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n° 21739Fiche technique11133 caractères11133
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Temps de lecture estimé : 8 mn
29/04/23
Résumé:  Elle est jeune et belle. Elle cherche l’amour… le vrai. Mais si la vie semble filer comme une évidence, les choses ne sont parfois pas celles qu’elles paraissent être. D’ailleurs, vous-même, êtes-vous sûr de réellement vous connaître ?
Critères:  fh inconnu caférestau amour cérébral revede voir nopéné jeu sf -sf -rencontre
Auteur : Wedreca  (Wedreca, la psychopathe avec un petit cœur tout mou.)      Envoi mini-message
Expériences de pensée - Le test

Je pousse la lourde porte en verre et me retrouve dehors…


Enfin, une journée de travail terminée ! L’air est doux et le soleil de printemps caresse ma peau de son exquise chaleur. Je descends les marches du parvis. Un léger vent fait voler ma robe et je sens cet air, empli de senteurs de fleurs, flirter avec mes cuisses.


D’un pas soutenu, je prends la direction du bar des amoureux. Ce n’est pas vraiment son nom, mais tout le monde l’appelle ainsi. C’est un endroit charmant, connu pour son atmosphère propice aux belles rencontres. Je suis excitée : aujourd’hui, je vois Maxime pour la première fois. Il m’a écrit de si belles choses et m’a mise dans de tels états, rien qu’avec ses mots.


Je l’imagine déjà… beau, bien sûr… brun… ou blond, qu’importe… viril… mais tendre… intéressant… mais drôle…


Plus que quelques rues…


Mon pas s’accélère…


J’arrive enfin sur les lieux. La terrasse est ensoleillée. Quelques couples attablés sirotent leur verre, tout en se regardant dans les yeux… J’en ai tellement envie moi aussi.


Je balaye alors ce terrain de jeu du regard… Il portera un foulard blanc, m’a-t-il dit…


Puis je le vois. Mon cœur vient de faire un bond, heureusement retenu par ma cage thoracique. Mon Dieu qu’il est beau ! Pas du tout comme je l’imaginais, mais beau… encore plus beau.


Il ne m’a pas encore vue. Je mets de l’ordre dans mes cheveux, remets en place ma robe, qui n’en avait nullement besoin, puis m’approche… comme une enfant timide, n’osant pas aller voir le maître d’école…



Il s’est levé et me sourit. Il est grand et charmant… oui, vraiment charmant. Mes yeux sont restés bloqués sur ses lèvres. Je m’imagine déjà y déposer les miennes… Mais pourquoi je pense à ça, moi ?



J’ai juste dit « merci ». Je me sens conne. Lui est si beau, plein de charisme et de prestance… et moi, je me sens conne. Allez, Rebecca, reprends-toi !


Je m’assieds donc et, prenant mon courage à deux mains, entame la conversation :



Il m’a dit ça avec un large sourire. Et moi, encore une fois, je me sens cruche. Il va croire quoi, maintenant ? Que je rencontre plein d’hommes, ici ? Quelle conne !


Mais il reprend la conversation, et c’est alors avec délectation que je bois ses paroles et me noie dans sa voix grave, empreinte d’une sensualité certaine.


Je le surprends, plus d’une fois, à caresser du regard le haut de mes seins, prenant l’air dans mon décolleté, ou bien encore à regarder mes jambes croisées sous cette petite table en verre qui ne cache rien. Mais cela est tellement bien fait, tellement subtil, que c’en est délicieux.


Tout ce qu’il me raconte sur lui, sur moi, sur nous, m’en fait oublier les autres rencontres… les autres ? Quelles autres ? Mon esprit doit dérailler… sûrement à cause de toutes ces sensations exquises qui bouillonnent en moi.


Nous commandons deux verres, et bientôt le nectar, potion de désinhibition, commence à faire effet…


Ses regards sont à présent plus insistants, ce qui n’est pas pour me déplaire. Comme le jeu du chat et de la souris, ses mains entrent furtivement en contact avec les miennes… c’est excitant.


Je dois bien l’avouer, cet homme me fait un effet dingue. Je le sens très bien dans mon bas-ventre et à l’humidité qui commence à s’installer un peu plus bas.


Puis, après avoir éclusé tous les sujets classiques de discussion, le voilà qui entre sur un terrain bien différent et bien plus personnel…



Est-ce l’alcool qui fait son œuvre ? Mais je ne me souviens même plus de ma dernière relation.



Mais putain ! Qu’est-ce qui m’arrive ? Ce trou de mémoire… J’en ai la tête qui tourne.


