n° 21693 | Fiche technique | 41691 caractères | 41691 6894 Temps de lecture estimé : 28 mn |
13/04/23 |
Présentation: Le sexe fait-il réellement tourner le monde ? Il ne faut pas se voiler la face. Est-ce bien raisonnable, tout ça ? | ||||
Résumé: Je m’appelle Maëlys. Maëlys Corentine. J’ai eu une enfance heureuse, comme je suppose beaucoup d’enfants. Heureusement pour moi, car ces souvenirs d’enfance me sont devenus très précieux. Enfin, surtout depuis que je me suis réveillée… | ||||
Critères: #sciencefiction #fantastique f h fh fbi couple collègues fépilée plage travail amour cérébral voir exhib noculotte fmast | ||||
Auteur : EdenPlaisirs Envoi mini-message |
Collection : Les drôles d'histoires de Mme Patate Numéro 03 |
Je m’appelle Maëlys. Maëlys Corentine. J’ai eu une enfance heureuse, comme je suppose beaucoup d’enfants. Heureusement pour moi, car ces souvenirs d’enfance me sont devenus très précieux… Enfin, surtout depuis que je me suis réveillée.
Voici mon histoire…
Il y avait eu cet accident d’Airbus, et manque de chance, j’étais dans le lot des victimes. L’inauguration de ce fameux train qui survolait Paris sur des rails de plastiverre avait attiré une sacrée foule. Des gens du monde entier étaient venus en France pour le voir. Et moi, plus futée que d’autres, j’avais réservé mon billet des mois en avance. Ce tout nouveau train paraissait se déplacer dans les airs et je voulais vivre cette expérience en avant-première. Ce n’est pas très solide le plastiverre en tout cas. Les trois cents victimes décédées n’ont pas eu d’avis à donner, mais moi je peux le dire en connaissance de cause.
Ils m’avaient dit que la science avait fait beaucoup de progrès ces dernières années et, comme la médecine est une science, apparemment j’avais eu du bol. Je dis ça parce que finalement, je m’en foutais un peu à l’époque. Je me réveillais après cinq années passées dans un coma artificiel. J’apprenais très vite que mes parents étaient morts dans une terrible explosion. Une vieille bombe datant de la Seconde Guerre mondiale. C’est vrai qu’il en restait encore de ces saletés. Une catastrophe aussi impensable qu’imprévisible qui avait détruit tout un quartier de Brest. Un peu plus tard, on m’expliquait que j’avais perdu certaines capacités. Des capacités qu’ils avaient dit…
Il avait fallu deux longues années pour que je redevienne celle que j’étais. Ou plutôt ce qu’ils avaient fait de moi. Une femme avec le visage et certaines parties du corps rafistolées, capable de bouger sans crier de douleur, puis de marcher un peu en boitillant et plus tard de déambuler normalement. Un grand miroir m’avait renseigné sur mon apparence et en toute modestie, il me fallait bien m’avouer que sur le plan physique, je valais la peine d’être vue. Mes toubibs avaient fait un sacré boulot. Des cheveux noirs qui avaient été rasés pour faciliter certaines opérations et autres examens repoussaient tranquillement. Des yeux sombres et un visage aux traits plaisants qui, paraît-il, étaient d’origine, hormis des cicatrices parfaitement effacées.
Pour le reste, c’était proche du sans faute. J’avais hérité d’un corps de bombasse plutôt agréable à regarder. Il faudrait vraiment être difficile pour ne pas craquer pour mes seins et mes fesses. Et là encore, c’était de l’original, à part des petites retouches par-ci, par-là. Pas un poil sur le corps, mis à part ma courte chevelure et j’avais appris d’une infirmière très sympathique que j’avais été récupérée dans l’état. J’avais dû être une forcenée de l’épilation. Elle s’était donc consacrée à continuer à m’épiler le corps. Elle était vraiment sympa, cette fille, ou c’était une sacrée petite vicieuse. Peu importe. Alors c’est sûr, avec ce style badass, ne pas être clouée au lit c’était plutôt cool.
Il était clair que pour moi, les marathons, c’était terminé, mais je pourrais courir un peu. Pas très longtemps, mais je pourrais trottiner de temps en temps.
Ce n’était pas si mal. Mon neurochirurgien n’était pas un fin psychologue, mais il avait fait un sacré boulot. La médecine avait fait d’énormes progrès. Tant mieux pour moi.
