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n° 21617Fiche technique34635 caractères34635
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Temps de lecture estimé : 24 mn
18/03/23
Résumé:  Au départ, je voulais visiter des brocantes dans le Sud. Puis j’ai rencontré Barbara, et ensuite Caroline.
Critères:  f h fh 2couples hagé fagée inconnu vacances campagne caférestau danser fmast hmast caresses intermast fellation 69 pénétratio hdanus hsodo jeu nostalgie -humour -rencontre
Auteur : Olaf      Envoi mini-message

Collection : Fulgurances
L'orgue de Barbara

Au départ, je voulais faire un tour des brocantes entre Lyon et Toulouse. Pas pour acheter de quoi refaire mon stock, mais juste pour être peinard pendant une semaine, regarder comment les collègues travaillent, comment ils montent leurs stands, placent les objets et mettent les meubles en valeur.

En planifiant mon voyage, je n’avais pas imaginé la chienlit que le gouvernement et les syndicats allaient mettre dans la rue.

Résultat des courses, plusieurs marchés sont annulés au dernier moment, l’accès aux grandes villes est quasi bloqué, les magasins sont mal approvisionnés et on ne trouve pratiquement plus d’essence. Ce n’est pas mieux pour les trains, même en province.

Sans me laisser démonter, je remplace les marchés manquants par de la rando dans des coins de France que je traverse.


Le troisième jour de mon périple, je repère une petite auberge sympa dans un village de la Drôme. Le havre de paix idéal pour lire mes courriels et prendre du bon temps.


J’entre. La déco est chaleureuse. Au fond de la salle, à côté d’un juke-box – qui a encore un juke-box dans son bistrot aujourd’hui ? –, je vois une nana, sans âge, habillée en baba cool. On dit que la mode est cyclique. Là, le cycle a duré 40 ans, mais tous les codes vestimentaires de mai 68 y sont. Longue robe multicolore, sandales ouvertes, pas de soutif, bandeau dans les cheveux. Question chevelure, la dame arbore une superbe crinière grise mi-longue, et un amusant undercut du côté droit, comme seule concession à une mode plus récente.



Je m’approche pour lui demander si elle a une chambre pour la nuit.



Je la regarde plus attentivement, tout en restant à distance respectueuse. Les cartes sont blanches.



L’intro de « Days of Pearly Spencer » 1 démarre. Les lumières de l’appareil révèlent quelques détails de l’apparence et de l’anatomie de la femme. Quelque chose de magnétique émane d’elle. La contempler fait remonter d’agréables émotions du passé.

Elle se balance en rythme d’un pied sur l’autre, puis s’éloigne de la machine, s’ouvre, remplit l’espace de gestes de plus en plus amples. Les yeux fermés, elle danse, lentement, lascivement, les pointes des seins dressées sous sa robe, les hanches discrètement, mais sûrement animées de basculements évocateurs.


Je la contemple, immobile, fasciné. Le déroulement du temps n’est pas le même ici que dans le reste de la France. Pas exclu que les relents de « foin » fumé qui flottent dans l’air y soient pour quelque chose.

Elle se décide à me regarder et à me parler après le dernier accord.



Elle retourne devant le juke-box, presse des touches de ses longs doigts bagués. « À tout casser » 2 tourne. Son corps s’anime à nouveau, la danse reprend. Cette fois, pas après pas, elle s’approche de moi, ouvre ses bras, et m’enlace.

Quelque chose de très harmonieux s’installe entre nous. Nos mouvements se correspondent, nos corps se parlent. Des parfums fruités émanent d’elle, délicats, sucrés, troublants. Je ferme les yeux et me laisse guider au rythme des ondulations de son corps.


« My year is a day » suit, presque sur le même tempo 3. Nous restons l’un contre l’autre jusqu’à la fin.

Le sourire qu’elle m’offre en s’éloignant de moi me retourne les sens. Ses yeux brillent, sa bouche s’entrouvre, ses seins jubilent, ses hanches invitent à d’envoûtantes délices. Plus de cinquante années de plaisirs coulent dans les veines de cette femme superbe, qui m’a choisi comme proie. Déjà très consentante, la proie !



Parce qu’il y a un concept à montrer ? Je prends mon sac de voyage dans la voiture et suis la belle taulière jusqu’au premier étage de l’auberge. Elle me montre ma chambre, puis me conduit jusqu’à une petite pièce au fond du couloir.

