n° 21730 | Fiche technique | 21197 caractères | 21197 3606 Temps de lecture estimé : 15 mn |
27/04/23 |
Résumé: Une rencontre au hammam qui remet beaucoup de choses en question. | ||||
Critères: f h fh inconnu handicap sauna amour voir pied hmast caresses intermast pénétratio -rencontre | ||||
Auteur : Olaf Envoi mini-message |
Collection : Fulgurances |
Il paraît que les mecs sont particulièrement sensibles aux stimulations visuelles et génitales, alors que les femmes seraient plus sensibles aux stimulations verbales et corporelles. Selon cette théorie, en réalité très réductrice, dès qu’un sillon intermammaire, une aréole ou un side-boob apparaît, zop, la girafe tend son cou et broute dans la canopée1. Inversement, en l’absence de tétons, la girafe se contente d’herbe folle.
Admettons. Je connais pourtant des nanas très émues de voir une girafe dresser son cou et tendre sa langue vers le haut de leur buisson ardent. Si ça n’est pas une stimulation visuelle, je ne connais rien à la psychologie féminine. Ce qui n’est d’ailleurs pas impossible au vu de ce qui m’est arrivé récemment dans un hammam non loin de mon domicile.
Comme souvent après une journée merdique, je décide d’aller me détendre dans les vapeurs parfumées aux huiles essentielles avant de rentrer chez moi. Il est déjà tard, mais la petite heure qui reste avant la fermeture devrait suffire à mon bonheur.
Après les ablutions d’usage, j’entre dans une cabine qui me semble vide. Ce n’est que partiellement vrai. Une fois mes yeux habitués au chaud brouillard, je distingue vis-à-vis de moi une femme dont le corps est enveloppé dans un peshtemal2 et dont la chevelure est protégée par un linge de couleur.
Pour autant que je puisse le voir, elle a un beau visage, un ravissant sourire et de fines jambes agréablement galbées. J’évite de la dévisager pour ne pas l’importuner, tout en me permettant quelques regards discrets. Assez pour constater qu’elle a fermé les yeux, basculé sa tête en arrière, et qu’une de ses mains est posée très haut entre ses cuisses.
J’ai sûrement interrompu un moment de bien-être autoérotique, ce qui me désole pour elle. En me levant pour lui laisser le champ libre, je croise son regard, dans lequel je ne vois aucune trace de gêne.
Je me rassieds et, puisque ma présence ne l’importune pas, je lui adresse la parole, histoire de rendre la scène plus naturelle.
Le soupir qu’elle pousse au premier contact de ses doigts avec cette zone apparemment très érogène m’incite à ne plus résister. À mon tour, j’écarte les cuisses, laisse pointer ma verge raide entre les plis du peshtemal et pose ma main sur la hampe.
Satisfaite de son ascendant sur ma libido, sans avoir eu besoin de me montrer plus que son visage sensuel et ses longues jambes, elle me regarde avec l’air d’attendre que je rejoigne son niveau d’excitation.
Face à face, les yeux dans les yeux – enfin, pas que – nous adoptons spontanément un rythme parallèle de caresses. Malgré la distance, je peux voir la respiration de la femme devenir plus ample. Je ne suis pas en reste, mais je fais tout mon possible pour que dure cet invraisemblable échange masturbatoire à distance.
Ce qu’elle m’offre est à la fois irréel et magique. La tension érotique entre nous culmine rapidement, tout comme l’envie de nous montrer à quel point le corps de l’autre et le plaisir qui y grandit sont excitants.
Nous nous regardons intensément, déchiffrant avec délectation les signes de volupté qui apparaissent sur nos visages.
Après de longues minutes de préliminaires à ce rythme lent et jouissif, nos corps s’impatientent et exigent une stimulation plus ciblée, nos reins s’agitent à la recherche d’une libération orgasmique. Je vois toutefois ma partenaire de jeu ralentir ses caresses. J’en fais de même, en espérant calmer mes ardeurs et résister un peu plus longtemps à ce qu’elle provoque en moi par son manège déjanté.
Elle se lève, et, toujours enveloppée dans le peshtemal, vient se glisser entre mes cuisses. D’un geste très doux, elle prend mes jambes et les place autour de sa taille, faisant en sorte que mon talon droit vienne effleurer son intimité. S’appuyant contre mon torse, elle presse mon pied contre sa vulve.
Sitôt le premier contact établi, elle se positionne de manière à s’offrir la plus agréable poussée à l’endroit le plus sensible de sa vulve. L’humidité ambiante se combine à sa moiteur. Après quelques attouchements, mon talon est recouvert de chaudes sécrétions qui rendent apparemment très agréable l’étroit contact entre ma peau et ses muqueuses.
Dès ce moment, tout va très vite. Elle presse mon pied contre son bas-ventre et se lance à la recherche du plaisir ultime par des frottements de plus en plus rapides. C’est un régal d’être ainsi son instrument de plaisir, et de sentir à quelle vitesse cette petite partie de moi peut la faire jouir.
