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Temps de lecture estimé : 27 mn
11/03/23
Présentation:  Les aventures de Valentine Lemark. Alias Domino. Une double personnalité ? Une folie ordinaire ? Valentine se découvre, et cherche à se comprendre...
Résumé:  Valentine, bras relevés sur l’oreiller, se laissait doucement emporter par le désir. Thomas avait cessé de l’embrasser, lui murmurant à l’oreille qu’il avait très envie de lui donner du plaisir...
Critères:  #domination #exhibitionniste fhhh candaul bus fsoumise humilié(e) cérébral voir noculotte ffontaine fmast nopéné sm
Auteur : Juliette G      Envoi mini-message

Collection : Domino

Numéro 03
Un tramway nommé désir

Un grand merci au Comité Éditorial.

Son aide pour ce texte m'a été très précieuse :)



Doux réveil



Valentine, bras relevés sur l’oreiller, se laissait doucement emporter par le désir. Thomas avait cessé de l’embrasser, lui murmurant à l’oreille qu’il avait très envie de lui donner du plaisir. Les baisers de son amant l’avaient éveillée en la faisant sourire. Ses tétons, dans l’attente d’être cajolés, s’étaient durcis aux tout premiers effleurements. La belle avait tout d’abord senti une bouche, puis des dents agacer doucement les bourgeons dressés de sa poitrine. Maintenant, les pointes de ses seins roulaient entre les doigts délicats de son amant. Le ventre de la jeune femme avait été embrassé, léché et tendrement mordillé. La brune soupira longuement, quand le menton mal rasé de son partenaire glissa sur son pubis nu et doux. Elle avait l’impression que ce petit jeu durait depuis des heures. Chaque geste, chaque baiser, chaque attouchement étaient empreints d’une lenteur extrême. L’homme prenait tout son temps, jouant avec son corps avec une grande patience. Elle se sentait baignée de douceur. Tout n’était que délicatesse, même quand la langue masculine passa sur son clitoris, le plaisir montant lui fermant ses immenses yeux gris. La caresse longea sa fente avec une lenteur qui devenait presque agaçante. Enfin, la lécheuse se fit plus dure, et pénétra son sexe. Un bref instant, l’amante se concentra sur son plaisir naissant, mais très vite son partenaire abandonna sa caresse. Les pointes de ses seins, délicatement pincées, demandaient à un peu plus d’ardeur. Son petit bouton de plaisir était sorti de son capuchon, et n’attendait plus qu’une attention soutenue. Sa fente pleurait d’être abandonnée. La jeune femme bougea lentement. Ses jambes s’écartèrent largement. Elle savait que le petit jeu du mâle deviendrait vite une torture, si elle ne cédait pas. C’est elle qui devait demander.


Depuis qu’elle avait rencontré Thomas, l’amoureuse connaissait le plaisir, comme les orgasmes. Puis, Domino était née, sa face cachée, sa face sombre. La jeune femme aimait la tendresse et la douceur. Son amant s’assurait que leurs amours satisfaisaient sa maîtresse. Pourtant, il s’ingéniait à ce que ce soit sa compagne qui demande à être un peu plus bousculée et elle craquait très souvent. La douce Valentine finissait par prononcer des mots, qui la faisaient rougir, et demandait des choses qui lui faisaient honte. Ce n’était pourtant que des comportements innocents, en comparaison de ce qu’aurait dit ou fait Domino. Au début de leurs rapports, la brune se complaisait dans la douceur et dans la tendresse, puis s’aperçut que plus de hardiesse lui apporterait certainement plus de plaisir. Longtemps, n’osant s’en ouvrir à l’homme, la jeune femme finit pourtant par se secouer, et demanda certaines choses. De plus en plus souvent, prenant l’initiative, l’amante parlait de ses envies sans fausse pudeur et depuis quelque temps, craquait complètement. Douceur et tendresse devenaient des préliminaires, que sa lascivité naturelle adorait, mais son corps était devenu plus exigeant. La belle brune finissant par avouer à son amant qu’elle devenait gourmande de sexe.


Encore, la pointe de la langue de son amant effleura son clitoris un bref moment. Lâchant un petit soupir de plaisir et peut-être d’agacement, Valentine se savait ouverte et mouillée, mais déjà, Thomas glissait sur sa fente, sans presque y toucher.



