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n° 21725Fiche technique68623 caractères68623
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Temps de lecture estimé : 47 mn
25/04/23
Résumé:  Éric hérite de sa grand-tante et fait le tour de la maison qu’il a hérité. Il y découvre plein de choses… qui laissent plein d’interprétations.
Critères:  #collaboratif #humour #délire #policier #fantastique fhhh inconnu bizarre neuneu hsoumis cérébral travesti jouet partouze donjon
Auteur : Arborescence
Co-auteur : Samir Erwan      Envoi mini-message
Co-auteur : Charlie67      Envoi mini-message
Co-auteur : Jimmychou      Envoi mini-message
Co-auteur : Melle Mélina      Envoi mini-message
Co-auteur : Juliette G      Envoi mini-message
Co-auteur : Slaanesh      Envoi mini-message
Co-auteur : The Punisher      Envoi mini-message

Projet de groupe : Arborescence
Un manoir en héritage

Cette histoire est composée de sept parties, agencées depuis un tronc commun en quatre branches de trois chapitres. Chaque chapitre a été écrit par un auteur différent



Chapitre 1 : L’Héritage

Écrit par Charlie67


Comme arrière-petit-neveu, Éric était le seul et unique héritier de cette vaste demeure, au demeurant fort belle et avec le caractère qui sied aux maisons bourgeoises du siècle dernier. Le parc aurait besoin d’un rafraîchissement et alors l’ensemble aurait fière allure pour la revente. Évidemment, il souhaitait la garder, mais les impôts sont si lourds, très lourds. La solution de la vente n’était même plus une option, mais une obligation.


Après ce coup d’œil sur cet environnement prometteur, il introduisit la clé, que venait de lui donner son notaire, dans la serrure de la porte d’entrée. L’huis pivota dans un grincement sinistre. Le légataire frissonna aussi bien de la fraîcheur ambiante que de l’impression que donnait ce hall d’entrée. Entre le mobilier suranné couvert de poussière et les toiles d’araignées que ces insolentes épeires tissaient pour entraver son passage, cette première pièce ne respirait pas la bienvenue.



Désolé, il se demandait comment on pouvait vivre dans un environnement aussi vieillot. Ce qui semblait être une salle à manger ne dérogeait pas à la règle, tout était vieux, ringard, sans âge. Les bibelots étaient à vomir, telle cette soupière tarabiscotée. Machinalement, il en souleva le couvercle et en resta coi.


Sous ces yeux, venaient d’apparaître des billets de banque. Pas n’importe lesquels, des banknotes, de la belle et bonne Livre Sterling en coupures de cent. Il reposa délicatement le couvercle. Perplexe, il balaya la pièce du regard, peut-être cette boîte à cigares ?? Là, ce furent des Couronnes norvégiennes… ?!


Les ? €uros furent trouvés dans la huche à pain, assez peu de Roubles dans un sucrier et un confortable matelas en US Dollar dans un des tiroirs de l’office. Perplexe, Éric l’était de plus en plus, qu’allait-il encore trouver ??


Peut-être allait-il dénicher des lingots d’or entre les draps, religieusement repassés et rangés dans le dressing ?? Il n’en fut rien. Toutefois, les armoires étaient copieusement garnies d’effets divers et variés. Du genre qu’il serait difficile d’exhiber, du moins à la fête patronale du village.


Si certaines affaires étaient tout à fait classiques, d’autres étaient plus osées. Il était impossible d’en faire un inventaire exhaustif, mais il y avait toute la panoplie de tenues affriolantes, aussi bien féminines que masculines. L’ensemble était de grande qualité et dans un parfait état de conservation.


Abasourdi, Éric s’assit sur le lit présent dans cette chambre en se demandant ce qu’il allait encore trouver ici. Machinalement, il tendit la main vers la table de chevet et en ouvrit la portière. Il ne s’y attendait pas vraiment, mais l’avalanche de sex-toys ne le surprit même plus. Il contemplait d’un œil morne les olisbos, canards vibrants et autres godemichets.


Maintenant blasé, l’héritier entreprit une visite détaillée du grenier à la cave et c’est dans cette dernière qu’il découvrit la salle… ?!


Un donjon était à son souvenir le terme consacré pour ce genre de salle de torture, enfin de torture… ?! Il y avait tous les agrès que décrivent les littératures érotiques, sans oublier les fouets, cannes et autres accessoires indispensables. S’adossant au mur, Éric dit à haute voix :



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Chapitre 2 : Elle s’appelait Conception…

Écrit par Juliette G


Pour la toute première fois, le site Rêvebébé propose à ses lectrices et lecteurs un nouveau procédé. Des effets spéciaux littéraires. Le site m’a donc demandé mon accord pour que ce texte soit la version bêta de cette nouveauté révolutionnaire. Tout n’est cependant pas parfaitement au point et il reste deux petits soucis à régler. Rien de bien méchant et une simple petite contribution de votre part. Vous devez donc, chers lectrices et lecteurs, vous précipiter sur Internet pour écouter une fabuleuse chanson de Robert Charlebois. « Elle s’appelait Conception ». Ensuite, vous devrez considérer que la narratrice de cette petite historiette possède un charmant accent hispanique. Certains mots du texte prononcés d’une certaine façon apporteront un… petit quelque chose de léger à votre lecture. Des mots comme : Conception, Ramòn, camion, champignon, colimaçon ou encore fellation.


Il est évident que ne pas se plier à ce petit jeu ne nuira en rien à votre lecture ou à la compréhension de ce récit. Merci, et bonnes lectures.



  • — Elle s’appelait Conception… et avait besoin d’affection… Elle avait un chum en prison… Parce qu’il jouait trop bien du gun… Conception…

Conception Esperanza y Gomez avait cessé de chantonner en entendant la voix qui provenait de l’étage supérieur. Une voix masculine qui parlait de maison de fous…


  • — Mierda…

Conception laissa filer un soupir. Son cœur battait plus vite. Elle avait perdu son calme habituel sous le coup de la frayeur. C’était mauvais signe. Elle avait eu l’impression que son cœur explosait dans sa poitrine.


  • — Corazon de mierda…

Elle n’aurait jamais dû retourner en Espagne. Elle reprenait de mauvaises habitudes en parlant sa langue maternelle et retrouvait son accent bien trop vite. À son grand dam. Ce n’était pas bon pour les affaires. Des signes reconnaissables, des indices pour d’éventuels témoins et donc, des boulevards ensuite pour les enquêtes des flics. Si elle n’avait pas une gueule de Norvégienne, ce n’était pas la peine de laisser son curriculum espingouin à la flicaille. Encore qu’il lui avait fallu se mettre au vert fissa après le casse organisé par Ramón. L’idée du siècle. Braquer l’EdenPlaisirs. Un immense magasin de bonbons et de macarons très réputé dans le coin. À croire que cet abruti de Ramón avait fait ça pour le fun et la rime. Caméra et signal d’alarme électronique. Le patron leur tombait très vite dessus et collait des marrons à Ramòn et des gnons à Conception. Il avait donc été judicieux de se barrer de ce pays pourri. C’était ça ou la tôle.


Revenue en France depuis quelques jours, Conception Esperanza y Gomez avait repris en main la dernière affaire qu’elle avait dû abandonner pour sa fuite précipitée. Et c’était un gros coup…


Conception Esperanza, à peine dans le vestibule du vieux domaine, entendait la voix venue du premier étage. Il s’agissait certainement de ce fameux héritier. La belle Espagnole n’avait découvert son existence que le mois précédent. Un petit neveu ou un lointain parent de feu Adélaïde Trognon. Un emmerdeur. Après un regard sur le gigantesque escalier en colimaçon, la jeune femme se retournait en un mouvement vif et quittait le vaste couloir.


Un potager de choux, de navets et de potirons. La vieille cultivait même des champignons. Des bestiaux aux formes de bites. Conception était sûre que ces champignons n’étaient pas comestibles. Alors qu’est-ce qu’ils foutaient là ?? Bizarre ?! En tout cas, elle serait tranquille dans ce potager. Bien peinarde, pour passer un moment à réfléchir. De toute façon, elle ne devait pas s’éloigner et attendre ce gros con de Ramón. Son complice un rien lourdingue, mais un amant exceptionnel. Ramón la baisait avec la maestria d’un matador face au taureau. Jamais il n’avait raté l’une de ses mises à mort. Enfin, les petites morts de Conception. C’est comme ça qu’on appelait les orgasmes, paraît-il. L’avant-veille, Conception et Ramón étaient venus au domaine et avaient passé la plus grande partie de la vaste baraque au peigne fin. Évidemment, ils avaient embarqué quelques bricoles, mais cet abruti de Ramón avait prêté son gros camion à Gaston pour un autre casse. Et en plus, Gaston, ça rimait même pas. Ils n’avaient toutefois fouillé que la maison et la cave. Une sacrée cave ?! Une pièce cachée et on batifolait dans la corrida ardiente du sadomasochisme. Olés et banderilles. Picadors et fiestas. Ici, on gardait peut-être ses oreilles, mais pour les queues… rien n’était bien certain. Sacrée Adélaïde ?! Il restait le grenier à explorer. C’était la raison de la présence de la voleuse en cette belle matinée de printemps. Visiter un grenier prometteur de richesses ou d’autres secrets. Parce que des secrets… Ça ne manquait pas dans cette piaule ?! Ils avaient toutefois déjà amassé un joli butin. Deux sacs de cuir bourrés de fric pour le truand sans camion. L’amant de Conception ne savait pas de quelle sorte de pognon il s’agissait. Du pognon étranger devenu celui de Ramón et c’était marre. Conception, elle, avait empli deux autres sacs. Uniquement des liasses de dollars. Et cette petite coquine s’était fait d’autres petits cadeaux en visitant la chambre d’Adélaïde Trognon.