Je m’attendais à pas mal de choses étonnantes de sa part, mais là, ça dépasse l’imaginable. Tout le décor reconstitue l’environnement du festival de Woodstock, avec la célèbre scène peinte en trompe-l’œil sur le mur du fond. Il y a des baffles bien réels sur les côtés, et une petite tente au milieu, garnie de couvertures moelleuses et de coussins. Il ne manque plus que la reconstitution de l’orage foudroyant qui arrosa le festival à l’époque.

Derrière la porte, éloignée des regards, je distingue une installation sono. Sûr que Janis Joplin, Jimi Hendrix, Santana et Joe Cocker y ont une bonne place, avec Ravi Shankar, Joan Baez ou encore Jefferson Airplane. Air-plane toi-même, son of a weed.



Je repère à ce moment deux micros au faîte de la tente, en prise directe avec toute manifestation d’extase. Vu le raffinement du montage, je n’ai aucune peine à imaginer la qualité des extases de Barbara. Saurai-je être à la hauteur ?


De l’autre côté de la pièce, elle me montre un clavier d’orgue bidouillé, relié à une sono pratiquement aussi ancienne qu’elle et moi. Elle allume le truc, attend que ça chauffe puis tapote sur les touches. Des sons étranges sortent des haut-parleurs. Au premier abord, ils semblent indistincts. Avec un peu d’attention, il devient toutefois possible de reconnaître… des gémissements, des murmures de plaisir, des râles, des soupirs de plus en plus évocateurs.


Devant mon air interloqué, Barbara s’installe devant le clavier et commence à jouer « Le bal des Laze » 4 en version orgasmique.

Cette femme est démoniaque, mais ce qu’elle a inventé est saisissant. Des dizaines de sons issus de profondeurs viscérales aussi bien masculines que féminines jouent la mélodie et la soulignent d’accords en arpèges. Un tel raffinement est incroyablement excitant, surtout quand on imagine comment les samples ont été réalisés. La montée chromatique de cris de jouissance en fin de son interprétation me met les glandes en pagaille.



Ai-je le choix ?


J’arrive pile à l’heure. La table est prête. Deux autres types, dans la quarantaine, mangent dans le bistrot. Quand Barbara leur apporte les plats, j’essaie d’imaginer s’ils ont passé une nuit avec elle dans son studio soixante-huitard. Et si c’est le cas, dans quelle tonalité ils orgasment. Comment recrute-t-elle ses artistes ? Et elle, comment jouit-elle ?


Le juke-box tourne en boucle pendant que nous mangeons. Les trucs rythmés, dans le style « I don’t buy it » 5 succèdent à des chansons que tout le monde a oubliées, à part Barbara. Style « Animal on est mal » 6 ou plus hispanisant « Bajo El Mismo Cielo » 7. Bref que des trucs sortis à la fin des années soixante – début soixante-dix.


Les deux mecs restent jusque vers 22 heures. Plus ils boivent, plus ils sont émus par la nostalgie musicale. Au point de brailler sur « La Cavalerie » 8 et évidemment sur « Il est cinq heures, Paris s’éveille » 9. Barbara en profite pour passer de plus en plus souvent près de moi, posant sa main sur mon épaule ou effleurant ses seins à pleine main en signe de connivence.


Les gars finissent par sortir bras dessus, bras dessous, avec une charge éthylique qui impressionnerait Joe Cocker lui-même. Ma hippie de la Drôme ferme la gargote, débarrasse la table, change la playlist du juke-box, puis vient près de moi. Elle m’a vu la contempler, elle lit dans mes yeux à quel point je l’admire et je suis prêt à l’accompagner dans ses délires d’ingénieuse du son copulatoire.

Je me lève et la prends dans mes bras. Elle s’abandonne pendant que Françoise Hardy chante « Avec des si » 10. Les dernières notes s’envolent. Pour que le message soit parfaitement clair, elle pose longuement ses lèvres fermes et charnues sur les miennes, fouillant ma bouche d’une langue agile. Puis elle m’invite à la suivre d’un simple « viens, j’ai envie de toi ! »


Nous montons vers Woodstock. Pour tamiser la lumière, elle recouvre les deux appliques murales de foulards colorés, avant de retirer sa robe et de s’offrir nue à mes regards. Son corps n’est certes plus de première jeunesse, le mien non plus. Mais il est excitant, et sa peau semble particulièrement douce. Elle est charpentée comme le sont les femmes habituées à travailler durement, son bassin est large, ses cuisses fortes. J’aime cette féminité triomphante.