La belle gémissait sous la langue curieuse et avide d’explorer son antre. Le visage collé à son sexe, son coquin d’amant s’en donnait à cœur joie. La jeune femme sentait les dents mordre doucement ses lèvres gonflées par le désir. Elle s’était écartée plus encore, osant poser les pieds sur les épaules de son homme. Cette position qu’elle adoptait pour la première fois la fit rougir. Domino aurait appelé cela : « s’offrir comme une salope ». Deux doigts pesèrent sur ses fesses et la langue de l’homme s’insinua entre elles. Il lécha son anus et Val cessa presque de respirer. Elle n’avait que peu offert d’elle-même aux quelques amants qui l’avaient touchée. Cela, elle ne l’aurait jamais accepté. Elle n’avait jamais rien refusé à celui qui était aujourd’hui son homme, pourtant cette caresse si intime ne lui plaisait pas. Surtout au lever, et sans être passée sous une douche, la lavant de sa nuit. Lui l’avait assuré que ses odeurs poivrées, comme il les nommait, l’excitaient énormément. Madame Lemark expira profondément, ravalant sa gêne d’être fouillée de cette façon. Son alter ego si docile, elle en aurait joui.


Un doigt avait remplacé le baiser si intrusif et massait son anus humide. Douceur et lenteur. Une langue experte bousculait son clitoris ou s’enfonçait avec une certaine rudesse dans son intimité. Ce contraste fit bouger la jolie brune. Elle redressa son buste pour regarder son amant-officier. Elle n’en pouvait plus d’attendre et se décida sans plus se soucier de cette timidité qui la taraudait.



Telle l’hétaïre asservie, elle gémit et laissa sa tête retomber sur son oreiller. D’autres doigts s’étaient emparés de ses mamelons, les tirant sans douceur l’un vers l’autre. Le doux tortionnaire batailla un instant, et réussit à maintenir ses tétons ensemble. Le pincement des doigts calma leur attente.



Un pouce s’était enfoncé dans son petit trou avec une lenteur délibérément exagérée. L’intrus était entièrement entré, quand Val le sentit bouger entre ses fesses. Son homme titillait, agaçait, son clitoris devenu insolent. Son sexe s’embrasait, léché, mordu, et son esprit était bousculé par des élancements de plaisir qui n’aboutissaient pas. L’image de Domino, son visage penché sur elle, la crispa. « Demande-lui de le bouger, maîtresse… ». La voix grave n’était qu’un murmure à son oreille. Valentine colla son sexe sur la bouche qui la dévorait d’un mouvement brusque. Alors, la poupée soumise lui sourit.



La jeune femme ne put s’empêcher de crier, quand son amant fit tourner son pouce dans son petit trou. « Plus fort… demande lui… plus fort maîtresse ». Domino s’était allongée auprès de Valentine, une main soutenant sa jolie tête de poupée.



Le souffle oppressé, répétant les mots soufflés par Domino sans plus se préoccuper d’en être gênée, l’amoureuse arqua son corps quand l’orgasme prit naissance. Puis la violence de son plaisir lui vrilla le ventre.





Vilain petit canard



Tout comme sa maîtresse, Thomas entretenait son hygiène intime. Elle gardait son mont de Vénus nu et doux. Lui taillait ras son pubis et débarrassait ses testicules de leurs poils. Les longs doigts nerveux de Val palpèrent les bourses gonflées de désir et ses ongles les griffèrent doucement. Son homme était « bien monté ». Son sexe était plus long et bien plus gros que ceux qu’elle avait touchés jusqu’ici. Empoignant la hampe dressée et baissant le membre vers sa langue, la jeune femme, tout en caressant son partenaire, lécha et suça l’extrémité du sexe tendu vers elle. Son amant, paraissant subitement impatient d’en finir, pénétra ses lèvres. Alors, la suceuse attentive et désirant bien faire s’appliqua à une fellation experte.


Madame Lemark avait passé de longs moments sur le Net. Récits, histoires, et vidéos furent des sources inépuisables de connaissances, comme de véritables excitations. Souvent, elle quittait son écran, se retrouvant avec les cuisses bien trop mouillées pour se cacher la vérité. Sa curiosité n’avait pas uniquement vocation à assouvir ses besoins de connaissances. Quelquefois, ce désir de découvrir comment satisfaire pleinement l’homme avec qui elle se sentait si bien devenait une véritable soif de changement. Toutes ces femmes qui écrivaient et qu’elle lisait… Celles qui s’exhibaient… Il était clair que ces dames jouissaient pleinement de se dévoiler en mots ou en exhibitions. Alors pourquoi ne ferait-elle pas de même ? Valentine ne quittait pas son écran, sans s’être laissée aller à étancher son excitation. Son dernier récit lu sur le Net l’avait beaucoup émoustillée. Une auteure de récit érotique avait éveillé son désir par les mots. Ayant partagé son écran en deux, elle lisait celle-ci, tout en regardant une superbe créature se masturber devant sa webcam. Quelques jours plus tard, sans que son amant ne lui demande rien, la jeune femme, le visage cramoisi, avouait avoir envie de se faire du bien et se caressait aussitôt devant lui. Depuis cette si excitante demande, son homme lui demandait fréquemment de récidiver.