Pour le reste, c’était toujours un peu compliqué. Je me souvenais de mon enfance passée en Bretagne. Les images étaient très floues, mais je me rappelais de certaines choses. De mes parents. J’étais très heureuse, il me semble. C’était tout. Ah non ! Je me souvenais de la catastrophe de l’Airbus. Et là, j’avais bien tous les détails imprimés dans la tête. Ils m’avaient dit que maintenant, ça devrait s’arranger pour la question de ma mémoire. Je resterais capable de ne plus rien oublier. Enfin, normalement.
Mon psychiatre n’était pas du genre à mâcher ses mots ou à tourner autour du pot. Du coup, je pouvais quitter mon établissement technico-médical.
J’avais travaillé pour RobCorp. Une firme super balaise cotée en bourse, dotée d’autres antennes dans le monde entier. J’étais cheffe technicienne responsable en ordicentre. Mon métier, c’était du top niveau et, paraît-il, j’avais été l’une des meilleures techniciennes de la filiale de Paris. Mon équipe et moi concevions des programmes informatiques capables de raisonnement. Alors évidemment, je ne pouvais plus reprendre mon poste, puisque moi, j’étais incapable de me souvenir de ce boulot, mais la multinationale spécialisée en robotique tenait à me remercier pour mon travail antérieur. Les cadres de RobCorp Paris avaient mis un certain temps à me convaincre de reprendre un emploi pour la firme. Il fallait bien avouer que ce nouveau job avait de quoi surprendre et rebuter. Ils m’ont dit que je travaillais sur des androïdes pour tenter de les rendre capables de raisonner à l’instar des humains.
C’était ça, mon boulot. Une branche de la société traitait une autre forme d’intelligence artificielle. Les possibilités de créer une sexualité androïde. Des études très sérieuses et un sacré marché au bout. Les cadres m’avouaient que c’était un peu la face cachée de RobCorp, mais qu’ils considéraient cette branche comme importante. Un jour peut-être, un marché très juteux en découlerait. Le sexe ne faisait-il pas tourner le monde ? Il me restait peut-être des connaissances de base encore endormies. Alors pourquoi ne finiraient-elles pas par se réveiller ?
Le Dr Louz était une huile dans un projet important. Je n’en savais pas plus.
Un nouvel emploi était très important pour moi. C’était ça ou dépendre des aides du gouvernement. De quoi me loger, bouffer et profiter de quelques loisirs. Et de quoi m’emmerder du matin au soir…
J’avais eu beaucoup de mal à me faire à l’idée de certaines obligations liées à mon nouveau boulot. RobCorp faisait très bien les choses et comprenait surtout qu’avec chaque employé heureux, venait un rendement heureux. J’étais donc partie avec d’autres nouveaux salariés pour trois mois complets de formation. Une formation expliquée comme très spécifique et très axée sur le côté psychologique de notre travail.
Olga Frank était notre formatrice et elle ne rigolait pas. Elle ne souriait même jamais. Ce qui nous avait le plus surpris, ce n’était pourtant pas son allure de robot coincé. D’abord parce qu’Olga n’était pas une machine, ensuite parce que nous comprenions vite qu’elle était l’une d’entre nous. Enfin, une femme qui faisait le boulot que nous allions faire. Il y avait aussi son franc-parler, une manière de s’exprimer qui avait de quoi surprendre n’importe qui.
Évidemment, quelles que soient les pensées de notre petit groupe, personne n’avait ouvert la bouche. Après sa première présentation de la situation, Olga Frank avait un peu adouci ses propos. Juste un peu.
Ce n’était pas vraiment clair non, mais avec une nana comme Olga, ça le serait certainement très vite.
Le moins que l’on puisse dire, c’était que nous étions bien encadrés et parfaitement briefés. Chacun d’entre nous avait son psychologue attitré et Olga supervisait nos progrès. Deux filles avaient quitté la formation au bout de quelques jours et personne n’avait jugé leur départ. Technico-testeur était un boulot très spécial. Intéressant et passionnant pour son côté « technique » et plutôt difficile à appréhender pour sa partie « recherche ». Mais finalement, j’avais achevé ma formation avec les autres.
Je bossais depuis trois mois quand j’avais été convoquée par le Grand Manitou du service. Le très réputé Dr Louz qui m’avait reçue pour mon entretien d’embauche. Cette fois, j’étais face à tout le staff du service AndroLov. Tu parles d’un nom à la con. Ça faisait « Russe » plutôt que Français et pour la poésie ce n’était pas vraiment le pied.
