si moelleux que je ne me ferais pas mal.

J’arrive enfin au creux de l’aine. Le buisson pubien arrive à ma hauteur et les poils sont très enchevêtrés. La mode des chattes lisses n’est pas parvenue jusqu’ici. Sous les poils, la motte est confortable comme un édredon. Si je veux découvrir la vulve qui est en dessous, je dois descendre d’un étage et comme je ne veux pas me rompre le cou, je m’accroche à deux mains à une touffe et me laisse pendre dans le vide. Les cuisses sont gentiment écartées pour me laisser la place de sauter.

Je me tiens maintenant devant une fente rouge sombre. Plus haut, au-dessus de moi se tient le bouton de rose qui semble m’observer, comme une murène de chair. Je ne vois pas l’entrée parce que les petites lèvres la protègent. Je les écarte à deux mains avec le maximum de douceur, l’une après l’autre.


Me voici devant une nouvelle grotte, humide et chaude, celle-là. Je m’avance et ma nudité me permet de me glisser vers le fond, les parois étant fort bien lubrifiées. J’avance, j’avance et je suis bientôt serré dans un petit conduit. C’est très chaud et très confortable. Je glisse encore un peu et arrive dans une petite chambre bien capitonnée. Je me pelotonne en chien de fusil, mets mon pouce dans ma bouche et ferme les yeux. Cela fait très longtemps que je n’ai pas été aussi bien, peut-être même depuis ma naissance. Je m’endors et je rêve.