n° 21665 | Fiche technique | 48544 caractères | 48544 7931 Temps de lecture estimé : 32 mn |
03/04/23 |
Présentation: Une connaissance de Thomas. Une amie libertine de son amant qui intéresse beaucoup Valentine. Oui mais... | ||||
Résumé: L’invitée de Thomas avait une classe naturelle que Valentine Lemark n’avait jamais vue chez une autre femme. Elle portait une simple robe noire, légèrement décolletée en sage arrondi et des escarpins vernis assortis au vêtement. | ||||
Critères: #initiation ff ffh fbi candaul fépilée fsoumise fdomine cérébral voir exhib sm | ||||
Auteur : Juliette G Envoi mini-message |
Collection : Domino Numéro 04 |
L’invitée de Thomas avait une classe naturelle que Valentine Lemark n’avait jamais vue chez une autre femme. Elle portait une simple robe noire, légèrement décolletée en sage arrondi et des escarpins vernis assortis au vêtement. Ce n’était pas la tenue, mais bel et bien la dame qui dégageait cette impression de classieux, à rendre folle de jalousie n’importe quelle gravure de mode. Il était clair que si son invitée avait porté une robe de marque luxueuse, comme de simples jeans, rien ne changerait. À peine assise dans son fauteuil, madame Mancieul demandait poliment si elle pouvait se déchausser. Valentine était alors restée un long moment à contempler un mignon petit pied nu aux délicats orteils peints de nacre, sans même se rendre compte de son comportement inopportun. La grande brune s’était ensuite laissée hypnotiser par une épaisse chaînette qui habillait une cheville délicate.
Éloïse Mancieul. Intelligence vive et nombreux diplômes. Psychologue du travail par choix, mais pouvant prétendre à un travail lui amenant plus de prestige, comme plus de responsabilités. Elle était en fait détentrice d’un doctorat en psychiatrie. D’abord, elle avait été une jeune femme engagée politiquement, comme dans d’autres combats où elle s’activait à la défense d’idéologies qui lui tenaient à cœur. Puis, Éloïse se faisait femme aventurière, plaquant sans regret une vie bien remplie pour découvrir un peu plus de son monde. Ensuite, devenue plus mature et un peu blasée, elle se décidait à profiter de ce monde plus égoïstement, avant qu’il ne s’effondre d’une façon ou d’une autre. Bisexualité dans la jeunesse, puis un choix réfléchi dans sa quarantaine d’années. Trop d’hommes s’étaient montrés décevants avant même de se retrouver dans son lit. Ce seraient donc les femmes. Et puis, la mort tragique de ses parents. Un drame qui laissait un patrimoine assez conséquent à Éloïse pour qu’elle puisse se consacrer plus pleinement à ses petits égoïsmes. Des loisirs de toutes sortes et surtout des voyages autour du globe et les délicieux plaisirs du sexe. Et finalement, le rachat et la direction d’une petite entreprise artisanale. Une petite société au personnel uniquement féminin. D’entrée, Éloïse Mancieul traitait ses salariées en assistantes, plutôt qu’en employées. Un monde de lingerie fine, et une clientèle assez aisée pour s’offrir les produits de qualité produits par son entreprise. Une société devenue très rentable une fois dirigée par sa nouvelle patronne.
Éloïse Mancieul avait parlé de son âge avec une moue quelque peu désabusée. Si elle affichait quarante-sept printemps à son compteur biologique, elle était parfaitement consciente de paraître bien plus jeune. Sa mère, elle aussi, avait eu ce petit avantage. Un atout que d’autres femmes ne possédaient pas. Une façon assez jubilatoire pour Éloïse de faire un pied de nez au temps qui passait. Mais en réalité, cet atout génétique ne ferait que retarder une logique échéance. Personne ne gagnerait jamais contre le temps. Un petit un mètre cinquante-cinq, quelque quarante-cinq, et pourtant une assurance étonnante dans les propos comme dans les gestes. Cette femme était pour le moins captivante. Valentine avait été proche d’être captivée par certaines des anecdotes distillées par son invitée. Un sacré personnage que cette dame. Une chevelure couleur de blé mûr relevée en un charmant chignon. Des yeux noisette, et un regard souvent amusé, comme parfois le plus sérieux du monde. La belle madame Lemark trouvait le regard de son invitée tout aussi étonnant que la personnalité de sa propriétaire. Des yeux rieurs pour un rien et devenant très sérieux pour des raisons inconnues. C’était un peu comme si Madame Mancieul exagérait ses émotions en observant ou en écoutant le monde. Des traits réguliers assez délicats pour faire d’Éloïse une très jolie femme. La petite robe noire cachait un corps mince et gracieux, une poitrine qui paraissait petite, mais haut placée, et un petit postérieur très agréable à contempler. Le vêtement laissait voir des cuisses minces, mais musclées, des mollets aux galbes parfaitement dessinés et des chevilles dont Val ne pouvait plus détacher son regard.
