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n° 21768Fiche technique9941 caractères9941
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Temps de lecture estimé : 7 mn
11/05/23
Résumé:  Petite conversation entre amies...
Critères:  #confession #adultère fh hotel caférestau dispute cérébral fmast entreseins fellation
Auteur : Landeline-Rose Redinger            Envoi mini-message

Collection : Les déambulations de Landeline.

Numéro 08
Courroucée

Courroucée


Qu’elle soit triste ou qu’elle exulte de joie, rien n’écarte Albane de l’alcool. Sa beauté flamboyante ne se fane pas, sa peau se peaufine, une forme de plastique, d’élasticité qui fait d’elle une femme que l’on désire et qui fait fuir.


Si nous nous retrouvons dans un café chic, c’est pour parler d’elle. Vous le savez, mes seuls attraits lesbiens vont vers elle. À peine se pose-t-elle à mes côtés que, semblablement à l’appel du sexe des hommes, mon corps se modifie, mes lèvres s’écartent, quelque chose de ma chair appelle la sienne. Pour le coup, je m’abreuve à chacune de nos rencontres, bien généralement d’une boisson fraîche qui je le crois, ralentit les pulsions de mon désir.


Depuis bien longtemps, Albane est en état d’oscillation constante entre le bien et le mal, entre le désir et l’assouvissement. Mais pour ce jour, Albane n’est ni triste ni gaie, mais elle est comme elle le dit : courroucée.



Albane déglutit une rasade de whisky et :





Voilà :


Depuis beau temps Albane ne pouvait plus compter sur Lucas pour la satisfaire. Sa collection de sex-toys virait au musée et semblablement au commun des mortelles, Albane cherchait un corps.



Albane s’investissait toujours et pleinement dans les œuvres sociales de l’école privée de son quartier, elle en était maintenant la Présidente. Michel, le trésorier, n’avait eu de cesse de mener une cour, si distante et si pitoyable qu’Albane dut faire un considérable effort pour accepter un café en tête à tête. Michel la félicita sur son investissement sans relâche, pour les œuvres et son sérieux en toute chose. Une semaine passa et Michel réitéra.



Et sous sa jupe sans culotte (un reliquat de mon action éducative) deux boules de geisha taquinaient son sexe. Devant elle, Michel lui apparaissait comme un rameur sur une plage de sable. Albane sentit le pourpre lui monter aux joues et eut une pensée soudaine.



(Un homme à la table à côté, derrière son journal vira son regard oblique vers nous).


Albane commanda un alcool fort illico, n’importe quoi, dit-elle à Michel, et se l’enfila d’une traite.



Demain Hôtel Opéra Frochot à 18 heures. Albane.


L’escapade, ancienne maintenant, que nous avions faite elle et moi, quartier d’Auteuil, de bien réelle, était devenue l’objet fantasmé d’Albane quand les démons la visitaient.

Michel était à lui seul une armée membrée et multiple. Comme des serpents fous se glissaient dans ses orifices. Reptiles devant-derrière, un boa dans la bouche.


Au matin, Albane était collée littéralement aux draps. S’était-elle aperçue que les serpents gisaient sous la couette, que ses joujoux faisaient le désordre d’une chambre d’enfant.


Précipitée et nerveuse, Albane réintégra sa collection dans ses tiroirs secrets. Se doucha et même sous le jet quasiment froid, son corps exsudait une chaleur qui embuait totalement l’espace de la douche. Le miroir était opaque.

Elle entendit la bonne et tenta de calmer ses tensions dans une droiture de chef d’entreprise, mais son sexe menait seul les opérations.

Jamais Albane n’avait eu autant le souhait qu’une journée fut accélérée par un dieu complice, mais aujourd’hui son vœu était grand. Elle s’affaira à reprendre la comptabilité analytique de l’association, mais sa main quittait le clavier. Seule devant son écran, elle alternait comptabilité et clips pornographiques où elle voyait en chaque bite dressée, celle de Michel, dans chaque bouche, elle voyait ses lèvres, chaque sodomie mouillait un peu plus le cuir de son siège de bureau.


Il y a peu à parcourir de chez elle, car son quartier chic et branché est prisé par les touristes. Albane quitta ses appartements quelque cinq minutes avant l’heure du rendez-vous, car elle voulait se faire attendre.

Pareillement à l’amoncellement des sex-toys le matin, elle avait passé soixante tenues et autant de paires d’escarpins.



Finalement, elle quitta son immeuble résidentiel, habillée d’une jupe droite, d’un chemisier strict et ses cheveux tirés lui donnaient l’allure d’une comptable ou plus exactement de la Présidente de l’association de l’École. Ce qu’elle était. J’ai un rang à tenir, se disait-elle.

Michel a dû me fantasmer en pute, mais m’y voir le ferait fuir.

Pour tout dire, Albane avait opté pour des dessous flamboyants et d’un pourpre à damner un samaritain.



Arrivée à l’hôtel, Michel empêtré dans un costume de mormon, et comme pour cacher l’affaire qui les conduisait ici, porteur d’un attaché-case de commercial en représentation.

Dans son grand fantasme, Albane avait de suite imaginé qu’il contenait des fouets, des menottes, un gode supersonique…

Michel lui fit deux bises. Mon Dieu, pensa-t-elle.


Elle prit un air de godiche et le devança dans l’ascenseur. Lorsqu’ils entrèrent dans la chambre, son excitation s’accrut, elle quitta son trench-coat et dénoua ses cheveux.

Ce qu’elle voulait, là, tout de suite et maintenant, ce qu’elle voulait, car elle l’avait vu devant elle toute la nuit, ce qu’elle voulait était son sexe dans sa bouche.

Elle s’agenouilla devant lui, ouvrit son chemisier sur ses seins aux dentelles pourpres. Lui, vertical et immobile, attendait. Elle dégrafait avec empressement les boutons de sa braguette, sa ceinture à triple passant de cuir, lui donnait du fil à retordre.



Michel, je veux ta verge, non, je veux ta bite, ta queue, j’ai tellement envie de ton gland sous ma langue, ah ! Elle est dure, je m’en doutais

Et lorsque Michel fit apparaître sa verge, sa bite, sa queue, Albane fut dans un étonnement hors et au-delà de tout espoir.

Michel était anormalement membré. Tout comme si une greffe lui avait été faite. Une chose irréelle.

Oh ! pensait Albane, ma bouche va peiner et mon cul souffrir de son étroitesse. Quel engin !


Alors Albane quitta son soutien-gorge et glissa le serpent-python de Michel entre ses deux seins. Sa jouissance était telle qu’elle ne contrôlait plus le flux qui sortait d’entre ses jambes. Elle eut un orgasme au-delà ce que le vocable peut laisser entrevoir. En pistonnant la bite de Michel, elle avoisinait la transe.



Elle faisait aller et venir la queue de Michel avec frénésie entre ses seins, et lui comme un mannequin du musée de cire, posé devant elle, lui ne bougeait ni ne jouissait.

Puis Albane, yeux mi-clos, prit la queue à deux mains et tenta la fellation du siècle.

La bite de Michel se posa sur sa langue comme un petit orvet, ses couilles comme des billes de roulement, glissèrent sur le seuil de ses lèvres.

Albane eut un moment de doute et retira le membre de sa bouche.

Michel, hébété, n’avait plus pour elle qu’une queue de taille minime et molle comme un carambar au soleil.



Et, je ne saurais dire pourquoi, mais je suis entrée dans une colère dingue. Une autre, un succube avait pris ma place.



Et Albane continuait sans même voir que Michel avait dévalé quatre à quatre les marches de l’hôtel, son attaché-case à la main.