Petite et mince, une masse de cheveux noir corbeau et l’œil marron. Les deux. Une bouche de suceuse à la Jeanne Moreau et une gueule d’ange. Des nibards superbes que l’on aurait pu penser talochés au silicone et un cul de négresse sauvageonne. Enfin, ce genre de popotin bombé avait un nom savant bien précis, mais Conception Esperanza ne s’en souvenait jamais. Enfance et jeunesse passées en orphelinats ou pensions, puis la prison à peine majeure. Une vie de merde en Espagne. Ensuite, une autre vie de merde en France. L’année précédente, la jeune et jolie voleuse rencontrait Théodule Constant. Le hasard. Le destin. La chance. Enfin ?!


Théodule Constant. Majordome et homme à tout faire de madame Adélaïde Trognon. Garde du corps et confident. Et l’éternel amant de la belle Adélaïde. Une sacrée bonne femme, cette bourgeoise. Une femme qui avait vécu plusieurs vies. Bourgeoise mariée, et femme d’affaires avisée aux côtés de Léopold Trognon, son époux. Le décès de sieur Trognon, et Adélaïde devenait une autre femme. Une chenille devenait papillon. Elle achevait sa vie de patachon pour une autre existence. D’autres existences. D’abord, elle était entrée à l’ambassade de France à London grâce à quelques relations. Puis, très vite, elle devenait espionne. Une Mata Hari efficace, car charmeuse et mignonne. Une artiste dans son art. Une championne dans ce sport quelque peu dangereux. Plus tard, après une sombre histoire de trafic d’influence, la France lâchait Adélaïde Trognon. La malheureuse espionne abandonnée grillait sa couverture allemande de négociante d’art patagon. Un soir de Noël, elle se retrouvait grillée, un peu comme les marrons vendus dans la rue. Dès lors, La belle Adélaïde basculait dans une autre vie…


  • — Tou é là dépoui longtemps ??
  • — Ramòn… Putain, mais t’es con ?! Tu m’as foutu une de ces…
  • — Yé soui désolé…
  • — Ouais. Pas grave ?! Viens ?! Il y a un type dans la baraque alors…
  • — Qué type ?? Tou vo qué…
  • — Non ?! On se casse. J’ai à te causer. Tu as prévenu Gaston pour le camion. Il nous le faudra. Ramòn ??

Le gros Ramòn se dandina sur place. C’était sûr, Conception allait lui chanter Ramona.


  • — Madré dé… Tou sé Conception… Gaston y a l’téléfon qui son… ma y a jamais person qui répond…
  • — Quoi ??
  • — Jé fé el téléphon dé Gaston… ma y a jamais person qui répond…
  • — Tu fais chier Ramón… On se casse…

C’est à ce moment précis que la jeune voleuse décida de se passer de l’aide de son compagnon. Elle finirait le boulot toute seule. Un sacré boulot, mais qui valait le coup. Elle avait déjà une belle idée. Dès le lendemain, elle reviendrait. Là, elle se débrouillerait pour rencontrer cet emmerdeur d’héritier. Une petite histoire qu’elle avait déjà à l’esprit. Elle s’appelait Maria Dolorès y Aragon. Elle avait été femme de chambre et confidente de feu, madame Adélaïde. Elles étaient très proches… Quelques fellations plus tard, ce foutu héritier lui boufferait dans la main. Théodule lui avait confié qu’elle suçait comme une reine. La reine de la pipe ?!


L’année précédente, Conception devenait la maîtresse de Théodule Constant. Ce n’était pas par amour et encore moins pour le sexe. La jeune voleuse avait visité le domaine de la mère Trognon. Elle y avait vu une belle opportunité et un fort potentiel. Du coup, elle avait foncé sur une proie possible. Le bon et naïf Théodule. Très vite fou de sa si belle Espagnole, le vieux majordome était devenu très bavard. Majordome, mon cul ?! Et Conception apprit bien d’autres choses. Son nouvel amant osait même évoquer une éventuelle disparition de sa chère Adélaïde Trognon. Il était prêt. Tout prendre à Adélaïde pour vivre son nouvel amour en toute liberté. Ce qui ne se ferait pas sans douleur. Madame Trognon ne se laisserait pas dépouiller sans se battre… Et bien sûr, Conception Esperanza apprit beaucoup de ce bon Théodule. Adélaïde était d’une intelligence rare. Un caractère d’airain et une volonté inflexible. Rusée et roublarde. Depuis près de quinze ans, la vieille peau s’était construit une autre vie. Celle d’une voleuse hors pair. Des œuvres d’art et des bicoques dévalisées. Des collections privées. Des tonnes de tableaux dérobés et d’œuvres volées. Théodule avait été catégorique sur un point précis. Jamais Adélaïde ne s’était fait prendre. Une unique fois, madame Trognon avait failli se faire coincer. Elle avait perdu une boucle d’oreille en quittant un immense manoir dans lequel elle avait œuvré. Une erreur de débutante, qui s’était passée chez un richissime homme d’affaires. Un type qui habitait une campagne avoisinant Berlin. Le lendemain, elle retournait sur les lieux de son crime pour récupérer son bien avant de prendre un avion pour quitter l’Allemagne. Là, elle avait frisé la catastrophe. À peine entrée dans le vestibule, Adélaïde tombait nez à nez avec des flics. Trois flics endormis sur des petits bancs meublant le corridor. Puis un autre policier était apparu. Lui paraissait éveillé. Enfin, il ne dormait pas vraiment. Ou peut-être était-il somnambule ??


  • — Guten morgen… Inspektor Stefan Derrick…

Adélaïde Trognon s’était tirée d’affaire en expliquant à ce Derrick qu’elle était une connaissance du propriétaire. Le flic nommé Derrick avait paru dubitatif. Ou plutôt plongé dans une profonde réflexion. Madame Trognon expliqua qu’elle était une amatrice d’art à peine arrivée la veille. Une Française qui se demandait ce qui se passait ici. Puis elle avait quitté les lieux. L’inspecteur Derrick s’était endormi debout, adossé au mur du couloir…


Conception ne les avait pas vues, ces richesses. Des trucs d’une grande valeur, d’après Théodule, étaient forcément planqués dans ce grenier. Et surtout… Il y avait cette étrange découverte. Conception avait parfaitement cerné le personnage joué par la vieille peau qui venait de passer l’arme à gauche. Et elle était tombée sur ce drôle d’objet ?! Un véritable petit mystère…


De retour dans le petit taudis sordide qui servait de planque à Ramòn, la jeune voleuse avait ouvert un sac empli de ses trouvailles de l’avant-veille.


Dans la chambre d’Adélaïde, Conception était restée interloquée face à une armoire massive dont elle avait forcé les serrures. C’était le paradis de la fesse ?! Des gadgets en tout genre. Des sex-toys. Des godes, des queues de plastique et des bites de silicone. Gonflée dans le fond de l’armoire, une poupée, bras et jambes écartés. Un mec gonflable. Il y avait même un anneau dans son dos. Un anneau et une ficelle.


  • — Tu la sens crrr… tu la sens ma grosse crrr… queue crrr… queue… crrr… tu la sens bien crrr…

Des tenues olé olé, des dentelles, des fanfreluches, des pompons, des jupons, des…


  • — Oh ?! Vaca…

Un sex-toy. Un vibromasseur. Un jouet qui devait faire beaucoup de bien. Un joujou extra qui faisait certainement crac boum hu. Il vibrait, ondulait, tournait sur lui-même et tout ça en clignotant. Très beau en plus. Décoratif. Des diodes qui brillaient et clignotaient sur sa base une fois l’engin activé. De minuscules lumières, un peu comme sur une armure Mondoshawan du 5e élément, mais en plus nombreuses. Un truc à attacher au rétroviseur du camion de Ramón ou à poser sur un sapin de Noël.


C’est là, dans cette chambre et dans cette armoire, que la belle voleuse avait découvert une petite boîte de carton. Un objet niché au beau milieu d’un fatras de godemichés de toutes les tailles.


  • — Cé oune caneton ??
  • — Oui Ramón. Un petit canard très étrange.
  • — Ma cé jouste oune caneton non ??
  • — La ferme Ramón… Je dois réfléchir…

Sacrée Adélaïde ?! Pourquoi planquer un tel objet parmi une foule de gadgets dédiés aux joies du cul ?? Un truc malsain ?? Non. Une lubie ?? Non plus. C’était forcément une ruse. Une ruse d’espionnage ?! La boîte montrait un petit canard jaune au bec orange flottant sur l’eau d’une baignoire. Pour le joujou sexuel possible, on en était loin. Que pourrait bien faire une femme excitée d’un caneton dans une baignoire ?? Madame Trognon avait tout d’une belle cochonne. Tous ces gadgets si sophistiqués en sa possession le prouvaient. Elle avait simplement désiré brouiller les pistes et planquer son petit caneton de plastique jaune. Le jouet ne devait pas être vide. Il devait contenir quelque chose ?! La mignonne bestiole devait être pleine de secrets. Microfilms d’une époque révolue ?? Clé USB d’aujourd’hui ?? Des informations top secrètes ??