Sur son bas-ventre, une cicatrice évoque la mise au monde d’un enfant. Ses seins lourds frémissent et balancent à chaque mouvement. Tout en elle me fait envie, me rend impatient de la faire vibrer, d’entrer avec elle dans cette sarabande animale aussi inattendue que prometteuse. Bref, de jouir de ce qu’elle va mettre en scène pour enrichir sa sonothèque orgasmique.


Je m’installe à poil sous la tente, en veillant à rester à portée de micro. Elle vient s’installer entre mes jambes, dos contre moi. À partir de ce moment, nous ne nous exprimons plus que par des onomatopées et des gestes, sans doute à la manière des humains primitifs. Elle n’a pas son pareil pour me faire comprendre ce qu’elle veut de moi. Je découvre ainsi rapidement à quel point elle est exigeante et avide de plaisirs raffinés.


Elle commence par me tendre son cou pour que je puisse l’embrasser et la mordiller, tout en murmurant des trucs sans queue ni tête, mais très évocateurs. Je découvre dans l’élan érotique dont elle maîtrise le tempo, combien jouissif peut être l’abandon du verbe policé au profit de sons issus des profondeurs de nos corps à la recherche de plaisir.

Cette femme libérée de toute contrainte sexuelle depuis longtemps, m’apprend combien jubilatoire peut-être le langage des chakra et du souffle primal. Elle me fait sentir dans ma chair, dans mon sexe enfin réveillé d’un trop long sommeil, à quel point, face à l’envie de baiser que la proximité de nos corps provoque, les mots et les phrases deviennent insipides. De quelle manière quelques feulements, ponctués d’un ou deux spasmes sonores du diaphragme sont plus excitants qu’un « oh oui, j’ai trop envie de toi, la vue de ses seins fait vibrer des trucs dans mon ventre, la douceur de ta peau et la rondeur de tes épaules provoquent de surprenantes secousses dans mes entrailles ».


Ouverte à tout ce que ses sens peuvent offrir de félicités, elle réagit à toutes les vibrations érotiques que fabrique ma gorge. Elle boit ces sons sur mes lèvres comme un animal assoiffé après une course folle. « Encore, demande-t-elle en griffant mes cuisses, encore plus, encore plus fou. » Alors je me lâche et décris de toutes les manières non verbales que je peux inventer pour l’exciter, les morsures, les tortures raffinées, les formidables empoignades que m’inspirent ses formes voluptueuses et son éclatante féminité.


Mes caresses sur sa nuque, le jeu de mes ongles sur le tapis de ses cheveux coupés à ras, la dureté de mon sexe contre son dos lui donnent des envies nouvelles, qui n’appartiennent qu’à nous deux, qu’aucun autre mec ne lui offrira.

Elle sent la force de mon désir contre son corps, combien tout en elle me fait bander. Elle apprécie l’hommage et s’offre encore plus, encore plus librement.

Son impudeur est contagieuse. Malgré nos âges, malgré l’inconnu dans lequel nous sommes en train de plonger comme des chevaux fous, je veux tout découvrir de ses envies de femelle sans me demander à aucun moment si je vais vraiment arriver à la satisfaire.


Son appétit érotique est formidable, le mien n’est plus en reste. Par ses élans sensuels et ses caresses débridées, elle me transforme en instrument de plaisir endurant. En s’unissant à moi avec une telle intensité, elle me rend plus viril, plus conquérant que je ne l’ai été depuis longtemps.

Il lui suffit de glisser sa main entre nos corps et de s’emparer de mon appendice viril pour qu’il se transforme à l’instant en obélisque. Le chant de luxure qui accompagne son geste me rend ivre de désir.


Nos jeux durent une demi-éternité. Jusqu’à ce qu’elle décide de changer de registre. Elle oriente alors mes caresses vers ses seins, puis exige ma bouche sur ses mamelons. Ses bourgeons sont si sensibles qu’au début seule une délicate alternance de secousses et de léchages fait monter son plaisir, comme me l’indiquent ses râles mélodieux aux passages de mes doigts sur ses pointes. Toute autre stimulation semble lui être désagréable.