Thomas Lampaul était revenu de sa cave à vins et avait déposé une bouteille encore poussiéreuse sur la table basse en chêne. Cela fait, il s’était occupé à préparer sa trouvaille.
Les propos de son amant tirèrent Valentine Lemark de son étrange torpeur. Les joues subitement rouges, elle se rendit aussitôt compte de deux choses. D’abord, elle s’était laissé happer par une cheville féminine dansant doucement sous son nez, sans bien comprendre d’où lui était venue cette étrange attirance. Ensuite, après plus d’une heure de dialogues divers et variés, c’était la toute première fois que d’éventuels plaisirs sexuels étaient ouvertement évoqués. Son invitée et son homme se connaissaient de longue date, mais la maîtresse de maison n’en savait pas plus sur le sujet.
Le maître des lieux se laissa aller à un petit ricanement moqueur.
Subitement plus rougissante encore, l’interpellée afficha un sourire composé qu’elle jugea aussitôt idiot.
Éloïse Mancieul était restée silencieuse l’espace d’un instant, puis avait affiché un sourire chaleureux, comme un rien malicieux.
Nouveau sourire et le regard noisette amusé passa à plus attentif.
Depuis un peu plus d’une année qu’ils étaient ensemble, le couple formé par Valentine et Thomas ne parlait que très rarement de leurs passés respectifs. Non par défiance, ou autre raison que ce soit, mais simplement parce qu’ils n’en éprouvaient aucun besoin. Leur vie était proche d’un simple bonheur tel qu’elle était et rien ne devait le ternir. Le repas achevé, le maître de cérémonie avait servi un vieux cognac à son invitée, un kamok à sa compagne, et s’était réservé un whisky single malt hors d’âge. Depuis un petit moment, les conversations étaient devenues un peu plus pimentées, restant pour autant très intéressantes. Éloïse avait parlé de son passé de libertine sans aucune gêne, finissant par rire de son brutal rejet envers les hommes. Elle avait ajouté en riant que seul Thomas demeurait un sujet d’étude assez passionnant pour elle. Puis, une petite main chaude avait caressé doucement la longue main de Valentine et la jolie blonde avait souri.
Le rire chaud d’Éloïse avait troublé une Val littéralement sous le charme de cette femme adorable. C’était à nouveau une découverte. Jamais une fille ne l’avait troublée comme elle l’était. Si la belle brune savait reconnaître la beauté féminine ou était capable d’apprécier la personnalité d’une autre femme, elle n’en avait jamais été émue. En-tout-cas, pas à ce point-là. C’était un fait bien établi. Les deux femmes s’étaient tutoyées à peine le rôti servi. La maîtresse de maison avait peu parlé, mais sa timidité naturelle n’était cette fois aucunement en cause. Elle préférait de beaucoup écouter les petites histoires des deux complices. Tous deux savaient marier l’humour à leurs diverses confidences et servaient leurs anecdotes narrées à la bonne franquette. Ces deux-là se connaissaient très bien et Valentine était étonnée qu’il ne se soit jamais rien passé entre eux.
Il était près de minuit et Valentine n’avait pas vu filer cette agréable soirée. Les trois liqueurs qu’elle avait pourtant bues lentement, lui avaient quelque peu échauffé l’esprit, et tout autant le corps. La grande brune aux allures de Cléopâtre moderne avait chaud. Elle devinait son visage nappé d’une légère sueur et se savait transpirer sous sa large chemise blanche. Val se sentait comme coincée dans ses jeans noirs serrés. Comme Éloïse en début de soirée, elle s’était déchaussée, mais aurait préféré se sentir moins engoncée dans ses vêtements.