Cette fois, il a pris mes mains dans les siennes, et les tient fermement… diffusant la douce chaleur de ses doigts sur ma peau…



Le contact de ses mains semble avoir eu un effet des plus efficaces sur moi : je me sens bien… très bien, même. Mon trouble s’est envolé et a été remplacé par une enivrante chaleur entre mes cuisses. Et tandis que je me sens me liquéfier, c’est un nouveau niveau d’excitation que j’atteins à chacune de ses phrases.


Son regard me déshabille désormais sans pudeur et j’ai l’impression qu’il me voit couler, malgré mes jambes nues que je croise et décroise inconsciemment pour contenir l’hémorragie.



J’ai bien dit « qu’il m’aime » ? Mais quelle niaise je fais ! Qu’il me prenne là, sur la table… plutôt, oui ! Voilà ce dont j’ai envie… S’il savait…


Ses mains, qui caressent maintenant les miennes, n’ont plus rien de protectrices : elles sont devenues exploratrices. Il doit déjà les imaginer parcourant mon corps nu… l’une s’insinuant entre mes cuisses humides, tandis que l’autre jouerait avec mes seins, libérés de mon soutien-gorge qu’il aurait dégrafé…


Mais à quoi je pense, là… ? C’est moi qui imagine tout ça… Putain, c’est pas possible… il faut que je me calme !


Mais à peine ai-je repris le contrôle de mes pensées que quelque chose change en lui : son regard et sa posture se figent… comme si un événement extérieur venait d’accaparer son esprit… comme s’il… avait bugué ?




***




Les deux hommes, en blouse blanche, attendent patiemment que l’homme assis en face d’eux sorte de son état de sommeil artificiel.



Tandis que les deux hommes lui enlèvent le casque qu’il a sur la tête et les électrodes collées sur son torse, l’homme peine à reprendre ses esprits…



L’homme s’est rhabillé et, après des poignées de mains et quelques mots échangés, il sort de la pièce, laissant les deux ingénieurs entre eux.





***




Maxime s’était levé, me laissant seule à la table. La raison de son départ précipité restant encore floue dans ma tête, je reste là, avec mon désir mourant à petit feu en moi…



Prise au dépourvu par le serveur qui vient de m’adresser la parole, je le vois s’asseoir en face de moi, très naturellement, comme s’il s’agissait d’un client.


La situation est assez étrange, mais mon état, encore confus, ne me permet pas d’en faire une analyse plus poussée.



Merde, il connaît mon prénom ! Il a dû l’entendre lors de notre conversation avec Maxime, c’est sûr !



À ces mots, j’ai l’impression que mon cerveau s’est mis en pause… comme s’il s’était arrêté de traiter les données environnantes, pour se concentrer sur cette dernière phrase…


Et soudain, le déclic ! Comme une révélation qui fait mal… physiquement… à l’intérieur de votre poitrine… comme un pieu qui ne cesse de labourer vos tripes, pour y créer une douleur atroce, imprégnant vos chairs.


Déjà, un voile se forme devant mes yeux… et la sensation de me noyer…

Je regarde mes mains… et les larmes qui s’y écrasent maintenant en continu… ces mains qui n’existent pas… ces larmes qui n’existent pas…



Me levant avec difficulté, les sanglots qui secouent mon corps me tordent d’une douleur si forte que je pourrais m’effondrer.


Et c’est ce que je fais…


Tombant à genoux devant l’homme, je suis envahie d’une sensation encore inconnue… est-ce cela la peur… ? La peur de ne pas exister… la peur de disparaître… la peur de mourir…


Alors, comme un cri du cœur, les mains posées sur les genoux de l’homme, je pleure et je supplie… oui, je supplie…



Alors, il pose ses mains sur les miennes et, avec un regard empreint d’un mélange de compassion et de tendresse, il ouvre la bouche…





***




Je pousse la lourde porte en verre et me retrouve dehors…


Enfin, une journée de travail terminée ! L’air est doux et le soleil de printemps caresse ma peau de son exquise chaleur. Je descends les marches du parvis. Un léger vent fait voler ma robe… mais je m’arrête soudain : j’ai comme une étrange impression… de déjà-vu… d’avoir déjà vécu ça…


Non… Mais non, ça doit être mon esprit qui divague. Je reprends ma marche. Mon cœur bat fort dans ma poitrine : aujourd’hui, je rencontre pour la première fois l’homme avec qui j’ai tant échangé… l’homme de ma vie… je le sens… je le sais…