Lorsque les terminaisons sensibles commencent à s’habituer à mes attouchements, elle me pousse à la téter de plus en plus goulûment. Je m’applique avec enthousiasme. Quelques instants plus tard, elle tend ses seins à pleines mains devant ma bouche, et me donne ainsi carte blanche pour l’exciter. Longuement, je la torture de toute la gamme des voluptés que je connais. Elle y répond en m’en apprenant quelques autres encore, plus poussées et plus intenses.

La bande-son de notre nuit s’enrichit progressivement de notes impudiques que sa gorge module. J’improvise librement un accompagnement en basses fréquences viriles.

Entre deux succions de ses tétons, dont le rose vire peu à peu au rouge vif, elle s’empare de ma tête et me tend ses lèvres pour une longue série de baisers profonds et jouissifs. Chaque pénétration de sa langue se prolonge jusqu’à mon bas-ventre et y attise le feu de mes sens.


Finalement, la sensibilité de ses mamelons, visiblement à la limite du supportable, elle se tourne et procède à un changement complet de tessiture amoureuse. Écartant largement les cuisses, elle guide ma tête le long de son ventre jusqu’à son intimité.

Son buisson ardent n’est pas taillé, ce que j’apprécie particulièrement. Une abondante rosée a transformé le doux gazon en prairie fleurie. Les parfums que j’y découvre sont puissants, épicés, encore plus excitants que celui des gouttes de sueur qu’elle m’a laissé déguster sous ses aisselles.

Une envie irrésistible de plonger en elle, de la saillir, de la fouiller, de lui faire l’amour ou de la baiser monte en moi. Elle le sent et s’empare de plus en plus souvent de ma queue, qu’elle branle, suce, masse, effleure à un rythme irrésistible.


Pendant qu’elle fait monter la tension érotique en moi, je lèche avidement sa fente entrouverte, chaude et déjà ornée de quelques gouttes de liqueur de plaisir. Quelques sons gutturaux de sa part m’indiquent comment elle aime être fouillée. Elle finit d’ailleurs par s’allonger complètement sur les couvertures et se laisse emporter par le ballet de ma langue, puis de mes doigts sur son clitoris et sa vulve.

Je mêle à nouveau mes râles virils à ses gémissements et ses vocalises érotiques. J’espère que ce contrepoint amoureux recevra une place de choix dans le florilège sonore de l’orgue-asme.


Progressivement, je sens aux tensions du ventre et des cuisses de mon amante qu’elle n’est plus très loin du point de non-retour. Le moment est venu pour moi de lui offrir cette gamme des sonorités qui caractérisent la montée du plaisir puis l’explosion fortissimo de l’éjaculation. Je m’allonge contre elle, juste en dessous des micros.


Elle m’accompagne en me caressant sur tout le corps. Au début, en évitant soigneusement tout contact génital. Puis en s’enhardissant et en ciblant de mieux en mieux ses attouchements.

En amante expérimentée, elle rend hommage à ma virilité triomphante par des onomatopées explicites. Tout en elle montre son impatience à voir enfin jaillir ma semence, mon sperme, mon jus de mec, chaud, odorant, crémeux, laiteux.

Je suis déjà en roue libre depuis de longues minutes. Je ne retiens rien, ma main monte et descend voluptueusement sur ma tige. Je me gave de la tension érotique que je lis sur le visage de Barbara, je m’enivre des parfums de son corps excité, je tends mon bas-ventre et mon sexe bandé vers elle pour qu’elle puisse contempler de près l’imminente libération.


Je suis si fier de mon érection et de la sourde vague de fond qui grandit dans mes entrailles, si rassuré que cette femme prenne plaisir au formidable réveil de mes glandes fatiguées, que je m’enhardis et achève la cérémonie masturbatoire en caressant la pointe de ma queue contre les cheveux courts de son undercut.

C’est le coup de grâce. L’intensité de ce qui se libère entre mes reins me surprend. La vague orgasmique traverse impétueusement mon bas-ventre, distend mon canal séminal et finit par jaillir en abondantes giclées sur la nuque et l’épaule de Barbara. Une forte odeur de mâle en rut et de sperme chaud se dégage de l’inondation virile.