Éloïse lampa sa dernière gorgée de cognac et poussa un soupir lourd.
Valentine avait parlé avec une moue amusée.
Le rire grave de Thomas fit presque sursauter les deux femmes.
Son invitée jeta un coup d’œil décontenancé à son hôtesse qui avait légèrement rougi.
Éloïse rit à son tour après sa petite tirade, suivie par un le gros con hilare, bouteille en main et servant un autre cognac à son amie.
Madame Lemark, toujours aussi rouge, laissa filer un soupir légèrement agacé et la jolie madame Mancieul lui coupa la parole.
De nouveau, le mâle de la soirée avait ri sans toutefois en rajouter.
Une vilaine grimace parfaitement composée déformait la large bouche sensuelle de la belle brune.
La jolie blonde hocha la tête et prit le temps de boire une gorgée de café. Elle adorait un café corsé au cognac, surtout après un succulent dîner.
Tous trois s’étaient amusés des loisirs proposés par Éloïse et Valentine plus encore que les autres. Son petit fou rire éteint, elle transpirait maintenant de manière désagréable. L’homme de la maison avait rechargé son verre de liqueur de café, mais elle avait plutôt envie d’eau fraîche. Et surtout, une brusque envie de se changer la tiraillait. Elle jeta un bref regard vers sa voisine avant de se saisir d’une bouteille d’eau.
Proche de quitter le salon, la maîtresse de maison se retourna vers son amant, souriante, et le regard curieux.
C’était comme si le plafond lui était tombé sur la tête. Un affolement brutal, lourd comme une chape de béton, pesa soudainement sur une Valentine devenue statue de chair.
La douce voix d’Éloïse Mancieul. Comme une goutte d’eau versée de trop, cette voix déclencha un raz-de-marée de panique qui fit longuement frissonner le grand corps sculptural d’une Cléopâtre statufiée.
Incapable de penser, son corps semblant peser une tonne, la superbe brune fixa son regard sur son amant. Madame Lemark se mordit les lèvres. Lèvre inférieure d’abord. Des lèvres asséchées sous le coup d’une brusque angoisse.
Éloïse Mancieul, l’air soudain un peu soucieux, se contentait de regarder son hôtesse. Il était évident que la jolie blonde avait deviné que quelque chose clochait, sans toutefois comprendre de quoi il s’agissait. L’air le sérieux du monde, son amant continua sur sa lancée.
Raide comme un piquet, les bras le long du corps, la belle brune n’avait pas bougé d’un pouce. Une pensée brutale la fit ouvrir sa bouche pour aspirer de l’air. Un air qui lui parut brûlant. Éloïse Mancieul la prendrait pour une folle. Une inconnue la veille, qui risquait fort de déguerpir en hurlant aux fous si elle rencontrait Domino. La statue de chair déglutit péniblement et laissa son regard gris glisser sur son invitée. La psychologue la regardait fixement.
Thomas s’était levé, bouteille de whisky en main. Leur invitée, après un regard curieux vers son hôtesse, reporta son attention sur lui.
Val, gorge nouée, suivit le mouvement de la main de son amant. Une main maintenant posée sur une épaule laissée nue par la petite robe noire. Un signe démontrant à la questionneuse qu’elle devrait patienter avant d’obtenir une explication.
Madame Lemark laissa filer un soupir lourd. Elle se vit en baudruche qui se dégonflait d’un coup. La voix de son homme la fit presque frissonner.
La statue de Cléopâtre s’anima enfin. Des mains légèrement tremblantes se portèrent à son visage. Des doigts glissèrent doucement sur son front trempé de sueur, bousculant dans leurs caresses la lourde frange coupée droit. Les cheveux de jais coupés au carré scintillèrent sous la lumière dispensée par les lampes quand Valentine se détourna pour reprendre son chemin.