Ils avaient fini par m’avouer certaines choses. On pouvait même appeler ça cracher le morceau. Je n’avais pas été dupe pour le remerciement de mon travail passé. J’avais simplement pensé qu’ils espéraient que quelques-unes de mes connaissances me reviennent en mémoire. Je suis amnésique, mais pas idiote. En tout cas, je ne m’attendais pas à ce genre de révélations. Pourtant, je ne leur en voulais pas. C’était même de bonne guerre. RobCorp n’était pas une entreprise de bons samaritains et le Dr Louz ne le cachait pas.
Les autres ingénieurs n’ouvraient pas la bouche et j’avais vraiment envie de dire à mon patron direct qu’il me saoulait. Oui, j’avais compris. Je comprenais et comprendrai encore… Je n’osais pas lui conjuguer le verbe à tous les temps à ce lourdingue de Dr Louz, mais j’en avais vraiment envie.
Je m’étais réveillée à l’âge de trente-deux ans. Deux années passées à me rétablir et sept mois pour me décider à retrouver un boulot, à accepter une formation et à finir par travailler sur le projet AndroLov. Un âge idéal pour une technico-testeuse. Et surtout… j’étais vierge ! Pas techniquement bien sûr, les examens médicaux ayant paraît-il démontré que j’avais eu une vie sexuelle avant mon accident. Mais mon amnésie faisait que je ne me souvenais pas de cette vie sexuelle antérieure, pas plus que du sexe proprement dit. J’ai découvert ma sexualité depuis peu. Du pain béni pour en tirer parti. Pas de passif sexuel et aucune comparaison possible avec une sexualité humaine. J’étais une perle pour la baise avec des robots. Et quand je dis ça, il faut bien comprendre que je parle boulot. C’est ce qu’aurait dit cet abruti de Dr Louz…
J’avais été effarée de constater les progrès de la robotique et surtout de la biogénétique. En un peu plus de cinq ans, je passais d’un monde de machines à un véritable paradis artificiel. On m’aurait collée au lit avec Lucius sans me prévenir que je ne voyais que du feu. Grand, bâti en sportif et bel homme sans être un Apollon. Un beau mec à la tignasse noire et aux yeux noisette. Personne ne pouvait deviner que Lucius était un être fait de chair et de sang autant que de blastoderme et de titane. Enfin, à condition que Lucius ne soit pas trop bavard au lit. Quant à sa « personnalité », il y avait encore beaucoup de boulot même si ce n’était pas le plus important.
Le projet AndroLov n’avait aucun besoin d’androïdes intellos capables de briller en société ou de réciter du Shakespeare. Il suffisait qu’ils soient plaisants d’apparences et doués en amour. Des propos un peu ronflants tenus par ce bon Dr Louz. On pouvait dire les choses plus clairement et sans fioritures. De jolies créations artificielles capables de baiser correctement. Si elles le faisaient très bien entre elles, ces petites merveilles devaient être assez douées pour exciter et faire jouir des humains. Et ça, c’était le travail des technico-testeurs. Tout au moins les testeurs lambda. Moi, je travaillais plus en profondeur, si je peux m’exprimer ainsi. Je devais affiner et peaufiner certaines capacités de nos androïdes. Le côté psychologique de l’androsexualité. Lucius et Ava comme leurs petits copains et copines devaient être le plus excitants possible. Et pour l’instant, c’était encore l’Eldorado à découvrir.
Nos androïdes étaient toutefois vendables en l’état et pour preuve, la demande serait exceptionnellement forte selon les comptes-rendus des dernières études de marché. Je ne parle pas de Lucius et d’Ava, mais de nos produits de base. Lucius et Ava sont un espoir de réussite. Les plus performants de nos androïdes. C’est sûr, ils baisent comme des dieux. Mais quand ils ouvrent la bouche, ils sont à peine plus excitants que l’un de ces réfrigérateurs qui déclinent la liste des courses que l’on doit prévoir. On me les a confiés et depuis, Ava et Lucius sont mes petites expériences personnelles. Il arrive même que je m’amuse un peu avec eux.