  • — Sacrée Adélaïde… Une espionne vraiment efficace, c’est clair…
  • — Oune éspionne ?? Porqué oune éspionne ??
  • — Chut…
  • — Tou va fère quoi dou caneton ??
  • — Je réfléchis Ramón… Je vais aller prendre un bain avec ce canard et réfléchir…

Dans la salle de bains, Conception Esperanza y Gomez chantonnait…


  • — Elle s’appelait Conception… et avait besoin d’affection… Elle avait un chum en prison… Parce qu’il jouait trop bien du gun… Conception…

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Chapitre 3 : Sa vie en chanson

Écrit par Samir Erwan


Pistolio s’était fait donner un quarante onces avec son index pointé et son pouce relevé, caché dans la poche de son poncho. Le cabaretier était fort sympa et Pistolio avait ricané en quittant la boutique. Un de ses copains de prison connaissait ce cretino de Ramon et lui avait indiqué sa planque.


  • — Elle est située près du cap, sur pilotis. Tu verras, l’avant de la maison est sur la terre, l’arrière surplombe le vide…

C’est à moitié bourré qu’il y parvient. Une autre gorgée de feu dans son gosier avant de regarder par les fenêtres de ce minable repaire : un salon aux divans défoncés et la rage lui monte au bide. Ils ont tellement dû baiser sur ce divan ?! Surtout que Pistolio remarque un caleçon blanc et des petits piments tout à côté ?! Il passe à une autre fenêtre et voit sa bella, Conception, avachie dans un bain, les yeux fermés, le menton pintant le plafond, les longs cheveux noirs touchant le plancher et les jambes relevées. Piston dans le corps de Pistolio, Conception ?! Et il entend rugir sa belle sortant un petit canard en plastique jaune waterproof de l’eau du bain :


  • — Cette merdia no funciona ?!

Pistolio, le roi des pistoleros, s’emballe : si Ramon est un incapable, j’arrive ?! Il sonne et il sonne et il sonne, personne ne répond : il aurait aimé sourire à Ramon le couillonne quand il aurait ouvert la porte et lui filé oun gnonne. Il termine sa bouteille au goulot, se donne de la force et défonce la porte pour se précipiter à l’intérieur. Il découvre Ramon, dans un petit coin, devant un ordinateur, le pantalonne sur les chevilles, en train de s’astiquer devant deux hommes et une femme, une fellation partagée en gros plan. Ramon, surpris, ne peut ranger sa bite, mais sort son couteau. Pistolio fait éclater la bouteille et la révolution des deux personnes s’illusionne. Pour l’amour d’une femme, Conception, un coup par-ci, un coup par-là, du sang partout, aucune coalition, les deux hommes se coordonnent et se poussent et trébuchent à l’arrière du salon. Une fenêtre ouverte sur le vide, ils se renversent et chutent comme deux connes en bas du balcon. Dans le cap, en bas de la maison.


Conception a tout entendu de la lutte et a reconnu les grognements de Pistolio. Elle a espéré une victoire de l’un ou de l’autre, elle avait décidé qu’elle se passerait de Ramon pour le casse prévu dans la case de miss Trognonne, mais Pistolio pouvait servir encore ?? Elle est sortie de son bain et s’est précipitée pour faire cesser le combat et a vu ses deux amants tomber de haut. Nue, les bras tendus dans le cadre de la fenêtre, elle regarde les deux corps disloqués en bas de la falaise, et songe : « Y a plus personne qui viendra à la maisonne pour m’offrir son corazon… » et rapidement, prend oun décisionne décision.


Elle s’habille d’un jeans et d’une chemisette rouge échancrée et se dit que sa vie ne doit pas être comme une chanson. Elle a bien failli l’être, mais Pistolio n’a pas surpris Ramon la ramoner. Alors, tout est différent, non ?? Sa vie doit être comme un film. Mieux : un roman ?! Celui de la plus grande braqueuse de l’histoire, et tant pis si la victime est une ancienne espionne ? ; elle est morte la miss Trognonne ?! Elle jette dans son sac tous ses effets personnels de la planque de Ramon, elle ne reviendra plus jamais ici et embarque même le petit canard en plastique jaune qu’elle avait testé, mais qui ne devait simplement plus avoir de piles.


C’est donc avec une détermination hors norme que Conception s’est pointée au manoir au petit matin. Durant la nuit, elle avait appelé Gaston qui, encore une fois et pour toujours, semblait-il, n’avait pas répondu : elle voulait récupérer le camion ?! Conception avait donc tranquillement descendu la falaise pour retrouver ses deux amants endormis et désarticulés. Elle avait piqué la carte bleue de Ramon – en évitant de regarder son menton pointant ses fesses nues – que faisait-il d’ailleurs Ramon, sans pantalon ?? Lui et Pistolio n’ont pas ?? Mais hein ?? Conception s’était donc sauvée avec les pièces d’identité de Ramon et à l’heure d’ouverture, avait loué un fourgon, au diable – à ielle ?! – Gaston ?!


Cependant, Pistolio avait ouvert l’œil. Il avait vu Conception gravir la falaise, carte bleue de Ramon en poche. Il avait bien quelques membres douloureux, mais que ferait-on pour les Dolores de ce monde ?? Il s’était donc relevé en ahanant et avait suivi le chemin de Conception.


Le plan était simple, non ?? Se faire passer pour la femme de chambre et confidente de feu madame Adélaïde Trognon. « Nous étions très proches, vous savez ?? » Quelques fellacionnes fellations plus tard, le foutu héritier lui boufferait la chatte, et dans la main.


Dans ce plan, c’était sans compter Pistolio, le roi des pistoleros. Mais le voilà claudicant dans les ruelles de la ville, inflexible et hardi pour retrouver sa bella, interpellant le premier dealer et lui chipant son opinel. À un autre coin de rue, transperçant le bide au Capo de la Mafia et lui empruntant son Berreta. Puis, se cachant entre les bennes parce qu’on le canardait, le voilà visant tranquillement les têtes des trois Mafieux qui tombent en râlant. Avant de rendre l’âme, l’un d’entre eux a, par contre le temps d’alerter ses acolytes, et ses indics dans la police. Tout de même, Pistolio se retrouve avec des guns, des mitraillettes et même des grenades à la poursuite de Conception qui sonne à la porte du Manoir de l’héritier.


  • — Mais oui ?! entrez, entrez ?! J’ignorais que ma tante avait une femme de chambre ?! Et aussi, aussi, aussi belle ?! Mais d’ailleurs, quelle était véritablement votre fonction ?? Tout est si poussiéreux ?! Continue Éric, l’héritier avec un œil suspicieux.

Éric l’invite à entrer et se dirige vers le vieux piano sur lequel sont rangées toutes sortes d’armes de poings, de mitrailleuses et encore. Conception n’avait pas trouvé ces éléments lors de la première fouille du manoir.


Elle avale sa salive :


  • — Madame Adélaïde souhaitait surtout que soient propres… certaines pièces… répond Conception avec un œil suggestif.
  • — Je vois.
  • — Je vous montre ce que je faisais ??
  • — Voulez-vous un verre ?? sourit Éric, engageant.
  • — Juste un doigt. Ou deux, joue Conception, humblement et soumise, pour faire plaisir au maître des lieux.
  • — Vous savez qu’il y a mieux que des doigts…
  • — Je sais très bien, avec un regard rebelle.
  • — Alors où est le canard ?? soudainement vindicatif. Et dominateur. Conception a vu la suite.
  • — Pardon ?? prend-elle son temps en déboutonnant sa chemisette rouge.
  • — Je cherche le canard ?!
  • — Je ne vois pas de quoi vous parlez…

Et Conception descend la braguette de l’héritier. Ce dernier s’est éloigné des armes sur le piano en se laissant faire, et continue tout de même à la questionner :


  • — Votre fonction ??
  • — J’obtempérais à tous ses désirs, répond-elle en baissant son caleçon.
  • — Que signifie pour vous 6-1-9 ??
  • — Je ne vois pas de quoi vous parlez…
  • — Alors qu’espérez-vous ??
  • — Que vous m’embauchiez avec les mêmes attributions, le sexe rigide dans sa main ?! Le voulez-vous ??
  • — Ma tante n’avait pas ma bite, rajoute-t-il, tandis que Conception l’englobe de sa bouche.

Elle doute. Éric l’héritier la teste-t-il ?? Adélaïde Trognon était-elle une femme, vraiment ?? Selon son majordome, miss Trognon a eu tellement de vies qu’il est possible qu’elle soit une trans, une hermaphrodite ??

Concentre-toi, Conception, Éric est bien membré, vide-le de son énergie et tu aviseras.