Les dernières paroles que Valentine entendit furent prononcées par la voix légèrement tendue de la psychiatre. Une voix demandant à son compagnon ce qu’elle devrait comprendre…
Valentine avait gagné la salle de bain comme un automate. Un robot totalement désorienté. Tout le temps que l’eau tiède l’inonda, elle resta sans réaction. Une fois sortie de la douche, elle sécha ses cheveux avec une unique idée à l’esprit. Elle avait tout le temps pour se décider. Une idée fausse, cependant, car le temps ne comptait pas réellement. Pour la première fois, une femme l’avait embarquée dans une sorte de fantasme éveillé. Val revoyait en boucle la jolie gambette d’Éloïse Mancieul. Sa délicate cheville qui se balançait doucement sous ses yeux. L’épaisse chaînette qui glissait sur une peau de pêche. Les petits orteils peints de nacre.
Elle avait été comme subjuguée par la personne, plus encore que par la femme. Ensuite, la soirée avait fait son œuvre. La maîtresse de maison n’avait plus la moindre envie que sa belle invitée ne la quitte. Elle savait instinctivement que ce départ aurait amené un vide brutal. C’était très surprenant. Étrange même. La jolie brune devinait pourtant qu’elle aurait vécu cette absence comme un abandon.
Val allait présenter la poupée soumise. C’était pour cette raison que le temps n’avait aucune sorte d’importance. Si Thomas avait vu juste, Éloïse comprendrait cette étrangeté. Ou elle se refuserait à aller plus loin, sans pour autant se braquer ou juger. Leur invitée était une amie potentielle pour son hôtesse, mais elle était également médecin. Son compagnon pouvait se tromper. Madame Mancieul était psychologue.
Une psychiatre avait de quoi voir en ces deux facettes d’une personne, le cas parfait d’une pathologie. Mais de jugement elle ne porterait pas. Une piètre consolation pourtant rassurante. C’était toujours ça…
Dans le miroir brouillé de vapeurs, la poupée sourit tranquillement à Valentine qui cernait ses grands yeux d’un fard noir. Madame Lemark ne se maquillait jamais. Depuis peu, Domino se fardait comme une putain antique. Khôl aux paupières, cils surchargés de noir d’encre et lèvres peintes de rose pâle ou d’ocre léger. Ce soir, sa bouche sensuelle serait rose. Un rose pailleté d’argent.
Domino était plus sage qu’à ses débuts. Aujourd’hui, elle était tout aussi docile avec Valentine qu’elle l’était avec Thomas. La superbe salope du miroir lança un coin d’œil amusé à son alter ego.
Valentine avait rougi en lâchant ses mots. Domino souriait. Elle paraissait confiante. Confiante et très excitée…
Éloïse Mancieul, tout sourire, reposa son verre d’eau et resta un moment à observer sa voisine. La superbe brune s’était assise dans le fauteuil occupé par Valentine peu avant.
La jolie blonde rit doucement avant de se pencher vers sa voisine pour lui prendre la main.
Le regard gris affronta les yeux noisette et la large bouche sensuelle s’agrandit d’un sourire plus froid que simplement amical.
Les doigts de la psychologue caressèrent ceux de Cléopâtre.
Un petit moment, le double de madame Lemark resta coi, ses immenses yeux fixés au regard de sa voisine.
La blonde sourit à la brune et quitta son siège. Debout face à Domino, Éloïse caressa les cheveux noirs et brillants.
Les yeux sur le visage de la poupée, la psychologue laissa filer un doux sifflement.
Cette fois, le sourire de la belle soumise se fit franchement amical.
Éloïse rit doucement, les yeux sur les larges épaules de l’autre facette de son hôtesse.
Le regard baissé sur la blonde, l’interpellée n’hésita qu’un très court instant.
Madame Mancieul se contenta d’une légère caresse sur une hanche cachée par le kimono noir. Certainement de la soie véritable.
Valentine soupira profondément. Un soulagement bienfaisant la baignait d’un coup.
C’était comme une douche froide apaisante après une chaleur torride. Elle n’y avait pas cru un instant. Une psychanalyste réputée qui ne la prenait pas pour une déséquilibrée, c’était plutôt rassurant. Elle expira longuement, tandis que Domino fixait attentivement leur invitée. La psychologue sourit et fixa longuement son étonnante voisine.
Une petite main s’était posée sur le nœud de ceinture du kimono.
Éloïse, souriant de sa boutade, se recula de quelques pas et resta un long moment à observer la jeune femme debout face à elle. La superbe brune, imperturbable, fixait sur elle son regard gris. Un regard qui ne cilla pas une seconde. Puis la blonde s’approcha à toucher le grand corps qu’elle admirait en silence.