J’avoue que les regarder baiser m’excite beaucoup. J’adore les diriger dans leurs ébats en les observant. Et surtout, je les empêche d’ouvrir leur clapet pour bien apprécier le spectacle. Les laisser s’exprimer uniquement dans des sons plus rudimentaires, soupirs, gémissements et petits cris uniquement, c’est bien plus agréable. Évidemment, ils n’éprouvent rien, mais ils sont plus convaincants qu’en tentant un échange érotique en paroles. Les concepteurs ont donné à ces androïdes une image calculée pour être idéale et satisfaire le plus grand nombre. Des visages aux traits agréables sans être trop attirants. Il fallait être raisonnable et surtout réaliste. Une taille moyenne et un corps harmonieux pour Ava et une belle stature de sportif pour Lucius.
Ava est un véritable canon sur pattes. Aussi blonde que je suis brune, même si la ressemblance s’arrête là. J’aime beaucoup coller ma chatte maintenant redevenue poilue contre la sienne. Mon pubis aux poils noirs se frottant à sa petite forêt dorée.
Le souci, c’est que si j’ai réussi à donner un peu d’initiative à mes jouets, il leur faut toujours des précisions. Du coup, ils posent des questions dans le feu de l’action. C’est un véritable problème et je n’ai pas encore de solution. La bonne nouvelle, c’est qu’ils veulent faire de leur mieux. La mauvaise nouvelle, c’est que ça casse grave l’ambiance. J’ai énormément travaillé. J’ai bossé comme une forcenée pour améliorer Ava et Lucius. Cinq mille capteurs sensoriels implantés sur Lucius. Un peu plus du double pour Ava. Ils ressentent énormément de choses et savent les retransmettre. C’est cette phrase de travail que je préfère. Le technique. La partie technique de mon job est toutefois plus complexe et plus délicate avec Ava qu’avec Lucius. Notamment sur les plans spécifiques du clitoris et du cunnilingus. Elle a beaucoup de mal à interpréter certaines caresses et donc à les transposer.
Lucius et Ava sont capables d’apprendre. C’est l’une de leurs capacités les plus remarquables. C’est un processus très complexe et le procédé de compréhension est encore loin d’être au point, mais ils progressent. Chaque acte que j’accomplis, chacune de mes paroles les fera progresser encore. Il faudra du temps, énormément de temps. Mais un jour, Lucius et Ava seront des partenaires parfaitement aptes à apprécier le sexe et à donner du plaisir, tout en étant eux-mêmes très motivants et excitants. Pour l’heure, les humains devront se contenter d’androïdes conformes à mes sujets d’étude actuels. Ce n’est pas si mal. Mes poupées me font toujours jouir et Rome ne s’est pas faite en un jour…
J’avais beaucoup baisé avec ces deux-là, c’est vrai. J’avais beaucoup joui de mes androïdes et c’était la partie recherche de ce boulot. Mettre en application mes petites trouvailles techniques et les tester sur le terrain. Si je peux le dire de cette manière.
Au début, le plus difficile pour moi avait été d’admettre que mes travaux, eux aussi, devaient être observés à la loupe. Ou plutôt valait-il mieux parler de microscope. Le grand bureau qui m’avait été dédié était construit d’acier et de vitrages de plastiverre. Tout le monde pouvait donc me voir et m’entendre officier et c’était bien le but de cette installation. C’était surtout la partie recherche qui me posait problème. Être étudiée moi-même alors que j’expérimentais certaines de mes analyses avec Ava ou Lucius, ou en compagnie de mes deux sujets d’étude ensemble, n’avait rien de très valorisant. Cependant, avec le temps, je m’habituais à être moi aussi un sujet d’étude. Et finalement, sans vraiment en définir la raison, je finis par apprécier d’être observée. Jusqu’à ce que je comprenne que j’adorais ça. Si Ava et Lucius restaient excitants, ils étaient devenus des supports à mes fantasmes plus qu’autre chose. C’était de m’exhiber à mes collègues et à tout le staff d’études qui m’excitait le plus.
Quand je baisais avec Lucius et Ava, ce n’était jamais sans oublier que d’une certaine façon, je me donnais en spectacle. J’en profitais donc pour montrer mon corps à ceux qui m’observaient. J’offrais mon cul aux spectateurs et m’arrangeais pour qu’il ne puisse pas ignorer que je mouillais comme une fontaine. Je leur donnais de quoi fantasmer sur moi s’ils en avaient le désir. Je montrais tout de moi et en jouissais parfois en cascade. Je savais pertinemment qu’aucun de mes collègues masculins ne pouvait rester insensible à mon corps de bombasse. Mes seins ronds et lourds, mon cul ferme et musclé et ma chatte mouillée devaient beaucoup leur plaire. Et, bien sûr, j’espérais exciter tout autant les quelques filles du service que les mecs. Plus que tout, j’adorais parler aux androïdes et m’exhiber aux autres en paroles plus encore qu’en actes. Mes propres mots pouvaient parfois me faire jouir plus fort que la bite de Lucius ou la bouche d’Ava. Ce qui m’avait fait comprendre que je continuais à travailler tout en prenant du plaisir. Tout ce que je découvrais, je le transmettrai plus tard à mes partenaires d’expériences.