Conception a donc redoublé d’efforts sous les râlements satisfaits de l’héritier, qui à son tour, doute. Dois-je absolument vendre ce manoir ?? Il y a de la richesse, plus que je n’en ai jamais imaginé, plus tous ces armes, ces jouets sexuels et elle, la femme de chambre latino, une incroyable suceuse, à genoux devant moi. Éric, ça te changera de ton ancienne vie, de jouer les nouveaux riches : plus de combat, plus de guerre, plus de stratagème pour faire tomber les ennemis. Ta vie de mercenaire peut enfin se terminer, tu as géré tant d’opérations spéciales ?! Ta tante t’avait bien référé dans ces milieux de la sécurité privée. Jusqu’à ce que tes employeurs évoquent ce fameux canard jaune… l’arme parfaite élaborée par les plus grands scientifiques de la nanotechnologie… avec son code d’activation : 6-1-9.


Finalement, Pistolio aussi doute, en voyant, par la porte entrouverte du Manoir, sa dulcinée à genoux devant un inconnu, son sexe en bouche et il voit soudainement rouge et noir ?!


  • — Caramba ?! hurle-t-il en entrant et en tirant des coups de semonce au plafond.

Éric ouvre les yeux et se précipite derrière le piano, la bite à l’air. Conception crie, la main devant sa bouche, et se cache elle aussi derrière des sofas. Pistolio tire dans tous les sens en tentant d’atteindre l’hériter qui s’empare lui aussi d’une mitrailleuse et qui riposte au roi des pistoleros. S’ensuit une fusillade créant des trous partout dans les murs, à travers les hurlements de rage et la fumée des armes à feu.


Conception cherche ce qu’elle peut faire et sans trop le savoir, stressée et nerveuse, vide tout son sac de son contenu sur le plancher.


En même temps, des gyrophares de police envahissent la rue. Les sirènes aussi, puis surgissent de longs véhicules noirs qui se garent en trombe pour laisser sortir une quinzaine d’hommes en costard de la Mafia, armés jusqu’aux dents. Police et Mafia unies pour contrer le roi des pistoleros qui s’en est pris aux mauvaises personnes, cette fois-ci.


Éric tente une sortie pour trouver un meilleur angle d’attaque, mais se fait trouer de toutes parts dans son élan. Il réussit, avant que son crâne n’éclate, à appuyer sur sa gâchette et faire feu une nouvelle fois sur Pistolio qui se voit son front arraché et se coller contre le mur, derrière lui.


  • — Rendez-vous, vous êtes cernés ?! avertissent les policiers tandis que les Mafieux contournent le Manoir.

Conception farfouille son bazar sur le sol : son petit carnet, son rouge à lèvres, son petit canif et met la main sur le canard jaune. Elle remarque de nouveau, à l’endroit où l’on met les piles, elle l’avait déjà observé dans son bain, de petites roulettes avec les chiffres de 0 à 9, comme sur les cadenas. Sans trop savoir ce qu’elle fait, craignant l’arrivée de la flicaille d’un instant à l’autre, Conception ajuste les roulettes : 6-1-9.


Le canard vrombit fortement. Conception échappe le petit canard jaune – qui n’est pas un objet pour stimuler le clitoris – qui roule au centre de la pièce, qui tourne sur lui-même, grandit, se gonfle, se déploie. Conception, cachée derrière le sofa, observe le phénomène : le canard a plus que doublé de volume, et il s’ouvre dans un éclat de lumière ?! Conception ferme les yeux et ne voit pas immédiatement les six soldats du futur apparaître au centre du salon, près du piano et du corps d’Éric, se matérialiser. Ils sont là, par magie, par science, l’œil frondeur et calculateur – les 12 ?! – et ils constatent la menace : les soldats pointent les flics et les Mafieux, dégainent à leur tour leurs armes et leurs grenades et partent à l’assaut. Carnage dans le voisinage, explosion de voitures noires et de paniers à salade, des hurlements partout, des cris et des rafales.


  • — Tout est sécurisé ?! confirme le chef du commando du futur, dans un nuage de fumée.

Conception qui, à peine il y a dix minutes, offrait une douce fellation à l’héritier du Manoir dans le but de lui choper le magot qui a traversé les vents de la colère de la jalousie par la mitraille et qui a assisté à l’hécatombe finale, se retrouve debout, subjuguée, commandant un bataillon hypersophistiqué qui peut se cacher dans un petit canard en plastique jaune qui peut se tenir dans un sac.


Elle réfléchit deux secondes et sourit :


  • — Vous trois, surveillez le secteur. Vous autres trois, venez avec moi : il y a des caisses à transporter dans mon camionne.
  • — Bien madame ?!

Sa vie comme un roman commence bien. Elle formera un gang. Elle a six hommes pour elle. Et elle s’appellera toujours Conception, la reine des Dangereux Larrons.



=== FIN ===


Chapitre 3 : Inspecteur Zizi

Écrit par The Punisher


C’est alors que nos protagonistes ne voient pas arriver en ces lieux un mec bizarre. Mais qui est cet homme étrange vêtu d’un imperméable et d’un chapeau dans le jardin de cette masure ??


  • — Go go go zizitéléphone.

Étrangement, le phallus de cet inconnu s’allonge pour finir par s’arrêter au niveau de sa tête.


  • — Allo chef. Nous avons un problème.
  • — Que se passe-t-il, Inspecteur Zizi ??
  • — Des inconnus patibulaires sont entrés dans la maison, après l’entrée de l’héritier de l’inspectrice Domina.
  • — Arrêtez-les, cela ne devrait pas poser de problèmes ?!
  • — Hélas chef. Ce sont un homme et une femme. Et, j’ai le regret de vous dire que cette femme à l’accent hispanique hystérique a intercepté le petit canard.
  • — Ah, mais là c’est grave, Inspecteur Zizi. Si nous n’avons plus ce canard en plastique, j’ai bien peur que nous n’ayons pas dans nos rangs d’inspectrice Domina pour la huitième génération consécutive. Heureusement que ce n’est qu’une femme qui s’en est emparée. Imaginez si cet homme l’avait eu en main à la place de ce neveu turbulent aux dires de sa tante. Récupérez ce fichu canard et mettez-le dans la main de l’héritier.
  • — Bien, chef. Go go go zizicoptére.

Le lecteur aura compris qu’il s’agit de L’agent de police nommé « ? Inspecteur Zizi ? ». Toute ressemblance avec un personnage existant est complètement fortuite. Dans cette histoire, c’est que l’inspecteur Zizi peut en faire des choses fort intéressantes avec son pénis ?! Son phallus peut tout faire. Objet de plaisir sous la couette à plusieurs, à deux ou en solitaire, il peut même se détacher. Mesdames, vous avez quand même l’esprit tordu ?! Quand vous entendez « ? se détacher ? », vous pensez aussitôt à intégrer cette zigounette dans votre collection de jouets. Couteau suisse aussi. Non non non, MacGyver ?! Interdiction de toucher à cet outil multifonction. Mais oui, s’il avait ça et de l’adhésif, il serait capable de nous fabriquer une fucking machine. Dégueulasse ?! Ça peut même servir à faire le ménage, la lessive, la vaisselle et le café. Et là, je vois des femmes qui se lèvent pour dire qu’elles veulent le même modèle. À croire qu’il y a des hommes qui ne connaissent pas. Hein, ça existe ?!


Mais avant de passer aux cochonneries d’usage, je vais vous régaler du générique.


Hé là, qui va là ? (Inspecteur Zizi)

Et là, ça va pas ? (Ahhh, ahhh)

Oh là, je suis là (Inspecteur Zizi)

C’est moi que voilà (Inspecteur Zizi)

Ça va être la fornication (Ahhh, ahhh)

Au nom du sexe (moi, je vous baise)

Je vous baise là

Zizi à main

(Flash ! ) Zizi au caleçon

(Eh oh ! ) Zizi au poing

(Oh là ! ) Élastico-zizi

Les cochons sont là (Inspecteur Zizi)

Ils n’échapperont pas (Ahhh, ahhh)

Si l’inspecteur fait gaffe (fais gaffe au Zizi)

Qui bandent ou bandent pas

Zizi à main

(Là-haut ! ) Zizi au caleçon

(Go go) Zizi au point

(Oui, c’est) Élastico-zizi

Et puis patatrac (Inspecteur Zizi)

V’là le Minou qu’est là (Ahhh, ahhh)

Salut Minou, c’est moi (Inspecteur Zizi)

Ça n’en finit pas

Eh là, qui va là ?? (Inspecteur Zizi)

Et là, ça va pas ?? (Ahhh, ahhh)

Oh là, je suis là (Inspecteur Zizi)

Oh là, Oh la fornication

Zizi à main

(Là-haut ?! ) Zizi au caleçon

(Go go) Zizi au poing

(Oui, c’est) élastico-Zizi

Et puis patatrac (Inspecteur Zizi)

V’là le Minou qu’est là (Ahhh, ahhh)

Salut Minou, c’est moi (Inspecteur Zizi)

Ça n’en finit pas

Zizi à main

(Là-haut ! ) Zizi au caleçon

(Go go) Zizi au poing

(Oui, c’est) élastico-zizi

Hé là, qui va là ? (Inspecteur Zizi)

Et là, ça va pas ?? (Ahhh, ahhh)

Oh là, je suis là (Inspecteur Zizi)

Oh là, oh la baise

C’est moi que voilà ?! (Inspecteur Zizi)

Ça va être la partouze ?! (Ahhh ahhh)

Au nom de la fornication (Inspecteur Zizi)

Je vous baise là ?!