Avant même que mon offrande se termine, Barbara glisse sa main entre ses cuisses et caresse fermement sa chatte. La mélopée qui sort de sa gorge au moment de son orgasme provoque quelques ultimes répliques éjaculatoires en moi.


Peu à peu, le calme revient et une sensation de plénitude s’empare de nous. Nous nous laissons aller corps contre corps sur les couvertures. Nos mains trouvent encore spontanément quelques endroits agréables par où prolonger la félicité sensuelle que le délire érotico-musical a permise.

Tout le monde connaît les chants d’amour des baleines. Ma soixante-huitarde me fait découvrir et entonner un chant d’amour qu’il est donné à peu d’humains d’entendre. Je me demande fugitivement dans quel état elle sera lorsqu’elle mixera les sons de cette folle nuit pour sa prochaine création artistique.


Nous finissons par nous endormir, le cœur agité au-delà du raisonnable, mais les sens apaisés et l’âme comblée par un partage d’une folle intensité.



ooo000ooo



Le lendemain, à la demande de Barbara, je décide de rester une nuit de plus. Qui sait si je ne pourrais quand même pas être le prince charmant ? Je pars en rando pour la journée et reviens à nouveau vers 19 h.


Le restaurant est presque plein. À côté de l’entrée, je repère un jeune homme seul, comme moi hier soir. À la table d’à côté, deux femmes mangent en se racontant des trucs visiblement marrants. L’une d’elles a des cheveux mi-longs et le même undercut que Barbara. Elle est aussi pratiquement habillée de la même manière. L’autre pourrait être éleveuse de chèvres que je ne serais pas étonné.


Entre deux aller-retour en cuisine, Barbara passe de table en table, discute avec les convives, met une agréable ambiance avec sa manière directe et si vivante de prendre les gens et la vie.

Elle m’accorde quelques attentions plus particulières, quelques caresses sur les mains ou les bras en passant, mais toujours avec discrétion.

En fait, plus le temps passe, plus elle semble s’intéresser au jeune homme. Ses sourires, le balancement de ses hanches et le frémissement de ses seins sont plus souvent offerts à l’autre mâle.


Vers 22 heures, presque tous les convives ont quitté l’auberge, suivis de près par la cuisinière, apparemment une copine de Barbara. Selon le même rituel que celui précédant notre nuit à Woodstock, elle débarrasse les tables, ferme la porte à clé, sélectionne quelques disques dans le juke-box puis va inviter le jeune mec à danser.

Au même moment, la femme à l’undercut vient vers moi et m’invite aussi à danser. D’emblée, elle se sert contre moi, et s’inquiète de mon humeur.



Sur ce, considérant sans doute que je suis assez converti pour progresser jusqu’à la prochaine étape et après un baiser langoureux, mon initiatrice m’emmène dans une pièce à l’arrière du restaurant. De nombreuses fioles, bocaux et autres pots en verre remplis de plantes sont alignés sur des étagères. Elle compose un mélange de trois d’entre elles avec lequel elle prépare en tisane. Elle prend aussi une petite poignée de plantes séchées, sans doute cultivées sur les pentes du Hindu Kush, qu’elle enferme soigneusement dans un papier ultrafin.



Elle me regarde droit dans les yeux, abandonnant enfin son charabia mystico-érotique.



Dis comme ça, comment refuser !


Caroline m’emmène au premier en commençant les préliminaires dans les escaliers. Elle mordille plus qu’elle n’embrasse, mais c’est délicieusement excitant. Elle m’offre aussi à boire pendant que nous reprenons notre souffle. Nous partageons son breuvage jusqu’au fond de la tasse. Puis elle allume le rouleau de foin, tire une bouffée et me tend le calumet avant d’entrer dans la chambre de Woodstock.


Barbara est déjà sous la tente avec le jeune mec. Il vient de se jeter comme un assoiffé sur ses seins qu’elle tendait vers sa bouche. D’un geste vif, elle lui impose un peu plus de retenue. Caroline me retient au moment où je veux détourner le regard.



Ces phrases à la mords-moi-le-nœud me gonflent, mais elle doit avoir mis des trucs puissants dans son breuvage, qui forme un mélange fumeux avec le foin. Les effets sont immédiats. Je bande comme un cerf en contemplant l’accouplement qui se prépare entre Barbara et le jeune gars.