Une sacrée nana que cette Olga Franck, et une super formatrice. J’ai conscience que je lui dois beaucoup. Elle ne s’était trompée que sur un point. Je ne peux rien affirmer sur ma personnalité avant mon amnésie. Je n’ai aucun souvenir de la personne que j’étais. Une chose est sûre. Aujourd’hui, je suis une sacrée salope et je le suis devenue très vite.
Et puis il y avait eu ce jour où le Dr Louz m’avait fait venir dans son bureau. Ce type était un véritable cador en biogénétique et très doué en robotique. C’était plus un chercheur qu’un chef, mais vu ses capacités, la boîte l’avait collé à la tête du projet AndroLov. Aujourd’hui, il me foutait une paix royale et j’avais appris à l’apprécier. D’ailleurs, je fantasmais beaucoup sur lui en m’exhibant. Il était plutôt beau mec et me plaisait bien. Il plaisait d’ailleurs à pas mal de femmes d’après les rumeurs de service.
La cinquantaine d’années bien conservées, le Dr Louz entretenait un corps d’ancien joueur de tennis de haut niveau. Un homme finalement pas si désagréable et au charme évident. Hormis sa légère calvitie qui gâchait le poivre et sel de sa chevelure laissée longue aux épaules, il ne faisait pas son âge. J’avais très vite trouvé son regard clair, attirant, et très excitant quand je le croisais dans mes exhibitions. Louz n’avait prononcé qu’une unique phrase à peine étais-je entrée dans son bureau.
Je m’étais assise dans le fauteuil placé devant l’immense bureau de bois massif, étonnée de cette entrée en matière.
Sans réponse à fournir ou d’autres questions à formuler, j’attendais d’en apprendre plus sur ma présence chez mon chef direct.
Après son explication à l’emporte-pièce, Louz s’était levé et s’était approché de moi.
J’avais obéi à mon patron sans trop comprendre son attitude. Le tutoiement de Louz m’avait tout d’abord surprise et son baiser me troubla plus encore. Après cet étrange instant, il m’avait littéralement abandonnée dans son propre bureau. Je n’ai jamais réellement compris ce qui s’était passé ce jour-là…
Charlène Lorens prit le temps de boire une gorgée d’eau et reposa son verre avec un geste lent. Elle était fatiguée. Dans le monde des affaires, elle était surnommée « La Dame ». Une dame d’une intelligence exceptionnelle et la femme d’affaires la plus puissante de la planète.
Madame Lorens, toujours belle à soixante ans, passa ses doigts dans la masse de sa chevelure blonde et soupira. Le regard bleu fit le tour de l’assemblée et la PDG de RobCorp s’éclaircit la gorge.
Hector Louz détestait être assis parmi les décideurs alors qu’il en était un lui-même. Là, il était servi. Charlène Lorens était la patronne de RobCorp et pouvait se montrer bornée et sacrément pénible.
Il n’y eut aucune question et uniquement des hochements de tête approbateurs. Charlène Lorens soupira en faisant tourner son stylaser sur sa pointe.
Charlène Lorens avait empli deux verres d’un rhum ambré hors d’âge. Elle connaissait les goûts de ses plus proches collaborateurs dans presque tous les domaines et Hector Louz était un amateur de rhums vieux.
Charlène Lorens n’avait pas achevé sa phrase et avait eu une petite grimace comique. Hector Louz fit tourner son alcool dans son verre et laissa filer un sourire.
C’était une idée du Dr Hector Louz et Charlène Lorens l’avait trouvée excellente. Une sacrée publicité pour la boîte. Tout du moins pour ses travaux sur la robotique. Un mariage ! Les épousailles de la meilleure chercheuse en robotique de RobCorp et du très réputé chef du projet AndroLov. Une idée formidable. Une alliance démontrant que l’amour et la robotique pouvaient faire bon ménage. Le mariage était devenu une mode désuète charmante et contrastait avec toute idée scientifique. C’était presque poétique. Une très bonne idée !