Valentine recula ses lèvres sans cesser de caresser le membre en érection. Les yeux rivés à ceux de son homme, attendant qu’il lui demande d’en finir, souriante et se moquant gentiment de son amant. Elle adorait profiter de cet instant de pouvoir. Ce n’était qu’un amusement, mais il était plaisant. À nouveau, l’image de Domino. Un nouveau murmure de la poupée à son alter ego. Le maître qu’il était avec la poupée devait se montrer plus docile avec sa compagne.



Devenu plus qu’impatient, l’homme se fit pressant.



La maîtresse ne souriait plus. L’espace d’un moment, elle parut réfléchir, sa main maintenant immobile sur le pieu dur qu’elle tenait.



Val gardait souvent son chéri dans sa bouche, accueillant son plaisir sans broncher. Elle aimait l’idée de goûter le plaisir de son amant sans toutefois aimer le goût de sa liqueur. Thomas parut hésiter, mais ne dit rien, se contentant de regarder sa compagne qui avait repris sa caresse et approché son visage du membre qu’elle branlait doucement. Domino murmura encore. « Sur toi. Sur ton visage. Sur tes seins. Dis-lui, maîtresse ! ». Langue posée sur le gland turgescent, Valentine accéléra ses gestes, et ses doigts se serrèrent plus fort sur le sexe de Thomas. Elle l’entendit soupirer, et ses lèvres engloutirent leur proie. La lourde queue palpita sur sa langue et la jolie brune éloigna sa bouche du sexe prêt à lui donner ce qu’elle attendait.



« Oui… tu es parfaite… ». La maîtresse ferma les yeux, balayant l’image de la poupée soumise, masturbant plus vite le sexe qui ne tarderait plus à exploser. L’image de son double lui sourit encore et madame Lemark laissa son chéri tirer doucement ses cheveux en arrière.



Thomas avait qualifié ainsi Valentine tout au début de leur relation. Un vilain petit canard. L’expression n’avait rien à voir avec son physique. Bien au contraire, il avait vanté sa beauté au premier soir. Il plaisantait sur la personnalité de sa compagne, lui assurant qu’un jour le petit canard frigide, timide et prude, deviendrait un cygne à la sexualité épanouie. Les joues rouges, laissant son amoureux regarder son visage maculé de sperme, la jolie brune avait gardé la queue de son homme très près de son visage. La liqueur avait jailli comme les éruptions d’un geyser turbulent, et les yeux grands ouverts, elle s’était laissé souiller par les giclées blanchâtres et épaisses. Ses joues comme son nez avaient été balafrés de jus, et ses lèvres, couvertes de liqueur. Puis, la belle suceuse avait ouvert la bouche, pour accueillir le dernier sursaut de plaisir de son amant sur sa langue. C’était la toute première fois qu’elle subissait ainsi le plaisir de son homme. Domino, bien sûr, se complaisait à subir cette petite forme d’humiliation. Madame Lemark avait, une fois de plus, cédé à sa face cachée.




Petit déjeuner et surprise



Quittant le lit, elle engloutit les deux croissants et le bol de café noir que lui avait préparé son chevalier servant en guise de petit déjeuner. Le verre de jus d’orange encore plein, la belle se dirigea vers la salle de bain… n’ayant pas honte d’elle et aimant jouir au réveil, encore étonnée de craquer aussi souvent, maintenant. Domino aurait employé d’autres termes et tout comme elle aurait joui comme une nymphomane en chaleur de s’être fait lécher l’anus sans être passée sous la douche. Parfois, son alter ego lui faisait réellement peur. La poupée semblait capable de tout quant à ses envies.



Val s’approcha de son homme occupé à son ordinateur et se baissa pour lui poser un baiser sur la joue.



La maîtresse passa sa main dans les cheveux poivre et sel de son amant.



La jeune femme payait les courses quand elle les faisait et s’arrangeait pour le faire le plus souvent possible, mais lui, restait le cuisinier le plus actif du couple, et achetait bien plus de denrées. Les loisirs étaient supportés financièrement par Thomas. Il déliait les cordons de sa bourse sans s’occuper des remontrances de sa compagne. Elle se sentait entretenue et il contrait en disant que le bonheur n’avait pas de prix. Ni l’un ni l’autre n’avait jamais parlé d’amour. Ils se contentaient d’apprécier d’être bien ensemble. Très bien même et heureux de l’être.