Valentine, souffle bloqué, hésita un instant et se décida à laisser la bride à Domino. La poupée était capable de gérer ce genre de situation. Quant à elle, elle s’étonnait de demeurer si calme.
L’alter ego de son hôtesse avait laissé la psychologue totalement surprise, quant à sa dernière question en tête-à-tête. La poupée soumise avait préféré attendre avant de se déshabiller. Puis, après un instant d’hésitation et une profonde inspiration, Domino précisait avec un sourire timide qu’elle était déjà proche de jouir debout. Une réponse et un regard si éloquent avaient de quoi déstabiliser n’importe qui. Domino ne mentait pas et Éloïse en avait eu les sangs en ébullition.
Éloïse Mancieul s’était adressée à Thomas sans même lui accorder un regard. Toute son attention était portée sur sa voisine vêtue du charmant kimono noir. Le maître de la poupée docile avait paru réfléchir un moment.
Restée debout jusqu’à l’arrivée de Thomas, la grande brune n’avait pas bougé d’un pouce, hormis ses mains maintenant sagement croisées au dos.
Madame Mancieul soupira doucement et jeta un coup d’œil à son hôte.
La jolie blonde hésita un instant, paraissant se plonger dans ses pensées. Puis elle se décida.
Si son hôte sourit, Madame Mancieul ne se départit pas de son sérieux. Elle était par trop nerveuse et bien trop excitée pour rire à la plaisanterie de l’un de ses plus vieux copains.
Éloïse avait demandé à la poupée de s’approcher et la soumise s’était aussitôt exécutée.
La petite main dénoua la ceinture du kimono de soie noire. Retenus par les seins lourds, libres de toute autre entrave, les pans ouverts du vêtement ne découvrirent qu’un ventre plat et un charmant triangle de dentelle noire. Les doigts de la jolie blonde tirèrent doucement sur la dentelle, dévoilant la peau nue du mont de Vénus.
La dentelle noire ne cachait plus que la fente du sexe de Cléopâtre. Éloïse approcha son visage du grand corps debout face à elle et une joue chaude se posa sur un ventre doux. La main sur la peau nue, les lèvres sur la bordure de dentelle qui ne cachait plus que l’essentiel du sexe convoité, madame Mancieul laissa filer un petit soupir. Elle leva son regard noisette sur la grande femme brune qui l’observait attentivement.
D’abord, les immenses yeux gris parurent s’agrandirent. Puis les paupières maquillées de noir se fermèrent. Éloïse sentit tout le corps de Domino frémir. La belle blonde, les yeux rivés au beau visage baissé vers elle, eut l’impression de sentir le désir de la brune prendre vie au creux du ventre contre sa joue. Ses lèvres sensuelles ouvertes, Cléopâtre laissa échapper un léger gémissement se muant très vite en une plainte ténue. Le ventre de la poupée ondula sous un spasme doux et Éloïse le sentit se coller à son visage.
Les longues mains étaient montées lentement et madame Mancieul avait senti la peau brûlante de Domino peser sur ses lèvres. L’envie de baisser la dentelle qui cachait le sexe de sa si belle proie se fit pressante. La blonde était sur le point de céder à cette tentation quand les doigts de la soumise libérèrent son buste de la soie noire. Des seins magnifiquement galbés, ronds et hauts placés. Deux petits melons de chair au teint mat. Une poitrine superbe qui semblait sculptée dans du marbre sombre.
Le grand corps frémit et il sembla à Éloïse que les épaisses pointes de seins brunes durcissaient encore. Les doigts de la superbe créature si docile s’étaient posés sur ses tempes et la psychologue ne put contenir un léger soupir. Les mains sur ses cheveux tremblaient doucement.
La bouche contre la peau humide de sueur, les yeux levés vers le visage de poupée, madame Mancieul se sentit émue comme jamais quand les doigts de Domino crochèrent doucement dans son petit chignon. L’espace d’un instant, le regard gris se posa sur elle.
Puis les paupières peintes de noir se refermèrent lentement.