Caroline qui veut visiblement profiter de mes bonnes dispositions, se déshabille, me déshabille et m’invite à nous allonger sous la tente, juste à côté de Barbara et de son élu, tout autant excité que moi.


Je suis bien, le monde me semble merveilleux, tout comme l’amour qui unit les humains. Caroline et moi arrivons à l’étape du massage prostatique quand Barbara entame une fougueuse copulation avec son amant. Il la prend en levrette en proférant des sons allant de l’aigu au grave, en passant par des trilles dans le milieu de la gamme. Le mec semble être la recrue idéale pour compléter la sonothèque. Et Barbara semble apprécier comment le gars l’embroche. Elle veut du fort, du raide, de l’envahissant et le fait savoir par d’interminables grognements et râles lubriques.

Je comprends mieux le pied qu’elle prend lorsque je vois le chibre sortir d’entre les fesses de la prêtresse, avant d’y retourner encore plus profondément. Le gars est gaulé comme un pneu de tracteur au labour.

Sous l’effet de la décoction phytothérapeutique, la sensation de jalousie fait place au bonheur que j’éprouve pour le couple. Qu’ils s’éclatent, tel est mon seul désir !


J’ai d’ailleurs largement de quoi occuper mes sens sous les manipulations de Caroline. Après un long et intense massage manuel de ma prostate qui me propulse au sixième ciel, l’avant-dernière étape avant la mise à feu, elle lubrifie mon orifice et lui présente un gode fin et long. Très long.

La pénétration me fait bander encore plus, quelques vagues orgasmiques traversent ma prostate et montent dans mon ventre. Du pré-sperme coule de ma queue, mes boules sont en mode surchauffe.

Sous l’effet de la tisane, les sensations sont à la fois décuplées, comme si j’orgasmais sans relâche, et à la fois diffuses, ce qui m’empêche de monter assez haut pour une vraie éjaculation. Caroline s’active au fond de moi avec une habileté démoniaque. Dix fois au moins, elle m’amène aux portes de la félicité ultime, dix fois elle se retire et interrompt l’épanchement final. Bref, elle me fait découvrir l’enfer et le paradis en même temps.


Elle me laisse juste un peu de répit entre deux manipulations, le temps de contempler Barbara et son élu en pleine volupté simultanée. Je suis reconnaissant de pouvoir assister à ce moment de parfaite union. C’est d’autant plus jouissif pour moi que Caroline, cuisses écartées et apparemment aussi excitée que moi, se caresse sans cesser de lécher mes couilles et ma tige. 69 un jour, 69 toujours !


Assommée par le plaisir, le ventre entre-secoué de spasmes orgasmiques, Barbara la regarde avec tendresse, tout en caressant ses seins.

Lorsque la porte du Nirvana s’entrouvre, l’anti-prêtresse 69 se relève, me met à genoux, et en me chevauchant, frotte sa fente trempée contre mon épaule. C’est acrobatique, mais apparemment efficace.

Très vite, elle enrichit elle aussi l’orgasmothèque de Barbara en proférant des sons qui ne laissent aucun doute sur la nature et l’intensité de ce qu’elle ressent. La tension érotique est formidable et les plaisirs que nous nous offrons sont d’une rare intensité.

Finalement, un flot de cyprine inonde mon épaule et mon torse lorsqu’elle s’abandonne au plaisir. J’ai glissé mon bras entre ses cuisses pour la soutenir. J’en profite pour fouiller les trésors qu’elle cache entre ses fesses aussi longtemps qu’elle jouit.


Lorsque la messe tantrique est dite, elle se laisse glisser le long de mon bras et s’allonge devant moi. Quelques caresses suffisent pour me faire éjaculer sur son ventre.

Ce que j’éprouve alors est indescriptible. D’abord parce que je n’en finis pas de m’épancher, tant ce qui s’est accumulé dans mes glandes viriles est abondant. Ensuite parce que ce qui s’écoule de moi prend des apparences délirantes. Tantôt, c’est un petit oiseau pépiant qui s’échappe de ma queue et va se poser au sommet de la tente, tantôt c’est une abeille dont je sens le bourdonnement dès la traversée de ma prostate. À moins que ce ne soit un arc-en-ciel qui connecte ma virilité à l’intimité de Caroline ou encore une couleuvre lascive dont la langue explore voluptueusement mon gland de ses deux pointes frémissantes.