La jolie brune sentit son visage devenir pivoine sous le coup de la nouvelle. Ses joues la brûlaient et son esprit était comme subitement bloqué. Toute idée semblait brusquement s’être engluée dans une sorte de panique envahissante. La surprise était totale. Elle avait totalement zappé cet ancien visiteur de sa vie. On pouvait même dire que d’une certaine manière, elle n’avait jamais vu l’ami de Thomas. En revanche, Domino avait passé une soirée entière avec les deux hommes. Le mois précédent, la poupée avait servi de dessert à son maître et à son ami. Et le moins que l’on pouvait dire, c’est qu’ils s’étaient goinfrés de dessert. Quant à la poupée soumise et sirupeuse, elle s’était éclipsée après le départ de cet invité devenu voyeur, totalement épuisée par la jouissance, et laissant la place à madame Lemark. Et bien évidemment, Valentine, elle, se souvenait de chaque détail de cette soirée.


La jeune femme prit le temps d’avaler une gorgée de jus de fruits.



Son homme s’était levé, et s’était approché de sa compagne. Il caressa les cheveux épais de la jeune femme et l’embrassa sur la joue.



Toujours un peu mal à l’aise, Val sentit néanmoins sa panique se dissiper.



Debout et immobile, tripotant le nœud de la ceinture de son peignoir, partagée entre une appréhension et un début d’excitation, Val hésitait à s’engager avant d’avoir réfléchi à ce qu’elle désirait vraiment.



Thomas caressa les épaules de la jeune femme et sourit.



Valentine fixait son amant sans un mot et Thomas eut tout le temps de lire ce qui passait dans le regard gris. Des lueurs de doute, d’hésitation et de culpabilité. Il déchiffra même un sentiment de honte. Une petite pointe de honte, qui voilait quelque peu le regard clair. L’amant découvrit également du défi, allié à des éclats de hardiesse, en observant les yeux de sa maîtresse. Une envie de plaire. Une envie d’obéir et de satisfaire. Un désir d’exciter et d’abuser de ce pouvoir de séduction. Un savant mélange de soumission et d’excitation, tempéré par une once de gêne. Ce qui démontrait que l’ambiguë, si elle restait absente, ne tarderait plus à se montrer. Si l’amante paniquait à l’idée de se retrouver face à ce Matthew, son double était bien éveillé. La poupée se faisait connaître et pesait de tout son poids sur son esprit. La jeune femme sentit ses mains trembler légèrement.





Miroir, ô miroir



Le corps encore humide de sa douche, les cheveux bientôt séchés, elle bataillait maintenant pour discipliner sa lourde chevelure coiffant son casque d’ébène à grands coups de brosse d’une main, lissant énergiquement sa coupe au carré de l’autre. Ses avant-bras, collés à sa poitrine, faisaient bouger ses seins dans leurs mouvements, faisant monter une douce chaleur au creux de son ventre. Ses seins bandaient, et la jolie Cléopâtre se contint pour ne pas toucher à leurs pointes érigées. Val croisa son regard gris dans sa psyché.



Le reflet dans la glace étira les lèvres pulpeuses de son immense bouche, et son double lui adressa un large sourire. La jolie brune se contorsionna pour enfiler ses vêtements, un chemisier noir très ajusté à son corps et une jupe de la même couleur, volante, et ne couvrant pas ses genoux.


Nue sous ses vêtements. Ses pieds se faufilèrent dans des escarpins noirs qui la grandiraient encore. Des pieds qu’elle avait longtemps détestés, vu l’immensité de ces détestables extrémités. La jeune femme chaussait du quarante-quatre, ce qui était de mise pour ses presque cent quatre-vingt-dix centimètres et ses quatre-vingts kilogrammes.



Les paroles de sa mère. Si aujourd’hui madame Lemark n’aimait toujours pas ses pieds, elle les tolérait. Se rapprochant du miroir et boutonnant le troisième bouton de sa chemise, ses tétons se frottaient au tissu à chacun de ses gestes et la jeune femme soupira. La naissance de ses seins découverte était à elle seule un appel au crime. Autant ne pas trop en faire. Elle se passa une main dans les cheveux, et secoua la tête. Aucun maquillage. Aucun fard. La belle exhala un profond soupir.



Domino, à peine entrée dans son personnage, dégrafa deux boutons de sa chemise, et toisa le miroir d’un air narquois. Dans la glace, Valentine prit une moue dégoûtée.




Tramway



Domino était sortie sans adresser un mot à son dominant, elle n’avait rien à lui dire. Quant à lui, il lui aurait suffi de parler, mais il ne l’avait pas fait. L’air était frais sans être froid. Un pâle soleil brillait à son zénith. Un temps d’automne breton, sans la sempiternelle pluie. La jeune femme n’était pas frileuse le moins du monde et songea que ce début d’après-midi serait idéal pour ce qu’elle avait à faire. Un peu plus tard, si la pluie venait, cela ne la dérangeait en rien. Le maître avait imposé à sa soumise une sortie en extérieur. C’était une surprise totale.