Un doux cri. Une légère plainte émouvante et terriblement excitante. Les lèvres soudées au ventre plat et ferme, la jolie blonde avait senti l’orgasme de la poupée naître, croître en intensité, pour enfin exploser.
Éloïse n’avait jamais vécu un tel moment. Un instant, elle se demanda pourquoi elle n’avait jamais procédé ainsi avec ses nombreuses conquêtes. Elle avait connu tant de choses, tenté tant d’expériences, s’essayant à de si nombreux petits jeux. Cette fois pourtant, elle était proche d’être bouleversée par cette femme si peu ordinaire. C’était tout aussi déconcertant que délicieusement excitant. Domino avait joui longuement, laissant son orgasme mourir en un doux feulement qui s’était faufilé entre ses lèvres sensuelles. Puis, après un petit moment, elle avait regardé Éloïse. Son joli minois restait sous le coup de sa jouissance. Les joues délicieusement rougies, les yeux clairs encore voilés, les délicates narines pincées sous des inspirations légèrement désordonnées, des indices évocateurs du plaisir que la belle avait éprouvé. Tout y était pour dresser un portrait vivant du plaisir pris par une femme. Un visage devenu champ de bataille et encore ravagé par la jouissance.
La grande bouche sensuelle resta ouverte un instant pour chercher de l’air et la poupée sourit.
Éloïse avait demandé à Domino de s’asseoir sur ses cuisses. Une curiosité et une envie subite. C’était presque un besoin de sentir ce corps superbe et si impressionnant tout contre elle, et surtout sur elle. À contrecœur, la blonde délaissa le beau visage pour s’adresser à son hôte.
Thomas était resté sagement assis tout le temps du charmant numéro du duo détonnant. Les deux femmes avaient dégagé un érotisme torride dans leur petite prestation. Il transpirait légèrement sous sa chemise de lin beige et il était dur dans ses pantalons.
Il lâcha un petit sourire en coin et prit son verre de whisky.
Domino, silencieuse, se contentait de fixer l’invitée de son maître. Quant à Valentine, elle retenait son souffle. La psychologue et son homme parlaient d’elle devant la poupée. C’était la première fois qu’une telle situation arrivait. Elle se sentait incapable de réagir, restant néanmoins coite et se demandant ce qui allait se passer. L’espace d’un battement de cil, Domino avait souri. Son double était parfaitement à l’aise, vautré sur un corps de femme pour la toute première fois.
Éloïse retint un petit soupir quand la grande brune bougea lentement, installant son grand corps plus confortablement sur elle.
La belle soumise s’était affalée sur elle et Madame Mancieul se sentit un peu plus écrasée encore sous son corps. Une masse imposante et dure. Domino avait posé sa tête sur son épaule. La brune était en nage sous son kimono totalement ouvert. Elle dégageait une douce chaleur. Le poids de sa compagne scotchait littéralement la blonde à son fauteuil. Les superbes seins nus et luisants de sueur pesaient sur son buste. La psychologue bougea doucement pour se décaler un peu de la femme qui l’écrasait comme jamais d’autres ne l’avaient fait.
Les deux amis échangèrent un sourire de connivence.
Valentine suffoqua presque aux mots de la blonde. Elle et son amant l’ignoraient délibérément depuis un long moment, et maintenant, elle était traitée de salope. Domino laissa filer un soupir et colla sa joue à une épaule nue nimbée de sueur. Évidemment, la petite putain adorait cette situation humiliante.
Val inspira profondément et rougit aux paroles de son amant.
Éloïse Mancieul lâcha une petite grimace amusée sans répondre à la boutade et reporta son attention sur son charmant fardeau.
Cléopâtre, regard braqué sur la psychologue, paraissait attentive. Valentine, une nouvelle fois, resta comme statufiée. Une brusque envie de se dégager du corps sous elle et de déguerpir au plus vite la fit frémir. Une réaction inconsciente du double de la salope soumise qui n’échappa pas à la psychologue.
Val, lèvre inférieure mordue nerveusement, retenait sa respiration.
Un moment de silence qui parut à Éloïse une petite éternité et la poupée releva la tête, abandonnant son épaule pour la regarder.
Le sourire de madame Mancieul, d’abord amusé, se fit rassurant. Elle reposa son verre de cognac dans lequel elle avait à peine trempé ses lèvres.