Sous mes yeux, mon initiatrice semble vivre le même voyage, si j’en crois les ondulations de son corps et les interminables secousses de son ventre.


Je ne me souviens plus très bien de la suite. Je sais m’être allongé tout contre Caroline et avoir voulu lui offrir encore quelques caresses et autres douceurs. Je ne suis pas sûr d’en avoir eu la force.


Quand je me réveille, le mec n’est plus là et les deux prêtresses dorment étroitement enlacées. La beauté paisible de leurs corps tendrement unis est bouleversante. Je fais le plein de ce que cette image fait monter en moi. Puis je quitte la chambre et me prépare pour la prochaine étape de mon voyage. Les brocantes commencent tôt dans ce coin de pays, et je ne voudrais pas rater le déballage au cul du camion.


En passant à côté de l’orgue-asme, je découvre un passeport de la République autonome du Matricariat établi à mon nom. Je deviens ainsi citoyen de la minorité masculine après l’examen d’initiation passé avec succès en novembre 2018.

Caroline avait dit « je ne peux te révéler le rôle des hommes dans notre grand projet avant l’initiation, mais je suis sûre que tu y aurais ta place ». Il ne tient donc qu’à moi de m’investir plus dans cette aventure matriarcale.


Ma découverte de cet Amour vrai n’est qu’une première étape. Sans doute la plus jouissive et facilement abordable pour un mec. Qu’importe, le projet de déconstruction des liens de domination que prône l’Amour romantique patriarcal n’exclut visiblement pas le dialogue avec la gent masculine. Pourquoi ne pas participer à l’établissement d’un monde nouveau sur le sol de cette République matriarcale ? L’utopie de mai 68 n’a pas abouti, celle commencée en mai 2018 a peut-être de meilleures chances de succès.


J’avoue qu’avant d’avoir confié mon corps aux mains expertes de ces amantes, je n’imaginais pas à quel point les voies de pénétration de la tendresse et du désir pouvaient être multiples. Je ne crois d’ailleurs pas avoir jamais vécu quelque chose d’aussi profond et intense avec une autre femme qu’au cours de mon initiation… ni avoir laissé aucune femme me pénétrer d’aussi folle et voluptueuse manière. Au moins sont-elles convaincantes dans leur manière de vivre cette partie de l’utopie conduisant à la perception de l’Amour vrai.


En guise de remerciement, je griffonne sur un bout de papier « I will be back 12 » et « je suis ta mère » avec un dessin du casque de Dark Vador en version féministe. Dernière manifestation d’humour ( ? ) viril avant l’instauration du matriarcat…



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1. Days of Pearly Spencer (David McWilliams) https : //www.youtube.com/watch?v=KIVwGGwEW94


2. À Tout casser (Johnny Hallyday) https : //www.youtube.com/watch?v=oA0a3o0My4E


3. My year is a day (Les Irrésistibles) https : //www.youtube.com/watch?v=gshKzMXx0Zc


4. Le bal des Laze (Michel Polnareff) https : //www.youtube.com/watch?v=tPxajzP-2jQ


5. I don’t buy it (Les Limboos) https : //www.youtube.com/watch?v=7C-JTX3FRsE


6. Animal on est mal (Gérard Manset) https : //www.youtube.com/watch?v=Ju0qHglKqPE


7. Bajo El Mismo Cielo (La Dame Blanche) https : //www.youtube.com/watch?v=vmA8eTzdwn0


8. Il est cinq heures, Paris s’éveille (Jacques Dutronc) https : //www.youtube.com/watch?v=fKfNqpfJpP4


9. La Cavalerie (Julien Clerc) https : //www.youtube.com/watch?v=QQsgjZPhyeQ


10. Avec des si (Françoise Hardy) https : //hit-parade.net/titre/5188/francoise-hardy-avec-des-si


11. 69 année érotique Serge Gainsbourg et Jane Birkin https : //www.youtube.com/watch?v=UcLjVpUMric


12. Arnold Schwarzenegger https : //fr.wikipedia.org/wiki/I%27ll_be_back