C’était la toute première fois qu’elle prenait le tram. Valentine, évidemment, abhorrait les transports en commun et n’avait jamais utilisé ce récent moyen de transport. Des rames plutôt réussies, presque totalement vitrées avec des parties basses peintes d’un jaune vert fluo très moderne. L’intérieur faisait lui aussi « design ». Un design moderne : sol gris sombre, sièges bleus cerclés de gris clair, le tout plutôt plaisant à l’œil.


Le sosie de la reine Cléopâtre avait replacé le tout dans son sac. Elle avait découvert un portefeuille de cuir plat, garni d’une petite liasse de billets de dix et vingt euros, dans le léger sac de toile que son maître avait prévu pour elle. Puis, la poupée soumise avait sorti l’appareil qui s’y trouvait et étudiait le gadget d’un œil curieux. Thomas lui avait expliqué le fonctionnement de la tablette numérique, comme s’il venait de la lui offrir. C’était un cadeau qu’il lui avait fait il y avait quelque temps de cela. Elle n’avait pas osé refuser, mais se servait très peu de l’objet. L’appareil devait coûter très cher. Les écouteurs étaient connectés par Bluetooth et l’utilisateur pouvait parler sans être gêné par un fil. L’objet était réputé pour la qualité des photos qu’il prenait. Sa caméra était, paraît-il, un petit bijou et il dispensait un son au summum. Si Valentine n’était pas fan de cette technologie, la poupée y voyait un intérêt certain pour ses futures occupations. Thomas avait délivré son plan à une Domino attentive. Horaires, itinéraire, et lieu. Il ne restait plus à la soumise qu’à obéir à son maître. Elle était arrivée à destination et quitta le tram, se décidant pour un hamburger Big Mac. Si madame Lemark se méfiait de ces petits sandwichs comme de la peste, soucieuse de sa ligne, son autre personnalité n’avait pas ses scrupules. Elle avait faim et adorait les sandwichs.




Big Mac



Le McDonald’s était presque bondé. Une fois servie, la bombe sexuelle sortit de l’enseigne américaine après avoir captivé plus d’un regard. Sur l’arrière de l’établissement, des bancs et des tables étaient libres. Une seule tablée était occupée par quatre jeunes gens. Le double de madame Lemark sourit en prenant une place non loin d’eux. Des étudiants, certainement, les quatre gars devaient avoisiner la vingtaine d’années. Certainement un peu plus. Déjà, ils l’avaient remarquée. Domino décida de s’équiper des écouteurs avant même de déballer son Big Mac. Puis elle alluma sa tablette. Thomas l’avait laissée libre de choisir le théâtre de sa première prestation. La seule condition était qu’elle soit en un lieu peuplé de monde. L’endroit était parfait et elle serait tranquille. En cas de problème, il lui suffirait de hurler pour ameuter les aficionados de hamburgers qui dégustaient leurs sandwichs à l’intérieur.



Le son était parfait. Les voix étaient parfaitement reconnaissables. Domino éleva la tablette face à son visage et salua Matthew d’un bonjour souriant. Puis elle fit tourner l’écran plat, elle s’appliqua à agir lentement, laissant le temps à ses voyeurs d’observer les alentours. La tablette s’attarda sur les jeunes gens et l’un d’eux osa un signe de la main en riant.



La soumise dégagea le léger socle de plastique noir qui servait à soutenir la tablette, et posa l’appareil sur son support. Cela fait, elle tourna légèrement l’écran pour être filmée de face. Le visage et le buste. La poupée resta un bref instant à se regarder et l’idée de satisfaire son maître lui vint très vite.



La jeune femme n’avait pas élevé la voix, désignant d’un doigt la table des étudiants. L’un d’eux avait déjà décollé ses fesses du banc et se penchait vers le petit plateau circulaire proposant salière, poivrière et sachets de condiments.



Cinq ou six mètres la séparaient de leur table et elle fut près d’eux en quelques pas. L’alter ego de Valentine salua les jeunes, leur souhaita un bon appétit, et se pencha vers la tablée pour attraper deux sachets de sauce. Un simple coup d’œil lui suffit pour constater que quatre paires d’yeux lorgnaient dans la large échancrure de sa chemise. Les attablés avaient droit de regard sur le profond sillon qui séparait ses seins, comme une très généreuse portion de ses globes nus.


De retour à sa place, elle regarda l’écran, et déclara que tout était parfait.