Éloïse Mancieul laissa filer une petite grimace.
La psychologue laissa filer un petit sifflement et hocha doucement la tête.
Les joues de madame Mancieul avaient pris une jolie teinte coquelicot.
Éloïse Mancieul, à bout de souffle, avait tenté de se dégager de l’étreinte amoureuse sans aucun succès. Son geste avait même été brusque sans qu’elle ne s’en rende compte, mais sa maîtresse lui avait résisté sans paraître se forcer, avant d’approcher son visage du sien et de l’embrasser sur le nez. Après quoi, la superbe poupée avait souri et s’était laissée doucement repousser.
La jolie blonde se sentait exténuée. Si elle avait eu des maîtresses très passionnées, elle n’avait jamais vécu de tels moments. Jamais…
Domino était revenue, les cheveux encore humides de la douche, démaquillée et entièrement nue. Une poupée magnifique et décidément très obéissante.
Elle était restée debout face au fauteuil où se tenait la psychologue, comme déjà prête à satisfaire les envies de celle qu’elle venait d’appeler « Maîtresse ». Après un regard vers son ami, tranquillement assis sur le canapé et tenant son verre à la main, la blonde avait laissé filer un soupir. Elle éprouvait une touche de nervosité qu’elle ne se connaissait pas.
Les yeux noisette d’Éloïse étaient restés rivés à l’intimité intégralement épilée de la brune, tout le temps qu’elle avait pris pour quitter son siège et se lever.
Après que sa belle soumise eût obéi, madame Mancieul, uniquement vêtue de ses seuls sous-vêtements avait retrouvé son fauteuil. Après quoi elle avait totalement perdu pied.
Un baiser émouvant comme jamais. Des lèvres timides sur les siennes. Une langue douce contre sa langue. Après un temps qui lui avait paru une petite éternité, Éloïse se perdait en souffle et en soupirs désordonnés. Son amante s’était faite passionnée. Leurs dents s’étaient doucement cognées. Leurs langues s’étaient affolées en danses lascives. Une pensée brutale percutait alors l’esprit en bataille de la psychologue. Elle embrassait deux femmes. L’une d’elles, timide et tout aussi affolée qu’elle l’était. L’autre conquérante et terriblement excitée. À cet instant précis, madame Mancieul, psychiatre réputée, patronne entreprenante et femme dominatrice en amour, comprit qu’elle ne dirigeait rien. Et surtout, qu’elle ne contrôlerait rien, et ce à aucun moment. Quand après un dernier baiser, elle regarda sa compagne, elle sut que ce serait une expérience nouvelle et certainement étonnante.
Valentine lui avait enlevé son soutien-gorge de dentelle noire avec une lenteur timide, restant un moment à contempler ses petits seins fermes. Puis elle les avait doucement caressés. Ensuite, Domino s’était montrée. Et encore, deux personnalités très différentes s’étaient occupées de sa poitrine. Seins bousculés avec douceur ou fermeté. Tétons tendrement caressés et sucés, ou plus durement chahutés par des doigts ou des dents. Là, Éloïse avait gémi, avouant qu’elle n’en pouvait plus. Aussitôt, le string assorti à son soutien-gorge lui était arraché des hanches par une petite tornade. Un craquement sec et le petit vêtement déchiré atterrissait sur le parquet de chêne. Puis des doigts nerveux et impatients prenaient possession de son sexe tandis qu’une bouche dévorait ses seins.
Deux mots lâchés presque timidement et la psychologue s’affolait presque en comprenant ce que sa maîtresse s’apprêtait à faire. Domino ne la laisserait pas reprendre son souffle. Bousculée par son orgasme, elle ne put que murmurer sa phrase.
Madame Mancieul se sentit une nouvelle fois emportée par la tornade qui l’avait mise nue. Une tempête beaucoup plus puissante lui avait relevé les pieds en l’air tandis qu’elle s’empêtrait encore dans sa jouissance loin d’être moribonde.
Domino la mangeait durement, son joli nez dans les poils blonds de son buisson intime. Une langue dure sur son clitoris. Une caresse lourde sur sa fente détrempée. Un autre geste de sa terrible maîtresse et Éloïse se vit plus offerte encore, écartelée sous le visage de poupée et ses pieds relevés plus haut.