Quelques frissons plus tard, son corps se crispe et, tout en exhalant un long râle lascif, elle se laisse submerger par un violent orgasme. Respectant ma promesse, j’évite de la caresser, mais je m’autorise à embrasser sa nuque et à lécher délicatement le creux de son oreille. Elle m’encourage, soupire que c’est délicieux, qu’elle en veut encore plus tant cela prolonge agréablement son plaisir.
Elle ajoute à cela quelques remarques très excitantes sur ma manière de la combler, qu’il serait inconvenant de rapporter ici.
Lorsque les vagues orgasmiques s’apaisent, elle se laisse aller contre moi en abandonnant mon pied.
Nous restons longuement enlacés, sans bouger. Jusqu’à ce qu’elle se dégage de mon étreinte et prenne place derrière moi. Elle se serre alors contre moi, comme je l’ai fait avec elle auparavant. Plaçant ses jambes autour de ma taille, elle glisse ses pieds entre mes cuisses et me demande d’une voix encore un peu troublée de me masturber entre eux.
Ce genre de jeu est incroyablement érotique. La douceur de la plante de ses pieds me fait grimper au septième ciel en moins de temps qu’il ne lui faut pour me dire son envie de me sentir éjaculer. Ces mots murmurés contre mon oreille – combinés à quelques folles caresses – me propulsent au-delà du supportable.
En amante expérimentée, elle sent l’exact moment où le premier spasme traverse mon ventre et elle se délecte des décharges qui la rendent à jamais maîtresse de mes plaisirs intimes.
Pendant que je me répands sur ses pieds, elle me serre entre ses bras et m’offre d’intenses émotions, faites d’un mélange de tendresse, de désir et d’un zeste d’admiration. Le tout enrobé d’une forte envie de ne pas en rester là.
Alors, seulement, elle me libère de son étreinte. Je m’attends à ce qu’elle me dévoile quelques secrets de son corps pour prolonger nos jeux. Il n’en est rien. Toujours drapée dans le peshtemal glissé sous ses aisselles et coiffée de son turban enroulé autour de la tête, elle se contente de m’offrir un lumineux sourire accompagné de quelques compliments sur ma virilité et la délicatesse de mes gestes.
Sans se retourner, elle sort de l’étuve en précisant qu’il nous reste à peine quinze minutes avant la fermeture de l’établissement. Elle disparaît ensuite rapidement dans un coin-douche auquel je n’ai pas accès, probablement réservé au personnel.
Je la retrouve à la sortie, dans le hall d’entrée qu’elle a progressivement plongé dans la nuit. La femme que je découvre à ce moment est bien différente de celle que j’ai rencontrée dans la cabine.
Des cheveux blonds courts mettent son beau visage et le bleu profond de ses yeux en valeur. Elle porte avec élégance un jean qui souligne des hanches et des fesses très désirables, ainsi qu’une chemise un peu trop large, qui cache sans doute une poitrine menue.
Sa vivacité me séduit immédiatement, tout comme sa manière de me contempler de haut en bas, sans se cacher. Son léger baiser sur le coin de mes lèvres me fait planer, avant qu’elle me pousse dehors.
C’est définitif, je n’ai pas envie d’en rester là avec ce volcan sensuel.
Elle m’entraîne alors à sa suite avec un naturel désarmant. Les courses sont rapidement expédiées et nous arrivons à peine une heure plus tard devant chez elle. Elle a un charmant regard interrogateur avant d’ouvrir la porte de son appartement. Oui, je suis encore et toujours partant…
Sa tanière est faiblement éclairée par les lumières de la ville. Elle pose ses affaires dans un coin de l’entrée, puis allume une à une quatre bougies que nous venons d’acheter. L’une sur la table du séjour, une autre dans le coin cuisine, une troisième à la salle de bain, et la quatrième dans sa chambre à coucher, où elle me conduit à sa suite en serrant tendrement ma main.
Lorsque l’intensité lumineuse est à sa convenance, elle vient tout contre moi, m’embrasse à nouveau longuement, puis recule d’un pas.
Si tel est son désir, pourquoi ne pas commencer nos jeux de la sorte ? Je retire mes vêtements les uns après les autres, pendant qu’elle se libère de son jean et d’un petit truc en dentelle qui se cachait dessous.
Après une brève hésitation, par un geste très lent, elle glisse ses mains dans ses cheveux et… retire la perruque blonde qu’elle portait depuis notre sortie du hammam. Son crâne est complètement nu. Je retrouve alors sur son visage le même regard interrogateur que tout à l’heure. Avec combien d’hommes a-t-elle vécu ce genre de préliminaires ? Combien d’entre eux sont partis en courant ?
Je m’allonge contre elle, une main sur son ventre, ma bouche dans le creux de son cou.
Je glisse la pointe de mon membre entre ses fesses, et titille la zone sensible entre sa vulve et son anus, sans toutefois chercher à pénétrer l’un ou l’autre des orifices. Elle accompagne mes pressions sensuelles de lents mouvements des hanches. J’approche ainsi d’abord de sa vulve bien humide, dont elle s’empresse d’interdire l’entrée d’une crispation des muscles intimes. Elle me fait ensuite glisser contre sa porte étroite, qu’elle garde toutefois résolument fermée.