Un regard sur la tablée si proche et les joues de Domino s’empourprèrent aussitôt. Ses voisins avaient certainement entendu les propos de son maître. La jeune femme mordit dans le hamburger refroidi et une coulée de sauce macula ses doigts. La poupée eut une moue d’agacement. Elle prit le temps d’avaler sa bouchée avant de croquer à nouveau dans le pain garni de viande et de fromage, et parla la bouche pleine.



Aucun des étudiants attablés ne parlait. Seul, le bruit du moteur d’une voiture qui s’éloignait trouait le silence.



Valentine, le visage en feu et le regard dur, soupira longuement. La situation devenait trop périlleuse. Confusément, elle se sentait maintenant trop exposée malgré une certaine excitation. C’était trop. Domino la rassura immédiatement d’un sourire.



Une autre coulée de sauce salit les doigts de la poupée, qui lâcha une grimace dépitée.



Aucun de ses voisins ne quitta des yeux cette Cléopâtre gourmande tout le temps qu’elle lécha ses doigts poisseux. Pas plus qu’ils ne l’abandonnèrent quand elle essuya sa grande bouche pulpeuse dans la petite serviette de papier blanc.


Sa jupe pendait derrière le banc et ses fesses nues reposaient sur le bois. Sous la table, la plaquette dirigée par sa main gauche, la brune docile montrait à son amant et à son invité ce qu’ils désiraient voir. L’écran affichait son pubis nu, sa fente ouverte et le bois verni de son siège mouillé par le plaisir qu’elle éprouvait.



Un majeur et un index joints obéirent aussitôt à cet ordre. La poupée soumise s’exhibait sans la moindre pudeur.



Domino avait le plus grand mal à mettre de l’ordre dans sa respiration. Elle sentait ses seins se soulever sous ses inspirations précipitées.



La belle brune releva les yeux vers les quatre voyeurs que les jeunes gens étaient devenus. Ce qui n’avait pas l’air de leur déplaire.



La jolie soumise souffla profondément et ne bougea pas un long moment. Elle avait failli jouir sous les mots de son maître.



La grande brune libéra un bouton, puis un autre et écarta les pans de sa chemise ouverte. Ses seins ronds et lourds parurent jaillir de leur abri. Tétons bruns, durs et tendus comme pressés de se montrer.



La grande brune n’était plus qu’une salope assoiffée de jouissance, tentant de mater son souffle désordonné comme elle le pouvait. Valentine, elle, était comme incapable de réagir. Elle étouffait de honte contenue et son ventre la brûlait. Aucun des voyeurs ne semblait prêt à devenir plus entreprenant. Cela la rassura. C’était à croire que son double savait ce qu’elle faisait. Ou il s’agissait simplement de chance. Une nouvelle fois, la timide et néanmoins perverse madame Lemark se traita de garce hypocrite, sans oser intervenir dans le numéro de salope soumise de son double.



La docile poupée obéit encore, s’ingéniant à tenir sa tablette posée sur la table et inclinée vers le banc. Un écran qui diffusait la preuve de son plaisir à être exhibée. Puis elle releva sa jupe sur son ventre et releva ses jambes, pieds sur le banc.



Un court silence. La belle salope brune se mordit les lèvres un instant. Des lèvres humides. Puis, bouche grande ouverte pour aspirer de l’air, elle leva les yeux vers ses spectateurs.



Domino ne pouvait plus détacher ses yeux des garçons qui l’observaient. Ils étaient comme statufiés et totalement silencieux. Elle sentit la fraîcheur sur ses seins et ses tétons tendus l’élancèrent délicieusement. Une sensation terriblement troublante. Une envie brutale d’être touchée et caressée.



Une soumise au souffle bloqué. Une Cléopâtre folle d’excitation restée sans la moindre réaction.



La jolie brune inspira profondément. Une houle de honte la submergea subitement et elle secoua doucement son visage devenu rouge coquelicot. Valentine ne tiendrait plus très longtemps. La soumise le sentit et frissonna longuement. Son alter ego ne lui gâcherait pas son plaisir et elle lâcha un soupir. « Du calme, maîtresse… ».



Aucun des jeunes ne prononça un mot, mais quatre têtes eurent les mêmes hochements affirmatifs. L’image d’anciens jouets vint à l’esprit de la questionneuse. De petits chiens hochant leurs têtes sur les plages arrière de voitures d’un autre temps. Cette soudaine idée saugrenue ne fit pourtant pas sourire la jeune femme.