Charlène Lorens resta un long moment silencieuse et ses grands yeux bleus s’éclairèrent d’une lueur étrange. Puis elle laissa filer un rire grave.
Hector Louz hésita un moment et finit par esquisser un sourire sans joie.
Charlène avala sa dernière gorgée de rhum d’un trait et fit claquer sa langue dans sa bouche.
Le Dr Louz resta un instant à regarder la bouteille d’alcool brun à peine entamée.
Hector s’approcha de la table de réunion et caressa le verre du récipient des doigts avant de prendre la bouteille et de se servir un autre rhum.
La PDG de RobCorp secoua sa lourde chevelure couleur de blé et lâcha un autre rire.
Hector Louz jeta un regard un peu triste à la PDG de RobCorp et poussa un soupir lourd.
Franchement, elle est vraiment cool cette île. Je l’adore, mon île. Notre île ! Encore que Charlène Lorens l’a achetée uniquement pour moi. Maintenant, il ne me reste qu’à attendre les réactions d’Hector. Combien de temps supportera-t-il de bosser sans moi ? Je ne vais pas le presser non plus. Je suis bien ici. Je veux travailler sur l’île. Il suffirait d’embarquer Ava et Lucius, le matériel nécessaire et nous pourrions bosser ensemble Hector et moi sur ce petit paradis terrestre.
J’aime beaucoup ce Ludwig. Je ne peux vraiment pas me plaindre de sa présence. Un homme à tout faire pour moi toute seule. Un mec à tout faire et qui n’a rien d’autre à faire que de passer son temps à gober les mouches. Tout est neuf et rutilant dans cette immense baraque sur pilotis.
Quand je dis que Ludwig ne fait rien pour occuper son temps, ce n’est pas tout à fait vrai. Il s’occupe, mon employé modèle. Ses certificats de travail sont de l’ordre du parfait. Ce type sait tout faire ou presque. Il est d’un abord facile, charmant et surtout c’est un vrai canon. Il a un peu de cet acteur qui joue Xerxès dans le film 300. Il faut avouer que je pouvais tomber sur bien pire. Il sait comment passer son temps, ce sacré Ludwig. Il faut dire qu’étant donné que je vis à poil du matin au soir, il a de quoi faire. Je ne l’ai vu qu’une fois nu, mon homme à tout faire. Il se dorait la pilule sur le sable après une baignade et avait dû s’endormir. J’étais tombée sur lui par hasard et j’étais restée debout à quelques pas de lui. C’est sûr qu’il est mignon. Mais découvrir son sexe a été une sacrée surprise. Sa queue ne dormait pas, elle. Un vrai gourdin, son pénis. Ou une sagaie dressée vers le ciel, longue et puissante. Un truc de dingue.
J’avais cessé de bosser avec Lucius et Ava depuis environ six mois. Ensuite, il y avait eu mon mariage. Mais si moi j’en avais eu envie, Hector avait tenu à m’épouser d’abord et me baiser ensuite. Tout ça pour dire que Lucius avait été conçu pour satisfaire une norme. Son pénis mesurait très exactement dix-huit centimètres de longueur pour un diamètre de quatre centimètres. Pas de bol pour moi, la zigounette du Dr Louz n’était pas de taille à affronter la concurrence. Le sexe d’Hector n’était pas si imposant que la bite de Lucius, mais j’étais satisfaite quand je l’avais enfin à moi. Et surtout, mon tout nouveau mari, et pour ce que j’en savais, mon premier mec, m’avait vraiment surprise. Hector s’était montré un amant parfait et baisait bien mieux que Lucius. Il ne s’agissait pas de technique, mais de toute autre chose. Sa façon de me parler et de me regarder. Ses gestes tendres, ou d’autres plus désordonnés dans ses empressements à me satisfaire.
C’est vrai que m’exhiber pour Ludwig me fait mouiller une bonne partie du temps. Imaginer qu’il le devine ou sache que je suis trempée me rend folle. Alors j’ai eu envie d’autre chose. Une drôle d’idée qui m’a pris la tête. Je m’étais certainement laissée aller à ce petit délire dans ma vie intérieure, mais je ne l’avais jamais mis en pratique depuis… Depuis que j’étais sortie du coma. Je me suis caressée plusieurs fois. Je me suis branlée comme une salope. Seule dans ma chambre les nuits et les matins d’abord, avec l’idée de récidiver dehors et en pleine journée. C’est là que je découvrais le désir brutal d’exécuter ce petit numéro devant mon homme à tout faire.