Le jeu est affolant. Elle soupire de plaisir pendant que je câline sa nuque et embrasse le pourtour de son oreille. Sa manière de s’offrir m’émeut et m’excite. Par-dessus tout, j’adore l’entendre me dire ce qu’elle veut que nous partagions. Ses mots fous ouvrent des portes inconnues en moi.
Après un bref temps d’adaptation, je perds peu à peu l’impérieuse envie de caresser ses seins que j’ai dû retenir au début. Les autres endroits de son corps vers lesquels elle guide mes mains sont tout aussi voluptueux. La diversité de ses envies érotiques est fascinante, tout comme son insatiable gourmandise pour ce que ma virilité peut lui offrir.
Je sens pourtant de plus en plus souvent son torse meurtri, pressé contre le mien. J’ai peur que le frottement de la chemise qu’elle a gardée sur elle ne lui fasse mal. Je reste donc immobile pendant qu’elle me serre de toutes ses forces entre ses bras.
Je la regarde, un peu inquiet de la tournure de nos ébats. Pense-t-elle sérieusement ce qu’elle vient de dire ? C’est le grand n’importe quoi. Sauf si c’est une manière détournée de me tester et de proposer de décrocher quelques boutons de la chemise qui cache les ravages de ses opérations.
Sans me quitter des yeux, elle s’allonge contre moi et détache trois boutons de sa chemise, là où se trouvait autrefois le sillon séparant ses deux seins. La faible lumière de la bougie ne me permet pas de distinguer quelque chose de précis, si ce n’est une texture de peau irrégulière et une coloration rouge sombre, zébrée d’une cicatrice blanchâtre.
L’intensité de ce qui me traverse au moment où mes lèvres effleurent ses cicatrices est invraisemblable. Tout mon corps vibre avec le sien. Mon corps, et bien plus que lui. Le cadeau de cette intimité est bouleversant. Alors que nous nous connaissons à peine, elle m’offre le plus secret d’elle et de ce qu’elle a enduré pendant ses mois de souffrance. Comment lui montrer ma reconnaissance, mon profond respect pour ce qu’elle est et ce qu’elle partage avec moi ?
Comme si elle lisait dans mes pensées et ressentait mes émotions, elle murmure qu’elle veut me sentir gicler sur elle pendant qu’elle se caressera.
Cet aveu me rend fou de désir. Raide bandé et frémissant d’impatience, je m’agenouille à hauteur de l’échancrure de sa chemise. Pour partager l’instant plus intimement avec elle, je prends sa main et la pose contre mon membre. Elle excite habilement mon gland entre ses doigts, tout en caressant son clitoris. Ensemble, nous nous offrons les caresses qui font jouir.
Elle vient en premier, le corps secoué de spasmes et de tremblements. Les tressaillements involontaires de sa main sur mon sexe me font basculer à mon tour. Trois, quatre, cinq fois, je lâche une giclée de sperme sur ce qu’elle m’offre de sa poitrine entre les pans de la chemise.
Longtemps, nous nous offrons encore de nombreuses preuves de désir et de tendresse. Jusqu’à ce que le sommeil nous gagne et que nous nous endormions étroitement enlacés.
Elle n’est plus dans le lit lorsque je me réveille. Je la rejoins à la cuisine. Elle boit un café en tournant le dos à la porte. Elle n’a pas remis sa chemise. Je m’arrête tout près d’elle, mais sans la toucher. Je ne veux pas la surprendre ni lui imposer des regards qu’elle ne désire pas encore.
Elle finit par se tourner et, sans chercher à se cacher, me laisse la contempler entièrement nue.
Son torse est zébré de larges cicatrices qui remontent sous les aisselles3. À plusieurs endroits, de plus petites marques foncées indiquent les emplacements où des drains avaient perforé sa peau.
Le plus troublant toutefois, c’est le tatouage coloré qui recouvre tout le haut de son corps. Il symbolise un phénix, oiseau mythique qui renaît de ses cendres, encore et encore. Le dessin est superbe. Il atténue un peu la violence des traces que la chirurgie a laissées.
Pour sceller notre pacte, elle exige que je plonge ma plume dans son encrier d’amour. Tout en massant ma queue voluptueusement plantée dans son ventre, elle me montre comment caresser agréablement son torse et assouplir pour quelques heures les cicatrices les plus incommodantes. J’ajoute à mes gestes, au début hésitants, une multitude de baisers et de caresses sur sa tête. Le fin duvet qui recommence à y pousser provoque de délicieuses sensations au bout des doigts et sur les lèvres.
Finalement, mes doux massages et mes fougueux coups de reins la font craquer. Son bruyant orgasme me submerge et je jouis à mon tour, juste à l’entrée de sa vulve.
Entre deux baisers langoureux, elle me demande une ultime confirmation de ce que je ressens face à son corps transformé.
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1. ↑ La canopée est la partie de la forêt correspondant à la cime des arbres les plus hauts d’un peuplement forestier.
2. ↑ Peshtemal : serviette utilisée au hammam depuis le 13e siècle. Les hommes le nouent autour de leur taille et les femmes s’en couvrent entièrement le corps.