Le policier fait tourner sa longue quéquette et décolle comme un hélicoptère, ou plutôt comme un zizicoptére pour se diriger vers une fenêtre ouverte. Devinez ce que trouve l’inspecteur Zizi dans cette pièce. Eh bien, notre ami Ramon l’Espagnol, lequel s’astique le poireau devant un film pornographique et pas n’importe lequel. À l’écran, passe un film dans lequel une femme vêtue de cuir humilie un homme, lui-même vêtu d’accessoires ultras féminins. L’Hispanique est habillé de la même façon que l’acteur, à savoir une guêpière, un string et des bas. Mes chers lecteurs, je crois que nous nous doutons qu’il a fait un arrêt dans l’armoire de la tante-inspectrice Domina-trice. Un rude cochon, mais cela ne nous regarde pas. Enfin presque, notre soumis espagnol est face à face avec l’inspecteur Zizi.


  • — Go go go zizicravache.
  • — Oui, Maître.

Oula, ça part en sadomasochisme cette affaire, pour le plus grand plaisir de l’autre con. L’ustensile équin s’abat sur le postérieur dont le propriétaire des fesses émet des bruits de satisfaction.


  • — Merci Maître.
  • — Tu aimes, soumis ??
  • — Oui Maître.
  • — Bon, maintenant go go go zizittbm, suce-moi.

La petite salope de Ramon ne se fait pas prier et enfourne donc ce phallus. Nous sentons qu’il est expérimenté de ce côté-là. M’est avis qu’il ne s’agit pas de sa première glace à deux boules. Cependant au vu de ses dispositions de petite cochonne, il ne convient plus de le nommer ainsi. Voyons quel nom irait parfaitement à cette suceuse… Ah ça y est, « ? Ramona ? » sera parfait. Regardez Ramona déguster le phallus de notre Inspecteur Zizi, tandis que les bruits de succion mêlés aux râles de plaisir émanant du téléviseur emplissent la pièce. Mais, au bout d’un moment, les deux hommes passent aux choses sérieuses. Un peu de gel lubrifiant, et le pénis à empattement large se met en devoir de Ramoner Ramon, euh, Ramona. Ainsi, commence un Ramonage. Ça alors, Ramon, Ramone, Ramoner, Ramona, Ramonage, ça rime bien, cette affaire ?!


Mais, il est temps pour nous de nous enquérir de ce que font le neveu héritier et la chaude Conception. Cette dernière est dans la salle de bain, tout bonnement en train de se faire du bien dans la baignoire avec le petit canard. Mais il sent la moule fraîche ce coincoin.


Soudainement, la porte de la pièce s’ouvre devant le neveu. Il va sans dire que la femme n’est pas contente d’être surprise nue en si délicate posture et flagrant délit de masturbation. Celle-ci lance à la figure de l’intrus – même si celui-ci est le propriétaire – le premier objet à portée de main. Il s’agit précisément du fameux sex-toy improvisé encore luisant de sécrétions vaginales qui atteint sa cible au front pour le plus grand malheur de l’homme.


Le propriétaire de séant se contorsionne sous l’effet d’une intense douleur, tandis que son corps se remodèle sous nos yeux effarés. Ses traits deviennent féminins tandis que sa taille s’affine, faisant descendre le pantalon. Une poitrine se forme sous la chemise et nous finissons par distinguer les tétons sous le tissu blanc. Son sexe masculin est peu à peu remplacé par son contraire. Devant ce spectacle, la belle Espagnole tombe dans l’inconscience, fort heureusement sans tomber de haut, n’ayant pas bougé de la baignoire.


La nouvelle femme observe son reflet dans la glace et se demande comment sortir de ce cauchemar, si toutefois c’en est un – ayant perdue ses amis, et sa famille, et par chance heureuse de ne pas avoir d’épouse à qui justifier ce qu’il est arrivé. Ce qui était autrefois un jeune homme, pousse un cri de désespoir et se met à pleurer à chaudes larmes. C’est à ce moment que l’inspecteur Zizi arrive tout en traînant par une laisse le pauvre espagnol néanmoins heureux de son sort.


L’officier de police reconnaît l’accoutrement que porte toujours la jeune femme à défaut de pouvoir le faire avec les gracieux traits du visage. S’engage le moment crucial des explications.


  • — Bonjour, Mademoiselle, je suis l’inspecteur Zizi de la brigade du sexe, et c’est pour vous que je suis venu.
  • — Mais, expliquez-moi le pourquoi de ce cirque. J’hérite de ma tante et je viens visiter la demeure pour trouver cette femme et vous chez moi. Et par-dessus le marché, la folle de la baignoire m’a jeté un canard à la figure. Et comme par magie, je deviens une femme.
  • — Je comprends votre désarroi. En résumé, vous avez été choisie par votre tante. Ce canard est un objet magique destiné à vous transformer.
  • — Mais, de là à aller jusqu’à me donner une apparence féminine, vous n’avez pas l’impression de pousser mamie dans les orties.
  • — Sachez mon cher, ou plutôt ma chère, que j’ai été briefé par votre tante, qui était dans nos rangs l’inspectrice Domina. Elle ne vous l’a jamais dit, mais elle savait que vous étiez malheureux et triste d’être né dans le mauvais corps. Elle avait accepté que vous soyez comme tel lorsqu’elle a ouvert votre garde-robe dans votre appartement. Vous n’étiez pas en couple, et elle a donc mené son enquête, laquelle a confirmé ses soupçons. Et par sa bienveillance, elle a tenu à vous passer son flambeau et à vous rendre heureuse.
  • — Elle a fait ça pour moi ??
  • — Oui.

Et la jeune femme montrant l’homme et la femme qui lui sont inconnus que nous connaissons comme le couple de voleurs originaire d’Espagne.


  • — Oh eux. Eh bien, je pense que vous devriez les garder, histoire de vous faire la main. Vous êtes la nouvelle Inspectrice Domina après tout. Une soumise et un soumis, ça ouvre des possibilités. Je pense que vous allez très rapidement étrenner votre nouvel organe sexuel avec votre soumis, on ne peut plus bien doté par la nature. Je ne saurais vous conseiller d’utiliser la pilule pour éviter tout risque de tomber enceinte.
  • — Je ne suis pas contre essayer avec quelqu’un d’autre. Par exemple avec ce zizi-là qui m’a l’air plus gros pour me signer une décharge.
  • — Attendez, il me faut regonfler mon stylo…

=== FIN ===


Chapitre 2 : Esprit de luxure et de dépravation

Écrit par Slaanesh


Qui ?? Quoi ?? Comment ?? Où ?? Où ?? Ielle, reste un certain moment dans cet état vaporeux, l’esprit brumeux et incertain. Le manque de sensations, de stimulations, avait créé cet état léthargique. Une somnolence forcée par l’inaction et l’absence de ce qui faisait de cet esprit de perversion désincarné ce qu’Ielle était. Un pur esprit éthéré, un réceptacle de concupiscence pour les débauches en tout genre, l’hédonisme éhonté, le vice et le stupre qui étaient son quotidien il y a encore peu ? ; et qui avait pris vie spontanément.

Que ce soit les orgies et les bacchanales auxquelles la précédente propriétaire des lieux invitait régulièrement les notables de la région, les séances sadomasochistes auxquelles elle se livrait sur quelques soumis et soumises consentants.es, les actes dégradants d’urophilie et de scatophilie, les débauches en tout genre entre deux ou beaucoup plus de partenaires, le bondage, le…


Là ?! Lui ?! C’est lui, qui l’a réveillé ?! Cet humain en train de farfouiller dans la collection indécente et plutôt fournie de jouets et gadgets sexuels de la précédente occupante des lieux, faisant le tour de la pièce. Un héritier ?! Tiens donc ?! Son air ahuri et embarrassé face aux nombreux instruments du donjon, laisse deviner la taille de son étonnement.


S’il savait. S’il entendait les échos des cris de douleurs et des hurlements d’extases poussés entre ces murs et qui résonnent délicieusement encore et encore et encore dans l’éther, s’il les entendait comme Ielle les entend. S’il voyait comme Ielle les revoyait, ces positions excitantes et humiliantes volontairement subies par les autres humains consentants, livrés au stupre et à la perversité de leurs congénères en ces lieux. S’il pouvait ressentir les mille et une douleurs savamment administrées par celle de qui il héritait, et les grandioses jouissances éprouvées par ses partenaires, hommes et femmes confondus en un étourdissant kaléidoscope de visages extatiques. S’il pouvait sentir les remugles et les senteurs, certaines capiteuses, d’autres beaucoup moins, qui imprégnaient alors ces pièces pendant ces nuits de fornications bestiales où hommes et femmes se livraient aux plus indécents travers de leur nature profonde. Transpiration, cyprine, foutre, urine…


Oui ?! S’il pouvait ?! Il y a un autre endroit où Ielle pourrait plus facilement lui faire vivre ces moments, l’immerger dans ces résonances scabreuses et délicieusement licencieuses. Un endroit encore plus insolite que ce donjon. Il suffisait qu’il ouvre la porte à droite, derrière la vierge de fer. Ensuite, il y aurait le couloir, et après…


Là ?! Une petite impulsion mentale, pas grand-chose, une simple pression psychique titillant sa curiosité. La découverte de la collection, disons, originale, de sa parente, avait ouvert une très légère brèche dans son esprit. Très vite muselée par sa raison et son éducation qui lui interdisait d’envisager de chercher plus avant sur ce sujet. Le donjon et son contenu avaient permis de faire taire à leur tour Raison et Éducation et d’élargir un peu plus la brèche. Une minuscule, mais indéniable envie d’en savoir plus sur les activités honteuses et cachées de sa grand-tante, mais Ielle n’avait pas besoin de plus pour exploiter cette petite faille à son avantage.