Une perverse soumise, voilà ce qu’elle était devenue, ce qu’elle était sous l’influence l’autre facette de sa personnalité complexe. Elle avait eu le plus grand mal à prononcer son dernier « Oui » alors que son autre moi se fouaillait le sexe de deux doigts durs, ses yeux gris posés sur le petit groupe qui ne perdait rien du spectacle. Valentine pesa lourdement sur les pensées confuses de son double. La poupée, elle, soupira encore. Sa pimbêche de maîtresse l’empêchait de dévisager ses admirateurs. C’était beaucoup trop à supporter pour elle. Val ne lui permettait qu’une vue d’ensemble. Rien de trop intime, c’était certainement pour ne pas se souvenir des visages devant lesquels elle s’exhibait. La timorée ordonna et l’exhibitionniste capitula, fixant son attention sur la tablée face à elle, délaissant les visages des voyeurs.



Fermant un court instant les yeux, la voix voilée par l’excitation, la salope docile répéta la phrase exigée, la débitant par mots hachés. Domino obéissait tandis que Valentine retenait son souffle en perdition.



L’exhibitionniste aux cheveux de jais était en nage et proche de l’orgasme. Elle faillit laisser échapper l’écran qu’elle maintenait en place. Sa main tremblait. Tout son corps tremblait. La belle salope enfonça ses doigts dans son antre gluant d’un geste nerveux. Ses doigts dansèrent un instant dans son sexe, se retirèrent et replongèrent pour s’enfoncer encore.



Une salope jouisseuse qui contint un cri, se contentant de geindre doucement sans discontinuer, tant que la vague dura. Visage maintenant tourné vers les voyeurs, la poupée n’arrivait plus à garder les yeux ouverts. Gémissante, et dévastée par le plaisir honteux de s’exhiber, jouissant devant eux, Domino continua à bouger ses doigts en elle.


La bombe sexuelle avait explosé. Si Valentine cuvait son humiliation, Domino était satisfaite de s’être exhibée en jouisseuse perverse. Elle repoussa l’écran de sa main et s’affaissa avec lenteur sur la table. Un peu comme un sac lentement vidé de son contenu. Ses doigts bougeaient toujours en elle, calmant son désir et tuant doucement son orgasme. De son autre main, elle reboutonna avec quelques difficultés sa chemise, le visage posé sur le bois de sa table.


Domino éteignit l’écran sans plus s’intéresser à ce que pourrait lui demander Thomas. Elle n’avait aucune idée du temps écoulé, depuis qu’elle s’était donnée en spectacle. Deux minutes… Cinq minutes… Plus ? Ses orgasmes devenaient chaque fois plus violents. Elle jouissait de plus en plus fort. La puissance de son plaisir la bousculait littéralement. Des instants de jouissance pure qui s’éternisaient chaque fois un peu plus longtemps. Comme ils étaient beaucoup plus longs à passer ensuite. Valentine paraissait maintenant détachée de son double. C’était un peu comme si elle ne s’intéressait plus à la situation. Une situation pourtant loin d’être réglée. La poupée sentait la honte peser sur sa maîtresse. Madame Lemark était bien incapable de se sortir du piège dans lequel elle s’était elle-même jetée. C’était à son double de les sortir de là. Sa nouvelle personnalité sans complexes ni scrupules. Val en était parfaitement consciente. Et c’est ce que sa Domino ferait. Elle les sortirait de ce guêpier de luxure, et ce, sans se poser la moindre question.


Le léger sac de toile se balançait, accroché aux doigts de la jeune femme. Les mêmes doigts avec lesquels elle s’était donné tant de plaisir. L’un des gars lui sourit timidement, tandis que son voisin lâchait un « Génial » enthousiaste. Les autres hochèrent simplement leurs têtes, comme perdus dans des pensées embrouillées. L’immense bouche aux lèvres pleines adressa à son public improvisé un petit sourire devenu timide. Valentine n’appréciait pas du tout que Domino parle après son numéro. La bombe badass n’avait pas fait trois pas que celui qui venait de parler l’apostrophait.



Sans bouger son corps, l’effigie de Cléopâtre tourna son visage vers la tablée. Une petite moue gênée du demandeur, suivie d’une drôle de mimique. Le gars qui avait parlé osa se lancer dans une explication timide.



La main de Domino qui tenait sa jupe relevée sur son dos avait stoppé le plus déluré des compères dans son élan. Le sourire de la poupée s’était fait un brin moqueur. Elle ondula des hanches un moment, et toisa le petit groupe d’un air aguichant. Puis elle laissa retomber sa jupe sur ses fesses.



Si Valentine se tint coite, son alter ego ne put retenir un léger rire et abandonna la place.