La blonde jouit quand la bouche de la brune se colla presque avec brusquerie à son anus.
Éloïse Mancieul, le corps en nage, se sentait éreintée comme après ces anciens ébats de libertine lâchée en pleine partouze. Elle n’avait pourtant rien pu faire pour empêcher la terrible Domino de la livrer à son alter ego si timide. Et là encore, madame Mancieul perdait tous ses moyens. Une douce et délicate brise avait repoussé la tornade. Aucune parcelle de sa peau n’était restée vierge de douces caresses ou de légers attouchements. Une bouche et des mains avaient tout exploré de son corps.
Un autre orgasme lui tordait le ventre et la psychologue se noya dans le regard timide de son hôtesse. Madame Lemark sourit à madame Mancieul avant de l’embrasser. Puis, le double de la poupée soumise et salope s’était laissé glisser entre ses cuisses. Encore…
Sans force et sans volonté, se laissant délicieusement dévorer, ses pointes de seins délicatement pincés par des doigts impatients, la jolie blonde était doucement bercée par des désirs toujours latents. Puis, elle avait senti le corps de la poupée se redresser et caresser le sien. Des lèvres brûlantes sur sa bouche.
Éloïse faillit étouffer sous une autre vague naissante.
La brune, les joues rougies, n’avait fait que murmurer en lui souriant timidement. Par timidité, ou peut-être pour ne pas alerter son amant et l’effrayer de ses soudains aveux.
La psychologue jouissait encore. Un long et calme orgasme que cette fois elle maîtrisait et tentait de garder en vie. Une nouvelle fois, elle regardait le visage entre ses cuisses en sueur. Le nez logé dans ses poils blonds et la langue dansant doucement sur son clitoris. Ce n’étaient pourtant pas tant ces caresses qui la transportaient ainsi. Peu avant, elle s’était contenue plusieurs fois pour ne pas appeler la salope soumise par son véritable prénom. Puis elle l’avait fait. C’était bien sa belle hôtesse qui officiait et c’était tout simplement les derniers mots prononcés qui l’avaient bousculée vers la jouissance. Des mots de Valentine. Si la sulfureuse poupée l’avait baisée, Val lui avait fait l’amour.
Valentine se montrait enfin…
La fraîcheur de la douche lui avait fait du bien. Madame Mancieul avait enfin pu mettre un peu d’ordre dans ses idées. Ce qu’elle venait de vivre était une expérience exceptionnelle et elle en était parfaitement consciente. Elle avait quitté le salon précipitamment pour reprendre contenance et quelques forces. Et bien sûr, elle se doutait bien que Thomas devait être proche de craquer. Son plus vieil ami avait été un hôte libertin parfait. Il avait su être d’une discrétion et d’une patience exemplaires. Elle n’en attendait pas tant. Éloïse, dans ses ébats si troublants, en avait oublié la présence du seul mâle des lieux. Une légère excitation rétrospective rosissait ses joues et lui caressait le ventre. Elle s’était exhibée devant lui. Elle s’était fait baiser par sa femme sous ses yeux. Il ne s’était jamais rien passé entre eux. Jusqu’à cette nuit. Oui, il fallait bien l’avouer, c’était très excitant de repenser à ce qu’elle avait fait devant son vieux copain. En son absence, il était certain que le maître devait jouer avec sa poupée. Éloïse se devait de lui accorder un moment d’intimité. Le malheureux le méritait amplement.
Évidemment, elle rendrait la pareille à cette femme si peu ordinaire. Et cela n’aurait rien de l’expression consacrée pour rendre une politesse. Elle en crevait tout bonnement d’envie. À peine sous la douche, sa fatigue s’était comme évaporée. Éloïse s’était crue épuisée et là, s’observant dans le grand miroir embué, elle sentait son sexe s’humidifier doucement. Elle avait pourtant joui comme une salope et avait trempé la belle bouche qui la dévorait sans presque discontinuer. La psychologue n’avait aucune envie de partir. Elle aussi baiserait la torride poupée. Elle ferait subir certaines choses à Domino bien sûr, mais faire l’amour à la belle Valentine était beaucoup plus tentant. Toutefois, pour accomplir toutes ces choses, cette fin de nuit ne suffirait pas.