Après tout, la curiosité était un trait majeur de la psyché humaine, comme bien d’autres animaux, mais chez l’humain, elle était un moteur essentiel de leur évolution. L’envie d’en découvrir toujours plus, de chercher toujours plus de réponses, d’aller voir ce qu’il pouvait bien y avoir derrière cette colline, et la suivante, et la suivante, et la suivante…

Là, il était juste question de pousser cet humain à visiter un peu plus la maison dont il héritait, d’en découvrir les recoins. Après tout, il était chez lui, désormais. Le voilà qui quitte le donjon pour aller explorer son nouveau domaine.


Bien ?! Lorsqu’il découvrira l’endroit prévu par l’esprit de luxure désincarné, son étonnement et sa curiosité n’en seront qu’exacerbés. C’était toujours pareil avec les humains. Leurs instincts primaires étaient toujours plus forts que leur raison. De vrais animaux. Et quand ces instincts primaires avaient trait au sexe et à la fornication sans limite… D’ailleurs Ielle commence à se dire qu’il serait plus logique de ne penser à eux qu’en termes d’animaux tout compte fait. Oui, après tout, ces créatures sentientes et douées de raison l’abandonnaient bien volontiers, leur précieuse Raison, lorsqu’il s’agissait de laisser libre cours à leurs vices. De vraies bêtes enragées et enivrées de luxure et de stupre. Oui, Ielle ne penserait plus à eux qu’en termes de mâles et de femelles. Après tout, c’était bien le cas.



Une étrange sensation s’empare de l’esprit de débauche flottant au-dessus de l’héritier, à mesure de la progression du jeune mâle dans l’étroit et sombre couloir humide menant à… un aiguillon qui titille Ielle au point d’en devenir désagréable. Quelque chose l’appelle de façon impérieuse, quelque chose qui est resté dans le donjon, au milieu du fatras de godemichets, de menottes, de cravaches et autres accessoires exposés fièrement et à l’utilité plus ou moins licencieuse. Oui, c’est ça ?! Une image se fait plus précise dans la mémoire eidétique d’Ielle. Une paire de pinces à tétons, d’un noir de jais, et reliée entre eux par une délicate chaîne d’argent… et un plug anal de la même couleur, au métal sombre comme une nuit sans lune, orné d’une pierre, d’un grenat plus précisément, où était sculpté un symbole étrange et qui faisait résonner en Ielle des envies de débauche et de luxure d’une perversité sans nom. Symbole d’ailleurs présent également sur chacun des maillons de la chaînette d’argent des pinces à téton, maintenant qu’Ielle y prêtait plus attention.

Qu’avaient de particulier ces trois objets, qu’avaient-ils de plus que les autres pour provoquer autant d’émoi ?? Et ce symbole, mélange presque révoltant des symboles universels du masculin et du féminin, était-ce quelque chose d’occulte pour dégager une telle aura de perversité ??


Ielle sent une vague de souvenir, accompagnée de sensations enivrantes, submerger momentanément son esprit. Les nombreuses occasions où la précédente occupante des lieux avait utilisé ce plug et ces pinces à tétons, sur elle ou sur d’autres de ses congénères, les frissons de plaisirs ineffables et de douleurs extatiques éprouvés, les cris de jouissances sans entraves ou de souffrances indescriptibles poussés… oui, ces trois objets sans prétention, au premier abord, avaient laissé sur Ielle une empreinte bien plus forte, profonde et indélébile, que tous les autres jouets utilisés à des fins scandaleuses dans cette maison. Mais pourquoi ?? Qu’avaient-ils de plus que les autres n’avaient pas ?? Ils dégageaient certes une aura particulière, comme tous les objets utilisés par les humains et qui s’imprégnaient à plus ou moins long terme de l’empreinte psychique de leurs utilisateurs, à divers degrés d’importance.


Mais là, c’était différent. L’aura de luxure et de dépravation que ces deux pinces à tétons et ce plug dégageaient était… fantastique, ahurissante ?! Comme si… comme si c’était eux, qui avaient imprégné de leur perversité sans nom les mâles et les femelles sur qui ils avaient été utilisés, et non l’inverse. Serait-ce dû aux minuscules glyphes indéchiffrables gravés dessus ?? Des formules ésotériques ?? Des sorts ou des incantations arcaniques dans une langue oubliée ?? Et ce symbole répété encore et encore et qui brûlait l’esprit d’Ielle ??


Quoi que cela puisse être, Ielle sent très bien à présent la puissance encore endormie dans ces trois objets, plus qu’Ielle ne l’avait jamais ressenti jusqu’ici. Sans doute parce qu’avant sa période de léthargie et son réveil abrupt, Ielle n’avait presque aucune conscience de sa propre existence. Ielle n’avait été qu’un amalgame de sensations, de douleurs et de plaisir, de cris, de frissons. Un mélange de débauches, de vices, de stupre et de concupiscence éprouvé par des dizaines de mâles et de femelles se livrant entre eux aux pires outrages, et qui avait dérivé dans l’éther, prisonnier de ces lieux pour devenir petit à petit une conscience à part. Pour devenir Ielle.


Mais tout cela était en train de changer, et la sombre puissance contenue dans les objets semblait prête à s’éveiller à nouveau.

La sensation de picotement se fait désormais trop forte. Il faut retourner en arrière, retourner chercher le plug et les pince-tétons magiques. Une nouvelle impulsion mentale dans l’esprit de l’héritier et les voilà repartis pour le donjon. Il ne faudra pas longtemps pour les trouver, Ielle a marqué cet esprit malléable d’une image très précise de ce qu’il faut chercher. D’autant que l’humain les a brièvement aperçus lorsqu’il a fait le tour de la pièce.


Ielle ressent alors de nouveaux picotements, mais de façon différente, une sensation nouvelle. D’autres esprits sont présents à proximité. Non pas comme Ielle, non, d’autres humains. Mâles et femelles visiblement, mais impossible de savoir combien. La sensation est trop diffuse, trop évanescente.

Là, voilà ?! L’héritier a trouvé ce qu’Ielle cherchait. À présent, il doit trouver la pièce à laquelle Ielle a pensé en premier lieu. Il y a visiblement un rapport entre elle et les trois objets mystérieux à l’aura magique si puissante. Un lien indéniable. Ensuite, Ielle pourra inciter ce qu’Ielle considère désormais comme son soumis, à partir à la recherche des autres mâles et femelles dont la présence s’est fait sentir. Et bien entendu à utiliser sur ses congénères les aptitudes particulières de ce qu’il transporte à présent dans ses poches.


Des frissons parcourent alors involontairement la peau de l’héritier tandis que son esprit tombe un peu plus, à chaque seconde qui passe, sous l’influence grandissante de l’esprit de débauche et de luxure qu’il a involontairement réveillé. Car Ielle le ressent aussi, cet humain à bien conscience de ce qu’il se passe, mais ne pouvant envisager l’existence d’un esprit désincarné de luxure, il se persuade lui-même qu’il ne fait qu’obéir à ses propres pulsions, que ce sont ses vices qui lui font entrevoir et imaginer toutes ces scènes de débauches et de fornication.


Là ?! C’est la porte qu’Ielle cherchait. L’héritier s’arrête devant cette porte de bois massive, cachée dans l’ombre et presque invisible pour quiconque passerait à côté sans la chercher ou savoir où regarder. Sur la poignée ronde en laiton, de minuscules symboles sont gravés à l’eau forte. Des symboles identiques à ceux gravés sur les deux pince-tétons et le plug dans la poche de l’héritier. Notamment ce même symbole sculpté sur le grenat ornant le plug. Ielle incite doucement l’humain à ouvrir la porte. Les gonds grincent légèrement lorsque celle-ci s’entrouvre…



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Chapitre 3 : La porte maudite

Écrit par Jimmychou


Le cri d’Éric résonna à travers toute la maison.


  • — Nom de Dieu ?! C’est quoi ce bordel ??
  • — Enfin ?! C’est pas trop tôt ?! Dix ans jour pour jour que j’attends dans ce placard à balais insalubre qu’on vienne me libérer.
  • — Mais par tous les trans de l’enfer, qu’est-ce que tu fous dans ce cagibi, Mélina ?? Je me faisais un sang d’encre. J’en étais même devenu à me demander si tu ne m’avais pas quitté pour rejoindre une communauté de ferrailleurs avec ton copain Max.
  • — Éric, je constate avec tristesse que tu n’as pas profité de ma longue absence pour améliorer ton expression orale. Je te rappelle qu’on ne dit pas les trans de l’enfer, mais les suppôts de Satan.
  • — Trans ou Suppôt, qu’est-ce que ça peut foutre ?? De toute façon, c’est la même famille.
  • — Comment ça ? ; la même famille ?? Attention à ce que tu dis Éric. Ici, les murs ont des oreilles.
  • — Ben oui, quoi, c’est la famille Zitoire.
  • — Bon, au lieu de dire des conneries, tu pourrais t’occuper un peu de moi. Dix ans sans picoler ni baiser, je commence à trouver la blague un peu longue.
  • — Oh, c’est vrai, excuse-moi, je manque à tous mes devoirs.
  • — T’inquiète, je mets ça sur le compte de l’émotion des retrouvailles. Tu as toujours eu un peu de mal à maîtriser tes pulsions, notamment lorsque tu te vidais dans mon intimité après une demi-douzaine d’allées et retour. Mais je ne vais pas t’en tenir rigueur aujourd’hui. À condition bien sûr que tu me files un petit coup de gnôle, dans un premier temps, et beaucoup de grands coups de bite, ensuite. Je préfère néanmoins te prévenir. Il va falloir que tu assures. Après toutes ces années d’abstinence, tu dois bien te douter que mon minou est un peu rouillé.
  • — C’est ton jour de chance Mélina chérie. Depuis ta disparition, je ne sors jamais sans ma flasque de vieux calva et mon petit sac de jute rempli de feuilles de khat.
  • — Je comprends mieux d’où te vient cette haleine de fennec afghan. Crois-moi, ça cognait moins dans mon cagibi avant que tu ouvres la porte.