Initiative très excitante



L’homme ne cessait pas de la regarder. Traits lourds, regard vicieux, nez en bec d’aigle, et bouche lippue… Tout y était ! Le faciès du parfait pervers. L’homme suait, engoncé dans une parka épaisse. Chemise sagement fermée, jupe tirée sur les genoux, la jeune femme s’admonesta en pensée. Le physique était une chose, mais n’était pas tout. L’individu était insistant et son regard pesant, mais il ne méritait pas d’être traité de satyre. Au pire, ce gars n’était qu’un type un tantinet voyeur. Elle aimait être regardée et s’amusa à se savoir désirable. Celui qui la déshabillait des yeux ne lui plaisait pas, mais ce n’était pas réellement important. La salope exhibitionniste était repue de plaisir.


Finalement, l’homme était un abruti. Comme quoi il arrivait parfois que l’habit fasse le moine À deux reprises, ses yeux vicieux scotchés au regard gris, il avait mimé une masturbation de son sexe, langue pourléchant des lèvres sèches. Agacée par l’insistance de l’autre, la jeune femme décida de s’amuser un peu. Encore fallait-il que cet imbécile comprenne qu’elle se fichait de lui. Deux doigts libérèrent deux boutons de la chemise, et elle releva une jambe pour poser son pied droit sur le bord du siège, sourire figé aux lèvres et regard gris dans le vague. Les yeux de l’homme n’avaient rien perdu des gestes de sa proie. Il aurait suffi que ses jambes s’écartent l’une de l’autre et là… Là, oui ! Le bonhomme aurait de quoi se branler sur son image pour un long moment. La jolie brune amorça le mouvement, puis immobilisa sa jambe. Valentine investit presque brutalement les pensées de Domino et la poupée exhala un profond soupir de déception. Elle retrouva néanmoins une certaine excitation en s’imaginant ce que le voyeur pouvait contempler. Paraître une voyageuse un brin allumeuse. Ne pas en faire trop. La jeune femme paria sur le fait que l’homme pouvait se repaître de son mont de Vénus lisse. Assise sagement, ce siège devait cacher son intimité. Un siège qui serait très humide quand elle l’abandonnerait. Elle n’était sûre de rien et c’était justement le plus excitant. Son désir était remonté en flèche, pourtant l’exhibitionniste calma ses pulsions perverses et ne bougea plus, laissant son esprit vagabonder.


À peine rentrée, Domino se déshabillerait et abandonnerait chemise et jupe à même le parquet de l’entrée, puis, après une douche rapide, elle gagnerait sa chambre. Là, elle s’habillerait de ses pinces à seins et de son bijou d’anus. Enfin, avant de rejoindre le grand salon, elle sortirait de sa boîte ce que son amant désirait qu’elle lui apporte. Enfin, agenouillée devant Thomas, la petite cravache de cuir noir couchée sur ses deux mains tendues vers son maître, la poupée brune attendrait. Le maître souhaitait punir sa soumise de son initiative de la journée. S’il avait beaucoup apprécié que sa salope montre son superbe cul à ses voyeurs, elle ne lui en avait pas demandé l’autorisation. Un manquement à l’obéissance qui devait donc être puni. Domino mouillerait ses cuisses dans cette attente. La rame filait doucement dans un léger sifflement. Valentine Lemark, regard fixé à la vitre, était songeuse. Elle serait bientôt chez elle et seule avec son amant. Elle imaginait Domino fessée dans l’intimité et se sentit brusquement doucement chahutée. La poupée mouillerait encore. Elle mouillerait comme une salope, et ce avant même d’être punie. Une punition sans aucune violence. Si la petite cravache lui avait paru menaçante au premier regard, aujourd’hui, elle était très excitante aux yeux de la jolie brune. Chaque coup du cuir sur sa peau nue lui apporterait une très légère brûlure et beaucoup de plaisir. Madame Lemark quitta la rue qui défilait sous ses yeux et tourna son visage vers l’homme qui la fixait toujours. Son petit fantasme éveillé lui avait trempé le haut des cuisses. Elle rougit aussitôt, comme une collégienne fainéante prise en faute par un professeur sévère. La voix de Domino bouscula ses pensées. Une voix grave et légèrement voilée. « Tu es si proche… Pourquoi ne pas te laisser aller, maîtresse… ? Pense à ton cher Thomas. Imagine la douce brûlure du cuir sur ton cul offert… Jouis, Val ! Jouis devant cet homme… ».


Le tram filait vers sa dernière destination. Une pluie battante tambourinait maintenant contre les vitres de la voiture. Un bruit qui se mêlait au sifflement de la rame. Madame Lemark, lèvre inférieure mordue doucement, laissa filer un léger soupir. Un orgasme doux lui tortura délicieusement le ventre, quand elle jouit sous les yeux de l’inconnu que Domino fixait de son regard gris…


Si Valentine détesterait toujours les transports en commun ; Domino, elle, garderait un excellent souvenir du tramway brestois…