La semaine précédente, je m’étais fait jouir alors que Ludwig n’était qu’à quelques pas de moi et lisait son journal. J’avais joui en me mordant la main pour ne pas me faire surprendre en plein flagrant délit de perversion. Cette audace honteuse et cette jouissance cachée à l’autre m’avaient littéralement secouée.
Le lendemain soir, étendue dans mon hamac, je laissais pendre mes jambes hors du filet de corde et je me doigtais avec une sorte de fougue inédite. Un long orgasme me fit me cambrer et gémir les yeux clos, alors que je savais que Ludwig me regardait, debout sur le petit balcon de sa chambre. Hier, j’ai enfoncé plus profondément le clou de ma honte. J’étais partie me balader avec l’intention de me baigner dans l’eau turquoise qui cernait mon île. Je ne m’habillais plus depuis mon arrivée et déambulais totalement nue en regardant mes pieds creuser le sable blanc. Ludwig, assis le dos à un palmier en bordure de plage, était tout aussi nu que moi. J’ai vite compris qu’il se faisait du bien et j’ai cru que mes joues allaient prendre feu quand il a cessé ses attouchements, ses yeux noirs fixés sur moi. Alors j’ai osé lui adresser la parole.
Quand il a repris ses caresses, j’ai simplement écarté mes pieds sur le sable. Ludwig a explosé très vite et je l’ai suivi quelques instants après, crispée par l’excitation qu’il me regarde. J’ai joui debout, le corps légèrement fléchi en avant, les cuisses écartées et mes doigts plongés dans ma chatte trempée. Après quoi, je suis partie très vite et sans me retourner.
C’est fou ce que m’exhiber à ce type m’excite. Plus encore que jouer les salopes au boulot. Il y a une sorte d’intimité entre Ludwig et moi. C’est justement ce qui me chiffonne. Question intimité, je ne peux pas être plus intime qu’avec Hector. J’aime beaucoup qu’il me regarde quand on baise. Ou qu’il me regarde simplement. Le truc qui coince, c’est que je n’éprouve pas la moindre envie de m’exhiber à mon mari. J’aime simplement qu’il me regarde. Hector m’avait tout de suite expliqué que notre mariage était une convention et une sorte de contrat. Mon nouveau travail ne me permettrait plus de jouer les exhibitionnistes et je l’avais compris. Hector avait été clair. J’étais libre de baiser avec qui je voulais, mais uniquement hors du contexte du boulot. C’était cool cette façon de voir les choses !
J’avoue volontiers qu’il me tarde de reprendre mon travail. Je ne m’occupais plus que de la partie technique. J’avais encore amélioré les implants de mes androïdes et Sonja me remplaçait pour les tester en recherche. Cette coquine adore ça et ne s’en cache pas. Je suis sûre qu’elle aussi aime s’exhiber. Tant mieux pour elle. Sonja est très efficace en tout cas. Elle m’a montré ma dernière avancée à mon arrivée sur l’île. Une vidéo d’Ava. Ava anticipait sans se poser de question. La poupée avait dû calculer que l’instant s’y prêtait. Pour la première fois, Ava avait crié qu’elle jouissait sans que sa testeuse ne lui demande rien. D’ailleurs, à ce moment précis, les lèvres de Sonja étaient très occupées à bouffer la petite chatte blonde de mon Ava.
C’est ce qui déclencha la machine…
La décision était prise et la vente d’androïdes débuterait en début d’année. Sonja m’avait envoyé une première mouture de la campagne de publicité. Plusieurs milliers de robots seraient lancés sur le marché et cela ne suffirait certainement pas à satisfaire la demande. Chaque pays aurait son type de jouet. Des androïdes polyglottes. Des Ava blondes, brunes, rousses, des poupées caucasiennes, des noires, des Asiatiques. Tout un vaste panel. Évidemment, il en allait de même pour les Lucius. Les clients n’auraient plus qu’à les baptiser du nom qu’ils choisiraient.
Maëlys Corentine suivait les péripéties de la nouvelle avancée de RobCorp sans vraiment les apprécier. Elle avait trop d’idées en tête. Des idées sous forme de questions qui l’intriguaient, la perturbaient et lui pourrissaient un peu la vie. Le beau Ludwig lui-même ne l’intéressait plus, et s’exhiber, encore moins.