Éric sortit sa flasque de la poche intérieure de sa veste puis il la tendit à Mélina. De lourds bracelets de métal et un collier de cuir orné de têtes de clous constituaient les seules parures du corps gracieux et dénudé de sa compagne.

Mélina siffla le contenu du flacon d’une traite avant de lâcher un rot sonore.


Éric se figea alors, le regard vide. La conscience éthérée non genrée qui l’avait conduit dans le donjon venait de reprendre le contrôle de son esprit reptilien.

L’homme se déshabilla prestement, libérant son pénis tout raide qu’il pointa en direction de la vulve desséchée de Mélina. Celle-ci esquissa une moue de dépit. Le spectacle de son homme nu lui rappela opportunément la modestie de ses attributs virils. Mélina se mit à douter. Éric parviendrait-il à lui faire oublier toutes ces années d’abstinence ?? Mais un événement imprévu redonna le sourire à la compagne de l’héritier.

Éric, qui tenait fermement le plug anal orné d’un grenat qu’il avait récupéré parmi la collection de sex-toys de sa grand-tante, esquissa un mouvement de bras. D’un geste aussi soudain qu’inattendu, il présenta l’objet métallique oblong à l’entrée de son conduit anal et il l’enfila d’un coup jusqu’au fond de son fion.


  • — La vache ?! Ça fait froid au cul.

Telles furent les paroles prononcées par l’héritier avant que l’introduction brutale du plug dans son fondement produise son effet.

Très vite, le membre viril d’Éric se mit à doubler de volume.

La vue de ce gourdin imposant, paré d’épaisses veines saillantes et fièrement dressé entre les cuisses de son amant, émoustilla la belle Mélina. La compagne de l’héritier ne pouvait contenir le flot bouillonnant qui irriguait lentement mais sûrement son minou au poil terni par toutes ces années d’inutilisation.

Leur coït fut aussi bref qu’intense et les cris de plaisir de Mélina éprouvèrent durement la conscience éthérée et lubrique à l’origine de cette étreinte bestiale.


Mais Ielle était loin d’en avoir fini avec son visiteur. Ielle profita de l’abandon post-coïtum d’Éric pour reprendre le contrôle de son esprit.


Une scène édifiante apparut peu à peu à l’héritier.


Mélina était nue partiellement allongée sur la table massive du donjon. Son dos, tout comme ses bras allongés le long de son corps, reposait sur le lourd plateau. Ses fesses fermes et musclées affleuraient en bout de table tandis que ses jambes écartelées pointaient vers le plafond. De lourds bracelets métalliques ainsi qu’un épais collier de cuir, reliés à des chaînes judicieusement fixées, privaient Mélina de toute possibilité de mouvement sans entraver l’accès aux différentes parties de son corps magnifique. Éric découvrit ensuite la foule de notables réunie dans la vaste salle. Les hommes présents se succédaient en bout de table attrapant les cuisses nerveuses de Mélina avant de planter leur queue avide dans un des orifices disponibles. Entre deux pénétrations, des flots de foutre s’écoulaient des trous béants. Pour leur part, les femmes présentes utilisaient le petit escabeau installé de l’autre côté de la table pour y monter et venir s’accroupir au-dessus du visage de Mélina. Elles attrapaient alors leurs fesses flasques et les écartaient dans une posture obscène avant de libérer le contenu de leur vessie dans de grands rires sardoniques.



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Totalement bouleversé par le spectacle de dépravation qui lui mangeait le cerveau, Éric récupéra le collier précieux aux extrémités reliées à des pinces. Tel un pantin dénué de volonté, il s’approcha de Mélina et accrocha les embouts du bijou aux framboises turgescentes qui semblaient danser devant ses yeux.


Un éclair d’une puissance inouïe déchira la nuit.

La peau de Mélina prit une teinte grisâtre. Puis, elle se dessécha subitement et se mit à craqueler jusqu’à ne plus être que poussière.

Une créature hideuse et décharnée fixait désormais Éric de ses orbites vides.


  • — Mais que se passe-t-il ici ?? Je deviens fou ?! Qu’est-ce que c’est que cette horreur ?! hurla l’homme terrorisé.

Une voix démoniaque lui répondit.


  • — Que croyais-tu, pauvre crétin ?? Que tu allais retrouver Mélina en pleine forme après un séjour de dix ans dans un cagibi lugubre ?? Que quelques centilitres de gnôle et trois millilitres de ton foutre stérile allaient lui permettre de reprendre le cours de sa vie comme si vous n’aviez jamais été séparés ??


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  • — Ma poutin ?! C’est quoi che bordel ?!

Les hurlements et le vacarme qui venaient de se produire à quelques mètres de lui commençaient à inquiéter sérieusement Ramon. Et pour une fois, Conception était sur la même longueur d’onde que son amant. En fait, elle n’avait plus qu’une idée en tête. Ramasser ses sacs de billets et se tirer le plus loin possible de cette baraque sordide.


  • — Heureusement que tu as pris ton gun mi amor. Les sons inhumains qu’on vient d’entendre m’ont filé les jetons et je pense qu’on devrait se barrer au plus vite. On reviendra une autre fois pour terminer l’inspection de la maison.
  • — Tou as raison cariño. Cha craint ichi.


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Juliette Goodwho, médecin légiste de son état, s’apprêtait à faire son rapport au commandant Dlamer.

L’officier de police était plutôt bougon ce jour-là. Et ce n’est pas la tenue de la belle quadragénaire qui allait lui rendre sa sérénité.

Cette salope est encore à poil sous sa blouse. Bon sang ?! ça doit la faire mouiller de m’exciter, cette garce.

Il est vrai que depuis que Jimmy Dlamer avait surpris Juliette sur un brancard de la morgue en train de se donner du plaisir avec un fémur de grizzli, sa fierté de mâle en avait été sérieusement affectée, portant un coup fatal à ses velléités d’attirer la belle légiste dans son lit. Pas évident de rivaliser avec un os de ce calibre qui, de surcroît, ne risque pas de ramollir intempestivement.


  • — Les gouttes découvertes sur le bassin du squelette sont bien des traces de sperme, déclara Juliette.
  • — Y’a quand même des sacrés tarés en ce bas monde, fulmina le commandant. Dans ma carrière, j’ai déjà eu affaire à pas mal d’espèces de nécrophiles. Mais c’est le premier que je ramasse après qu’il s’est tapé un squelette. Sans parler du plug planté dans son fion. Il est mort de quoi l’héritier ??

Juliette s’abstint de relever l’allusion à son attirance pour les beaux os. Elle répondit au commandant sur un ton professionnel.


  • — Crise cardiaque. L’autopsie me permettra de savoir si c’est arrivé au moment de l’éjaculation ou bien si c’est lié à un événement postérieur.
  • — Et le couple qu’on a retrouvé en bas de l’escalier, ça t’inspire quoi ?? Tout laisse à penser que le type, qui était fiché au grand banditisme, a buté la femme pour éviter d’avoir à partager le fric récupéré dans la baraque. Mais je ne comprends pas comment il s’est démerdé pour se rompre le cou.
  • — Je ne pense pas que ce soit aussi simple, rétorqua Juliette. J’ai bien observé l’expression du visage du voyou. Il aurait été moins marqué s’il avait croisé le diable. À mon avis, le truand est parti en mode panique et il s’est mis à défourailler sans discernement touchant accidentellement sa copine. En désespoir de cause, il a pris ses jambes à son cou pour échapper à un truc qui le dépassait et il s’est pris les pieds dans le vieux tapis de l’escalier. Chute non contrôlée, rupture de la troisième vertèbre cervicale. Circulez, y’a plus rien à voir.

Jimmy réprima un frisson.


  • — Je sais pas si tu as la même impression que moi, mais cette baraque me fait froid dans le dos. Depuis qu’on a débarqué, après qu’un anonyme a prévenu les flics qu’il se passait des trucs bizarres ici, je ne me sens pas vraiment à l’aise.
  • — Bof, moi, tu sais, j’ai l’habitude de côtoyer les morts. Alors cette ambiance ne me fait ni chaud ni froid. Néanmoins, je crois que j’en ai terminé avec tes clients. On va laisser la scientifique finir son boulot et tu vas me payer un coup. Tripoter les cadavres, ça me donne soif.


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Ielle n’avait rien manqué de la conversation entre le flic et la belle légiste. Le temps était venu pour Ielle de changer de résidence. Nul doute que la morgue de l’institut médico-légal allait constituer une demeure de choix pour une conscience perverse et libidineuse comme Ielle.



=== FIN ===


Chapitre 3 : Le choix

Écrit par Melle mélina


Éric est devant la porte d’une grande armoire murale, une voix le titille, une voix lui parle, le perturbe. Une voix qu’il ne reconnaît pas pour être sa voix intérieure, sa voix qu’il écoute toujours religieusement.

L’entité perverse continue son travail de corruption avec acharnement, il sent sa victime se plier sous ses impulsions mentales qu’il envoie de plus en plus à fortes doses.


Que lui arrive-t-il ?? Il se débat avec lui-même, flanche, ouvre sa braguette, sort son appendice, commence à se toucher puis réalise qu’il est devant une armoire à se palucher, se rend compte que ce n’est pas normal, place de nouveau son slip, ferme la braguette en se disant : « Oh ça ne va pas bien, mon gars ?! »


Et sans cesse, cent fois des images torrides s’insinuent dans son esprit retors. Il voit des étreintes dévorantes, des danses brûlantes, des corps par dizaines qui s’enlacent, de tout âge, de toutes les tailles, de toutes les couleurs, des sexes en érection, de minous ouverts. Il voit des femmes en pâmoison sous les coups de martinet d’hommes masqués, d’autres attachées sur des lits immenses, à la merci de dominateurs et de dominatrices. Il voit Catherine Zeta Jones, la femme qu’il désire le plus au monde se donner sans aucune retenue à son père, ce père qu’il déteste du plus profond de son cœur, « ce salop de géniteur se tape la femme de ma vie » . Il en éprouve une jalousie féroce et ressent une haine lui bourdonner les entrailles.


À sa droite, un homme se fait sodomiser par sa mère, un masque bondage lui entravant le visage, elle lui demande d’imiter un cochon, « groin groin ». À sa gauche, un trouple s’en donne à cœur joie, deux hommes, une femme, son fantasme. Une infirmière entre dans la pièce, elle ne porte pas de culotte sous la blouse bien trop courte, mais garde ses porte-jarretelles, elle le regarde mutine, joue avec la langue, suce une lollipop en regardant effrontément l’héritier, deux femmes se renversent dans la boue, d’autres se lovent sous l’eau d’une douche et toutes l’invitent de leurs regards de braise. Son patron, ce pourri, cette ordure, ce sac à vin est affairé avec trois filles plus belles l’une que l’autre, il arbore un sexe dantesque bien veiné, envoie un clin d’œil en direction d’Éric accompagné d’un sourire moqueur : « je vais te montrer ce qu’est un vrai homme » . De nouveau, la jalousie lui triture le ventre, une colère incoercible bout dans ses veines.


Et partout des chibres, des vits, des pénis, des bites. « Oui, des bites, des grandes, des grosses, mais aucune plus petite que la tienne, Éric… »


Putain de complexe ?!


Ça lui fait mal, une lame plantée en plein cœur. Ces hommes sont gros ou athlétiques, ils sont vieux ou jeunes, ils sont laids ou beaux.

Non, ils sont tous plus gros que moi, ils sont tous plus vieux que moi, ils sont tous plus laids que moi. Je suis un bel homme, mais ces femmes ne viennent pas vers moi. Et Catherine se donne à mon père ?!

La torture est si jouissive, si totale qu’Éric a perdu tout sens de la réalité et se rend compte qu’il vient d’éjaculer à même le sol.


L’effet est immédiat, les images sexuelles qui ont pris possession de son cerveau le laissent reprendre souffle. Il n’en revient pas, après tout, qui pourrait comprendre ?? Il découvre une maison où les liasses de billets venant des quatre coins du globe se ramassent à la pelle, lui assurant richesse et prospérité, et lui ne pense qu’à se masturber devant une armoire.


Il regarde sa montre, cinq minutes, cinq petites minutes avaient suffi pour qu’il jouisse.

Nonobstant d’avoir une petite bite, tu es un éjaculateur précoce ?!


Alors les poncifs lui traversent l’esprit : riche, il n’aura aucune difficulté à rencontrer une femme. Riche, il pourra avoir recours à la chirurgie esthétique et ajouter quelques centimètres, acheter ce qu’il faut en pilules de retardement. Il deviendra un étalon, il aura enfin la vie qu’il a toujours souhaitée. Il sera désiré des femmes et les hommes le jalouseront.


Tandis qu’il s’imagine vivre ce rêve, la voix perçue tantôt se révèle derechef.


« Ouvre cette porte, Éric, tu ne le regretteras pas, ouvre »


La porte s’entrouvre légèrement, l’héritier reste comme deux ronds de flans, la main sur la poignée de l’armoire de bois blanc. Il n’arrive à se décider, des questions se posent tels des phylactères de bandes dessinées, les mots « Pourquoi », les phrases « que t’arrive-t-il » et les réflexions « pourquoi s’attarder sur une armoire alors qu’il y a des billets de banque qui t’attendent ?? ».


Il est proche de quitter le donjon et rejoindre la salle à manger lorsque l’entité sentant sa proie lui échapper envoie une nouvelle impulsion mentale, de nouvelles images torrides, mais cette fois-ci plus axées sur l’objet de son désir. L’image du plug immédiatement remplacé par le symbole sculpté dessus, suivi de l’image de la pince-tétons, immédiatement remplacée par le symbole gravé dessus et la porte, les poignées rondes et les symboles identiques tournent en boucle à une cadence infernale. Ces six images martyrisent l’occiput d’Éric jusqu’à devenir obsessionnelles.


Après être revenu sur ses pas, l’héritier se trouve de nouveau devant cette grosse et lourde porte avec la ferme intention de l’ouvrir. Avant de saisir la poignée, il examine et vérifie qu’il existe effectivement des symboles dessinés dessus. Cela ressemble à des runes, il faudra qu’il en parle à son ami et mentor, le professeur Jones qui enseigne à présent à Cambridge et avec qui il a gardé contact. Il prend en photo le symbole et agrandit l’image ainsi capturée.


Heureusement qu’il a un smart phone de dernière génération qui lui permet d’agrandir une image sans en perdre la qualité ?! Ce faisant, son téléphone fait office de microscope et il y voit non pas des runes, comme il l’a pensé initialement, mais des phrases qui se dévoilent à la lecture, des phrases contemporaines, des mots explicites qui n’ont rien d’ésotérique.


Prends garde si tu ouvres cette porte, tu laisseras l’énergie malsaine qui y est enfermée retrouver son maître, un esprit éthéré, une pure essence de perversion et de luxure. Une fois délivrée, cette énergie sera canalisée et pourra donner assez de force à son maître de posséder un corps de chair et de sang. À la mort de l’enveloppe corporelle empruntée par cet esprit, l’énergie retrouvera sa demeure au fond de son placard.

Prends garde si tu ouvres cette porte…


Abasourdi par ce qui vient d’être révélé, Éric a d’abord un mouvement de recul, il n’y croit pas, c’est une farce, c’est drôlement bien mené, mais cela reste une farce. Puis, après s’être posé et après avoir bien réfléchi, il pose les faits sur la table. Adélaïde Trognon, pour ce qu’il la connaissait n’était pas une femme frivole, bien au contraire, elle était froide et distante. N’a-t-elle jamais souri, ne fut-ce qu’une seule fois dans sa vie ?? Pourtant, le donjon donnait une tout autre image de sa grand-tante.


Puis, il cogite sur sa propre aventure depuis qu’il a pénétré ces lieux, cet étrange appel, cette voix, ces images pornographiques qui lui ont retourné le cerveau jusqu’à ce qu’il se masturbe.


Cette farce n’apparaît plus telle qu’elle, l’héritier commence à y croire sérieusement. Il y a ici une force diabolique, quelque chose qui n’appartient pas à notre monde et cette pensée le terrifie.


De nouveau, la proie semble vouloir s’échapper, Ielle en a besoin comme d’un pion. Pour ne pas perdre celui qui sera pour des années, sa nouvelle enveloppe charnelle, Ielle s’adresse directement à lui sans subterfuge, sans devoir passer par des images puisées dans les désirs cachés d’Éric.


– Les images que tu as entrevues pourraient devenir réalité, l’héritier. Je pourrais t’offrir cette vie de débauche à laquelle tu aspires depuis tant d’années. Je t’offrirais les plus belles femmes, et tu souffriras de la plus cruelle des jalousies pour mieux jouir. Car la douleur est félicitée, mon ami. Tu désires cette actrice, elle sera tienne. Tu veux voir ta mère dominer les hommes en leur enfonçant des godes, tes désirs sont des ordres. Tu veux que ton père ou que ton patron t’humilie ?? Commande et j’obéirai ?!


Tel est le choix qui se présente.

Vivre sa vie ?? L’argent lui apportera-t-il le bonheur ?? Ou bien, avoir un contrôle mesuré, mais être redevable d’une dette – ici son âme ??

Vivre avec l’incertitude de ce que lui réserve le futur ou bien vivre une vie déjà décidée ??


Alors, Éric, quel sera ton choix ??


Ouvriras-tu cette porte ??



=== FIN ===