L’avertissement vert fluorescent accompagné du vrombissement ténu avait réveillé le Dr Louz en pleine nuit. Là, le ciel lui tombait sur le crâne.
Maëlys n’avait jamais été capable de simuler quoi que ce soit et surtout pas une émotion. Elle ingurgitait les données d’un programme. Elle les analysait. Et c’était terminé. Elle jouissait sans simuler. Elle était joyeuse ou triste, en colère ou de bonne humeur, surprise ou déçue. Maëlys vivait ses émotions. C’était tout aussi complexe que c’était simple.
Le projet AndroLov. Une expérience dans un projet. Une extraordinaire réussite et un échec total. Louz avait créé des androïdes capables d’apprendre et de comprendre. Le sexe n’avait été qu’un prétexte pour convaincre Charlène Lorens. Qui aurait besoin d’androïdes dotés d’une certaine capacité de raisonnement ? Personne, ou peu de monde. Qui aurait besoin d’un robot capable d’apporter du plaisir sexuel à ses propriétaires ? Qui aimerait posséder un androïde doué de la capacité de jouir comme ses partenaires sexuels ? Le monde entier. Une manne financière. Une masse faramineuse de fric pour financer des recherches. Voilà pour l’expérience dans le projet.
L’amour ne s’apprenait pas. Les humains eux-mêmes ne le comprenaient pas. Comment pourraient-ils apprendre l’amour à des machines ? Louz avait abandonné le projet. AndroLov était un échec total. Hector avait créé un androïde qui avait dépassé toutes ses espérances. Un androïde doté de souvenirs piochés dans une base de données, qui avait appris de l’humain et tentait d’enseigner son savoir à d’autres robots. C’était déjà incroyable. Malgré tous ses efforts, sa création ne resterait cependant qu’un merveilleux jouet. Une superbe poupée sexuelle unique en son genre. Aucun autre androïde féminin ne lui ressemblerait jamais. Le Dr Louz avait cassé le moulage.
Maëlys avait été le véritable projet AndroLov.
Et il y avait eu le message…
Maëlys paraissait totalement perdue et dans une rage folle. Son message n’était qu’une suite de questions balancées sous le coup de la colère, ou d’allez savoir quels sentiments, suivis de réponses qu’elle se faisait à elle-même. Le couple s’était disputé la veille. Une première dispute entre eux qui avait totalement décontenancé le scientifique. Maëlys avait lourdement insisté pour rester sur son île et reprendre son travail sur place. Elle voulait Ava, Lucius et son matériel sur l’île. Elle voulait qu’il la rejoigne pour qu’ils puissent travailler ensemble. Lui avait tout refusé en bloc, arguant de l’impossibilité d’une telle décision. Maëlys s’était énervée et Hector n’avait rien lâché de plus qu’une autre suite de refus.
Pourquoi ne pas me rejoindre ? Tu es devenu le numéro 2 de RobCorp. Charlène Lorens te mange dans la main. C’est vrai que Sonja est très jolie. Pourquoi me laisser continuer à m’exhiber comme une salope et m’épouser ensuite ? Pour m’humilier ou parce que ça t’excitait ? Certainement les deux. Pourquoi ce Ludwig et pas un autre ? Un vrai canon, ce type. Pour qu’il me baise ? J’ai viré ton homme à tout faire. Pourquoi ce baiser ce jour-là ? Ce jour-là dans ton bureau. Un baiser et rien d’autre. Tu ne peux pas savoir comme je regrette d’avoir répondu à ce baiser.
Maëlys. Tu peux rester sur l’île. Charlène acceptera ma proposition. Fais-moi parvenir la liste de ce dont tu as besoin. Hector.
J’ai besoin de toi.
Le Dr Louz s’était d’abord menti à lui-même avant de mentir à Charlène Lorens. À l’instar d’un Pygmalion, il était tombé amoureux de sa création avant même qu’elle ne quitte l’atelier où elle était née. Hector ne mentirait pas à sa femme sur ce qu’il éprouvait. Il garderait simplement son secret. Maëlys ne saurait jamais la vérité. Elle ne méritait pas ça. Et lui ne la méritait pas, elle.
Les humains ne pourraient jamais enseigner l’amour.
Maëlys n’avait pas eu besoin d’eux…